Sylvie Charuel. Un soir d orage. Récit

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3 Sylvie Charuel Un soir d orage Récit Éditions EDILIVRE APARIS Saint-Denis

4 Edilivre Éditions APARIS 175, boulevard Anatole France Saint-Denis Tél. : Fax : mail : actualite@edilivre.com Tous droits de reproduction, d adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays. ISBN : Dépôt légal : février 2012 Edilivre Éditions APARIS,

5 «Tu te rapproches de la fenêtre, pour l ouvrir en grand. Tu as chaud, il fait lourd ; le temps est orageux. Tu retires ton teeshirt ; tu te déchausses. Tu t allonges sur le lit, le chapeau sur la tête. Des éclairs éclatent dans le ciel. Tu écoutes du jazz en fumant une cigarette, un air de saxophone, les yeux fermés, sans dire un mot. Tu es rentré Julien, tu n es pas avec Mynah, comment cela se fait il? Que s est il passé? Et puis, tu m aperçois, sur le pas de la porte, te dévisageant, ton regard est affolé, perdu dans le vague, tu as la gorge nouée. Tu me dis : c est fini, je suis revenu Emma, je reste. Mynah m a quitté, elle a rencontré un autre homme Mynah est partie avec lui, je ne la reverrai plus. Elle m a dit qu elle en aimait un autre que moi. Je ne reverrai plus Mynah, Elle ne veut plus de moi. Et dans un sanglot, tu cries son prénom : Mynah! Mynah! Mynha!!! Mynah! Mynah! Mynah!!! Le tonnerre gronde ; l orage se rapproche ; je ne dis mot. Je reste là sur le pas de la porte à te regarder Julien. Tu écrases ta cigarette dans le cendrier ; tu retires ton chapeau et le jettes sur le lit. Tu arrêtes la musique, puis tu poses ta tête sur l oreiller ; tu respires fort et tu t effondres en sanglots, en hurlant son nom : Mynah! Mynah!» 2 5

6 Ce soir, ce sera comme d habitude, nous serons deux étrangers vivant sous le même toit. Mynah vient de te quitter. Tu es rentré Julien. Tu resteras jusqu à ce que Mynah t appelle à nouveau ; je la connais, ça ne dure jamais longtemps avec elle. C est toi qu elle veut, pour me faire souffrir, c est son plus grand plaisir. Mynah n a fait qu aller et venir dans ta vie. Elle t est toujours revenue Julien. Ses absences sont de courtes durées ; votre rupture ne durera pas bien longtemps. Ce soir, Julien tu ne dineras pas, tu dormiras jusqu au petit matin pour oublier ton chagrin ; et moi je t attendrai. Je préparerai le café et demain, tu me parleras de Mynah. Je te connais Julien, tu ne pourras pas t en empêcher ; au fond de toi, tu l aimes encore ; comment pourrais tu l oublier? C est la femme que tu rêvais de rencontrer quand tu avais vingt huit ans. Ton chemin a fini par croiser le sien. C est un rayon de soleil en hiver, une plage ensoleillée sur laquelle il fait bon se reposer et se dorer. Elle est semblable à l envol des oiseaux qui vous font rêver dans le printemps renaissant. Et tu ne penses qu à la 26

7 rejoindre pour l embrasser et l étreindre. De toutes les femmes qui t ont fait rêver et que tu as désirées, Mynah est la seule à avoir compter pour toi. Il y a des femmes qui passent dans la vie comme en rêve et, Mynah en fait partie. Mynah ressemble à un portrait de femme du XVIII siècle ce qui la rend irréelle, lointaine, inaccessible. Elle est d une grâce infinie, ce qui retient votre attention. Elle se pare des couleurs de la nature au fil des saisons pour vous enivrer de son parfum ; des odeurs qui sortent de la terre ; des odeurs et des couleurs de la campagne en fleurs au printemps et, vous emporte dans un arc en ciel qui vous fait rêver et des couleurs des feuilles mortes sur les arbres en automne ce qui vous entraîne dans un tourbillon qui vous enivre et vous transporte vers des terres lointaines ensoleillées. Mynah s habille aux couleurs de ses joies, de ses peines. Elle est élégante, coquette, attirante. C est une jeune femme de vingt cinq ans aux couleurs du temps qui est menue comme une jeune fille de seize ans. Mynah est de taille moyenne plutôt petite. Elle a la couleur de vos yeux qui ne se lassent pas de la dévorer. Ses cheveux châtains rayonnent et brillent comme l or au soleil pour vous illuminer. Mynah, elle ressemble à une petite chatte, un petit faon. Mynah fait partie de ces filles qui donnent l impression d être descendue des cieux sur terre pour illuminer nos jours et embellir nos nuits d un songe éternel à l égal de l immensité du ciel et de la terre d où elles sont nées ; terre d où elle puisent leurs force, leur être et leur âme tant elles sont légères, gracieuses, ondulantes. Les belles femmes ressemblent à des oiseaux légers et insouciants qui virevoltent dans le vent léger du printemps et dans le 2 7

8 vent de l automne naissant et nous entrainent au loin sur des terres ensoleillés ; Mynah est semblable à ces oiseaux dans le ciel qui volent et s envolent pour nous émerveiller en nous laissant un goût infini de liberté. Elle ne vit que dans l instant présent. Elle rayonne de joie et de bonheur. Mynah, elle nous apporte la paix et le repos de l âme en nous emmenant voguer sur des cieux azurés en rendant vivant le monde inanimé et toutes les choses qui nous entourent vivantes. L orage vient d éclater. Un soir d orage, bien avant que tu ne rencontres Mynah ; j étais encore jeune Julien, j avais l âge de Mynah, j avais vingt cinq ans moi aussi, je m en souviens très bien Julien ; nous nous sommes aimés dans les éclats du tonnerre. Tu m as fait valser toute la soirée. Tu ne voulais plus me lâcher de peur de me perdre. Il y a bien longtemps ; tu m as prise par la main, Julien, pour apaiser ma peur ; tu m as serrée dans tes bras fort contre toi. Je m en souviens encore ; et tu as hurlé, plus fort que le tonnerre, Emma! Emma! Emmanuelle! Je t aime Manou ; et c est tout le bonheur de la terre qui est entré en moi. Tu m as fait admiré les étincelles dans le ciel, plus belles qu un feu d artifice, qui coloraient le fleuve de mille feux ; et tu m as embrassée passionnément. Tu m as attrapée par la taille et tu m as fait tourbillonner comme un oiseau.» «Notre histoire est simple comme celle de la plupart des couples. Elle tient en quelques mots sur une page. Un jeune homme et une jeune fille se rencontrent. Ils s aiment et vivent ensemble pendant près de vingt ans. Cette histoire a une suite 28