Les All Blacks au sommet

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1 1,60 Du 27 au 29 décembre 2013 Midi Olympique N Espagne 1,70 - Polynésie XPF - Suisse 3,10 CHF - Canada 3,99 CAD - Rugbyrama.fr International - Bilan 2013 Les All Blacks au sommet 14 et Transferts Trois clubs veulent Fall Week-end Top e journée Bayonne et Montpellier sous pression 5 et 8 LE SÉLECTIONNEUR DU XV DE FRANCE NOUS A ACCORDÉ UN ENTRETIEN EXCLUSIF, CHEZ LUI, À BANDOL (VAR). IL Y DÉVOILE SES AMBI- TIONS POUR LES BLEUS EN ET, SURTOUT, SA SOIF DE VICTOIRES. 2 et 3 Thomas Savare «La Coupe d Europe sans les Anglais n a pas de sens» Pro D2 Les tops et les flops à la mi-saison 1,60 M F: 1,60 E et 13 3 :HIKKLF=]UV[U\:?a@e@l@o@a";

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3 2 VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr Une semaine avec... L interview Éditorial Phillipe KALLENBRUNN philippe.kallenbrunn@midi-olympique.fr Vengeur masqué Jusqu à quand la charnière demeurera-telle le poil à gratter du XV de France? Voyez ce que dit ici Philippe Saint-André, sincèrement gêné aux entournures pour identifier, à un mois de l échéance, celle qui sera alignée contre l Angleterre, le 1 er février. Telle est hélas aujourd hui la réalité des Bleus : si près de ce match capital, de cette rencontre de la rédemption même, susceptible de leur ouvrir un boulevard dans le Tournoi des 6 Nations 2014 et, par là même, des jours enfin heureux, le sélectionneur court-bouillonne dans son jus de crâne pour trouver les dépositaires du jeu de son équipe. Comment progresser dans ces conditions? Quel plan de bataille envisager pour battre le XV de la Rose, si l on ignore, un mois avant, quels en seront ses généraux? La malchance, il est vrai, n épargne pas les Tricolores. Saint-André, à l automne, a tenté d associer Parra et Tales, parce qu il s est enfin rendu à l évidence : Michalak, son premier choix - et ce choix était une erreur - ne fera pas l affaire tant qu il ne sera pas l ouvreur titulaire de Toulon. Si le Clermontois et le Castrais, ensemble, n ont pas cassé la baraque en novembre, ils méritaient néanmoins probablement, au nom de la très recherchée «continuité» à ces postes clés, et d une certaine cohérence collective, d être reconduits cet hiver. Mais Parra s est blessé. Et Tales ne semblant pas de taille, aux yeux du sélectionneur, à assumer le rôle de buteur numéro un des Bleus que tenait le demi de mêlée, se trouve de fait mis sur la sellette. Par-dessus le marché, Lopez a déjà terminé sa saison et le Racing-Metro a offert un cadeau de Noël empoisonné à Machenaud en la personne de Phillips. Voilà donc le XV de France, quoique largement attendu au tournant après deux saisons pas folichonnes, à nouveau soumis au bricolage, au tâtonnement, à l improvisation D où viendra donc cette fois la lumière? Philippe Saint-André évoque le jeune Plisson, 22 ans, auquel on souhaite évidemment le meilleur, mais que le patron des Bleus ne ménagerait pas en le bombardant titulaire pour sa première sélection, contre ces Anglais que les Français ne savent plus battre depuis deux ans. Dos au mur, c est pourtant bien d un Zorro dont le staff tricolore va avoir très vite besoin. Comme à chaque fois en pareil cas, d ailleurs : Parra n endossa-t-il pas le costume du vengeur masqué à l ouverture lors de la Coupe du monde 2011 dès lors que Marc Lièvremont jugea Trinh-Duc hors-jeu? Saint- André, en réalité, se trouve peut-être contraint de jouer la montre en attendant que le Sud-Africain Rory Kockott devienne sélectionnable, à l automne Celui-là, ultra-pro, possède tous les talents qui semblent parfois manquer aux Bleus : la rage du vainqueur, le leadership de la conduite du jeu, l étincelle occasionnelle et l efficacité aux tirs au but. De quoi passer outre les problèmes existentiels que pourraient poser sa nationalité et son éventuelle arrivée tardive dans le groupe en route vers le Mondial Sommaire P. 2 et 3 Une semaine avec Philippe Saint- André. P. 4 à 11 Top e journée, le point. Page 4. Bayonne - Toulouse. Page 5. Grenoble - Castres. Page 6. Racing-Metro - Toulon. Page 7. Montpellier - Biarritz. Page 8. Stade français - Perpignan. Page 9. Bordeaux-Bègles - Brive. Page 10. Clermont - Oyonnax. Page 11. P. 12 et 13 Pro D2 Les tops et les flops. Pages 12 et 13. P. 14 et 15 Le bilan mondial des nations. Pages 14 et 15. P. 17 Cris et chuchotements Actualité. Page 17 P. 16 à 18 Horizons Entretien, Thomas Savare. Page 16. Grand Côté, Biarritz. Page 18. PHILIPPE SAINT-ANDRÉ - SÉLECTIONNEUR DU XV DE FRANCE LE PATRON DES BLEUS NE S ÉTAIT PAS EXPRIMÉ DEPUIS LA FIN DE LA TOURNÉE D AUTOMNE ET ROMPT LE SILENCE POUR MIDI OLYMPIQUE. IL DRESSE LE BILAN D UNE ANNÉE 2013 TRÈS DÉCEVANTE POUR LES TRICOLORES, JUGE SES JOUEURS ET SE TOURNE VERS LE TOURNOI DES 6 NATIONS. «Une seule obsession : gagner» e-journal Midi Olympique Abonnés ou lecteurs de Midi Olympique en version numérique (sur ordinateurs, tablettes et smartphones), repérez dans votre journal les icônes suivantes. Puis cliquez dessus afin de profiter des diaporamas et des vidéos mis à votre disposition. Cliquer sur l icône pour voir la vidéo Cliquer sur l icône pour voir le diaporama Propos recueillis à Bandol par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr Avec le recul, quelles leçons tirez-vous de la tournée d automne? Il a fallu digérer les défaites face aux All Blacks et aux Springboks Les accepter. Comprendre, aussi. Après, c est du passé. Il ne faut pas ressasser cela pendant des mois. Avec Yannick (Bru, N.D.L.R.) et Patrice (Lagisquet, N.D.L.R.), nous avons tourné la page. Aujourd hui, nous sommes «focus», comme on dit, sur le Tournoi des 6 Nations et l Angleterre en ouverture. N avez-vous pas le regret d être passé à côté de victoires retentissantes? La frustration vient surtout du troisième test face à l Afrique du Sud. On ne peut pas faire un plus mauvais départ que celui-là mais le contenu du match, ensuite, revêt aussi des contours rageants. Nous avons facilité la tâche des Boks. Huit ou neuf fois, si nous faisons une passe de plus, nous pouvons les déséquilibrer ; au lieu de cela, nous avons tenté de leur rentrer dedans de manière stérile. C est pour cela que je ressors frustré. Notre début de match raté a crispé toute l équipe. Et nous avons cherché la solution individuelle plutôt que de rester sur les schémas collectifs prévus contre des Sud-Africains qui sont costauds à l impact et très forts dans les duels, en un contre un. Ce match devait valider notre travail. Nous livrons une bonne prestation contre les Blacks, on retrouve le chemin de la victoire face au Tonga ; la semaine d entraînement précédant le dernier match avait été bonne, voire excellente. Et là, un petit grain de sable, le contre sur Parra, nous a remis face à nos lacunes. Quel bilan tirez-vous de l année 2013? C est bien d accrocher les grandes nations, de les bousculer dans le jeu mais, en 2014, il faudra les battre. Le

4 VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr SAINT-ANDRÉ DONNE RENDEZ-VOUS LE 6 JANVIER Philippe Saint-André annoncera lundi 6 janvier 2014 à 14 h 30 depuis l auditorium du Centre national de rugby de la FFR à Linas-Marcoussis, la liste des trente joueurs qui participeront au stage de préparation du Tournoi des 6 Nations 2014 du 19 au 22 janvier. Vingt-trois d entre eux seront conservés jusqu au match d ouverture du Tournoi contre l Angleterre le 1 er février. 21 Une semaine avec... MATCHS POUR SAINT-ANDRÉ À LA TÊTE DU XV DE FRANCE L ex-capitaine des Bleus dirigera le XV de France pour la 22 e fois contre l Angleterre en ouverture du Tournoi, le 1 er février. Son bilan est négatif : huit victoires, deux matchs nuls et onze défaites. Son bilan ne pourra pas devenir positif avant la 4 e journée du Tournoi qui verra le XV de France se déplacer en Écosse (samedi 8 mars) Décryptage 3 Philippe Saint-André, le 21 décembre dernier, sur la plage de Bandol. Déterminé à en finir avec les résultats décevants de son équipe, le sélectionneur du XV de France prépare le Tournoi des 6 Nations qu il espère être celui du rachat. Toute son attention se porte désormais sur le premier adversaire des Bleus, le 1 er février : l Angleterre. Photo M. O. - Patrick Derewiany sport de haut niveau, c est battre l adversaire aura été l année d apprentissage doit être l année de l efficacité. On ne peut plus présenter un tel bilan comptable. Le premier match des 6 Nations, face aux Anglais, doit donner le tempo. Ce premier match sera hyper important. Nous avons besoin de battre une grande nation. Je sais que nous sommes prêts. Les joueurs doivent avoir une seule et unique obsession : gagner les matchs. Pas rivaliser, mais renverser les adversaires. L un des postes sans certitude est celui de pilier droit, depuis que Nicolas Mas semble en retrait. Derrière lui, est-ce toujours le désert? En 2013, on a essayé plusieurs options, autres que Nicolas Mas. En novembre, Rabah Slimani s est vraiment révélé. Il ne veut pas se contenter d un rôle de doublure. Il fait de gros efforts car il sait que le niveau international, ce n est pas seulement des touches et des mêlées. Il bosse et progresse dans sa capacité de déplacement, dans ses interventions dans le jeu. Avec le Stade français, il commence à réaliser des prestations très intéressantes. Il y a donc Nicolas (Mas), il y a Rabah et ils ne sont plus les seuls aujourd hui. D autres ne sont pas très loin. Comme le Néo-Zélandais de La Rochelle Uini Atonio? Il n est pas sélectionnable pour le prochain Tournoi des 6 Nations mais c est un joueur dont on regarde attentivement l évolution de carrière. Il est capitaine à La Rochelle, il a un très gros potentiel. Mais il évolue en Pro D2! C est étonnant mais, avec Yannick Bru et Patrice Lagisquet, nous ne voulons pas rater le moindre joueur sélectionnable. Dans l absolu, on souhaiterait que tous les prétendants disputent la H Cup. Mais ce n est pas possible. Lors du dernier week-end de Coupe d Europe, j étais à Paris pour un match de Challenge européen pour voir un ouvreur titulaire sélectionnable en action (Jules Plisson). Nous tenons compte des «particularités» du Top 14. Notre trio ailiers-arrière de novembre dernier évoluait en Pro D2 à Agen deux saisons auparavant. On doit suivre les sélectionnables où ils sont. À la charnière, selon certains, vous naviguez toujours à vue Vous voulez qu on joue cartes sur table? Ok, on y va. En 2012, nous avions clairement une hiérarchie qui se dégageait dans nos esprits. On avait installé un trio. En numéro 9, Morgan Parra et Maxime Machenaud se disputaient le temps de jeu et, à l ouverture, Frédéric Michalak donnait entière satisfaction. Trois joueurs qui, de plus, sont tous des buteurs de niveau international. Parra était le numéro un à Clermont, Machenaud également au Racing-Metro et Michalak sortait d une saison avec les Sharks où lui aussi était l option numéro un. Quatorze mois après, Parra est blessé à un genou et c est Brock James qui bute en début de saison à Clermont. Machenaud a été blessé et a dû laisser les tirs au but à Jonathan Sexton. Quant à Michalak, il n est pas très présent sur les pelouses avec Toulon. Je veux bien entendre toutes les critiques mais les faits sont suffisamment éloquents! Alors, qui pour l Angleterre? C est notre vrai chantier. Actuellement, aucun des joueurs qui sont potentiellement dans le groupe France à ces deux postes n est buteur dans son club. On a un chantier énorme là-dessus. Parra est blessé, Machenaud n est que le buteur numéro 3 au Racing-Metro, Michalak ne joue pas, Doussain est troisième ou quatrième buteur à Toulouse, Trinh-Duc ne bute pas régulièrement à Montpellier, Lopez est blessé à Perpignan, Tales, notre ouvreur titulaire de novembre, ne bute pas à Castres Reste Plisson, qui est en train de prendre le dessus sur Morné Steyn, dans le jeu maisil n est pas buteur. Mais on souhaitait travailler dans la continuité ; c est comme cela que les joueurs s installent au plus haut niveau. Cela veut-il dire que les cartes vont être redistribuées à ces deux postes pour le Tournoi? Tout à fait! Automatiquement, il faut être vingt-trois sur la feuille de match. Comme Parra est blessé et Michalak ne joue pas, il m est difficile de les sélectionner... Êtes-vous satisfait de la nouvelle convention qui vient d être signée entre la FFR et la LNR? Il y a certaines choses, dans cette convention, qui sont de vraies avancées, comme les deux semaines de préparation octroyées au XV de France pour le Tournoi des 6 Nations. J ai aussi l impression que l ensemble du rugby commence à prendre en compte que la locomotive de notre sport doit être le XV de France. Quand tu es gamin et que tu joues au rugby, tu rêves de jouer avec le maillot bleu. L équipe de France, c est notre patrimoine. Tout le monde doit faire des concessions. Et je crois que cette nouvelle convention place certaines choses dans le bon sens. L instauration du groupe «XV de France» est aussi une amélioration. Avec cette liste d élite de trente joueurs, plus la «limitation» du nombre de matchs, on peut espérer que nos joueurs aient une période de préparation et de développement physique. J aurais aimé qu elle soit de cinq semaines, comme pour les autres grandes nations, elle sera de trois ou quatre. C est un bon début. Venons-en au Tournoi. Débuter par l Angleterre, estce une chance ou un piège? Ce match doit donner le tempo de notre Tournoi. On doit gagner cette rencontre. Mon message, le 19 janvier, lors du rassemblement des joueurs, sera clair : la phase d apprentissage est terminée ; il faut désormais arrêter de donner des points faciles et gagner, gagner et encore gagner. Les Bonnaire, Nallet et Rougerie, ils avaient ça en eux. Leur gros point fort, c est qu il ne donnait rien à «bouffer» à leurs adversaires. Ils étaient capables d optimiser. Nous, nous sommes capables de créer mais nous prenons trop facilement des essais à zéro passe et des pénalités. Et puis, notre pourcentage de réussite sur nos occasions d essais est trop faible. Dorénavant, c est terminé. Il faut que l on devienne efficace. L enthousiasme, la fougue, c est très bien, devenons aussi des épargnants. Les Tournois post-tournées des Lions sont en général favorable aux Bleus (trois grands chelems en 1998, 2002 et 2010 et une victoire en 2006) ne doit pas déroger à cette règle? Je connaissais cette statistique mais je ne voulais pas en parler (rires). Mais c est vrai que ces Tournois-là sont plus abordables que les autres. Les nations britanniques, du fait du format des tournées de Lions, jouent, l année précédente, beaucoup plus de matchs que d habitude. Elles ont une intersaison plus courte, leurs joueurs se blessent plus que les autres années. Du coup, les temps de préparation sont plus équitables. Pour eux, ce sont des années surchargées alors que pour nous, c est du domaine de l habitude. Du coup, historiquement, les Français ont de meilleurs résultats. Que cela se poursuive en 2014! Les autres sélections possèdent aussi des staffs pléthoriques, avec des spécialistes dans divers domaines : touche, mêlée, jeu au pied, défense Envisagez-vous d élargir votre staff? «Il faut que les joueurs prennent leurs responsabilités. La phase d apprentissage est terminée. Le «cocooning» est fini. Nous croyons en ce groupe, en ces joueurs mais si les résultats ne sont pas là, nous en tirerons les conclusions qui s imposent» Philippe SAINT-ANDRÉ Sélectionneur du XV de France Nous sommes en train d étudier, en collaboration avec la DTN, la mise en place d «experts». Ils aideraient les joueurs du XV de France mais aussi toutes les équipes nationales. Ils iraient également dans les pôles espoirs et ils seraient les maillons de la politique fédérale sportive globale. On voit les bienfaits apportés par Akvsenti Giorgadze, avec ses séances spécifiques de lancers pour nos talonneurs. Il faut développer cela, pour quatre ou cinq autres secteurs, dont le jeu au pied. Nous voudrions que tout soit en place pour la saison prochaine afin d être pleinement opérationnels pour la Coupe du monde. Alors, oui, nous cherchons des experts qui renforceront le staff. Quels sont les avantages de pouvoir préparer les matchs à trente et non plus à vingt-trois joueurs? Cela permet déjà aux avants de travailler la conquête de manière correcte. Avec une opposition pas forcément réelle mais qui se rapproche des conditions de match, notamment sur les touches, c est primordial. Pour les ballons portés aussi. Derrière, tu peux travailler ton jeu de ligne. Cela permet à ta défense de bosser différentes options. Un exemple : les Springboks montent très souvent en défense inversée, avec l ailier en pointe. En Top 14, mis à part Montpellier, qui utilise de temps en temps cette méthode, nos joueurs n y sont jamais confrontés. Or, le fait de l aborder lors des entraînements d avant rencontre permet de mieux l appréhender le week-end. À trente, nous pouvons travailler dans le détail. Les semaines se calquent sur le travail au quotidien effectué dans les clubs. On fonctionne comme une équipe de club. Le très haut niveau se joue sur des détails. Et puis, tu te mets à l abri d un pépin de dernière minute Les entraîneurs de club l ont parfaitement compris. Tu te mets à l abri d une poussée de fièvre dans la nuit ou d une blessure à l échauffement. Je me souviens, quand j étais capitaine, d un joueur qui affichait 40 C de fièvre mais qui avait dû serrer les dents et tenir sa place En novembre, le XV de France a paru manquer de joueurs puissants. Or, aujourd hui, Louis Picamoles à Toulouse et Mathieu Bastareaud à Toulon semblent être au top de leur forme. Deux joueurs qu on aurait bien vu d entrée sur le terrain face aux Boks. Serontils là face aux Anglais? Je suis très content qu ils affichent une telle forme mais nous ne les avions pas rayés des listes. Louis Picamoles sortait de blessure, Mathieu Bastareaud était dans les vingt-trois. Leur niveau est plus qu intéressant. Je ne vais pas vous dire aujourd hui si, oui ou non, ils seront titulaires. Ce qui est positif pour nous, c est qu au Stade toulousain, en numéro 8, avec Picamoles et Galan, deux joueurs sélectionnables et puissants sont en concurrence. Ils vont progresser pour le plus grand bonheur de leur club mais aussi celui de la sélection. Plus il y a de la concurrence, plus cela pousse vers le haut. Vous utilisiez surtout Mathieu Bastareaud en impact-player alors qu il semble postuler clairement pour une place de titulaire Il a été ennuyé par des pépins physiques en début de saison, à une épaule, à un genou, et il n était pas à 100 %. Depuis un gros mois, il est impressionnant. Il enchaîne des matchs de grande qualité. Il a réalisé une très bonne entrée face à l Afrique du Sud. On réfléchit, on observe, ce n est pas encore l heure du verdict. Tenez, nous avons aussi noté que Gaël Fickou réalisait un excellent début d hiver. Pour le moment, la problématique n est pas «quel XV de départ?» mais «quel groupe de trente?». La logique n est pas tout à fait la même. Dans mon esprit, j ai un XV idéal. Mais tant que tu n as pas vu les joueurs en direct, tu ne peux pas trancher. On annoncera un groupe le 6 janvier et on aura, pour la première fois, du temps pour préparer le match énorme qui nous attend face aux Anglais. Vous qui protégez énormément vos joueurs, les attendez-vous au tournant? Il faut qu ils prennent leurs responsabilités. Je l ai dit au début de notre entretien, la phase d apprentissage est terminée. Le «cocooning» est fini. Nous croyons en ce groupe, en ces joueurs, mais si les résultats ne sont pas là, nous en tirerons les conclusions qui s imposent. Les joueurs sont partie prenante de notre système de jeu. C est mon rôle de prendre les coups dans les défaites mais cela reste le XV de France. Les joueurs doivent gagner pour valoriser le travail, valider leurs progrès en s imposant. Des défaites, on en a suffisamment vécu. Tu es jugé au très haut niveau par tes résultats. Pour eux, comme pour nous, il faut maintenant que notre compteur de succès s affole. Le crunch hante-t-il vos nuits? Oui et tant mieux. Je ne veux pas que mes joueurs sortent de la pelouse avec une gueule de six pieds de long mais avec le sourire et les bras levés, le 1 er février. Le Tournoi des 6 Nations est le rendez-vous des amoureux du rugby, c est une compétition exceptionnelle. On ne peut pas refaire un Tournoi comme celui de l an passé ou d il y a deux ans, en termes de résultats. Nos joueurs doivent en prendre conscience. On doit faire un grand 6 Nations. Quel regret nourrissez-vous depuis votre prise de fonction? On est déjà dans la dernière ligne droite et je m aperçois que, lors de mon premier Tournoi, nous n avons lancé que Debaty, Maestri et Fofana ; peut-être aurions-nous dû essayer beaucoup plus de jeunes joueurs. Mais bon, c est toujours facile de tirer un bilan après coup. JULES PLISSON, LA SURPRISE DU CHEF? Et si Jules Plisson grillait la politesse à tous les demis d ouverture déjà passés sous la tunique bleue? Au regard des propos de Philippe Saint-André, rien n est impossible. Au contraire. Le demi d ouverture du Stade français, déjà appelé en novembre 2010 par le sélectionneur uniquement pour préparer les tests sans les jouer, affiche aujourd hui une forme étincelante dans son club. À tel point que, pour l instant, il a réussi à éclipser le demi d ouverture des Springboks, Morné Steyn. C est dire la performance. Certes, l ouvreur sud-africain a probablement besoin de temps pour s adapter à un jeu qui a été construit justement autour de Jules Plisson et de ses qualités mais force est de constater que ce dernier réalise un très bon début de championnat, avec, parfois aussi, quelques passages à vide. Dimanche, il sera encore titulaire contre Perpignan, reléguant Steyn sur le banc des remplaçants. En revanche, n en déplaise à Saint-André, Plisson n assure que rarement la responsabilité du jeu au pied face aux perches. Ce secteur est celui du demi de mêlée Julien Dupuy ou de l arrière Jérôme Porical, Plisson ne butant uniquement que lorsque ces deux-là ne jouent pas. A. B. GROUPE FRANCE : LA FAUSSE RÉVOLUTION? 2014, une année historique? Le sélectionneur du XV de France Philippe Saint-André va en effet dévoiler un juin prochain une liste de trente joueurs protégés qui constitueront le premier groupe élite de l histoire du rugby français. Trente joueurs qui composeront un groupe susceptible d être modifié en cas de blessures et/ou de suspensions mais dont les joueurs devront respecter le nouveau dispositif de limitation du nombre de matchs : trente rencontres par saison toutes compétitions confondues (matchs amicaux inclus). Reste que Philippe Saint- André pourra toujours convoquer des joueurs qui ne figurent pas dans ce groupe élite. Une révolution? Pas forcément puisque les rencontres de phase finale (six au maximum) n interviennent pas dans le décompte. Et en deçà de vingt minutes, l entrée en jeu ne comptera pas pour un match. Une saison régulière compte quarante-trois matchs au maximum pour un international mais avec les doublons au calendrier et la nouvelle convention permettant au staff des Bleus de bloquer des joueurs, c est à peine une quarantaine de matchs que les joueurs sont susceptibles de disputer. Et, de fait, le nouveau règlement ne devrait pas réduire de façon conséquente le temps de jeu actuel des Bleus. «PSA» peut surtout regretter de ne pas avoir pu obtenir la mise en place d une période de développement obligatoire de quatre semaines au début de chaque saison. G. L. TOURNOI : CES BLEUS QUI VONT JOUER GROS «Si les résultats ne sont pas là, nous en tirerons les conclusions qui s imposent.» La menace de Philippe Saint-André est à peine voilée : en cas d échec dans le prochain Tournoi des 6 Nations, des décisions majeures seront prises. Le staff attend des garanties. Et au terme d une année 2013 noire (deux victoires seulement en onze tests), tous les postes sont concernés. Attendus au tournant, les talonneurs, d autant que Brice Machsuivi depuis cet été, confirme son potentiel. Mais aussi les piliers où personne ne s est dégagé à gauche en l absence de Thomas Domingo et où Nicolas Mas semble marquer le pas à droite. En deuxième ligne, aucune surprise n est à attendre mais en troisième ligne rien n est fixé : Picamoles va revenir, peut-être au détriment de Chouly. Et puis il reste une place à prendre aux côtés de Thierry Dusautoir. À la charnière, les blessures (Parra, Pélissié, Lopez) vont empêcher de capitaliser sur les acquis de la dernière tournée d automne. Dernières chances pour Rémi Tales, Frédéric Michalak et François Trinh-Duc, première pour Jules Plisson? Maxime Machenaud a une carte à jouer. Au centre, Florian Fritz fera-t-il les frais d une dernière sortie décevante contre les Boks? Gaël Fickou toujours plus impressionnant avec Toulouse, a les moyens de s installer. Enfin, les ailiers joueront gros dans le prochain Tournoi. Personne ne s est véritablement imposé en l absence de Vincent Clerc, le deuxième marqueur de l histoire du rugby français. G. L. Le calendrier er février France - Angleterre Tournoi 6 Nations 9 e février France - Italie Tournoi 6 Nations 21 février Galles - France Tournoi 6 Nations 8 mars Ecosse - France Tournoi 6 Nations 15 mars France - Irlande Tournoi 6 Nations 7 juin Australie - France Tournée d été 14 juin Australie - France Tournée d été 21 juin Australie - France Tournée d été 8 novembre France - Fidji Tournée d automne 15 novembre France - Australie Tournée d automne 22 novembre France - Argentine Tournée d automne

5 4 VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr Top e journée Programme & classement Au programme STADE FRANÇAIS - PERPIGNAN BORDEAUX-BÈGLES - BRIVE MONTPELLIER - BIARRITZ dim. 15 heures - Canal + - M. Lafon dim. 17 heures - Rugby + - M. Berdos dim. 17 heures - Rugby + - M. Cardona GRENOBLE - CASTRES CLERMONT - OYONNAX BAYONNE - TOULOUSE RACING METRO - TOULON dim. 17 heures - Rugby + - M. Attalah dim. 17 heures - Rugby + - M.Péchambert dim. 19 heures - Canal + - M. Clouté dim. 21 heures - Canal + - M. Ruiz Classement À DOMICILE À L'EXTÉRIEUR Pts J. G. N. P. p. c. b.o. b.d. Pts J. G. N. P. p. c. b.o. b.d. Pts J. G. N. P. p. c. b.o. b.d. 1 CLERMONT CASTRES TOULON TOULOUSE PARIS MONTPELLIER GRENOBLE RACING-METRO BORDEAUX-BÈGLES BRIVE PERPIGNAN OYONNAX BAYONNE BIARRITZ La météo des stades Stade Français Perpignan Bordeaux-Bègles Brive Montpellier Biarritz À PARIS Eclaircies 8 À BORDEAUX Averses 7 À MONTPELLIER Ensoleillé 6 À GRENOBLE Eclaircies 1 À CLERMONT Averses 4 À BAYONNE Averses 9 À COLOMBES Eclaircies 4 LE POINT Si les footballeurs anglais joueront leur Boxing Day sur trois jours, leurs homologues français, peu habitués à ce calendrier, sont toujours en vacances. Ce sont donc les rugbymen qui, depuis quelques années, ont repris cette vieille tradition. Puisque les grilles de Canal + sont laissées libres par le ballon rond, l ovale s y est engouffré avec trois matchs en direct sur Canal +. Paris - Perpignan ouvrira le bal à 15 heures, suivi de Bayonne - Toulouse à 19 heures et de Racing-Metro - Toulon en baisser de rideau à 21 heures. Du coup, si Clermont ne devrait pas être en difficulté lors de la réception d Oyonnax, Toulouse et Toulon et Castres à Grenoble pourraient y laisser des plumes Invaincu à domicile, Paris entend faire de Jean-Bouin une fortresse imprenable. Toulon et Grenoble sont les derniers à y être tombés. Et les Stadistes entendent bien continuer leur marche en avant. Surtout, cette rencontre représente une opportunité pour s installer durablement dans le haut du tableau. Quant aux Catalans, après la défaite subie à Castres, ils doivent réagir, sous peine de s enfoncer encore plus. À PARIS - Stade Jean-Bouin Dimanche 15 heures - Canal + Arbitres : M. Lafon (LY) assisté de MM. Garcès (BE) et De Lemos (AB). Vidéo : M. Valin (AU) STADE FRANÇAIS 15. Bonneval ; 14. Arias, 13. P. Williams, 12. Danty, 11. Ioane ; 10. Plisson, 9. Dupuy ou Fillol ; 7. Rabadan ou LaValla, 8. Parisse (cap.), 6. Burban ; 5. Papé, 4. Flanquart ou Mostert ; 3. Slimani, 2. Sempéré, 1. H. Van der Merwe. Remplaçants : 16. Van Vuuren, 17. Taulafo, 18. Mostert ou Flanquart, 19. Lyons, 20. Fillol ou Dupuy, 21. M. Steyn, 22. Doumayrou ou Bosman, 23. Attoub. Infirmerie : Plisson et Danty seront titulaires. Après son forfait à la veille du dernier match, Ioane devrait enfin fêter sa première apparition. Quant à De Malmanche (épaule), il va éviter l opération mais sera tout de même absent six semaines. Bonfils devra lui aussi patienter encore en raison d une déchirure musculaire. PERPIGNAN 15. Michel ; 14. Guitoune, 13. Mafi, 12. Votu, 11. Benvenuti ; 10. Hook, 9. Duvenage ; 7. Strokosch, 8. Narraway, 6. Purll ; 5. R. Taofifenua, 4. Charteris ; 3. Ion, 2. Guirado (cap.), 1. Taumalolo. Remplaçants : 16. Terrain, 17. S. Taofifenua, 18. Vahaamahina, 19. Perez, 20. Durand, 21 Ecochard ou Chateau, 22. Marty, 23. Pulu. Infirmerie : Romain Taofifenua est de retour. Jgenti pourrait être juste. Haughton, Piukala et Mjekevu restent aux soins. Allan observe une semaine de repos obligatoire. Match déciif pour le maintien. Pour les Girondins compter sept succès à Noël serait un grand pas vers la sérénité. Si Brive s impose, le stress regagnera les cœurs et la bataille s annoncera serrée jusqu au bout avec Perpignan, Bayonne et Oyonnax. À l aller, les Brivistes qu on pensait devoir souffrir s étaient magistralement imposés (25-12). À BORDEAUX - Stade Chaban-Delmas Dimanche 17 heures - Rugby + (255) Arbitres : M. Berdos (AB) assisté de MM. Lamirand (BE) et Ubéda (BE). Vidéo : M. Irazoqui (CBL) BORDEAUX-BEGLES 15. Domvo ; 14. Talebula, 13. Le Bourhis, 12. Rey, 11. Connor ; 10. P. Bernard, 9. Adams ; 7. Clarkin (cap.), 8. Tuifua, 6. Madaule ; 5. Jaulhac, 4. Marais ; 3. Florea, 2. Avei, 1. Poux. Remplaçants : 16. Maynadier, 17. Delboulbès, 18. Fakate ou Treloar, 19. Chalmers ou Graham, 20 Luafutu, 21 Saubusse, 22 Sanchez ou Lonca, 23. Sa ou Toetu. Infirmerie : pas de grosses blessures à signaler. Bernard et Adams, un peu secoués à Toulouse semblaient remis dès l après-match. Poirot ne sera pas dans le groupe (peut-être la conséquence de son carton jaune contre Toulouse), ni Lacroix, ni Carballo. Une formule à six avants sur le banc semblait tenir la corde à l heure ou nous mettions sous presse. BRIVE 15. Germain ; 14. Namy, 13. Mignardi, 12. Swanepoel ou Laranjeira, 11. Mafi ; 10. Sola, 9. Péjoine ; 7. Waqaniburotu, 8. Koyamaibole, 6. Hauman ; 5. Mela (cap.), 4. Ledevedec ; 3. P. Barnard ou J. Coetzee, 2. Da Ros, 1. Shvelidze. Remplaçants : 16. Ribes, 17. Asieshvili, 18. Naikatini, 19. Hirèche ou Briatte, 20. Sanchou, 21. Swanepoel ou Laranjeira, 22. Ma ilei ou Radikedike, 23. J. Coetzee ou Buys. Infirmerie : touché à un genou, Koyamaibole devrait tenir sa place. Blessé aux côtes, Barnard est beaucoup plus incertain. Naikatini effectuera certainement ses débuts. Ferrères (genou), Uanivi (épaule) et Caisso (maladie) restent à l infirmerie. Le match de la peur! Les Héraultais restent sur une série de cinq défaites consécutives toutes compétitions confondues et sont donc dans l obligation de triompher de Biarritz s ils ne veulent se mettre en danger dans la course à la qualification. Le BO tentera, lui, de ramener au minimum un bonus défensif de Du-Manoir, après un voyage à vide à Clermont. À MONTPELLIER - Stade Yves du Manoir Dimanche 17 heures - Rugby + (258) Arbitres : M. Cardona (PR) assisté de MM. Marchat (MPY) et Hébert (AP). Vidéo : M. Gillet (PA) MONTPELLIER 15. Floch, 14. Ranger, 13. Ebersohn, 12. Olivier, 11. Audrin ; 10. Trinh-Duc (cap.), 9. Paillaugue ; 7. Bias, 8. Tulou, 6. Galletier ou Grant ; 5. Privat, 4. Timani ; 3. Bustos, 2. Ivaldi, 1. Watremez ou Nariashvili. Remplaçants : 16. Géli, 17. Nariashvili ou Watremez, 18. Tchale- Watchou, 19. Grant ou Beattie, 20. Escande, 21. Tuitavake, 22. Bérard, 23. Mas. Infirmerie : sorti à Toulon, Pélissié est touché à la même épaule qui le fait souffrir depuis le début de saison et pourrait être indisponible plusieurs semaines. Les blessés longue date Ouedraogo et Figallo (opérés d une épaule et des cervicales) poursuivent leur convalescence. Sicart est touché à un genou. Les internationaux Gorgodze et Hamilton sont en vacances. BIARRITZ 15. Traille ; 14. Thomas, 13. Gimenez, 12. Baby, 11. Ngwenya ; 10. Yachvili, 9. Lesgourgues, 7. Fono, 8. Harinordoquy (cap.), 6. Guyot ; 5. Lockley, 4. E. Lund ; 3. Gomez Kodela, 2. Genevois, 1. Menini. Remplaçants : 16. Héguy, 17. Synaeghel, 18. Furno, 19. Molcard, 20. Lakafia, 21. Peyrelongue ou Waenga, 22. Brew, 23. Broster. Infirmerie : Héguy effectuera son grand retour à la compétition. Opéré avec succès d une hernie cervicale, Lakafia est dans les starting-blocks. Touché au niveau de la jambe gauche face à Clermont, Waenga pourrait céder sa place à Yachvili. Thomas pourrait être préféré à l aile à Brew. Grenoble Castres Clermont Oyonnax Bayonne Toulouse Racing-Metro Toulon Avec un bilan positif de sept victoires, un nul, six défaites et une invincibilité à domicile, le FCG réalise un parcours satisfaisant pour sa deuxième saison dans l élite. Pourtant, il doit l emporter ce dimanche sous peine de se retrouver à portée de tir des équipes relégables. Problème : l adversaire du jour, le Castres olympique, arrive avec de la confiance et des ambitions. Deuxièmes, les Tarnais entendent poursuivre leur spirale positive pour s ancrer au sommet de la hiérarchie. Cette saison, les Clermontois ont empoché trente-trois points sur trente-cinq possibles à Marcel-Michelin. Une semaine après Biarritz, les Auvergnats viseront par conséquent une nouvelle fois la victoire bonifiée face à Oyonnax. Le promu de l Ain, plus mauvaise formation à l extérieur avec un seul point glané, se déplace sans complexe sur la pelouse du leader du championnat. Un point de bonus défensif représenterait déjà un exploit en soi. Ça sent la poudre Déjà défait sur son terrain par le Racing- Metro (16-19) et actuellement treizième du classement, l Aviron bayonnais n a pas le choix : il doit vaincre Toulouse pour rester dans la course au maintien. Mais les hommes de Guy Novès, qui restent sur un succès poussif face à l UBB (18-16), ont des choses à se faire pardonner. Surtout, ils sont toujours en quête d une première victoire à l extérieur en Top 14. Les Toulonnais restent sur un 43 à 10 face aux Montpelliérains, samedi dernier à Mayol, les Racingmen sur un plus modeste 9 à 9 ramené de Brive. Mais les partenaires de Dimitri Szarzewski comptent bien s appuyer sur ces deux points pour tenter de s offrir la peau des champions d Europe. Sachant que les Varois, qui n ont gagné qu une fois en déplacement, à Biarritz, et ont décroché un nul à Montpellier, sont toujours en quête d un nouveau «bon coup» à l extérieur. À GRENOBLE - Stade des Alpes Dimanche 17 heures - Rugby + (257) Arbitres : M. Attalah (FC) assisté de MM. Blondel (LY) et Gabaldon (LY). Vidéo : M. Cogne (PCH) À CLERMONT - Stade Marcel-Michelin Dimanche 17 heures - Rugby + (256) Arbitres : M. Pechambert (PA) assisté de MM. Hourquet (MPY) et Rebollal (MPY). Vidéo : M. Gauzins (IDF) À BAYONNE - Stade Jean-Dauger Dimanche 19 heures - Canal + Arbitres : M. Cloute (BE) assisté de MM. Datas (AB) et Dejean (LD). Vidéo : M. Bonhoure (LD) À COLOMBES - Stade Yves-du-Manoir Dimanche 21 heures - Canal + Arbitres : M. Ruiz (LD) assisté de MM. Chalon (LM) et Le Grand (PR). Vidéo : M. Pellaprat (PR) GRENOBLE 15. Gengenbacher ; 14. Ratini, 13. Messina, 12. Hunt, 11. Thiery ; 10. Stewart, 9. Hart ; 7. Alexandre, 8. Kimlin, 6. Best ; 5. Farley (cap.), 4. Roodt ; 3. Edwards, 2. Campo, 1. Buckle. Remplaçants : 16. Mutapcic, 17. Hegarty, 18. Faure, 19. Vanderglas, 20. Hand, 21. Courrent, 22. Caminati, 23. Choirat. Infirmerie : si son infirmerie est pratiquement vide, hormis Olivier Chaplain, Laurent Bouchet et Cyril Veyret, le FCG a effectué plusieurs changements. Deux mouvements d importance sont à noter. La mise sur le banc des remplaçants de Julien Caminati, l ailier-botteur, ce qui entraîne la titularisation de Ratu Ratini. L autre nouveauté est le retour du demi de mêlée-buteur Valentin Courrent. Lui aussi débutera sur le banc, James Hart commençant le match. Non retenus également Rida Jaouher et Naude Beukes. Ils sont remplacés par Nigel Hunt et Andrew Farley. CASTRES 15. Dulin ; 14. Grosso, 13. Cabannes, 12. Baï, 11. Garvey ou Evans ; 10. Tales (cap.), 9. Kockott ; 7. Caballero, 8. Bornman, 6. Faasalele ; 5. Capo Ortega, 4. Gray ; 3. Wihongi, 2. Rallier, 1. Taumoepeau. Remplaçants : 16. M. Coetzee, 17. Forestier, 18. Samson ou Desroche, 19. Wannenburg, 20. Tomas, 21. Palis, 22. Evans, 23. Peikrishvili. Infirmerie : Ibrahim Diarra (ischios) et Antonie Claassen (genou) devraient être forfaits. Brice Mach (déchirure aux ischios) sera absent encore deux semaines. Mathieu Bonello, Romain Teulet et Romain Martial sont en convalescence. CLERMONT 15. Buttin ; 14. Malzieu ou Sivivatu, 13. Fofana, 12. Rougerie, 11. Nalaga ; 10. James, 9. Lacrampe ; 7. Bardy, 8. Chouly, 6. Bonnaire (cap.) ; 5. Jacquet, 4. Cudmore ; 3. Zirakashvili, 2. Kayser, 1. Domingo. Remplaçants : 16. Paulo, 17. Debaty, 18. Pierre ou Hines, 19. Lee, 20. Radosavljevic, 21. Delany, 22. Nakaitaci, 23. Ric ou Kotze. Infirmerie : Parra (genou) pourrait reprendre la préparation physique d ici à deux semaines, délai dans lequel Lee Byrne (épaule) se rapprochera du terrain d entraînement. Lapandry (chevile) et Stanley (paroi abdominale) sont également absents. OYONNAX 15. Gonzalez Amorosino ; 14. Tian, 13. Boussès, 12. Paea, 11. Wara ; 10. Urdapilleta, 9. Figuerola ; 7. Ursache, 8. Soqeta, 6. El Abd (cap.) ; 5. Browne, 4. Lassalle ; 3. Baïocco, 2. Jenneker, 1. Tichit. Remplaçants : 16. Clerc, 17. Clark, 18. Lagrange, 19. Newlands ou Diaby, 20. Cibray, 21. Lespinas, 22. Hansell-Pune, 23. Rapant. Infirmerie : par souci d efficacité, Oyonnax a choisi de privilégier la continuité. Le groupe aligné à Clermont sera ainsi très proche de celui qui vient de battre Bayonne et sans doute de celui qui recevra Le Racing une semaine plus tard. Les seuls changements devraient toucher la troisième ligne avec les rentrées de Newlands ou Diaby. Wara et Soqeta, les nouveaux venus, effectueront leur premier voyage avec l USO. BAYONNE 15. Spedding ; 14. Bustos Moyano, 13. Rokocoko, 12. Lovobalavu, 11. O Connor ; 10. Brett, 9. Belie ; 7. Marmouyet, 8. Haare ou Fonua, 6. Chisholm (cap.) ; 5. Fa aoso, 4. Senekal ; 3. Tialata, 2. Roumieu, 1. Iguiniz. Remplaçants : 16. Etrillard, 17. Manukula, 18. Boutaty, 19. Monribot, 20. Rouet, 21. Fernandez, 22. Ahotaeiloa, 23. Muller. Infirmerie : victime d une entorse d un genou contre Oyonnax, le pilier gauche Van Rensburg est très incertain. Il devait passer des examens médicaux jeudi, de même que le numéro 8 Opeti Fonua, lui aussi touché à un genou. L ailier Saïmoni Vaka (genou également) est toujours indisponible. TOULOUSE 15. Poitrenaud ; 14. Huget, 13. Fritz, 12. Y. David, 11. Médard ; 10. Beauxis, 9. Doussain ; 7. Nyanga, 8. Picamoles, 6. Dusautoir (cap.) ; 5. Maestri, 4. Millo-Chluski ou Tekori ; 3. Montès, 2. Tolofua, 1. Ferreira Remplaçants : 16. Bregvadze, 17. Steenkamp, 18. Tekori ou Albacete, 19. Y. Camara, 20. Galan, 21. Vermaak, 22. Fickou, 23. Guillamon. Infirmerie : le troisième ligne Lamboley et le pilier Kakovin (rupture ligamentaire genou droit) ont terminé leur saison. L ouvreur McAlister (rupture tendon du biceps gauche) doit patienter jusqu en mars. Pour l ailier Clerc, c est l affaire de quelques jours. Le pilier Johnston (problème musculaire ischio-jambier droit) est protégé. Le deuxième ligne Albacete (mollet) est espéré. RACING-METRO 15. Lapeyre ; 14. Planté, 13. Estebanez, 12. Roberts, 11. Fall ; 10. Sexton, 9. Machenaud ; 7. Lydiate, 8. Matadigo, 6. Gérondeau ; 5. F. Van der Merwe ou Ghezal, 4. Kruger ; 3. Ducalcon, 2. Szarzewski (cap.), 1. Khinchagishvili. Remplaçants : 16. Lacombe, 17. Ben Arous, 18. Ghezal ou Metz, 19. Battut, 20. Phillips, 21. Dambielle, 22. Hernandez, 23. Tonga uiha. Infirmerie : Le déplacement à Brive de samedi dernier a laissé des traces : Jonathan Wisniewski, victime pour la troisième fois d une déchirure au niveau quadriceps droit, est indisponible pour environ un mois (lire page 7) ; Wenceslas Lauret, touché aux ischios-jambiers, est indisponible ce week-end ; François Van der Merwe, qui s est tordu une cheville en tout début de rencontre et a donc dû quitter le terrain prématurément, devait décider en toute fin de semaine, en accord avec les staffs technique et médical, de sa participation. TOULON 15. D. Armitage ; 14. Mitchell, 13. Wulf, 12. Mermoz, 11. D. Smith ; 10. Wilkinson (cap.), 9. Tillous-Borde ; 7. Bruni, 8. S. Armitage, 6. J. Smith ; 5. A. Williams, 4. Botha ; 3. Hayman, 2. Noirot, 1. Chiocci. Remplaçants : 16. Orioli, 17. Fresia, 18. Suta, 19. Gunther, 20. Bastareaud, 21. Michalak, 22. Claassens, 23. Chilachava. Infirmerie : Bryan Habana (ischios) est absent pour environ deux mois ; Andrew Sheridan (cervicales) doit reprendre dans le courant du mois de janvier, de même que Craig Burden (biceps).

6 L interview Bayonne - Toulouse DAVID ROUMIEU - TALONNEUR DE BAYONNE TREIZIÈME AU CLASSEMENT, L AVIRON EST AU PIED DU MUR AVANT DE RECEVOIR TOULOUSE. LA PRESSION EST IMMENSE. CERTAINS, À L IMAGE DE ROUMIEU, Y SONT HABITUÉS ET DEMANDENT JUSTE UN PEU DE TEMPS. «Ça va finir par marcher» Top e journée VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr 5 Propos recueillis par Émilie DUDON emilie.dudon@midi-olympique.fr Vous avez eu trois jours de repos en début de semaine. Y voyezvous un avantage ou plutôt un inconvénient avant un match de cette importance? Nous étions partis jeudi dernier à Oyonnax et avions passé quatre jours ensemble alors je pense que ces congés ont plutôt fait du bien. Nous nous en sommes servis pour recharger les batteries et repartir de l avant. On sait le match qui nous attend dimanche Il n y avait pas besoin de passer une semaine dessus pour savoir qu il faudra être prêts. Quel était l état d esprit du groupe au retour d Oyonnax (défaite 6-9)? Nous étions déçus mais contents parce que l équipe a réalisé un match complet dans l engagement. Tout le monde était conscient qu on risquait de prendre trente grains là-bas Nous avons ramené un point, c est déjà ça, même si nous aurions pu revenir avec deux points, voire plus. Mais le groupe est satisfait du contenu de cette rencontre et de la solidarité dont il a fait preuve. Il nous manquait peut-être un match comme celui-là à l extérieur. L équipe avait déjà effectué des bonnes sorties, à Toulon (12-18, N.D.L.R.) ou à Paris (9-13) mais il fallait particulièrement répondre présent à Oyonnax, sous peine de prendre une raclée chez un concurrent direct au maintien. C est vraiment une rencontre référence en termes d état d esprit. L Aviron bayonnais va-t-il disputer son match le plus important de la saison dimanche? Quand on joue le maintien, tous les matchs sont importants Mais c est vrai que nous avons déjà grillé un joker à domicile contre le Racing-Metro (16-19). Nous n avons plus le droit à l erreur. En sachant que c est Toulouse qui se présente à Jean-Dauger... Je n écoute pas ceux qui disent qu il ne s agit pas du grand Toulouse et qu ils ne sont pas bien en ce moment. On ne passe pas d une défaite à domicile à mettre quarante points au Connacht d un week-end à l autre si on n est pas une grande équipe. C est une équipe qui ne réussit pas à Bayonne à Jean-Dauger C est vrai, en sept saisons dans ce club, j ai dû gagner deux fois Mais on ne dit jamais deux sans trois (rires)! Toulouse, c est ce qui se fait de mieux en Europe mais je peux vous assurer que nous serons prêts. L expérience accumulée lors de ces saisons parfois galères à Bayonne vous permet-elle de mieux gérer ce type de situations aujourd hui? Bien sûr. Nous sommes quelques-uns à jouer le maintien depuis quelques années et nous connaissons l importance de certains matchs, comme celui de dimanche. Disons simplement qu on sait à quoi s attendre Et combien une victoire sera importante dimanche. N est-ce pas usant, au quotidien et au fil des années? C est sûr que la pression n est pas la même quand on joue le haut du tableau et que c est pesant au quotidien Mais je préfère retenir notre joie à la fin, quand on se maintient. L Aviron bayonnais est régulièrement secoué par des turpitudes extrasportives. Ce fut le cas cette année encore, avec le licenciement de Mike Phillips, et le projet de fusion avec le BOPB. Cela pollue-til le groupe? Je ne veux pas en parler, ce n est pas mon rôle. Ce qui m importe, c est le terrain. Nous ne sommes pas maîtres de ce qui se passe autour. Mais cela influence-t-il le groupe? Je ne sais pas trop Peut-être certains plus que d autres. Mais personnellement, je me concentre sur le terrain. Qu est-ce qui explique la treizième place de Bayonne aujourd hui? Nous sommes une équipe en construction. Il y a eu beaucoup de changements et il faut laisser le temps que les choses se fassent. L Aviron possède un bon staff et un groupe de qualité, formé de très bons joueurs à l image de Rokocoko ou Lovobalavu. Alors certains disent que le temps, on l a déjà pris sachant que Christian (Lanta) et Christophe (Deylaud) sont là depuis deux ans. Mais je crois qu il en faut encore un peu. Je vous assure que ça va finir par marcher. Certains échos font état de relations tendues entre le staff et certains joueurs. Cela explique-t-il certaines difficultés? Non. Ce sont des bêtises. Que signifierait une défaite dimanche? Il n y aura pas de défaite. On n y pense même pas. Photo M. O. - D. P. SCHALK FERREIRA - PILIER GAUCHE DE TOULOUSE POUR REMPLACER VASIL KAKOVIN, VICTIME D UNE RUPTURE LIGAMENTAIRE AU GENOU DROIT, LE STADE S EST TOURNÉ VERS L AFRIQUE DU SUD, ENGAGEANT UN JOUEUR INCONNU. MAIS QUI A VITE CONVAINCU. CE JOKER EST UN AS Par Grégory LETORT gregory.letort@midi-olympique.fr L anonyme a convaincu. Arrivé le 4 septembre comme joker médical de Vasil Kakovin, le pilier sud-africain Schalk Ferreira est désormais toulousain jusqu en Le quadruple champion d Europe n a pas voulu attendre. Jean-Michel Rancoule, responsable du recrutement, argumente : «Ses performances sont intéressantes, le joueur a manifesté l envie de rester en France et nous avons préféré couper l herbe sous le pied aux concurrents.» Ferreira, la bonne surprise. Mais le staff toulousain, qui avait décidé sur vidéos de lui accorder une chance, n en doutait pas. William Servat avait un bon pressentiment. «Ce que j ai vu, c est son altruisme. Il travaille beaucoup pour l équipe. Il ne cherche pas à se mettre en valeur individuellement. C est un gros plaqueur, un joueur très actif. Et s il impressionne en mêlée, c est à juste titre. Schalk est quelqu un de fort donc ça 6 DÉFAITES À DOMICILE POUR BAYONNE FACE À TOULOUSE Le Stade toulousain est la bête noire de l Aviron bayonnais. Depuis le retour du club basque dans l élite, les deux clubs se sont affrontés neuf fois à Jean- Dauger. Et les Toulousains l ont emporté à six reprises, dont cinq consécutives (de à ). S ils étaient parvenus à redresser la barre en et , les Bayonnais restent sur un cinglant revers la saison dernière : Toulouse était venu s imposer 35 à 6 le 21 septembre à suivre facilite la tâche mais il a aussi beaucoup travaillé.» La première impression a pu être confirmée par Virgile Lacombe, ancien de Toulouse et coéquipier de Ferreira chez les Kings. L EXEMPLE HUMAN Ferreira n a pas tardé à se faire une réputation en Top 14, un championnat dont il rêvait mais où il n avait encore jamais eu d opportunité. «Pour tout pilier dans le monde, c est une référence.» Une éclosion tardive pour celui qui fut international moins de 21 ans? En fait, le gaucher a commencé en 2005 en Super Rugby avec les Stormers avant de se blesser sérieusement aux cervicales en février Presque trois ans d arrêt avant un retour inattendu avec la franchise du cap. Et une année 2013 de haute tenue avec les Kings. «Il était le pilier le plus utilisé de la compétition. Il présentait donc des garanties», souligne Rancoule. Quinze titularisations sur les quinze matchs de la saison régulière. Mais pas de fatigue visible. Ferreira relativise. «J ai beaucoup joué mais c était souvent 40 ou 60 Toulouse, bon à l export? Le Stade toulousain enfin vainqueur à l extérieur? Auteur de deux succès en H Cup (Saracens et Connacht), il n a en revanche toujours pas gagné hors de ses bases en France cette saison. Une attente record en Top 14. Le précédent datait de la saison quand il avait fallu attendre le 12 e round à Bourgoin. La saison dernière, Toulouse était allé s imposer à l extérieur pour la première fois lors de la 6 e journée à Bayonne (35-6). Bis repetita dimanche? Toulouse préfère ne rien promettre. Gaël Fickou, profil bas : «Nous sommes des compétiteurs. Nous avons forcément envie de réussir un bon match. Cela passera par un engagement total. À Bayonne, c est toujours difficile. Il faudra un grand investissement individuel et collectif.» Il faudra surtout réussir à atteindre enfin le même niveau de performance qu en Coupe d Europe. «Il n y a pas d explication rationnelle», garantit Fickou qui évoque «un déclic attendu». Huget en voit une : «En Top 14, c est plus difficile qu en H Cup. Cela peut sembler paradoxal mais ce championnat est tellement serré que les équipes font tout pour ne pas lâcher de points à domicile. En H Cup, chaque match est éliminatoire. On s est préparé en conséquence.» Mais après déjà quatorze journées, il va falloir apprendre à en faire autant en Top 14. Huget prévoit : «Sur la phase retour, on va jouer plus de fois à l extérieur qu à Ernest-Wallon : il nous faudra obligatoirement réussir un coup» G. L. minutes. La fatigue est moindre.» Pas de frein donc à l intégration. L Afrikaner prend des cours hebdomadaires de français. Il aime le style de vie, veut fondre une famille ici et a déjà noté qu après trois ans, il serait sélectionnable chez les Bleus. Sa chanceest aussi d avoir débarqué au milieu de compatriote, dont son concurrent Gurthrö Steenkamp. «Je parle beaucoup avec lui des mêlées françaises, des entraînements. Il s exprime français et a ses repères ici. On s aide mutuellement.» Les derniers Boks arrivés à Toulouse ont connu des difficultés - Botha est parti avant d avoir convaincu alors que Steenkamp fut d abord beaucoup blessé. Mais Ferreira y a puisé un surplus de motivation : «c est une bonne pression.» Celle qu il pourrait s imposer en prenant exemple sur Human arrivé en tant que joker médical en 2004 et parti en 2011 avec deux H Cup et deux Brennus au palmarès. «Physiquement, il a le même style», dit Rancoule. Et les mêmes envies. «Je veux gagner un titre. Lequel? Les deux. Je ne suis pas relax, en vacances ici.» Les stats Moyennes/match BAYONNE 26,8 Points inscrits 18,2 Points encaissés 2,0 Essais inscrits 1,2 Essai encaissé 4,8 Pénalités inscrites à domicile 3,5 Pénalités encaissées TOULOUSE 15,2 Points inscrits 27,3 Points encaissés 1,0 Essai inscrit 1,8 Essai encaissé 2,8 Pénalités inscrites à l extérieur 4,8 Pénalités encaissées La clé du match La défense de Bayonne C est l un des principaux chantiers de l Aviron bayonnais cette saison : les Ciel et Blanc possèdent, avec 341 points et 32 essais encaissés en quatorze matchs, la plus mauvaise défense du Top 14. Ils concèdent en moyenne 25 points par match (18 à domicile). La rigueur défensive sera pourtant - et plus que jamais - l une des clés de cette rencontre à haute pression face à Toulouse dimanche. Explications : face à l Union Bordeaux-Bègles le week-end dernier aussi bien que lors de la défaite contre le Connacht en H Cup voilà trois semaines, les Toulousains ont été particulièrement gênés par le système défensif mis en place par leurs adversaires, et notamment leur premier rideau très dense et très efficace. Le problème étant qu en l absence d un gestionnaire de jeu de la trempe de Luke McAlister, ils ont constamment buté dessus, n étant pas été capables de trouver des solutions derrière. Des soucis dans l alternance qui sont patents - et irrésolus - depuis la blessure de l ouvreur néo-zélandais Après la victoire in extremis face à l UBB (18-16), l ailier toulousain Maxime Médard expliquait dans nos colonnes que Toulouse «ne voulait pas jouer au pied» afin d offrir un minimum de munitions au véloce trio d attaque girondin Domvo-Talebula-Connor. Or, le fond du terrain bayonnais, formé par Spedding, Bustos Moyano et O Connor, peut lui aussi se révéler extrêmement dangereux. On peut alors penser que les Basques auront fait une importante partie du travail s ils parviennent à hausser le niveau en défense et, surtout, à ne plus subir à l impact pour défendre en avançant Ils en sont capables. Ils l avaient notamment prouvé lors de leurs bonnes prestations à Toulon ou à Paris. É. D. En bref... TOULOUSE : LES JOUEURS REPRENNENT CE VENDREDI Le Stade toulousain a respecté le règlement offrant trois jours de congé à ses joueurs avant la 15 e journée de Top 14. Mais le quatrième du championnat n a pas choisi les mêmes jours de congé que la majorité des clubs du Top 14. Lundi, les hommes de Guy Novès étaient en effet convoqués à Ernest-Wallon pour une double séance : récupération le matin avec vidéo pour les avants puis débriefing du match gagné contre Bordeaux-Bègles à 15 heures. En vacances, du mardi 24 au jeudi 26 inclus, les joueurs reprendront ce vendredi 27. Ils partiront à Bayonne samedi, la veille de leur confrontation contre l Aviron. BAYONNE : VAN RENSBURG TOUCHÉ À UN GENOU CONTRE OYONNAX Le pilier de l Aviron bayonnais JC Janse Van Rensburg a été victime d une légère entorse d un genou à Oyonnax samedi dernier. Après avoir bénéficié de trois jours de repos pour les fêtes, le gaucher sud-africain devait passer des examens ce jeudi pour connaître la gravité de sa blessure. Sa participation au match contre Toulouse semblait toutefois très incertaine. LES BAYONNAIS VOUS PRÉSENTENT LEURS VŒUX De retour à l entraînement jeudi après trois jours de repos pour Noël, les joueurs et le staff de l Aviron bayonnais ont réalisé une vidéo à l attention de leurs supporters afin de leur souhaiter de joyeuses fêtes. Six minutes de vœux (et de rigolades) ponctuées par une bonne résolution : la victoire contre Toulouse dimanche.

7 6 VENDREDI Top e journée 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr Grenoble - Castres La clé du match Le sursaut d orgueil par la mêlée Le grand huit grenoblois n y était pas habitué cette saison. Vendredi dernier, sa mêlée fermée, performante et régulière, a été dominée dans les grandes largeurs par son homologue du Stade français. La puissance et la roublardise des Parisiens, rois de l adaptation aux nouvelles règles en vigueur, ont précipité la chute des Isérois dans la capitale : deux ballons perdus sur leur introduction, dont l un à l origine de l essai assassin de Bosman, trois pénalités et deux coups francs concédés. «Les Parisiens jouent avec la règle et c est vrai que nous avons mis du temps à nous adapter», analysait après coup Sylvain Bégon, l entraîneur des avants. Au-delà de la mêlée, le FCG a livré une pâle copie à Paris, bousculé dans le combat et incapable de développer son rugby. Vexés ou tout du moins remobilisés par cette sortie décevante, les Grenoblois entendent se rebeller et se retrouver en accentuant l effort sur le secteur de la mêlée fermée et, plus généralement, sur le combat. Mais en la matière, le CO ne manque pas de répondant. L Usap, dernière victime en date des Tarnais, peut en témoigner : bousculés en mêlée et dominés dans l axe, les Catalans n ont pas tenu le choc à Pierre-Antoine. Les champions de France parviendront-ils à contenir le sursaut d orgueil des avants grenoblois? S ils y arrivent, ils se donneront de bonnes chances de créer l exploit à Grenoble, territoire inviolé depuis le début de saison. V. B. CASTRES LE TOP 14 ENTRE DANS UNE PÉRIODE GUÈRE PROPICE AUX ENVOLÉES. LE CO ET SON JEU ENLEVÉ VONT DEVOIR INÉVITABLEMENT S ADAPTER À CES CONDITIONS. VIVE LE TEMPS Bousculés en mêlée face aux Parisiens, les Isérois devront trouver la parade pour la réception des Castrais. Photo Icon Sport D HIVER? GRENOBLE AVEC UN GROUPE REMANIÉ, LE FCG DÉFIE AU STADE DES ALPES LE CHAMPION DE FRANCE 2013 POUR CE QUI, AVANT D ÊTRE UN MATCH DE GALA, EST UN DES TOURNANTS DE LA SAISON DES ISÉROIS. PEUR SUR LA VILLE Par Francis LARRIBE francis.larribe@midi-olympique.fr Castres vient terminer à Grenoble l année 2013 qui l a sacré une quatrième fois champion de France. Inutile de dire que le club du Tarn veut finir en beauté cette année exceptionnelle pour lui. Et comment mieux la finir qu en s imposant à Grenoble, équipe invaincue sur ses terres? Là où, depuis le début de l exercice , aucun autre visiteur ne l a emporté. Seul Brive, a pris les deux points du match nul (12-12). Les cinq autres équipes qui sont venues soit à Lesdiguières (Stade français, Bordeaux-Bègles, Oyonnax) soit au Stade des Alpes (Toulon, Toulouse) se sont inclinées. Castres, champion en titre, deuxième du Top 14 devant Toulon, Toulouse et le Stade français, n aimerait rien tant que de s imposer là où trois de ses principaux adversaires ont échoué. Castres qui surfe sur une dynamique incroyable qui lui a permis d aller s imposer à Montpellier lors de la dernière journée aller et de faire exploser Perpignan le week-end dernier. SANS BEUKES NI JAOUHER Pour toutes ces raisons, le FC Grenoble a raison de craindre la venue des Tarnais comme la peste. Il en va de la suite de sa saison. Une victoire et il regarderait vers le haut. Une défaite et il sentirait l haleine de ceux qui luttent pour la survie. Certes bien calé à une flatteuse septième place, il ne devance cependant le premier non relégable, Oyonnax, que de quatre points. On le sait, il y a des peurs saines, des peurs qui recentrent sur l essentiel, le combat, la solidarité. Cette peur-là, le FCG en a toujours fait preuve depuis qu il a retrouvé le Top 14. Il y a un an, à quelques jours près, c est cette peur mobilisatrice, fédératrice qui avait permis au FCG de battre le Castres olympique 14 à 12. Ce dimanche sur le coup de 17 heures, à l heure d entrer dans le Stade des Alpes qui devrait afficher complet, elle habitera, c est certain, les vingt-trois joueurs grenoblois. Mais elle pourrait être diluée dans d autres peurs nées de l effilochement de la confiance en son jeu, en ses forces, nées des cent points encaissés lors des trois derniers matchs! Il est des peurs qui bloquent l expression d une équipe. Ce sont ces peurs qui planent sur Grenoble depuis le match de vendredi dernier contre le Stade français. Il y a d abord la peur nourrie par le comportement de la mêlée. Point fort du FCG de ces trois dernières saisons, la mêlée rouge et bleue a été emportée comme fétu de paille à Jean-Bouin. Or, il y avait sur le terrain les six meilleurs joueurs de première ligne, Edwards, Choirat, Buckle, Mutapcic, Hegarty et Campo. Certes, les Parisiens sont costauds et coquins dans le secteur de la mêlée. Mais les Castrais ne le sont pas moins. Piégés par Paris, les Grenoblois auront-il trouvé la parade contre Castres? Autres craintes des supporters, l absence dans l équipe de départ de joueurs qui jusque-là ont tiré le groupe vers le haut. Naude Beukes et de Rida Jaouher n apparaissant pas dans le groupe, Julien Caminati s asseyant sur le banc des remplaçants avec Florian Faure. Eux quatre absents, c est moins de puissance, moins d expérience défensive, moins de danger pour l adversaire. Rappelons que sans Caminati, le FCG n aurait pas battu Toulon. Des choix assumés par Fabrice Landreau, le directeur sportif du FCG. «Nous sommes passés à côté de notre match à Paris mais l état d esprit était là, notamment en défense. J espère que, contre Castres, nous conserverons le même état d esprit et nous ne renouvellerons pas les mêmes erreurs tactiques.» «Les Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr mecs s éclatent sur le terrain.» «On voit qu ils prennent du plaisir, nous aussi.» Cette saison, le nouveau CO sait allier l utile à l agréable, pour le plus grand plaisir de Matthias Rolland et David Darricarrère, publiquement fiers de leurs protégés. Leur deuxième place repose en grande partie sur ce rugby ambitieux, enlevé et, surtout, de plus en plus efficace. En témoignent les trente-trois essais deuxième total du Top 14 et cinq bonus offensifs. L hiver, ses températures frigorifiques, ses terrains boueux et ses ballons glissants, peut-il être compatible avec ces intentions? Sans dire au revoir à tous ses principes, le CO devra inévitablement s adapter aux conditions climatiques pour prolonger sa spirale de résultats positifs lors des prochaines semaines. À commencer par ce déplacement périlleux en Isère où un temps clair mais frais et une adversité revancharde attendent les Tarnais. SWANSEA, PRÉPARATION IDÉALE? Le champion de France possèdet-il un collectif tout-terrain? De prime abord, oui, sans contestation possible. Sa mêlée et sa touche, parmi les plus régulières et consistantes du championnat, sa capacité à avancer dans l axe et le rapport puissance-vitesse de son paquet d avants constituent des atouts de taille pour exister par tous les temps. Le déplacement à Swansea, un vendredi soir de pluie, à la mi-décembre, a fourni la meilleure des préparations à ces luttes hivernales. Ce séjour au pays de Galles a aussi servi de campagne de sensibilisation au niveau des zones de rucks, épineuses mais essentielles. Au-delà de ses aptitudes au combat, de sa solidité, le CO a récemment montré de nets progrès dans sa gestion et sa maîtrise tactique, éléments clés pour prendre l ascendant quand les conditions nivellent les écarts et brouillent les cartes. Le succès à Montpellier, 20 à 16, le 23 novembre, avait ainsi été frappé du sceau du pragmatisme. «Nous avons gagné sans jouer un seul ballon, expliquait Romain Cabannes. L idée est de déterminer une stratégie en fonction du match et de s appliquer à la respecter.» Dans l Hérault, le plan de bataille avait fonctionné à merveille. «Les consignes étaient de restreindre le jeu, ce que nous avons fait, avait validé Geoffrey Palis. Mais nous sommes parvenus à réussir des coups.» Si le CO brille par son volume de jeu, sa propension à exploiter la moindre faille adverse, sur une séquence définie à partir de la vidéo, s avère autant redoutable. L essai inscrit au stade Yves-du- Manoir sur une passe au pied de Kirkpatrick bonifiée par Martial et Palis en fournit un bel exemple. Le tout reste évidemment conditionné au réalisme dans la zone de vérité. Ce point faible du début de saison est devenu un des atouts majeurs du CO depuis deux mois. Le passage à l hiver peut-il gripper la belle mécanique? Début de réponse ce dimanche. 18 CARTONS POUR LE FCG, CANCRE DU TOP 14 Samedi dernier, l Usap a encaissé trois de ses quatre essais à Pierre-Antoine en situation d infériorité numérique. Le FCG est prévenu. Et serait bien inspiré de ne pas se mettre dans cette délicate position. Cette saison, Grenoble est d ailleurs l équipe la plus indisciplinée du Top 14 avec dix-huit cartons reçus dont trois rouges. À l inverse, Castres figure parmi les équipes les plus sages, avec seulement huit exclusions temporaires et une définitive. à suivre Nigel Hunt, le perce-muraille Blessé à l avant-bras contre Toulon le 31 août, Nigel Hunt avait cependant fini la rencontre. Absent jusqu à la reprise qui suivit les matchs internationaux de l automne, il se blessa à nouveau dans la semaine qui précéda le déplacement à Bayonne. Là, sur le terrain d entraînement lourd et inégal, il se donna une élongation aux ischios. C est donc depuis près de quatre mois que le centre du FCG n a pas joué un match officiel. Preuve de son importance dans le collectif grenoblois, il est relancé dans le grand bain du Top 14 sans passer par la case espoirs. Il sera intéressant de voir si le perce-muraille du FCG, désigné meilleur joueur de Pro D2 en 2012, a retrouvé l intégralité de ses moyens dans un contexte de haut niveau puisqu il sera opposé au duo Cabannes-Lamerat ou bien Baï. Il sera aussi intéressant de voir comment fonctionne son entente avec Geoffroy Messina, notamment en défense. C est la première fois que les deux joueurs sont associés pour commencer une rencontre. Jusque-là, Hunt composait une paire de centres très complémentaire et efficace avec Rida Jaouher. Mais ce dernier n est pas dans le groupe contre Castres. F. L. Les stats Moyennes/match GRENOBLE à domicile 21,3 Points inscrits 16,0 Points encaissés 0,8 Essai inscrit 1,0 Essai encaissé 5,2 Pénalités inscrites 3,3 Pénalités encaissées CASTRES à l extérieur 13,5 Points inscrits 23,7 Points encaissés 0,7 Essai inscrit 1,8 Essai encaissé 3,2 Pénalités inscrites 3,5 Pénalités encaissées En bref STADE DES ALPES : PLACES VENDUES Mercredi 25 décembre, soit quatre jours avant le match contre Castres au Stade des Alpes, seize mille des vingt mille places avaient été vendues. La rencontre se jouera donc à guichets ouverts. Si l enceinte de verre ne devrait pas être pleine, ils devraient être néanmoins autour de dix-huit mille supporters à soutenir le FC Grenoble pour son troisième match de la saison dans ce stade après Toulon et Toulouse. BENJAMIN THIÉRY : «LE MATCH LE PLUS DUR» L ailier du FC Grenoble arrivé cet été de Montpellier, joueur le plus utilisé de l effectif, a mis en garde ses partenaires dans une interview donnée au site officiel du club. Il y dit ceci : «Le match contre Castres sera un des plus durs de la saison au Stade des Alpes. Castres a changé de staff mais ça n a pas modifié la qualité de son jeu. Selon moi, le Castres olympique est plus fort que la saison dernière. C est un gros défi qui nous attend.» Les Grenoblois sont avertis CASTRES : DÉCOLLAGE PRÉVU SAMEDI MATIN De repos lundi, mardi et mercredi, les Castrais ont retrouvé le chemin de l entraînement ce jeudi matin. Symbole de l importance accordée à cette rencontre, les champions de France effectueront le déplacement jusqu à Grenoble en avion, avec un départ programmé samedi matin. L entraînement emmené par le capitaine Rémi Tales est fixé à 16 heures au stade des Alpes.

8 Top e VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr journée 7 Racing-Metro - Toulon RACING-METRO APRÈS SON DEMI-SUCCÈS À BRIVE, LE CLUB FRANCILIEN REÇOIT UN TÉNOR DU CHAMPIONNAT. FACE AUQUEL UNE VICTOIRE CONFIRMERAIT QUE LES DEUX POINTS RAMENÉS DE CORRÈZE PEUVENT ÊTRE LE SIGNE D UN NOUVEAU DÉPART. BENJAMIN LAPEYRE, QUI JOUAIT ENCORE À TOULON L AN PASSÉ, POSE SON REGARD SUR CE MATCH. EN QUÊTE D UN MATCH RÉFÉRENCE L arrière du Racing-Metro Benjamin Lapeyre, ici soutenu par son ailier Adrien Planté, va être opposé à ses anciens partenaires du RCT, à l occasion d un match capital pour les Racingmen. Photo Isabelle Picarel Par Bruno FABIOUX bruno.fabioux@midi-olympique.fr Si la joie ne débordait pas des vestiaires du Racing- Metro, samedi dernier à Brive, après le match nul «gratté» au CABCL sur la pelouse Amédée- Domenech du Stadium municipal, un vent de satisfaction et de soulagement mêlés émanait tout de même du camp francilien. Parce que ces deux points ramenés de Corrèze sonnaient plutôt comme une bonne nouvelle, un peu plus d une semaine avant de recevoir, à Colombes, les champions d Europe toulonnais. D autant que plusieurs «gros», tels Perpignan, Castres et Toulouse, s étaient déjà cassés les dents dans l antre des Brivistes. Cette réception clôturera, avec un coup d envoi à 21 heures, à la fois la 15 e journée de Top 14 et l année «Avant le déplacement à Brive, explique Benjamin Lapeyre, il fallait ramener des points de toutes nos confrontations à venir.» UN VRAI CLIMAT DE CONFIANCE L arrière du Racing-Metro, débarqué en Ile-de-France cette saison après trois précédentes passées sous les couleurs du Rubgy Club toulonnais, aurait bien aimé ramener de Brive un butin plus conséquent, mais «c est déjà ça de pris, préfère-til se contenter. Parce qu il nous manque toujours un match référence pour que s installe définitivement un vrai climat de confiance au sein du groupe. Jusqu à maintenant, nous avons le plus souvent été à la limite.» Les trois points de la pénalité du match nul décrochés par Jonathan Sexton à la dernière minute du match, samedi dernier, pourraient ainsi marquer la fin d une période de vaches maigres pour un club jusqu à aujourd hui très en dessous de ses ambitions et de son potentiel. Et qui ne peut plus guère vivre en dessous de ses moyens. Et si ledit match référence évoqué par Benjamin Lapeyre pouvait être celui qui s annonce, les Racingmen marqueraient forcément les esprits. D autant que leurs plus proches concurrents à la qualification, le Stade français, Montpellier et Grenoble, jouent également à domicile ce week-end. Une défaite entraînerait du coup un «décrochage» difficile à vivre. ÉCHAPPER À LA PRESSION «C est pourquoi les quatre jours de repos qui ont suivi notre match à Brive ont été les bienvenus, enchaîne Benjamin Lapeyre. Être en famille, souffler, reprendre des forces, ne pouvaient nous faire que du bien. Et nous aider à échapper à la pression. Nous étions d autant plus heureux de nous retrouver jeudi à l entraînement.» Sur ce qu ils ont montré samedi dernier à Brive, et si les envolées «lyriques» ont été rares tout au long d une rencontre trop crispante et trop crispée, outre la mainmise en mêlée (lire ci-contre) et les progrès généraux effectués en conquête, les Racingmen ont été très efficaces dans le secteur défensif. Ce qui ne peut être que très bon signe à l heure d affronter une armada toulonnaise qui vient de passer cinq essais au MHR. «C est vrai que nous allons de mieux en mieux en conquête, confirme Benjamin Lapeyre, comme sur tous les basiques : engagement, envie C est sur cette envie que devrait se jouer la rencontre. Les Toulonnais ont élevé leur niveau de jeu depuis plusieurs matchs et ils vont arriver pleins de confiance.» Benjamin Lapeyre, qui assure avoir beaucoup appris «à tous les points de vue», au contact des Giteau et autre Wilkinson, lors de son séjour dans le Var, sait de quoi il parle. TOULON LES VAROIS N AURONT PAS OUBLIÉ QU IL Y A UN MOIS, ILS AVAIENT SUBI UNE GROSSE HUMILIATION À JEAN-BOUIN (23-0), FACE AU STADE FRANÇAIS, L AUTRE CLUB DU TOP 14 D ILE-DE-FRANCE. SE SOUVENIR DU ZÉRO POINTÉ À PARIS Les «mémoires courtes» ont peut-être oublié qu avant les trois semaines de grâce écoulées, avant la leçon de rugby infligée aux Montpelliérains samedi dernier (43-10, cinq essais à un) et le succès bonifié (32-20, quatre essais à deux), une semaine plus tôt, face aux Anglais d Exeter, à Mayol, avant leur victoire à Exeter (14-9), le 7 décembre, les Toulonnais avaient subi un humiliant 23 à 0. C était le samedi 30 novembre, il y a un mois quasi jour pour jour, au stade Jean-Bouin, face au Stade français. Bernard Laporte, lui, n aura sûrement pas oublié ce moment désagréable, qu il a, qui plus est, vécu sur un lieu où il a en partie connu la gloire et bâti sa réputation. ÉLÉMENTS DE MOTIVATION Et si le stade Yves-du-Manoir de Colombes n est pas Jean- Bouin, la proximité géographique de l autre club d Ile-de- France du Top 14 et le zéro pointé de fin novembre sont des éléments de motivation tout trouvés pour le manager varois. Qui saura certainement faire passer à ses joueurs l envie d un réveillon avant l heure ou d une échappée parisienne trop tentante à la veille du match. Connaissant l esprit de compétition des joueurs du RCT, on doute quand même que «Bernie» ait trop à jouer les gendarmes avant ce dernier rendez-vous de LE RACING-METRO SUR SES TERRES D autant que le match nul décroché à Brive par les Racingmen samedi dernier n est pas fait pour les rassurer. Et les coéquipiers de Jonny Wilkinson devront forcément avoir chassé de leur esprit le cuisant 41 à 14 (cinq essais à un) qu ils avaient infligé à ceux de Dimitri Szarzewski lors du match aller, le vendredi 23 août. Beaucoup d eau a coulé sous les ponts depuis et les Varois savent que les Franciliens sont tout à fait en mesure de prendre leur revanche. D autant que cette rencontre, initialement prévue pour se jouer au Stade de France, se jouera finalement, en raison du manque d enthousiasme à la réservation, sur les terres habituelles du Racing-Metro, à Colombes. Les Toulonnais auront donc intérêt à oublier les flonflons et le ciel bleu qui avaient enveloppé leur succès sans appel la semaine passée. B. F. La clé du match La mêlée en guise de viatique On peut croire Carl Hayman et ses quarante-cinq sélections sous le maillot des All Blacks quand il évoque (lire Midi Olympique du 23 décembre) les difficultés rencontrées par la mêlée toulonnaise en début de saison. «Reculer en mêlée est difficile pour tout le monde. Nous avons baissé la tête et travaillé», explique ainsi le pilier droit néo-zélandais. S il y a du mieux dans ce secteur du jeu côté varois, la mêlée du RCT, malgré la large victoire (43-10) face aux Montpelliérains, samedi dernier à Mayol, a encore été pénalisée à plusieurs reprises. Alors que de leurs côtés, c est sur ce point fort que les Racingmen ont réussi à tenir tête aux Brivistes, dans le même temps. Les Racingmen semblent ainsi s être ralliés au panache blond de leur talonneur de capitaine, Dimitri Szarzewski, toujours exemplaire en figure de proue du pack francilien. Flanqué des deux «durs au mal» que sont Luc Ducalcon à droite et Davit Khinchagishvili à gauche, le numéro 2 de l équipe de France complète une première ligne capable de relever le défi que va lui proposer son homologue varoise. D autant que Virgile Lacombe, Eddy Ben Arous et Soane Tonga uiha sont mieux que des doublures et parfaitement en mesure de réinjecter du sang neuf en cours de partie. Seule ombre au tableau du cinq de devant du Racing-Metro, l absence quasi certaine de la poutre du côté droit, le Sud-Africain François Van Der Merwe, touché à une cheville samedi dernier à Brive. Et dont la participation au match de dimanche devait être tranchée en toute fin de semaine. Néanmoins, Karim Ghezal, au repos par précaution lors de la précédente journée, devait être en mesure de figurer au moins dans le groupe des vingttrois ce week-end et apporter ainsi de la densité à l ensemble, aux côtés de Juandré Kruger et de Fabrice Metz. Si l on considère que le cinq de devant toulonnais, malgré les relatives «faiblesses» évoquées en préambule, a quand même, avec les Carl Hayman, Jean-Charles Orioli, Benjamin Noirot, Bakkies Botha, Ali Williams, Jocelino Suta et consorts, plus que de l allure, l affrontement entre les deux packs vaudra forcément le détour. B. F. 2MATCH NUL ENTRE LES DEUX ÉQUIPES Depuis l accession du Racing-Metro en Top 14, à la fin de la saison , les victoires en déplacement ont été également réparties entre les deux équipes qui se sont imposées chacun à deux reprises sur la pelouse de l autre. Le Racing-Metro une première fois en (31-36), les Toulonnais une deuxième fois en (9-16). La saison passée, après que les Toulonnais s étaient imposés à Colombes (21-23, 2 e journée), les Racingmen en avaient fait de même à Mayol (15-19, 15 e journée). à suivre Réveil de l attaque du RCT à l extérieur? Deuxième attaque au nombre de points marqués (362) et troisième au nombre d essais inscrits (30), les attaquants toulonnais franchissent paradoxalement assez peu la ligne d en-but adverse lors de leurs déplacements. Et n ont jamais marqué plus d un seul essai lors des sept voyages qu ils ont effectués pour le compte du Top 14 depuis le début de cette saison. Ils sont ainsi revenus bredouilles, en termes d essais marqués, de Castres (6 e journée), de Toulouse (10 e journée) et de Paris (13 e journée). À domicile, ils n ont connu qu une seule fois ce cas de figure, face à Perpignan (12 e journée). Mais restent quand même, avec neuf essais inscrits aux Brivistes (4 e journée), les recordmen du «passage de ligne victorieux sur un match» cette saison. Les Racingmen se souviendront également qu à l occasion du match aller (2 e journée), ils avaient, comme les Montpelliérains la semaine dernière, encaissé cinq essais au stade Mayol. Le Racing-Metro pointe, lui, à l avant-dernière place du classement des attaques, avec 222 points marqués. Et treizième ex æquo avec Grenoble au nombre d essais inscrits (10). Attaquants et défenseurs sauront-ils faire mentir les statistiques ce week-end? B. F. Les stats Moyennes/match RACING-METRO à domicile 19,9 Points inscrits 14,9 Points encaissés 1,3 Essai inscrit 0,6 Essai encaissé 4,0 Pénalités inscrites 3,4 Pénalités encaissées TOULON à l extérieur 17,3 Points inscrits 22,3 Points encaissés 0,7 Essai inscrit 1,1 Essai encaissé 4,1 Pénalités inscrites 3,7 Pénalités encaissées En bref... UN MOIS D ARRÊT POUR JONATHAN WISNIEWSKI Contraint de quitter le terrain la 19 e minute du match qui opposait le Racing-Metro au CA Brive-Corrèze Limousin, samedi dernier à Brive (score final 9-9), et remplacé par l ouvreur international irlandais Jonathan Sexton, Jonathan Wisniewski joue de malchance. C est en effet la troisième fois que l ouvreur et buteur des Racingmen déplore une déchirure au niveau du quadriceps droit. On comprend encore mieux sa détresse et ses larmes relayées samedi par les caméras de Rugby + après qu il a rejoint le banc de touche. Jonathan Wisniewski devait passer des examens complémentaires ce dernier mardi, mais on sait d ores et déjà que son indisponibilité a été évaluée à au moins un mois. «A LA CONQUÊTE DE L ÉTOILE» EST DISPONIBLE Le DVD «A la conquête de l étoile», qui retrace le parcours européen des Toulonnais la saison dernière, est en vente sur le site du club et également disponible dans plusieurs boutiques de la rade (19,90 euros). Pour tout savoir sur le sacre des Varois en H Cup, depuis leur premier match qui fut aussi leur première victoire (37-16), le dimanche 14 octobre 2012 face à Montpellier, au stade Félix-Mayol, à la mémorable finale remportée (16-15) le samedi 18 mai 2013 à l Aviva Stadium de Dublin face à l ASM Clermont- Auvergne, en passant par les succès en quart-de-finale (21-15) à Mayol face à Leicester, le dimanche 7 avril, et en demi-finale (24-12) à Twickenham face aux Saracens, le dimanche 29 avril.

9 8 VENDREDI Top e journée 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr Montpellier - Biarritz La clé du match La question de la fraîcheur Dans quel état physique seront les Biarrots dimanche à Du-Manoir? La question mérite d être posée tant les Basques ont fini le match complètement hachés samedi dernier à Clermont-Ferrand. Avec l accumulation des blessures, le BO souffre d un manque de densité. À force de se retrouver dans l impossibilité de tourner, les cadres biarrots commencent sérieusement à manquer de souffle. À cela s ajoutent les éreintants voyages en bus dictés par les difficultés financières du club. Ces longs déplacements routiers ne font rien pour améliorer leur état de forme. Ils contribuent au contraire à sérieusement le dégrader. On a L interview vu face à l ASMCA le week-end dernier qu une énorme débauche d énergie dans le combat ne suffisait pas à palier un manque de fraîcheur évident. Dans ces conditions, le BO peut-il sérieusement ramener quelque chose de son déplacement à Montpellier? De son côté, le MHR n a pas ce souci d effectif. Fabien Galthié profite de la richesse de son groupe pour opérer des rotations régulières. Ménagés à Toulon, Bias, Tulou, Galetier, Privat, Audrin et Paillaugue devraient ainsi tous faire leur retour dans le groupe. De quoi donner un sérieux coup de fouet à une équipe montpelliéraine qui reste sur cinq revers de rang. J. F. ARNAUD HÉGUY - TALONNEUR DE BIARRITZ POUR SON RETOUR À LA COMPÉTITION DIMANCHE, IL ESPÈRE QUE LA MAGIE DE NÖEL AIDERA LA BO À SE RELANCER. «Un vœu au Père Noël» Retrouver de la cohésion et «être concentrés sur les bases», comme l évoque Benoît Paillaugue le numéro 9 héraultais, sera l objectif affiché des Cistes pour affronter des Biarrots mal en point. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany MONTPELLIER FACE À LA LANTERNE ROUGE DU TOP 14, BIARRITZ, LES CISTES SE TROUVENT DOS AU MUR MAIS DÉTERMINÉS À RÉAGIR POUR SORTIR D UNE CRISE DE CONFIANCE. LE «CRASH-TEST» Par Julien LOUIS : première défaite concédée à domicile en Top14 contre Castres. «[ ] Lors de ce doublon, il nous manquait neuf avants, dont quatre piliers», soulignait Fabien Galthié. Jusqu ici, tout va bien Un bonus défensif ramené du 23novembre Racing-Metro (30 novembre), «bénéfique au niveau de l état d esprit», dixit Johnnie Beattie. Jusqu ici tout va bien. Double échec européen face à Leicester synonyme d élimination (8 et 15 décembre). «Il faut dire qu on joue ce qui se fait de mieux en ce moment. Le champion d Angleterre deux fois», ajoutait le technicien. Jusqu ici tout va bien Avant la «grosse claque» reçue samedi à Mayol (43-10). En l espace d un mois, Montpellier, qui était coleader du Top 14 avant de recevoir le CO, est descendu au sixième rang. À cinq points du cinquième (Stade français) et cinq points du douzième (Oyonnax)! Plusieurs facteurs «rabâchés» par le staff héraultais peuvent venir justifier cette série de cinq défaites consécutives, mettant en lumière les difficultés connues en touche et dans l organisation défensive : la blessure du capitaine Ouedraogo, l intégration obligatoire des recrues sudistes (Ranger, Ebersohn et Timani) et des jokers (Fa anunu et Grant) Mais l important, ce n est pas la chute, c est l atterrissage. Face à Biarritz dimanche. «Ce sera clairement un match à pression. Il sera primordial. [ ] Il faut que chacun se remette en question», selon le capitaine François Trinh-Duc. «NOUS N AVONS PLUS D EXCUSE» Les Cistes n auront pas le droit à une nouvelle sortie de piste. «C est 4 LE NOMBRE D ESSAIS REFUSÉS APRÈS ARBITRAGE VIDÉO À MONTPELLIER LORS DU MATCH ALLER En ne concrétisant pas leurs temps forts, les Héraultais dominateurs avaient laissé passer leur chance s inclinant finalement sur le score de 19 à 12. à suivre Benoît Paillaugue à la relance le match le plus important. La victoire est impérative, car une défaite nous ferait sortir des six et pourrait même nous éliminer de la course aux quatre premières places», estime Alex Tulou. Elle transformerait une mauvaise passe, en une crise identitaire profonde. «Sur les six derniers matchs, on ne gagne qu une fois. Ce n est pas digne de l équipe qu on prétend être. [ ] Il faut se réveiller, redoubler d efforts à l entraînement et sur le pré», note Paillaugue. La «positive attitude» affichée ces dernières semaines a laissé place à une prise de conscience collective. «Il faut rester calme, ne pas céder à la panique. Mais nous devons surtout être irréprochables sur l envie. Tout mettre dans ce match. Et arrêter de parler car nous n avons plus d excuses», ajoute le troisième ligne. Aller à l essentiel dimanche, comme à Brive (samedi 4 janvier), avant de se replonger dans un travail de fond durant les deux week-ends de H Cup dénués d enjeux. Comment réussir ce pari lorsqu on a perdu le fil de son rugby? «Il faut arrêter de se focaliser sur notre système de jeu et se comporter en soldats! Être concentrés sur les bases qu on n a pas mises samedi dernier. Être agressifs dans les rucks, en conquête, se déplacer d avantage et mettre du rythme», précise le numéro 9. «À Toulon, nous n étions pas tous sur la même longueur d ondes en défense. On a péché par individualisme. La clé est la communication. Et c est aussi à nous, les avants, de nous inscrire à nouveau dans l avancée sur les phases de combat», poursuit Tulou. Résister au «crash-test» biarrot pour retrouver le sourire et la confiance. Afin de démontrer, par la suite, que les prouesses de fin d été (victoires bonifiées contre Toulouse et Clermont) n étaient pas que des coups d éclats. «Je suis une personne blessée et frustrée, même si j ai eu pas mal de temps de jeu et j ai fait des bons matchs. Ce n est pas ce que j attends de moi, ce n est pas» Benoît Paillaugue n en dira pas plus sur sa situation actuelle. Lui, qui était enfin parvenu à devancer Julien Tomas dans la hiérarchie des «9» l an passé, se retrouve aujourd hui être la doublure de Jonathan Pélissié, étincelant lors des oppositions de début de saison et nouvel international français. Si Paillaugue est dans ses temps de passage en termes de minutes jouées (730, plus que Pélissié), il ne totalise pas le même nombre de titularisations (six en Top 14) et surtout, se retrouve sur le banc lors des «gros matchs» (Toulon, Toulouse, Clermont ). Alors qu il est proche de son meilleur niveau et plus performant que son concurrent dans tous les aspects du jeu au pied. Les lois de la concurrence. Et comme le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres, la venue de Biarritz représente une chance de briller pour Benoît Paillaugue (Pélissié est forfait). «Je ne peux pas me réjouir de la blessure de Jonathan J espère simplement livrer un bon match pour essayer de prendre un nouveau départ. Mais l essentiel, à mes yeux, reste que l équipe renoue avec le succès. Il est vraiment temps.» J. L. Les stats Moyennes/match MONTPELLIER 29,9 Points inscrits 15,3 Points encaissés 2,7 Essais inscrits 1,0 Essai encaissé 3,1 Pénalités inscrites à domicile 2,9 Pénalités encaissées BIARRITZ 10,1 Points inscrits 29,0 Points encaissés 0,6 Essai inscrit 3,1 Essais encaissés 2,0 Pénalités inscrites à l extérieur 2,9 Pénalités encaissées Propos recueillis par Jérôme FREDON jerome.fredon@midi-olympique.fr Comment avez-vous vécu vos trois mois d éloignement? Plutôt mal car cela coïncide avec la descente aux enfers de l équipe. Ma position vis-à-vis du groupe était délicate. Tu es dans l équipe sans y être. Ton regard est forcément extérieur. Pensiez-vous que votre absence allait durer aussi longtemps? Quand je me blesse à Oyonnax, je sais immédiatement que c est assez sérieux. C était sur une action de déblayage. Mon pied reste coincé sous un joueur dans le regroupement et se tord en deux. Sur le coup, je veux repartir mais cela m est impossible. Le spécialiste a été très clair avec moi. Comme je souffrais d une entorse avec arrachement osseux au niveau du pied, il m a dit que je devais patienter au moins deux mois. Mais derrière, s est rajoutée ma suspension. Justement que s est-il exactement passé lors de la fameuse réception de Toulon où vous avez été suspendu 20 puis 12 semaines pour «action menaçante à l encontre d un officiel»? Je regrette profondément l image qui a été donnée de moi. Je reconnais avoir eu des propos désobligeants à son encontre mais en aucun cas, je lui ai donné de coup de béquille sur le pied comme on me l a reproché. Je ne suis pas un méchant garçon. Néanmoins, je m en veux de lui avoir mal parlé sur le coup de l énervement. Ce n est pas quelque chose à faire surtout quand vous avez des enfants qui vous regardent. Même si je n étais pas d accord avec certaines de ses décisions, j aurais dû être plus intelligent. Pour une première suspension, j ai été servi. En bref... LE PROGRAMME DES FESTIVITÉS DU CENTENAIRE DU BO DÉVOILÉ Chargé par Serge Blanco de s occuper des festivités du centenaire basque, l ancien arrière international Nicolas Brusque a dévoilé le programme des réjouissances qui se dérouleront du 17 au 19 janvier à l occasion de la venue des Sale Sharks en Challenge européen. Le vendredi 17, un grand spectacle retraçant l histoire du Biarritz olympique sera organisé à partir de 20 heures aux halles d Irraty. Cette soirée sera animée par le Monsieur Loyal du BO, Jean-Louis Berho. Le samedi 18, un grand défilé des enfants des sections de l omnisports aura lieu dans les rues de la cité de l impératrice Eugénie. Le dimanche 19, un hommage solennel sera rendu aux anciens combattants au parc des Serez-vous aujourd hui animé d un esprit de revanche dimanche pour votre retour à Montpellier? Aujourd hui, j ai purgé ma peine. Je suis passé à autre chose. Ce qui m intéresse c est d essayer de sortir le BO de la nasse. C est difficile de rejoindre un groupe atteint. Dans une situation comme la nôtre, le meilleur moyen de redonner le moral à tout le monde, c est d avoir un rôle de leader d action en réalisant de grosses prestations. Le respect et la confiance, cela se forge sur le terrain. Pendant votre absence, la question d une fusion entre les deux équipes basques a été évoquée avant d être rapidement abandonnée. En tant que bayonnais de naissance, le regrettez-vous? Ce qui me désole le plus dans cette histoire, c est encore l image très négative qu a renvoyée le rugby basque. Une fois de plus, les deux clubs ont été la risée du rugby français. Si Bayonne et Biarritz venaient malheureusement à descendre en fin de saison, des décisions devront être prises. Croyez-vous encore dans les chances du BO de se maintenir? Tant que, mathématiquement, il y a de l espoir, je me battrai. Comme c est la période des vœux, j espère que tous les Biarrots demanderont au bon Père Noël de sortir le BO de cette mauvaise situation. Je ne vous cache que le défi à relever est difficile. Sur les douze matchs à venir, il nous faut en gagner sept à commencer par les six à Aguilera. Grenoble vous fait les yeux doux. Que feriez-vous en cas de relégation du BO? Je verrai bien le moment venu. Pour l instant, tout ce qui m importe c est de donner le maximum pour aider le BO à se maintenir. Après, si je suis amené à partir, je partirai. sports d Aguilera suivi d une messe spéciale au Jai Alai en l honneur du BO. Enfin pour clore ces trois jours de festivités, un repas «rouge et blanc» se tiendra dans les halles d Irraty. Pour plus de renseignements rendezvous sur le site du BOPB. Les places pour le spectacle (10 ) et le repas (26,50 ) y sont mises en vente. MHR : TROIS JOURS DE REPOS Les Montpelliérains ont pu passer les fêtes de Noël en famille. Le staff leur avait en effet octroyé trois jours de vacances (lundi, mardi et mercredi) après la défaite concédée sur la Rade. Ils ont repris l entraînement jeudi matin et ont poursuivi la préparation du match face à Biarritz vendredi. Avant de se pencher sur la mise en place de cette rencontre samedi matin.

10 Top e VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr journée 9 Stade français - Perpignan La clé du match Le cœur de mêlée S il est bien un secteur qui a été extrêmement performant au Stade français lors de la victoire face à Grenoble, c est la mêlée fermée. L édifice parisien a ainsi récolté trois pénalités en sa faveur et autant de coup-francs contre les Isérois. Surtout, elle a récupéré deux ballons sur introduction adverse, dont l un a directement mené à l essai de Bosman. Autant dire que la prestation du huit de devant dans l épreuve de force a été décisif vendredi dernier. Car au-delà, sa nette supériorité n a jamais permis à la charnière du FCG de correctement lancer le jeu derrière mêlée. Et en ce sens, l affrontement de dimanche sera capital pour analyser les tendances de la rencontre. En effet, malgré ses difficultés actuelles, l Usap est une équipe qui n est jamais aussi efficace que lorsqu elle prend les clés du jeu. Ambitieuse et entreprenante, elle possède une large palette de lancements susceptibles de fragiliser les défenses adverses. Encore faut-il avoir l occasion de les mettre en place. Et c est parfois là que le bât blesse. Trop irréguliers en conquête directe, les Catalans n ont pas toujours eu suffisamment de fondations solides pour dominer leurs adversaires. Très déficiatires en touche à Castres samedi dernier, les Perpignanais ont également souffert en mêlée fermée. Un domaine dans lequel le pack sang et or avait pourtant retrouvé des couleurs ces dernières semaines. Mais, notamment en l absence du spécialiste Giorgi Jgenti à droite, il manque encore de certitudes et de repères communs. Au contraire de la première ligne parisienne qui, avec Van der Merwe, Sempéré et Slimani s appuie sur un trio aussi complémentaire que redoutable. Sans compter que leurs remplaçants (Taulafo, Van Vuuren et Kubriashvili) ont prouvé contre Grenoble qu ils étaient aussi à la hauteur. Mais, attention, car s il est bien une science inexacte en rugby, c est aussi la mêlée fermée. J. Fa. Pour le talonneur parisien, l heure est à la mobilisation : «La qualification, ce n est pas le Père Noël qui va nous l apporter. Nous aurons ce que nous méritons, simplement à force de travail.» Photo M. O. - Patrick Derewiany LAURENT SEMPÉRÉ - TALONNEUR DU STADE FRANÇAIS CONTRE GRENOBLE, IL A DISPUTÉ SON CENTIÈME MATCH SOUS LES COULEURS STADISTES. IL VEUT VIVRE LE MEILLEUR. SANS RIEN RENIER DE SON ADN USAPISTE. LE CATALAN FIER D ÊTRE PARISIEN Propos recueillis par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr MES 100 MATCHS, MA SIXIÈME SAISON «Avant de signer au Stade français, beaucoup de gens me disaient de ne pas le faire, que jamais je ne jouerai, que la concurrence était trop forte (Blin et Szarzewski étaient déjà présents en 2008, Kayser est revenu en 2009, N.D.L.R.). Mais je me sentais prêt, je venais de passer deux ans en Pro D2 (Racing-Metro). Je m étais aguerri, endurci. Et puis, j ai toujours fait des choix compliqués, pas toujours compris. Mais c est aussi ce qui me plaît. Pourtant, j en ai connu quelques-uns, des matchs dans les tribunes... J ai aussi connu les titularisations dans les matchs que personne ne veut jouer. Je crois que ça a renforcé ma détermination. Aujourd hui, quand je rentre dans ma famille à Perpignan, les gens me parlent de mes matchs, de mes performances, de la mêlée parisienne. On me parle aussi beaucoup plus du Stade français, c est un signe. Ma fierté est d avoir grimpé les échelons, de m être construit en même temps que le club s est reconstruit. C est pourquoi aujourd hui je suis très attaché au Stade français et que je suis fier d être parisien.» MON STYLE, MON JEU «Quand je suis arrivé au Stade français, j étais catalogué comme un joueur de phase statique. À juste titre. Pour moi, ces phases de combat sont primordiales. Très tôt, à Perpignan, sous la houlette de Didier Sanchez, j ai appris à aimer la mêlée. Aujourd hui, j y accorde toujours de l importance, mais je me suis aussi remis en question. Le club a changé de staff à l intersaison, a haussé ses ambitions. Je me devais d en faire autant. Avec l aide de Pato (Patricio Noriega), j ai le sentiment d avoir fait évoluer mon jeu, notamment dans les secteurs offensif et défensif (Sempéré est régulièrement parmi les meilleurs plaqueurs de l équipe en Top 14). Avant, je n avais pas assez d activité ballon en main, pas assez de plaquages à mon actif. Grâce au nouveau staff, je fais évoluer mon jeu. Mais, j ai toujours un goût prononcé pour le combat. Je reste catalan d origine (sourire).» MES ORIGINES, MON «USAP» «L Usap, c est le club où j ai grandi, où j ai appris à jouer au rugby. C est toujours le club que je suis avec le plus d attention. Malheureusement, je regrette qu il y ait de moins en moins de Catalans dans cette équipe. Tous les copains avec qui je jouais et avec qui j ai grandi ont quitté le club les uns après les autres. Mais je connais les valeurs qui animent ce club. L Usap, c est bien plus qu un simple club. C est une identité, une histoire pour tout un peuple. Quand je vois des garçons comme David Marty ou Jean- Pierre Perez avec le maillot sang et or, je sens chez eux un supplément d âme. C est pourquoi, avant une rencontre contre Perpignan, je me méfie toujours. C est une équipe qu il faut toujours prendre très au sérieux.» MES VŒUX, MES ESPOIRS «De mes cent matchs avec ce club, j ai compris qu on ne nous ferait jamais de cadeau. Et je n ai pas envie que cela commence maintenant. La qualification, ce n est pas le Père Noël qui va nous l apporter. Nous aurons ce que nous méritons, simplement à force de travail.» PERPIGNAN SUR UNE SÉRIE DE SIX REVERS, TOP 14 ET H CUP CONFONDUS, L USAP DOIT S IMPOSER POUR SE RELANCER. SOUS PEINE DE LANCER L OPÉRATION MAINTIEN. DERNIÈRE CARTOUCHE Par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr Depuis des semaines, Marc Delpoux avait mis en garde : «Je regarde derrière.» Le manager de l Usap assurant même après le revers à domicile contre Clermont voilà : «Heureusement ou malheureusement, on va recevoir beaucoup de nos concurrents directs au maintien.» Maintien, mot lâché dans sa bouche depuis longtemps. Réalisme ou tentative de remobilisation? Sûrement un peu des deux. Mais le passage de la parole aux actes est désormais imminent. Sur une série de six défaites de rang, toutes compétitions confondues, Perpignan a vu ses chances de qualification pour les quarts de H Cup s envoler en même temps que ses objectifs initiaux en championnat s éloigner. «Cette série n est pas le débat», a éludé Delpoux après le lourd revers à Castres samedi. C est en partie vrai, son effectif étant décimé par les blessures (Guirado, Jgenti, R. Taofifenua, Guiry, Durand, Lopez, Piukala, Mjekevu) ou les suspensions (Taumalolo, Mafi) ces ultimes semaines, et le staff étant contraint de mettre certains de ses cadres internationaux au repos (Charteris, Hook). N empêche, avec déjà deux revers à domicile (Stade français et Clermont) pour une seule victoire à l extérieur (Biarritz), le club catalan est à la croisée des chemins. Si bien que ce déplacement dans la capitale apparaît comme la dernière chance d espérer regarder plus haut. HOOK RETROUVE LES CLÉS En cas de nouvel échec hors de leurs bases, les Perpignanais se devront de lancer l opération survie. Et d assurer avant tout leur place dans l élite. Pourtant, et objectivement, les hommes de Delpoux ont les arguments pour rebondir et être la surprise de la deuxième partie de saison. Pour cela, ils ont un besoin urgent de coup d éclat. Dès dimanche. Et en ce sens, le retour aux affaires du monstre Romain Taofifenua en deuxième ligne, dont le pouvoir de pénétration dans l axe a cruellement fait défaut, peut devenir une aubaine. Enfin, Lopez forfait jusqu à la fin de l exercice et Allan laissé au repos (forcé), c est James Hook, le patron des trois-quarts catalans décalé à l arrière cette saison, qui retrouvera l ouverture et les clés du jeu. Peut-être la porte de salut. En tout cas, dimanche soir, l Usap sera fixée sur un bout de son avenir. 4 PERPIGNAN ENTRE DEUX EAUX AU CLASSEMENT Actuellement onzième au classement, Perpignan possède trente points (tout comme Brive). Mais, situation paradoxale, le club catalan se trouve aujourd hui à mi-chemin entre la première place qualificative pour les phases finales du Top 14 (la sixième occupée par Montpellier) et la première position de relégable (la treizième occupée par Bayonne). Ainsi, l Usap a quatre longueurs d avance sur l Aviron mais également quatre longueurs de retard sur le MHR. à suivre Avec ou sans Digby Ioane? Le mystère s épaissit autour de la star australienne Digby Ioane. Jouera ou jouera pas? Déjà, vendredi dernier, l ailier des Wallabies devait honorer sa première titularisation avec le Stade français pour la venue de Grenoble. Tout était prêt, organisé, planifié. Après un mois d entraînement, Jeff Dubois, l entraîneur des trois-quarts, se disait même «impatient» de le voir à l œuvre. Las, Ioane, après un ultime test sur son épaule opérée en juillet dernier, a ressenti encore une douleur. «Je crois qu il veut vraiment être à 100 % pour tout donner dès son premier match, assure Jeff Dubois. Surtout, il ne veut pas décevoir.» Certes, mais on s impatiente dans l entourage du club. Au cours de l entretien qu il nous a accordé (lire en page 16), le président Thomas Savare a déclaré : «On espère le voir rapidement sur un terrain» Quant au directeur sportif Gonzalo Quesada, il assurait à la veille de Noël : «Si je n ai pas de mauvaises nouvelles avant dimanche, il débutera la rencontre.» Apparemment, Digby Ioane est aussi imprévisible dans la vie de tous les jours qu il ne l est sur un terrain de rugby. A. B. Les stats Moyennes/match STADE FRANÇAIS à domicile 23,0 Points inscrits 9,0 Points encaissés 2,0 Essais inscrits 0,6 Essai encaissé 3,1 Pénalités inscrites 1,9 Pénalité encaissée PERPIGNAN à l extérieur 12,7 Points inscrits 23,9 Points encaissés 0,6 Essai inscrit 1,7 Essai encaissé 2,9 Pénalités inscrites 4,1 Pénalités encaissées En bref... UNE MISE AU VERT POUR LE STADE FRANÇAIS Ce n est pas forcément une habitude du Stade français depuis l arrivée de Gonzalo Quesada à la tête de l équipe mais, samedi soir, les joueurs parisiens seront réunis pour une mise au vert dans un hôtel de Boulogne-Billancourt, à quelques encablures du stade Jean-Bouin. Un choix sans doute opéré en raison des circonstances exceptionnelles liées aux fêtes de Noël durant lesquelles les joueurs se sont absentés durant quatre jours. En effet, les Parisiens s étaient quittés samedi après une ultime séance de récupération et ne se sont retrouvés que jeudi matin. Et puis, la dernière mise au vert avait été organisée à la veille de recevoir le RC toulonnais, avec le résultat que l on sait PERPIGNAN : REPRISE INCERTAINE POUR GUIRY Victime d une grosse déchirure à un mollet le 31 juillet, le flanker et capitaine de l Usap, Bertrand Guiry (25 ans, 1,92 m, 104 kg), a dû longuement patienter en raison d un problème de cicatrisation avant de réapparaître dans le groupe lors du déplacement à Toulon le 22 novembre. Mais il avait ressenti une douleur à l échauffement et avait rechuté. «Après Toulon, je suis reparti de zéro, nous confiait le joueur la semaine passée. Maintenant, ça va beaucoup mieux. Mais je ne suis pas encore à 100 % et je ne prendrai aucun risque.» S il retrouvera les terrains du Top 14 dans les prochaines semaines puisqu il travaille normalement à l entraînement, sa reprise est incertaine. Elle se fera selon les sensations du joueur.

11 10 VENDREDI Top e journée 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr Bordeaux-Bègles - Brive La clé du match L apport de Taiasini Tuifua Nous serons curieux d analyser ce que sera le rapport de puissance entre les deux équipes. Les Bordelo- Béglais savent que ce sera là la force principale des Brivistes avec, bien sûr, Koyamaibole. À Toulouse, les Girondins avaient recomposé leur troisième ligne. Elle fonctionnait jusqu alors autour du trio Madaule- Clarkin-Chalmers. Des hommes mobiles et plutôt à l aise dans le jeu aérien. Hugh Chalmers, notamment, est un maître de la touche craint par tous les alignements du Top 14. Mais, à Ernest-Wallon, les entraîneurs ont décidé de faire glisser Clarkin sur un côté pour permettre au Samoan Taiasini Tuifua de débuter avec le numéro 8. Ce joueur recruté à l intersaison avait été très bon contre les Newport Gwent Dragons en Challenge européen ; et, à l automne 2012, il avait crevé l écran avec son équipe nationale. Il amène incontestablement un pouvoir de perforation supplémentaire. Contre le Stade toulousain, il n a pas manqué le coche. Il a su résister aux charges des colosses adverses et il leur a rendu la monnaie de leur pièce. Il est très possible que l opération soit rééditée contre les Corréziens, surtout si les conditions sont vraiment hivernales. Ce sera aussi l occasion de valider l idée qui veut que les Girondins aient bien recruté à l intersaison et que leur effectif soit bien plus complet qu il ne l était l an passé. J. P. BRIVE ACCROCHÉ À DOMICILE SAMEDI DERNIER, LE CABCL A MIS FIN À SA SÉRIE DE DEUX REVERS ET RETROUVÉ SES VALEURS. L ÉTAPE SUIVANTE EST ATTENDUE DIMANCHE. Touché à Toulouse le week-end dernier, l ouvreur girondin Pierre Bernard sera bien présent dimanche sur la pelouse de Chaban-Delmas et animera l attaque de l UBB. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany BORDEAUX-BÈGLES LES GIRONDINS ONT IMPRESSIONNÉ À TOULOUSE. AURAIENT-ILS LE POTENTIEL D OBTENIR PLUS QUE LE MAINTIEN? C EST UNE TENTATION MAIS LA RUDESSE BRIVISTE DEVRAIT LES RAMENER À UNE DURE REALITÉ. L UBB PEUT-ELLE VISER PLUS HAUT? Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr Pas facile de se situer quand on porte le maillot de l UBB en ce moment Les Girondins sortent d un match assez ahurissant à Toulouse. Une défaite 18 à 16 contre le cours du jeu après avoir marqué le seul essai de la rencontre. Si la chance avait été de son côté, l Union aurait été en course pour la sixième place européenne. Mais la réalité, c est que Bordeaux-Bègles affrontera Brive dimanche soir dans un match décisif pour le maintien. C est tout le paradoxe de la situation parce que, samedi, on s est demandé ce qui pouvait bien séparer cette équipe des candidats à l Europe. Elle a gagné de la puissance devant avec l apport de Fakaté et de Marais en deuxième ligne, sans oublier Jean-Baptise Poux en première ligne. «Oui, on méritait de gagner à Toulouse, comme au match aller, en dépit de ce que disaient les Toulousains, avance Vincent Etcheto. Samedi, nous avons marqué un essai magique qui a fait lever la tribune. J ai dit aux joueurs de ne pas avoir peur de ce genre d équipe même si elles sont prestigieuses. Il fallait même être plus créatifs, nos trois-quarts n ont pas assez touché le ballon. L an passé, nous avions déjà frôlé la victoire mais c était un match diurne. Cette fois, nous avons fait la même chose dans des conditions plus difficiles, avec un ballon humide.» L entraîneur girondin ne boudait pas son plaisir et son désir de donner toujours plus de confiance à ses troupes. «Toulouse était plus fort que nous mais, sur le contenu, on s en rapproche.» Avoir confiance en ses moyens, c est aussi comme ça qu une équipe progresse et se fait craindre de ses adversaires surtout, quand ils viennent jouer sur son terrain : «A-t-on le potentiel pour jouer l Europe? On verra d abord si on a le potentiel pour nous sauver. Pour ma part, j en suis convaincu mais il faudra le démontrer contre Brive. Après, je vous promets que si, par miracle, on se retrouve dans les six, je dis bien par miracle, peu d équipes aimeront nous affronter. Les beaux jours nous réussissent mais, d ici là, il faudra vivre deux ou trois mois d hiver qui seront difficiles. Il faudra les assumer pour se sortir d affaire. Mais c est exact, si nous avions gagné à Toulouse, nous aurions pu être dans les six et cela n aurait pas été immérité vu notre prestation», confiait-il encore, lui qui n aime pas conduire des équipes frileuses. «UN CHAMPIONNAT D UNE EXCEPTIONNELLE DENSITÉ» L UBB a gagné en force au niveau du paquet. Elle a néanmoins parfois du mal à avancer simultanément avec ses trois-quarts et ses avants (lire notre édition du 22 décembre) même si Laurent Marti relativisait : «En fait, il s agit de deux ballons sur lesquels nous avons joué au pied alors qu il y avait un mouvement dynamique qui démarrait. Mais, contre le Stade français, nous avions fait un match complet. Et puis, il n est pas question de revenir à la folie imbécile que nous pratiquions il y a deux ans. Pour savoir si nous pouvons viser plus haut, je répondrais que beaucoup d équipes peuvent en dire autant. Ce championnat est d une exceptionnelle densité. Toutes les équipes sont bien préparées, elles ont peu de marges les unes par rapport aux autres. Expliquez-moi qui a cassé la tête à Brive cette saison? Ils ont fait match nul à Grenoble, ils ont inquiété Clermont et, contre nous, ce sera un affrontement terrible. Au match aller, ils nous ont pris sur l agressivité. Ils vont se souvenir qu il y a deux ans, nous les avions fait descendre. C était à la régulière mais ils vont se motiver avec ça, c est de bonne guerre.» Mais alors la manière, l ambition offensive que cultivent les joueurs de l UBB, n est-ce pas ça qui les rapproche des meilleurs? Laurent Marti reste dubitatif : «Je le répète, les équipes sont proches, elles jouent souvent de la même façon. Finalement, ce sont les joueurs d exception qui font la différence. Alors oui, nous nous avons Talebula» UN NUL ET ÇA REPART Par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr Voilà un clin d œil du destin. Chaban- Delmas, antre de la finale de Pro D2 qui a vu, en mai, Brive assommer Pau. Chaban, désormais résidence privilégiée de l UBB, s apprêtant à accueillir des Corréziens en pleine relance. «Revenir dans ce stade rappellera de grands souvenirs», avoue Arnaud Mignardi. Et doit, pour lui et ses coéquipiers, prouver que le sursaut face au Racing- Metro ne sera pas sans lendemain. Alors si les signes du destin s en mêlent «Ce match peut être décisif, poursuit le centre corrézien. Le maintien se jouera autour de 45 points. Il nous faudra au moins quatre victoires sur les douze dernières journées. Ce déplacement est l occasion de rattraper les points perdus à domicile contre Biarritz et le Racing.» «REGARDER DEVANT» Car, si le CABCL a mis un terme à sa série de deux défaites en Top 14 (contre le BOPB et à Oyonnax), il n a pour autant pas encore retrouvé le chemin du succès en championnat. «Il n y avait pas de sinistrose, assure l entraîneur Nicolas Godignon. Pas besoin de s attarder sur le passé, il fallait regarder devant. Face au Racing- Metro, on a su relever le défi et il ne nous a manqué que le réalisme.» L efficacité, notamment au pied, mais aussi l assurance débordante de cette équipe surprise du début de saison. Cette audace et cette ambition qui avaient sublimé les troupes contre l Usap, Castres ou Toulouse. QUÊTE DE CONFIANCE Aujourd hui, Brive est une armée en reconstruction morale et mentale. Le capitaine Arnaud Mela détaille : «Nous pouvons être fiers de l état d esprit retrouvé. Il y a eu un excès de confiance et on a fait les malins contre Biarritz en oubliant l essentiel. Là, nous avons remis l engagement et le combat nécessaires pour espérer gagner un match mais il nous a manqué ce brin de folie. Nous étions moins sûrs de nous et nous n avons pas su lâcher les deux ou trois ballons qu il fallait sur les extérieurs.» Arnaud Mignardi confirme : «Sur les situations d avantage dans le camp adverse, au lieu de jouer autour des rucks, nous aurions dû plus écarter. Après, dans l envie et la dimension physique, ce nul face au Racing-Metro a permis de repartir de l avant, de sortir du climat de doute et de peur.» L étape suivante est attendue ce week-end : si Brive n est plus une équipe euphorique, elle doit pourtant rester fidèle à son précepte : «Prendre devant et surprendre derrière.» 58 IL Y A DEUX ANS, L AUTRE ESSAI DU BOUT DU MONDE C était le vendredi 2 décembre La dernière fois que Brive est venu affronter l UBB sur ses terres mais au stade André-Moga de Bègles. À deux minutes du terme de la rencontre, le CABCL menait 12 à 9 avant que les Girondins n entament l une des plus belles actions de ces dernières années. 58 passes au total pour un mouvement exceptionnel. 31 rucks et près de cinq minutes plus tard, Lilo inscrivait en coin l essai de la victoire bordelobéglaise. Brive sera rélégué en fin de saison. à suivre Koyamaibole, le retour du «monstre» C était il y a quatorze mois Le démesuré Sisaro Koyamaibole était licencié par les dirigeants de l UBB en raison de problèmes de comportement. Aussitôt débarqué, il rebondissait à Libourne (Fédérale 3), où, faute de licence homologuée, il a dû finir la saison en équipe réserve. Une aubaine pour le staff briviste, qui n a pas hésité à parier sur lui et à lui offrir une nouvelle chance au haut niveau, à moindre coût. «Qu est-ce que l on risque avec lui, à part qu il soit bon?» confiait l été dernier Didier Casadéi, l entraîneur des avants qui, avec Ugo Mola, avait déjà voulu l attirer en Corrèze il y a trois ans. Sacrée opération pour le CABCL! Depuis l entame de l exercice en cours, il est l homme fort de sa formation et l un des meilleurs joueurs du Top 14. Décisif à chacune de ses sorties, il a inscrit trois essais et a surtout dynamité à de multiples reprises les défenses adverses. Rentré tard de ses vacances fidjiennes en famille et, surtout, touché à un genou, le numéro 8 a été jugé trop juste pour être aligné face au Racing-Metro samedi dernier. Sa puissance a manqué. Mais l encadrement avait sûrement une idée derrière la tête : le laisser se préparer et le ressortir à temps, à Chaban-Delmas. Là où sa mémoire ne devrait pas être courte... J. Fa. Les stats Moyennes/match BORDEAUX-BÈGLES à domicile 32,5 Points inscrits 20,0 Points encaissés 3,0 Essais inscrits 1,3 Essai encaissé 4,3 Pénalités inscrites 3,7 Pénalités encaissées BRIVE à l extérieur 16,9 Points inscrits 30,4 Points encaissés 1,1 Essai inscrit 2,6 Essais encaissés 2,9 Pénalités inscrites 4,3 Pénalités encaissées En bref... LANSAMAN-LOUSTAU : LOANE EST NÉE Ludovic Loustau, le préparateur physique de l UBB, a reçu un magnifique cadeau de Noël de 3,600 kg sur la balance. Sa compagne Laure Lansaman lui a offert une adorable petite Loane venue au monde à Bordeaux. La maman est la fille du regretté phénoménal troisième ligne d Hagetmau, Alain Lansaman. Nous déposons sur le berceau de Loane un bouquet de nos meilleurs vœux. LES CALCULS DE CASADÉI L entraîneur des avants brivistes, Didier Casadéi, connaît trop bien les subtilités de la course au maintien pour savoir que son équipe est menacée mais également bien avancée. «Aujourd hui, nous avons 30 points et nous sommes neuvièmes, ce qui est plutôt bien, souffle-t-il. Disons que les choses suivent leur cours.» Le staff a projeté la survie en Top 14 à 45 points et le CABCL a donc fait deux tiers du chemin. Mais le problème se situe ailleurs pour le technicien, qui nous disait, non sans ironie : «En fait, il faudrait juste que les autres, derrière nous, aillent moins vite.» BRIVE : LES DÉBUTS DE NAIKATINI? Arrivé en Corrèze il y a deux semaines en qualité de joker médical d Olivier Caisso (maladie d Hodgkin), le deuxième ligne fidjien Apisai Naikatini (28 ans, 1,96 m pour 113 kg), capable aussi d évoluer en troisième ligne, pourrait être lancé dans le grand bain plus vite que prévu et faire ses débuts ce dimanche. Il devrait être remplaçant.

12 Clermont - Oyonnax Top e journée VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr 11 CLERMONT APRÈS BIARRITZ, OYONNAX. LE DÉROULEMENT DE CES RENCONTRES À DOMICILE ET LA GESTION ACTUELLE DU GROUPE, DÉLICATE, DONNENT À CE RENDEZ-VOUS SANS DANGER EN APPARENCE DES AIRS DE PIÈGE. LE CASSE-TÊTE AUVERGNAT Par Jean-Pierre DUNAND Championnat et Challenge européen, même combat! Au cumul de ces deux compétitions, soit six matchs en Top 14 et deux en Challenge, l US Oyonnax n a pas décroché un seul point loin de ses terres du Haut-Bugey. Le mal est chronique et il s est brusquement déclaré mi-août, quand les compétitions officielles ont débuté. Jusqu alors les matchs de préparation avaient conduit les Oyonnaxiens à effectuer trois voyages, à Millau pour affronter Clermont, à Biarritz pour se frotter aux Basques et à Saint- Egrève pour se mesurer au voisin grenoblois. Bilan de cette tournée estivale, deux succès décrochés face aux Jaunards (14-23) et aux Isérois (24-30). Depuis, plus rien. Pas le moindre petit point de bonus à faire tomber dans l escarcelle. Ceci explique cela. Dans la deuxième partie du tableau, Oyonnax est l équipe qui compte le plus de victoires, sept. Autant que le Grenoble ou le Racing et pourtant, par le jeu des bonus, l équipe du Haut-Bugey se retrouve à quatre longueurs. PROGRESSER À L EXTÉRIEUR La réalité mathématique a depuis longtemps rattrapé les Oyonnaxiens conscients que leur salut peut se jouer sur l un de ces points qui ne tiennent pas du détail. «Gagner nos matchs à domicile est une priorité mais nous devons aussi nous montrer capables Par Vincent BISSONNET (avec Léo FAURE) vincent.bissonnet@midi-olympique.fr La lanterne rouge puis le Petit Poucet du Top 14 : en toute objectivité, le programme de fin d année du leader clermontois n augurait pas, pour ses supporters, des nuits blanches aux idées noires. À leurs yeux, de passionnés, de connaisseurs, le 10/10 pouvait même être perçu comme un minimum syndical à assurer. Avec trente-trois points engrangés sur trente-cinq possibles à la maison, l armada jaune et bleu a très bien habitué ses adeptes. Depuis son banc de touche, Vern Cotter n en garde pas moins une prudence aiguisée : «Il y avait deux matchs pièges à enchaîner. Le premier a été bien négocié. Il y a encore celui qui arrive à bien gérer et les joueurs sont en éveil par rapport à cela. Car tout est réuni pour que cette période soit piège.» Déclaration politiquement correcte? Principe de précaution poussé à l extrême? Respect d usage de l adversaire? Pas seulement Le manager de Clermont connaît trop bien le danger représenté par ces échéances a priori très abordables dans des périodes dites de transition. «Il y a la décompression après les deux matchs de Coupe d Europe, explique le manager néo-zélandais. Il y a aussi deux équipes qui se présentent avec un grand besoin de points et qui nous obligent à rester très concentrés.» Si l ASMCA entend poursuivre le plus longtemps possible son invincibilité à Marcel-Michelin, portée à soixante-neuf victoires, elle ne peut se permettre aucun relâchement. Face à ses principaux concurrents comme face aux bêtes blessées ou plus inoffensives, en apparence. «À CLERMONT, LES ÉQUIPES DÉFENDENT À LA LIMITE» Le déroulement du match face à Biarritz donne d ailleurs raison à Vern Cotter. Les Auvergnats ont dû attendre la 49 e minute et une munition gracieusement rendue par Ngwenya pour débloquer leur compteur. Et leur bonus a été obtenu à la 66 e minute. L ombre OYONNAX MÊME SI LE COUP N EST PAS PASSÉ LOIN LORS DU DERNIER DÉPLACEMENT DE L USO À TOULOUSE, LE CLUB DE L AIN A TOUJOURS VOYAGÉ À VIDE. CADEAU BONUS d aller chercher des points en déplacement. C est aussi sur cela que nous devons progresser», analysait Silvère Tian après la courte victoire assurée face à Bayonne. Aux yeux de son capitaine, Joe El Abd, la capacité à mieux voyager constitue aussi un axe incontournable d évolution : «Nous devons hausser notre niveau de performance. Et surtout nous devons nous montrer capables de le faire devant n importe quelle équipe. Clermont est l une des meilleures équipes d Europe et ce sera très compliqué d aller chercher un bonus.» Au lendemain de Noël, les Oyonnaxiens ne s attendent pas à ce que le bonus espéré leur soit offert comme un cadeau. Christophe Urios a le sens des réalités, et celui de la formule : «Clermont n a pas perdu à Michelin depuis cent ans! Nous allons jouer face à une équipe qui a la classe, dans un stade merveilleux et nous n aurons aucune pression. Notre objectif ne sera pas forcément comptable, nous serons plus dans une démarche de progression. Ce serait présomptueux de dire que nous allons chercher un bonus à Clermont. Nous aborderons ce match sans crainte et avec beaucoup de respect.» Ce respect évoqué par Christophe Urios se traduira de manière concrète dans la composition du groupe. Malgré la difficulté de la tâche, Oyonnax ne fera pas l impasse : «Nous avons un match très important face au Racing qui s annonce et il est primordial d entretenir le rythme.» d un doute a même plané au-dessus de Marcel-Michelin. La problématique clermontoise du moment s apparenterait même à un casse-tête, par-delà la concentration et l application requises par toute réception. Sur le terrain, imposer sa suprématie demande de plus en plus de temps, d adaptation et d investissement. Le rapport de force en faveur de Julien Bonnaire et de ses coéquipiers n induit pas nécessairement un scénario linéaire et lisible. Pas en ce moment en tout cas, à en croire Vern Cotter : «Les équipes viennent ici et ne veulent pas qu on joue. Ils défendent à la limite et, si l arbitrage est faible, il devient difficile de mettre notre jeu en place.» «OBLIGÉS DE GÉRER LES BLESSURES ET LES COUPS» Le promu, vainqueur de ses deux premières confrontations face aux Clermontois, en amical et lors de la 2 e journée, possède en plus de solides arguments pour retarder l échéance. «Il va falloir faire la même chose que contre Biarritz : avancer, prendre le dessus petit à petit et prendre les points quand on en a l occasion. Oyonnax est une équipe costaude qui joue ensemble depuis longtemps.» De là à envisager un coup de théâtre? Le dénouement reste peu probable Au-delà de l impératif de résultat immédiat, l ASMCA ne peut totalement ignorer les échéances prochaines : un voyage de prestige sans grande conséquence à Toulouse mais surtout un déplacement périlleux et décisif aux Harlequins avant la venue du Racing-Metro, censée valider la qualification en quart de H Cup. Problème : avec une infirmerie copieusement remplie (Cudmore, Parra, Lapandry, Stanley, Byrne ), la gestion des ressources, généralement bienvenue à cette période de la saison, semble à l heure actuelle illusoire. Alors, Clermont s adapte au jour le jour, contraint forcé. «Dans le même temps, nous sommes obligés de gérer les blessures et les coups, regrette ainsi le supremo auvergnat. Nous ne pouvons pas nous projeter au-delà pour le moment.» À chaque défi suffit sa peine Et ce, même si les nuits des supporters clermontois sont d ores et déjà agitées et animées par la perspective des grands rendez-vous européens. à suivre Rougerie-Fofana, duo reconstitué? Pour la première fois cette saison en Top 14, la paire Rougerie- Fofana, devrait être alignée, ce dimanche, au centre de l attaque auvergnate. Les deux internationaux, titulaires lors de la finale de H Cup en mai dernier, ont été associés à une seule reprise, lors du déplacement européen au Racing-Metro, en octobre. Sur le papier, leur niveau de performance, leur complémentarité et leur expérience internationale (21 sélections pour Fofana, 76 pour son aîné) les placent en pole pour le poste en vue des rencontres couperet de fin de saison. Depuis le début de la saison, les combinaisons à ce poste ont été diverses et variées, au fil des blessures et des sélections. On dénombre, toutes compétitions confondues, pas moins de dix associations en dix-huit rencontres : Stanley- King (contre Biarritz, Toulon, le Racing-Metro en Top 14), Stanley-Hume (à Oyonnax), Fofana-Stanley (face à Toulouse, Paris, Montpellier, Bordeaux- Bègles), Fofana-King (contre Bayonne et les Harlequins), Fofana-Buttin (face à Grenoble), Fofana-Rougerie (au Racing en H Cup), King-Rougerie (contre Brive et lors des deux confrontations avec les Scarlets), Stanley- Rougerie (à Castres), Nakaïtaci-Rougerie (à Perpignan) et Nakaïtaci-King (contre Biarritz). Pour l heure, cette saison, Fofana compte neuf apparitions et deux essais quand Rougerie a été utilisé à huit reprises. V. B. King, après un festival de passes L essai du centre all black Regan King est venu parachever une superbe action collective où les Clermontois ont fait admirer leur jeu de passes debout dans la défense. Au départ, Thierry Lacrampe lance la contre-attaque depuis sa propre moitié de terrain. D une superbe remise à l intérieur, Julien Bardy retrouve Sitiveni Sivivatu qui déchire le premier rideau défensif biarrot. L ailier néo-zélandais navigue dans la défense et retrouve Gerhard Vosloo, lancé comme un frelon. Avant de passer au sol, le gladiateur sud-africain sert Davit Zirakashvili d une passe acrobatique. Puis Lacrampe alerte ses trois-quarts grand champ. Le ballon vole de main en main jusqu à Brock James. Le chef d orchestre australien voit King esseulé sur son aile et lui adresse une magistrale passe au cordeau. Pris de vitesse, les Biarrots doivent s avouer vaincus. Vigilance! Telle est la consigne donnée par Vern Cotter à ses troupes avant de recevoir le promu. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany La clé du match La parole à la défense Ce sera la troisième confrontation entre Oyonnax et Clermont et, même si cela peut tenir de la surprise, les joueurs du Haut- Bugey mènent deux à zéro au décompte des victoires. Ils s étaient imposés en match amical à Millau le 27 juillet (23-14), avant de récidiver à Mathon lors de la deuxième journée de championnat (30-19), en marquant trois essais. Pas sûr que le match retour leur offre l opportunité de mettre en valeur leurs qualités offensives. Les dernières sorties des Clermontois, auteurs de quatorze essais lors de leurs quatre derniers matchs (quatre contre Biarritz, trois à Perpignan, six face au Racing, un à Castres) témoignent, si besoin en était, de la capacité des Jaunards à envoyer du jeu. Dans le même temps, lors des quatre dernières journées de championnat, Oyonnax n a encaissé qu un seul essai, à Toulouse. Sur la pelouse de Mathon, Perpignan, Brive et Bayonne ont dû se contenter de pénalités, en nombre limité d ailleurs du fait de l aptitude des Oyonnaxiens à rester très disciplinés. Cette opposition entre attaque et défense pourrait servir de toile de fond au duel. Christophe Urios est le premier à valider l hypothèse : «Clermont, c est ce qui se fait de mieux en Europe. Notre objectif sera de tenir le plus longtemps possible, en restant très disciplinés pour ne pas nous fragiliser. Biarritz a résisté une heure avant de se faire emporter. Notre challenge sera de faire mieux.» Meilleure attaque du championnat avec quarante essais inscrits en quatorze journées, Clermont ne va certainement pas changer de registre en recevant Oyonnax qui pour sa part présente la neuvième défense de la compétition avec vingt-quatre essais encaissés. Il faudra une défense oyonnaxienne très performante pour prétendre faire baisser la moyenne des Clermontois. J.-P. D.

13 12 VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr Pro D2 Magazine À LA MI-SAISON, MIDI OLYMPIQUE DRESSE UN PREMIER BILAN DE CE CHAMPIONNAT DOMINÉ PAR QUATRE ÉQUIPES - LYON, AGEN, LA ROCHELLE ET PAU - QUI DEVRAIENT SE DISPUTER L ACCESSION DIRECTE EN TOP 14. POUR LE RESTE, TOUT RESTE ENCORE TRÈS OUVERT! TOPS De gauche à droite, de haut en bas : Le Lyonnais Lionel Nallet, le Berjallien Vincent Barrière, Philippe Sella et le groupe agenais, le Narbonnais Sakiusa Navakadretia et le Burgien Jean- Emmanuel Cassin. Photos Icon Sport, Alain Pernia, Midi Olympique La Rochelle gagne à 12 Dimanche 29 septembre. Pau reçoit La Rochelle. Les Maritimes, qui ne se sont inclinés qu une seule fois, à Mont-de-Marsan, lors de la 1 re journée, sont deuxièmes du classement derrière les Lyonnais, seuls invaincus du championnat avant cette 4 e journée. Les Palois sortent d une raclée (7-39), à Lyon justement, qui a mis fin à trois premières journées victorieuses. Les affaires débutent plutôt bien pour la Section paloise qui, grâce à un 5 sur 5 de son ouvreur Antoine Lescalmel au niveau de ses coups de pied de pénalité, mène 15 à 6 à la pause. Fabien Fortassin, son alter ego rochelais, moins en veine, n ayant réussi qu un 2 sur 4. Une nouvelle pénalité d Antoine Lescalmel (52 e ) donne encore un peu plus d air aux Palois. Alors qu un léger vent de folie s est mis à souffler sur la partie. Tual Trainini, l arbitre de la Côte d Azur, va ainsi distribuer trois cartons jaunes, aux 50 e, 52 e et 55 e minutes. Privés de leur numéro 8 Loann Goujon, de leur deuxième ligne Leandro Cedaro et de leur centre Gonzalo Canale, réduits à douze, donc, les Rochelais semblent promis au gibet. Vingt-cinq minutes après le troisième carton rochelais, un essai de l arrière Arthur Cestaro, une transformation et deux pénalités de Fabien Fortassin, La Rochelle mène d un point (18-19, score final). Les punis ont changé d adresse, l ailier Mathieu Acébès (59 e ) et le deuxième ligne Loïc Charlon (71 e ), comme leur copain du centre de l attaque Mickaël Drouard en première période, vont passer dix minutes au frigo. Les Palois se reprendront la semaine suivante en remportant, à Tarbes, le derby pyrénéen. Les Rochelais enchaîneront, eux, par cinq matchs sans défaite. B. F. Bourgoin se défend bien ? Pour Bourgoin et ses supporters, il ne fait aucun doute que cette année en 13 fut un portebonheur. Porte-bonheur avec une remontée immédiate en deuxième division après une saison en Fédérale 1 qui aurait été parfaite si elle s était achevée à Gerland par le titre de champion de France. Titre qui alla à Bourg-en-Bresse, l autre rival du comité du Lyonnais, ce qui n était pas pour déplaire aux Berjalliens. Pour eux, la priorité des priorités était la remontée immédiate. Sans elle, le club du Nord-Isère aurait été en difficulté. Elle se matérialisa contre Montauban à Pierre-Rajon ; l essentiel acquis, le CSBJ ne sut pas se remobiliser pour la finale de juin, déjà tourné vers le championnat professionnel de Pro D2. Un championnat que le promu aborda sur la pointe des pieds en retrouvant pour l ouverture son vainqueur de Gerland, Bourg-en-Bresse. Si le premier match fut compliqué (victoire 18-13), la suite fut convaincante. Au point que, quatorze matchs plus tard, le CSBJ, avec 38 points, est sixième, à la lutte avec trois ou quatre autres clubs pour décrocher la dernière place qualificative. N était ce faux pas à domicile contre Albi lors du dernier match de l année (défaite 6-9), le CSBJ serait dans les cinq premiers! Une position qui fait dire à Camille Levast, le capitaine, que pour Bourgoin le bilan de la phase aller est «positif». «Cette première phase nous a servi à nous débarrasser de l étiquette de promu, poursuit-il. Il faut maintenant que nous obtenions le maintien le plus rapidement possible. Cela fait, nous nous projetterons vers la fin de saison avec la volonté d accrocher la qualification.» Laurent Mignot, l entraîneur principal, ne dit pas autre chose : «L objectif des matchs retour est de rester dans la zone des qualifiables. Pour cela, il faut que nous donnions de l importance à chaque match. Notre défaite à Narbonne s explique ainsi. Nous étions déjà en vacances. Pour le reste, on ne peut être que satisfait, et de l année 2013, et de notre première moitié de la saison en Pro D2. Nous avons 38 points (sept victoires, deux nuls, trois bonus offensifs). Et cela obtenu avec 70 % de joueurs issus de notre centre de formation, 95 % de Jiff, des jeunes, et avec un effectif constitué presque uniquement de joueurs français! Oui nous sommes satisfaits de notre saison. Mais elle n est pas finie. Ne nous relâchons pas.» F. L....Bourg-en-Bresse fait sa place Le Pro D2 est un succès à Bourg-en-Bresse. À chaque match à domicile, la foule se presse au stade Verchère spectateurs pour le derby contre le Lou. Encore plus de ce dernier dimanche pour Agen. Le nouvel espace réceptif, inauguré en début de saison, fait lui aussi le plein. «C était l élément qui manquait au puzzle!» jubile le président Christophe Niogret. Et voilà que l éclairage sort de terre. Les pylônes dressés, il reste à réaliser le câblage et la lumière sera là, sans doute pour le 15 mars et la réception de La Rochelle. Christophe Niogret se réjouit : «Je suis convaincu que le public familial et les clubs environnants viendront au stade le samedi soir.» Tout va donc bien à l USB, délaissée par la DNACG pour le plus grand plaisir du président : «J aime bien Paris mais c est très agréable de ne pas avoir à y monter trois ou quatre fois pour montrer nos comptes, comme cela se passait il y a quatre ans quand je suis arrivé!» À mi-course, le prévisionnel est réalisé : «Avec un budget approchant les 5 millions, nous n avions pas habillé la mariée. Nous avions été prudents et réalistes. Nous sommes dans les objectifs.» Le Pro D2, il convient d y rester. Mais le bilan sportif est à peine en équilibre. L entraîneur Franck Maréchal constate avec bon sens : «Si le championnat s arrête aujourd hui, nous sommes maintenus.» De fait, l USB compte 21 points. Quatorzième, elle est non relégable. Mais elle ne devance Carcassonne que pour avoir gagné le match aller dans l Aude. L autre entraîneur Yoann Boulanger fait référence au passé pour exprimer sa confiance en l avenir : «Il y a cinq ans, pour le premier passage en Pro D2, nous étions derniers à la même période avec un gros retard sur les non relégables. Là, il y a quand même deux équipes derrière nous. Le maintien se jouera autour de 50 points.» Pour parvenir à leurs fins, les Violets vont devoir corriger les problèmes apparus lors de la première partie de saison. Yoann Boulanger insiste sur un point : «Il va falloir progresser en défense. C était notre marque de fabrique la saison dernière où, même en étant moyens, on s en sortait. Plus maintenant!» Les techniciens conservent l espoir : «On n est pas loin et les gars restent concernés. Après nos huit matchs sans gagner, le groupe aurait pu exploser. Pourtant, il est allé chercher le bonus à Béziers et la victoire à Carcassonne.» Franck Maréchal reste optimiste en ces temps de vaches maigres après le sacre de l an dernier : «Le maintien, ce sera notre titre pour cette saison!» Ph. S. Les 11 essais de Navakadretia Une révélation. Recruté en mai dernier par le RCNM, l ailier narbonnais s est très vite imposé comme un titulaire à part entière. Lorsqu il est arrivé à Narbonne, peu de monde en avait entendu parler. Après avoir évolué en Fédérale 1, d abord avec Lourdes, ensuite avec Saint-Etienne, Sakiusa Navakadrieta est devenu le chouchou des supporters audois. Ailier de grande valeur doté de nombreuses qualités, le Fidjien est puissant, rapide et très bon finisseur. Une fois lancé, il est difficile de le stopper. Par ailleurs bon défenseur et bon plaqueur, Sakiusa Navakadrieta (28 ans) n a pas mis longtemps à faire parler de lui, en bien. Quatorze fois titulaire, il a inscrit 11 essais. Il est aujourd hui meilleur marqueur du Pro D2 devant Ratuvou (8) et Kamea (7). Et ce n est certainement pas fini! Autant dire que les dirigeants ont eu le nez creux et ont souhaité le conserver. Cet automne, la «bombe fidjienne» a prolongé son contrat jusqu en juin R. F. Nallet finit en beauté À 37 ans, l ancien capitaine du XV de France, Lionel Nallet, livre le dernier combat d une longue carrière, riche, entre autres, d un grand chelem en 2010, et d une finale de Coupe du monde en Un peu moins en vue sur le plan individuel que la saison dernière, le Bressan reste une référence à son poste dans la division et le capitaine exemplaire d une équipe et d un pack dominateurs en Pro D2. L entraîneur des avants lyonnais, Olivier Azam, qui ne tarit pas d éloges à son égard, l a titularisé à douze reprises (deux essais) en quinze journées. Preuve de son importance dans le vestiaire et sur le terrain, le «Poulet» marqua l essai de la gagne, et du bonus offensif, juste après la sirène, le 24 novembre à Bourg-en- Bresse (27-24). En délicatesse avec son dos, il ne s était pas entraîné la semaine précédant le Agen a vite oublié déplacement sur le terrain où il débuta le rugby Arrivé à Lyon à l été 2012, Lionel Nallet ne se ménage pas pour relever victorieusement son dernier challenge : permettre au Lou de retrouver l élite, si possible en décrochant son premier titre de champion de France avec un club professionnel. D habitude peu enclin à se livrer, le deuxième ligne ne cache pas qu il aimerait bien toucher du bois. «Soulever un bouclier serait une belle chose pour terminer», a-t-il concédé début décembre. Ce ne serait que justice. Un titre couronnerait une immense carrière pendant laquelle il a défendu vaillamment le maillot du XV de France et les valeurs du rugby. Une chose est sûre, avec ou sans bouclier, son départ laissera un grand vide dans le vestiaire lyonnais et sur les terrains de France et de Navarre. S. F. Encadrement et joueurs n ont cessé de répéter combien le traumatisme provoqué par les événements de la saison dernière était douloureux. Les Agenais couraient cependant le risque de croire que leur statut de rétrogradés du Top 14 leur assurerait une certaine marge de manœuvre à l étage inférieur. Le Sporting n est pas tombé dans ce piège et Philippe Sella affirme que c est en se faisant sévèrement secouer l été dernier à La Rochelle en match de préparation que le groupe est entré de plain-pied dans le Pro D2, ses obligations et ses contraintes. Et si traumatisme résiduel il y avait, c est en lançant une opération de (re)construction d un groupe que le quatuor Blin-Sella-Prosper- Crenca a mobilisé les esprits sur de nouveaux objectifs, une nouvelle organisation et un nouveau projet de jeu. Le président Alain Tingaud avance les quatre choix qui ont participé au rebond du club : «Nous avons gardé la dizaine de joueurs qui avaient envie de tourner la page et de vivre une nouvelle aventure humaine ; avec Philippe Sella, nous avons défini un projet clair et identifié ; nous avons fait monter une génération d espoirs très prometteurs ; nous sommes allés chercher des joueurs de qualité. J ai trop souffert du comportement de certains qui n étaient pas dans l esprit du club.» La méthode agenaise qui vise également, et surtout, à obtenir un meilleur rendement du collectif sur la durée, consiste à impliquer l ensemble d un groupe. De fait, les Agenais ont puisé une large adhésion au système et une profonde cohésion. Aujourd hui, à l heure d un bilan intermédiaire, le traumatisme est en voie de résorption. G. P.

14 VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr LE PROGRAMME DE LA 16 e JOURNÉE Samedi 11 ou dimanche 12 janvier (à déterminer) > Agen - Albi ; Auch - Pau ; Aurillac - Narbonne ; Bourg-en-Bresse - Bourgoin ; Colomiers - Dax ; La Rochelle - Mont-de-Marsan ; Lyon - Carcassonne ; Tarbes - Béziers. ET FLOPS Pro D2 Magazine 200 POINTS : MAXIME PETITJEAN, MEILLEUR RÉALISATEUR DU CHAMPIONNAT Pour un petit point d avance sur son dauphin rochelais Fabien Fortassin (199 pts), l Aurillacois Maxime Petitjean pointe en tête du classement des meilleurs réalisateurs du Pro D Le Cantalou a inscrit 2 essais, 20 transformations, 47 pénalités et 3 drop-goals en quinze journées. L Albigeois Samuel Marques complète le podium (187 pts). Carcassonne, le cauchemar Les Carcassonnais, après trois saisons dans l antichambre de l élite du rugby français, ambitionnaient, avec l un de plus petits budgets du championnat (moins de 4 millions d euros), de rivaliser avec les Pau, Agen, Lyon et autre La Rochelle. Ils rêvaient de top 5, de demi-finale, de paillettes Ambitieux et non prétentieux clamait-on au sein du club qui faisait alors le pari, osé, de préférer la qualité dans son recrutement plutôt que la quantité en réduisant significativement le nombre de ses contrats pros. Vingt-sept joueurs seulement avant d entamer le quatrième exercice avec un nouveau staff. Un choix dont la pertinence atteignait ses limites avant même l ouverture du championnat par l absence de marge financière indispensable pour pallier les absences, aux postes clés, de plus en plus nombreuses. Les mauvais résultats se succédant, le manager général Christian Labit jetait un pavé dans la mare au lendemain de la 8 e journée conclue par une défaite à domicile contre le voisin narbonnais. Il dénonçait alors sa «mise à l écart depuis le début de la saison» au profit du nouveau staff constitué par le duo Guicherd-Jaffrès, l absence de toute «responsabilité dans les choix et les résultats de l équipe» et menaçait le conseil d administration de démissionner si les «pouvoirs décisionnels» qui étaient les siens lors des trois saisons précédentes, ne lui étaient pas restitués. Les dirigeants renouvelaient leur confiance aux nouveaux entraîneurs et Christian Labit jetait l éponge. L électrochoc escompté n eut pas lieu. Carcassonne poursuivait sa descente aux enfers. Les défaites se succèdent. Match après match, l infirmerie voit son lot de blessés débarquer. Les joueurs sont usés. Fatigués. Les entraînements sont sacrifiés sur l autel de la prévention des blessures. Mais au soir de la 15 e journée ponctuée par une 13 onzième défaite à Albi (dont cinq à domicile), un concurrent direct, pour quatre victoires (dont une à l extérieur à Béziers), le président Calamel annonce des changements. Le recrutement d un manager-entraîneur pour encadrer le duo en place. Et cela sur fond d une condamnation prononcée par le DNACG à l encontre du club, avec sursis, à un retrait de 2 points et d amende pour «un léger décalage, dira le président Calamel, avec le budget prévisionnel que nous avions présenté. Décalage dû essentiellement à l amende de euros à laquelle nous avions été condamné en juillet dernier». Une épée de Damoclès au-dessus d un club en déliquescence dont la survie est aujourd hui compromise. D autant plus au regard de la phase retour (elle débute par un déplacement chez l ogre lyonnais) qui comptera sept réceptions parmi lesquelles Pau, Agen, La Rochelle, Colomiers et Tarbes S. B. Auch, voyageur sans bagages Pour le plus petit budget du Pro D2, les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. L an dernier, à pareille époque, le FCAG occupait le douzième rang avec un joli capital de 29 points dans sa besace. Ce matelas était assez confortable puisqu il reléguait les deux clubs promis à la relégation - Béziers et Massy - à douze et treize unités. Cette fois, les choses sont bien différentes. Auch est désormais lanterne rouge avec un total de 18 points et un retard de trois unités sur Bourg-en-Bresse, le quatorzième et premier non relégable. Une dernière place liée particulièrement à la difficulté de bien voyager. En huit sorties officielles, les Auscitains n ont réussi à grappiller qu un point, fruit d un bonus défensif à Carcassonne, lors la 3 e journée (27-30). Outre le 27 à 12 encaissé à Pau, les autres oppositions ont été de véritables camouflets que ce soit à Lyon (40-12), Bourgoin- Jallieu (32-6), Colomiers (29-6), Mont-de-Marsan (33-10), Tarbes (38-9), et l historique 59 à 0 à Narbonne. Des sorties de route qui peuvent s expliquer par la jeunesse de la troupe auscitaine, laquelle n a pas encore trouvé les successeurs à ces meneurs qu étaient Stephan Saint-Lary, Pierre-Alexandre Dut, Tao Tapasu et l infortuné Grégory Menkarska. «C est un fait, nous avons une équipe jeune, dit le coentraîneur Julien Sarraute. Mais ce n est pas un argument recevable. Déjà, à domicile, nous manquons de sérénité puisque nous avons fait deux matchs nuls et perdu deux rencontres. Avec cette difficulté à nous exprimer à la maison, nous ne pouvons qu être vulnérables à l extérieur. Aussi, tant que nous n aurons pas réglé notre organisation défensive et notre capacité à jouer chez l adversaire, nous serons en difficultés.» Le FCAG souffre. Mais il a encore des ressources pour aspirer au maintien. Si les Auscitains doivent faire une prouesse à l extérieur, ils ont pour projet de la réaliser le 29 mars à Bourg-en-Bresse. Ce match sera certainement le rendezvous capital de la saison. D. N.. La déroute d Aurillac à Colomiers Quand ils sont montés dans le bus devant les router vers Colomiers, les Aurillacois étaient encore sonnés par la défaite enregistrée huit jours plus tôt contre La Rochelle à Jean-Alric. Il est vrai qu une telle débauche d énergie, anéantie par la seule incursion des Maritimes dans les vingtdeux mètres locaux en deuxième période, avait de quoi empailler vivant un groupe pourtant dans les clous jusque-là. Et, un malheur n arrivant jamais seul, c est privé de quatre ou cinq pièces majeures que les Cantaliens ont dû s en aller ferrailler en Haute-Garonne en suivant. Dans ce cas-là, après la chute, soit on remonte rapidement sur le cheval de la victoire, soit on plonge à nouveau dans la rivière des tribunes. C est la deuxième solution que les Aurillacois ont choisi, le jour de leur déplacement à Colomiers. Et d autant plus facilement que le canonnier maison, Maxime Petitjean, était lui aussi en souffrance après sa contreperformance rochelaise. En effet, s il avait connu seulement la moitié de sa réussite habituelle contre les garçons de Fabrice Ribeyrolles, on ne parlerait plus aujourd hui de choix de jeu, de manque d impact et de tout le toutim. Mais c est bien connu, on ne prête qu aux riches! Bref, si les Aurillacois sont passés à côté de leur sujet dans la banlieue toulousaine, c est surtout au coup de bambou du week-end précédent et à un effectif amoindri qu ils le doivent. «Ce constat est une explication, mais en aucun cas une excuse», analysait alors Thierry Peuchlestrade. Même son de cloche chez Jeremy Davidson, qui préférait pourtant le silence des mots, et l appui de la vidéo accusatrice, aux déclarations tapageuses. Une fois la désillusion ravalée, il ne restait plus qu à mettre alors les actes à la hauteur des mots prononcés après le crash columérien. C est donc la récente victoire acquise contre Béziers qui est venue mettre un peu de baume au cœur de tout ce que compte le Stade Aurillacois Cantal Auvergne. Maintenant, il va falloir confirmer que ce déplacement manqué (défaite 50 à 3) relevait uniquement d un mal être passager. A suivre Th. J. Fournil, six mois perdus contre son gré L été dernier, Thomas Fournil, transféré d Albi à Béziers, passe un examen considéré comme «anodin». Une échographie cardiaque obligatoire fixée par la LNR, tous les quatre ans. Une anomalie est alors décelée. Le staff médical de l ASBH demande à sa recrue de passer d autres examens (une échographie et un scanner). Le couperet tombe : il est déclaré inapte à la pratique de toutes activités sportives. Un cataclysme mais pas une fatalité. Une semaine plus tard, il est jugé «provisoirement inapte» lors de sa visite médicale à la médecine du travail. D autres «vérifications» sont réclamées : «Il m était impossible d accepter cette décision. Et une partie de moi me disait aussi que j évitais peut-être le pire. J ai alors pris l initiative d aller voir un cardiologue à Narbonne, qui m a dirigé vers un de ses confrères à Toulouse, qui m a, lui, envoyé à Paris. Et tous trois m ont affirmé que cette défaillance ne représentait aucun risque», précise-t-il. Fournil monte alors un dossier. Et les résultats des contre-expertises tombent lundi dernier. L Inspection du travail a évalué le demi d ouverture biterrois apte à la reprise du rugby professionnel. Son dossier est en cours d homologation à la LNR. «Je ne suis pas encore complètement rassuré. Je sais que je vais rejouer mais j attends toujours ma licence!» A-t-il le sentiment de prendre des risques par rapport à sa santé? «Non car tous les spécialistes que j ai vus sont certains de leur avis. Je veux donc rattraper le temps perdu pour retrouver au plus vite le plaisir de jouer.» Et fêter ainsi sa première apparition sous ses nouvelles couleurs à Tarbes (11 janvier), si sa licence est validée Six mois après! J. L. De haut en bas, les Carcassonnais relégables à mi-parcours, tout comme les Auscitains qui n ont pris qu un malheureux petit point à l extérieur cette saison, et enfin, le coup de sang de Sébastien Chabal à Agen. Photos Icon Sport, La Dépêche du Midi et Midi Olympique Le coup de sang de Chabal Paf! Le 15 décembre dernier, au stade Armandie (14 e journée), le troisième ligne lyonnais Sébastien Chabal s est fait justice lui-même en assommant l Agenais Marc Giraud qui l avait un peu retenu par le maillot. Quel coup de poing! Les télévisions se sont fait un plaisir de diffuser l image et les sites de partage de vidéos ont fait le reste. Sur le coup, Sébastien Chabal n a reçu qu un carton jaune mais Marc Giraud a été évacué sur civière, sonné, avant de twitter le soir même qu il n y avait rien de très grave. «Ça va pas trop mal, merci à tous, je vais bien dormir.» Sébastien Chabal, 36 ans, doit passer en commission de discipline le 3 janvier et il risque une suspension allant théoriquement de deux à cinquante-deux semaines. Des «marrons», dans le rugby, il y en a toujours eu, tout comme des joueurs qui se font justice sur un réflexe La commission aura-t-elle la main lourde pour l icône du rugby français des années ? Ce serait dur de le voir manquer une possible remontée du Lou en Top 14, pour ce qui sera sans doute la dernière saison de sa carrière. Le risque existe mais il ne mériterait quand même pas de quitter le rugby dans ces conditions. Cette saison, il a été titulaire à onze reprises sur quinze journées et a marqué six essais. Il a quelques bonnes performances à offrir à ceux qui apprécient le jeu direct. Jérémy Dumont, sentimental bourreau Un coup de sang lors du premier match contre Colomiers et un concours de circonstances à Carcassonne ont fait de Jérémy Dumont le seul joueur expulsé deux fois en ce début de saison. «Sur le premier rouge, je suis indéfendable, admet-il. Il y a une générale et je continue à envoyer comme un âne alors que tout le monde s est arrêté! Le second à Carcassonne n est pas mérité : je venais de rentrer et je n ai rien fait! Contre Mont-de-Marsan (où il a reçu un carton jaune N.D.L.R.) j ai bien senti qu il y avait un contrat sur moi pour que je dégoupille. Mais j aime bien jouer avec ça» 125 kg pour 1,97 m, débarqué de Marmande (Fédérale 1) l été dernier : à première vue, Jérémy Dumont a tout du deuxième ligne mal dégrossi comme les aimait le rugby d antan. Mais il serait injuste de le résumer à cela. C est Benjamin Bagate, avec qui il a été champion de France espoirs à Bordeaux-Bègles en 2009, qui l a sorti à 27 ans de son cocon marmandais pour le conseiller à son ami Richard Dourthe : «C est un vrai guerrier à la Bakkies Botha : un pousseur capable de faire la loi dans les rucks. Mais il sait aussi jouer au ballon et allonger une passe à quinze mètres. C est surtout un type en or qui marche à l affectif.» Dumont apprécie : «Benjamin et Richard m ont redonné confiance, Je me voyais acheter une maison à Marmande, garder mon boulot et continuer en Fédérale 1. Je ne pensais vraiment pas jouer autant en venant à Dax.» En onze matchs et huit titularisations, Jérémy Dumont s est taillé la part du lion. Il compte pour beaucoup dans la force de l axe droit de la mêlée dacquoise et incarne à merveille les valeurs affichées par le groupe depuis le début de saison. De quoi se faire pardonner quelques écarts S. L.

15 14 VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr International Bilan Les faits LA NOUVELLE-ZÉLANDE LEADER INCONTESTABLE, ELLE TERMINE 2013 INVAINCUE AVEC QUATORZE VICTOIRES. LE CLASSEMENT LE SUD ET LES BRITANNIQUES EN FORCE, UNE ANNÉE NOIRE POUR LES FRANÇAIS ET LES ROUMAINS EN PLEIN RENOUVEAU. LES LIONS BRITANNIQUES ET IRLANDAIS UNE TOURNÉE VICTORIEUSE EN AUSTRALIE. LE JAPON PREMIÈRE HISTORIQUE POUR LES NIPPONS! 2013: L ANNÉE DES RECORDS Par Jérôme FREDON jerome.fredon@midi-olympique.fr Elle restera comme une année exceptionnelle en termes d émotions et de records établis sur les terrains de la planète : 2013 se distingue avant tout par une forte croissance de la pratique du rugby à travers le monde. Plus d une centaine de pays sont affiliés à l IRB. Des Îles vierges américaines en passant par l Iran et l Algérie, on joue désormais au rugby partout et quasiment sans discontinuité. Entre le 12 janvier et le 21 décembre dernier, quelque 330 rencontres internationales se sont disputées sous l égide de l International Board restera à jamais marquée par l exploit unique des hommes de Steve Hansen : quatorze matchs disputés et autant de victoires. Jamais un collectif n avait à ce point dominé son sujet depuis l instauration du rugby professionnel, fin Les Néo-Zélandais ont aussi empoché au passage le Super 15 2 Afrique du Sud À l ombre des géants On a compté sur eux pour briser l hégémonie des All Blacks. Les Springboks s y étaient préparés et pensaient jouer à Auckland le 14 septembre une sorte de finale mondiale officieuse. Hélas, l expulsion du talonneur Bismarck Du Plessis a tout compromis et les Sud-Africains ont laissé les All Blacks s imposer (29-15). Le match retour fut aussi défavorable aux hommes de Heyneke Meyer (27-38 à Johannesbourg). Ils se consoleront en se disant qu ils ont participé ce jour-là au plus beau match de l année. Les Springboks ont gagné leurs dix autres rencontres, notamment les quatre de leur tournée européenne (France, Italie, Galles, Écosse). Pendant les Four-Nations, ils ont facilement disposé des Australiens et des Argentins avec, notamment, un 73 à 13 infligé aux Pumas à Johannesbourg, record de la compétition. Les Sud-Africains ont gagné le pari de faire jouer des éléments exilés au Japon ou en Europe, leurs franchises n ayant pas assez d argent pour garder l élite à la maison, même avec la menace d être ignorés par les Springboks. Fourie Du Preez, Ruaan Pienaar ou Bryan Habana ont donc pu largement s exprimer sous le maillot vert bouteille. On a même assisté au retour de Bakkies Botha pour la tournée de novembre, lui qu une blessure avait privé d adieux dignes de ce nom lors du Mondial Les Springboks ont conservé leur rugby de gladiateur avec quelques beaux spécimens comme Willem Alberts, Eben Etzebeth ou Duane Vermeulen, le numéro 8 de la Western Province, grosse révélation de l année chez les avants. Chez les trois-quarts, on a remarqué l arrière Willie Le Roux passé dans la discrétion la plus totale au Racing-Metro ou le centre JJ Engelbrecht qui joue pour les Bulls. Le pack des Boks était toujours privé de deux soldats terribles : Pierre Spies et Schalk Burger. J. P. Willem Alberts et Duarne Vermeulen 3 Angleterre grâce aux Chiefs. Leur domination est donc totale. Autre exploit marquant : celui des Lions britanniques et irlandais. Mais on ne peut pas vraiment le faire figurer dans notre bilan sinon par nations interposées. Cette tournée a quelque peu déformé notre classement des grandes nations puisque l Irlande (aux États-Unis), surtout, le pays de Galles (au Japon), et, à un degré moindre, l Écosse (en Afrique du Sud), auront dû composer au mois de juin sans leurs «Lions». Sous la houlette du stratège néo-zélandais Warren Gatland, la crème des joueurs du Royaume-Uni et d Eirin a mis fin à Sydney à dix-sept années d échec et de frustration dans l hémisphère Sud. Les héros de l Australie présentaient une forte ossature de joueurs gallois vainqueurs des deux derniers Tournois des 6 Nations. Côté français, ce fut beaucoup moins réjouissant, avec deux pauvres succès à se mettre sous la dent. Enfin, c est un peu passé inaperçu, mais sachez que le record du nombre de victoires de rang appartient désormais à l île de Chypre! La montée en puissance À deux ans de son Mondial, l Angleterre est montée dans les tours. L équipe de Stuart Lancaster présente un bilan largement positif : huit victoires pour deux défaites. Dans le sillage de son incontournable leader de combat Chris Robshaw, le XV de la Rose semble avoir gagné en maîtrise et en maturité. Il a levé les doutes nés d une année 2012 achevée tout juste à l équilibre (5 succès, 1 nul et 5 revers). Sur le plan du jeu, l Angleterre a quelque peu réduit la voilure pour revenir à ce qui a toujours fait sa force ancestrale : un féroce paquet d avants, articulé autour d un numéro 10 plutôt gestionnaire. Le XV de la Rose n a rien proposé de bien nouveau ni de très alléchant au niveau de son rugby mais, tel un rouleau-compresseur, il a inéluctablement broyé un à un ses adversaires. Il n est pas étonnant de voir que la Nouvelle-Zélande (30-22) et le pays de Galles (30-3) sont les deux seules nations à avoir déjoué le plan machiavélique des Anglais. Les All Blacks comme les Diables rouges ont la réputation d être les deux sélections les mieux préparées physiquement au monde. Le XV de la Rose a souvent construit son succès après l heure de jeu en montant d un cran son niveau d engagement et d intensité. Le secret de cette montée en puissance réside dans les intenses séances de physique mises en place par Calvin Morriss, l entraîneur en charge de la préparation athlétique. Mike Brown, Owen Farrell, Chris Robshaw, Tom Wood, Geoff Parling et Tom Youngs se sont imposés comme les véritables patrons de l équipe. Maintenu malgré les critiques, Chris Ashton semble marquer le pas. Il n est plus cette arme offensive absolue capable à tout moment de changer le cours d un match. Stuart Lancaster n a également pas encore trouvé la bonne formule au centre, ni tranché au poste de demi de mêlée entre Lee Dickson et Ben Youngs. J. F. Mike Brown 4 Pays de Galles Des Dragons à la peau dure Les Gallois ont terminé la saison comme ils l avaient commencée, par une douloureuse défaite à Cardiff. Les Diables rouges ont eu le chic cette année pour souffler le chaud et le froid. Le récital offert face aux Anglais (30-3) en baisser de rideau du Tournoi a été incontestablement le moment fort de la saison des Gallois. Rarement, les joueurs de la principauté n avaient autant dominé leur sujet en mêlée fermée et dans le combat au près. Plombés par une série de sept défaites consécutives, ils avaient pourtant totalement raté leur entame de compétition, vaincus par l Irlande (22-30) dans leur antre du Millennium. Mais à l image de leur capitaine Sam Warburton, jugé à court de forme et écarté contre la France et l Italie, les Dragons ont su retrouver la flamme pour remporter un deuxième Tournoi consécutif. Leur quatrième trophée depuis Cette victoire leur a permis de truster la majorité des places pour la tournée des Lions britanniques et irlandais en Australie. Lors de l ultime test de la série face aux Wallabies à Sydney, ils étaient dix Gallois à figurer dans le XV titulaire. Cela explique notamment ce revers historique et particulièrement embarrassant concédé au même moment face au Japon à Tokyo (23-8). Hormis l ouvreur Biggar, l arrière L. Williams et le troisième ligne Coombs, aucun des autres brillants vainqueurs de l Angleterre n était présents à ce rendez-vous. Malgré le retour de Warren Gatland aux affaires cet automne, les Gallois ne sont pas parvenus à surmonter leur éternel complexe d infériorité face aux géants du Sud. Dominés successivement par l Afrique du Sud (24-15) puis l Australie (30-26) à Cardiff, les Dragons attendent toujours leur premier succès face aux nations sudistes depuis novembre Ils pourront toujours se consoler d avoir mis fin à cinq années de disette lors d une campagne automnale en écrasant une équipe des Pumas à la dérive (40-6) puis venant à bout dans la douleur du Tonga (17-7). J. F. Leigh Halfpenny À l image de Paul O Connell, Conor Murray et Mike Phillips, les Lions britanniques et irlandais ont laissé éclater leur joie après leur victoire historique lors de la tournée en Australie. Photos Icon Sport 5 Australie Un joli sprint final On a beaucoup dit de mal des Wallabies cette saison. Dominés par les Lions britanniques et irlandais (écrasés au troisième test), ils ont dit au revoir à Robbie Deans, remplacé par Ewen McKenzie (ex-stade français). Les débuts de ce technicien reconnu n ont pas été faciles car les Australiens n ont pas existé face aux maîtres néozélandais et sud-africains durant les Four-Nations. Heureusement que l Argentine était là pour les secourir. Mais en Europe, à l automne, les Australiens se sont totalement relancés. Ils ont même frôlé le grand chelem le plus inattendu de leur histoire mais l arbitrage sévère de M. Clancy à Twickenham (défaite 20-13) leur a enlevé ce plaisir. Ils ont ensuite enchaîné par quatre victoires en Italie, en Écosse, en Irande et au pays de Galles. Quand on leur laisse un peu d espace, les attaquants australiens sont toujours aussi dangereux : ils ont marqué sept essais à Rosario pour la clôture des Four-Nations alors que les Pumas étaient censés être morts de faim. (54-17) et sept encore à Turin face à des Italiens totalement dépassés (50-20). L ancien treiziste Israel Folau a tout de suite montré l étendue de son talent. Notons qu il a quand même marqué dix essais depuis ses débuts internationaux en juin dernier. Et Quade Cooper, bête noire de Deans, a justifié son rappel par McKenzie. On a aussi bien aimé le numéro 8, Ben Mowen, promu capitaine en novembre après la blessure de James Horwill. Dommage que le séjour en Europe ait été terni par une nouvelle affaire d indiscipline qui a conduit McKenzie à suspendre six joueurs pour le match de Murrayfield. Ces derniers avaient prolongé plus que de raison une sortie nocturne bien arrosée... J. P. Et aussi... L EXPLOIT DE L ANNÉE POUR LE JAPON C est passé inaperçu au mois de juin mais c était pourtant historique. Pour la première fois, le Japon a battu une équipe des 6 Nations, à savoir le pays de Galles, 23 à 8, à Tokyo. Certes, la performance est à relativiser car les Gallois jouaient sans les Lions mais ce fut un vrai vent de fraîcheur pour cette équipe entraînée par Eddie Jones qui, c est vrai, ne lésine par sur les naturalisations. Les marqueurs d essais s appelaient Michael Broadhurst (né en Nouvelle-Zélande) et Craig Wing (né en Australie). Mais elle comptait aussi deux «vrais» Japonais qui jouent en Super 15 : Fumiati Tanaka (Highlanders) et Shota Horie (Rebels). En 1989, les Nippons avaient battu l Écosse mais ce match n avait pas valeur de test international. J. P.

16 VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr ROUMANIE : LES CHÊNES REVERDISSENT Bien sûr, les Roumains n ont pas vaincu en 2013 de nations majeures. Leurs neuf succès ont tous été obtenus face à des équipes classées entre le 12 e et le 25 e rang de l IRB. Mais depuis l arrivée aux commandes du technicien gallois Lyn Howells, les Roumains sont en pleine renaissance. Leaders invaincus du Tournoi B, ils n ont connu qu une seule défaite cette année. C était face aux Fidji, le 23 novembre dernier, à Bucarest (7-26) Nouvelle-Zélande International Bilan 15 LA SÉRIE DE VICTOIRES EN COURS DE CHYPRE Plus forts que les All Blacks, les Chypriotes! Sur leur site internet, ils affichent fièrement leur record mondial. Après son baptême du feu en 2007, Chypre n a plus connu la défaite depuis septembre Formés en grande partie d exilés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud, les Mouflons ont établi leur record le 16 mars dernier face à la Bulgarie. QUATORZE VICTOIRES EN QUATORZE MATCHS POUR LES CHAMPIONS DU MONDE : ILS N ONT MÊME PAS MONTRÉ UN SEUL SIGNE DE FAIBLESSE À LEURS ADVERSAIRES. DES ALL BLACKS INVINCIBLES Les All Blacks sont aussi venus empocher au Stade de France le trophée Dave-Gallaher. Premier rang : Read, Mealamu, Carter. deuxième rang : Cruden, Luatua, Jane. Au fond : Barrett (coupé), Taylor, Franks, Halai, Trush. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr Ne cherchez pas Les All Blacks ont encore terminé l année civile sans défaite. Quatorze victoires sur quatorze matchs dont sept à l extérieur et une performance stratosphérique à Johannesbourg contre les Springboks (27-38), le 5 octobre. Même des Irlandais en lévitation ont dû baisser pavillon dans les dernières minutes le 23 novembre, avec une transformation à retirer pour Cruden. C était la minute de suspense offerte par les All Blacks à leurs adversaires du monde entier comme on leur jette une cacahuète. Même la pluie battante ne vient pas perturber le mécanisme diabolique des champions du monde. On l a constaté début septembre quand ils ont battu les Argentins à Hamilton (28-13), avec un minimum de fautes de main. UNE DÉFAITE EN TRENTE-CINQ MATCHS Depuis août 2011, les Néo-Zélandais n ont perdu qu une fois en trente-cinq rencontres (contre les Anglais en décembre 2012) tout en continuant à révéler de nouveaux talents. Cette année, on a vraiment découvert Ben Smith, un ailier au gabarit tout à fait quelconque, capable de marquer onze essais dont un triplé contre les Wallabies. Quand il est seul à l écran, on se croirait revenu dans les années 70. Passé au centre pour la tournée d automne, il a permis l éclosion de Charles Piutau, pas si lourd lui non plus, qui joua en 2010 la Coupe du monde des moins de 20 ans pour le Tonga. Il y eut aussi le troisième ligne Steven Luatua, le talonneur Dan Coles ou le demi d ouverture ou arrière Beauden Barrett, pur talent créatif qui conclut une relance magnifique contre les Français à Christchurch. Car ces All Blacks implacables, les Français se le sont fadés à quatre reprises! Cela relativise le bilan médiocre de Philippe Saint- André. Le plus impressionnant, c est aussi que les Néo-Zélandais se permettent d offrir des «semestres sabbatiques» à leurs stars. Ainsi, Richie McCaw n était pas du triplé contre les Bleus en juin. En automne, c est Conrad Smith qui était aux abonnés absents. L étudiant en droit de Wellington s est fait excuser de toute compétition professionnelle jusqu au printemps prochain, au risque de perdre sa place, d autant plus que le papillonneur Sonny Bill Williams annonce son retour à XV la saison prochaine, après une escapade chez les treizistes australiens. Il portera à nouveau le maillot des Chiefs en Super 15, histoire de planter des jalons en vue du prochain Mondial. Au rayon des révélations, on pourrait presque citer Ma a Nonu qui, à 31 ans, évolue comme s il en avait dix de moins. L obsédé de la percussion de naguère a laissé la place à un joueur toujours aussi chevelu mais plus collectif dans son jeu avec presque un péché mignon pour les coups de pied rasants. C est l un des effets de la concurrence extrême : personne ne peut se murer dans ses certitudes. READ, MEILLEUR JOUEUR DU MONDE La fabrique à champions des antipodes continue donc sa production industrielle pour le plus grand plaisir de Steve Hansen, pilote placide de cette invincible armada qui, au passage, a offert à l un de ses marins le titre de joueur de l année décerné par l IRB. C est le numéro 8 Kieran Read qui a été distingué. Rapide comme Spies, adroit comme Harinordoquy, il avait été nommé capitaine en l absence de Richie McCaw pour les tests de juin. Sauf grosse blessure, il sera bientôt son successeur officiel. Il reste aux All Blacks un objectif statistique : atteindre le cap des dix-huit succès consécutifs et battre le record des Springboks de Nick Mallett de la fin des années 90. Le grand rendez-vous sera peut-être pris le 16 août à Sydney contre les Wallabies si les Blacks battent trois fois les Anglais en juin. Les raisons de cette supériorité ont été maintes fois analysées : pratique intensive du rugby à l école, apport décisif des joueurs polynésiens Le refus de la fédération de faire appel à des exilés en équipe nationale lui donne sans doute un petit plus par rapport à l Afrique du Sud, l autre grosse réserve de joueurs de la planète ovale. L entraîneur des All Blacks a les coudées un peu plus franches que celui des Springboks, obligés de faire appel à une légion étrangère, parfois en décalage en termes de préparation physique. Le destin collectif des All Blacks reste plus fort que le destin individuel des joueurs qui les composent. 6 Argentine Soupe à la grimace 2013 ne restera pas un cru très fameux pour les Pumas. C est ce qui explique, entre autres, le changement d entraîneur, Santiago Phelan laissant sa place à Daniel Hourcade. Le bilan est terrible : un seul succès probant, contre l Italie à Rome en novembre (14-19). Les autres victoires furent au détriment du Brésil, du Chili, de l Uruguay et de la Géorgie. Pour le reste, les Pumas ont mordu dix fois la poussière dont cinq fois à domicile mais relativisons : en participant aux Four-Nations, on ne se facilite pas la tâche au niveau des statistiques. Les Pumas ont été humiliés par les Springboks (73-13), on peut l admettre. Mais on a du mal à comprendre qu ils soient encore à la recherche de leur premier succès dans cette compétition. Les Australiens, soi-disant en plein doute, faisaient figure de proie abordable à Rosario pour le match de clôture. Les Pumas se sont laissés salement estourbir (17-54). Ils n ont pas davantage existé face aux Anglais pourtant privés des Lions (83 points encaissés en deux matchs). Mais les Pumas avaient aussi mis du monde au repos, éternel problème d une sélection qui n aligne quasiment que des exilés en Europe. Il faut les laisser prendre un minimum de vacances et ça perturbe tout. J. P. 7 Irlande Transition déclicate 2013 fut l année du changement pour la sélection irlandaise : changement d entraîneur, avec l arrivée du Néo- Zélandais Joe Schmidt ; et changement de capitaine ensuite avec la nomination de Jamie Heaslip à la place de Brian O Driscoll. Le Tournoi des 6 Nations des Verts fut décevant, qu ils ont terminé en cinquième position, malgré une victoire probante en ouverture contre le pays de Galles (22-30). D ailleurs, on les pensait alors candidats à la victoire finale. Les Irlandais ont enchaîné ensuite deux victoires lors de leur tournée en Amérique du Nord, d abord face aux États-Unis (12-15), puis au Canada (14-40). La tournée d automne s est soldée, elle, par un bilan négatif, malgré une amélioration dans le jeu. Après s être largement imposé face aux Samoa (40-9), le XV du Trèfle a perdu face aux Australiens (15-32). Leur défaite de peu (22-24) face aux All Blacks le 24 novembre, au terme d un match magnifique, rachète une saison en-dessous de ce que l on pouvait attendre. G. D. 8 Écosse Vers des jours meilleurs Avec quatre victoires pour sept défaites, l Écosse présente un bilan mitigé, toujours au même niveau depuis quinze ans en fait. À la troisième place du dernier Tournoi des 6 Nations, avec une victoire 34 à 10 sur l Italie puis le succès 12 à 8 sur l Irlande, l Écosse a vu éclore un nouveau talent, le pilier des Glasgow Warriors, Ryan Grant, qui a décroché un strapontin chez les Lions britanniques. Lors de la tournée d été, les Écossais ont d abord subi la première défaite de leur histoire face aux Samoa (27-17) puis ont accroché les Springboks pendant une heure (17 à 6 à l heure de jeu) avant de s incliner 30 à 17, finissant par une victoire contre l Italie (30-29), décrochée grâce à un essai à la dernière minute d Alasdair Strokosch. En automne, outre la victoire sur le Japon (42-17), les joueurs des Highlands ont subi une correction face à l Afrique du Sud (0-28) et ont accroché l Australie (15-21) marquera la transition entre Scott Johnson et Vern Cotter à la tête du XV du Chardon. G. D. 9 Italie Pas au niveau Trois victoires et huit défaites en onze oppositions, les chiffres sont clairs. En 2013, les hommes de Jacques Brunel n ont pas fait sensation. Pourtant, l année commençait plutôt bien. Quatrièmes du Tournoi des 6 Nations, l Italie s était même offert le scalp du XV de France (23-18). Ce 3 février, le Stade olympique de Rome, plein comme un œuf, ne faisait plus qu un. Grâce à Sergio Parisse toujours plus flamboyant, cette Squadra Azzurra décomplexée s imposait face à l Irlande (22-15) quelques semaines plus tard, pour la première fois de son histoire dans le Tournoi. Mais, depuis ce succès, l Italie n a remporté qu une seule rencontre, le 16 novembre dernier, contre les Fidji (37-31). Parmi les huit revers concédés, les Transalpins ont pris une véritable claque, à domicile, face à l Australie. Cinquante points encaissés, vingt marqués et un constat : l Italie n était pas au niveau. L objectif des hommes de Brunel est désormais clair : être prêts pour l ouverture du Tournoi 2014, le 1 er février, au pays de Galles. F. D. 10 France Vivement l an prochain 2013 restera comme l une des pires années du XV de France. Deux petits succès face à l Écosse (23-16) et le Tonga (38-18), un match nul en Irlande (13-13) et huit revers. Défaits à quatre reprises contre la Nouvelle-Zélande, les Français n ont jamais semblé capables de véritablement bousculer les All Blacks. Dominés physiquement par des Sud-Africains pourtant en fin de saison, les Tricolores n impressionnent plus. Beaucoup trop inconstants cette saison, les hommes de Philippe Saint-André payent chèrement leurs errements défensifs. Derniers du Tournoi des 6 Nations, les Bleus semblent débuter chaque rencontre avec la peur au ventre. Tenter plus pour gagner plus? Une chose est sûre : pour sortir de cette sinistrose ambiante et parvenir à se libérer enfin, le XV de France doit montrer un jeu plus ambitieux. Afin de briser de cette spirale négative, les Tricolores entendent bien envoyer un message fort, face à l Angleterre, en ouverture du prochain Tournoi (lire pages 2 et 3). F. D. Les Lions renouent avec la victoire Leur parcours a influencé toute la saison internationale. Les Lions britanniques et irlandais ont gagné leur première tournée depuis 1997 : deux victoires à une contre les Wallabies. Un trophée de plus pour Warren Gatland qui fait donc mieux que son compatriote Graham Henry en Le cru 2013 à forte coloration galloise était commandé par Sam Warburton, le plus jeune capitaine de l histoire. Il a gagné huit de ses dix matchs. Les deux premiers tests ont été serrés, le troisième a tourné au triomphe et au record : 41 à 16, sans Warburton, blessé (Alun Wyn-Jones avait récupéré le capitanat), et en partie sans Brian O Driscoll que Gatland avait osé mettre sur le banc. De cette série de chocs très rudes, on retiendra l euphorie de l arrière Leigh Halfpenny et la puissance «animale» de l ailier George North (encore des Gallois). Mais jamais les Lions n avaient été aussi «français». Huit joueurs étaient ou allaient être sous contrat avec des clubs du Top 14, chiffre impensable il y a encore quatre ans. J. P.

17 16 VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr Horizons Entretien THOMAS SAVARE - PRÉSIDENT DU STADE FRANÇAIS IL DÉNONCE, DIT-IL, LE «CHANTAGE ODIEUX» FAIT PAR LA FFR À LA LNR SUR LE DOSSIER DE LA GOUVERNANCE DES COMPÉTITIONS EUROPÉENNES. ET ASSÈNE QUE RIEN NE PERMET D AFFIRMER AUJOURD HUI QU UNE COUPE D EUROPE SE JOUERA LA SAISON PROCHAINE. «La Coupe d Europe sans les Anglais, ça n a pas de sens» Propos recueillis par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr Vous n êtes pas élu à la LNR car vous ne pouviez justifier de deux ans de licence au sein d un club professionnel lors de la dernière élection. Mais vous siégez dans diverses commissions de la Ligue. Comment vivez-vous les différents soubresauts intervenus ces derniers temps? Entre les Coupes d Europe, les droits télés, la convention avec la FFR, il y a beaucoup d actualité chaude à la Ligue (large sourire). C est compliqué de travailler à la Ligue parce que tous les clubs sont concernés, mais pas forcément impliqués. Il est d ailleurs impossible d impliquer tout le monde de façon détaillée dans les dossiers, probablement par manque d implication et par manque de connaissance des dossiers. Ce qui est regrettable. Il n y a pas la solidarité nécessaire entre les clubs lorsqu il s agit de défendre nos intérêts. On vous prête une position très forte vis-à-vis de l organisation des prochaines Coupes d Europe. Vrai ou faux? C est vrai! J estime que la Fédération a fait un chantage odieux à la Ligue. Le renouvellement de la convention et l organisation des Coupes d Europe sont deux dossiers très différents. La convention portait principalement sur la mise à disposition des joueurs français. Quant à la Coupe d Europe, il s agissait de statuer sur un consensus trouvé en Europe, mais sur lequel le président de la FFR n était pas d accord. Voilà pourquoi j ai affirmé ma position clairement. Quel est le modèle idéal pour les futures compétitions européennes? L objet des négociations qui ont lieu depuis plus de deux ans maintenant, c est de réorganiser le format sportif des compétitions. On y est arrivé. C est de réformer la répartition financière entre les différentes Ligues tout en assurant les besoins de la Ligue celte dont on sait qu elle est extrêmement dépendante de la Coupe d Europe. On y est arrivé aussi. Et de réformer la gouvernance de ces Coupes d Europe. Pour le coup, il me semble logique que les Ligues soient en charge des aspects d organisation et des aspects commerciaux de ces compétitions. Maintenant, il est sûr qu un organisme de tutelle fédérale s impose. Quel est cet organisme de tutelle? À la limite, ce n est pas le sujet. Que ce soit l ERC, un autre ERC, les 6 Nations, la Fira, l IRB, peu importe. C est un combat qui ne nous concerne pas. Et j ai la sensation aujourd hui que les ligues et les clubs sont pris en otages dans une querelle entre Fédérations. Pensez-vous tout de même que les Coupes d Europe se disputeront la saison prochaine? Je n en ai aucune idée, mais je pense possible qu il n y ait pas de Coupe d Europe l an prochain. Pourtant, la Ligue a fait machine arrière et les clubs français se sont engagés à disputer la Coupe d Europe La Ligue a fait un énorme pas en arrière en cédant au chantage. Maintenant, cela ne signifie pas que ce combat est perdu. L histoire n est pas terminée. La LNR a demandé deux choses : que la gouvernance sur l organisation et la gestion des droits marketing et télés soit confiée aux trois ligues, ce qui fait consensus au sein de la plupart des fédérations ; et que les clubs anglais soient présents pour disputer la Coupe d Europe. Jouer la Coupe d Europe sans les Anglais, ça n a pas de sens. Malheureusement, nous sommes déjà fin décembre. Il serait temps qu on avance... Le président du Stade toulousain René Bouscatel a présenté sa démission du comité directeur de la LNR en raison de la nouvelle convention entre la FFR et la LNR votée par les deux institutions. Quel est votre sentiment sur cette convention? Très franchement, les concessions ont été unilatérales, de la Ligue vers la FFR. Pour autant, je ne partage pas totalement l opinion de René Bouscatel. Ces concessions ne sont pas phénoménales et ne sont pas de nature à changer l équité du championnat. Je ne veux pas dramatiser l évolution de cette convention. Je crois que la Ligue a fait des efforts en partant du principe que le staff de l équipe de France sera capable d appliquer cette convention avec intelligence. J espère que ce sera le cas, mais je suis un peu inquiet au regard de la façon dont le staff des Bleus a appliqué la règle 9 de l IRB pendant les tests du mois de novembre. Si cette convention n est pas appliquée avec intelligence par le staff du XV de France, elle ne le sera pas non plus par les staffs des clubs de Top 14 pourvoyeurs d internationaux. Mais pensez-vous que la signature de cette convention puisse remettre en cause certaines mesures comme le salary cap ou les quotas Jiff? Non car la réalité de la convention, c est qu il n y a pas plus de mise à disposition des internationaux français en nombre de semaines par saison que dans la précédente convention. Le changement intervient sur la limitation des trente matchs. Or, au regard des précédentes saisons, je pense que c est parfaitement gérable. Maintenant, c est un paramètre à prendre en considération dans les futurs recrutements. Quant à l évolution sur le salary cap, il a été voté pour une période de trois ans. J y suis complètement favorable car il en va de la survie du rugby français. On a vu qu on ne pouvait pas compter sur l aspect raisonnable des présidents de club, moi le premier d ailleurs, parce que l objectif est de construire une équipe toujours plus forte. Il faut donc bien fixer des limites. Je pense que l intérêt est d avoir un championnat compétitif où plusieurs équipes rivalisent pour le titre chaque année. Et non pas, une ou deux formations seulement. Quant au système des Jiff, tout n est pas encore parfaitement déterminé sur l évolution de la réglementation. Elle se partage entre un fonctionnement répressif et un fonctionnement incitatif. Le système anglais fonctionne particulièrement bien car il y a une bonne coopération entre la Ligue et la Fédération anglaise. On ferait donc mieux d aller dans le sens d un système purement incitatif. En clair, vous dites que les présidents de club sont déraisonnables lorsqu ils vont chercher des joueurs dans l hémisphère Sud pour les payer très cher? Ce n est jamais raisonnable d avoir des dépenses qui ne sont pas en adéquation avec les recettes. Or, les recettes ne sont pas extensibles. Si on ne met pas une limite sur la masse salariale, le risque est grand, à l avenir, de retrouver des clubs structurellement déficitaires pour s être laissés aller à investir en espérant être champions de France ou d Europe pour faire augmenter leurs recettes. Vous disiez que le rugby français devait maintenir l équité sportive de sorte à ce que plusieurs équipes puissent prétendre au titre chaque saison. Pourtant, n êtesvous pas favorable à un Top 12? Si, je suis favorable à un Top 12, ne seraitce que pour un problème de calendrier. Nous sommes le seul sport au monde à marcher sur la tête et à faire jouer les clubs en même temps que l équipe nationale. Le système est aberrant. Et je pense qu on peut résoudre une petite partie du problème en réduisant le nombre de clubs parmi l élite. Vous étiez membre du comité de pilotage chargé d étudier la question des droits télés. Quel est votre sentiment après la plainte de Canal + contre la LNR? Je ne veux pas m exprimer sur ce sujet. Un appel d offres est en cours, nous attendons les réponses des chaînes de télévision intéressées le 13 janvier. On vous dit très apprécié à la Ligue et plusieurs membres du comité directeur auraient déjà émis le souhait de vous voir succéder à René Bouscatel, une fois sa démission entérinée. Maintenant que vous en avez le droit, pourriez-vous être tenté de vous présenter à une élection partielle au comité directeur de la LNR? (Il souffle longuement) J essaie tant bien que mal de consacrer du temps à la Ligue, ce n est pas facile. Je consacre du temps à certains dossiers qui sont très intéressants et structurants, mais je ne suis pas certain de pouvoir faire plus que ça. Et puis, si je suis apprécié, c est peut-être parce que, justement, je ne suis pas élu. Un président heureux Au Stade français, tous les voyants sont au vert. Évidemment, les résultats sportifs des joueurs de Gonzalo Quesada donnent pleinement satisfaction au président Savare. «J aurais signé sans hésiter pour un tel bilan car cela correspond en tout point à nos objectifs. Globalement, tout ce début de saison me confirme que les choix opérés ont été les bons. Le Stade français propose un jeu plaisant à regarder. C est le résultat du travail du staff technique et de la performance des joueurs. Le staff est aujourd hui de qualité. Et nous avons eu raison de renforcer un certain nombre de secteurs de ce staff, notamment d un point de vue de la préparation physique. Avec quasiment les mêmes joueurs que l an passé, il y a une vraie différence quant à la performance individuelle et collective des joueurs.» Mais d autres paramètres indiquent aussi clairement un retour au premier plan du club de la capitale. D abord, Jean-Bouin affiche un taux de remplissage de 76 % (avant la rencontre face à Grenoble) pour une moyenne de spectateurs. «C est un peu plus que nos espérances, assure le président Savare. Nous avions un objectif à spectateurs de moyenne en fin de saison, je pense que nous l atteindrons. Économiquement, cela nous permet d être un peu plus confortables. Mais cela va prendre encore deux ou trois ans pour exploiter pleinement ce nouvel outil.» Ensuite, deux nouveaux partenaires (Scorpio et Talan) se sont engagés le mois dernier à soutenir le Stade français. «Je crois que nous redevenons attractifs, assure dans un large sourire Thomas Savare. C est un signe très encourageant.» Pour autant, le président Savare, toujours prudent et raisonnable, jamais sujet aux excès, assure que l objectif demeure le même : «Être dans les six premiers et jouer les barrages. Et si nous jouons les phases finales, alors toutes les ambitions seront permises.» Photo M. O. - D. P. SAMEDI 27 DÉCEMBRE 10 heures-13 heures : Best Of «Les Grandes Gueules du Sport» avec Serge Simon et Gilbert Brisbois 18 heures-20 heures : «Intégrale Sport» : présentation de la 15e journée de Top 14 Dimanche 28 décembre 10 heures-13 heures : Best Of «Les Grandes Gueules du Sport» avec Gilbert Brisbois et Serge Simon 15 heures : Top 14 avec Stade français - Perpignan 17 heures : Top 14 avec Bordeaux-Bègles - Brive Clermont - Oyonnax Grenoble - Castres Montpellier - Biarritz 19 heures : Top 14 avec Bayonne - Toulouse 21 heures : Top 14 avec Racing-Metro - Toulon

18 VENDREDI 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr 17 Cris & chuchotements Par Vincent BISSONNET (avec J. Fa.) vincent.bissonnet@midi-olympique.fr Où jouera Benjamin Fall la saison prochaine? L ailier-arrière international, désireux de donner un nouvel élan à sa carrière après quatre saisons contrastées au Racing-Metro (cinq essais seulement), suscite l intérêt de plusieurs écuries du Top 14 et non des moindres. L actuel joueur du Racing-Metro (24 ans, 1,86 m, 90 kg, 6 sélections) en fin de contrat en juin, a reçu deux propositions de Montpellier - la plus conséquente, selon nos informations - et de Clermont. Si l ASMCA avait, un temps, semblé avoir écarté cette piste, elle reste bel et bien active pour pallier le futur départ du Gallois Lee Byrne. De son côté, le MHR cherche un arrière polyvalent de haut niveau et ce, même si les trois occupants du poste, Floch, Bérard et Sicard sont tous sous contrat au-delà de juin Un troisième club est récemment entré dans la danse pour Benjamin Fall et pourrait brouiller les cartes : le RC toulonnais. Le club varois a accéléré dans son recrutement et a ciblé le Racingman, en dépit de la signature de James O Connor. L intérêt suscité par Benjamin Fall soulève plusieurs questions sur le marché des trois-quarts et, plus précisément, sur le cas des arrières. HALFPENNY, ÇA TRAÎNE Le devenir d Alexis Palisson est impacté. L international français (26 ans, 1,75 m, 82 kg, 21 sélections), toujours sous contrat avec le RCT, serait de plus en plus proche d un départ même s il a tu ses envies d ailleurs. Castres a transmis une nouvelle proposition au joueur et le Stade français lui porte toujours un vif intérêt. Le devenir de Leigh Halfpenny (25 ans, 1,78 m, 85 kg, 51 sélections), aussi, se trouve imbriqué dans ce jeu de chaises musicales. La star galloise n a pas prolongé avec Cardiff et s est clairement positionnée pour un exil en Top 14. Mais son avenir n est toujours pas scellé. Clermont et Montpellier, intéressés, ont vu leurs ardeurs refroidies par les exigences salariales du Lion britannique et ont mis cette piste entre parenthèses. Toulon, premier club à avoir rencontré le joueur cet automne, ne semble plus si pressé de conclure l affaire. Les ténors du Top 14 jouent-ils la montre en espérant voir les négociations tendre à la baisse? Sont-ils perplexes quant à la véritable volonté du joueur de venir en France? Réponse dans les prochaines semaines. Top 14 MONTPELLIER, CLERMONT ET TOULON ONT CIBLÉ LE RACINGMAN SUR UN MARCHÉ DES ARRIÈRES AUSSI ANIMÉ PAR LES CONVOITISES ET LES NÉGOCIATIONS AUTOUR DE PALISSON ET DE HALFPENNY. LES CADORS S ARRACHENT FALL L interview ALAIN TINGAUD - PRÉSIDENT D AGEN IL ANNONCE UNE RECRUE ET DES PROJETS POUR «Pas envie de partir» Pourquoi envisagez-vous de vous renforcer avec un pilier droit néo-zélandais? Les entraîneurs ont fait une analyse que je partage : Arthur Joly est en pleine forme et nous donne satisfaction mais Afatia qui est jeune et a logiquement besoin de progresser est un peu plus en difficulté à droite alors que Moretto n est pas encore aguerri pour les joutes de Pro D2. Avec la blessure de Ariel Ratianidze qui sera absent trois ou quatre mois, nous ne pouvons pas nous permettre de prendre un risque Nous allons donc mettre à l essai début janvier un pilier néo-zélandais : Lionel Wairau (28 ans, 1,86 m, 140 kg) qui n a pas de contrat après avoir participé à la dernière ITM Cup. Il n est pas connu mais nous pensons qu il mérite de l être. On espère réussir le même coup que La Rochelle avec Atonio. S il ne correspond pas à nos attentes, il repartira. Il sera joker médical. Mais on veut quelqu un avec le potentiel pour rester au SUALG la saison prochaine. Pourquoi avoir d ores et déjà prolongé votre staff? Je m attends très bien avec ces hommes, je me retrouve dans leur façon de travailler et eux, partagent ma vision du club. Ils sont travailleurs, intelligents, posés. Et ils ont réussi à relancer le groupe après une année catastrophique. Au-delà du sportif, je suis fier d eux et du travail réalisé. L état d esprit est remarquable. Je ne vois pas pourquoi nous arrêterions notre collaboration. Ils m ont dit en fin de saison qu ils partiraient si j arrêtais. C est réciproque. Jusqu à quand votre engagement au SUALG est-il prévu? Je vais faire une annonce début janvier autour d un projet qui a pour nom de code «Cap 2016». Il s agit de définir les ambitions du club pour les deux prochaines saisons. J ai envie de le conduire mais pourquoi ne pas associer quelqu un susceptible de prendre le relais? Cela fait sept ans que je suis président. Cela me prend beaucoup de temps, j ai aussi tout connu. Je n ai pas envie de partir mais il faut préparer l avenir. J ouvre la porte alors que le club est sain. J ai envie de proposer ce projet au conseil d administration, on verra s il est partagé. Agen prépare son recrutement sans savoir si son avenir est en Top 14 ou Pro D2 : n est-ce pas paradoxal? Non. Le premier recrutement consistera à garder nos joueurs. Comme Alexis Balès et Lionel Mazars, ils sont cinq en fin de contrat ou à disposer d une option. J ai donné un objectif au staff : au 15 janvier, la situation de ces joueurs doit être réglée vis-àvis du SUALG. Une fois que ce sera réglé, il s agira de recruter : 3 ou 4 joueurs si nous restons en Pro D2, 8 ou 10 si nous allons en Top 14. Propos recueillis par G.L. DNACG Perpignan, Albi, Béziers et Carcassonne sanctionnés Au motif des «écarts constatés entre les comptes définitifs et le budget prévisionnel actualisé de la fin de la saison », quatre clubs ont été épinglés par la DNACG à l issue de leur comparution, le 18 décembre. L Usap a été condamnée à une amende de 5 000, entraînant la révocation du sursis de prononcé en janvier 2013, soit une sanction totale de Albi a reçu une amende de plus un retrait de quatre points avec sursis, tandis que Béziers et Carcassonne ont écopé de de sanction financière et d un retrait de deux points avec sursis. Le vice-président de Béziers, Pierre-Olivier Valaize, a réagi dans Midi Libre : «Au mois de juin, nous avons reçu une subvention du conseil général, sachant qu il y avait eu une baisse de , alors que nous avions provisionné sur nos comptes.» Le président albigeois, Jean-Jacques Castanet, a pour sa part annoncé que le SCA allait faire appel de cette décision. «La période est difficile et il n est pas évident de chercher de gros sponsors», a-t-il expliqué. mais l USC cherche un manager À Carcassonne aussi, on avance des explications concernant la sanction de la DNACG : «C est dû essentiellement à l amende de à laquelle nous avions été condamnés en juillet dernier déjà», assure ainsi le président Frédéric Calamel dans La Dépêche du Midi. Les Carcassonnais, qui se sont vus refuser le recrutement de jokers médicaux et comptent seulement Week-end 27 contrats professionnels dans leur effectif, se trouvent également dans une situation délicate sur le plan sportif puisqu ils sont relégables. À l issue d une réunion lundi soir, le comité directeur a décidé de recruter un manager général pour remplacer Christian Labit et épauler Philippe Guicherd et Alexandre Jaffrès. Aucun nom n a véritablement filtré pour l instant. DIRECTION Président, directeur de la publication : Jean-Michel Baylet Vice-président : Bernard Maffre Directeur délégué : Jacques Verdier RÉDACTION Rédacteur en chef : Emmanuel Massicard Rédacteur en chef adjoint : Philippe Kallenbrunn Secrétaires généraux de rédaction : Jean-Luc Gonzalez, Jean-Marc Piquemal. Rédaction - Avenue Jean-Baylet Toulouse Cedex 9 Tél : s : prenom.nom@midi-olympique.fr DIFFUSION Thierry Pujol (chef des ventes). Renseignements abonnements pour Midi Olympique : Fax : abonnements@midi-olympique.fr - France. Tarifs 1 an lundi : 89, 50 ; 1 an lundi + vendredi : 139,50 ; autres durées et tarifs étrangers, nous consulter. RÉGIE PUBLICITAIRE OVALIE COMMUNICATION : 18 rue de la pépinière, Paris. Directeur délégué Patrice Pons : Publicité Paris Dominique Launay - Sébastien Herreros : Coordination technique : Edité par Midi Olympique SAS - Capital social de Principal actionnaire : SA Groupe La Dépêche du Midi. Journal imprimé sur les presses du Groupe La Dépêche du Midi. N commission paritaire : 0712 K N ISSN Dépôt légal à parution - N de parution : Imprimé en France/Printed in France on... Grenoble : Rémy Hughes pour un an Grenoble, qui recherche plusieurs piliers en vue de la saison prochaine, vient d enregistrer la signature d un gaucher : le Dacquois Rémy Hughes (27 ans, 1,83 m, 114 kg) s est engagé pour un an, plus une année optionnelle, avec le club isérois. off... Gabriele Lovobalavu se rapproche Mais le FCG, qui pourrait se séparer d une vingtaine joueurs à l issue de la saison, doit aussi se renforcer au poste de trois-quarts centre. Parmi les priorités du recrutement, le Bayonnais Gabiriele Lovobalavu. Courtisé par plusieurs clubs de Top 14, l international fidjien (28 ans, 16 sélections) serait très proche d un accord avec le club isérois. Infos MONTPELLIER PÉLISSIÉ OUT SIX SEMAINES? Victime d une entorse acromio-claviculaire à Toulon samedi dernier, le demi de mêlée de Montpellier Jonathan Pélissié sera éloigné des terrains pendant plusieurs semaines. Son absence pourrait atteindre un mois et demi, ce qui le priverait d une potentielle convocation pour les premiers matchs du Tournoi des 6 Nations. BORDEAUX-BÈGLES TRELOAR SUR LE DÉPART «Je ne serai pas avec l UBB l année prochaine.» Le deuxième ligne de Bordeaux-Bègles Cameron Treloar a annoncé, sur Twitter ce mardi, son départ de Gironde en juin. Le deuxième ligne australien (33 ans) ne verra pas son contrat renouvelé. Après avoir évolué en Italie (Calvisano puis Prato) et à Bayonne comme joker médical, il était arrivé en janvier 2011 à l UBB. Largement utilisé sous l ère Delpoux, il jouait un peu moins depuis l arrivée de Raphaël Ibanez et Régis Sonnes. Il a quand même été titularisé à quatre reprises cette saison en Top 14. BAYONNE UNE CLAUSE LIBÉRA- TOIRE POUR O CONNOR Sous contrat jusqu en 2015 avec Bayonne, l ailier Marvin O Connor (22 ans) dispose d une clause libératoire en cas de relégation du club en Pro D2. Ancien international moins de 20 ans, il est un élément incontournable de l Aviron puisqu il compte 11 titularisations en Top 14 cette saison. CHALLENGE EUROPÉEN GRENOBLE - BAYONNE AVANCÉ Initialement prévu le dimanche 19 janvier à 15 heures, le match de la sixième journée de Challenge européen entre Grenoble et Bayonne a été avancé. Il se disputera à Lesdiguières le vendredi 17, à 19 h 30. BIARRITZ BREW CONVOQUÉ PAR LA LNR Cité à l issue de la rencontre face à Clermont en raison d un geste dangereux sur Thierry Lacrampe, l ailier de Biarritz Aled Brew comparaîtra devant la commission de discipline et des règlements de la Ligue le 8 janvier prochain. AURILLAC DEUX GRENOBLOIS RECRUTÉS Le Stade aurillacois devrait recevoir, lors de la prochaine intersaison, le renfort de deux actuels joueurs de l élite, évoluant à Grenoble. Le pilier gauche Grégory Fabro (27 ans, 1,83 m, 115 kg) et le troisième ligne Flavien Nouhaillaguet (24 ans, 1,86 m, 107 kg), non conservés par le FCG au-delà de cette saison, devraient débarquer dans le Cantal. Par ailleurs, un autre joueur non conservé, le deuxième ligne Cyril Veyret (25 ans, 1,95 m, 110 kg), pourrait lui aussi prendre la direction du Cantal la saison prochaine. LA ROCHELLE OPÉRATION POUR AUDY Victime d une fracture du radius dimanche dernier à Lyon, le demi de mêlée de La Rochelle Julien Audy est contraint de subir une intervention chirurgicale. Il sera éloigné des terrains pendant six à huit semaines. LYON UN STADE DE PLACES POUR LE TOP 14? Leader de Pro D2, le Lou voit grand. Dans l optique de sa montée probable en Top 14, le club lyonnais envisage de porter la capacité du Matmut Stadium à places, soit de plus que dans sa configuration actuelle. «On envisage de déposer un permis de construire au printemps prochain», a expliqué le président Yann Roubert dans les colonnes du journal Le Progrès. BÉZIERS UN JOKER TOUJOURS ATTENDU EN DEUXIÈME LIGNE L ASBH, qui souhaite recruter un joker médical au poste de deuxième ligne après les graves blessures de Rémy Martin et Woulter Moore, absents jusqu à la fin de la saison, attend toujours le feu vert de la DNACG. «Nous aurons, je pense, une réponse en début d année», a déclaré le président Cédric Bistué à Midi Libre. NARBONNE RUIZ OPÉRÉ L ouvreur de Narbonne, Christopher Ruiz (28 ans) touché au genou droit face à Bourgoin le 21 décembre ( e journée) va devoir subir une opération. Ruiz qui compte treize titularisations en Pro D2 cette saison souffre d une entorse du ligament latéral interne et d une rupture du ligament croisé antérieur. Son absence devrait osciller entre 6 et 8 mois. Le RCNM actuellement 5 e et en course pour disputer la phase finale étudie la possibilité de prendre un joker médical. ERC UNE RÉUNION EN JANVIER Une nouvelle réunion se tiendra en janvier au sujet de l avenir des Coupes d Europe de rugby. Graeme Mew et Stephen Drymer, les médiateurs nommés par l ERC, réuniront en début d année les représentants des fédérations concernées. La date n a pas encore été fixée mais il s agira d évoquer une nouvelle fois la position de la ligue anglaise alors que les clubs du Premiership refusent toujours d envisager un retour. ÉCOSSE KELLOCK MANQUERA LE TOURNOI Le deuxième ligne écossais Alastair Kellock (32 ans) ne pourra pas jouer le Tournoi des 6 Nations. Il s est fracturé un bras contre Cardiff en Coupe d Europe et a été opéré : son absence est estimée à quatre mois. Le joueur des Glasgow Warriors compte 56 sélections pour le XV du Chardon dont il fut même le capitaine à plusieurs reprises. C est un coup dur pour l équipe de Scott Johnson dont il est l un des cadres.

19 18 VENDREDI Horizons Grand Côté 27 DÉCEMBRE MIDI OLYMPIQUE - RUGBYRAMA.fr BIARRITZ LANTERNE ROUGE DEPUIS LA 5 e JOURNÉE, LE CLUB BASQUE, MÊME SI CELA PARAÎT MISSION IMPOSSIBLE, A DES RAISONS LÉGITIMES DE CROIRE ENCORE À SON MAINTIEN EN TOP 14. DEBOUT LES MORTS! La fin des pépins Depuis le début de la saison, l infirmerie du quintuple champion de France ne désemplit pas. Tant et si bien que le BO n a jamais pu aligner son équipe type et a dû piocher allégrement dans les rangs de son équipe espoirs. Biarritz n a pourtant pas été plus touché que d autres formations de l élite. Mais cet enchaînement de blessures a pesé plus lourd dans la balance car les Basques disposent d un effectif plus mince que leurs concurrents. Mais, depuis quelques semaines, les signaux envoyés de l infirmerie sont plutôt bons. Teddy Thomas et Romain Ruffenach ont tous les deux retrouvé l adrénaline de la compétition. Arnaud Héguy, Paul Couet-Lannes, Magnus Lund et Raphaël Lakafia devraient prochainement les suivre. De quoi permettre au BO de procéder enfin à des rotations dans le groupe et de faire souffler certains joueurs utilisés plus que raison comme notamment en première ligne le talonneur Jean-Philippe Genevois. J. F. Les fins de contrat Seize joueurs de l effectif actuel du Biarritz olympique seront en fin de contrat en juin. Parmi eux, des emblématiques : Fabien Barcella, Damien Traille et surtout Imanol Harinordoquy, tous trois finalistes de la Coupe du monde 2011 en Nouvelle-Zélande. En fin de contrat aussi, Julien Peyrelongue, vainqueur de trois Brennus avec le BO, double finaliste de la H Cup et vainqueur du Challenge européen. Parmi les derniers survivants de la finale européenne, Iain Balshaw, Takudzwa Ngwenya et Magnus Lund seront aussi en fin de contrat au terme de cette saison. Mais il n y a pas que des historiques qui s apprêtent à quitter le BO. Derniers arrivés, premiers partis? Les recrues de l été 2012 ne semblent pas devoir s éterniser sur la Côte basque : Jean-Philippe Genevois est attendu à Perpignan, Thibault Dubarry devrait s engager au Racing- Metro alors que Aled Brew et Thomas Synaeghel sont en fin de contrat. S ajoutent aussi à la liste de ceux qui sont théoriquement libres au terme de cette saison, Gomez- Kodela, Benoît Baby et Erik Lund alors que le talonneur Arnaud Héguy, courtisé par Grenoble, bénéficie d une clause libératoire. Et puis, encore une fois, le BO risque de voir partir des joueurs issus de son centre de formation. Deux internationaux moins de 20 ans sont susceptibles d être disponibles : Yann Lesgourgues et Paul Couet-Lannes. Seize joueurs susceptibles de quitter une équipe où l entraîneur des arrières Didier Faugeron sera aussi en fin de contrat : relégué en Pro D2 ou maintenu en Top 14, le club centenaire aura au moins la possibilité de faire table rase du passé pour lancer l opération reconstruction. G. L. Comme lors de la saison , les Biarrots devront puiser dans leurs ressources mentales pour améliorer leur situation sportive. Le BOPB réussira-t-il à renverser la situation comme il y a deux ans et éviter la relégation? Photos M. O. - Patrick Derewiany Par Jérôme FREDON jerome.fredon@midi-olympique.fr Samedi soir, dans les entrailles du stade Marcel- Michelin de Clermont-Ferrand, Laurent Rodriguez a été frappé d un gros coup de spleen. Anéanti par l ampleur de la défaite malgré la bonne résistance offerte par ses joueurs, le manager du BO s est laissé gagner par un pessimisme tous azimuts. «Avec ce revers, nous décrochons un peu plus. La fin semble inévitable.» Rodriguez faisait bien évidemment référence à la descente de son club fétiche en Pro D2. Requinqué depuis par un réveillon passé en famille, il a, depuis, rangé ses idées noires aux vestiaires. Avec le soutien de son entraîneur des trois-quarts Didier Faugeron, il a plongé ses joueurs dans l action pour mieux oublier ce tableau sportivement peu reluisant. La formation biarrote s est resserrée pour mieux se focaliser sur le déplacement capital à Montpellier, dimanche. Biarritz est encore loin d avoir fait ses valises pour le Pro D2. Bien que renvoyé à douze longueurs sous la ligne de flottaison, le BO peut toujours mathématiquement croire en son étoile. Certes, le maintien dans l élite sera une sacrée paire de manches. Mais s il existe une équipe qui croit aux incroyables renversements de situation, c est bien le Biarritz olympique. Lors de la saison , les Basques étaient aussi dans de sales draps. Le BO était si mal en point fin décembre (au soir de la 14 e journée, l équipe était lanterne rouge avec dix-neuf points et seulement trois succès à son compteur, N.D.L.R.) que personne ne donnait cher de sa peau. Pourtant, au prix d une phase retour effectuée à la vitesse d un TGV (7 victoires et 33 points sur 65 possibles), les Basques étaient passés du dernier au neuvième rang, réussissant l un des plus spectaculaires redressements de l histoire du Top 14. LA CHASSE À LA SINISTROSE ET AU RENONCEMENT Les Biarrots peuvent s appuyer sur cette expérience acquise il y a deux ans pour enrayer leur lente chute et sauver leur peau dans l élite. Après tout, le BO n a besoin que de réaliser un coup à l extérieur tout en remportant ses six matchs à la maison pour accomplir de nouveau cet authentique exploit. Au regard des progrès dans le jeu affichés ces dernières semaines, l espoir est permis. Hormis la touche, qui reste le vrai talon d Achille de l équipe, le BO a haussé son niveau d exigence et de performance. Depuis la correction reçue à Castres fin octobre, les Biarrots montrent beaucoup plus de liant dans leur jeu de ligne et de solidarité en défense. Dans leur périlleuse mission, les partenaires d Imanol Harinordoquy pourront aussi compter sur l expertise de Didier Faugeron, passé maître ès maintiens au fil de ses expériences réussies avec le Stade français et l Aviron bayonnais. Le BO n entend donc pas être privé de son dernier droit : celui de toujours croire à son sauvetage en Top 14. Malgré cet incroyable concours d infortunes, les entraîneurs n ont de cesse de chasser tout début de sinistrose et la moindre idée de renoncement. En ouvrant les vannes de l équipe première à plusieurs membres de son centre de formation, les entraîneurs ont permis au groupe de se régénérer et de ne pas exploser en plein vol. Les espoirs ont permis d amener une fraîcheur mentale bienvenue et indispensable au moment de s attaquer à l ascension de l aiguille du Top 14. La faim des jeunes Le Biarritz olympique sait investir. Mieux, il le fait à merveille depuis de longues années. Mais ne vous y trompez pas : il n est pas ici question d argent, mais de formation. Bien conscient de son incapacité à attirer des joueurs par son carnet de chèques, le club basque compense par l investissement auprès de ses jeunes talents. D ailleurs, Biarritz en récolte déjà les dividendes. Cette année, pas moins de quatre minots basques se sont imposés comme des titulaires en puissance. Il s agit des flankers Tanguy Molcard (23 ans) et Benoît Guyot (24 ans), du demi de mêlée Yann Lesgourgues (22 ans) et de l ailier Teddy Thomas (20 ans). Il y a un mois, Molcard et Guyot ont écœuré les Brivistes en leur administrant respectivement dix-neuf et vingt-deux plaquages. Une efficacité défensive qui fut la base de la victoire biarrote à Amédée-Domenech (14-9). Lesgourgues s est affirmé dans le rôle de premier accélérateur du jeu biarrot en poussant le monstre sacré du club, Dimitri Yachvili, à jouer à l ouverture. Quant à Thomas, il a déjà marqué neuf essais alors que sa courte carrière pro ne compte que seize apparitions. Derrière ces quatre fantastiques, d autres noms se bousculent. Comment ne pas citer le centre Charles Gimenez (25 ans), l arrière Paul Couet-Lannes (22 ans), tous deux pétris de talent? Devant, les deuxième ligne Mathias Marie (22 ans) et Addison Lockley (22 ans) ont enchaîné des prestations de qualité, et le jeune Éric Dos Santos (20 ans) a fait sa première apparition dans l enfer clermontois. Bref, Biarritz a investi. Sa politique de formation a déjà payé et elle rapportera encore. Combien de jeunes Basques suivront les pas de Raphaël Lakafia et de Wenceslas Lauret, appelés sous les couleurs du XV de France? On l ignore. Mais la relève est là. S. V. La fin d une attente Pour le BO en proie à des difficultés financières, il s agissait d un cadeau de Noël avant l heure. Mi-décembre, le conseil municipal de Biarritz a voté l aménagement d une Zac (zone d aménagement concerté) sur le site d Aguilera. Ce projet s étendant sur neuf hectares prévoit la création de commerces, de 500 logements essentiellement à caractère social, tout en maintenant l identité sportive du quartier. Une piscine olympique et l extension du stade sont également dans les tuyaux. L avenir du BO est intimement lié à la modernisation du stade. À terme, le Parc des Sports d Aguilera sera complètement fermé et sa capacité portée jusqu à places. Non prévu dans la mandature actuelle du maire Didier Borotra, ce projet suscite déjà des controverses. Pour certains élus, l édile biarrot se serait déjà entendu avec des promoteurs pour sauver le soldat BO. Pour le Biarritz olympique, ce plan est essentiel car il lui permettrait d attirer de nouveaux investisseurs et lui donner un nouvel élan sur le plan économique. J. F.