Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!

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2 Crédits photos : Plan Illustrations : René-Claude Girault Sous-verres : Serigne Mbaye Impression: La Rochette Dakar - Sénégal Traduction de l Anglais : Abri-Icare - Dakar - Sénégal Design et maquette: Copyright : Plan 2005

3 Campagne radiophonique en Afrique de l'ouest Je suis enfant mais j ai aussi mes droits! Rapport d évaluation finale Par Rosita Ericsson

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5 Table des matières TABLE DES MATIÈRES 5 REMERCIEMENTS 7 RÉSUMÉ 9 1. INTRODUCTION Les termes de référence et les objectifs de l évaluation La méthodologie LE CONTEXTE Les enfants en Afrique de l'ouest Médias et droits de l'enfant Le paysage médiatique en Afrique de l'ouest Les projets média des enfants LE PROJET RADIO Je suis enfant mais j ai aussi mes droits! Les objectifs Les résultats RÉSULTATS ET ANALYSES La structure du projet Le processus de mise en oeuvre Les sketches produits Les émissions radio produites Les clubs d écoute des enfants Les bandes dessinées Les activités scolaires/ Le guide de l enseignant Le théâtre et les films Les autres activités de promotion liées au projet Les leçons apprises L IMPACT DU PROJET L impact sur la participation des enfants L impact sur les partenaires et les parties prenantes L impact sur les auditeurs Les leçons retenues RECOMMANDATIONS La structure du projet Le processus de mise en œuvre Les sketches Les émissions radio Les clubs d écoute Les bandes dessinées Le guide de l enseignant Le théâtre et les films Les autres activités de promotion des Droits de l Enfant L évaluation La continuation du projet CONCLUSION 79 ANNEXES I Information sur Plan II Résumé des histoires de la campagne radio III La couverture médiatique du projet IV Les termes de référence pour l évaluation de la campagne radio V L évaluateur VI Les questionnaires VII Les interviews VIII Les documents IX Le Bénin X Le Burkina Faso XI La Guinée XII La Guinée-Bissau XIII Le Mali XIV Le Sénégal I I I IV VI IX IX XI XIV XV XV XVI XVI XVII XVII 5

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7 Remerciements Ce rapport est le résultat d un travail d équipe impliquant le bureau régional de Plan Afrique de l'ouest (Plan WARO) et les bureaux nationaux de Plan Bénin, Burkina Faso, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Sénégal et Togo. L auteur de ce rapport voudrait remercier tous ceux qui ont contribué à planifier et à faciliter cette évaluation. Cet effort a été coordonné par Mimi Brazeau et Aminatou Sar du bureau régional. Je suis profondément reconnaissante de leur encouragement et leur soutien. Le personnel de Plan dans les bureaux nationaux, de même que le personnel sur le terrain, m ont accueillie et ont beaucoup facilité mon travail. Je voudrais spécialement remercier les coordonnateurs des campagnes radio qui ont collecté des documents, m ont obtenu des rendez-vous chaque fois que cela était possible et m ont aidée, de plusieurs autres manières, dans la recherche sur le terrain : Isaura Haidara (Guinée-Bissau), Delali Kpeglo (Togo), Paul Fagnon (Bénin) et Maël Diop (Sénégal). Merci également à Allain Somé (Burkina Faso), Hawa Camille Camara (Guinée) et Maria Sangaré (Mali) pour avoir facilité l étude documentaire et pour avoir promptement fait face à mes besoins. Je voudrais remercier le personnel de Plan : Don McPhee, Emile Kenkou (WARO), Famari Barro, Eric Mamboue, Samuel Balde (Guinée-Bissau), Stefanie Conrad, Messan Azanlekor, Bilamekaso Tchagbélé, Anastasia Koudoh, Adjo Alaka (Togo), Saidou Dia (Sénégal), James Gibson, Muteba Mwamba et Michel Kanhonou (Bénin). Mes remerciements vont également à Cécile Hounnontin, qui m a aidée à faire le travail sur le terrain au Bénin, et à Tony Carlos Gomes Joaquim, interprète en Guinée-Bissau. Des remerciements spéciaux à Jeanne Sagna (WARO) qui m'a aidée à mettre en place la logistique, à partir de Dakar. Je suis reconnaissante envers les enfants, parents, enseignants et autres adultes. Ils ont pris le temps de participer à cette évaluation afin de partager leurs points de vue et expériences. Cette évaluation n aurait pas été possible sans l assistance et l appui de plusieurs animateurs radio et directeurs de stations radio en Guinée-Bissau, au Togo et Bénin. Ils ont aidé à trouver et à rassembler les auditeurs et ont, de plusieurs autres manières, facilité cette évaluation. Je voudrais également saisir cette opportunité pour exprimer ma gratitude envers ceux et celles qui, avec patience et chaleur, m ont aidée en s occupant du petit Fabio. 7

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9 Résumé «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» est une campagne radiophonique de sensibilisation aux droits de l'enfant, diffusée depuis 1999 sur plusieurs stations radio du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Sénégal et du Togo. La campagne radio a pour objectif l application et le respect des droits de l enfant dans la vie quotidienne des jeunes en Afrique de l'ouest. A travers 29 dramatiques et sketches, le projet aborde plusieurs thèmes relatifs aux droits de l'enfant tels que la santé, l environnement, l éducation et l égalité entre filles et garçons. Les enfants jouent un rôle actif à toutes les étapes de la mise en œuvre du projet. La campagne radio a été initiée et coordonnée par le Bureau Régional de Plan en Afrique de l'ouest (Plan WARO). Elle est produite et mise en œuvre par les bureaux nationaux participants, en collaboration avec les stations radiophoniques nationales et locales, les autorités et ONG partenaires. Les émissions ont été produites et diffusées dans plus de 20 langues différentes. Les objectifs du projet sont d informer la population sur les droits de l enfant ; de contribuer à augmenter la prise de conscience et la compréhension des droits de l'enfant chez les enfants et les adultes ; de soutenir les programmes de développement de Plan et de mieux faire connaître l organisation et ses actions. Cette évaluation régionale et finale du projet a été faite à travers une combinaison de recherche sur le terrain et d études documentaires de septembre à novembre A ce stade, la plupart des pays ont déjà mis en œuvre avec succès les deux phases du projet radio. Seule la Guinée-Bissau continuait à diffuser la phase II, tandis que le Burkina Faso poursuivait ses diffusions supplémentaires dans d autres langues locales. Le projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» est devenu avec le temps beaucoup plus qu une campagne radiophonique. Représentations théâtrales, bandes dessinées et même activités scolaires sont devenues partie intégrante du projet et cela pourrait continuer pendant de nombreuses années. Le projet a largement dépassé son cadre de départ et a donné des résultats hautement supérieurs à ceux qui étaient prévus. Des centaines d enfants ont été impliqués dans la production et la diffusion des émissions. Plusieurs milliers d entre eux ont pris part aux jeux-concours qui en découlaient ainsi qu aux enregistrements publics. Animateurs, journalistes et techniciens de plus de 90 stations radio ont été formés pour participer au projet. «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» a remporté plusieurs récompenses internationales. Et l évaluation montre que les partenaires et les auditeurs ont été très satisfaits de la qualité des émissions. La participation des stations radio au projet a permis le lancement ou l augmentation du nombre d émissions enfantines. La formation et le partenariat avec Plan ont renforcé la capacité de ces stations radio à améliorer leurs programmes destinés aux jeunes. Cette évaluation, de même que les évaluations précédentes, montre que les histoires sont bien adaptées et appréciées des enfants comme des adultes. Les dramatiques et sketches, ainsi que les représentations théâtrales, ont prouvé leur efficacité et se sont avérés de bons moyens de sensibilisation sur les droits de l'enfant dans les différents pays où s est déroulé le projet. Le facteur identification est présent et les enfants peuvent établir un lien direct entre les histoires et leur propre vie. Les messages véhiculés leur donnent le courage de rechercher le soutien des adultes et de chercher les solutions à leurs problèmes. Ils acquièrent des connaissances qu ils transmettent aux autres enfants, amis et familles en discutant de ce qu ils ont entendu à la radio. Ecouter les autres jeunes parler à la radio encourage et motive les enfants à participer eux aussi ou à faire entendre leur voix par d autres moyens. L évaluation montre que l impact du projet est particulièrement fort quand il est directement mis en œuvre dans les communautés et qu il implique directement les jeunes à travers le système de stations radio mobiles, les clubs d écoute ou en tant que partie intégrante du travail de Plan. La campagne radio a été un outil de travail important pour le personnel de Plan présent sur le terrain. Elle renforce les autres activités de sensibilisation dans les communautés. Cependant, l intégration de la 9

10 campagne radio aux divers secteurs de travail de Plan tel que l Habitat, l Education ou la Santé reste un défi important et un potentiel qui n a pas encore été assez exploré et exploité. Les enfants ayant pris part à la réalisation et à la diffusion des programmes radio ont acquis un certain nombre de connaissances nouvelles. L occasion leur est souvent donnée de jouer de nouveaux rôles et d assumer des responsabilités dans leurs communautés. Plan démontre, à travers ce projet, que les enfants sont capables d animer des émissions radio, de donner des conseils sur des sujets relatifs à la santé ou de créer leurs propres associations. Les parents et les autres adultes sont progressivement en train de changer leurs comportements et de considérer les enfants comme des acteurs dans leurs communautés. La campagne radio a contribué à briser certains tabous autour de l excision et à amener à une prise de conscience concernant la scolarisation des filles, la discrimination envers les enfants souffrant de handicap et la maltraitance. Il existe une demande forte de la part des enfants et des adultes pour continuer les diffusions et pour répéter les messages de la campagne radio. Ce projet a atteint ses objectifs et devrait être vu comme une expérience encourageante dans le processus de développement de nouvelles initiatives média de la part de Plan ou de toute autre organisation. Liste des Abréviations CD...Directeur National ADC...Agent de Développement Communautaire CO...Bureau National CDE...Convention sur les Droits de l'enfant ONG...Organisation Non Gouvernementale PSM...Program Support Manager (Coordonnateur des Programmes) PU...Unité de Programme de Plan (Bureau de terrain) PUM...Directeur d'unité de Programme DDE...Droits de l'enfant FNUAP...Fonds des Nation Unies pour la Population UNICEF...Fonds des Nations Unies pour l'enfance WARO...Bureau Régional pour l'afrique de l'ouest 10

11 1. Introduction «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» est une campagne de sensibilisation aux droits de l'enfant, initiée, réalisée par Plan et diffusée sur les stations radio dans sept pays d Afrique de l'ouest. A travers 29 petits sketches adaptés à la radio, la campagne fait la promotion des droits de l'enfant : notamment le droit d être scolarisé, de grandir dans de bonnes conditions sanitaires, d avoir accès à l eau potable. Les messages sont conçus pour attirer les enfants et leurs parents en étant à la fois amusants et éducatifs. Ils définissent les rôles et les responsabilités dans la défense des droits de l'enfant et donnent des conseils concrets sur les sujets relatifs aux enfants. Le Burkina Faso a été le premier pays à lancer la campagne radio en Depuis ce temps, les bureaux nationaux de Plan au Togo, au Sénégal, au Mali, en Guinée, en Guinée-Bissau et au Bénin ont produit les émissions relatives à la campagne dans plus de 20 langues différentes et avec la participation active de centaines de jeunes. 1.1 Les termes de référence et les objectifs de l évaluation Le projet de campagne radio «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» a été encadré et évalué dans chacun des pays participants. Cette évaluation finale vise à vérifier si le projet a atteint ses objectifs généraux sur le plan régional. Le deuxième but de l évaluation est d identifier les forces et les faiblesses de la structure du projet et de sa mise en œuvre. Elle permettra de tirer les leçons de cette expérience et d'améliorer le montage de futurs projets média en Afrique de l'ouest. L évaluation se penchera spécialement sur les aspects suivants, définis dans les termes de référence : La structure du projet Le processus de mise en œuvre : toutes les étapes de la production La qualité et le contenu des émissions La diffusion Les partenariats L impact du projet La nature et l étendu de la participation des enfants L équité La pertinence La compétence et l efficacité La viabilité Le monitoring et l évaluation Les leçons apprises, les meilleures pratiques et les recommandations Cette évaluation est avant tout destinée aux bureaux nationaux de Plan en Afrique de l'ouest qui vont s en servir pour améliorer la mise en œuvre de projets média à venir. Les résultats, leçons apprises et meilleures pratiques seront partagés avec : Les stations radio partenaires, les gouvernements et les autres parties prenantes de la région ; Les bureaux nationaux de Plan et les bureaux régionaux du monde entier ayant un intérêt pour les projets média, les bureaux chargés de la mise en œuvre de projets média destinés à réaliser des programmes de meilleure qualité impliquant les enfants et promouvant les droits de l'enfant ; Les organisations locales, nationales, internationales mettant en œuvre les projets média pour et avec des enfants. Ou celles qui sont impliquées, de prés ou de loin, dans la promotion des droits de l'enfant, notamment à travers la participation d'enfants dans les programmes média Les étudiants et les chercheurs dans les domaines de la communication et du développement, du journalisme etc. DFID 1 et autres donateurs. 1.2 La méthodologie Cette évaluation couvre les campagnes radio au Burkina Faso, Togo, Sénégal, Mali, Guinée, Bénin et Guinée-Bissau. Son ambition est de fournir un aperçu de la campagne et d attirer l attention sur les forces et les faiblesses dans la structure du projet et de sa mise en œuvre. 1 DFID : UK Department For International Development (Département Britannique pour le Développement international). 11

12 12 La première partie du rapport présente un compte rendu des performances globales du projet, y compris l efficacité et la compétence de la structure du projet et de son processus de mise en œuvre. La deuxième partie est une estimation de son impact en terme de qualité. Les résultats généraux sont illustrés avec des exemples très parlants tirés des différents pays. En gros, cette évaluation finale repose sur des méthodes qualitatives telles les interviews avec des personnes-clés, des focus-groups, des visites et des observations sur le terrain. Chaque section est basée sur de la recherche de première main, entreprise de septembre à novembre Ces résultats sont comparés et complétés avec les résultats des recherches antérieures, entreprises lors des évaluations à mi-parcours dans les différents pays et d autres documents disponibles. Les différents formats et méthodes utilisés dans les évaluations à mi-parcours constituent une source riche et variée dont on peut se servir pour l évaluation finale. Toutes les nouvelles découvertes ont été comparées à celles des recherches antérieures (évaluations à miparcours, rapports, etc.). Ce recours à plusieurs sources d information et différentes méthodes permet de vérifier l information et devrait augmenter la fiabilité des résultats. L évaluation a été réalisée par une consultante extérieure à Plan avec l assistance pratique des coordinateurs dans les différents pays ainsi que du bureau régional Les critères d évaluation La compétence Quel a été le rendement par rapport aux données? Le projet aurait-il pu être mieux mis en œuvre, avec plus de célérité et à moindre coût? Ce sont là les questions habituelles qu'on se pose pour mesurer la compétence. Cependant, dans un projet de développement comme celui-ci, la compétence doit être opposée à d autres valeurs, telles la participation des autres parties prenantes ou l utilisation de méthodes appropriées aux enfants. Notre analyse tiendra compte de ces éléments L efficacité A quel point les objectifs du projet ont-il été atteints? Y a-t-il eu une amélioration dans la prise de conscience et la compréhension des droits de l'enfant? Le projet a-t-il été un vecteur pour les programmes généraux de Plan? Le projet a-t-il encouragé et renforcé les capacités des stations radio partenaires à produire et diffuser plus de programmes de qualité sur les droits de l'enfant? Ces radios impliquent-elles les enfants dans le processus? L impact Quels ont été les effets positifs et négatifs du projet? Un certain nombre d indicateurs principalement quantitatifs ont été développés au début de la mise en œuvre du projet. Pour mesurer l'impact du projet de la campagne radio, nous avons d'abord voulu nous servir des indicateurs nationaux qui prenaient en compte le fait d avoir fini ou non l école primaire, l accès aux services de santé et le taux de mortalité infantile. Pour cela, il aurait été nécessaire de faire, à long terme, un suivi quantitatif de données fiables. C'est pourquoi ces indicateurs ont été révisés et adaptés aux méthodes qualitatives, tout en tenant compte de la perception et des jugements de la population. Un accent particulier a été mis sur la participation des enfants. Se référer au chapitre 5 pour plus d informations La pertinence Il s agit principalement ici de la justification du projet et des conditions qui pourraient avoir changé depuis que le projet a été conçu La viabilité A quel point organisations partenaires, enfants, parents et leurs communautés se sont-ils suffisamment intéressés au projet de campagne radio pour plus tard être capable de développer le travail entamé? La recherche sur le terrain Les premières recherches en vue de faire cette évaluation ont été menées pendant cinq semaines en septembre et octobre 2004 dans quatre des sept pays où s est déroulé le projet : Sénégal, Guinée-Bissau, Togo et Bénin. Ces quatre pays ont été choisis, entre autres, parce qu ils constituaient chacun un modèle de mise en œuvre différent. D autres raisons ont toutefois motivé ce choix. Par exemple, le Bénin et la Guinée- Bissau n ont pas fait d évaluations à mi-parcours et au moment de la recherche sur le terrain, la Guinée-Bissau continuait à diffuser la campagne. Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée ont tous mené des évaluations intensives à mi-parcours. Nous avons estimé que ces données, complétées avec des informations mises à jour sur la phase II fournies par les partenaires radio et le personnel de Plan, seraient

13 largement suffisantes pour l évaluation finale. Aussi, le consultant choisi pour faire l évaluation avait déjà, au cours de missions antérieures pour Plan relatives au projet de campagne radio, visité le Burkina Faso et la Guinée. Les informations recueillies alors ont été révisées et utilisées pour cette évaluation Les sites choisis pour les enquêtes Les sites à visiter étaient habituellement choisis sur la base des emplacements des stations radio partenaires et des Unités de Programme de Plan. Sénégal Dakar et sa banlieue Guinée-Bissau Bissau Djalicunda (avec une visite d étude de cas au village de Britam) Bafata et Gabu Sao Domingos Togo : Lomé et Atakpame Anie et Soutouboua Sokodé et Blitta Aného Bénin : Cotonou et Porto-Novo (Djrègbé) Possotomè Lalo (Davihoue) Bohicon (Gbozoun) et Allada Les focus-groups et les interviews En ce qui concerne les focus-groups et les interviews, les participants et les auditeurs ont partagé leurs observations et la manière dont ils ont compris les problèmes posés par la campagne et leurs propres expériences. Ainsi, les personnes directement impliquées dans le projet ont pu aider à évaluer l impact de la campagne sur les plans individuel et communautaire. Les focus-groups avaient pour but d évaluer l appréciation, la capacité de se rappeler le message, la sensibilisation sur les droits de l'enfant, les attitudes, le renforcement des capacités, le changement de comportement et la mobilisation. 175 enfants ont pris part aux focus-groups et ont été interviewés en petits groupes : Les enfants ayant pris part à la production des sketches Les enfants ayant pris part à la diffusion des émissions Les enfants faisant partie des clubs d écoute et des troupes théâtrales Les enfants auditeurs (identifiés dans les écoles ou par les stations radio partenaires) La plupart des enfants ont entre 8 et 16 ans et vivent dans des zones rurales, semi rurales et urbaines de la Guinée-Bissau, du Togo, et du Bénin. Plus de 140 interviews ont été menées avec des personnes-clés adultes : Le personnel de Plan sur un plan régional et national de même que le personnel de terrain Les acteurs professionnels Les directeurs de radio et animateurs provenant de 21 stations radio Les personnes ressources dans les communautés (enseignants, volontaires, leaders religieux et personnel d ONG) Les parents Les partenaires et les autorités locales Des questionnaires semi structurés ont été conçus pour les focus-groups et les interviews (voir Annexe) L étude documentaire et la révision des éléments visuels La campagne a été soigneusement documentée, encadrée et un compte rendu a été produit dans chaque pays. Cette documentation a été une source d informations riche et indispensable pour la recherche (se référer à l annexe pour la liste complète des documents). Par données de base, nous entendons les données collectées spécialement pour la réalisation de cette évaluation. Par données secondaires, nous entendons les données collectées auparavant. A des fins autres que celles de la présente évaluation, elles ont été enregistrées soit par nous-même, soit par d autres personnes. Voici les principales catégories de données secondaires : Rapports et évaluations : Les études de base Les rapports trimestriels et annuels aux donateurs Les rapports trimestriels et annuels de stations radio Les rapports de production Les rapports de missions sur le terrain Les évaluations à mi-parcours L étude sur la participation des enfants au projet Les réalisations matérielles du projet : Les enregistrements audio des sketches Les enregistrements des émissions radio (cassettes) Le scénario des sketches Le guide de l enseignant 13

14 Le guide de l animateur radio Les bandes dessinées Le dossier de presse Les contraintes et défis Pendant toute la durée de la recherche sur le terrain, le temps a été la contrainte principale. Il n était pas possible d organiser les interviews et les focus-groups à l avance. Mettre la main sur les enfants participants était parfois très compliqué. Le fait que la diffusion de la campagne soit finie depuis mai 2004 au Bénin et depuis plus d un an au Togo peut avoir affecté la capacité des auditeurs à se rappeler la campagne. En Guinée-Bissau, un interprète externe (Anglais Créole/Portugais/autre) nous a aidés pendant la recherche sur le terrain. Cet interprète n était pas familier avec le projet, il y a eu des incompréhensions durant les interviews et les focus-groups. Dans d autres pays, la plupart des interviews se sont directement réalisées en français par l évaluateur. Cependant, tout le monde ne s exprime pas aisément en français dans les zones rurales, surtout les enfants et les femmes. Dans ces cas-là, un animateur radio ou un employé de Plan servait d interprète. Etant trop impliqués dans le projet, d'autres difficultés sont apparues. La recherche au Sénégal a été problématique pour plusieurs raisons, dont l une a été le changement du coordinateur de projet, et les visites sur le terrain n ont pas pu se dérouler comme prévu. 14

15 2. Le contexte En novembre 1989, l Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Convention sur les Droits de l Enfant (CDE). La convention est devenue en très peu de temps la convention sur les droits de l homme la plus ratifiée 2. En matière de droits de l homme, elle stipule clairement le minimum que les enfants, où qu ils soient sur cette terre et sans discrimination aucune doivent avoir par rapport à la survie, au développement, à la protection, à l abus et à l exploitation, ainsi qu à leur participation aux activités dans le cadre familial, culturel et social. La CDE a été complétée par deux protocoles optionnels sur le trafic des enfants, la prostitution et la pornographie des enfants et sur l implication des enfants dans les conflits armés. Les autres documents importants sur les droits de l'enfant sont la convention 182 de l OIT contre les pires formes du travail des enfants et la Charte Africaine sur les Droits et le Bienêtre de l Enfant. Tous les pays de l Afrique de l'ouest ont ratifié la Convention sur les Droits de l Enfant. Le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Sénégal, et le Togo ont également signé la Charte Africaine. 2.1 Les enfants en Afrique de l'ouest 3 L Afrique de l'ouest est riche en diversités culturelles et physiques. Les 17 nations de la région couvrent une superficie de 6,5 millions de kilomètres carrés, du désert du Sahara au Mali, aux montagnes de la Guinée, en passant par les forêts tropicales humides du Cameroun et la savane au Burkina Faso. Avec une population d à peu près 240 millions d habitants, elle est l une des régions les plus complexes sur le plan linguistique dans le monde. Bien que des pays comme le Sénégal et le Mali soient constitués d une majorité de musulmans, l Islam, le Christianisme et les croyances indigènes sont représentés dans tous ces pays. En Afrique de l'ouest se trouve également certains des pays les plus pauvres de la planète. La Guinée-Bissau, le Mali et le Burkina Faso sont parmi les six pays avec le taux de développement humain le plus faible d après les critères du PNUD en matière d espérance de vie, du taux d analphabétisme au sein de la population adulte, etc. Le Comité des Nations Unies sur les droits de l'enfant, qui est chargé de la mise en application de la CDE, est sans cesse préoccupé par la situation des enfants en Afrique de l'ouest (voir l annexe pour plus d informations spécifiques sur les pays). Les conflits armés, le manque de ressources, la dette et l instabilité politique sont parmi les nombreux facteurs entravant la mise en application de la Convention. Et ont des répercussions négatives sur le bien-être des enfants dans la région. Le taux de mortalité infantile et des enfants de moins de cinq ans indicateurs décisifs de la santé et du bienêtre des enfants d'un pays est généralement élevé. Il est dû à des maladies infantiles précoces, des maladies contagieuses, la diarrhée et la malnutrition. Les services de santé, en particulier dans les zones rurales, manquent souvent de ressources à la fois humaines et financières. Et l accès à l eau potable est limité. Les filles sont beaucoup plus vulnérables que les garçons et souvent exposées à des problèmes liés par exemple au mariage forcé et précoce (l âge légal pour le mariage est de 14 ans dans la plupart des pays ouest africains) et l excision. Cette pratique est répandue à travers la région. Plus de 90 pour cent des filles ont subi l excision dans certains pays. L éducation est un défi majeur dans la région dont les taux d alphabétisation sont bas. Les enseignants manquent souvent de formation et les écoles ont désespérément besoin de livres et de matériel. Les taux d abandon sont très élevés et peu d enfants atteignent le secondaire. Les filles ont moins de chance que les garçons d être envoyées à l école. Le travail des enfants est très répandu, surtout dans les domaines de l agriculture et du secteur informel. En Guinée-Bissau et au Togo plus de la moitié de la totalité des enfants âgés entre 5 et 14 ans travaillent 4. Selon l UNICEF, quelques enfants mineurs 2 Tous les pays, à l'exception des USA et de la Somalie, l'ont signée et ratifiée 3 Des informations sur les différents pays tirées de et du rapport de l UNICEF sur l Etat des Enfants du Monde (2004) 4 Rapport de l UNICEF sur l Etat des Enfants du Monde (2004) 15

16 sont impliqués dans le commerce illégal qui couvre l Afrique de l'ouest et du Centre. Le Bénin est un cas notoire et les organisations luttant pour le bien-être de l enfant croient que des milliers d enfants béninois ont été achetés à leur famille vivant dans la misère ou arrachés de force pour travailler dans des conditions pas très différentes de celles de l esclavage au Nigeria 5 voisin. Plusieurs des pays de l Afrique de l'ouest ont subi des guerres et des conflits armés aux effets dévastateurs sur les jeunes. Les conflits au Libéria, Sierra Leone et en Côte d'ivoire ont des conséquences sur toute la région et affectent souvent directement les jeunes dans les pays voisins. Bien que limitée dans ses capacités à les protéger et à subvenir à leurs besoins, la Guinée a ouvert ses frontières à un grand nombre d enfants réfugiés et non accompagnés. Des enfants guinéens ont également été recrutés pour participer à des conflits dans les pays voisins. Certains pays se sont efforcés de mettre en œuvre le droit des enfants à la participation avec des institutions telles que La Quinzaine des Enfants en Guinée-Bissau. Les enfants y sont invités à exprimer leurs opinions sur des sujets relatifs aux droits de l'enfant. La plupart des pays ont déjà mis sur pied le parlement des enfants. Mais beaucoup de chemin reste à parcourir avant que les enfants n aient une quelconque influence sur les sujets qui les affectent. Plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'enfant sont présentes en Afrique de l'ouest l UNICEF, Save the Children et Plan, de même qu un grand nombre d ONG locales et nationales. La promotion des droits de l'enfant se limite souvent à la théorie et prend la forme de rapports envoyés au Comité chargé des droits de l'enfant, des conseils juridiques aux ministères, etc. Il y a très peu de projets destinés à vulgariser et sensibiliser la population dans son ensemble. 2.2 Médias et droits de l'enfant En ratifiant la Convention sur les Droits de l Enfant, toutes les nations du monde ont reconnu l importance capitale des médias dans la promotion des droits de l'enfant. L article 17 de la CDE déclare qu il est de la responsabilité des Etats de veiller à ce que les enfants aient accès à l information provenant de sources diverses tant nationales qu internationales. Ceci signifie pour les médias, un devoir de fournir des informations présentant un «intérêt culturel et social pour l enfant». L article 12 de la CDE reconnaît le droit des enfants à exprimer librement leurs points de vue sur tous les sujets les affectant et à voir ces opinions prises en considération. L article 13 affirme le droit de l enfant à la liberté d expression, y compris la liberté de rechercher, de recevoir et de partager l information et des idées de toutes sortes. En plus de la CDE, plusieurs documents régionaux et internationaux mettent l accent sur l importance des médias pour les enfants et la nécessité pour eux d avoir leur mot à dire dans la production des programmes qui leur sont destinés. La Charte Africaine des émissions pour enfants stipule par exemple que les «enfants devraient avoir des programmes de première qualité spécialement conçus pour eux et qui ne les exploitent pas à travers tout le processus de production». Les médias sont au centre du développement des enfants et de leur éducation, de leurs comportements et identités. L information traitant de leurs droits, à travers les médias ou par d autres moyens, est supposée renforcer les capacités des enfants et, à long terme, prévenir les abus et l exploitation. L expérience a montré que la participation aux productions média donne aux enfants de meilleures aptitudes de communication et les aide à développer leur capacité à s exprimer, à discuter et analyser 6. Pourtant les recherches montrent que les enfants et les droits de l'enfant ne sont en général pas assez représentés dans les médias 7. Les enfants ont peu de chance de raconter leur propre histoire ou de donner leurs points de vue dans la presse écrite, parlée ou télévisée Informations IRIN 6 Voir le rapport d évaluation de Radio Gune Yi par exemple 7 Les enfants : victimes des informations? Projet sud-africain. Tiré de la parution n 1 de l ICCVOS 2003.

17 2.3 Le paysage médiatique en Afrique de l'ouest Le paysage médiatique est très varié en Afrique de l'ouest. En Guinée, tous les organes de presse, y compris le seul quotidien du pays, sont aux mains de l Etat. Tandis qu au Bénin, il y a plus de 50 journaux et périodiques, une chaîne de télévision étatique, une poignée de chaînes de télévision commerciales et plus de 30 stations radio étatiques, commerciales et locales 8. Le choix de la radio comme vecteur de diffusion de la campagne de sensibilisation semble être évident. La presse écrite et télévisée a en général peu d impact dans les zones rurales en Afrique de l'ouest où le revenu par habitant est faible, l analphabétisme très répandu et la fourniture en électricité pas fiable. La radio est connue pour être un moyen de communication puissant pour propager des informations d ordre sanitaire et d autres messages sociaux, dans des conditions difficiles. La radio atteint même ceux qui ne savent ni lire ni écrire, elle est bon marché et peut atteindre les zones les plus reculées. Toutes les études menées dans le cadre de la campagne radio confirment que le choix de la radio est approprié et que c'est un moyen de communication populaire. En Guinée-Bissau, par exemple, 81 % des personnes interviewées ont cité la radio comme étant leur principale source d information. La télévision arrive deuxième avec 9 %. L évaluation du projet Radio Gune Yi, en 1999 au Sénégal, a montré que 92,5 % des adultes et 82 % des enfants écoutent la radio. Les femmes ont en général moins accès à la radio que les hommes, ayant moins de chance qu'eux de posséder un poste radio, moins de temps pour l'écouter et moins de pouvoir à choisir les émissions qu elles souhaitent écouter Les projets média des enfants Bien que les enfants âgés de moins de 18 ans constituent 60 % de la population en Afrique de l'ouest, un rapport de 1995 a montré que moins de 15 % des programmes de radio et de télévision leur étaient destinés 10. Ces programmes sont en général de mauvaise qualité et sans aucun objectif précis. Ce n était pas possible d avoir des données plus récentes sur les comportements des jeunes par rapport aux médias et l accès des jeunes aux médias dans la région. Tout porte à croire que bien qu insignifiante jusque là, il y a eu amélioration dans la programmation média destinée aux jeunes. En Guinée-Bissau, en Guinée, au Togo et au Bénin, presque toutes les stations radio interviewées ont des programmes réguliers destinés aux jeunes, auxquels les enfants peuvent participer d une manière ou d une autre. La plupart de ces programmes sont à caractère pédagogique ou traitant directement des enfants et de leur éducation. Il semble qu il y ait encore très peu de programmes éducatifs et de divertissement pour et avec les jeunes. Les programmes de télévision pour enfants existent bel et bien, mais sont rarement originaux et produits localement. Quelques exemples de projets média pour les enfants : Radio Gune Yi, une émission de radio hebdomadaire pour et par les enfants, est en cours depuis L émission est enregistrée dans les villages à travers le pays et traite de tous les problèmes affectant les enfants. Les enfants reçoivent une formation sur les techniques de radio et sont les acteurs principaux à travers toute la chaîne de production et de diffusion. Radio Gune Yi est un projet de Plan Sénégal. Un centre multimédia a été créé à Cotonou par le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) en collaboration avec le gouvernement Béninois. Ce centre fournit aux jeunes une formation aux techniques de la production média, combinée avec un programme de sensibilisation sur les problèmes de santé des adolescents. Ce centre dispose également de sa propre chaîne de télévision et d une station radio FM proposant des programmes pour et par les jeunes. Au Bénin, le gouvernement travaille en coopération avec les médias locaux pour encourager la diffusion de programmes portant sur les droits de l'enfant et la Convention dans les langues locales dans plusieurs régions du pays. Du matériel adapté aux enfants tel que le magazine pour enfants «Les aventures de Sika» a été utilisé dans la promotion de la Convention et de ses principes. Au Bénin, Radio Tokpa cède ses studios aux jeunes âgés de 13 à 18 ans tous les derniers dimanches du mois pour produire leurs propres émissions. Ce programme comprend des discussions, des jeuxconcours, des reportages et interviews sur différents sujets concernant les jeunes. Les jeunes animateurs radio ont été formés aux techniques de la radio. Au Mali, le FNUAP a mis en place un «Projet de Promotion des Jeunes, du Sport et de la Santé» qui fait partie d une vaste stratégie d information des jeunes sur la santé reproductive des adolescents et le VIH/SIDA en collaboration avec plusieurs stations de 8 Des informations sur le paysage médiatique (source BBC) 9 Ceci a été confirmé par Sibanda Jennifer (2001), dans un rapport de conférence de la FAO, Improving Access to Rural Radio by Hard-to-Reach Women Audiences 10 Centre Canadien d'etude de Coopération Internationale (CECI) Recherche sur les enfants et les médias de masse Ouagadougou : CIERRO-CECI 17

18 radio privées et communautaires à Bamako, Sikasso et Kayes. L ONG portugaise INDE soutient une émission radio en Guinée-Bissau animée par les enfants provenant du parlement des enfants. Ils font leurs propres reportages et interviews. Il existe également en Guinée-Bissau un Réseau de Journalistes Amis des Enfants (REJACA) qui fait la promotion des sujets relatifs aux enfants dans les médias. En Guinée, le réseau de radios rurales diffuse régulièrement un programme dénommé «Le monde des enfants» où les enfants sont parfois invités à participer. Génie en herbe est une émission avec des enfants possédant des talents spéciaux. La station de radio nationale diffuse «Bonjour les enfants» et «Club des jeunes». Au Burkina Faso, l UNICEF a soutenu des émissions radio au cours desquelles les enfants peuvent exprimer leurs points de vue par des «questions-réponses». 18

19 3. Le projet radio «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» informe les enfants et leurs parents sur les devoirs, les rôles et les responsabilités tels que définis par la Convention sur les Droits de l Enfant. Cette section décrit brièvement le projet et ses objectifs et donne un compte rendu des résultats depuis Je suis enfant mais j ai aussi mes droits! Plan travaille depuis 1995 sur les projets radio en Afrique de l'ouest avec le lancement de Radio Gune Yi au Sénégal qui était alors la première (et la seule) émission de radio animée par les jeunes et pour les jeunes. «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» a été lancée en Cette campagne radio a été élaborée en partie en se basant sur les expériences tirées de l évaluation de Radio Gune Yi, où les enfants ont désigné «les sketches», «les jeux-concours» et «l éducation» comme leurs sujets favoris dans l émission. La campagne radio consiste en une série de 29 sketches et dramatiques de cinq minutes sur des sujets relatifs aux droits de l'enfant tels que la santé, un environnement propre, l éducation et l égalité entre filles et garçons. «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» met l accent sur l application des droits des enfants au sein même de leurs familles et sur la recherche de solutions pratiques aux problèmes auxquels ils sont confrontés. Sept pays ont mis la campagne en œuvre jusqu ici : le Burkina Faso, le Togo, le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Guinée-Bissau, et le Bénin. Chaque pays a adapté les sketches à sa culture et procédé à leur traduction dans les langues locales. Les acteurs professionnels travaillent ensemble avec les enfants à la préparation et à l enregistrement des sketches, qui sont édités et complétés avec de la musique et des effets sonores. Les sketches sont diffusés sur les stations radio privées, publiques et/ou communautaires. Ces stations radio partenaires organisent des jeux-concours, des débats, des émissions publiques et bien d autres activités liées à la campagne. Les enfants écrivent eux-mêmes des lettres, participent aux discussions en studio ou jouent le rôle de reporters. «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» exploite le concept de «edutainment» (education and entertainment - éducation et divertissement). Les sketches sont riches en musique et effets sonores. Des personnages animaliers ont été utilisés au cours de la première phase du projet (les 19 premiers sketches) pour communiquer avec les enfants et défendre leurs droits. L idée était de créer une atmosphère confortable pour traiter de sujets sensibles tels que le VIH/SIDA, l excision ou les abus. Les dix sketches de la deuxième phase sont écrits comme des dialogues entre les adultes et les enfants. Une série de matériaux de soutien et d activités parallèles accompagnent l émission radio : théâtre, films, dessins animés, fournitures et gadgets scolaires. Le projet associe les gouvernements respectifs, les médias partenaires, d autres organisations de défense des enfants, les écoles, les groupes communautaires, etc. La formation et la mobilisation en vue de renforcer les capacités des acteurs locaux sont un composant important du projet. En impliquant les enfants à tous les stades de la mise en oeuvre du projet, Plan veut démontrer que les enfants sont capables d analyser les problèmes et de trouver des solutions. Les enfants deviennent par là des acteurs pour la défense de leurs propres droits. 3.2 Les objectifs L objectif global du projet est que les enfants et les adultes mènent des actions qui garantiront le respect et la mise en application de la Convention sur les Droits de l Enfant dans la vie quotidienne. Les objectifs spécifiques du programme sont : contribuer à augmenter la prise de conscience et la compréhension des droits de l'enfant en priorité par les enfants âgés de 8 à 15 ans, dans les milieux ruraux et urbains, et par les parents. soutenir les campagnes de sensibilisation de Plan dans le cadre de programmes spécialisés tels que l éducation, la santé, l habitat et les projets sur la participation. contribuer à une meilleure connaissance de Plan par le grand public. Ces objectifs ont été définis en 1998 et ne reflètent plus toutes les facettes du projet aujourd'hui. Des objectifs tels que «encourager la participation des enfants» et «renforcer les capacités des stations 19

20 20 radio partenaires» ont été définis par les pays concernés. Pour le nouveau projet radio Kids Waves (Les Ondes des Enfants), les objectifs ont été redéfinis pour mieux correspondre à la réalité et dans la pratique, ces objectifs ont déjà été utilisés pour le projet de campagne radio. Bien que l objectif global reste inchangé, les objectifs spécifiques ont été développés et comprennent la promotion de la participation des enfants, le renforcement des capacités et la création de nouveaux partenariats et alliances parmi les parties prenantes. 3.3 Les résultats On attend cinq résultats du projet tels qu identifiés dans le cadre de travail initial. Voici un aperçu global des résultats palpables à ce jour : 1. Production de programmes radio conformes à la culture de chacun des pays où se déroule le projet et distribution de matériel didactique pour véhiculer les messages du programme. 29 sketches rédigés et traduits dans 21 langues locales différentes 280 enfants participants aux productions de la première phase 250 enfants participants aux productions de la seconde phase La production de bandes dessinées au Burkina Faso (10 000), en Guinée (10 000), au Bénin (8 000), au Togo et au Mali (5 000) La production d un guide de l enseignant au Burkina Faso. 250 enseignants venant de 50 écoles du Burkina Faso ont participé au projet scolaire élèves du primaire ont été visés. Des cassettes audio et des CD ont été produits dans tous les pays. 2. Renforcement de la communication locale, nationale et régionale et du partage d information parmi les différentes parties prenantes impliquées dans la promotion des droits de l'enfant. Organisation de plusieurs rencontres régionales Collaboration avec les ministères et les autorités locales dans les sept pays Participation de l équipe média du bureau régional et collègues de divers pays à des conférences et forums internationaux Rencontres régulières avec les parties prenantes et les stations radio partenaires Quelques 200 clubs d écoute ont été mis sur pied. 3. Conception d outils de monitoring et d évaluation de l impact du projet et d outils permettant de faire des comparaisons d un pays à l autre. Les études de base (tous les pays) Des évaluations à mi-parcours (Burkina Faso, Mali, Guinée, Togo, Sénégal) Les rapports de projet (trimestriels et annuels) Les rapports aux donateurs (annuels) Les rapports des stations radio partenaires (trimestriels et annuels) Les rapports de production Les rapports de missions sur le terrain 4. Diffusion des sketches radio à travers les chaînes de radio locales et nationales; la distribution de cassettes à des organisations et groupes faisant la promotion des droits de l'enfant dans chacun des pays. Les émissions radio sur 91 stations radio Des jeux-concours hebdomadaires et trimestriels par toutes les stations radio partenaires La distribution des cassettes aux écoles et groupes communautaires 5. Capacité renforcée des parties prenantes dans la production des programmes radio répondant aux besoins des enfants. 15 ateliers de formation d animateurs radio dans les sept pays Des guides pour animateurs radio adaptés à chaque pays Les techniciens radio ont reçu une formation sur le matériel numérique Les techniciens de studio ont été formés au cours des productions 13 écrivains ont reçu une formation sur le théâtre à la radio Quelques 700 enfants ont participé à la diffusion de l émission 28 enfants du Mouvement Africain des Enfants et Jeunes Travailleurs ont assisté à un atelier radio en décembre Un guide de la production radio a été produit en collaboration avec Enda Tiers- Monde. Les résultats ont largement dépassé les prévisions faites au stade de proposition du projet. Plus de pays ont participé et de nouvelles idées ont émergé en cours de route. La seule remarque à faire à ce stade est que les outils de monitoring et d évaluation ne permettent pas encore de faire des comparaisons d un pays à l autre. D'autre part, des données importantes, telles que le nombre d émissions dans chaque pays, est presque impossible à savoir et à consolider.

21 4. Résultats et analyses Dans cette section, la structure et la mise en oeuvre du projet sont décrites et analysées sur un plan général. L accent est mis sur les différents modèles de production et leur mise en oeuvre afin de montrer la variété locale du projet et d identifier les meilleures pratiques. Quant aux leçons tirées du projet, la plupart d entre elles l ont été en cours de route. La structure du projet et sa mise en oeuvre ont été modifiées, adaptées et améliorées d année en année. Les pays ayant rejoint la campagne en cours de route possédaient déjà une expérience assez riche dans laquelle ils ont puisé. Cette évaluation va mettre en évidence des leçons importantes tirées du projet et suggérer leur application à des projets futurs. 4.1 La structure du projet Le projet de campagne radio a été initié et coordonné par le Bureau Régional de Plan en Afrique de l'ouest (WARO). La mise en application se déroule sur le plan national. Le cycle de la campagne dans chaque pays s étale sur trois ans et peut être divisé comme suit : L étude de faisabilité du projet Les activités de pré-production (adaptation des sketches, traduction, choix des partenaires, répétitions) Les enregistrements au studio Les activités de post-production (montage audio, duplication, distribution) La formation des animateurs radio La diffusion (une année par phase) Les visites des stations radio partenaires L évaluation Le Bureau Régional de Plan (WARO) Plan WARO basé à Dakar a initié et conçu le projet de campagne radio. Ce qui débuta avec une seule journaliste (Mimi Brazeau aujourd'hui conseillère régionale du programme média) s est transformé en une vaste équipe de campagne régionale responsable de la coordination et du monitoring des activités dans la région. L équipe comprend actuellement une conseillère régionale du programme média, une coordinatrice régionale des projets radio, une assistante coordinatrice, deux techniciens et un coordinateur à temps partiel des sites Internet de Plan dont un sur les projets média. La conseillère régionale des programmes média et la coordinatrice de la campagne rendent compte au Conseiller Régional des programmes. Les autres membres de l équipe rendent compte à la coordinatrice des projets radio. Bien que chaque pays soit libre dans la manière de mettre le programme en œuvre, l équipe régionale garde un œil vigilant sur tout le processus. L équipe régionale joue un rôle de soutien auprès des coordinateurs nationaux et apporte son assistance durant les activités de pré-production et les enregistrements. Toutes les activités de postproduction (montage, duplication de CD) se déroulent à WARO, de même que la production des manuels de formation, pochettes de CD et autres documents. L'équipe fait également le suivi des diffusions avec des visites sur le terrain et des rencontres avec les bureaux nationaux, les stations radio partenaires, les enfants et les autres collaborateurs locaux. La conseillère régionale du programme média est chargée du développement et de la promotion des projets média, de la création et la production de documents et, dans une moindre mesure, de la collecte de fonds. La coordinatrice régionale des projets radio est responsable de l administration du projet, de la rédaction des rapports, du suivi financier et de la coordination. Les tâches concrètes incluent : 21

22 La formation des producteurs, animateurs et autres professionnels radio ; La production de guides de l animateur pour tous les pays ; La rédaction des rapports trimestriels ; La liaison avec les équipes nationales de la campagne, les consultants, les personnes ressources, les partenaires. La structure de l équipe est claire et semble être efficace. Les responsabilités et les compétences de chaque membre de l équipe ont évolué avec le projet. Les techniciens audio sont par exemple des musiciens dont les compétences n ont pas été totalement utilisées dans le projet de campagne radio. Cependant, avec tout un ensemble de nouveaux projets média en cours de conception à WARO, leurs tâches comprendront plus de responsabilités de formation et de création. L équipe de WARO met un peu la «pression». La justesse de leur calendrier de travail nécessite un planning méticuleux et le respect de tous les pays de leur calendrier respectif. Leur planning annuel ne laisse pratiquement pas de marges de manœuvres. Le monitoring et le soutien apporté à la mise en oeuvre nécessitent des voyages constants de la part de tous les membres de l équipe. En 2003, par exemple, la coordinatrice de la campagne radio effectuait en moyenne 11 jours de voyage par mois. Au cours d une phase de mise en oeuvre, l équipe régionale effectue habituellement quatre missions dans chaque pays : Pré-production : assister aux répétitions, rencontrer les stations radio partenaires, visiter le studio etc. Enregistrements : un technicien de WARO et le coordinateur régional assistent à l enregistrement pour s assurer que les acteurs et les enfants sont bien préparés et interprètent leur rôle comme prévu. Formation des animateurs radio : cet atelier est organisé par un formateur de WARO. Suivi : une visite aux stations radio partenaires après trois ou quatre mois de diffusion. Le contact étroit entre WARO et les coordinateurs nationaux est maintenu tout au long de la période de la campagne. WARO fournit une assistance générale, les modèles de contrats, une assistance au cours des négociations avec les stations radio partenaires, etc. Les dépenses sont en général partagées entre WARO et le bureau national. A quelques exceptions près, l interaction entre l équipe de WARO et les bureaux nationaux a été caractérisée par de bonnes relations personnelles et professionnelles et une compréhension mutuelle. L équipe régionale aurait cependant souhaité une meilleure et plus régulière transmission d information de la part des bureaux nationaux (voir Monitoring et évaluation). D un autre côté, les différents pays disent ne pas être assez au courant de ce qui se passe dans les autres pays impliqués. Ce n est pas la quantité d information à traiter qui pose problème, comme le dit un des directeurs (CD) : «Il y a trop d informations au sujet de la campagne, trop de rapports excessivement détaillés. C'est dur à assimiler!» Peu de coordinateurs de campagne, par exemple, semblent avoir lu les évaluations à mi-parcours provenant des autres pays. WARO a produit en juin 2001 un bulletin d informations envoyé à tous les bureaux nationaux de la région comprenant un rapport d état des lieux sur chacun des pays, de même que la liste des leçons les plus importantes retenues jusque là 11. Un tel rapport aurait pu avoir été produit régulièrement sur les développements les plus importants du projet en mettant l accent sur les pratiques propres à chaque pays. Des efforts ont été faits en vue d améliorer le partage d information entre les pays. Depuis mars 2004, un certain nombre de réseaux régionaux liés aux projets média ont été créés. Un site Web intranet ainsi qu un nouveau site Web de projet en cours de finition pourrait également contribuer à résoudre le problème. WARO a également encouragé et facilité les échanges entre les pays. Depuis la première production, des représentants des autres pays WARO ont été invités à participer aux enregistrements et aux formations des animateurs. Citons quelques exemples : En Mai 2001, tous les coordinateurs de la campagne ont participé aux formations des animateurs au Mali. En décembre de la même année, ils se sont encore rencontrés pour les enregistrements de la seconde phase au Burkina Faso et, en février 2002 pour les enregistrements en Guinée-Bissau. En novembre 2002, Plan Guinée a invité les coordinateurs de la campagne. Tous les pays participants ont partagé leurs expériences et échangé points de vue et idées. Une rencontre similaire a eu lieu en mars 2004 à Dakar pour discuter des nouveaux projets média. Ces initiatives ont été beaucoup Rapport de projet : projet régional de campagne radio Juin 2001 Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

23 appréciées et contribué au «sentiment d équipe» chez les coordinateurs Les équipes nationales de campagne radio La structure de l équipe de la campagne est différente d un pays à l autre. Le calendrier mensuel de la mise en oeuvre est conçu par l équipe de WARO. Cette section met l accent sur la différence entre certains modèles Les coordinateurs de la campagne radio Chaque pays a désigné un coordinateur de campagne chargé de la coordination et du suivi de toutes les activités liées à la campagne pré-production, production, contrats, soutien aux stations radio et liaison avec les différents partenaires. Le coordinateur assure également l établissement et le suivi du budget. Il rend habituellement compte au coordonateur des programmes (PSM). La plupart des bureaux nationaux de Plan choisissent la nomination de leur coordinateur des droits de l'enfant, poste parfois combiné avec la responsabilité des relations publiques. Au Sénégal, la campagne a été dirigée par le coordinateur de Radio Gune Yi et du Cinébus. C'est seulement en Guinée qu un consultant travaillant à temps plein a été engagé pour faire le travail. Selon le coordinateur régional, les coordinateurs nationaux ont généralement manqué de temps et d un mandat clair et précis. Ils ont eu beaucoup d autres responsabilités en plus de celles du projet radio. Le projet de campagne radio a consommé au minimum 50 % du temps de tous les coordinateurs, voire beaucoup plus pendant les mois de production. Il paraît évident qu il aurait fallu un poste à plein temps pour une mise en oeuvre plus efficace du projet. Le coordinateur national a besoin de plus de temps pour suivre attentivement le processus de la production, pour procéder au monitoring et soutenir les stations radio partenaires durant la diffusion. L idéal serait qu'il promeuve également le projet au sein même de Plan et qu il mette au point des initiatives concernant la manière d'utiliser la campagne dans les autres activités de Plan. Le succès du coordinateur de la campagne dépend également du soutien de la direction nationale. L expérience a montré qu une mise en oeuvre réussie dépend en grande partie de son soutien. La liste des responsabilités qui suit a été proposée par WARO aux coordinateurs du nouveau projet Kids Waves (les Ondes des Enfants) [bien que chaque pays ait défini les caractéristiques du poste] : Coordonner toutes les activités liées au projet et s assurer de leur mise en oeuvre effective ; le coordinateur suivra attentivement les répétitions, les enregistrements, les ateliers et les formations ; Soutenir et superviser le travail des stations radio partenaires locales chargées de production et de la diffusion de l émission, s assurer qu elles remplissent leur mission ; Identifier d autres partenaires que les stations radios, entrer en contact avec les agences du gouvernement en charge de la défense des enfants et mettre en œuvre des actions communes concrètes. Gérer le budget du projet radio qui a été accordé au niveau national, préparer la documentation adéquate et respecter les procédures administratives de Plan ; S assurer de la participation effective des enfants au projet conformément à l approche du développement communautaire centré sur l enfant (CCCD); Faire le suivi, initier et offrir un soutien technique aux activités liées au projet radio en collaboration avec les Unités de Programme de Plan surtout visà-vis des clubs d enfants ; Assister dans le développement du matériau promotionnel en collaboration étroite avec la personne chargée des communications aux relations publiques ; fournir l information et le matériau nécessaire pour le site web. Partager l information et les leçons retenues/les meilleures attitudes avec les agences locales partenaires, le gouvernement et le Bureau Régional ; Participer une fois par an aux rencontres régionales sur les programmes média ; Participer aux rencontres/ateliers/séminaires nationaux et régionaux sur les médias et les enfants et les droits de l'enfant. La participation aux rencontres/conférences internationales devra être coordonnée avec WARO. S assurer que le processus de monitoring et d évaluation est bien mis en application et se déroule par rapport au calendrier préétabli. Développer un plan d action pour s assurer de l intégration du projet radio à d autres domaines d activités de Plan sur les droits de l'enfant. Résultats et analyses 12 Des représentants de Plan Cameroun, Plan Ghana, Plan Niger et de Plan Sierra Leone ont aussi participé à certaines de ces rencontres L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 23

24 Les Unités de Programme de Plan Dans la plupart des pays, les équipes de Plan sur le terrain (Unités de Programme) ont été directement impliquées dans la mise en oeuvre de la campagne. La Guinée est probablement le pays où les équipes sur le terrain ont, au cours de rencontres régulières, le mieux identifié ensemble les activités et l'intégration de la campagne aux différents programmes. Tous les agents de développement communautaire et tous les volontaires ont été impliqués. La campagne est perçue comme un outil indispensable et une base de discussion dans les activités de sensibilisation sur les droits de l'enfant dans les communautés. A Gueckedou, où il n existait pas de station radio, le bureau de Plan chargé de la zone a mis au point une stratégie fondée sur les cassettes audio (1 500 cassettes ont été distribuées au cours de la première étape), les troupes de théâtre et d autres activités durant le Mois de l Enfant. Le personnel de Plan sur le terrain s est servi du guide de l animateur comme document de référence lors des discussions organisées sur les thèmes de la campagne. stations radio partenaires et un certain nombre de petites stations radio communautaires opérant dans les zones d intervention de Plan. Chacun des quatre Unités de Programme va mettre la campagne en œuvre avec «ses» stations radio communautaires. Au Sénégal, les Unités de Programme étaient impliquées dans la production décentralisée de la première phase. Toutefois, après les enregistrements, la campagne a été plus ou moins oubliée. Les évaluations internes du projet à mi-parcours soulignent un manque de communication et de partages de ressources entre les différents départements de Plan Sénégal. Le personnel de Plan sur le terrain, interviewé dans le cadre de l évaluation, était à peine au courant de l existence d un tel projet, qui semble avoir été concurrencé par Radio Gune Yi. Plan Sénégal est le seul pays à avoir mis en œuvre un autre projet radio d envergure pendant la même période que celle de la campagne radio. Bien que le Au Togo, les trois Unités de Programme ont également été actives dans la mise en oeuvre de la campagne et s en sont servis dans leurs tâches quotidiennes dans les communautés. A Sotouboua, les activités autour du projet radio se sont développées pour se transformer en un vaste programme média (voir chapitre 5). 24 Au Burkina Faso, le coordinateur de la campagne a impliqué les Unités de Programme en les rendant responsables de la distribution des gadgets pour les jeux-concours radio. Ainsi les Unités de Programme étaient «obligées» de faire des visites d échange et de monitoring dans les stations radio partenaires. Le feedback provenant des stations radio partenaires montre que les visites étaient très appréciées. Les Unités de Programme étaient également impliquées dans le lancement de la seconde phase. Après le lancement national, chaque Unité de Programme a organisé un événement local avec des interventions d artistes renommés comme le populaire groupe de rap Yeleen. Au Mali également, les Unités de Programme ont été impliquées dans le monitoring des stations radio partenaires. Pour la phase II, deux coordinateurs par Unité de Programme ont reçu une formation de formateurs sur la CDE. Ils suivent la campagne et visitent les stations radio partenaires deux fois dans l année. Ils vérifient si les contrats ont été respectés et font de mini enquêtes dans les communautés pour voir si les messages sont compris. Plan Mali prépare le lancement de diffusions supplémentaires de la phase II jusqu en juin Ils collaborent avec les mêmes coordinateur du projet ait également été en charge de Radio Gune Yi, il n y avait pratiquement pas de liens entre les deux projets. Au même moment, le personnel de Plan sur le terrain a été très positif vis-à-vis des projets média en général et a associé les initiatives des différents membres la communauté : «les communautés ont maintenant commencé à faire la promotion des droits de l'enfant, ce que seules les ONG faisaient auparavant» (agent de développement communautaire, Sénégal) Les partenaires à la production L étape de la production consiste en répétitions et enregistrements des sketches radio. Des acteurs professionnels sont chargés des répétitions et des autres préparations nécessaires à l enregistrement des sketches. Les enregistrements sont faits dans des studios locaux et supervisés par des techniciens de Plan WARO. En général la collaboration entre Plan et les différents partenaires à la production a été efficace et productive. Dans la plupart des pays, Plan a travaillé avec un Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

25 partenaire majeur tel que le Théâtre National en Guinée, l Atelier Théâtre Burkinabé (ATB) au Burkina Faso, l Ensemble Artistique National (EAN) au Bénin ou le Teatro Estudos Africanos (TEA) en Guinée-Bissau. Le partenaire s est chargé du recrutement des acteurs et des enfants. Plan a parfois préféré travailler avec des consultants privés plutôt qu avec des instituts. Plan Mali a choisi l enseignant et le directeur artistique à l Institut National des Arts. Ils ont travaillé en étroite collaboration avec l institut. Ce modèle a un avantage. Il permet au coordinateur de négocier avec un seul partenaire, de suivre et de faire le monitoring de l évolution des préparations. L inconvénient est que seuls les enfants d un certain milieu (la capitale par exemple) ont l occasion de participer. Le Sénégal est le seul pays à avoir opté pour un modèle décentralisé dans lequel les partenaires à la production venaient de différentes parties du pays. A Dakar, Plan a travaillé directement avec des acteurs renommés tels Assi Dieng Bâ et Awa Sène Sarr. A Louga, Kaolack, Thiès et Saint-Louis, les partenaires étaient des troupes de théâtre locales. Il aurait été fructueux d impliquer les Unités de Programme de Plan et les enfants de plusieurs régions, mais cela s est avéré être compliqué en terme de coordination. Le coordinateur de projet était basé à Dakar et n a donc pas suivi les préparations aussi étroitement que cela était nécessaire. Les Unités de Programme de Plan n étaient pas vraiment impliquées. Par conséquent, l équipe de Saint-Louis n était pas prête à temps et une solution de dernière minute a dû être trouvée pour les enregistrements. Le problème semble être dû moins au fait que c'était un modèle décentralisé qu à un manque de coordination et de communication. Travailler uniquement avec un groupe théâtral empêche une approche plus décentralisée qui permet davantage de participation locale. Ce dilemme a été longuement discuté en Guinée avant que la décision ne soit prise de procéder à tous les enregistrements à Conakry. L idée initiale était de faire certains des enregistrements dans la région forestière où Plan opère et où trois des six langues locales de production étaient parlées. Cette idée a été abandonnée : il aurait été impossible pour le coordinateur de suivre les répétitions aussi près que nécessaire avec les groupes dans différentes régions. Résultats et analyses Les stations radio partenaires Les stations radio partenaires constituent la pièce centrale de la mise en oeuvre de la campagne radio. Statut, professionnalisme et conditions financières diffèrent beaucoup d un pays à l autre et en fonction de L impact du projet Recommandations leur type. Les bureaux nationaux de Plan ont négocié et signé des contrats avec un nombre variant de stations radio pour la mise en oeuvre de la campagne. Les contrats étaient fondés sur un modèle régional qui stipulait la régularité des diffusions et des reportages, ainsi que l engagement de procéder à des jeuxconcours et des activités parallèles. L un des enseignements importants retenus après la première année de diffusion était la nécessité de mettre plus de temps et d efforts dans la recherche des partenaires idéaux - le succès de la campagne dépendant en grande partie des stations radio impliquées. Les contacts entre Plan et les stations radio se sont révélés en général être des expériences très positives pour les deux parties. Les contacts se sont développés non seulement sur le plan professionnel mais se sont également transformés en amitiés. Cette complicité et cette confiance mutuelles peuvent à long terme conduire à une meilleure visibilité de Plan dans les médias. Au Bénin par exemple, le coordinateur de projet est désormais souvent interviewé ou invité à faire des commentaires sur les affaires courantes relatives aux enfants. De fréquentes visites aux stations radio partenaires par le coordinateur de Plan semblent avoir été d une grande importance. Les stations radio avaient tendance dans un premier temps à diffuser la campagne définie par le contrat et à s en tenir. Des visites régulières les ont encouragées à allonger les émissions, recevoir des invités et impliquer les enfants dans la diffusion des programmes. Plan Burkina Faso a initié au cours de la phase II, des rencontres trimestrielles avec tous les animateurs radio pour échanger les expériences et trouver des solutions aux difficultés et problèmes. Tous les animateurs radio ont trouvé ces rencontres enrichissantes et étaient généralement très motivés, même si certains recevaient peu de soutien de la part de leur direction. Le suivi des stations radio partenaires a été beaucoup plus difficile en dehors des zones d intervention de Plan et nécessité un meilleur planning et une meilleure coordination. Dans un pays comme la Guinée, où le téléphone est peu fiable, des missions de monitoring fréquentes ont été cruciales pour recenser les problèmes au niveau des stations radio partenaires en dehors de la région forestière Les contrats et les conditions de partenariats Les animateurs radio ont souvent exprimé le souhait de recevoir plus de feedback sur les émissions. Plusieurs d entre eux désirent une collaboration plus Conclusion Annexes 25

26 étroite avec Plan dans l ensemble : «nous ne sommes que des fournisseurs de service. Nous rendons les rapports de diffusion, Plan nous paie et c'est fini», a souligné un directeur de radio au Sénégal. La réciprocité d un vrai partenariat est souvent inexistante. partenaires ont signé le même contrat qui a divisé la compensation entre les stations radio (60%) et les animateurs radio (40%). Les contrats dépassaient en général le million de francs CFA (1 525 Euros) par an, bien que le nombre d émissions convenu au départ pouvait changer radicalement. 26 Plusieurs stations radio de ces pays sont financièrement dépendantes des donateurs. Les organisations des Nations Unies et les ONG obtiennent des temps d antenne en compensation d une aide financière ou logistique très attendue. Les stations radio se sont révélées pour la plupart de vrais partenaires engagés et dévoués à la cause. Il existe plusieurs exemples de stations radio qui ont mené des initiatives et fixé de nouveaux rôles pour continuer à promouvoir et défendre les droits de l'enfant. Certains exemples seront pointés du doigt au chapitre 5. Mais il est clair que, pour certaines stations radio, le projet était plus une occasion de gagner de l argent qu un dévouement basé sur une compréhension véritable de leurs responsabilités dans la promotion des droits de l'enfant. Plan a développé beaucoup de stratégies pour faire face à ce problème. L une d entre elles était d impliquer les stations radio partenaires très tôt dans le processus de production. Au Bénin, par exemple, certaines stations radio étaient impliquées dans l adaptation des messages et au Sénégal, dans le choix des enfants et des acteurs pour les productions dans les langues locales Diola et Sèrèr. Une autre stratégie a été de travailler directement avec les animateurs radio, leurs rôles étant importants ici. Chaque station radio que nous avons visitée pour cette évaluation a exprimé ses besoins d'un certain type de soutien (allant du matériel d enregistrement aux véhicules), qui, affirment-elles toutes, les aidera à produire plus de programmes de qualité pour les enfants. Au Togo, Plan a subvenu à leurs besoins et considère cela comme un investissement pour de futurs projets média. Quatre des douze stations radio sélectionnées ont déjà été complètement équipées par Plan d émetteurs haute et basse fréquence et de matériel de production. Tous les techniciens radio ont été formés à l utilisation du nouveau matériel et 25 animateurs radio ont reçu des formations sur la facilitation de la participation des enfants à la production radio. Ces deux sessions de formation de deux semaines ont eu lieu en août Cependant, Plan a fourni une compensation financière aux stations radio partenaires dans tous les pays. En Guinée, les stations radio ont reçu du matériel tandis que de l argent a été remis directement aux animateurs. Au Mali, toutes les stations radio Il est très important de renforcer les capacités des stations radio partenaires, y compris de les assister avec un équipement neuf et plus approprié. Tout le monde reconnaît que les stations radio locales peuvent avoir un impact positif sur le développement communautaire, la participation des citoyens, etc. Cependant l attention doit être portée sur la nécessité de créer des structures viables au cas où Plan se replierait. La moitié des stations radio n avaient pas de programmes spécifiques pour les enfants avant la mise en oeuvre du projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!», et n en ont toujours pas. Plan a également besoin d évaluer avec précision les conséquences de ses actions de soutien et les risques de rendre les stations radio encore plus dépendantes des donateurs qu auparavant. Le soutien financier important attribué à certaines stations radio de Sokodé et de Sotouboua au Togo pourrait par exemple changer tout le paysage médiatique dans la région. En Guinée, les directeurs de radio ont vécu de façon négative le fait que les journalistes soient plus payés par Plan qu ils ne l étaient habituellement par la station radio, et sont de ce fait démotivés par leur travail habituel Les difficultés et les contraintes Durant la période de diffusion, certaines stations radio ont failli à leur mission. Au Burkina Faso, 14 stations radio dont la station nationale, ont diffusé les sketches durant la première phase. Cinq d entre elles n ont pas respecté les termes du contrat et Plan a été obligé de mettre fin à la collaboration. La Phase II avait commencé avec 12 partenaires, mais à la fin elles étaient réduites à dix à cause de problèmes techniques et matériels au niveau de deux stations radio. En Guinée-Bissau, la première phase a été diffusée par deux stations radio privées de portée nationale et par quatre stations radio communautaires. Pour la phase II, Plan a mis fin à sa collaboration avec une des stations privées qui s'était métamorphosée en radio religieuse sans en aviser Plan. Plan Guinée-Bissau a également dû mettre fin à sa collaboration avec les stations radio communautaires de Sao Domingos et de Gabu pour des raisons liées à l absence de rapports et de diffusions. Ainsi, la phase II n a été diffusée que par quatre stations radio. Plan Sénégal a eu du mal à trouver des stations radio motivées et engagées. Au cours du premier semestre Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

27 de diffusion, seules trois des sept stations radio partenaires avaient formalisé le contrat, alors que Plan continuait toujours à négocier les compensations financières avec les quatre autres stations. Seule une de ces stations a assuré la diffusion des 19 sketches et envoyé des rapports à Plan régulièrement. Durant le deuxième semestre de la première phase, Plan a noué un partenariat efficace avec le réseau de radios communautaires (ARPAC). Ces sept partenaires ont assuré la diffusion régulière des sketches. Etude de cas : la radio rurale de Labé (Guinée) Le réseau des stations radio rurales en Guinée est une branche de la station radio gouvernementale sous tutelle directe du ministère de la communication. A Labé, la principale ville des montagnes du Fouta Djallon, la radio rurale a été dépassée par le succès populaire de la campagne radio. «Je n aurais jamais pu imaginer que ça allait connaître un tel succès. Déjà, après la première diffusion, j avais compris que c'était un projet à soutenir», souligne le directeur de la radio. Parler des droits de l'enfant d une manière systématique était quelque chose de nouveau, d intéressant. «Ça nous a permis de trouver une population cible, à savoir les enfants et les parents. Ils n ont rien raté de ce programme». La radio rurale organisait souvent des débats et des tables rondes. Par exemple pour ce qui est du sketch sur l exploitation, ils ont invité un parent, un juge et un employeur. Ils ont mis deux jours à préparer chaque programme. «Nous avons dû rendre visite à chaque personne «ressource» pour discuter avec elle avant la diffusion. La plupart ont pensé qu ils allaient avoir quelque chose en retour. Nous leur avons expliqué qu ils allaient contribuer à faire la promotion des droits de l enfant. Ça leur a permis de comprendre qu ils avaient cette responsabilité», explique l un des animateurs radio. Résultats et analyses Etude de cas : Radio Ndef Leng, Dakar (Sénégal) Cette station radio communautaire a été créée par une ONG de promotion de la langue et de la culture Sèrèr, à Dakar. Un groupe théâtral ayant des liens avec Ndef Leng a traduit, préparé et enregistré les sketches de la phase II en Sèrèr. L association travaille avec les nombreux groupes de Sèrèr qui abandonnent leur village pour venir à Dakar et dont les enfants finissent souvent en mendiants de rue ou en domestiques. La campagne radio a été accueillie comme un soutien longtemps attendu pour leur travail dans les rues, surtout les efforts fournis pour convaincre les parents d envoyer leurs filles à l école. C'était la première fois que la station radio avait un programme spécialement dédié aux enfants et la réponse a été très positive. Les enfants ont commencé à venir sur les lieux de l émission en grand nombre. «Les sketches ont été un L impact du projet Recommandations bon programme de soutien mais c'était le programme que nous avions créé qui était important», affirme le directeur de la radio. Etude de cas : La Voix de Djalicunda (Guinée-Bissau) Cette station radio communautaire créée en 2001 est la propriété d une association financée par Swissaid. Elle couvre un rayon de 80 kilomètres dans le nord rural de la Guinée-Bissau. La programmation était principalement sur l éducation, l agriculture et d autres activités communautaires. Durant les week-ends, la Voix de Djalicunda diffusait un programme pour enfants dénommé l espace des enfants. Les messages sociaux de la campagne cadrent avec le travail de la radio. Le projet a renforcé ses efforts, contribué par l augmentation du nombre d enfants scolarisés, et la station a soutenu un projet scolaire dans le village de Bribam (voir chapitre 5). La campagne a été très populaire selon l animateur radio : «j ai entendu les enfants traduire eux-mêmes le programme dans les langues locales pour d autres enfants qui ne comprennent pas le Créole ou le Portugais» Autres partenariats Les gouvernements et les autorités locales Les expériences du Mali et de la Guinée ont prouvé à Plan que travailler dans un partenariat formel avec le gouvernement peut faciliter la mise en oeuvre de plusieurs activités. Collaborer avec le gouvernement est maintenant vital pour s assurer du succès de la campagne bien que ce partenariat soit souvent limité à un échange d informations. Les hauts fonctionnaires des ministères ont également participé aux séances de formation des animateurs radio, aux lancements de la campagne et aux cérémonies de fermeture. Au Mali, par exemple, Plan travaille en étroite collaboration avec la Direction Nationale de la Promotion de la Femme, de l Enfant et de la Famille. Ce partenariat a été renforcé par la campagne radio. Dans d autres pays, plusieurs partenariats ont été noués dans Conclusion Annexes 27

28 la campagne pour mettre en pratique les droits de l'enfant. En nouant des partenariats avec des associations locales, le projet se retrouve renforcé et a plus de chance d être viable. Cependant, il semble que les sentiments soient partagés sur l abandon du contrôle et du partage de la paternité du projet et Plan a besoin de réfléchir sur les objectifs et les conditions de partenariats futurs. Une attention particulière doit aussi être portée sur le renforcement des capacités des organisations partenaires. Etude de cas : AMIC (Guinée-Bissau) certains domaines. En Guinée, par exemple, un projet théâtral a été mis en œuvre en collaboration avec le Ministère de l Education. Au Burkina Faso également, Plan s est allié avec le Ministère de l Education pour la mise en oeuvre du projet scolaire 13. Dans la plupart des pays, la campagne radio a été associée avec d autres activités dans les écoles et des partenariats ont été noués avec les autorités scolaires locales. En Guinée, Plan a travaillé en collaboration avec les Directeurs Départementaux de l Education pour identifier les partenaires des écoles et mettre sur pied des clubs d écoute Les associations locales et les ONG Plan cherche à impliquer des partenaires locaux dans tous les aspects de son travail. Ceci est également valable pour le projet radio. Plan et les stations radio partenaires ont travaillé en amont avec les comités de développement et des organisations similaires pour préparer des émissions à ciel ouvert, des représentations théâtrales ou des clubs d enfants. Les exemples qui suivent montrent dans un premier temps comment Plan a renforcé sa collaboration avec une organisation partenaire et, par la suite, comment un nouveau partenariat a été noué dans le cadre de la campagne. Ce sont deux bonnes illustrations de la manière dont d autres organisations se sont servies de En Guinée-Bissau, Plan travaille, depuis son implantation dans le pays, en partenariat avec l ONG AMIC. Pour la campagne, ce partenariat a été fructueux. Par exemple, les volontaires d'amic ont renforcé le travail avec les clubs d enfants de Bafata. Les animateurs d'amic travaillent avec les enfants et organisent des activités sur le plan communautaire. Ils se sont servis des sketches de la campagne au cours de différentes représentations théâtrales parmi beaucoup d autres activités, avec un groupe d enfants travailleurs. «La campagne est appropriée, instructive et complémentaire de notre travail. Nous travaillons avec une approche de participation du début à la fin de nos projets et pour cela les enfants doivent connaître leurs droits» (l administrateur de AMIC). AMIC a fait une enquête au sein des enfants dans les communautés où elle intervient. Les droits les plus connus et ceux dont les enfants disaient qu ils étaient les plus bafoués en Guinée-Bissau : le droit à l éducation et à la santé. «C est seulement quand les enfants sont au courant de leurs droits qu ils peuvent identifier leurs problèmes et faire partie intégrante de la recherche de solution» (un journaliste de AMIC). Etude de cas : l AGeFIB au Bénin Pour la première série de diffusions au Bénin, Plan a noué un partenariat avec l ONG locale AGeFIB (Agence de Financement des Initiatives de Base). L AGeFIB avait déjà un projet de un an avec le Fonds de la Protection de l Enfance et a vu dans le projet un moyen de renforcer ses propres efforts dans la lutte contre le trafic d enfants. L AGeFIB travaille avec des ONG locales dans les communautés qui ont été sollicitées pour faire le suivi et apporter leur soutien aux comités d écoute. L AGeFIB travaille principalement dans le nord du Bénin et pour Plan, le partenariat était une occasion d élargir la couverture de la campagne. L AGeFIB a financé la campagne au niveau de trois stations radio dans le nord et mis sur pied 50 comités Voir la section 4.7 Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

29 d écoute dans 25 communautés. En réalité Plan et L AGeFIB ont travaillé séparément sur le même projet et la collaboration entre les deux organisations était limitée. Il n existait pas de suivi commun de la campagne et des activités parallèles Les organisations internationales Sur le Plan national, Plan informe l UNICEF, et les autres agences des Nations Unies qui pourraient s'intéresser au projet, sur les activités de la campagne. Il les invite à participer aux séminaires et aux lancements officiels. L UNICEF est le partenaire privilégié des gouvernements en matière de mise en oeuvre des droits de l'enfant. Il possède ses propres stratégies pour la vulgarisation de la CDE comme la diffusion d émissions sur RFI, BBC, Africa n 1 et les stations radio locales. A Gabu (Guinée-Bissau), l UNICEF s est servi des sketches du projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» dans ses propres émissions. C'est un bon moyen d élargissement de l audience. Sur le plan régional, Plan n a pas de partenariat pour la campagne, mais collabore et échange des informations avec un certain nombre d autres organisations (voir section 4.2.6). Voici quelques exemples de collaboration : WARO a travaillé avec le World Radio Forum sur l élaboration du Manifeste Radio International pour les Jeunes et les Enfants, qui a associé les jeunes du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali, du Cameroun et du Bénin. Une radio internationale publie et fait la promotion de la campagne sur son site Web d échanges audio. Les sketches de la campagne ont été utilisés au cours d une collaboration avec Panos en 2002, dans laquelle Plan a formé le personnel radio venant de Gambie, de Guinée, du Sénégal, du Mali, et de Mauritanie. L'objectif était la production de 16 magazines radio sur la diaspora des Foulani et la prévention des conflits dans les communautés Foulani. En décembre 2003, WARO a collaboré avec Enda Jeunesse Action et le Mouvement Africain des Enfants et des Jeunes Travailleurs. Une trentaine de jeunes membres venus du Sénégal et de la Gambie ont reçu une formation d animateurs capables de produire des émissions au cours desquelles les enfants pourraient communiquer et défendre leurs droits. Avec le soutien du personnel local de Plan, des formations similaires ont eu lieu depuis lors en Guinée, au Bénin, au Mali et au Burkina Faso L intégration aux programmes de Plan La campagne radio a été utilisée parfois avec beaucoup de succès par le personnel de Plan sur le terrain et les agents de développement communautaire (voir la section 4.1.2). Cependant, l intégration du projet comme partie intégrante des programmes de Plan reste un défi majeur et un objectif qui reste à atteindre. La contrainte principale est que la campagne radio est parfois perçue comme étant séparée des programmes traditionnels. Plan, comme beaucoup d autres organisations maintenant, a changé son approche de développement fondée sur les besoins des populations par une approche basée sur les droits. Les projets de participation sont encouragés afin d appliquer le principe de développement communautaire centré sur l enfant. Cette approche «met les enfants, leurs points de vue, leurs besoins et leurs droits au centre des préoccupations : les enfants ont le droit de s exprimer. Ce qu ils disent doit être pris en considération et susciter une action de notre part. 14» Le projet radio en Afrique de l'ouest a été reconnu par Plan comme l un des premiers exemples de l application concrète de cette approche. Après six années de diffusions à succès et de résultats d évaluation positifs, l hésitation initiale, notée par quelques bureaux nationaux, a laissé place à un enthousiasme général. Aujourd'hui, tous les onze pays de la zone WARO sont en train de planifier et de mettre en œuvre les projets radio. L une des raisons principales, pour lesquelles tant de bureaux nationaux ont souhaité mettre la campagne en œuvre, était une nécessité de prise de conscience sur les droits de l'enfant. Le feedback du personnel des bureaux nationaux de Plan et des Unités de Programme montre que la campagne a été un moyen très apprécié et très efficace d y arriver. En tant que projet sur les droits de l'enfant, la campagne a été liée à des activités scolaires, au théâtre, aux forums, à des journées, etc. Dans la structure de Plan, les droits de l'enfant, malgré le fait qu ils «chapeautent» tous les domaines, sont en réalité relativement séparé des programmes tels que l Habitat, l Education, la micro finance ou la Santé. Le projet radio s attaque à plusieurs problèmes liés à ces domaines mais sa mise en oeuvre est isolée des autres programmes d intervention. Un exemple frappant est le guide de l enseignant sur les droits de l'enfant qui a été produit par deux consultants du Burkina Faso et complété par l équipe média de WARO. Le modèle du guide a été envoyé à Résultats et analyses 14 Working for lasting improvements in children s lives introducing Plan s strategic directions and strategic enablers, Plan (2003) L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 29

30 tous les coordinateurs de l éducation dans la région pour recueillir leurs suggestions et commentaires sur les améliorations à apporter, mais très peu d entre eux ont renvoyé leur feedback. L idéal aurait été que ce projet soit coordonné par les spécialistes de l éducation de Plan en collaboration avec l équipe média. De plus, la mise en oeuvre de ce projet pilote au Burkina Faso a été dirigée par le coordinateur des droits de l'enfant et non par le conseiller en éducation. L intégration de la campagne a certes été encouragée au cours des réunions de programme mais ceci n a pas débouché sur des initiatives qui méritent qu on en parle en termes d intégration. Pour le Conseiller Régional chargé des Programmes, c'est une occasion perdue : «la campagne radio s intègre bel et bien au travail que je pense que nous devrions faire». Les directeurs nationaux et les conseillers chargés des programmes interviewés dans le cadre de l évaluation sont conscients du problème. «Nous aurions dû impliquer les conseillers chargés des autres programmes depuis le début. Le projet est perçu maintenant comme juste un projet des droits de l'enfant». «Je pense que nous avons raté une occasion de renforcer nos messages» (CD : Directeur National). «Plan est une organisation sérieuse de défense des droits de l'enfant ; donc les projets comme celui-ci doivent être des priorités» (Coordinateur des droits de l'enfant d une PU). «Ç aurait été bien si les stations radio avaient senti que ce projet était important pour Plan et pas que pour le [coordinateur]» peut-on entendre chez l un des CD. Il y a un besoin de reconnaître l importance de la communication et de l information dans la réalisation des droits de l'enfant. Le problème semble être un manque de stratégie de communication d ensemble couvrant tous les domaines. Une telle stratégie fera en sorte que la campagne fasse partie intégrante des activités globales de Plan et que tout le monde aille dans la même direction. Ceci doit se faire sur le plan régional et national, en indiquant les grands objectifs de Plan concernant ses interventions de communication. Le manque de stratégie de communication intégrée implique un risque de synergies ratées et un impact insuffisant. Au Bénin par exemple, un autre projet est en train de prendre forme dans lequel les enfants recevront une formation sur la production de presse écrite ; mais ce projet n a pas de lien avec le projet de campagne La participation des enfants Le droit des enfants à la participation est l un des principes directeurs de la Convention des Nations Unies sur les Droits de l Enfant. Il y a beaucoup d autres raisons pour lesquelles les enfants devraient être impliqués et capables d influencer sur les sujets qui les affectent. A travers la participation, les enfants acquièrent des compétences, gagnent de la confiance et deviennent plus tard des acteurs du changement dans le développement de leur propre communauté La nature et l étendue de la participation des enfants Bien que la participation des enfants soit devenue partie intégrante de la plupart des projets des organisations de défense de l enfant, il n existe toujours pas de définition de cette participation. La simple présence d enfants aux conférences ou activités des organisations de défense des droits de l enfant peut être taxée de participation des enfants. La nature de la participation des enfants est souvent évaluée à l aide d une échelle 15. En gros, le modèle de l échelle indique cinq grands niveaux de la participation des enfants : La participation sous forme de répartition des tâches aux enfants par les adultes mais avec partage d information La participation sous forme de consultation et d information : les enfants participent à des projets conçus et gérés par des adultes, mais ils comprennent le processus et leurs opinions sont sérieusement traitées. Des projets initiés par des adultes dans lesquels les décisions sont partagées et prises avec les enfants. Des projets initiés et dirigés par des enfants. Des projets initiés par des enfants où les décisions sont partagées avec les adultes. Ce modèle a été critiqué car il était trop statique et ne prenait pas en compte les différences entre les enfants (âge, développement social et émotionnel, etc.) et leurs capacités de développement. De plus, une activité donnée peut impliquer la participation de certains enfants sans forcément en impliquer d autres. L échelle est une image trop simplifiée de quelque chose qui de par sa nature est un processus mais elle est en même temps utile en tant qu outil d analyse et peut nous aider à analyser les différentes étapes du projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!». Dans ce projet, l accent a été mis sur la production de programmes de qualité pour promouvoir les droits de l'enfant. Les rôles des enfants dans le projet sont prédéterminés et gérés par les adultes. Leur capacité d influence sur le projet est assez limitée, le format et Children s participation. From Tokenism to Citizenship, Innocenti Essays No 4. Florence, UNICEF Innocenti Research Centre. Hart, Roger (1992) Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

31 les thèmes étant déjà fixés. La participation des enfants au cours de la phase de pré-production et de production du projet de campagne radio est limitée à l échelon de «participation sous forme de consultation et d information». Le stade de diffusion est plus flexible. Les enfants partagent parfois la prise de décision avec les adultes et initient leurs propres activités. Il existe également plusieurs excellents cas d activités initiées par les enfants qui ont découlé du projet. Cet aspect sera plus développé dans le chapitre 5. Cependant, à travers le projet de campagne radio, les enfants sont invités à participer et jouer des rôles actifs. Cela a son importance en ce sens qu il permet de démontrer le rôle des enfants comme acteurs de développement. Les principaux stades de mise en oeuvre sont les suivants : La pré-production : Les enfants participent à l évaluation des histoires proposées Les enfants sont consultés pour les adaptations locales Tous les scénarios ont été testés sur une audience composée d enfants. Ces tests donnent un aperçu important de la manière dont une audience de jeunes réagit et interprète les sketches. Au Bénin, les enfants ont également été consultés pour les adaptations locales. La production : Les enfants jouent une grande partie des rôles lors de la production des sketches Les enfants influent sur les interprétations et la traduction des sketches. Au début, Plan a voulu que les enfants jouent tous les rôles dans les pièces théâtrales y compris ceux de narrateurs. Après les enregistrements pilotes au Burkina Faso, il a été décidé que les adultes devraient jouer les rôles d adultes (les parents, les narrateurs, les sages etc.) pour des raisons de crédibilité et de compréhension. Mais les enfants ont gardé les rôles majeurs et leurs voix sont entendues à travers tous les sketches. auditions. Ils travaillaient déjà avec des enfants dans les troupes de théâtre ou avaient impliqué des enfants qu ils connaissaient déjà leurs propres enfants ou des enfants du quartier. «Je suis parti dans les écoles et me suis présenté en même temps que le projet. Après, j ai choisi les enfants qui n avaient pas peur de m affronter, de poser des questions. Je crois à la spontanéité, c'est comme ça que je travaille.» (Acteur, Burkina Faso) La diffusion : Les enfants participent à des débats et interviews dans les studios Les enfants participent aux enregistrements en plein air organisés dans les écoles ou les villages Les enfants écrivent des lettres, appellent ou visitent la station radio Les enfants participent en tant que co-animateurs La campagne a été conçue avec différentes possibilités de participation des enfants à sa diffusion. Des dizaines de milliers d enfants ont pris part aux jeux-concours hebdomadaires et trimestriels, en écrivant des lettres et en appelant les stations radio. On ne peut pas considérer cela comme une participation importante des enfants telle qu'elle est définie dans cette évaluation, mais c'est une méthode remarquable et extrêmement populaire d implication et d engagement des auditeurs dans l émission. Prenant en compte la tradition orale en Afrique de l'ouest, le nombre élevé de lettres reçues doit être vu comme un événement majeur. Plan a beaucoup insisté sur le fait que les stations radio partenaires devaient faciliter la participation des enfants en les invitant aux discussions dans les studios ou en leur donnant plus de responsabilités en tant que «jeunes reporters» ou «co-animateurs». Cet aspect s est développé avec le temps. La participation des enfants aux diffusions a augmenté dans l ensemble au cours de la phase II de la campagne puisque les stations radio partenaires ont gagné confiance et les enfants, plus de courage. L étendue et la qualité de la participation des enfants dépendent de la station radio, de ses ressources A ce jour, plus de 600 enfants ont participé aux différentes productions. Les enfants acteurs sont formés en moins de trois ou quatre semaines par des acteurs professionnels et préparés pour les enregistrements en studio. Certains enfants appartenaient déjà à des troupes de théâtre, d autres n avaient jamais eu d'expériences antérieures dans le domaine. De tous les leaders de groupe interviewés, seuls quelques-uns avaient déjà participé à des Résultats et analyses L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 31

32 et de la motivation de son personnel. Au Togo par exemple, toutes les stations radio partenaires ont embauché des «enfants comme co-animateurs» durant la phase II. Cela a été généralement vu comme l une des clés du succès de tout le projet. L évaluation : Des enfants évaluateurs ont été impliqués dans les évaluations à mi-parcours en Guinée Des enfants ont été consultés dans les évaluations à mi-parcours et finales. En Guinée, Plan a choisi d impliquer les enfants dans les évaluations à mi-parcours. 20 enfants venant de N'Zérékoré ont participé à la collecte des données et aux analyses. C'était la première fois que les enfants prenaient part comme évaluateurs et l expérience a été très positive. Les enfants évaluateurs ont été choisis parmi un groupe d enfants qui avaient l habitude de participer à la diffusion de la campagne à la station radio rurale de N'Zérékoré. On pensait que leur participation aux évaluations leur permettrait de voir directement l impact de leurs propres œuvres. Durant deux jours, avec le soutien du consultant adulte, les enfants évaluateurs ont identifié les principales questions, discuté des méthodes à utiliser et mené des enquêtes dans trois districts. Ils ont réalisé 18 interviews avec d autres enfants et des auditeurs adultes. Au cours d une session finale, le groupe a discuté et interprété les résultats de façon collective, présentés comme une étude parallèle à l évaluation faite par le consultant. Les deux rapports étaient complémentaires et ont été pris en compte dans les chapitres finaux avec les recommandations et les leçons apprises. Les enfants évaluateurs étaient très enthousiastes au sujet de leur implication. L une des recommandations de Plan était d impliquer plus souvent les enfants dans ce genre d activité. Les enfants peuvent aussi contribuer aux évaluations sans avoir des rôles actifs. Dans toutes les évaluations, les enfants participent comme personnes interrogées. Prendre en compte leurs points de vue dans ce genre d exercice contribue grandement à la participation des enfants. Les activités parallèles : Les enfants participent aux activités théâtrales Les enfants participent aux clubs d écoute Les enfants participent aux projets scolaires La participation des enfants aux activités parallèles est traitée plus en détail à la section Ces activités sont souvent des modèles de participation des enfants, comme les reporters en herbe du Togo, ou les nombreux exemples d initiatives menées par les enfants pour propager les messages de la campagne Les principes de la participation des enfants Même si Plan n avait pas encore développé des standards de qualité pour la participation des enfants, un rapport récent commandé par Plan Royaume-Uni propose six principes de programmation de la participation des enfants : absence de discrimination et implication des enfants démocratie et égalité des chances sécurité physique, émotionnelle et psychologique des participants responsabilité des adultes volontarisme, consentement et transparence la participation doit être une expérience stimulante et agréable Ces principes sont largement appliqués dans le projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!». Les enfants sont engagés dans une cause qui les concerne réellement : la promotion de leurs droits 16. Bien que n ayant pas été conçu prioritairement comme «un projet de participation des enfants», Plan s est efforcé d impliquer les enfants de toutes les façons possibles dans la mise en oeuvre du projet. C'est probablement de cette manière que toute activité d une quelconque organisation centrée sur l enfant devrait être conçue : avec une participation significative des enfants au projet, que cela soit explicitement précisé ou pas dans les objectifs. En participant à la production, à la diffusion et aux activités parallèles de la campagne, les enfants se sont beaucoup amusés tout en développant par la même occasion un certain nombre de capacités et une certaine habileté. Ils ont participé avec enthousiasme et avec une bonne compréhension du projet et de ses objectifs. Les enfants peuvent choisir leur niveau de participation. Ils peuvent choisir d écouter «seulement» l émission, de mener des actions en impliquant leurs parents, enseignants et amis dans les discussions sur les droits de l'enfant ou de participer activement à la campagne en écrivant des lettres ou même en prenant part à la diffusion. Rien dans cette évaluation ou dans les études antérieures n indique la présence d un risque quelconque pour la sécurité ou le bien-être des enfants participants Une étude a été faite en 2001 sur la participation des enfants au projet de campagne radio et cette section fait en partie référence à ce document : Ericsson, Rosita (2001) Communicating Rights for Children, Malmö University, Suède Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

33 L impact positif de la participation sur les enfants et leur environnement sera détaillé au chapitre 5. Le projet présente toutefois des faiblesses, principalement en ce qui concerne les principes d implication des enfants et la responsabilité des adultes. Il y a aussi un besoin d un meilleur suivi et un meilleur feedback vis-à-vis des participants. L implication : Plan a laissé la responsabilité de la sélection des enfants participants aux partenaires de production - qui sont souvent des acteurs ou directeurs artistiques. Ce processus de sélection n était souvent pas très ouvert et des améliorations devraient être apportées en vue de faciliter la participation des enfants handicapés et marginalisés. Les enfants étaient pour la plupart recrutés dans les capitales et choisis parmi les meilleurs élèves ou enfants déjà membres de troupes de théâtre. Ceci est le moyen de préparations des enregistrements le plus efficace, bien qu il aurait été mieux, du point de vue de la participation, de délocaliser la production en impliquant d autres groupes d enfants. C'est ce qui a été fait en Guinée, où l un des groupes était venu de Sabou Guinée, une ONG locale qui travaille avec les enfants de la rue et les enfants ayant des problèmes avec la justice. La plupart n avaient jamais joué de rôle théâtral auparavant et les jeunes interviewés au cours de l évaluation à mi-parcours ont révélé que la campagne a eu un impact énorme sur eux et leur avenir. Au Sénégal aussi, dans les productions, un effort a été fait pour impliquer les enfants de différents milieux venant de différentes régions du pays. En Guinée-Bissau, la participation exclusive des enfants de Bissau dans la production a été compensée par un effort d implication des enfants venant d'autres régions dans les troupes de théâtre (voir la section 4.8). La responsabilité des adultes : avec l implication de plusieurs partenaires dans la mise en oeuvre du projet, il était parfois difficile d identifier la personne responsable des enfants. Si un problème survenait au cours des enregistrements, sur qui l enfant devait-il compter? le coordinateur de Plan (qui n était pas toujours là) ou le leader du groupe de théâtre? Acteurs, animateurs radio ou autres adultes en contact étroit avec les enfants participants ont-ils assez d expérience et de connaissance des considérations éthiques relatives aux enfants? Plan, en tant qu initiateur et organe dirigeant, a la responsabilité de suivre et de prêter une attention particulière à la manière dont la participation des enfants est appliquée par les différents partenaires. Résultats et analyses L impact du projet Recommandations Le respect des promesses faites aux enfants relève également de la responsabilité des adultes. En Guinée- Bissau, il avait été promis aux enfants ayant participé à la production des attestations et des cassettes audio comme récompense, mais ils n ont jamais rien reçu. Plan a pour politique de ne jamais donner de l argent aux enfants pour s assurer que leur participation est volontaire et désintéressée. Cependant de l argent a été promis par une station radio à des enfants venant de la troupe théâtrale de Thiès, au Sénégal. Pour ces enfants, il importe peu de chercher à savoir à quel niveau dans la structure de Plan ou à travers quelle organisation partenaire, l erreur a été commise. Le suivi : des études menées au début de la campagne ont mis l accent sur l une des faiblesses du projet : le manque de feedback vis-à-vis des enfants participants. Les enfants ayant participé aux enregistrements ont parfois reçu peu ou pas d information sur ce qu a donné leur contribution. En Guinée par exemple, la première phase de la campagne a été diffusée seulement dans les zones rurales et, par conséquent, jamais suivie dans la capitale Conakry. Plusieurs des enfants ayant participé aux enregistrements n ont donc jamais suivi le résultat de leur travail et n'ont pas su si la diffusion avait commencé et quand. Des problèmes similaires ont été révélés au Sénégal avec les enfants venus de Kaolack qui ont participé à la production. En Guinée- Bissau, les enfants venus du groupe de théâtre régional de Gabu ont attendu que Plan entre en contact avec eux sans savoir que le projet est arrivé à terme Les difficultés et les contraintes Les stations radio partenaires sont convaincues de l importance de la participation des jeunes aux émissions, mais pour la plupart d entre elles, cela a été une tâche assez difficile avec des résultats variés. Les enfants sont souvent timides, ont peur de parler dans le micro ou ont du mal à s exprimer. Une participation significative des enfants nécessite du temps et peutêtre qu un module sur les méthodes de facilitation de la participation des enfants devrait être inclus dans la formation de l animateur radio. Personne n attendrait d un adulte n ayant jamais travaillé avec une radio, qu il puisse animer une émission sans avoir suivi une formation appropriée. De la même manière, pour les invités, une présentation et un certain nombre de préparations font partie des procédures habituelles. L une des contraintes à la participation des enfants est leur transport aller-retour à la station radio. En Guinée par exemple, les enfants ont dû parfois passer la nuit chez l un des animateurs : faute de transport, ils ne pouvaient pas, une fois les émissions terminées, retourner à leur village. Conclusion Annexes 33

34 au foyer et s occuper de leurs frères et soeurs) et qu elles n ont tout simplement pas eu le temps d écrire des lettres ou d'aller au télécentre pour téléphoner. 4.2 Le processus de mise en oeuvre Chacun des deux cycles du projet s étale approximativement sur 18 mois : six mois de préparations et une année de diffusion par phase 17. Cependant, la production dans d autres langues du pays et la collaboration avec plus de stations radio que prévu ont bouleversé le calendrier. Comme on pourrait facilement l imaginer, la plupart des difficultés se sont produites au cours de la première phase de la campagne. La phase II était d habitude confrontée à moins de problèmes : la plupart des partenariats avaient déjà été noués et les parties prenantes savaient plus ou moins ce qu on attendait d eux. Une explosion de violence dans le sud de la Guinée en septembre 2000 avait obligé Plan Guinée à suspendre la plupart des activités sur le terrain pendant plusieurs mois et le lancement de la campagne a été retardé. Certains retards étaient également dus à des changements de personnel (au Burkina Faso et au Mali) et à des difficultés à atteindre les engagements pris avec les stations radio La phase de préparation L équité L'équité entre les garçons et les filles est un thème central de la campagne traité dans plusieurs sketches. Le sketch sur la scolarisation des filles est le thème auquel les enfants comme les adultes ont le plus fait allusion. L évaluation du projet scolaire au Burkina Faso a montré que le nombre d élèves qui croyaient que les filles et les garçons possédaient la même intelligence est passé de 56 à 83 % parmi les enfants qui ont suivi les sketches et bénéficié de la documentation fournie dans le cadre de la campagne. L évaluation à mi-parcours venue du Mali démontre la même chose entre les garçons et les filles. Cependant, une partie de la documentation de la campagne montre que les filles et les garçons ont participé de façon différente. Tandis que les filles étaient généralement moins réticentes et moins timides au cours des activités théâtrales et des enregistrements, les garçons étaient plus nombreux à écrire des lettres et à participer aux jeux-concours radio. Une explication possible de ce phénomène serait que les filles avaient plus de tâches ménagères à la maison (aider leur mère La phase de pré-production comprend l adaptation, la traduction des messages, l identification et la sélection des partenaires Les données de faisabilité Tous les pays ont mené des études de faisabilité au cours de la première phase de préparation de la campagne pour déterminer ce que savaient déjà les enfants et leurs parents sur les droits de l'enfant. Ces études ont également mesuré la manière dont les populations écoutaient la radio et l accès aux émetteurs radio. Au Burkina Faso par exemple, 95 % des parents ont dit que les droits de l'enfant étaient importants et devraient faire l objet de promotion, être défendus et appliqués. Cependant, seuls 36 % d entre eux étaient au courant de la Convention sur les Droits de l Enfant et la connaissance qu ils en avaient variait d un individu à l autre. Les parents ont souvent cité le droit à l éducation et à une bonne santé, tandis que les droits tels que la protection contre les abus sexuels et la violence, la liberté d expression et l égalité des sexes étaient moins connus. Plusieurs d entre eux pensaient que les droits de l'enfant définissaient l obligation des enfants d obéir à leurs parents A l exception du Bénin où Plan a choisi de produire et de diffuser seulement les histoires de la première phase mais en deux séries de six mois chacune Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

35 Les études de faisabilité ont été utilisées pour identifier les stations radio partenaires et pour justifier le projet : elles ont toutes révélé une connaissance limitée, un manque de respect des droits de l'enfant et de programmation destinée à la jeunesse dans les médias. Les études de faisabilité ont été très ambitieuses, pour la plupart, et ont abouti sur des enquêtes quantitatives. Ces études comblaient un vide la plupart du temps étant donné qu il y a un manque général de données sur les enfants en Afrique de l'ouest et encore moins sur les attitudes, les perceptions et la connaissance sur les droits de l enfant. Vu les ressources consacrées à la réalisation des études de faisabilité, ces documents auraient pu être utilisés davantage pour le suivi du projet. Résultats et analyses Les langues Plan WARO a reçu un financement du DFID en 2000 pour la mise en oeuvre de la campagne au Burkina Faso, au Sénégal, en Guinée et au Mali. Ce financement couvrait la production de la campagne dans deux langues par pays. L idée au départ était de produire la campagne en français et dans la langue nationale/locale la plus parlée dans chaque pays. Cependant les évaluations et les rapports envoyés par les stations radio partenaires ont tiré la même conclusion : une seule langue locale n était pas suffisante. Après six mois de diffusion de la campagne en français et en mina, une session de remue-méninges avec toutes les stations radio partenaires, Plan Togo a été le premier à décider de traduire et de produire les sketches dans deux autres langues (le Kabye et le Cotocoli). Ces productions ont été faites sans l assistance de Plan WARO. Plan Guinée avait pris la décision depuis le début de produire les sketches dans sept langues. Les fonds alloués par WARO couvraient la production dans deux langues. Bien que le français soit la langue officielle du pays, le susu, le maninké et le pulaar étaient les langues les plus parlées dans le pays. Au même moment, ces langues étaient des langues minoritaires dans la région forestière où Plan Guinée mène ses activités : les langues qui y sont parlées sont le kpèlè, le kissi et le toma. Bien que la décision de produire la campagne dans toutes ces langues signifiait plus de dépenses, un processus de production plus complexe et plus long, la diversité de langues des productions est l un des facteurs les plus importants pour le succès de la campagne en Guinée. Pour la phase II, le Sénégal a ajouté trois autres langues, tandis que le Burkina Faso a produit la campagne dans trois autres langues une fois la première phase terminée. Le Mali n avait pas les ressources financières et humaines nécessaires à la production de la campagne dans plus de langues que L impact du projet Recommandations les deux initialement prévues (le français et le bambara). Dans les zones où la langue posait un problème, dans le Nord par exemple, les animateurs radio résumaient les sketches dans la langue locale la plus parlée, afin que les auditeurs comprennent mieux le message. Des méthodes similaires ont été utilisées au Bénin et en Guinée-Bissau. Plan Bénin, Plan Mali et Plan Guinée-Bissau sont maintenant en train de penser à produire la campagne dans plus de langues. Dans presque toutes les interviews, le problème de langue ressort et les stations radio partenaires, les enseignants et les autres auditeurs, ont demandé que la production soit faite dans leur propre langue. Les productions dans les langues locales ont fait leur preuve comme étant la clé du succès de la campagne. Cela a été sans cesse soulevé par les enfants, les parents, les enseignants et le personnel radio dans l évaluation à mi-parcours en Guinée et confirmé par les recherches effectuées pour cette évaluation. Le fait que le message soit transmis dans leur propre langue aide les gens à se rappeler et à apprécier les sketches. La campagne a été produite dans six dialectes locales du Français, en Portugais et dans les langues africaines suivantes : Burkina Faso : Mali : Togo : Senegal : Guinée : Langues Africaines de diffusion Les traductions et adaptations La traduction a été un défi tout au long de la mise en oeuvre de la campagne. Les droits des enfants peuvent aborder des sujets très sensibles. Trouver le bon mot ou la bonne expression peut être d une importance capitale. Au Togo, par exemple, les acteurs ont eu beaucoup de mal à s entendre sur la traduction du terme «droits» dans la langue locale Mina. La traduction était souvent effectuée par le partenaire chargé du théâtre. Dans certains cas, il avait été demandé aux enfants de faire leur propre traduction pour voir si cela ajoutait, changeait ou améliorait Conclusion Mooré, Fulfuldé, Dioula et Lobiri Bambara Guinée-Bissau : Créole Bénin : Adja Mina, Cotocoli, Kabye Wolof, Fulani, Sèrèr, Diola Kissi, Toma, Kpèlè, Maninka, Pulaar, Susu Annexes 35

36 quelque chose. L une des premières leçons apprises était que la traduction des sketches devait se faire sur le plan oral : très souvent, les enfants ne pouvaient pas lire les langues locales. Tous les noms des personnages ont été changés par des noms du pays. Pape (le héros du sketch sur la discrimination envers les enfants souffrant de handicap) au Sénégal est devenu Alpha en Guinée et Yaya au Burkina Faso. Parfois le contexte national exigeait d autres adaptations des sketches. Le personnage de l hyène pouvait par exemple ne pas être utilisé au Togo où l hyène est considérée comme un animal sale. Ils ont utilisé l araignée à sa place. Pour l adaptation locale au Bénin, Plan a organisé un atelier impliquant les enfants et les autres parties prenantes. La plupart des changements ont concerné le style ou les expressions locales, mais certains sketches ont été prolongés dans le but d améliorer la compréhension (ce qui a causé des confusions durant les enregistrements et la phase post-production) Le choix des partenaires à la production Le choix des partenaires à la production a été traité à la section Le choix des stations radio partenaires Chaque coordinateur national était chargé de la sélection et de la négociation avec les stations radio de chaque pays. Ces négociations avec les stations radio privées et publiques ont pris beaucoup de temps et les contrats sont revenus plus chers que Plan ne l avait imaginé ; ce qui prouve encore une fois l importance de recherches préalables fiables. Il était important pour le succès de la campagne d impliquer une station publique nationale dans le projet mais cela s est révélé difficile dans certains cas, notamment en Guinée, au Bénin et au Sénégal. Là, Plan a choisi de collaborer avec des stations radio communautaires ou rurales plutôt qu avec la station radio nationale. En Guinée, la radio nationale est divisée en deux branches indépendantes la radio nationale et le réseau de radio rurale. L idée initiale était de diffuser sur ces deux chaînes, mais quand la radio nationale a insisté pour être payée pour ses temps d antenne, Plan a décidé de travailler seulement avec les radios rurales. Par conséquent, la première phase de la campagne n a pas été diffusée dans la capitale Conakry. Le lancement de la phase II a été repoussé à cause des négociations avec la radio nationale, qui a finalement rejoint le projet en Janvier Les recherches menées dans le cadre de cette évaluation montrent l existence de deux directions somme toute différentes à prendre. D un côté, il est vrai que les principales chaînes de radio produisent des programmes de meilleure qualité et sont plus rentables pour Plan vu le nombre d auditeurs atteints par les messages. D un autre côté, les résultats montrent clairement que l impact est plus important et le comportement des populations est plus à même de changer quand la campagne radio est accompagnée d activités parallèles dans les communautés. Plan a noué des partenariats fructueux et étroits avec les stations radio communautaires. Ces stations radio peuvent n atteindre que quelques communautés ou préfectures mais elles ont l avantage d être très proches de la population et d atteindre les enfants les plus marginalisés. L idéal, comme l ont fait la plupart des pays, est de travailler avec la chaîne nationale pour atteindre un maximum de gens et avec certaines stations radio communautaires pour une approche davantage fondée sur la participation des communautés. Le nombre de stations radio partenaires est un autre choix important à faire. Plan Mali a commencé avec 23 stations radio durant la première phase, mais a suivi les recommandations de l évaluation à mi-parcours en réduisant le nombre à 13 pour la phase II. Un coordinateur à temps partiel de la campagne ne pouvait pas suivre toutes ces stations aussi étroitement que nécessaire à une mise en oeuvre efficace. Au Sénégal, Plan a choisi de collaborer avec le réseau de radios communautaires ARPAC. L avantage de ce modèle était qu il n y avait qu un seul partenaire et que des missions communes de suivi ont pu être effectuées Le processus de production Le processus de production consiste normalement en deux semaines de recherche et d auditions, un mois de répétitions et trois semaines d enregistrements des sketches en studio. Durant les répétitions, les leaders de groupe travaillent en étroite collaboration avec les enfants acteurs après les classes et durant les weekends. Les enregistrements sont effectués dans les studios locaux avec l assistance d une équipe venue de WARO Les répétitions Pendant un mois ou deux, les acteurs professionnels travaillent intensément avec les enfants pour préparer les sketches dans deux langues ou plus. Chaque sketch contient quatre à dix rôles devant être remplies par les Avec l assistance du SGSM (personne responsable de la communication dans le cadre du parrainage Plan) au Burkina Faso et d un consultant pour la pré-production. Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

37 adultes et les enfants. Chaque fois que c'était possible, les répétitions et les enregistrements étaient programmés pendant les congés scolaires, afin que les enfants ne soient pas obligés de rester tard dans la nuit ou de passer leur week-end à travailler avec l équipe de théâtre. Ces répétitions se déroulaient habituellement dans un théâtre, dans un centre communautaire ou l équivalent. En Guinée-Bissau, le groupe de théâtre a eu du mal à trouver un bon endroit pour les répétitions étant donné que le théâtre national avait été détruit au cours de bombardements durant la guerre. Une autre difficulté vécue par la plupart des troupes de théâtre était le transport des enfants pour les répétitions. Les parents qui ont d ailleurs eu à donner un consentement écrit ne comprenaient pas pourquoi leurs enfants devaient passer tout ce temps aux séances de répétitions. Certains parents étaient également contents que leurs enfants aient l opportunité de s exprimer dans leurs langues locales. Plan Bénin a eu une bonne idée en organisant, avant le début des répétitions, une journée d orientation avec les acteurs et les enfants, pour les informer de l action de Plan et les objectifs visés de la campagne Les enregistrements La première production au Burkina Faso a été réalisée par Mimi Brazeau qui constituait à elle seule le personnel média à WARO. Depuis lors, toute une équipe a été formée sur le plan régional et national. Aujourd'hui, WARO assiste les coordinateurs nationaux et les partenaires locaux en déléguant sur place un technicien professionnel et un coordinateur lors des enregistrements. Après la première année de mise en œuvre, Plan a décidé d enregistrer toutes les productions futures en format numérique. Le Sénégal avait déjà fait cela durant la première phase, tandis que le Togo et le Burkina Faso avaient utilisé un équipement analogue pour les premières phases. En 2003, WARO a investi dans les équipements numériques portatifs, qui s adaptaient facilement à tous les studios ; ce matériel a été utilisé pour la première fois en Guinée-Bissau lors de la phase II. Les enfants comme les acteurs professionnels ont souvent été très enthousiastes au sujet de l expérience dans les studios et affirment que les techniciens du son de WARO ont mis tout le monde à l aise et en sécurité. Plan Bénin avait programmé les sessions de répétitions dans les studios, de sorte que les enfants et les acteurs se sont sentis à l aise avec l environnement du studio avant les enregistrements. «C'était difficile au début de savoir comment parler dans le micro à quelle distance il fallait le garder de la bouche et comment parler juste assez fort. Ils m ont montré comment faire et c'était vraiment amusant» (une petite togolaise de 14 ans). L expérience a été positive pour les techniciens de WARO également, et ce malgré les dures réalités logistiques et la différence de qualité entre les studios locaux. Les enregistrements devaient se dérouler selon un certain rythme pour ne pas trop consommer le temps des acteurs, des enfants et des autres personnes impliquées. C'était un vrai défi en Guinée avec 19 sketches différents produits dans sept langues. Pour faciliter la tâche aux 130 enfants acteurs, les enregistrements ont été faits par personnage et par langue. Ainsi, chaque enfant ne passait pas plus de quelques jours au studio. Une bonne organisation, des enfants bien préparés et de bons acteurs sont les principaux facteurs pour arriver à un enregistrement dépourvu de problèmes. L équipe de WARO a souvent eu à travailler sur les interprétations des sketches et à procéder à des ajustements et des changements de dernière minute. C'est seulement en Guinée-Bissau que les acteurs professionnels ont décrit les enregistrements de la première phase comme ayant été stressants. Le calendrier a été avancé par rapport à ce qui avait été prévu et les troupes de théâtre ne se sentaient pas prêtes. «Il y avait trop de pression. Ils [l équipe de WARO] ont tout changé pour respecter leur calendrier sans penser à nous. La prochaine fois, nous aurons besoin de plus d information pour être en mesure de nous préparer comme cela se doit» (acteur, Guinée- Bissau) La post-production La post-production le montage, l incorporation des effets sonores, de la musique et des jingles a été réalisée à WARO avec le logiciel Adobe Audition (qui a remplacé Cool Edit Pro). Le montage prend en moyenne une journée par sketch et par langue. Une fois le montage terminé, les sketches étaient renvoyés dans le pays concerné pour vérification (les techniciens ne comprenaient pas toutes les langues de la production) avant que les CD et les cassettes audio ne soient copiés et distribués aux bureaux nationaux. Les premières productions ont connu des contraintes techniques. L information sur la couverture du disque n était pas toujours juste. Par conséquent, certains sketches ont été diffusés dans un ordre inversé ou pas du tout 19. Ces problèmes étaient résolus assez facilement en général et prouvent encore une fois l importance du suivi et de l institution de liens étroits entre Plan et les stations radio. 19 Voir l évaluation à mi-parcours du Sénégal par exemple. Résultats et analyses L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 37

38 Les chiffres sur le nombre de participants à la formation des animateurs radio par pays sont les suivants : 38 La qualité de la production était depuis le départ considérée comme un élément très important de la réussite du projet et devait par conséquent être conforme aux standards internationaux. Toutes les stations radio ont apprécié cet aspect de la chose. Un acteur Burkinabé explique la raison pour laquelle la qualité est aussi importante : «ce doit être bien fait, sinon les gens verraient toute la campagne comme quelque chose d enfantin ou d amateur qui ne mérite pas qu on y prête attention». Cependant, il fallait trouver un équilibre entre la qualité de production et une participation facilitée et authentique des enfants La formation des stations radio partenaires Plan a organisé dans tous les pays où s est déroulé le projet des ateliers de formation pour les stations radio partenaires sélectionnées. Pour les deux phases, les participants aux ateliers de formation ont atteint quelques 270 personnes. Les formations ont permis aux animateurs de se familiariser avec le contenu de la campagne et de renforcer leurs capacités à répondre à des questions sur les droits de l'enfant. Elles ont donné un aperçu de la situation des droits de l'enfant dans la région et dans les différents pays. En outre, elles ont fourni un récapitulatif des compétences et des valeurs journalistiques dont on avait grandement besoin. Les ateliers des animateurs, souvent animés par un formateur de WARO, ont été très appréciés et considérés par toutes les stations radio partenaires comme hautement instructifs. Normalement prévue pour durer 3 jours, la formation a été prolongée sur toute la semaine. Un accent particulier a été mis sur l explication des droits de l'enfant et comment impliquer les enfants dans le projet. La formation consiste en une série d exercices et d'astuces pratiques sur la manière de présenter les sketches, de conduire les jeux-concours, les interviews et les débats liés à la campagne. Les exercices comprenaient des simulations de diffusion, des critiques et des feedback de la part des autres participants, suivis de l analyse de contenu, de style et de la langue. Participants aux ateliers de formation radio Phase I Phase II Burkina Faso Togo Guinée Bénin 24 - Sénégal Mali Guinée-Bissau TOTAL Deux des objectifs secondaires des séminaires étaient de nouer des collaborations plus étroites entre Plan et les stations radio partenaires, et pour Plan de mieux comprendre les défis et les réalités des stations radio. Les représentants des ministères ou d autres organisations partenaires, ainsi que les Directeurs Nationaux de Plan, visitaient souvent les ateliers pour encourager et apporter leur soutien au projet. La formation était complétée avec un guide de l animateur radio. Ce manuel de 100 pages comprend tous les scénarios des sketches et dramatiques, des informations sur Plan, la situation des droits de l'enfant dans le pays, des suggestions sur les présentations et les jeux-concours, l intégralité des textes de la Convention sur les Droits de l Enfant et la Charte Africaine. Le guide de l animateur radio donne des exemples sur les questions à poser aux invités et aux «personnes ressources» et propose une liste de personnes à inviter pour débattre des différentes questions. La nécessité de la formation a été prouvée par les expériences au Burkina Faso et au Togo. Pour plusieurs raisons, les animateurs radio n avaient reçu aucune formation avant le lancement de la première phase de la campagne. Ils ne disposaient pas de la connaissance et des compétences nécessaires au suivi des sketches pour des discussions perspicaces sur les droits et les responsabilités de chacun. Les sketches de la campagne étaient diffusés sans aucune introduction, sans commentaire et sans discussions poussées. Une mini évaluation après trois mois de diffusion au Burkina Faso et deux autres mois au Togo ont fini de prouver que «cette diffusion des sketches de type spot publicitaire» était inefficace et, dans une large mesure, avait raté sa cible. Les enfants comprenaient mal les Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

39 messages et les parents étaient négatifs au fait que les animaux donnent des conseils aux enfants dans les sketches. Après une séance de formation des animateurs, une réorientation du programme et une participation plus importante des enfants aux émissions, la campagne radio a rapidement connu une réussite au Togo La diffusion Chaque phase de la campagne est normalement diffusée pendant une année 20. Plan est resté fidèle à ce modèle bien qu il ait été parfois suggéré que la période soit réduite pour respecter le calendrier. Une année par phase était assez appropriée pour s assurer de l impact souhaité. Les contrats avec les stations radio partenaires spécifiaient la régularité des diffusions (différents modèles dans différents pays) et la mission des stations radio qui sont 21 : Introduire les sketches en mentionnant le nom de Plan, le titre de la campagne, le titre du sketch, le droit de l'enfant dont il est question dans le sketch, un résumé de l histoire. Organiser des jeux-concours hebdomadaires sur les sketches et les droits de l'enfant. Organiser un jeu concours trimestriel avec un tirage au sort. Faire des rapports hebdomadaires sur le déroulement des diffusions et les activités mensuelles. Distribuer les prix aux gagnants Organiser des activités parallèles telles que les interviews, les débats, les forums, etc. avec les personnes ressources et les enfants (invités et coanimateurs) Produire deux programmes spéciaux durant l année Lire attentivement la documentation fournie par Plan, la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant et la Charte Africaine sur les Droits et le Bien-être de l Enfant La qualité de la diffusion La qualité de la campagne radio peut être mesurée avec le feedback positif venu des partenaires et des auditeurs mais également avec le fait qu elle a reçu de nombreux prix internationaux. Les stations radio partenaires sont en général très satisfaites des sketches produits par Plan : «la qualité de ce programme a permis d augmenter la réputation de notre station radio. Avec ce programme, nous sommes tout simplement comme les grandes stations radio de Bissau!» a commenté un directeur de station radio communautaire en Guinée-Bissau. La qualité était également l une des forces du programme, mentionnées par les auditeurs dans l évaluation à miparcours au Mali. Le président de l Association Nationale des Radios Communautaires de Guinée-Bissau était tellement satisfait par la qualité du programme qu il est parti avec le projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» à la rencontre annuelle de l Association Mondiale des Radios Communautaires de Katmandou (Népal) en février Le programme avait déjà été diffusé par Radio Kasumay à Sao Domingos. La qualité de la diffusion dépend en grande partie des ressources techniques des stations radio. Les programmes sont souvent diffusés par les stations radio avec des ressources très limitées. Plusieurs stations radio n ont pas une source d électricité fiable et vivent souvent des coupures de courant. Certaines n ont pas d ordinateur, ni même parfois une ligne téléphonique. Ces moyens limités affectent bien sûr la qualité des programmes. Le directeur d une petite station radio communautaire dans le nord du Sénégal explique qu en ce qui les concerne, il était difficile d avoir un contact direct avec les auditeurs étant donné qu ils n ont ni électricité ni ligne téléphonique. Pourtant, ils ont reçu des lettres des auditeurs des villages voisins par l intermédiaire des taxis-brousse La fréquence La fréquence des diffusions dépendait de l accord entre Plan et les stations radio partenaires. Dans certains pays, les sketches ont été passés plusieurs fois par semaine en plus d un programme plus long une fois par semaine, en direct du studio. Au Burkina Faso, les sketches ont été diffusés pas moins de fois au cours de la première année de campagne! Chaque station radio a diffusé deux versions de langues différentes du programme quatre ou cinq fois par semaine. A N Zérékoré (Guinée), la station radio rurale a passé la campagne deux fois par semaine dans cinq langues différentes. La plupart des pays avaient stipulé de diffuser le programme une fois par semaine avec des rediffusions plus ou moins fréquentes. Au Bénin par exemple, les stations radio partenaires ont diffusé la campagne plus souvent que prévu (332 émissions sur 220 prévues durant les six premiers mois de diffusion) La portée Comme nous l avions dit plus tôt, Plan s est efforcé d impliquer au moins une station radio de portée 20 La diffusion additionnelle, dans les langues locales, qui a eu lieu au Burkina Faso, a prolongé d un an la diffusion de la phase II. 21 Chaque pays a rédigé son propre contrat. Ces exemples sont basés sur le contrat au Bénin. Résultats et analyses L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 39

40 nationale par pays pour garantir une couverture nationale. La plupart du temps, une solution finissait par être trouvée et des améliorations apportées pour élargir davantage la portée de la deuxième phase des diffusions. Le Sénégal par exemple a travaillé seulement avec les stations radio communautaires au cours de première phase mais a impliqué des stations radio privées pour la deuxième phase en vue d élargir la portée du programme. Au Togo également, plusieurs des stations radio partenaires avaient de faibles antennes et une portée limitée certaines émettaient seulement dans un rayon de 20 kilomètres. Plan Togo a apporté une assistance financière qui a permis à certaines d entre elles d investir dans l achat d antennes plus puissantes. Plan Guinée n est pas arrivé à signer un accord avec la station radio nationale pour la première phase de la campagne. La campagne n a donc pas été diffusée dans la capitale Conakry, comme à Gueckedou et Macenta situés dans la zone d intervention de Plan. déroulement des jeux-concours radio. Le retard dans les paiements de Plan (dans certains pays) qui s explique par le processus administratif de Plan et par le retard dans l acheminement des rapports d activités ou l envoi de rapports incomplets Le monitoring et l évaluation L équipe de campagne régionale a rédigé, sur la base des rapports envoyés par les coordinateurs nationaux, des rapports trimestriels et annuels sur une vue d ensemble des progrès. Ces rapports étaient en partie destinés au donateur DFID. Le système de production de rapports a bien marché en ce qui concerne ces pays mais pas pour les autres : Togo, Bénin et Guinée-Bissau ont envoyé moins de rapports à WARO. Il s agit à présent d améliorer dans le futur le système de rédaction de rapports en mettant au point un modèle trimestriel pour tous les pays ; ceci est grandement recommandé. 40 Les données quantitatives disponibles indiquent une bonne portée de la campagne. Au Mali, 75 % des personnes sondées (688 personnes) étaient devenus familiers avec l émission et 74 % d entre elles se souvenaient d au moins un thème abordé par la campagne. L évaluation à mi-parcours au Burkina Faso a montré que près de 45 % de la population interrogée avait entendu parler de la campagne radio Les problèmes et les contraintes Considérant le nombre de stations radio impliquées dans le projet (plus de 90), les problèmes et les contraintes ont été limités. Cependant, la mise en oeuvre ne s est pas toujours déroulée aussi facilement que Plan l aurait souhaité. Les stations radio partenaires ont souvent eu à gérer des difficultés qui ont limité leur efficacité. L un des problèmes survenus était, par exemple, la maladie d'un animateur radio ayant été formé par Plan pour la campagne, qui n a pas pu remplir son rôle. D autres difficultés étaient de nature plus technique. Mais le problème le plus fréquent qui a entravé le bon déroulement de la diffusion était les coupures d électricité plus ou moins régulières dans certains pays. En Guinée, les stations radio partenaires ont tous rêvé d avoir leur propre source de fourniture de courant. Les stations radio partenaires ont fait allusion à deux contraintes principales : Le nombre insuffisant ou la mauvaise qualité des gadgets (t-shirts, calendriers, blocs-notes, casquettes etc.) Plan n a pas toujours pu livrer ces lots comme promis, ce qui a dérangé le WARO a également produit des rapports de mission assez intéressants après chaque visite dans un pays (missions de préparation, de production ou de suivi) Le monitoring des diffusions Les stations radio partenaires reçoivent un feedback continu de la part des auditeurs sur les émissions radio sous forme de lettres, d appels téléphoniques et de visites dans les stations radio. En dehors de ça, plusieurs outils de monitoring ont été conçus et intégrés dans le projet depuis sa conception, à savoir: la stipulation dans le contrat de la rédaction de rapports réguliers de la part des stations radio partenaires des clubs d écoute qui surveillent et rédigent des rapports sur la diffusion des jeux-concours radio pour vérifier si les messages sont compris par les auditeurs des missions de suivi sur le terrain pour renforcer les contacts personnels et émettre des observations sur les diffusions Durant la première phase au Burkina Faso, une agence de consultants en communication, EDIFICE, a été chargée de rédiger des rapports mensuels de diffusion sur chacune des stations radio impliquées. Une méthode similaire a été utilisée au Sénégal et au Mali où le consultant URTEL n a par procédé au monitoring comme convenu. Le Mali étant un vaste pays, il était indispensable de mettre en place un système de suivi efficace pour suivre toutes les stations radio partenaires. Pour la deuxième phase, un tel système a été mis en place au sein des Unités de Programme avec Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

41 quatre groupes de suivi. Les formateurs sur les droits de l'enfant ont facilité l échange entre Plan et les stations radio partenaires, et mesuré l impact sur les communautés L évaluation Le Burkina Faso, le Mali, le Togo et la Guinée ont procédé à des évaluations à mi-parcours détaillées avec des consultants externes. Le Sénégal a procédé quant à lui à une évaluation à mi-parcours interne, tandis que le Bénin a réuni toutes les parties prenantes pour donner un feedback sur la première phase de la diffusion. Le problème avec ces différentes évaluations à mi-parcours est qu elles ont été faites sous différents formats et approches. En 2002, WARO a conçu un questionnaire pour les évaluations à mi-parcours. L idée était d encourager tous les pays à utiliser le même format pour faciliter la comparaison et le partage d information. Mais cela n a jamais été mis en pratique. Le Burkina Faso a utilisé une combinaison de méthodes qualitatives et quantitatives, tandis que le rapport du Mali est une tentative de quantification de données qualitatives. La Guinée et le Sénégal ont choisi de se reposer sur des méthodes entièrement qualitatives. L évaluation à mi-parcours au Togo, faite en février 2002, est un exemple des problèmes auxquels on peut faire face si les objectifs ne sont pas clairement définis. Par exemple, selon l étude réalisée, 40 % des parents connaissaient l émission radio. Ceci a été considéré comme un échec alors qu en réalité, c'est un excellent résultat considérant que l évaluation a été faite en février 2002, plusieurs mois après la fin des diffusions (juin 2001). Bien que beaucoup de temps et d'efforts aient été consacrés à l élaboration de l évaluation et des termes de référence, il manque une stratégie d ensemble avec des objectifs clairs. Le cadre logique du projet mentionne une liste d indicateurs nationaux de l impact du projet. Les évaluations n ont pas cherché à vérifier ou mesurer les changements survenus en ce qui concerne ces indicateurs, ce qui aurait été pratiquement impossible d ailleurs, vu le temps et les ressources nécessaires. Plan était conscient de ce problème et reconnaît la nécessité de développer des indicateurs plus réalistes et plus mesurables. Les parties prenantes pourraient être impliquées davantage dans le monitoring et l évaluation, comme dans la méthode d auto évaluation utilisée après la phase II au Togo. Pour compléter les rapports trimestriels, Plan a demandé à toutes les stations radio partenaires de rédiger un rapport final basé sur un modèle de rapport à dix entêtes prédéfinies. Les rapports finaux contiennent des informations : nombre d appels téléphoniques et lettre reçus, participation des enfants et des adultes aux émissions, feedback des auditeurs sur le programme, opinion des enfants et des animateurs sur la co-animation par les enfants. Il a également été demandé aux stations radio d estimer l impact de l émission sur le comportement des gens. Cette méthode impliquant les partenaires dans le processus d évaluation a pour résultat concret l'établissement de rapports perspicaces qui donnent beaucoup plus d information que les simples rapports de diffusion. Une telle méthode pourrait être standardisée et développée pour inclure le feedback des enfants. Il est également important, en terme de partenariats, que le feedback et les commentaires et résultats soient partagés. Tandis que, dans certains pays, il y a eu un impressionnant partage d informations et une réelle collaboration entre Plan et les stations radio 22, d'autres stations radio partenaires ont à peine reçu un retour sur leurs rapports et suggestions La promotion du projet radio La promotion et la communication internes L intérêt croissant et l investissement portés aux projets radio sont le fruit du travail acharné de deux personnalités dévouées et dynamiques l ancien et le nouveau coordinateur régional qui ont su entraîner les autres dans leur sillon. Ce lobbying sur le plan régional est aussi un travail d équipe, d investissement et d engagement de la part des directeurs régionaux et nationaux, des coordinateurs nationaux et des conseillers des programmes. Conséquence, tous les onze pays de WARO sont impliqués dans le nouveau projet radio Kids Waves (Les Ondes des Enfants) la promotion interne du projet a été un véritable succès. De même, l équipe de WARO est sans cesse sollicitée pour le partage de ses expériences avec d autres régions et bureaux nationaux de Plan La promotion externe L équipe régionale des projets média a également été très active dans la promotion externe du projet (WARO manquait jusqu'à récemment d un poste de Chargé de la communication/relations publiques). Plan WARO est en contact ou collabore avec plusieurs autres organisations telles le World Radio Forum, OneWorld Radio, Freeplay Foundation, WorldLinks West Africa, Children's Rights Information Network (CRIN), Panos Institute West Africa et Enda Tiers-monde. Résultats et analyses 22 La tenue des rencontres trimestrielles suggérée par les stations radio partenaires et réalisée par Plan Burkina Faso est un bon exemple. L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 41

42 Le coordinateur régional et le conseiller régional des projets média ont participé à un grand nombre de rencontres internationales et régionales pour faire la promotion du projet et partager les expériences et leçons apprises. Voici une liste de quelques-unes de ces rencontres : International Radio Conference on Child Survival (Washington, États-Unies, 1998) The Children of Africa: Resources for Learning (Université de l Ohio, États-Unies, 1999) International Forum for Child Welfare (Helsinki, Finlande, 1999) Radiocracy International Conference (Université de Cardiff, Royaume-Uni, 1999) Rencontre du Comité Droit de l Enfant de l ONU (Genève, Suisse, 1999) Children, Participation and Media (Guatemala, Mars 2001) Media and Children Summit (Toronto, Canada, Mai 2000) 3 rd World Summit on Media for Children (Thessalonica, Grèce, Mars 2001) Agora Interactive Media for Children Forum (Bologne, Italie, 2003) 4 th World Summit on Media for Children and Adolescents (Rio de Janeiro, Brésil, Avril 2004) Radio days (Oslo, Norvège, Octobre 2004) Un nouveau site Web consacré au projet radio est en cours de finition mais certaines informations peuvent être trouvées sur le site Web international de Plan 23. Des informations sur le projet ont également été postées sur Communication Initiative, le plus important forum de discussion sur la communication et le développement. En participant à des forums-clés, des réseaux et des compétitions internationales, Plan est en passe de devenir un acteur reconnu dans le secteur des projets média intégrant la participation des enfants. Il y a encore beaucoup à faire quant à la promotion du projet. Le Bureau Régional reçoit souvent des demandes d informations complémentaires sur les projets média de la part de diffuseurs (BBC World Service Trust, RAI, Kenya National Broadcaster), des institutions académiques (l Université Nationale du Rwanda, l Université de Guelph, Canada et l Université de Toronto, Canada), ainsi que d étudiants agissant à titre privé, et d autres organisations impliquées dans le financement, la recherche ou la mise en oeuvre de communication pour des activités de développement (Radio Nederland Training Center, Communication for Social Change Consortium, Soul City Institute for Health and Development Communication, UNICEF, International Institute for Sustainable Development, Rockefeller Foundation, The International Clearinghouse on Children, Youth and Media, Nordicom) et plusieurs autres La couverture médiatique de la campagne Les lancements officiels de la campagne ont été de grands événements dans tous les pays et ont attiré, dans l ensemble, les médias nationaux. Les lieux de lancement (théâtres nationaux ou autres endroits publics similaires) et le type de personnalités présentes (les premières dames, les ministres etc.) ont garanti une certaine couverture médiatique et souvent une diffusion sur la télévision nationale. Lors de ces grandes occasions, Plan n'a pas manqué de promouvoir les droits de l'enfant en invitant de nombreux jeunes en tant que participants et acteurs durant l événement. Les enfants ont fait des discours, joué des représentations théâtrales et des sketches de la campagne radio. Les radios locales et la presse écrite ont également fait des reportages sur les ateliers des animateurs radio, les cérémonies de clôture de la campagne et les finales des jeux-concours qui étaient en général des événements publics organisés par les stations radio partenaires. Certaines activités parallèles ont également réussi à attirer l attention : en Guinée-Bissau, la télévision a fait un reportage sur les théâtres de rue liés à la campagne à Gabu. La télévision togolaise a couvert plusieurs événements tels que le festival de théâtre de Soutouboua. L impact direct de la campagne a parfois fait «la une des journaux». A Labé en Guinée, la presse écrite locale a publié un reportage sur une petite fille de 15 ans qui ne voulait pas se marier à un homme choisi par ses parents et beaucoup plus âgé qu elle. Après avoir suivi l histoire sur «Papa, je ne veux pas me marier maintenant», tirée de la campagne radio, elle a trouvé le courage de défendre ses droits et sollicité l aide d un sage. Le journal a rapporté que le mariage a finalement été annulé et que la fille est de retour en classe. La presse internationale a également couvert la campagne ; CNN a notamment fait un reportage sur le projet au Togo. La promotion du projet dans la presse nationale et internationale est toutefois un domaine où on peut faire mieux que ce qui a été fait. Voir l annexe pour une liste des couvertures média Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

43 Les compétitions radio internationales Le projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» a participé à beaucoup de compétitions internationales et gagné les prix suivants : Finaliste dans la catégorie meilleurs programmes pour enfants, International New York Festivals, 2003 (États-Unies) Finaliste au concours Communication Initiative's Information and Communication Technology (ICT) Stories, 2003 (Canada) Finaliste pour l excellence de projets radio pour et avec des enfants, UNICEF/One World Radio, 2002 (Royaume-Uni) Médaille d Argent Mondiale dans la catégorie «meilleurs programmes pour enfants», International New York Festivals, 2000 (États- Unies) 4.3 Les sketches produits Les 29 sketches (19 pour la première phase et 10 pour la deuxième phase de la campagne) sont principalement les mêmes dans tous les pays. Les scénarios d origine ont légèrement été modifiés pour une adaptation locale à chaque pays et traduits du Tous les sketches ont été lus et révisés par un certain nombre de conseillers à Plan et par d autres experts pour s assurer que les messages sont appropriés, corrects et conformes à d autres messages de Plan. Ils ont également été testés sur des audiences d enfants pour voir si le langage est adéquat, si le message passe et s ils sont amusants ou émouvants. Les scénarios seront révisés plus tard par les partenaires locaux pour s assurer qu ils sont adaptés vis-à-vis de l audience ciblée. Dans certains cas, les histoires ont été complètement changées. Le Togo par exemple n est pas confronté au problème de désertification. L'histoire a été changée pour parler de reforestation. L implication d écrivains africains dans la rédaction des histoires de la deuxième phase a été une bonne initiative mais un échec en termes de résultats. En 2000, Plan a organisé un atelier avec pour objectifs, la formation des écrivains pour la rédaction de sketches adaptés à la radio. 13 écrivains venus de six pays de l Afrique de l'ouest y ont assisté. Ces écrivains avaient été choisis selon d autres critères que celui de leur intérêt et de leur compréhension des droits de l'enfant. La qualité des histoires écrites n était pas assez bonne pour la campagne. Plan a compris avec le temps que la principale raison de cet échec est le fait que les écrivains aient été choisis sur des critères erronés. La méthodologie de l atelier de formation n était peut-être pas adaptée aux besoins des participants non plus L approche éducation et divertissement français vers les langues nationales (y compris le changement des noms des personnages) La conception des sketches Les sketches ont été écrits par Mimi Brazeau de WARO 24. Certains sont tirés d histoires vraies, d autres sur des anecdotes et des histoires collectées durant ses années de journaliste avec Plan. «Dans mon travail, j ai fait des centaines d interviews avec des gens dans les communautés. Je me suis assise, j ai écouté leurs histoires. Et j ai pris note». Le fait que ces histoires soient complètement ancrées dans la culture africaine, bien qu écrites par une canadienne, est probablement l une des raisons pour lesquelles les enfants et les parents peuvent s identifier si facilement aux personnages. «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» explore le concept de «edutainment» éducation et divertissement. Les histoires sont riches en folklore et enchantement. Dans les premières séries des histoires, les personnages animaliers un lion, une hyène, un éléphant, un singe et un lièvre avaient été utilisés pour communiquer avec les enfants et défendre leurs droits. C'était un moyen amical pour expliquer les droits de l'enfant. Ayant compris que la sensibilisation est la première étape pour créer un dialogue sur les droits de l'enfant, les histoires ont été soigneusement écrites pour ne pas offenser ou blâmer quelqu un. L histoire sur l excision par exemple se focalise sur les risques de santé que cela présente pour les filles et ne blâme pas la religion, la tradition ou l influence de la culture. Au cours de la deuxième phase, les contes de fées ont laissé place à une approche plus réaliste avec des dialogues sur les droits de l'enfant, un changement basé sur les réactions et le feedback des auditeurs. Ces histoires mettent plus l accent sur les responsabilités qui vont de pair avec les droits. Elles identifient et incorporent également les réticences des adultes 24 Mais le Mali a pris l initiative de créer sa propre histoire sur le trafic d enfants. Résultats et analyses L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 43

44 44 envers les droits de l'enfant. Une brève description de toutes ces histoires est disponible dans la partie annexe. Pape le petit héros (phase I) Pape est un jeune garçon handicapé par la polio. Il est souvent taquiné par les autres enfants du village. Un jour, un autre garçon, Boubacar, est en danger. Pape rassemble tout son courage et arrive à le sauver. Pape prouve qu il est un brave garçon qui mérite l amitié des autres enfants, malgré son handicap. Boubacar a désormais honte de cette discrimination envers Pape, promet d être son ami et de le défendre contre les autres enfants. A sa proposition, Pape participe au match de foot en tant qu arbitre et ne peut s empêcher de pleurer de joie. Cette histoire fait référence à l article 23 de la Convention sur les Droits de l Enfant : un enfant handicapé a droit à une vie pleine et décente, dans des conditions qui assurent sa dignité, favorisent l indépendance et sa participation active dans les activités de sa communauté. Son objectif est de provoquer la prise de conscience sur les problèmes liés à l intégration des personnes handicapées dans la société. Cette histoire a été l une des histoires les plus populaires de la campagne. Elle est devenue célèbre au Sénégal au cours de son interprétation en direct à la cérémonie de lancement de la campagne. La première dame a été émue aux larmes et a décidé de créer un fonds pour l intégration des enfants handicapés. Commentaire d un auditeur «Quand ma mère a suivi l émission à la radio, elle a dit que je pouvais commencer l école. Elle a compris que je devais pouvoir lire et écrire» nous a confié Genoaria, petite fille de 12 ans qui est sur le point de commencer sa deuxième année à l école à Sao Domingos en Guinée-Bissau. Elle est handicapée par suite d infection par la polio. Sa mère «n a jamais eu l idée de l envoyer à l école». Pas avant qu elle suive le sketch sur la discrimination envers les enfants handicapés à la radio. L étoile protectrice (phase I) Après la mort de ses parents, Finda vit avec son oncle Abdoulaye. Une vie très dure où son oncle la bat souvent. Un jour, alors qu elle était partie chercher de l eau au puits, Finda trébuche et casse le canari. Quand son oncle voit çela, il la bat comme il ne l a jamais fait encore, jusqu à ce qu elle perde connaissance. Dans un rêve, Finda voit sa défunte mère et l implore de mettre fin à ses souffrances. Celle-ci lui promet de rendre visite à son oncle au cours d un rêve et de lui dire de changer de comportement. Le lendemain matin, l oncle se réveille, angoissé et réalise les maltraitances qu il inflige à Finda. Il décide pour se racheter de lui acheter un joli cadeau et promet de ne plus la battre. L article 19 de la Convention sur les Droits de l Enfant reconnaît le droit des enfants à la protection contre toutes formes de violence physique et mentale, contre les abus et les atteintes de toute sorte, contre la négligence, la maltraitance ou l exploitation. C'est l une des histoires les plus populaires. Confier les enfants à des oncles, des tantes ou des institutions est une pratique courante en Afrique de l'ouest. Trop d enfants se sont reconnus ou ont reconnu le sort de leurs voisins dans cette histoire qui semble avoir directement touché les cœurs des enfants et des adultes. Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

45 Commentaires d auditeurs : «Ce programme est extrêmement important. Plusieurs parents confient leurs enfants à élever à d autres personnes qui les exploitent. Cette campagne leur dit de bien traiter tous les enfants et pas seulement les leurs» (jeune garçon de 15 ans en Guinée-Bissau). «Ma cousine, qui est orpheline, a pleuré quand elle a suivi cette histoire. Elle ne va pas à l école et doit travailler très dur (fille de 19 ans en Guinée). Sauvons notre village (phase I) Les habitants de Titao ne font rien pour assainir leur village. Les ordures s amoncèlent. Une odeur de pourriture flotte dans l'air et les mouches défilent un peu partout. Sourougou, l hyène, voit venir la catastrophe et file chez Malick et Séni, deux jeunes garçons, pour leur ouvrir les yeux sur les problèmes qui minent l environnement. Ils mobilisent l ensemble du village pour l assainir, pouvoir vivre dans un environnement sain et réduire ainsi les risques de maladie. Cette histoire fait référence à l article 24 de la Convention sur les Droits de l Enfant qui sensibilise les enfants sur l importance de protéger leur environnement. Commentaire d un auditeur : «Quand j ai entendu cette histoire pour la première fois je me suis dit : nos droits ne sont pas respectés parce que notre environnement est très sale» (garçon de 15, Bénin). L éducation pour tous (phase II) Un père de famille annonce à sa femme qu il a décidé de ne pas envoyer Aboukarim et Sokhna à l école. C'est trop cher et inutile puisque tant de jeunes diplômés sont chômeurs. Au cours d un dialogue avec son mari, la femme avance qu ils doivent penser à l avenir de leurs enfants et que ceux qui ne vont pas à l école rencontrent plus de difficultés que les autres. Cédant devant ses arguments, le père de famille fait promettre à ses enfants de faire de leur mieux à l école pour réussir. Les articles 28 et 29 de la Convention sur les Droits de l Enfant stipulent que les enfants ont droit à l éducation. Cette histoire aborde le sujet d'un parent qui pense que l éducation de ses enfants n a aucune utilité, juste une perte de temps et d argent puisqu'elle ne les conduira pas nécessairement à travailler. L histoire met l accent sur les aspects positifs, de l éducation sans dire que ce parent a tort. Commentaire d un auditeur : «J ai appris que les filles et les garçons ont le même droit d aller à l école. Peut-être que je le savais au fond de moi mais maintenant j y crois» (fille de 15 ans, Guinée-Bissau). L excision (phase II) Un agent de développement communautaire visite un village pour parler de l excision des jeunes filles. Sceptiques, Bassirou et Djeynaba l écoutent parler des droits de l'enfant et des pratiques traditionnelles nuisibles. Abdoulaye et Hawa les surprennent par hasard dans leur conversation et lancent un débat. Hawa a souffert de nombreux problèmes de santé depuis qu elle a été excisée et soutient que cette pratique doit être abandonnée. Elle n est pas la seule. L article 24 de la Convention stipule que les enfants ont le droit d être protégés contre les pratiques traditionnelles préjudiciables à leur santé. Cette histoire pose un problème pour les partisans de l excision qui avancent que cette pratique fait entièrement partie de la culture locale et que les traditions sont menacées par des étrangers qui imposent leurs valeurs. Dans l histoire, Hawa fait remarquer que plusieurs associations locales travaillent dans le même sens et que l excision est maintenant interdite dans leur propre législation. La première phase de la campagne comprenait également une histoire sur l excision. C'est souvent un sujet très sensible et même tabou dans certaines parties de la région 25. Commentaire d un auditeur : «La plupart des filles de mon âge ont subi l excision. C'est une décision prise au niveau de la famille. Je n avais aucune information, je ne savais pas que ça pouvait être dangereux» (fille de 18 ans Guinée- Bissau) La compréhension des messages Les concours hebdomadaires et trimestriels ont été conçus comme un jeu et une distraction pour les jeunes auditeurs, mais également comme un moyen de vérifier que les messages ont été compris. Au cours des interviews et des focus-groups, les enfants et les adultes ont prouvé qu ils étaient capables de débattre des thèmes de la campagne et faire le rapprochement avec leur propre vie. Bien que certains animateurs radio croient que le langage surtout au cours de la phase II soit trop compliqué et «académique» pour les enfants, les milliers et les milliers de lettres et de bonnes réponses aux questions indiquent clairement que tel n est pas le cas. Résultats et analyses 25 L histoire sur l excision n a pas été produite dans la langue locale Gerze (Kpele) en Guinée : elle a été considérée comme sujet trop sensible L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 45

46 Le problème, qui a été souvent soulevé dans les évaluations, les rapports et les interviews, est une certaine réticence de la part des parents par rapport à la notion des droits de l'enfant. Les droits sont perçus comme étant en conflit avec la tradition selon laquelle les enfants ne posent pas de question aux adultes et ne s adressent aux adultes que quand on leur donne l ordre de le faire. Les parents avaient peur que certains messages n amènent les enfants à se «rebeller», à devenir impolis et irrespectueux. Un prêtre à Soutouboua, au Togo, a même parlé du problème potentiel 26 que cela pourrait constituer au cours d un sermon. «Trop de discussions sur les droits de l'enfant sans mettre suffisamment d accent sur les responsabilités», a été une remarque fréquente depuis les premières diffusions au Burkina Faso. Plan a pris ce problème très sérieusement. Les histoires de la deuxième phase mettent clairement l accent sur les responsabilités des enfants alors que, dans la première série d'histoires, elles étaient plus implicites. Les stations radio ont également répondu aux réactions des populations en donnant plus d informations et en organisant plus de discussions sur les droits et les responsabilités des enfants. Rien n'indique qu une connaissance plus accentuée de leurs droits ferait des enfants des impolis ou des rebelles. Les données quantitatives recueillies au cours des évaluations à mi-parcours au Burkina Faso le confirment. Sur 600 enfants âgés de 8 à 18 ans sondés, pas moins de 92 % reconnaissent que les enfants ont des responsabilités telles que «travailler bien à l école», «écouter les parents et les enseignants et les respecter», «obéir aux parents» et «aider les parents». Interrogés sur les responsabilités d un enfant par rapport au droit d expression, 82 % des enfants sondés ont répondu qu il faut «être poli/respectueux». Cette appréhension disparaissait souvent au bout d un certain temps : «dans un premier temps, nous étions préoccupés : si on commence à parler des droits de l enfant, où cela mènerait-il? Nous avions pensé que la radio allait transformer nos enfants en rebelles. Nous avons vu que c'était instructif et nous avons changé d avis» (un père de famille en Guinée). Au Togo, certains parents ont réagi négativement au fait que les animaux parlent à leurs enfants dans les histoires de la première phase. Les animaux ne devraient pas donner des conseils à des humains. «J ai vu cette critique comme quelque chose de fondamentalement positif. Cela voulait dire qu ils avaient suivi la campagne et réfléchi là-dessus» a souligné le coordinateur du projet. Certaines personnes ont également réagi au jingle dans lequel un enfant dit «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!». En Guinée-Bissau, les adultes ont fait remarquer qu un enfant «normal» ne s exprimerait jamais d une manière aussi directe comme c'est le cas dans le jingle de la campagne radio. «Cela ne vous offense pas mais ça vous fait sursauter» a dit un parent. Le jingle attire effectivement l attention et a été décrit par un enseignant guinéen comme étant «une épidémie». «Dès qu ils entendaient le jingle, les enfants commençaient à venir. Nous avions souvent une centaine d enfants qui attendaient devant les portes de la radio», a expliqué un animateur radio en Guinée-Bissau La capacité de se rappeler le message La capacité de se rappeler le message est l un des indicateurs les plus fiables de l impact. Interrogés sur la campagne, plusieurs enfants ont fait preuve d une capacité de mémoire surprenante. Les enfants récitaient souvent les histoires par cœur, se rappelaient les noms des personnages et plus important encore se souvenaient des conseils pratiques tels que comment faire une «potion magique» pour lutter contre la déshydratation due à la diarrhée. Les enfants ayant participé aux diffusions ou à la production se rappelaient même les histoires dans le détail L appréciation Les évaluations antérieures ont montré que les histoires sont très adaptées et appréciées des enfants comme des adultes. Tout porte à confirmer cet aspect de la chose : «les histoires sont amusantes. Parfois je ne veux même pas qu elles s arrêtent» (garçon de 11 ans en Guinée-Bissau). «On s est bien marré. C'était un programme très vivant, c'était presque comme de voir une comédie au théâtre. Vous deviez aussi écouter attentivement les questions pour voir si vous aviez la réponse» (un parent Guinéen). «Ah, ces petites histoires. Oui je les ai beaucoup aimées, surtout parce que les enfants parlaient» (un imam Guinéen) La paroisse Saint François Xavier. Ceci a eu lieu en Novembre 2003, selon le rapport annuel de Radio Cosmos. Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

47 «J ai apprécié le fait que même les enfants les plus jeunes sont encouragés à s exprimer. C'est quelque chose dont notre pays manquait. Nous ne faisons pas de nos enfants des citoyens qui connaissent leurs droits et savent ce qu ils peuvent exiger de la part des autorités» (inspecteur Togolais). Dans l évaluation réalisée au Burkina Faso, 98 % des enfants ont trouvé le programme «excellent» ou «bon» et 99 % ont voulu que la campagne se poursuive. 42 % des auditeurs adultes ont apprécié les messages (contre 6 % qui l ont apprécié juste un peu ou pas du tout). Les données recueillies lors de l évaluation à miparcours au Togo montrent que les parents ont apprécié la campagne parce qu elle donne aux enfants une occasion de communiquer, de pratiquer le français et d apprendre sur leurs droits L identification A travers cette campagne, Plan a voulu créer des personnages qui attirent et inspirent aussi bien les enfants que les adultes. «Plan espère que les autorités locales, telles que les chefs de village, s identifieront aux chefs décrits dans les histoires et voudront promouvoir et défendre les droits de l'enfant de la même manière que le font les personnages dans les histoires», écrit Mimi Brazeau au sujet de la campagne 27. En tout cas, les enfants et les adultes s identifient souvent aux personnages des histoires. Les enfants font le rapprochement entre ce qui se passe dans les histoires et ce qui se passe dans leur propre vie et ne cessent de donner des exemples dans lesquels eux-mêmes ou leurs amis ont vécu les mêmes choses que Aissatou ou Alpha dans les histoires. «Plusieurs enfants ont téléphoné pour nous parler de leurs propres expériences, souvent très similaires» (directeur de radio, Guinée-Bissau). «Ma vie était exactement comme dans le rêve de Tamba», explique un garçon dont le frère a participé à la production à Conakry en Guinée. «Quand je l ai entendu lire cette histoire j ai compris pourquoi je devais aller à l école. Cette campagne a changé beaucoup de choses dans ma vie». «Chaque histoire a eu son impact sur un certain nombre d auditeurs. Tout le monde pouvait s identifier à au moins un thème : voici mon histoire à moi!» (animateur radio, Guinée). 4.4 Les émissions radio produites Les émissions radio constituent le principal rendement de la campagne. Les stations radio partenaires ont diffusé les sketches une à cinq fois par semaine dans deux langues ou plus. Les histoires étaient souvent diffusées avec une petite introduction, tandis qu un programme plus long en direct du studio avec des invités, des discussions et des jeux-concours avait lieu une fois par semaine. Un autre modèle assez commun a été de faire des enregistrements en plein air à partir des écoles ou des villages. Le contenu, le format et la qualité des émissions varient d un pays à l autre et il est difficile de procéder à une analyse générale. Après avoir écouté un certain nombre de cassettes audio venues des stations radio partenaires, on peut conclure à une volonté de produire des programmes de qualité avec des invités, des débats et des reportages. Les enregistrements en studio avaient généralement un niveau de qualité de son plus élevé que ceux effectués dans les écoles et les villages. Plusieurs stations radio partenaires, pour ne pas dire la plupart, sont sous-équipées pour des enregistrements hors studio et c'est parfois le bruit de fond qui prend le dessus. Un autre inconvénient assez commun a été la lenteur et la monotonie des programmes. On laisse souvent la liberté aux invités de faire des monologues très longs et les animateurs n arrivent pas à rendre le débat vivant. Après tout, la campagne est censée être amusante avec des programmes plus courts et plus de musique. Le montage des pré-enregistrements faits dans les écoles et ailleurs aurait pu être mieux fait. Le feedback reçu des auditeurs au Mali révèle que, aussi bien les parents que les enfants ont apprécié la pertinence et l aspect instructif des émissions. Ils pensent aussi que les émissions sont trop courtes (une heure serait mieux que les 30 minutes actuelles) et que les sketches doivent être traduits dans plus de langues. En ce qui concerne la question des langues, plusieurs stations radio partenaires ont fait des efforts impressionnants pour résumer ou même traduire toutes les histoires dans les langues les plus parlées dans les zones couvertes par leur antenne. Au Bénin par exemple, où la campagne a été produite uniquement dans la langue locale Adja, les animateurs traduisaient systématiquement les histoires en Fon et en Mina. Les traductions étaient également courantes dans les stations radio partenaires du Mali. A Porto- Novo, au Bénin, un groupe d enfants avait traduit les histoires sur le mariage forcé, la scolarisation des filles et le VIH/SIDA et produit leurs propres versions dans la langue locale, le Yorouba. La radio a enregistré et incorporé ces sketches dans les programmes diffusés. Le professionnalisme, la motivation personnelle et l investissement des animateurs radio sont quelques- 27 Information de mise à jour, page 2. Résultats et analyses L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 47

48 48 uns des facteurs-clés ayant joué sur la qualité des émissions. Ils avaient pour tâche d animer «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» et n'ont pas toujours été seulement choisi parce qu ils étaient jeunes et dynamiques. Les méthodes de travail et l approche du programme étaient différentes selon le journaliste radio désigné pour faire le travail. Plan devrait peut-être insister plus sur ce choix crucial pour s assurer que les animateurs radio sont motivés et capables de présenter le programme. Un «encouragement» financier réservé aux animateurs radio est aussi important. Les animateurs radio sont souvent devenus des stars locales reconnues comme «les amis des enfants» et ont dû s habituer à voir les enfants les suivre dans la rue en train de chanter à tue-tête le jingle de la campagne. Ça a été une expérience positive et beaucoup sont à présent fiers de leur nouveau statut. Mais ce rôle nouveau impliquait parfois une responsabilité que tous n étaient pas prêts à assumer. Il y a eu plusieurs cas où les enfants ont cherché l aide de la station radio. A Porto-Novo, au Bénin, une fille qui saignait avait été amenée à la station radio le lendemain du jour où sa grand-mère l a donné en mariage à un homme beaucoup plus âgé. Les parents n étaient pas informés. L animateur radio a amené l enfant à l'hôpital, l a interviewée et fait le rapprochement entre son histoire et celle sur le mariage précoce. Dans une autre station radio du Bénin, l animateur avait été informé qu'une femme maltraitait ses deux bellesfilles. Il a contacté la police mais la femme étant mariée à un gendarme, il ne s est rien passé. Pour finir, une délégation issue de la radio est allée dans la maison au moment où la femme était allée au marché et a réalisé des interviews avec les enfants. Ils ont menacé de diffuser les interviews si leur situation ne changeait pas les deux filles sont reparties chez leurs parents dans le nord du pays. Ces cas soulèvent un certain nombre de problèmes éthiques et nous recommandons fortement à Plan d inclure dans la formation des animateurs radio un module sur «comment gérer le cas des enfants vulnérables qui viennent chercher de l aide au niveau de la station radio?». L une de nos suggestions est d établir des contacts avec les institutions ou les ONG spécialisées dans la protection des enfants. Les stations radio partenaires pourraient les appeler pour de l aide ou de l assistance Le programme en studio Le programme en studio typique, comme le recommande le guide de l animateur radio doit suivre un certain format : Le jingle de la campagne L introduction (le nom de l émission, mentionner le nom de Plan, l objectif de la campagne, le thème du jour, les invités présents dans le studio s il y en a, la question du jour, le titre du sketch et un bref résumé) Le sketch Résumé, anecdote, encourage à l action, rappeler le thème/le droit et les responsabilités de l enfant, des parents ou de l état. Question du jour (jeux-concours). Invitation à participer au jeu concours trimestriel, à l interview, au débat Le jingle de la campagne La plupart des stations radio partenaires ont fait preuve de beaucoup d engagement et se sont surpassées en invitant des personnes ressources de tous horizons (des leaders religieux au président de la République (radio nationale en Guinée-Bissau), en passant par les intervenants dans le domaine de la santé et les enfants, à participer aux émissions. Le guide de l animateur radio a élaboré une liste de personnes à inviter pour débattre des différents thèmes. Un enseignant, un parent, un élève et un travailleur dans le domaine de défense des enfants, par exemple, pourraient très bien débattre de la scolarisation des filles. Une sage-femme et une femme exciseuse pourraient débattre de l excision. Radio Wèkè au Bénin a même adapté ses enregistrements aux problèmes spécifiques de chaque communauté ou en fonction du thème du jour. Par exemple, une émission sur le droit au repos et aux loisirs a été enregistrée sur un terrain de football dans une école. La radio a lancé un débat portant sur les sujets tels que «comment vous sentez-vous quand vous jouez? Comment pouvez-vous obtenir plus de temps pour jouer?» Au cours d une autre émission sur le même sujet, ils ont joué à cache-cache avec un directeur d école. Dans l ensemble «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» a été un vrai succès. Les stations radio estiment que leur audience s est agrandie (Guinée) et que plusieurs mois après la fin de la campagne, les enfants continuent de venir vers les stations radio aux heures habituelles du programme Les jeux-concours radio L un des aspects particuliers de la campagne radio a été l organisation de jeux-concours réguliers avec des questions sur les thèmes des histoires : Pourquoi est-ce important de vacciner les enfants? Quelles sont les méthodes de purification de l eau? Comment les parents peuvent-ils éduquer leurs enfants sans user de violence? Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

49 Ces jeux-concours ont eu un énorme succès auprès des auditeurs de tout âge. Certaines stations radio ont organisé des jeux-concours téléphoniques au cours desquels les auditeurs pouvaient téléphoner pour donner les bonnes réponses durant la diffusion. Mais dans la plupart des cas, les enfants (et les adultes) rédigeaient des lettres. A N Zérékoré (Guinée), ces jeux-concours ont connu un tel succès que les vendeurs de la rue manquaient d enveloppes. Il a été estimé que les stations radio partenaires en Guinée ont reçu entre et lettres durant la première phase de diffusion. Les jeux-concours trimestriels étaient de grands événements : «tout le monde avait rendezvous à la radio». La station radio invitait souvent des personnalités locales, des autorités et des représentants de Plan et organisait un tirage au sort public pour désigner le gagnant. Il semble qu il y ait un lien entre l importance des lots à gagner (une machine à coudre ou des bicyclettes en Guinée) et la mobilisation suscitée par le jeu concours. Au Bénin, les stations radio n ont pas reçu assez de gadgets de Plan et plusieurs d entre elles ont pris l initiative de trouver des sponsors locaux. De cette manière, elles ont pu offrir plus et de meilleurs lots pour les jeux-concours trimestriels. Plusieurs objectifs sont visés à travers l organisation des jeux-concours radio. D abord, ils sont un moyen de vérifier que le message a été compris et donnent une indication sur l intérêt et la popularité de l émission. Ils motivent les enfants à écouter et réfléchir sur les sujets relatifs aux droits de l'enfant. Leur popularité indique également le manque et la nécessité de divertissement et de distraction pour les jeunes La radio mobile Là où la population ne pouvait pas se déplacer vers la radio, c'est la radio qui s est parfois déplacée vers la population. Les enregistrements dans les villages et dans les écoles ont été faits de façon régulière au Sénégal, en Guinée-Bissau, et au Togo. Plus que de simples programmes radio, ces enregistrements étaient des événements qui impliquaient toute la communauté dans les zones rurales où les distractions et le divertissement sont limités. «Le simple fait que la radio ait parcouru toute cette distance pour venir les voir dans leur village et enregistrer une émission leur donnait le sentiment qu ils avaient de l importance qu ils n'étaient pas oubliés. Ils en sont très fiers.» (Animateur radio, Togo). Plusieurs stations radio locales ont directement travaillé avec les écoles. C'est le cas de Radio La Paix à Atakpamé au Togo qui a contacté 25 écoles de la préfecture. Elle leur a donné deux semaines pour préparer un thème donné et réalisé par la suite des enregistrements publics avec les versions théâtrales, les sketches et chansons des enfants. C'est devenu une grande motivation pour les enfants et leurs parents : «des parents se sont mis à se demander pourquoi leur enfant ne parlait pas à la radio : parce qu il n est pas à l école! C est devenu une raison pour eux d envoyer leurs enfants à l école!» Les diffusions en direct Parfois les stations radio organisaient des diffusions en direct du studio. Les jeux-concours trimestriels et les cérémonies de clôture étaient une bonne occasion de diffuser en direct. Au Togo, enfants et adultes se sont rassemblés pour la cérémonie de clôture à Sotouboua. Le préfet et un juge du tribunal régional y ont pris part et fait des discours sur la maltraitance des enfants et l éducation des filles. A Sokodé, Plan a invité les enfants de tous les villages qui avaient participé à la campagne pour une diffusion en direct sur Radio Vénus. Près de 500 ont été transportés vers la ville pour participer à la cérémonie avec le maire, le préfet et d autres personnalités locales. Etude de cas : radio communautaire de Bafata (Guinée-Bissau) La radio communautaire rend visite au village de Demba Meta, à Bafata en Guinée-Bissau. Le thème du jour est l équité entre les filles et les garçons. La grande assemblée de villageois a écouté une histoire sur le droit à l éducation et un parent s avance pour partager ses points de vue. Il prend le micro et dit à l'intention des parents qui gardent leurs filles à la maison : «envoyez-les à l école! On ne sait jamais votre fille pourrait un jour devenir directrice ou ministre!» Après plusieurs autres interventions d autres parents, Mamadou, un jeune garçon de 12 ans, récite un sketch folklorique et un groupe d élèves entament une chanson. Le jingle de la campagne retentit en Portugais : «Sou crianca e tenho direitos! 28» La station radio de Bafata est une initiative communautaire, soutenue par Plan en Guinée-Bissau. La station radio a travaillé directement avec les clubs des enfants, lancé la campagne dans 24 villages au sein de la zone d intervention de Plan. Chaque semaine, un petit groupe venu de la station radio se rendait dans un village donné, préparait le programme, l enregistrait et ramenait la cassette au studio pour qu elle soit montée et diffusée. Dans chaque village, un groupe de 15 enfants, âgés de 7 à 14 ans, participaient directement à la production de l émission. Les premiers enregistrements étaient empreints d hésitation. Au début, les enfants du village 28 Cette description est fondée sur une cassette audio. Résultats et analyses L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 49

50 étaient timides mais après un certain nombre de programmes, ils ont commencé à s inspirer de ce que d autres enfants des villages voisins étaient capables de faire. L émission a vite fait de devenir l affaire de toute la communauté. «Tout le monde écoute l émission. Les enfants se battent pour participer et les parents sont fiers d entendre leurs enfants à la radio.» (Directeur d Unité de Programme, Bafata). Plan et la radio communautaire ont aussi organisé des séminaires de formation des volontaires sur la manière d'interviewer les enfants. Ils ont appris l utilisation de techniques, tels que le chant et la danse, pour que les petits se sentent en sécurité et moins stressés durant les enregistrements. Etude de cas : Radio Virgo Potens, Atakpamé (Togo) Il y a toujours eu une foule pour accueillir et acclamer l équipe radio deux présentateurs, un caméraman, deux techniciens et deux enfants venus du club radio à leur arrivée au village. Le village a été informé par les travailleurs de Plan sur le terrain que l émission radio allait leur rendre visite cette semaine. Le moment venu, les enfants comme les adultes se rassemblent pour assister au montage du podium et à l installation du matériel de musique, des microphones et d autres matériaux. Le sketch du jour est joué, suivi par un débat, de la musique et de l animation. Les enregistrements donnent en tout un programme d'une heure et demi mais le spectacle au village lui même est beaucoup plus long que ça. «Il est parfois difficile de mettre fin au spectacle. Les enfants sont si motivés et les gens n arrêtent de parler» (animateur radio). Virgo Potens est une radio communautaire montée en 2001 par une église chrétienne. Plan a apporté une aide matérielle pour la radio mobile. Durant la campagne, Virgo Potens visitait chaque semaine un nouveau village. Travailler sur le projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» a été une expérience enrichissante pour les animateurs radio, bien qu ils reconnaissent que c'était dur au début de savoir comment traiter et travailler directement avec les enfants. «Mais c'est surprenant : parfois de jeunes filles prenaient le micro et faisaient ces incroyables commentaires qui amenaient les parents à se rendre compte de choses auxquelles ils n avaient jamais pensé auparavant. Comme, par exemple, combien c'est important d envoyer les filles à l école» (animateur radio).virgo Potens a aussi organisé un tournoi de football d'une semaine. 16 équipes (de filles comme de garçons) de différentes écoles d Atakpamé y ont pris part près de 200 joueurs en tout. Les finales ont été diffusées en direct et les sketches de la campagne ont été diffusés au cours de la mi-temps et entre deux matches. 4.5 Les clubs d écoute des enfants Plusieurs pays ont choisi d initier ou d encourager la création de clubs d écoute (aussi connus sous le nom 50 Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

51 de «clubs d enfants» ou «comités d écoute»). En Guinée, 30 clubs d écoute ont été créés au sein des écoles dans les régions où Plan n opère pas, et utilisés comme un moyen de suivi et de monitoring des émissions radio. Plus de 50 autres clubs ont été créés dans les zones couvertes par Plan. Résultats et analyses Le nombre de clubs d écoute par pays Burkina Faso...24 Togo...19 Guinée...86 Bénin...47 Guinée-Bissau...24 Le Burkina Faso a également mis sur pied des clubs d écoute pour assurer le monitoring des diffusions. 24 clubs ont été créés dans les écoles et les enseignants, formés et équipés de magnétophones, de piles, du programme des diffusions et des outils de monitoring. Se basant sur un formulaire standard, ils ont pu assurer le monitoring et l évaluation de la qualité et de la fréquence des diffusions. Certains de ces clubs ont bien fonctionné et élargi leurs activités, tandis que d autres ont fait juste un tout petit peu plus que d écouter les programmes radio. Cela dépendait en grande partie de la motivation et de l engagement des enseignants responsables. Au Togo, les clubs ont été beaucoup plus que des clubs «d écoute». Plusieurs stations radio ont créé (avec le soutien de Plan) leurs propres clubs d enfants et, dans certains cas, ces clubs continuent toujours leurs activités. Radio Vénus, au Togo, par exemple a formé les enfants venus de 3 clubs (50 enfants) aux techniques de la radio. Certains parmi eux prennent part maintenant aux activités de la radio en tant que co-animateurs. Ceci est un exemple typique de comment des structures viables peuvent découler de la campagne. Un certain nombre de clubs formels et informels ont été mis sur pied par des initiatives privées, telles que Anié au Togo ou le club de bande dessinée au Bénin (voir plus bas). Des parents, des enseignants ou d autres adultes engagés ont ouvert leur arrière cour ou maison aux enfants du quartier pour se rassembler et écouter leurs histoires à la radio. Les clubs d écoute sont une excellente méthode d augmentation de la participation des enfants au projet et ont le potentiel de devenir des plaques tournantes pour une large gamme d activités. Les liens entre les clubs d écoute et les station radio locales (voir l exemple de Bafata en Guinée-Bissau plus loin) devraient être encouragés et renforcés. L impact du projet Recommandations Etude de cas : les clubs d écoute de Bafata (Guinée-Bissau) Des clubs d enfants ont été initiés par Plan dans la région de Bafata et montés dans 24 villages. Ces clubs sont très organisés, avec des comités d administration, de mobilisation et d animation et un partage strictement équitable des responsabilités entre filles et garçons. Ils entretiennent des relations étroites avec les écoles communautaires mais sont ouverts à tous les enfants, pas seulement à ceux des écoles. Au sein des clubs, les enfants se rassemblent pour suivre la campagne et débattre des différents thèmes. Enfants, parents et enseignants sont impliqués et les clubs organisent différentes activités culturelles et sportives. Chaque semaine, la radio communautaire de Bafata rend visite à l un des clubs et procède à des enregistrements pour les émissions. D autres villages ont demandé de l aide à Plan pour mettre sur pied des clubs d enfants, après en avoir entendu parler à la radio. Etude de cas : les comités d écoute communautaires (Bénin) L organisation partenaire AGeFIB a créé 32 comités d écoute dans les différentes communautés, en plus des 15 comités mis sur pied dans les villages où Plan intervient. La conclusion générale à tirer est que AGeFIB a connu plus de succès que Plan dans la mise en oeuvre de ses comités. Leurs comités étaient étroitement suivis et assistés par leurs ONG partenaires dans les communautés. Dans le cas de Plan, le suivi des comités avait été confié aux coordinateurs des droits de l'enfant au sein des PU. Ils ont eu beaucoup de difficultés à gérer cette tâche supplémentaire. Un autre facteur est que AGeFIB a fourni des postes radio et des piles à ses comités, ce que Plan n a pas fait. Etude de cas : Club Anié (Togo) Contrairement aux autres clubs d écoute, Club Anié n a pas été monté par Plan. Il a débuté avec un groupe d adultes qui avaient l habitude de se rencontrer pour écouter Radio Lomé, quand ils ont fait la découverte de «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» «Nous étions très intéressés par ses thèmes et avons voulu en savoir plus, avoir la liste de tous les droits, la Convention» a expliqué un des leaders. Les adultes ont commencé à s informer sur les droits de l'enfant et sont devenus en très peu de temps capables de suivre les émissions radio et faire leurs propres débats. Après trois mois, le groupe, composé à l origine de neuf enfants, était devenu un groupe de 26. Ils se sont servi des sketches pour monter leurs propres représentations théâtrales. «Nous avons vu que les droits de l'enfant étaient indispensables et importants. Nous avons donc commencé à organiser de petites soirées pour diffuser les messages». Conclusion Annexes 51

52 52 Jusque là, six représentations théâtrales ont été données dans différents villages. Ils commencent par faire une tournée promotionnelle au cours de laquelle ils visitent les écoles et les marchés du secteur. Le jour du spectacle, ils arrivent dans le village et les enfants circulent avec des tam-tams et des trompettes pour attirer l attention. Après la représentation théâtrale, ils organisent un débat sur les thèmes choisis (le mariage précoce, l éducation des filles, la maltraitance des enfants, le droit à la participation et la Convention). «Parfois les parents critiquaient beaucoup l initiative et disaient que nous voulions retourner leurs enfants contre eux. Mais ils changeaient toujours d idée quand ils nous donnaient l occasion d expliquer ce que signifiaient les droits et les responsabilités qui allaient avec». Club Anié a reçu une attention nationale quand la télévision a fait un reportage en Juin Radio Lomé, Radio La Paix et Virgo Potens ont toutes rendu visite au Club Anié. Les enfants voulaient de plus en plus rejoindre le Club Anié. Aujourd'hui, ils sont 60 à se rencontrer deux heures par semaine. Ils ont créé différents groupes et choisi leurs thèmes de travail la santé, l éducation, l environnement et le trafic des enfants. Ils étudient attentivement ces thèmes et sont maintenant supposés écrire leurs propres sketches. Chacun paie une petite cotisation pour couvrir les frais de voyage et autres dépenses. Leur motivation? «Plan nous a donné la campagne gratuitement. Nous avons voulu contribuer à notre manière au bien-être des enfants au Togo». Etude de cas : le club d écoute Kindia Primaire 1 (Guinée) En Guinée, 30 clubs d écoute ont été mis sur pied dans les écoles en dehors des zones d intervention de Plan. L un d eux est Kindia Primaire 1. Ici, dix enfants de différentes classes se rencontrent trois fois par semaine pour écouter la campagne. Chaque enfant possède un cahier de notes dans lequel il/elle écrit un résumé de l histoire. L enseignant pose alors des questions pour s assurer que le message est compris. Le club d écoute participe fréquemment aussi aux jeux-concours radiophoniques, ils ont été invités une fois à la radio rurale. «C'est une très bonne méthode. Les enfants de ce groupe font passer le message à d autres enfants. Plusieurs enfants voudraient rejoindre le club» a noté l enseignant en charge du groupe. Les parents ont également réagi de façon positive et remarqué que leurs enfants sont plus émancipés à la maison. 4.6 Les bandes dessinées La Guinée, le Burkina Faso, le Togo et le Bénin ont produit des bandes dessinées basées sur les histoires de la campagne radio ; les personnages ont été dessinés par des dessinateurs professionnels. Ces bandes dessinées ont été distribuées dans les écoles, les clubs d enfants et en tant que prix dans les jeux-concours radiophoniques. Le Mali a aussi produit une bande dessinée sur cinq des histoires tirées de la phase II. C'est un modèle différent auquel il manque le côté professionnel qu on retrouve sur les volumes cartonnés produits dans les autres pays. Les bandes dessinées devraient être perçues comme un complément à la campagne radio et contribuent effectivement à renforcer les messages. Les enfants, qui manquent souvent de livres, sont très fiers et contents d être le propriétaire d un exemplaire. Les enseignants ont également trouvé les livres très utiles dans les écoles. Etude de cas : les clubs de lecture à Allada au (Bénin) A Allada, dans le sud du Bénin, une idée originale est née à partir des bandes dessinées. Celles-ci avaient été distribuées, sous forme de prix, aux gagnants des jeuxconcours et certains parents se sont rendus compte que leurs enfants ont manifesté un intérêt nouveau pour la lecture. Ils ont donc invité les enfants de leur quartier à se rencontrer régulièrement, à écouter la radio et étudier les bandes dessinées. Ils ont enregistré les programmes radio et utilisé les livres comme moyen pour lancer le débat sur les droits de l'enfant. Deux clubs de lecture similaires ont été créés au niveau de la bibliothèque publique. Un jeune animateur radio de la radio communautaire «La voix de la Lama» a invité les clubs de lecture et les a encouragés en demandant à Plan de leur fournir plus de bandes dessinées. Ils n ont pas tardé à devenir des invités réguliers des programmes radio. «Je pense que la radio a fait un très bon boulot pour rendre le programme intéressant. Quand je l ai écouté je me suis dit : ça c'est important, les enfants d ici ne devraient pas rater cette occasion», explique l un des parents. 4.7 Les activités scolaires / Le guide de l enseignant Plan Burkina Faso un des pays aux taux d alphabétisation les plus bas a pris l initiative de démarrer un projet scolaire lié à la campagne radio. Un cours a d abord été conçu en collaboration avec l Institut Pédagogique du Burkina Faso (IPB), ce qui a abouti sur la production d un guide de l enseignant sur les droits de l'enfant. Ce document, conçu par Plan et la section burkinabé du Groupe de Recherche pour le Développement et l Education en Afrique (GRDEA-BF), vise à soutenir l éducation sur des droits de l'enfant (dans les cours d éducation civique et morale du programme académique) à l école. Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

53 Le projet scolaire a débuté en avril 2002 et a été mis en œuvre dans 50 écoles de sept provinces (Sanmantenga, Kourittenga, Bam, Poni, Namentenga, Bougouriba et Noumbiel). 81 enseignants ont été formés et enfants ont participé aux leçons sur les droits de l'enfant. Le guide de l enseignant est destiné aux enseignants du primaire et du secondaire. Il met l accent sur 20 leçons d une heure et demi traitant chacune d une histoire tirée de la campagne. Le guide contient également des données sur le Burkina Faso, le texte intégral de la Convention sur les Droits de l Enfant et les scripts des 19 histoires de la campagne radio. Tout cela est accompagné de cassettes audio. L approche pédagogique est de maintenir la motivation des enfants en incluant plusieurs activités différentes : la lecture, l écoute des cassettes, le travail en groupe et la participation aux discussions en classe. Les chapitres renferment les éléments suivants : L objectif général Les objectifs spécifiques de l apprentissage Les approches pédagogiques proposées (Questions/réponses, discussions etc.) Le matériel Le plan des leçons L évaluation Plan était conscient de la difficulté pour les enfants de communiquer avec leurs parents sur ces sujets : le projet se déroulait en français et les enfants ne savaient pas forcément interpréter les connaissances acquises dans leur langue locale. La solution a été d impliquer les troupes de théâtre des villages environnants, en leur faisant faire des représentations en langue locale sur les droits de l'enfant enseignés dans les écoles. Ils atteignaient ainsi les parents 29. Quelques 600 élèves du primaire ont été interrogés sur leur connaissance et leur compréhension des droits de l'enfant avant que ne débute le projet scolaire. Les mêmes questions ont été posées au terme du projet. Le nombre d enfants ayant entendu parler des droits de l'enfant est passé de 47 à 89 %. Il y a également eu une augmentation notoire de droits de l'enfant spécifiques tels que l éducation (de 77 à 94 % des enfants ont pu citer ce droit), la santé (de 62 à 89 %), le droit au jeu et aux loisirs (de 51 à 85 %) et le droit d être protégé contre le mariage forcé (de 29,9 à 67 %). Cette première évaluation montre également un changement des comportements. Avant la campagne, seuls 56 % des enfants pensaient que les filles et les garçons avaient la même intelligence. Après le projet, 83 % d entre eux le pensaient. Le projet a été populaire : 27 % des élèves ont cité les droits de l'enfant comme leur cours favori à l école. Cette évaluation ne contient malheureusement aucune analyse sur l utilité du guide et le feedback reçu des enseignants. 4.8 Le théâtre et les films Dans tous les pays, les sketches ont été utilisés comme point de départ de beaucoup d autres initiatives théâtrales. Le caractère interactif du théâtre en fait un bon complément pour d autres méthodes de communication. Au Burkina Faso, les forums de Plan sur le théâtre sont devenus des événements annuels dans les villages. Les troupes de théâtre ont adapté les histoires de la campagne pour les rendre plus longs et pour qu ils reflètent les problèmes spécifiques locaux. Les représentations sont toujours suivies d un débat, mené par un facilitateur de Plan, pour vérifier si les gens ont compris le message. En Guinée, le théâtre faisait partie de la stratégie de Plan pour élargir la portée de la campagne à des zones qui n étaient pas couvertes par la radio rurale. Plus d une centaine d enfants ont reçu une formation dispensée par d autres. Ils y ont appris comment produire des pièces de théâtre fondées sur les histoires tirées de la campagne radio. Au Bénin, Plan a soutenu une initiative où les enfants donnaient des représentations théâtrales. Sur la télévision nationale, les versions étaient adaptées de sketches tirés de l émission hebdomadaire pour la famille, Ayessi. Selon le présentateur de l émission, trois à quatre millions de gens suivent cette émission chaque semaine. Le théâtre est un moyen très efficace pour transmettre des messages à caractère social dans les 29 Projet scolaire de droits de l'enfant, Plan Burkina Faso (2002) Résultats et analyses L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 53

54 54 zones rurales. Il y a peu de distraction et de divertissement dans les villages et habituellement «tout le monde» vient participer aux animations et aux émissions. Par exemple, l idée de Plan Togo d un festival de théâtre fondé sur les histoires de la campagne s est avérée être un moyen très efficace pour diffuser les messages, tout en augmentant la participation des enfants et en mobilisant les écoles pour le projet. Le théâtre est perçu comme une activité parallèle à la campagne radio, bien que ces activités aient constitué, depuis le début, une partie importante du projet. Le théâtre devrait, vu ses nombreuses forces (plus grande portée, approche interactive et participation élargie dans les communautés) être une activité centrale de la campagne. Ces activités devraient retenir plus l attention et bénéficier de plus de soutien, avec un coordinateur de théâtre sur le plan régional pour faire la promotion des films et des initiatives de théâtre. Etude de cas : les troupes théâtrales régionales en Guinée-Bissau Après le lancement de la première phase de la campagne, Plan Guinée-Bissau a engagé un consultant (le directeur artistique de la production) pour monter des troupes de théâtre dans toutes les neuf régions du pays. Durant neuf mois, il a voyagé à travers le pays. Dans chaque région, il a visité des écoles, sélectionné des enfants et des adultes et organisé une longue formation de 25 jours. Durant la formation, ils ont répété trois des sketches de la campagne radio et à la fin, donné une représentation théâtrale publique. Dans chaque région, le consultant a choisi un coordinateur théâtral, qui a reçu une petite somme d argent pour continuer à travailler avec la troupe de théâtre et pour monter de nouveaux groupes dans les communautés. Pendant le reste de son contrat (un an en tout), le consultant a continué d envoyer aux coordinateurs des scénarios tirés de la campagne. Une fois par semaine, ces groupes donnaient des représentations théâtrales dans les lieux publics tels que les marchés et les jardins de quartier. L idée était de rendre les troupes autosuffisantes en exigeant de la communauté, où ils se reproduisaient, une petite contribution (100 Fcfa/0,15 Euro). Mais les troupes de théâtre n ont jamais pu récolter de l argent des communautés. Plan n a pas assuré le suivi et quand le contrat avec le consultant est arrivé à expiration, les activités ont également été mises en «stand-by». Un leader théâtral de Gabu, dans l est de la Guinée-Bissau, dit que le groupe est toujours là mais «qu ils ont perdu tout contact avec Plan» et ne reçoivent plus d information. «Sans Plan, il est difficile de continuer. Il n y a pas de motivation». Cette expérience montre que travailler en partenariat avec les organisations locales n assure pas nécessairement la viabilité d un projet. Dans ce cas, le Ministère de l Education et une importante ONG étaient impliqués dans le projet. Pourtant, ça n a pas marché. Plan a besoin de s assurer que la capacité des partenaires locaux est suffisamment renforcé avant de leur transférer un projet. Etude de cas : le festival de théâtre dans les écoles du Togo 26 écoles du Centre du Togo ont pris part au festival de théâtre durant le deuxième phase de la campagne. Un groupe d enfants de chaque école a préparé les sketches fondés sur des histoires tirées de la campagne. Trois groupes ont alors été choisis pour se rendre à Lomé et jouer devant un public. Les enfants étaient très motivés et les enseignants se sont servis de la possibilité pour eux de participer au groupe de théâtre pour les amener à travailler dur et obtenir de bons résultats. En tout et pour tout, plus de 400 enfants ont pris part au festival de théâtre. L inspecteur local de l Education Nationale affirme que les écoles de la préfecture continueront les activités théâtrales. «Les gens en demandent. Mais cette fois-ci, nous n utiliserons pas que les scénarios de Plan. Nous donnerons à nos élèves l occasion d écrire leur propre scénario sur des thèmes tels que le VIH/SIDA, la violence dans les écoles et le trafic des enfants». Etude de cas : Les films en langue locale en Guinée A N Zérékoré, en Guinée, Plan a un groupe audiovisuel petit mais très dynamique, composé d un caméraman, d un journaliste et d un producteur/monteur. Ils ont réalisé des films basés sur trois des histoires de la campagne. Se servant du son tiré des CD produits, ils ont reproduit les films dans sept langues différentes. Ces films sont projetés chaque fois que Plan organise des activités dans les communautés. Ils possèdent un bus de projection et projètent les films dans les villages. Dans les zones où les émissions des radios rurales ne sont pas reçues, l équipe audiovisuelle organise des projections publiques des films, suivies de débats et de jeuxconcours. Chaque fois qu il y a une cérémonie ou un événement spécial nous sommes les premiers à être là et les derniers à partir.» Les films attirent beaucoup de gens, spécialement les femmes et les enfants. Ils sont surpris de voir un film dans leur propre langue. «Si le groupe audiovisuel en avait les moyens, ils auraient adapté toutes les histoires», disent-ils. «Il y a un besoin énorme de films dans nos langues locales.» Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

55 4.9 Les autres activités de promotion liées au projet Plan Togo a beaucoup innové en ce qui concerne les activités parallèles à la campagne. Pour la première phase de la campagne, ils ont introduit Jokee, le singe. Cette mascotte est devenue immensément populaire et apparue sur les t-shirts, les posters, les sacs et les manifestations. Les enfants ont écrit des lettres à Jokee pour lui parler de leurs problèmes. Le jour de la célébration de la Journée de l Enfant Africain, plus de 600 enfants sont venus à la radio à Aného pour rencontrer Jokee, et à Lomé, la police a dû escorter la manifestation des enfants dans les rues. L idée de la mascotte est une très bonne idée pour la promotion et la personnalisation de la campagne. Dans tous les pays, toute une gamme de gadgets et de matériel de promotion a été produite t-shirts, casquettes, calendriers, bloc-notes. Ces produits ont souvent été utilisés comme cadeaux ou prix dans les jeux-concours radiophoniques. Plan Guinée a utilisé deux des personnages les plus populaires des histoires, Alpha et Finda, comme figures de proue pour la campagne. Alpha et Finda ont vite fait de devenir synonymes de la campagne et sont probablement plus connus des enfants que Plan dans certaines régions. Des calendriers posters avec Alpha et Finda étaient visibles dans toutes les parties du pays un moyen efficace d accroître la visibilité du projet et de l organisation. Plan Guinée a également tiré profit de la tenue annuelle du Mois de la Célébration de l Enfant (en juin) et organisé toute une série d activités liées à la campagne, telles que les concours de musique où les talents locaux étaient mobilisés pour créer des chansons sur les droits de l'enfant Les leçons apprises Les premières productions et diffusions ont été des expériences enrichissantes pour toutes les parties. Les leçons apprises ont régulièrement été compilées par le Bureau Régional et incluses dans les rapports annuels aux donateurs, etc. La Structure du projet Les rencontres régionales qui ont réuni tous les coordinateurs de la campagne ont aidé à partager les leçons apprises et les idées et ont contribué à l apparition d un sentiment important d appartenance à une même équipe. Pour garantir un impact maximum, la coordination de la campagne est un travail à plein temps. Les coordinateurs de la campagne radio ont une tâche importante à remplir dans la promotion du projet au sein de Plan et dans la démonstration de ces liens avec les autres programmes. Les directeurs nationaux et les conseillers des programmes ont aussi un grand rôle à jouer en démontrant que le projet concerne tous les domaines de Plan, et pas seulement les droits de l'enfant ou les relations publiques. L intégration du projet radio aux autres projets de Plan est un défi. Les Coordinateurs des Programmes (PSM) ont besoin d être impliqués dans la planification et la mise en oeuvre du projet. Trouver de bonnes stations radio partenaires prend du temps et des changements sont souvent nécessaires après la première série de diffusions. Le nombre de stations radio partenaires dépend de la capacité de Plan à assurer le suivi et le monitoring de la mise en oeuvre. Un vrai partenariat avec les stations radio requière un partage d information et un suivi réguliers. Les partenariats formels et la collaboration avec les gouvernements et les autorités locales facilitent la mise en oeuvre de plusieurs activités. Travailler en partenariat avec les autres organisations, particulièrement les organisations communautaires, peut élargir la portée et l impact du projet. Ayant été conçu pour être adapté aux différents contextes de chaque pays, le projet est facilement adaptable pour être mis en œuvre partout en Afrique et ailleurs. Résultats et analyses L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 55

56 Les sketches Les sketches et le théâtre éducatif sont des moyens efficaces et populaires de sensibilisation sur les droits de l'enfant en Afrique de l'ouest. Les histoires de la campagne sont proches des réalités des enfants en Afrique de l'ouest. Les enfants comme les adultes peuvent s identifier aux personnages des sketches. Afin d éviter les réactions négatives de la part des parents, les messages sur les droits de l'enfant ont besoin de mettre clairement l accent sur le fait que les enfants ont aussi des responsabilités. Les évaluations du projet, celle-ci comprise, montrent que les enfants sont bien conscients de leurs responsabilités. La mise en oeuvre Impliquer les jeunes à tous les stades du projet augmente l efficacité du projet, renforce la promotion de la participation de l enfant dans les projets de développement, et aident à renforcer l image de l enfant comme acteur de développement dans sa communauté. Il est impératif que le coordinateur du projet suive attentivement les répétitions et les préparations pour s assurer que les troupes de théâtre sont sur la bonne voie, ont compris le message, qu il n y a pas de problèmes de traductions, etc. Les traductions des sketches doivent être faites de façon orale puisque les enfants sont souvent incapables de lire dans leurs langues maternelles. Les parents des enfants participants ont besoin d être impliqués depuis le début pour s assurer que les enfants jouissent de tout leur soutien. La production dans les langues locales augmente l impact du projet. Les messages dans leurs propres langues aident les gens à se rappeler et à apprécier les sketches. Les enregistrements sont plus efficaces quand ils sont réalisés avec du matériel numérique. La qualité des émissions est appréciée par les partenaires et les auditeurs. Les productions de haute qualité sont importantes pour que les adultes puissent prendre la campagne au sérieux. Des animateurs radio engagés et motivés sont l une des clés du succès du projet. Pour une mise en oeuvre effective, il est important de travailler directement avec les animateurs radio et de s assurer qu une compensation financière leur est versée directement. L atelier d animation radio est nécessaire et très apprécié par les stations radio partenaires. Plus d un animateur radio devrait être formé par station car il pourrait changer de poste ou d employeur durant la période du contrat. Impliquer les Unités de Programmes (PUs) de Plan dans la mise en oeuvre du projet contribue à en augmenter la portée et l impact. Avoir au moins une station radio avec une portée nationale est important pour l envergure du projet. Cependant, les stations radio communautaires sont souvent plus participatives et ont la possibilité de mobiliser leurs auditeurs d une façon plus efficace. Diffuser sur les stations radio communautaires et dans les langues locales crée un sentiment de propriété locale du projet. La collaboration entre les clubs d écoute et les stations radio est un moyen efficace d augmenter la participation des enfants aux diffusions. 56 Remerciements Résumé Introduction Le contexte Le projet radio

57 La mise en oeuvre Les évaluations à mi-parcours devraient être menées immédiatement après la fin des diffusions. Utiliser les méthodes qualitatives est un moyen efficace d amener les différentes parties prenantes à partager leurs expériences et d évaluer le projet. Les enfants sont capables et motivés pour participer à l évaluation et au monitoring de la campagne. Leur perspective différente est une valeur ajoutée aux évaluations «adultes». Le projet contribue à l augmentation de la prise de conscience sur l équité entre les sexes, grâce à ses messages et à l occasion qu'il donne aux filles comme aux garçons de participer sur les mêmes bases. Le projet a reçu une reconnaissance internationale et gagné plusieurs prix. La promotion du projet sur le plan externe et interne est une importante activité de relations publiques pour Plan et peut promouvoir et inspirer davantage de projets média pour et par les jeunes. Les émissions radio La radio est un moyen important et approprié pour faire passer des messages d une campagne de défense de droits en Afrique de l'ouest. C'est également un excellent moyen pour appliquer et explorer le concept de la participation des enfants dans les projets de développement. Le succès de la campagne dépend des stations radio partenaires et de leur capacité et engagement envers le projet. Il dépend aussi d animateurs professionnels, engagés et motivés. Le format des émissions radiophoniques - avec des débats, des jeux-concours et une participation des enfants aux diffusions sans cesse en augmentation - a été apprécié des auditeurs enfants comme adultes. Les jeux-concours radiophoniques ont été extrêmement populaires et sont un moyen efficace de vérifier que les messages sont compris. Offrir des prix plus importants au cours des jeux-concours trimestriels a permis d attirer encore plus d enfants et d adultes et d'augmenter la visibilité de la campagne. La radio mobile et les enregistrements en plein air dans les villages et les écoles sont très populaires et mobilisent un grand nombre de personnes. Les enfants sont motivés quand ils entendent ce que les enfants d autres écoles ou villages sont capables de faire. Les clubs d écoute Les clubs d écoute peuvent être un moyen très efficace de l augmentation de la participation des enfants au projet. Les clubs d écoute peuvent donner un feedback important à Plan et aux stations radio partenaires. Les enfants dans les clubs d écoute peuvent, s ils bénéficient du soutien adéquat, remplir d autres missions et s engager dans le théâtre et d autres activités liées. Les clubs d écoute communautaires ont le potentiel de devenir des plaques tournantes pour différents types de travail de défense de droits. Ils peuvent créer des structures viables dans le cadre du projet, comme cela a été le cas au Togo où les clubs radio existent toujours plus d un an après la fin de la campagne. Les bandes dessinées Résultats et analyses Les bandes dessinées sont appréciées des enfants et peuvent également être utilisées comme matériel didactique dans les écoles. L impact du projet Recommandations Conclusion Annexes 57

58 Le guide de l enseignant sur les droits de l'enfant La méthodologie de la campagne radio est applicable et appréciée dans les classes. Les cours sur les droits de l'enfant sont populaires au sein des élèves, et ceux qui ont travaillé avec le matériau tiré de la campagne ont approfondi leurs connaissances sur les droits de l'enfant. Le théâtre et les films Les activités théâtrales offrent l occasion de voir plus d enfants participer au projet. Elles complètent les programmes radio. L interactivité du théâtre en fait un bon outil pour le travail de défense communautaire et peut faciliter un dialogue sur les sujets sensibles. Les sketches de la campagne sont également un bon moyen d introduire la campagne de sensibilisation sur les droits de l'enfant dans les écoles. Les projets de théâtre liés à la campagne, et d autres activités dites parallèles, doivent être mis en œuvre avec le même genre de structures que la campagne radio elle-même. Cela suppose des visites fréquentes aux partenaires dans la mise en oeuvre du projet (les troupes de théâtre) et des encouragements sous la forme de contributions financières ou en nature. Il y a un manque chronique de productions théâtrales et de films dans les langues locales. Les initiatives de Plan comblent en partie ce manque et permettent de créer un intérêt pour des représentations théâtrales et des projections dans les communautés. Autres matériaux de promotion liés au projet Les gadgets peuvent être efficacement produits même avec de maigres moyens. Les calendriers/posters, les casquettes, les t-shirts et autres ajoutent de la visibilité au projet et motivent les enfants à participer aux jeux concours radiophoniques. 58

59 5. L impact du projet «On ne peut pas changer les habitudes des gens juste comme ça. Mais au moins nous aurons essayé et je dirais qu il s est passé quelque chose. Avant, personne n avait jamais parlé des droits de l'enfant.» (Directeur de radio au Bénin) L impact de la campagne radio doit être analysé à plusieurs niveaux, chacun d eux étant important pour une évaluation d ensemble des changements. D abord, cette section mesure l impact de la participation des enfants sur les participants eux-mêmes, leurs familles et communautés et sur les institutions. Après, nous verrons l impact des messages et du processus de la campagne radio sur les différents partenaires et parties prenantes (les auditeurs, les acteurs professionnels, les stations radio et les enseignants). L évaluation de l impact met l accent sur le changement en tant que prise de conscience par rapport aux droits de l'enfant, le renforcement des capacités, les attitudes, les changements de comportement et la mobilisation. 5.1 L impact sur la participation des enfants Cette évaluation est basée sur les «focus-groups» et les interviews avec les enfants ayant participé à la production et à la diffusion de la campagne radio, et des adultes qui ont travaillé avec eux et les ont guidés acteurs professionnels, animateurs radio et parents. Les indicateurs sont, entre autres : Des témoignages de changement sur le plan des compétences, de la prise de conscience et les attitudes des enfants participants. Les enfants participants croient qu ils comprennent mieux les droits de l'enfant Des initiatives concrètes et des actions entreprises par les enfants participants pour promouvoir et défendre les droits de l'enfant suite à la campagne radio. Des témoignages de changement par rapport aux attitudes des adultes vis-à-vis des capacités des enfants, etc Les enfants participants L impact positif sur les enfants de la participation aux projets qui les concerne a été sans cesse démontré. Cette évaluation confirme les résultats des études précédentes : il y a beaucoup de changements positifs dans la vie des enfants ayant participé à la campagne radio et à ses activités parallèles. «La première fois que j ai entendu ma voix à la radio, c était fantastique, la meilleure chose qui me soit arrivée jusque-là!» (garçon de 16 ans, Togo). Les enfants ayant participé au projet ont acquis des talents de communication. Ceci signifie qu ils peuvent et osent désormais s exprimer, même en présence des adultes. «J ai appris à parler aux adultes sans avoir peur» (jeune fille de 9 ans, Togo). «Avant, je n osais pas parler face à un public mais maintenant c'est facile comme tout» (garçon de 13 ans, Togo). Plusieurs parents ont apprécié que leurs enfants aient l opportunité d apprendre un meilleur français et à utiliser leur langue maternelle de façon alternative durant les répétitions. Les enfants ayant participé aux productions ont travaillé avec des acteurs professionnels, appris des techniques d acteur et la manière dont marche la production de théâtre/de radio. Les enfants ont appris comment se produire sur scène et faire face au micro, comment utiliser, articuler leur voix et interpréter les répliques théâtrales. Les participants aux diffusions en tant que coanimateurs ou jeunes reporters ont beaucoup appris sur la production radio, le journalisme et à manipuler du matériel technique. Une fille de 16 ans a été par exemple l une des coanimatrices à Radio Cosmos au Togo. Elle a acquis 59

60 60 tellement de compétences et développé ses relations avec son audience qu elle anime à présent sa propre émission hebdomadaire à la radio. Les participants ont également acquis des compétences sur la manière de résoudre les problèmes, ce qui va de pair avec le développement de la capacité à communiquer. Plusieurs parmi les jeunes acteurs de la production ont dit avoir changé de comportement envers leurs frères et les jeunes enfants en général. Ils ont appris à discuter plutôt que de battre. «J avais l habitude de battre mon petit frère mais je ne fais plus cela. J essaie plutôt de lui parler. Vous savez, même les plus petits enfants ont les mêmes droits que nous» (jeune fille de 12 ans, Guinée-Bissau). Les enfants ont gagné en confiance. Les activités théâtrales ont aidés beaucoup à découvrir leurs propres talents. Ils ont également reçu la reconnaissance des autres. Les enseignants décrivent les participants aux troupes de théâtre scolaires au Togo comme des modèles aux yeux des autres enfants. «A travers ce projet, les enfants découvrent ce dont ils sont capables. Il y a maintenant un groupe de jeunes qui se font voir et entendre. Les autres enfants veulent être comme eux» (inspecteur de l éducation, Togo). Les parents ont témoigné qu il y a un dialogue plus important avec leurs enfants suite à leur participation. Avec cette confiance en eux et une prise de conscience de leur droit d exprimer leurs opinions, les enfants ont commencé à soulever des sujets qui les concernent à la maison. Plusieurs autres projets média de ce type ont prouvé qu il y a une corrélation entre le dialogue interpersonnel sur un sujet donné et un changement positif. La participation à un projet donne aux enfants de l espoir pour le futur. Ils ont vu qu ils sont capables de réaliser quelque chose de concret. Par exemple, les participants aux activités théâtrales ont relevé les réactions de l audience et parfois pu mesurer l impact direct de leur travail sur les autres. Après une représentation théâtrale sur le trafic d enfants par le Club Anié du Togo, un garçon s est avancé de la foule pour affirmer qu il avait déjà fait ses valises et était sur le point de partir pour le Nigeria. Après avoir vu cette représentation, il a décidé de rester dans son village. Les enfants du groupe de théâtre étaient très fiers de cela. Ils ont pu changer quelque chose dans la vie de quelqu'un. Pour eux, c'était très important de pouvoir aider les autres : «si les enfants sont au courant de leurs droits, ils peuvent réagir quand quelque chose ne va pas» (fille de 15 ans, Togo). Les enfants qui participent à ce projet deviennent souvent actifs dans d autres domaines. La participation leur donne un sentiment de responsabilité et d importance et un sentiment d utilité pour leur communauté. «Je me rappelle quand j ai écouté la campagne à la radio ; j ai souhaité que tout le monde puisse l écouter pour que certaines choses changent dans notre société» (jeune acteur de 14 ans, Togo). Les enfants acquièrent compétences et aptitudes pour assumer plus de responsabilité et de tâches. Ils développent ainsi leurs communautés et la défense de leurs droits. Le cas des jeunes de Britam, en Guinée- Bissau, est un bon exemple de renforcement des capacités car ils ont créé une association dans le but de récolter des fonds pour une école dans le village (voir détails plus bas). Au Sénégal, les enfants venus de l une des équipes de la campagne ont pris l initiative de former leur propre groupe de théâtre et de continuer à jouer ensemble. Sur la base des connaissances acquises lors de leur participation à la production de la campagne radio, ces enfants ont initié le groupe de théâtre et impliqué leur formateur. Ils ont continué à se rencontrer au Théâtre National à Dakar. C'est aussi un bon exemple de la manière dont les enfants ont vu leurs capacités renforcées par leur participation et dont ils ont pris contrôle de leur propre implication. L un des arguments souvent avancé contre la participation des enfants aux activités théâtrales et de radio de ce type est que cela prend trop de temps et que les enfants ne sont plus motivés par l école. Deux petites enquêtes ont été faites et contredisent cette affirmation. A la demande des parents, le responsable du Club Anié au Togo (voir section 4.5) a suivi les enfants participants pour s assurer que les activités théâtrales n entravaient pas les activités scolaires. Après un an, la plupart d entre eux étaient meilleurs à l école. Au Togo, le leader d un groupe de théâtre scolaire a mené une étude similaire sur les performances scolaires des élèves participants (certains étaient également membres d un club radio). Les résultats étaient encourageants : ils ont tous eu de meilleures notes. «Cela prend beaucoup de temps et nos parents nous demandent pourquoi on finit si tard. Mais je pense qu ils comprennent que c'est un avantage pour nous», dit Eyou, l un des participants. Même une participation mineure, par exemple une interview au cours d une émission radio, peut être une expérience de renforcement des capacités pour une jeune personne dont le point de vue n a jamais été demandé ou considéré auparavant. Etude de cas : Epifanea, jeune comédienne (Guinée-Bissau) Epifanea avait 14 ans quand un consultant de Plan est venue dans son école pour sélectionner les enfants

61 pour la production de «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!». Elle n avait jamais joué auparavant mais après un test de lecture, elle a convaincu le consultant qu elle pouvait le faire. «Je ne savais rien sur les droits de l'enfant. C'est la raison pour laquelle j ai adoré travailler dans le cadre de la campagne j ai tellement appris.» Elle a joué le rôle de la petite fille qui ne voulait pas se marier à un homme plus âgé dans le sketch sur le mariage précoce : «quand l histoire a été diffusée à la radio, j ai dit à mon père : c'est ma voix. Il a écouté et je pense qu il a compris de quoi il s agissait. Il a dit : je te laisserai jusqu à ce que tu sois prête pour le mariage». Epifanea pense que la campagne radio peut changer beaucoup de choses pour les enfants en Guinée-Bissau. «Ça peut aider les parents à changer d avis. Je connais des parents qui donnent plus de liberté à leurs enfants parce qu ils ont appris à la radio que nous avons le droit de jouer.» Sur elle aussi la campagne a eu un impact : «avant je me battais avec les autres enfants mais maintenant j essaie plutôt de discuter les problèmes avec eux.» Etude de cas : Mariam, jeune comédienne (Guinée) Mariam vendait des chaussures au marché à Conakry et à 11 ans, n a jamais mis les pieds à l école. A travers Sabou Guinée, une ONG qui aide les enfants en situation difficile, elle a eu l occasion de participer à la production de «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» «Je n avais jamais entendu parler de mes droits avant. Mais j ai compris que moi aussi j avais le droit d aller à l école». Trois ans plus tard, elle est déjà au secondaire et rêve de devenir un jour comptable. Participer aux émissions a été quelque chose de très motivant, dit-elle. «C'est bien que les enfants puissent donner des conseils aux adultes. C'est souvent le contraire.» Mariam pense qu il est important pour les enfants de connaître leurs droits, ça peut les aider à développer leur intelligence. Parler de sa participation à la campagne lui donne un sentiment de nostalgie : «c'était une expérience très importante pour moi. Je suis prête à refaire l expérience à n importe quel moment!» Etude de cas : Muriel, jeune reporter (Bénin) Muriel a commencé en tant que jeune reporter à Radio Tokpa à Cotonou quand elle avait 14 ans. Elle a reçu une formation sur la production radio et les rudiments du journalisme. Avec d autres jeunes reporters, elle a préparé les diffusions des enfants (voir la section 4.1.4). Quand elle a appris que Radio Tokpa démarrait la diffusion de «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!», elle a demandé à être impliquée. Elle a eu l idée d amener l émission dans les écoles de Cotonou et été autorisée à faire un essai. Les enregistrements dans les écoles ont vite fait de devenir le pivot du programme. Chaque semaine, Muriel amenait son magnétophone dans une école, diffusait le sketch de la semaine et enregistrait les interviews et les discussions avec les enfants. «Quand j ai commencé à travailler à la radio, mes parents étaient très négatifs. Ils ont pensé que je ne serais pas en mesure de finir mes études. J ai eu à travailler dur et après un certain temps, ils ont vu que je me débrouillais bien. Je savais que je voulais travailler dans la communication et avec les jeunes gens. C'était génial de travailler sur cette campagne!» Etude de cas : Kossi Moïse, reporter en herbe (Togo) «Je suis journaliste, maintenant. Même si mon père devait prendre sa retraite, je peux travailler et gagner de l argent pour payer mes études.» Kossi Moïse à 11 ans et a commencé comme «reporter en herbe» avec Plan à Sotouboua, il y a deux ans. Il se rappelle avoir entendu à la radio que Plan cherchait des jeunes gens pour ce projet. «Mon père m a poussé. Il a dit que ça pouvait être un avantage pour moi et il avait raison.» Plusieurs enfants ont voulu devenir reporters et le processus de sélection a été dur. Il a été l un des six enfants du primaire à constituer le premier groupe de reporters en herbe et formé en photographie, dessin, rédaction et montage. Chaque fois qu il y a un événement spécial ou un visiteur étranger à Sotouboua, les jeunes reporters sont là avec des blocs-notes et des crayons bien taillés. Ils écrivent régulièrement des articles et des bandes dessinées dans différentes publications de Plan, telles que le bulletin d informations de Plan Togo Tous ensemble. Ils ont également créé leur propre magazine, intitulé Pau (enfant dans la langue locale Kabye). «J adore interviewer les blancs et leur demander d où ils viennent et pourquoi ils sont là». Les interviews sont souvent publiées dans les journaux et les bulletins d information de Plan. «C'est génial de voir votre propre article dans le bulletin d information. C'est si beau une fois que c'est imprimé. Je ne savais pas que je pouvais faire de pareilles choses.» Kossi Moïse a foi dans ses propres aptitudes et en l avenir. Ses amis sont impressionnés et un peu jaloux : «ils me voient faire des interviews et prendre des photos. Ils auraient souhaité être comme moi. Ils me traitent avec plus de respect maintenant» Les familles et les communautés des enfants participants Un agent de développement communautaire de Plan Togo résume l impact que la participation des enfants 61

62 62 peut avoir sur les parents et les communautés : «dans notre société, les enfants sont souvent considérés comme des incapables. Avec cette campagne, les parents ont compris que les enfants ont des compétences : ils peuvent faire des émissions radio et donner des conseils sur les sujets relatifs à la santé. C'est un grand pas en avant! Les enfants sont valorisés d une autre manière et de plus en plus considérés comme utiles pour la communauté, capables de changer quelque chose». Les parents ont compris l avantage de la participation pour leurs enfants. En Guinée par exemple, des parents ont contacté des enseignants pour leur suggérer de réaliser des représentations théâtrales à partir des histoires de la campagne. «Les parents ont apprécié que la campagne ait encouragé les enfants à dire ce qu ils ont en eux. Certains ont même forcé leurs enfants à écouter la radio parce qu elle leur permettait de comprendre l importance d aller à l école» (enseignant Guinéen). Les parents sont très fiers d entendre leurs enfants à la radio et dans certains cas, ils ont même donné de l argent aux stations radio pour laisser leurs enfants participer. Au Togo, où certaines stations radio voyageaient régulièrement pour enregistrer des émissions dans les communautés, les chefs de village ont souvent contacté les directeurs de radio pour leur demander de venir dans leur village. C'est une grande fierté d abriter une émission. «Les émissions radio étaient devenues une affaire de communauté» (animateur radio de Guinée-Bissau). «J entends les enfants parler à la radio mais ce sont pas nos enfants. Je veux que les enfants de ce village interviennent aussi à la radio» (mère de famille béninoise). Etude de cas : L assainissement de Walto (Guinée) A Walto, non loin de Kissidougou en Guinée, un volontaire de Plan a entraîné les enfants du village dans un certain nombre d activités liées à la campagne radio. Il explique : «J ai grandi dans une grande ville. J ai pitié des enfants ici. Leurs parents n ont pas eu l opportunité d aller à l école et j ai vu les enfants suivre le même chemin». Pour chaque diffusion, il rassemblait quelques 25 enfants (en plus de beaucoup d autres de leurs jeunes frères et soeurs). Ils discutaient des thèmes et répondaient ensemble à la question du jour. Un thème comme celui de l excision a eu un grand impact sur eux : «c'était comme tabou. C'était même difficile pour moi d en parler». «Les agents de développement communautaire de Plan ont utilisé la cassette de l histoire sur l excision, l ont jouée encore et encore dans le village. Cela les a dérangés, mais c'était une bonne chose». Un autre thème qui a eu un impact visible à Walto est l histoire sur Sauvons notre village. Il y a eu une forte mobilisation pour assainir le village et aujourd'hui, il n y a plus de montagnes d ordures un peu partout. «Le projet radio est important. Il nous a permis de réaliser beaucoup de choses ici à Walto» L impact sur le projet Impliquer les enfants dans la production et la diffusion de la campagne est conforme à l approche de Plan qui place l enfant au cœur de tout. Cette évaluation montre que c'est également une bonne stratégie pour accroître l efficacité du projet. Par rapport aux objectifs de la campagne, la participation des enfants a eu beaucoup de conséquences positives. D abord, les voix des enfants dans les sketches et dans les émissions radio attirent l attention de leurs pairs comme des parents. C'est perçu comme quelque chose de nouveau et d intéressant. Ceci a été sans cesse confirmé au sein des focus-groups et au cours des interviews : «quand vous entendez un enfant parler à la radio, ça vous rend curieux. Vous voulez savoir pourquoi cet enfant parle à la radio et ce qu il a à dire» (garçon togolais de 14 ans). Entendre les voix des enfants à la radio dans un contexte culturel où la liberté d expression est très limitée produit également un impact sur les attitudes. Les adultes disent qu ils se sont rendus compte que les enfants avaient des aptitudes, des connaissances et que leurs points de vue méritaient d être pris en considération. Ensuite, il est très probable qu impliquer les enfants dans la diffusion de l émission en supposant qu ils ont vraiment une certaine influence sur le contenu rende les programmes plus appropriés pour une audience de jeunes. La participation des enfants au projet permet également d'accroître la notoriété de Plan par le grand public, qui reste l un des principaux objectifs de la campagne. Dans les régions et communautés où Plan opère, le personnel présent sur le terrain travaille activement à l intégration d autres activités à la campagne. La connaissance qu a le grand public de Plan et de ses activités est plus grande. Les enfants savent que «Plan les aide à défendre leurs droits». Mais dans d autres régions du pays où Plan ne mène pas d activités, peu d enfants au sein des focus-groups ont pu donner le nom de l organisation derrière la campagne radio. Même quand Plan était mentionné, ils ne savaient souvent pas ce que cela signifiait. Cela ne devrait pas être perçu comme un résultat décourageant. Il prouve que l efficacité de la mise en oeuvre augmente

63 considérablement quand le projet de campagne radio est intégré à d autres domaines d activités de Plan. 5.2 L impact sur les partenaires et les parties prenantes Plan La campagne radio a eu un impact sur l organisation Plan elle-même, son Bureau Régional en Afrique de l'ouest et les sept bureaux nationaux participant. Son impact sur les enfants, leurs parents et les communautés affecte Plan dans sa manière de travailler avec les communautés. Au sein des PUs (Unités de Programmes) où la campagne a été utilisée comme un outil dans les activités de défense et de sensibilisation, le personnel de Plan est témoin du changement dans les attitudes et les comportements. «Aujourd hui quand je viens dans les villages, les enfants veulent parler de leurs droits. Ils en sont enthousiastes grâce à la radio. Ça a vraiment touché la base de notre travail les enfants et les parents ce qui rend notre travail plus facile» (le Coordinateur droits de l enfant, Togo). L utilité du projet a été vérifiée par le personnel de Plan sur le terrain. «Nous avions besoin de cette campagne. Ce projet a comme ouvert la porte pour nous. Il ne nous reste plus qu à entrer» (coordinateur droits de l enfant d une unité de programmes). «Les gens connaissent mieux Plan maintenant. Quand les enfants connaissent leurs droits, il est plus facile pour nous de faire des interventions plus pertinentes. Nous prêtons plus attention à ce que les enfants ont à dire. Nous avons vu ce dont ils sont capables. Il y a une différence nette : quand nous travaillons dans les communautés, les enfants parlent plus librement et sont plus ouverts aux nouvelles idées. Quand nous organisons des rencontres, c'est une évidence maintenant d inviter des enfants» (agent de développement communautaire). Un directeur national considère que l une des plus grandes réussites de la campagne c'est d avoir créé une telle richesse d idées au sein de Plan. «Je crois que la radio est le projet le plus important que nous ayons lancé ici» dit le responsable des activités de Bafata, en Guinée-Bissau, où Plan a aidé à mettre sur pied une station radio communautaire. Etude de cas : les activités média au Togo Les activités média au sein de Plan Togo sont beaucoup trop importantes pour être facilement résumées dans ce rapport. Cependant, elles découlent toutes de la campagne radio et sont liées au projet de différentes manières. En fait, tout un programme média est en train de prendre forme actuellement au sein du bureau national. A Soutouboua, les activités se multiplient tellement qu ils ont dû engager un coordinateur des programmes média à temps plein. Sur la base d une étude de faisabilité faite par le Bureau Afrique de Radio Netherlands (BARN), qui a montré que le manque de talents en communication des enfants était un obstacle à leur participation effective, Plan a décidé de monter un centre de formation des enfants aux activités de la radio (CEFRET). Radio Cosmos à Sotouboua a été choisie comme partenaire et studio de formation. Un centre multimédia est en construction et fournira bientôt une connexion Internet aux jeunes de Sotouboua. «Les L une des forces de la campagne souvent soulignée par le personnel de Plan est qu elle a donné une nouvelle image à l organisation en tant qu organisation de défense des droits de l'enfant. «Si aujourd'hui les enfants savent que Plan travaille pour leurs droits, c'est grâce à la campagne» (coordinateur droits de l enfant). Au Togo, la coordinatrice de la campagne a mentionné plusieurs cas où de nombreux enfants maltraités nécessitant des soins médicaux ont trouvé refuge dans son bureau après avoir entendu à la radio que Plan défendait les droits des enfants. «Les enfants font allusion à Plan quand ils parlent de leurs droits.» (Directeur d Unité de Programme). Un responsable des activités sur le terrain pense même que le projet a augmenté la connaissance sur les droits des enfants au sein même des équipes de Plan sur le terrain. 63

64 enfants qui vivent ici ont le même droit de participer au dialogue mondial que les enfants des grandes villes des autres pays. Les enfants ne devraient pas être isolés du reste du monde juste parce qu ils vivent à Sotouboua au Togo», explique le directeur. Pour lui, l attention portée sur les projets média est le résultat d une reconnaissance des enfants en tant que partenaires. Plan veut créer des opportunités pour les enfants pour qu ils puissent jouer des rôles actifs, exercer leur liberté d expression. Avec une gamme d activités le sport, le dessin, le théâtre, la radio tous les enfants devraient pouvoir trouver un moyen d expression qui leur convient Les acteurs professionnels Pour la plupart des acteurs professionnels impliqués dans la production de la campagne, c'était la première fois qu ils travaillaient avec des enfants. Cela n a pas toujours été facile, disent-ils, mais c'était instructif sur plusieurs plans. Outre une prise de conscience plus forte par rapport aux droits de l enfant, ils ont aussi appris sur les capacités des enfants : «une fois que vous vous mettez à écouter les enfants, vous vous rendez compte qu ils ont souvent des choses importantes à dire, parfois même plus que la plupart des adultes» (acteur sénégalais). «Quand vous travaillez avec les enfants, il ne s agit pas seulement de leur apprendre des choses. Vous apprenez beaucoup d eux aussi, même des enfants les plus jeunes» (acteur, Guinée-Bissau). Les acteurs ont souvent révélé comment les enfants les ont aidés à découvrir de nouvelles approches par rapport à leur travail : «en tant qu acteurs professionnels nous pensons souvent à l argent que nous allons gagner. Les enfants ne se préoccupent pas de cela. Ils participent pour l aventure!» (acteur togolais). «Je dois admettre que quand j ai su qu on devait travailler avec des enfants, j étais un peu sceptique. Serions-nous en mesure de les former comme cela se doit? Mais en réalité, ça a été très facile. C'était une expérience très très enrichissante» (acteur togolais). Les exemples suivants montrent la manière dont l expérience tirée de la campagne a motivé les acteurs. Ils ont continué à travailler pour et avec les enfants et à créer de nouvelles opportunités d'expression pour les jeunes grâce à des activités théâtrales. Etude de cas : Festival de théâtre Fil Bleu au Togo Inspiré du projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» un groupe d acteurs de l'atelier Théâtre de Lomé à créé Fil Bleu un festival de théâtre pour les jeunes. Le festival a eu lieu pour la première fois en juin 2004, et vu la participation de 150 artistes et six troupes de théâtre de cinq pays différents. Plus de 120 enfants ont pris part aux ateliers sur les contes, le théâtre de rue, la flûte, l expression corporelle, les spectacles de marionnettes, la danse Buto. Les représentations théâtrales ont eu lieu à plusieurs endroits comme dans un centre de rééducation pour jeunes en conflit avec la loi. «Il n y a pas d école de théâtre pour les jeunes gens au Togo. C'est quelque chose que nous pensons être important», a expliqué l un des acteurs. La mobilisation des enfants de Lomé a été importante et certains parmis eux ont écrit leur propre pièce, en collaboration avec un auteur adulte. Les représentations ne vont pas tarder. Etude de cas : Assi Dieng Bâ, Sénégal 64 Assi Dieng Bâ est une actrice très connue au Théâtre National Daniel Sorano de Dakar. Un contrat a été signé avec elle pour la première production de la campagne radio au Sénégal. «Cette première expérience avec les enfants a réveillé quelque chose en moi», dit-elle. «Mon travail avec Plan m a poussée

65 vers une nouvelle direction». Elle a continué à travailler avec les enfants, connus lors de la production de la campagne, en montant une troupe de théâtre d enfants au théâtre Sorano. Aujourd'hui, elle a trois troupes d enfants auxquelles on fait souvent appel à des occasions spéciales, des conférences, etc. Son travail a largement contribué à enrichir l offre et le statut du théâtre des enfants au Sénégal. Le Théâtre National avait déjà l habitude d offrir des représentations théâtrales pour les enfants mais pas des pièces spécialement écrites et montées pour les enfants. Assi Dieng Bâ a elle-même commencé à écrire et adapter des pièces pour les enfants. L une de ces pièces, inspirée de la campagne radio, est Pape le petit héros. Cette histoire est devenue une longue pièce de 45 minutes comprenant récitation et danse. Travailler avec les enfants, dit-elle, est dix fois plus difficile que de travailler avec des adultes mais c'est plus gratifiant aussi. «Au sein de chaque enfant dort un talent immense. Si vous avez l expérience qu il faut, vous pouvez prendre un enfant et le transformer en acteur» Les stations radio Le projet a impliqué plusieurs centaines d animateurs radio qui ont appris à interviewer et travailler avec les enfants. Cela implique d écouter ce qu'ils ont à dire et de découvrir leurs aptitudes. L expérience positive qui en découlait constituait une agréable surprise pour le personnel de la radio : «franchement, j ai adoré travailler avec ces jeunes (animateur radio togolais), «je m étais dit que puis-je bien tirer du fait de travailler avec des enfants? Mais en réalité, j ai beaucoup appris. C'est passionnant!» (animateur radio béninois). Plusieurs stations radio croient que la campagne les a aidées à atteindre une plus grande audience. «Je n aurais jamais pu imaginer que ça allait connaître un tel succès», explique un directeur de radio en Guinée. «Ça nous a permis de trouver une population cible les parents et les enfants n ont pas raté le programme». «Nous avons gagné un vaste groupe de nouveaux auditeurs fidèles à nos programmes et cette émission est devenue une composante importante de la radio» (directeur de radio Guinée-Bissau) L impact sur la programmation La campagne a ouvert les yeux à plusieurs stations radio. «Elle nous a permis de considérer les enfants comme une cible», confirme un animateur radio de Sokodé au Togo. Radio 7 FM, au Sénégal, écrit dans une lettre que «la campagne radio a été une occasion pour nous de découvrir le potentiel extraordinaire des enfants quand l occasion leur est donnée de s exprimer et d interagir». Une fois la campagne finie, Radio 7 FM a décidé de garder l émission des enfants, faite par les enfants avec le soutien de l animateur radio qui a travaillé sur la campagne. La moitié des 22 stations radio, visitées pour l évaluation, avaient déjà des programmes pour enfants avant le partenariat avec Plan. Dans certains cas, «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» a remplacé les autres programmes. Cela signifie qu elles n ont pas vraiment augmenté le nombre de programmes disponibles pour les enfants. Cependant, après la fin du contrat avec Plan, plusieurs des stations radio, qui n avaient pas de programme pour enfants avant la campagne, ont maintenant introduit un nouveau programme. Certaines stations radio ont aussi continué de diffuser l émission, longtemps après la fin du contrat avec Plan. Le résultat est non seulement qu il y a plus de programmes mais aussi que les programmes euxmêmes sont meilleurs sur plusieurs plans. Les animateurs radio soulignent par exemple qu ils ont découvert les réalités des enfants du monde rural et que cela va accroître leurs capacités à adapter le contenu des programmes à cette audience. Plusieurs soulignent également que ça été une expérience positive de travailler avec les enfants comme coanimateurs : «nous avons appris autant qu eux» (directeur de radio togolais). Il existe plusieurs exemples de la manière dont les stations radio se sont inspirées de la campagne ou ont tout simplement cédé aux demandes des auditeurs pour créer de nouveaux programmes pour enfants. A Radio Jeunesse au Togo, le personnel de la radio a commencé à écrire ses propres pièces sur les sujets relatifs aux droits de l'enfant, enregistrées avec des enfants venus des clubs d écoute instaurés lors de la campagne. Un projet de tournée est en cours de préparation. Etude de cas : Radio Nayinéré (Burkina Faso) 30 A Radio Nayinéré, l émission «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» est animée en grande partie par les enfants et supervisée par un animateur radio. Ce groupe comprend cinq garçons âgés de 11 à 16 ans. L un deux est membre du Parlement des Enfants. Ces garçons sont très intéressés par la production radio et disent beaucoup s amuser en travaillant sur l émission. Seulement, ils auraient aimé avoir plus d outils pour travailler un guide de l enfant animateur ou une mini 30 Ce cas est basé sur un rapport de mission du coordinateur régional adjoint après une visite de terrain au Burkina Faso en janvier

66 formation, par exemple. Ils disent être devenus populaires à l école. Leurs amis font souvent des commentaires sur le temps passé à la station radio sans se faire payer ou sans recevoir une quelconque compensation. Pour ces garçons, la motivation est de s amuser et d en apprendre plus sur leurs droits et responsabilités. D autres enfants les arrêtent souvent à l école pour leur poser des questions sur l émission ou sur l un des thèmes de la campagne. Ils sont très contents que Oncle Daniel, l animateur radio, leur ait donné la possibilité de participer à l émission L impact sur la capacité Plan vise à améliorer la capacité des partenaires à produire des programmes radio avec et pour les enfants. La tendance positive est qu il y a une augmentation du nombre de programmes disponibles pour les enfants. Plusieurs stations radio confirment qu elles ont créé de nouveaux programmes après la fin de la campagne en raison d'une forte demande des auditeurs. Les interviews et les questionnaires réalisés avec les stations radio partenaires montrent qu'elles ont une meilleure qualité de programme et plus d'implication d'enfants. Leur prise de conscience, leur connaissance des droits de l'enfant et de la situation des enfants dans leur pays a également augmenté. Les résultats ne sont tout de même pas uniformes. Plusieurs stations radio font preuve d un manque d initiatives quant à la continuité du travail d amélioration de la programmation pour les enfants. Une fois le contrat avec Plan arrivé à terme, le temps imparti aux enfants disparaît ou redevient ce qu il était avant. Un exemple qui illustre bien cela est celui de Radio La Paix au Togo. Cette station radio a été totalement équipée par Plan, ses journalistes et techniciens formés. Pourtant, une fois la campagne finie, Radio La Paix a remis son programme traditionnel pour les enfants dans son format d antan qui n impliquait pas directement les enfants : «cette émission n excite pas autant les enfants que le faisait la campagne. C'est pas la même chose» dit l animateur radio qui admet n avoir jamais pensé à appliquer les méthodes de la participation des enfants et de l animation radio, apprises pendant «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!». Ceci nous amène à nous poser la question de la viabilité. Les ateliers organisés dans chaque pays par Plan à l intention des animateurs radio avant le lancement de la campagne ont été très appréciés. Plusieurs stations radio partenaires avaient exprimé le souhait de participer à plus de séminaires. C'était là des expériences importantes de renforcement des capacités. Surtout que très peu d animateurs radio suivent une formation de journalistes. Il est évident que le renforcement des capacités des stations radio à produire plus et de meilleurs programmes pour et avec les enfants est un long processus et qu il est trop tôt pour estimer un quelconque changement viable. Il est néanmoins probable que l effet à long terme soit que les sujets relatifs aux droits de l'enfant aient une meilleure place dans la programmation radio dans les pays participants. 66

67 Etude de cas : Radio Tokpa, Cotonou Bénin Radio Tokpa, située au centre du très mouvementé marché Dantokpa, a été créée en 1999 et est décrite par son directeur comme «une radio privée avec un programme social». Radio Tokpa a depuis le début développé un profil de défenseur des droits de l'enfant. Chaque dernier dimanche du mois, l antenne est entièrement entre les mains des enfants qui ont été formés aux techniques de la production radio et du journalisme. La station radio est maintenant reconnue au sein de la population de Cotonou comme le défenseur des droits de l'enfant. Plusieurs cas de maltraitance d enfants ont été rapportés à la station radio et de nombreux jeunes ont trouvé refuge dans ses locaux. Une association de soutien a été créée par les amis de la radio pour porter assistance dans de pareils cas. Il existe des fonds pour aider à nourrir les enfants et leur fournir les moyens de transport ou les soins médicaux. «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» a aidé à renforcer l image de défenseur des enfants de Radio Tokpa : «c'était un soutien pour nous. La campagne nous a aidés à prendre plus conscience de notre propre travail et de nos capacités. Auparavant, nous n avions pas formulé notre travail en termes de droits de l'enfant. Maintenant, nous avons une fondation plus solide sur laquelle nous appuyer et des arguments à donner quand les gens nous disent que nous devrions aller nous occuper de nos affaires» (directeur de Radio Tokpa) Les enseignants et les autorités locales Les enseignants confirment que la campagne les a aussi aidés à en savoir plus sur les droits de l'enfant. «Le droit de jouer n existe pas ici. Même les enseignants ne savent pas que les élèves ont droit au repos, au jeu, aux loisirs. Les habitudes ne changent pas du jour au lendemain et par conséquent les écoles devraient continuer à travailler sur ces sujets», dit un enseignant retraité togolais qui, intéressé par la campagne, avait l habitude de participer régulièrement aux programmes radio. Un inspecteur de l éducation local explique : «Plan nous a permis de voir ce que nous aurions dû faire. Plan nous a donné un coup de pouce». Plusieurs exemples existent sur la manière dont les enseignants ont reçu et utilisé la campagne dans leurs cours. Les stations radio étaient souvent contactées par les écoles en quête de cassettes des émissions ou des scénarios des sketches. Radio Oxy-Jeunes, à Dakar au Sénégal, a reçu plusieurs groupes d élèves et d enseignants en sortie scolaire durant la diffusion de la campagne. Les enseignants ont souvent fait la remarque qu ils ont apprécié et appris la méthodologie de la campagne. Les jeux-concours avec des questions sur chaque histoire ont encouragé les enfants à réfléchir et écrire pour exprimer leurs pensées. A Mamou en Guinée, une enseignante a pris l initiative de créer plusieurs clubs d écoute, bien que son école n ait pas été sélectionnée par Plan. «Tous les matins, des enfants venaient et discutaient de ce qu ils avaient entendu la veille à la radio. Alors, je me suis dit que je ferais mieux de les organiser». Pour elle, la campagne a facilité les relations entre les enseignants et les élèves. «Nous n avons pas de matériel didactique pour concrétiser nos leçons d éducation civique et morale. Maintenant ce n est plus nécessaire parce que tous les enfants ont suivi la campagne radio». Les enseignants reconnaissent que si les enfants connaissent leurs droits, il y a moins d abus y compris à l école. «Les élèves ont peur de défendre leurs droits et sont souvent battus à l école. Traditionnellement, l enseignant a toujours raison et les enfants, toujours tort. Mais maintenant, les gens sont très intéressés par ces thèmes [droits de l enfant] et les choses pourraient changer petit à petit.» (Enseignant guinéen). Etude de cas : Collège La Paix, Sotouboua Togo 20 enfants du collège La Paix ont participé au festival de théâtre organisé avec la campagne radio par Plan Togo. Ils ont préparé des sketches basés sur les histoires de la campagne radio et les ont joués pour les autres élèves et leurs parents. Pour le directeur de l école et l enseignant en charge de la formation théâtrale, il existe un impact visible sur les élèves : «Les enfants présents dans les troupes de théâtre sont devenus des modèles pour les autres élèves. Les autres enfants voulaient être comme eux!» Les activités théâtrales ont pris un peu de place dans le temps imparti aux études scolaires, mais les enseignants voient des avantages évidents pour les participants : «ce n'est pas la même chose pour ceux qui ne font que voir les pièces ou écouter les sketches à la radio. Ils ne comprennent pas le message de la même façon que ceux qui ont participé», dit un enseignant. Sceptiques aussi au début, les parents ont vite changé d avis une fois les pièces vues. «Ils ont remarqué que leurs enfants avaient changé positivement, qu ils ont de nouvelles missions et jouent de nouveaux rôles.» Au collège La Paix, le directeur a décidé de continuer les activités théâtrales, avec ou sans le soutien de Plan : «cela encourage les enfants qui savent désormais comment s exprimer et défendre leurs droits». 67

68 68 Etude de cas : Lycée régional Almamy Samory Touré, Kankan, (Guinée) Inspiré par la campagne radio, le directeur de cette école a créé une classe «expérimentale» de dix enfants, une sorte de club d écoute où les participants étaient également formés à l expression orale. Par exemple, ils ont écrit des poèmes sur la scolarisation des filles, puis distribués aux autres élèves. Le directeur dit que la campagne a eu un grand impact ici : «Les parents ne savaient même pas que c'était le droit d aller à l école et maintenant, ils nous demandent de continuer à travailler avec les histoires tirées de la campagne. Ils ne donnaient jamais l occasion aux enfants de s exprimer mais maintenant ils me disent que c'est bien». Il ajoute que les enseignants ont aussi beaucoup appris sur les droits de l'enfant : «moi non plus je ne connaissais pas tout ça. Maintenant, j ai demandé à Plan de me fournir plus d histoires. Ce serait bien de continuer le suivi et d approfondir certains thèmes». 5.3 L impact sur les auditeurs La campagne radio a été diffusée à travers sept pays avec une population totale de 60 millions d habitants. Sur les auditeurs enfants comme adultes les sketches et les programmes radio ont souvent fait une grande impression. «Ce programme a été comme un rayon de soleil dans la vie de nos enfants surtout pour ceux vivant dans les zones rurales éloignées. Il a mobilisé autant les enfants que les parents» (animateur radio togolais). Cette évaluation, et toutes celles qui l ont précédée, révèlent de nombreux exemples de changement de comportement et des actions concrètes entreprises par les enfants et les adultes qui ont suivi les émissions : notamment, une augmentation du nombre de filles scolarisées et un meilleur traitement infligé aux enfants La prise de conscience sur les droits de l'enfant Les études de faisabilité ont révélé que la connaissance générale des gens sur les droits de l'enfant dans les sept pays était très faible. Plusieurs indicateurs signalent une augmentation de cette connaissance grâce à la campagne radio. Dans les «focus-groups», les enfants disent être surpris de savoir qu ils avaient non seulement des responsabilités mais aussi des droits. Les thèmes les plus souvent cités par les enfants étaient le droit à l éducation, à la santé, aux loisirs et à la protection contre les pratiques telles que le mariage précoce et l excision. Tout ceci a été confirmé par des données quantitatives tirées de l évaluation faite au Burkina Faso, où ces droits étaient les plus cités par les enfants. 74 % des enfants étaient familiers avec le droit à l éducation (comparé à 30 % dans l étude de faisabilité), 34 % étaient familiers avec le droit à la santé (11 % dans l étude de faisabilité) et 20 % avec le droit au repos et aux loisirs (5 % dans l étude de faisabilité). Des différences régionales existent en ce qui concerne l impact de certains thèmes. Au Togo et au Bénin par exemple, le trafic d enfants et la maltraitance étaient très souvent cités, tandis que les enfants au Sénégal ou au Burkina Faso étaient plus affectés par la liberté d expression ou le droit aux loisirs et au jeu. Il existe probablement aussi des différences entre les zones rurales et urbaines un aspect sur lequel on pourrait faire des recherches dans le futur. Au cours des interviews réalisées au sein des «focusgroups», les enfants auditeurs n'étaient pas seulement capables de citer une gamme de droits mais bien plus encore. Interrogés sur les problèmes quotidiens tels que «comment vous protéger contre le paludisme» ou «comment purifier l eau potable». Ils peuvent citer plusieurs solutions différentes». Au cours de l évaluation à mi-parcours au Burkina Faso, les enfants avaient été interrogés sur leurs responsabilités liées au droit à la santé. 60 % ont répondu qu ils devaient se laver les mains avant et après les repas, 23 % ont mentionné le nettoyage des légumes et 14 %, la protection contre les moustiques. Cette prise de conscience a aidé les enfants à mobiliser d'autres personnes autour des droits de l'enfant tels que l éducation et la santé. Ils se sont rendus compte de leur propre rôle concernant l hygiène et le respect d autrui. Quand les enfants apprennent de nouvelles choses, ils le transfèrent souvent aux autres. Ils en parlent à leurs parents, frères et sœurs et amis. Les parents ont reconnu et apprécié l augmentation de la connaissance de leurs enfants. «Ma mère m a entendue à la radio», raconte une fille du primaire à Cotonou au Bénin. «Elle m a demandé comment je savais tout ça sur les droits de l'enfant? Et m'a dit qu elle n en savait pas autant que moi». L une des différences remarquables, selon les personnes interviewées, est que les adultes ont commencé à écouter ce que les enfants avait à dire : «S ils racontent des bêtises trois fois, la quatrième fois ils diront peut-être quelque chose de bien» (un père de famille togolais). Plusieurs enfants (filles comme garçons) admettent par exemple qu ils ne savaient pas que l excision présentait des dangers ou des effets négatifs. Avec ce nouveau savoir, ils sont au moins capables d essayer d influencer les adultes qui prennent ce genre de décisions. En Guinée, une enseignante nous a raconté que des filles sont venues la voir, après

69 avoir suivi l histoire sur l excision et lui ont demandé de parler à leurs parents. Elle a rendu visite à leurs parents, discuté de la préoccupation de leurs filles et les parents ont accepté de ne pas les exciser. La campagne a aidé à briser des tabous autour de l excision, selon les journalistes radio. «Cela a influencé les gens. Ils ont commencé à parler de l excision un sujet que nous n avions jamais abordé auparavant», se réjouit un animateur radio togolais dont la station radio a diffusé huit fois l histoire sur l excision durant la phase II. «Quand les gens prennent conscience des conséquences possibles, ils changent souvent d avis. Ceux qui disent que l excision a quelque chose à voir avec la religion sont en train de perdre en crédibilité.» (animateur radio, Guinée-Bissau) Il reste tout de même beaucoup de chemin à parcourir avant que certains droits soient totalement respectés. Une plus grande prise de conscience n est qu une première étape. «Certaines choses sont difficiles à changer. Pour ce qui est de l excision, les gens savent que c'est mal mais le font quand même» (coordinateur de zone guinéen). L un des thèmes qui semblent avoir eu le plus d impact sur les auditeurs est le droit de tous les enfants, y compris les filles, d aller à l école. A plusieurs reprises, les enfants ont été témoins de la manière dont les parents avaient commencé à se rendre compte qu ils devraient envoyer leurs filles à l école. C'était en général le résultat de la réclamation par les filles ellesmêmes du droit à un minimum d éducation. A Bafata par exemple, où Plan Guinée-Bissau a travaillé avec des clubs d écoute dans les villages, en étroite collaboration avec la station radio communautaire, les enseignants disent avoir vu un changement significatif dans l'admission des jeunes filles à l école. Dans la ville de Sao Domingos située dans le nord aussi, les enseignants bissau-guinéens confirment l impact de la campagne dans ce sens. Là où il n y avait que quelques filles par classe, le nombre de filles admises au primaire durant l année académique 2003/04 (soit un an après les premières diffusions) est devenu presque le même que celui des garçons (340 garçons contre 304 filles). «Il y a eu beaucoup de débats sur l importance de l éducation des filles. Tout a commencé avec la campagne radio», souligne l un des enseignants. «Nous, les enfants, avons beaucoup appris, mais je crois que nos parents en ont appris encore plus,» dit une petite fille bissau-guinéenne de 12 ans. Au Burkina Faso, le nombre d adultes qui disent avoir été informés sur les droits de l'enfant à travers la campagne radio est passé de 17 % en 1998 (avant la diffusion à 60.7 % en Etude de cas : Hawa, auditrice guinéenne, 18 ans Selon Hawa, les droits des jeunes gens en Guinée ne sont pas très respectés. Surtout pour les filles, dit-elle. «Vous voyez beaucoup de filles, de jeunes filles, qui vendent dans la rue.» Elle insiste sur l importance de l éducation pour les filles : «Ma mère est tombée malade en début d année. Ma tante et mon père m ont dit que je devais abandonner l école pour m occuper d elle.» Hawa qui faisait partie d un club d écoute dans son collège, a ramené la bande dessinée, une cassette audio de la campagne et fait écouter les histoires à sa tante. «Grâce à ce programme, je n ai pas eu à abandonner l école. Ma tante a décidé de prendre soin de ma mère jusqu à ce que je quitte le collège.» Renforcement des capacités et changement Les auditeurs enfants des «focus-groups» ont toujours souligné l importance d arriver à faire passer les messages de la campagne auprès des parents. Plusieurs d entre eux ont également remarqué qu il est important pour les enfants de connaître leurs droits : plus ils les connaissent, mieux ils pourront se défendre et défendre les autres. Plusieurs exemples prouvent que, grâce à la campagne radio, les enfants ont commencé à chercher des solutions à leurs problèmes et eu le courage de demander du soutien aux adultes. C'était particulièrement évident pour les animateurs radio, étant donné que les enfants se tournaient souvent vers eux en quête d aide et de conseils. 69

70 70 La mobilisation autour des droits de l'enfant, dans les communautés et parmi les adultes pris individuellement, a été forte dans tous les pays. Les histoires de la campagne ont mobilisé les leaders de communauté, les leaders religieux et autres à prendre position pour les droits de l'enfant. A Koumpentoum au Sénégal, par exemple, deux des marabouts influents de la localité ont écrit une lettre ouverte à la station radio partenaire Niani FM disant que la pratique de l excision est une vieille tradition qui n est plus applicable aujourd'hui. Ils ont lancé un appel aux auditeurs pour «déposer les couteaux». Les changements de comportements sociaux à long terme (tels que la pratique de l excision) sont des processus qui ne peuvent pas être mesurés ou établis dans des évaluations comme celle-ci. Il existe cependant d innombrables exemples de changement sur le plan individuel (voir les études de cas qui viennent) et des exemples forts d impact sur toute une communauté. Ce sont sans exception des villages où Plan est présent avec du personnel dévoué sur le terrain, où la campagne a été utilisée comme outil pour promouvoir les droits de l'enfant et les inciter au changement. Le personnel de Plan sur le terrain a été témoin de l augmentation du nombre d enfants scolarisés et des effets positifs sur les pratiques d hygiène et les vaccinations. D autres changements d attitude importants, confirmés par les adultes et les enfants au cours des interviews et dans les «focus-groups», concernent l équité entre les filles et les garçons et une cessation de la stigmatisation des enfants handicapés. Après la diffusion du sketch Alpha le petit héros, radio Labé, en Guinée, a reçu un feedback positif d un groupe de jeunes réparateurs de vélo handicapés. Ils disent recevoir plus de respect et de gestes amicaux. L un des facteurs déclenchants de la forte mobilisation est sans aucun doute l implication des enfants euxmêmes dans la production et la diffusion du programme. Entendre d autres enfants à la radio fait réaliser aux enfants qu eux aussi en seraient capables. Ils sont encouragés à participer ou faire entendre leur voix par d autres moyens. Les histoires ont été une source d inspiration et un certain nombre de nouvelles histoires ont été créées par les auditeurs et les participants. Les jeunes gens de Sotouboua au Togo ont par exemple créé des histoires sur le harcèlement sexuel à l école, la déclaration des naissances et le trafic d enfants. L impact de l information et de la communication ne prend pas fin juste parce que le projet est terminé. Il est fort probable que le programme puisse contribuer à un certain nombre de changements longtemps après la fin des diffusions. Cependant, pour créer des structures viables, les messages doivent être suivis et renforcés. La nécessité de continuer le travail de défense des droits de l'enfant est sans cesse soulignée. «Les enfants sont toujours invisibles dans notre société malgré les campagnes. Ils pourraient connaître leurs droits par cœur sans pouvoir les appliquer à leur vie. Quel enfant sénégalais dirait ce qu il ou elle pense d un certain sujet à ses parents?» (animateur radio sénégalais). Le changement ne se produit pas du jour au lendemain et les adultes semblent avoir des attentes réalistes. «Pendant longtemps, nous avons parlé des responsabilités des enfants. Puis, de leurs droits. Ça a été comme un choc pour la communauté», a expliqué un directeur de radio au Bénin. L exemple survenu dans un village en Guinée-Bissau illustre bien les avantages du projet de campagne radio. Ici, nous nous avons vu comment de jeunes prennent conscience de leurs droits (à l éducation), apprennent à s organiser, à chercher le soutien des adultes (la station radio) et à s arranger pour mobiliser tout le village autour des enfants. Etude de cas : l association scolaire de Bribam en Guinée-Bissau Bribam est un petit village avec une population adulte de habitants. Les enfants du village doivent faire six kilomètres à pied pour accéder à l école la plus proche. La plupart des parents «n avaient jamais pensé laisser leurs filles aller à l école». Plusieurs d entre eux envoyaient leurs enfants dans les écoles coraniques du Sénégal. Ayant entendu parler de la campagne radio, un groupe de jeunes a organisé des sessions d écoute pour convaincre les parents d'envoyer leurs filles à l école. Plus tard, ils ont formé une association, No djunta mon (mettons-nous ensemble), pour promouvoir le droit à l éducation et pour récolter des fonds pour la construction d une école dans le village. Aboubacar, 17 ans, est le président de l association : «Une personne sans éducation n a rien, c'est la raison pour laquelle ce projet est si important pour nous». Le projet est soutenu par la station radio communautaire de Djalicunda qui apporte de l assistance, des cassettes, des conseils et effectue des visites dans le village. «C est un projet qui peut nous apprendre beaucoup de choses. S ils réussissent, s ils arrivent à changer quelque chose, alors nous allons apporter notre soutien à plus d associations comme celle-ci», souligne le directeur de la radio. Deux jeunes adultes, Awa et Mamadé, servent de facilitateurs à l association et ont ouvert les portes de leur maison pour les sessions collectives d écoute et

71 des débats sur les thèmes de la campagne. Ils traduisent les histoires pour ceux qui ne comprennent pas Créole. «Je ne suis pas allée à l école non plus», explique Awa, «et je soutiens cette initiative parce que je souhaite le développement de notre village. Sans école, il ne saurait y avoir de développement». Elle pense que le changement est possible de plusieurs façons. «Les parents ont arrêté de battre leurs enfants. Ils leur demandent même d écouter la radio : «faites moins de bruit, c'est l heure de votre émission!» Les jeunes membres de «No djunta mon» commencent à voir l impact de leur travail. Un an après avoir monté l association, ils doivent toujours parcourir les six kilomètres à pied pour se rendre dans le village voisin mais aujourd'hui plus de filles que jamais sont autorisées à les suivre. Lanciné, auditeur 17 ans (Guinée) Lanciné est le fils aîné d une famille de cinq enfants. Ses parents sont cultivateurs et vivent près de Kankan, dans le centre de la Guinée. Il s est grandement intéressé à la campagne radio et dit appliquer dans sa vie quotidienne ce qu il y a appris. Au départ, il a demandé à ses parents d écouter aussi et finalement, ce sont eux qui l appelaient quand le programme commençait. «Ma mère a dit que, vu sa souffrance durant son enfance, il lui est difficile de respecter tous les droits de l enfant mais qu elle fera de son mieux». Dans sa famille, tous les enfants vont à l'école. «Nous devons également travailler dans les champs, mais plus aussi durement». Lanciné pense que la chose la plus importante au sujet de la campagne radio est que les parents écoutent désormais et changent leur manière de traiter les enfants. Lazare, auditeur de 14 ans (Bénin) «Je ne veux plus jamais retourner au Nigéria». Quand Lazare avait 11 ans, un ami nigérian a persuadé ses parents d envoyer. Il vivait près de leur village, à Bohicon, au Bénin. «Il a dit que la situation des enfants était meilleure là-bas et a donné francs CFA 31 à mes parents. Je ne les ai plus revus pendant deux ans». Lazare a découvert que rien ne se déroulait comme le monsieur l avait promis. Il devait travailler dur sur un site de construction. Un jour, il est tombé malade et ses hôtes l ont frappé pour qu il aille au travail : «il y avait beaucoup de sang. Ils ne m ont pas amené à l'hôpital. J ai pleuré et les ai suppliés de me renvoyer dans mon village mais ils ont refusé.» Un jour, Lazare rencontre un homme du même village que lui au Bénin et lui demande de dire à ses parents de venir le ramener à la maison. Lazare patiente en vain et, trois mois plus tard, revoit le monsieur. Cette fois-ci, il s accroche à lui jusqu à ce qu il le ramène au village. Lazare porte toujours les cicatrices, une déformation du crâne et se plaint souvent de maux de tête. Il a rejoint un projet de réintégration de l ONG Crap dans le village de Gbozoun dans le centre du Bénin. Tous les enfants de sa classe ont été victimes de trafic d enfants et plusieurs d entre eux partagent les mêmes expériences de maltraitance et d exploitation. L ONG Crap a travaillé avec Radio Carrefour et les cassettes audio de la campagne. Aujourd'hui, ces enfants sont bien conscients de leurs droits. Certains disent qu ils n oseraient pas en parler avec leurs parents, mais ils partagent au moins ce qu ils ont appris avec d autres enfants et leur demandent d écouter les messages à la radio. Lazare insiste sur le fait que la campagne doit continuer : «Personne ne fait attention à nous. Mais quand la radio dit que nous avons des droits, les parents écouteront peut-être». Etude de cas : Le dispensaire de Labé en Guinée Les deux médecins du dispensaire local de Labé avaient l habitude de participer aux émissions de la station radio rurale en tant que personnes ressources. La campagne a été un outil pour eux en tant que médecins, disent-ils. Les enfants sont plus conscients des sujets relatifs à la santé. Ils ont appris à se protéger du paludisme et à purifier leur eau avant de la boire. Maintenant, ils peuvent transmettre ce savoir aux parents. Ce programme a changé les mentalités. Les parents ont commencé à écouter les enfants. Même moi j avais l habitude de donner des ordres à mes enfants. Ils ont remarqué un nouveau dialogue au sein des familles. Mes enfants ont maintenant commencé à m apprendre des choses sur l hygiène domestique», dit l un d eux en riant. Etude de cas : les changements survenus à Davihoué (Bénin) Plan a mis sur pied, dans le village de Davihoue, un comité d écoute au sein d un groupe culturel communautaire. Il rassemble 36 enfants qui suivent la campagne et ont créé des chansons et des sketches sur les droits de l'enfant. Selon ces enfants, il y a eu beaucoup de changement dans les villages depuis qu ils ont commencé à travailler sur la campagne et ses thèmes. Au cours d une interview dans un groupe témoin, ils ont affirmé que : les parents ont acheté des moustiquaires pour leurs enfants ; 30 Environ 28 Euros. 71

72 plus d enfants sont inscrits à l'école (plusieurs des filles présentes dans le groupe ont été récemment inscrites) ; les parents accordent plus de temps de jeu aux enfants ils ont commencé à assainir le village ils avaient l habitude de boire toute sorte d eau mais maintenant ils s assurent d abord qu elle est potable. Les parents ont confirmé ces changements. Un père de famille a ajouté : «avant, quand un enfant était malade, nous l amenions chez le féticheur mais maintenant nous comprenons que c'est mieux de l amener au dispensaire. Si les parents avaient eu l opportunité d aller à l'école, les choses auraient changé plus tôt». L impact au sein de cette communauté n est pas limité aux connaissances pratiques et à une plus grande prise de conscience sur les droits de l'enfant. Il semble qu il y ait un tout nouveau statut pour les enfants qui sont devenus une priorité dans la communauté. 72

73 5.4 Les leçons apprises L impact général du projet Le projet a un impact particulièrement fort quand il est directement mis en œuvre dans les communautés, à travers des stations radio mobiles, des clubs d écoute ou en tant que partie intégrante des autres activités de Plan. La campagne peut être un outil important pour le personnel de Plan sur le terrain et renforcer d autres activités de sensibilisation dans les communautés. Impliquer les enfants dans la production et la diffusion accroît l efficacité du projet. La radio est un média très crédible en Afrique de l'ouest, ce qui est un pré-requis pour atteindre l impact. Les gens ont confiance dans l information donnée à la radio et sont prêts à suivre les conseils donnés par les animateurs radio. Utiliser une variété de médias la radio, la presse écrite, la télévision/vidéo, le théâtre et la musique est un moyen efficace pour atteindre différents types d audience et accroître l impact. Les enfants participants Les enfants ayant participé à la production et à la diffusion des programmes radio acquièrent une gamme de nouvelles compétences, y compris les compétences techniques et de communication. La participation au projet média peut renforcer la capacité des enfants à jouer de nouveaux rôles et prendre de nouvelles responsabilités au sein de leurs communautés. Il est important de donner un feedback aux enfants participants et de s assurer qu ils savent comment et quand leur contribution a été utilisée. L impact sur la participation aux projets comme celui-ci est probablement encore plus grand sur les enfants marginalisés et désavantagés. Les comédiens professionnels Travailler avec les enfants apporte une contribution au développement personnel et professionnel des acteurs professionnels. Les acteurs qui ont l occasion de travailler avec les enfants peuvent jouer de nouveaux rôles en tant que facilitateurs pour les projets de théâtre destinés aux enfants. Les parents et les communautés des enfants participants Les parents reconnaissent et apprécient les effets positifs de la participation sur leurs enfants. Les parents sont très fiers d entendre leurs propres enfants à la radio et les encouragent souvent à participer. Les leaders de la communauté sont positifs, fiers d abriter un enregistrement en plein air de l émission radio et prennent même des initiatives pour inviter les stations radio partenaires à venir dans leur village. 73

74 Les stations radio partenaires Les stations radio partenaires du projet «découvrent» souvent les enfants comme une audience et insèrent plus de temps pour les enfants dans leurs programmes. Certaines stations radio semblent manquer de motivation dans la continuation des programmes pour enfants, une fois le projet de campagne fini. Les enseignants Les enseignants apprécient la campagne et ont utilisé les matériaux de la campagne pour illustrer leurs cours. Les troupes de théâtre La participation à la campagne et la portée des messages peuvent être accrues quand les troupes de théâtre scolaires sont liées à la campagne. Les auditeurs en général Les enfants sont très intéressés d apprendre des choses sur les droits de l'enfant. Les messages de la campagne donnent aux enfants le courage de chercher du soutien auprès des adultes et des solutions à leurs problèmes. Entendre les autres jeunes à la radio encourage et motive les enfants à participer eux-mêmes ou à faire entendre leur voix par d autres moyens. Il existe un besoin de continuation de ce genre de programmes sur les droits de l'enfant. Les enfants apprennent de plusieurs manières différentes. 74

75 6. Recommandations «Cette campagne devrait continuer jusqu à ce que tous les parents aient entendu le message!» (Fatima, 15 ans Guinée-Bissau). Les évaluations à mi-parcours ont mis l accent sur différents points à améliorer dans le cadre de la campagne radio et la plupart des recommandations ont été suivies. Le projet dans sa forme actuelle est en train d arriver à terme 32. Ces recommandations présentent par conséquent un caractère plus général et indiquent comment les matériaux tirés du projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» peuvent être utilisés et exploités. Bien que rentable, cette méthode nécessiterait dans la plupart des cas des ressources supplémentaires. 6.1 La structure du projet Le poste de coordinateur du projet radio devrait être un poste à temps plein dans chaque pays où le projet est mis en oeuvre. Ce travail devrait non seulement comprendre la supervision et le monitoring de la mise en oeuvre du projet mais également la promotion active et créatrice du projet au sein des différents domaines d intervention de Plan. Le coordinateur devrait également encourager une implication plus active du personnel de Plan, en tant que personnes ressources dans la diffusion par exemple. L utilisation de la campagne dans les différents domaines d intervention a été encouragée lors des rencontres sur les programmes à WARO. Mais ce message devrait être également renforcé sur le plan national. Tous les conseillers chargés des programmes de Plan éducation, santé, micro finance, habitat devraient être impliqués depuis le début dans la programmation des activités média. Un accent particulier devrait être mis sur la campagne en tant que soutien pour les activités de Plan dans tous les domaines. Les besoins et les priorités en matière de communication devraient être identifiés et intégrés dans une stratégie de communication d ensemble. Pour un impact maximum, cette stratégie devrait intégrer une variété de médias : la radio, la presse écrite, la télévision/vidéo, le théâtre, la musique, etc. Il est indispensable de développer des systèmes de communication plus efficaces entre WARO et les bureaux nationaux, afin de répondre aux différents besoins en information des directeurs nationaux, des coordinateurs des droits de l enfant, du personnel des Unités de Programme, de WARO, etc. Un manuel des meilleures pratiques pourrait répondre aux besoins des Unités de Programme pour une utilisation concrète de la campagne pour le travail communautaire. Le système de rapport avec les stations radio partenaires et les bureaux nationaux doit être standardisé pour faciliter les comparaisons et la compilation de données. Dans les zones d intervention de Plan, une vision à long terme est indispensable dans les partenariats, en particulier avec les stations radio, surtout avec les communautaires. Elles peuvent devenir d importants moyens de promotion des droits de l'enfant dans les communautés. Plan devrait travailler en collaboration avec elles pour améliorer durablement les programmes pour la jeunesse et la participation des enfants. Plan devrait mettre l accent sur l importance de la propriété commune et s efforcer de construire la capacité de ses partenaires locaux en vue de s assurer de la viabilité du projet. 6.2 Le processus de mise en œuvre Les enfants participent avec beaucoup d enthousiasme à la production de la campagne. Pour eux, mais également pour les parents, il est important de savoir ce qu est devenu leur travail, leur contribution. Il devrait au moins y avoir une réunion de suivi, après les 32 Mais le Niger et le Cameroun ont produit la campagne radio et la diffusion est prévue pour

76 76 enregistrements pendant laquelle Plan donne un feedback sur la production, distribue des cassettes audio et informe les participants sur la diffusion à venir. Le coordinateur du projet devrait veiller à ce que les promesses faites aux enfants participants soient tenues et que ces derniers reçoivent un feedback et une compensation pour leur travail. Il est indispensable de chercher de nouvelles méthodes pour accroître les possibilités des enfants à initier, mener des activités et influencer sur les décisions concernant la mise en oeuvre du projet. Il serait important que Plan désigne un professionnel expérimenté pour faciliter et assurer le monitoring de la participation des enfants. Plan devrait faire plus attention à la manière dont ses différents partenaires sont en train d appliquer la participation des enfants. Des directives ou des principes devraient être développés et promus. Les responsabilités des adultes doivent être clairement définies avant d impliquer les enfants. Le suivi et le feedback vis-à-vis des enfants participants (par rapport aux activités parallèles aussi) devraient déjà être contenus dans la conception du projet. Les stations radio partenaires deviennent connues comme des défenseurs des droits de l'enfant. C'est parfois une responsabilité importante à laquelle le personnel de la station radio n a pas été préparé. Il est donc recommandé d ajouter un module à la formation sur les questions éthiques et pratiques dans le cas où des enfants abusés et désespérés se tournent vers la station radio pour de l aide. Plusieurs études montrent que l impact de la participation est particulièrement fort sur des enfants marginalisés ou désavantagés. Plan devrait donc s efforcer d impliquer des enfants de différents milieux dans ses projets média et de faciliter leur participation dans la production et la diffusion. L une des manières de le faire est de travailler en collaboration avec des ONG locales, les centres de jeunes, etc. Des mesures devraient être prises pour faciliter la participation des enfants des milieux non urbains dans les diffusions. Plan Mali, Bénin et Guinée-Bissau devraient penser à produire la campagne dans plus de langues locales pour accroître l impact. 6.3 Les sketches La campagne radio a inspiré beaucoup d enfants et de jeunes à écrire leurs propres pièces. Plan devrait faire un effort pour collecter et publier (si possible sur le site Web du projet) ces histoires et encourager la créativité des enfants par d autres moyens. Les enfants pourraient également être invités à suggérer leurs propres thèmes au cours d ateliers d écriture ou autres forums appropriés. 6.4 Les émissions radio Les stations radio ont besoin d être encouragées et soutenues en vue d accroître leurs efforts pour impliquer les enfants. Il pourrait être nécessaire de revoir les futurs contrats dans le but de soutenir les stations radio avec du matériel de reportage et d enregistrement dans les villages et les écoles. La compensation financière devrait être donnée autant aux stations radio qu aux animateurs radio. Il devrait également y avoir un petit budget pour le transport et le rafraîchissement des enfants participants. Même après la fin de la campagne, Plan devrait continuer à soutenir les stations radio partenaires désireuses de poursuivre la production des programmes pour enfants avec leur participation active. 6.5 Les clubs d écoute Au sein des clubs d écoute, les enfants participent à plusieurs types d activités. Ils peuvent contrôler leur implication, établir leurs propres programmes d activités, etc. Les clubs d écoute ont le potentiel de devenir des ressources importantes dans les communautés et dans les efforts à fournir pour impliquer les enfants en tant que partenaires réels de Plan. Il est recommandé de les assister, de les guider et de les soutenir avec des matériaux et du transport si nécessaire. 6.6 Les bandes dessinées La production de bandes dessinées devrait être encouragée dans tous les pays impliqués dans la campagne. Plan devrait s assurer que la bande dessinée est disponible dans les bibliothèques publiques, les écoles etc. 6.7 Le guide de l enseignant Le guide de l enseignant est un document de première qualité dont la promotion doit être faite dans tous les pays WARO. Vu le manque de matériel didactique et d enseignants qualifiés dans la région, ce guide est une partie très importante du projet. L équipe de campagne régionale à WARO attend une évaluation plus complète du projet au Burkina Faso avant d encourager son lancement régional. Ceci devrait être fait le plus tôt possible. 6.8 Le théâtre et les films Le théâtre est une partie importante du projet et devrait faire l objet de plus d attention de la part de

77 l équipe régionale. Les troupes de théâtre liées au projet ont impliqués plusieurs centaines d enfants. D autres ont trouvé la motivation de créer leurs propres sketches et représentations théâtrales pour faire la promotion des droits de l'enfant. Le théâtre est rentable et donne aux enfants l opportunité d acquérir de nouvelles compétences et de devenir actifs dans la promotion de leurs droits. Un manuel de théâtre, avec des scénarios et des suggestions de décors, de costumes, d accessoires, etc. peut être envisagé. Plan devrait aussi explorer le domaine de l intégration des activités théâtrales dans les projets scolaires. Les films de la campagne doivent absolument être traduits en langues locales. Plusieurs acteurs professionnels et enfants ont suggéré la production d émissions de télé. Cela mérite qu on s y penche davantage car l expérience en Guinée a montré que, quand des films sont projetés dans les communautés, la mobilisation est immense. Le défi serait de garder la même qualité de production que celle obtenue à la radio. 6.9 Les autres activités de promotion des Droits de l Enfant Plan WARO devrait continuer de faire la promotion de «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» en tant que campagne radio de qualité sur les droits de l'enfant. Plusieurs autres aspects de ce projet pourraient être soulignés dans un contexte de développement plus vaste. Par exemple, le rôle important que peuvent jouer les enfants comme intermédiaires dans le travail de défense de leurs droits. Plusieurs découvertes ont été faites lors de la campagne et devraient être partagées dans des forums tels que The Communication Initiative et MAGIC, un site Web sur les enfants et les médias hébergé par l UNICEF L évaluation Les pays qui n avaient pas fait d évaluation à miparcours (le Bénin et la Guinée-Bissau) devraient penser à le faire. Ils en tireront beaucoup de leçons et ça pourra servir d encouragement à mieux faire dans l avenir. Une telle évaluation pourrait se pencher uniquement sur l évaluation de l impact. format. Outre le fait que la participation est un droit, il nous permettra de mieux connaître les points de vue, les priorités des enfants et renforcer leur capacité. Impliquer les enfants dans le monitoring et l évaluation devrait être quelque chose de systématique et les enfants devraient être formés à cette fin. Des versions résumées de l évaluation sous forme de brochures pourraient être utiles à des fins promotionnelles. Les résultats de cette évaluation devraient être partagés avec toutes les stations radio partenaires et les enfants. Des résumés et des versions complètes de ces évaluations devraient également être publiés sur Internet La continuation du projet Il existe une forte demande de la part des adultes et des enfants de continuer les diffusions et de répéter les messages de la campagne. Certaines stations radio continuent de diffuser les sketches même si leur contrat avec Plan est arrivé à terme. Il est recommandé d explorer davantage et d utiliser les thèmes de «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!», puisqu ils ont été populaires et efficaces dans la promotion des droits de l'enfant. Les histoires peuvent être intégrées dans de futurs projets radio, adaptées au cinéma, utilisées pour la défense de la communauté, les activités théâtrales et les projets scolaires pendant plusieurs années encore. Plan est actuellement en train de construire un site Internet qui renfermera toute la documentation sur le projet y compris les histoires audio. Nous recommandons fortement l utilisation de ce moyen pour répandre et promouvoir le projet. Un forum de discussion pourrait permettre aux enfants participants et aux auditeurs d interagir et de partager leurs expériences. Plan WARO devrait apprendre des activités média de Plan Togo qui se développent parallèlement au programme régional et dispatcher cette information. Tous les pays devraient être impliqués dans la réflexion et mise en œuvre d une méthodologie efficace pour mesurer les changements d attitudes et de comportement. Pour les projets média à venir, Plan devrait concevoir un format d évaluation qui facilite les comparaisons entre les différents pays, identifie et répertorie les meilleures pratiques. Ce format devrait également comprendre des outils et des méthodes (y compris des méthodes d auto évaluation) d implication des enfants dans le monitoring et l évaluation 33. Il existe plusieurs bonnes raisons qui justifient l élaboration d un tel 33 Voir la FAO, le DFID, Eldis par exemple pour plus d idées 77

78 78

79 7. Conclusion «Quand les enfants connaissent leurs droits, ils deviennent plus confiants. Avant, dans les villages, vous deviez vous marier une fois que vous aviez atteint l âge de 17 ans. Votre futur était déterminé. Maintenant que les jeunes connaissent leurs droits, ils peuvent le changer, prendre leurs décisions. Cette campagne les encourage à prendre leur avenir en mains.» (Enseignant Guinée-Bissau). Ce serait une erreur de considérer le projet «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» seulement comme une campagne radio. Le théâtre et les activités scolaires sont devenus partie intégrante du projet et ont vu la participation de milliers d enfants dans tous les sept pays. Le projet a largement dépassé le cadre original et le rendement prévu. Les évaluations, y compris celle-ci, montrent que les histoires de la campagne reflètent la vie quotidienne des enfants en Afrique de l'ouest, que leurs messages sont compris et qu elles sont à la fois amusantes et instructives. Les évaluations ont également montré sans cesse l impact de ce projet sur les jeunes auditeurs, leurs parents et leurs communautés. De nombreux exemples montrent comment une plus grande connaissance et une prise de conscience plus importante sur les droits de l'enfant ont mené à une forte mobilisation pour leur défense ce qui signifie que le projet a atteint son objectif global. La question évidente par rapport au suivi est la suivante : jusqu à quel point ces changements sont-ils durables? Le premier pas dans un processus de changement social est en général la reconnaissance qu il y a un problème, ce qui peut conduire à l identification d une solution. En se focalisant sur les enfants, Plan a aussi atteint les parents et des communautés entières avec des thèmes concrets sur la survie de l enfant, tels que la déshydratation au cours d une diarrhée, ou sur le développement durable à long terme comme la désertification. Il est de notoriété publique que les enfants, qui connaissent leurs droits et ont acquis des compétences dans un travail de groupe, dans la communication et la mobilisation, sont mieux préparés à assumer des responsabilités pour le développement local. Cette évaluation révèle un domaine dans lequel il nous reste beaucoup à faire en ce qui concerne le projet actuel et les activités média à venir en Afrique de l'ouest : l intégration aux autres programmes de développement. Il paraît évident que les résultats les plus importants sont atteints quand la campagne est utilisée comme outil dans le travail de défense des intérêts de toute la communauté. Plan a adopté une approche qui place l enfant au cœur de son travail et l occasion lui est donnée ici de la mettre en pratique en impliquant les enfants dans un projet qui les concerne et en faisant la promotion de leurs propres droits. Cette évaluation révèle des leçons importantes pas seulement par rapport à la campagne, sa mise en oeuvre et son impact mais également par rapport aux jeunes gens et à leurs communautés en Afrique de l'ouest aujourd'hui. Il est clair que les enfants ont toujours très peu d opportunités de s exprimer dans les médias et que le projet est par conséquent pertinent. «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» comble un vide et innove en termes de diffusion radio pour les enfants dans une région qui offre peu de contenu média, de programmes intéressants ou de distraction pour les enfants. La campagne radio peut être perçu sur plusieurs plans comme une réponse directe au défi d Oslo 34, qui reconnaît que «la relation enfant/média est un point d entrée dans le vaste monde à multiples facettes des enfants et de leurs droits à l éducation, à la liberté d expression, au jeu, à l identité, à la santé, à la dignité et au respect de soi, à la protection et que dans chaque aspect des droits de l'enfant, dans chaque élément de la vie d un enfant, la relation entre les enfants et les médias joue un rôle». En outre, en développant des partenariats et en renforçant la capacité des partenaires, le projet de campagne radio permet également à d autres personnes et entités de relever le défi à leur niveau. Pour Plan Afrique de l'ouest, cette campagne est une expérience encourageante. Elle servira de modèle à de nouvelles initiatives média, en explorant les voies et moyens d'impliquer davantage les enfants, qu'il puissent acquérir les compétences et la confiance nécessaires pour assumer de nouvelles responsabilités dans leurs communautés. 34 L idée du défi d Oslo a émergé après une rencontre sur la célébration du 10ème anniversaire de la Convention sur les Droits de l Enfant. Des jeunes, des professionnels média et des experts des droits de l'enfant se sont réunis pour discuter du développement des droits de l'enfant et leur relation avec les médias à travers le monde. 79

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81 Annexes I Information sur Plan L identité globale de Plan Plan est une organisation humanitaire internationale de développement qui place l enfant au cœur de son travail sans affiliation religieuse, politique ou gouvernementale. Le parrainage d enfants est l un des fondements de l organisation. L identité globale de Plan intègre cette idée centrale selon laquelle «Les enfants sont au cœur de tout ce que nous faisons» et ses quatre attributs fondamentaux : Construire les relations, Atteindre les objectifs, Etre une voix reconnue, Réaliser le potentiel. La vision de Plan La vision de Plan est un monde dans lequel tous les enfants réalisent tout leur potentiel dans des sociétés qui respectent les droits et la dignité des hommes. La mission de Plan Plan s efforce d'améliorer durablement la qualité de vie des enfants des pays sous-développés, à travers un processus qui unit les peuples au-delà des cultures et donne un sens à leur vie. La vision de Plan, sa mission et ses principes de programme fournissent un mandat clair à Plan pour faire la promotion et défendre les droits de l'enfant. II Résumé des histoires de la campagne radio Phase I : 1. Le rêve de Jonas 35 (Le droit à l éducation) Jonas n est pas très brillant en classe. Son maître, Monsieur Sawadogo, lui dit souvent qu il ne travaille pas assez. Aujourd'hui, après avoir été humilié en classe, Jonas décide d abandonner les bancs. Mba Souamba, le lièvre, le trouve dans la forêt où il se cache. Il lui demande de raconter son plus beau rêve. Jonas lui dit qu il rêve de devenir garagiste et d ouvrir son propre garage un jour. Le lièvre le convainc que la seule manière de réaliser son rêve est de retourner à l'école et de travailler dur. 2. Que le meilleur gagne! (Le droit à l égalité entre filles et garçons) Dans la cour de l école, les garçons se vantent d être plus forts et plus intelligents que les filles. Celles-ci ne sont pas d accord, de même que leur enseignant qui décide d organiser une compétition. Wamba, le singe, est l arbitre impartial. La compétition montre que les filles et les garçons peuvent avoir des forces différentes mais sont égaux. 3. La scolarisation des filles, une priorité! (Le droit des filles d être scolarisées) Les garçons du village apprennent à lire et écrire à l'école, tandis que la plupart des filles restent à la maison pour aider leurs mères. Au puits, Mariama, Djénéba et Fanta se rassemblent et parlent de leur désir d'aller à l'école. Souroukou, l hyène, écoute leur conversation et les amène demander conseil au chef du village. Le chef convainc les parents que les filles qui vont à l'école seront plus préparées à leurs rôles de femmes. 4. Le merveilleux ballon rouge (Le droit de jouer) Babacar est un homme très riche qui pousse sa femme et ses enfants à travailler dur, sans jamais se reposer. Sa femme lui dit que leurs enfants ont besoin de temps de jeu mais Babacar ne l écoute pas. Un jour, ses enfants se réveillent avec des rides sur le visage et leurs cheveux sont devenus tout blancs. Ils ont vieilli! Souroukou, l hyène, trouve un remède : un magnifique ballon rouge. Quand ils jouent, ils redeviennent enfants. Babacar comprend que les enfants ont besoin et le droit de se reposer et de jouer. 5. Laissez les enfants s exprimer (Le droit à la liberté d expression) Une chose atroce s est produite dans le village. Un jour, tous les enfants se réveillent muets! Même le guérisseur ne peut pas les aider. Wogbo, le sage éléphant, comprend pourquoi ils sont tous devenus muets : personne ne les écoute de toute façon. S ils ne peuvent pas s exprimer, pourquoi avaient-ils besoin de voix? Tous les parents promettent à Wogbo qu ils écouteront leurs enfants, si seulement ils pouvaient entendre à nouveau leurs petites voix et leur rire. 35 Des versions des histoires propres au Burkina Faso. I

82 II 6. Un pour tous, tous pour un (le droit à la liberté d association) Pamoussa souffre de la méningite, une maladie très dangereuse qui peut être transmise aux autres enfants du village. Pour éviter cela, les enfants et leur ami Wamba, le singe, montent une pièce de théâtre pour sensibiliser sur la méningite et expliquer comment éviter la maladie. Une initiative saluée par tous les adultes! 7. Papa, je ne veux pas me marier maintenant! (contre le mariage forcé ou précoce) Nafi, 14 ans, est devenue folle. Son père, qui a décidé qu elle allait se marier à son ami Ousseyni, est désespéré. Nafi voudrait continuer ses études pour devenir un jour infirmière. Le père de famille fait appel à un guérisseur. Le guérisseur découvre que Nafi est possédée par l esprit de son grand-père, qui s oppose au mariage précoce. Djénéba, la grande sœur de Nafi, sauve l honneur de la famille en proposant de sa propre volonté d épouser Ousseyni. Après une cérémonie organisée par le guérisseur, Nafi est guérie. 8. Frotte, frotte-toi les mains (le droit à la santé : l hygiène) Alpha et Ramata aident leur mère à préparer le repas. Ramata commence à couper les légumes sans se laver les mains. Mba Souamba, le lièvre, intervient juste à temps pour lui rappeler les règles d hygiène élémentaires pour protéger la nourriture. Il explique à Alpha et Ramata l importance de l hygiène personnelle pour rester en bonne santé. 9. La potion magique (Le droit a la santé : la diarrhée) Yakani, le lion, se repose à l ombre d un baobab quand il entend un enfant pleurer. C'est Clément qui s inquiète de l état de santé de sa petite sœur Aline. Elle a la diarrhée et vomit. Yakani prépare la «potion magique» : un litre d eau bouillie, huit cuillerées de sucre et une petite cuillerée de sel. C'est un remède simple pour éviter la déshydratation. 10. Le procès de Soussou le moustique (le droit à la santé : le paludisme) Soussou le moustique est amenée devant le tribunal des hommes. Elle est accusée de transmettre le paludisme et de tuer des milliers d enfants et d adultes. Durant le procès, l avocat de Soussou convainc le grand sage que Soussou n est pas le seul coupable de la situation. La communauté a la responsabilité d empêcher les moustiques de pondre leurs œufs dans le village et de tout faire pour se protéger. 11 Une leçon d amour (Le droit à la santé et d être protégé contre les discriminations) Diara est très malade, elle a le sida. Peu de temps après, elle meurt et laisse deux orphelins, Adama et Kossi. Quand la population du village découvre qu elle est morte du sida, Kossi et Adama sont rejetés par les autres enfants. Ils ne veulent pas jouer avec eux par peur d attraper la maladie. Yakani, le lion, leur explique qu ils ne peuvent pas attraper le sida en jouant avec une personne qui vit avec le virus et leur explique toutes les fausses informations véhiculées sur le sida. 12. Déposons les couteaux : arrêtons l excision! (Le droit d être protégé contre les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants) La mère de Kady et Afi veut faire exciser ses filles. Elle les amène dans le village voisin pour la cérémonie. Wogbo, l éléphant, intervient et essaie d expliquer les dangers de cette pratique à Djouma, l exciseuse. Après leur discussion, Djouma décide de déposer le couteau. Elle informe la population de sa décision et même le chef du village finit par comprendre que l excision peut être dangereux pour la santé et le bien-être des jeunes filles. 13. Le puits ensorcelé (le droit à la santé : l eau potable) Le puits du village de Bouta a disparu. Le chef du village demande à tout le monde dans le village d aider à le retrouver. Youssouf et Moustapha découvrent que le puits a été volé par Monsieur Soubi le sorcier du village voisin. Le chef du village va voir Monsieur Soubi qui lui explique qu il a seulement emprunté le puits parce que ses enfants avaient besoin d eau potable. Convaincu que tous les enfants ont besoin d avoir accès à de l eau potable, Monsieur Soubi accepte de rendre le puits. Le chef du village lui assure qu il peut venir prendre de l eau quand il veut parce que tout le monde a droit à l eau potable. 14. Sauvons notre village! (Le droit à un environnement sain) Les habitants de Titao ne font rien pour garder leur village propre. Des montagnes d ordure se forment, il y a une odeur pestilentielle dans le village et les mouches défilent un peu partout. Sourougou, l hyène, voit venir le désastre et court voir Malick et Séni chez eux. L hyène leur ouvre les yeux sur les problèmes qui menacent leur environnement. Ensemble, ils mobilisent tout le village pour assainir le village, pouvoir vivre dans un environnement sain et réduire les risques de maladie. 15. La forteresse verte du désert (le droit à un environnement sain) Le village de Doudou est menacé par le sable du désert. Chaque matin, des dunes de sable se forment devant les portes des maisons. Mba Souamba, le lièvre, a beaucoup voyagé. Elle a eu l idée de construire une forteresse verte pour stopper l avancée du désert dans le village. Tous les habitants du village sont d accord et plantent des milliers d arbres. Le plan marche et la forteresse verte sauve le village de la désertification. 16. Les foyers améliorés (le droit d être protégé des accidents et de bénéficier d'un environnement sain) Rose est en train de préparer le repas sur un foyer traditionnel. Soudain, son fagot de bois prend feu. Elle se brûle les doigts quand elle essaie d éteindre le feu qui se propage rapidement. Grâce à l intervention des voisins, il est vite maîtrisé. Le chef du village dit que les foyers

83 traditionnels ne sont pas sûrs. Wogbo, l éléphant, suggère d acheter des «foyers améliorés». Ces nouveaux foyers consomment moins de bois sont plus surs et cuisent mieux. Tous les habitants du village acceptent l idée. 17. Yaya, le petit héros (le droit à l intégration et à une vie décente pour les enfants handicapés) Yaya est un jeune garçon handicapé par la polio. Il est souvent taquiné par les autres enfants du village. Un jour, un autre garçon, Boubacar, est en danger. Yaya rassemble tout son courage et s arrange pour le sauver. Yaya a prouvé qu il est un brave garçon qui mérite l amitié des autres enfants, malgré son handicap. Boubacar regrette son comportement vis-à-vis de Yaya et lui promet d être son ami et de le défendre contre les autres enfants. Quand il propose que Yaya participe au match de foot en tant qu arbitre, et que c'est à accepté par les autres, Yaya n arrive pas à retenir des larmes de joie. 18. L étoile protectrice (le droit d être protégé et aimé) Après la mort de ses parents, Pognéré vit avec son oncle Abdoulaye. Une vie très dure où son oncle la bat souvent. Un jour, pendant qu elle était partie chercher de l eau au puits, Pognéré trébuche et casse la calebasse. Quand son oncle voit cela, il la bat comme il ne l a jamais fait encore et Pognéré perd connaissance. Dans un rêve, Pognéré voit sa défunte mère et l implore de mettre fin à ses souffrances. Sa mère lui promet de rendre visite à son oncle au cours d un rêve et de lui dire de changer son comportement. Le lendemain matin, l oncle se réveille angoissé et réalise les maltraitances qu il inflige à Pognéré. Il décide, pour se racheter, de lui acheter un joli cadeau et promet de ne plus la battre. 19. La liberté enchaînée (le droit d être protégé contre l exploitation) Monsieur Kro, un homme riche et méchant, retient un groupe d enfants qu il soumet à un travail forcé. Un jour, Mohamed et Fatimata, deux jeunes gens du village voisin entendent le bruit des machines et des enfants qui crient. Ils décident de libérer les enfants victimes d exploitation. Ils demandent à Yakani, le lion de les aider. A la nuit tombée, Yakani arrive à faire sortir Monsieur Kro de sa cachette : il tombe dans un grand trou creusé devant sa porte. Fatimata et Mohamed peuvent donc libérer les enfants. Et Monsieur Kro est arrêté par la Police. Phase II 1. L éducation pour tous Dans ce dialogue, les parents de deux jeunes enfants discutent des raisons évoquées habituellement pour ne pas envoyer les enfants à l école et des inconvénients de l éducation. Le père de famille qui estime dans un premier temps que l'école est perte de temps et d argent finit par céder face aux arguments de la mère de famille : une éducation donnera à leurs enfants de meilleures chances pour l avenir. Il fait promettre les enfants de bien travailler à l'école, de respecter leurs enseignants et leur engagement à bien étudier. 2. La Convention sur les droits de l'enfant Qui me donne mes droits? Que puis-je faire pour les mériter? Si j ai droit à une bonne santé, pourquoi suis-je parfois malade? Selly, Bineta, Pape et Ousmane décident d en savoir plus sur les droits de l'enfant. Ils vont voir Monsieur Sawadogo qui leur explique ce qu'est la Convention des droits de l'enfant. Il les aide également à réaliser qu ils ont certaines responsabilités. 3. La liberté d expression Gama, un jeune garçon de 14 ans, a appris que les enfants ont le droit à la liberté d expression. Il raconte aux autres enfants qu ils peuvent avoir tout ce qu ils veulent, n importe quand. Les parents sont énervés : c'est tout ce à quoi ont mené les droits de l'enfant? Un sage du village les interrompt et explique à Gama et aux autres que la liberté d expression ne veut pas dire qu un enfant peut manquer de respect. Mais dit-il, si nous écoutons attentivement ce que les enfants ont à dire, nous découvrirons qu ils ont beaucoup de bonnes idées. 4. La scolarisation des filles Claude, Ousmane, Georges. Il y a quelque chose d étrange dans cette classe. Il y a tellement de garçons et seulement une fille! Il y a rien de mal à cela, affirme un homme. Les filles devraient rester à la maison et aider leur mère. L'école est une perte de temps puisqu elles vont de toute façon se marier bientôt. D autres parents ont une opinion différente : les filles ont le droit d aller à l'école, c'est même dans la loi! Avec une éducation, elles ont de meilleures chances de trouver un emploi. Et qui sait, peutêtre qu un jour nous verrons une femme devenir présidente. 5. Les enfants battus La mère de Amado est fâchée. Pourquoi n écoute-il jamais ce qu elle dit? Elle le frappe encore et encore jusqu à ce qu il implore son pardon. Mais la punition corporelle estelle le seul moyen d amener les enfants à écouter ce qu on leur dit et à obéir? Amado et ses amis semblent être seulement encore plus fâchés et terrorisés quand on les frappe. Un sage parle aux parents pour leur faire comprendre qu il existe d autres solutions que l utilisation de la violence. 6. Le mariage précoce Adama pleure. Elle a 15 ans et ses parents lui ont annoncé qu elle allait être mariée. Elle a peur du vieux Birama. Plusieurs femmes du village ont vécu la même chose qu'adama. Elles n ont pas eu le choix. Fadima, par exemple, a eu son premier enfant à 16 ans après un travail difficile. Peut-être serait-il bien de patienter jusqu à ce que les filles aient 18 ans et soient instruites? Cela ne veut pas dire qu elles ne vont jamais se marier! 7. L excision Un agent de développement communautaire visite le village pour parler de l excision des jeunes filles. Bassirou et Djeynaba écoutent avec scepticisme son discours sur III

84 les «droits de l enfant» et les «pratiques nuisibles». Abdoulaye et Hawa surprennent leur conversation et lancent un débat. Hawa a eu beaucoup de problèmes de santé depuis qu elle a été victime de l excision et pense que cette pratique doit être stoppée. Elle n est pas la seule, le chef du village semble être de son avis. 8. La vaccination On se fait beaucoup de fausses idées sur les vaccinations et certaines personnes pensent même qu elles peuvent être dangereuses pour leurs enfants. Cette histoire parle des craintes de certains parents et explique ce que sont les vaccinations, à quoi elles servent et pourquoi les enfants ont parfois une petite fièvre après. 9. La participation et la responsabilité Un nouveau décret a été pris. L'école n est ouverte qu aux enfants qui ont de bonnes moyennes. Seuls les enfants portant des chaussures marron pourront jouer dans la cour de l'école. Tous les enfants peuvent exprimer leurs points de vue sauf les garçons. Monsieur Sawadogo s'en explique : tout au long de l année, il n a cessé d enseigner les droits de l'enfant aux enfants, mais ils ne comprennent pas qu ils ont également des responsabilités. C'est la raison pour laquelle il a décidé de retirer leurs droits pour une journée et d'expliquer les problèmes liés à la discrimination. 10. L eau potable L eau est pleine de sable et de mouches noyées. La mère de famille est énervée et explique à ses enfants, Oumar et Hawa, combien c'est important de couvrir le canari. Sinon l eau va se salir et ils seront malades. Hawa et Oumar se rendent compte de la responsabilité qu ils ont eux aussi de protéger la santé de tout le monde. III La couverture médiatique du projet 36 Télévision : TV Youth Channel News News Belgique 2004 Télévision Nationale du Bénin Emission familiale Ayessi Bénin 2004 Télévision Nat. Burkina Faso (TNB) Journal télévisé Burkina Faso 2002 CNN International Inside Africa International 2001 Radio Télévision Delta Santé L'heure des enfants (RTDS) Togo 2001 Quatre Saisons Le Petit Journal Canada 2001 Rogers Toronto Daytime Canada 2000 CBC CBC TV Morning News Canada 2000 WTN Current Affairs Canada 2000 Radio Télévision Delta Santé L'heure des enfants (RTDS) Togo 2000 Télé Loisirs Émission des enfants Togo 2000 IV 36. Cette liste n est pas complète puisque certaines stations radio n ont pas renvoyé d information à Plan sur la propagation de l information. WARO a un kit de la presse pour raisons de Relations Publiques. Aucun des pays n a pu fournir de liste complète et mise à jour de la couverture médiatique.

85 Radio : Radio CBC-R, CBME FM, CBC Ott, Mtl. Edm. Daybreak & As it happens Canada 2004 Radio Canada International 2 émissions internationales International 2004 BBC World Service (2 fois) Couverture de la campagne en Guinée International 2004 Radio Nationale Burkina Faso Journal parlé (RNB) Burkina Faso 2002 Radio Manegda (Kaya) Émission spéciale Burkina Faso 2002 Radio Voix des Lacs (kongoussi) Écho de nos provinces Burkina Faso 2002 Radio Kourita (Koupèla) Émission spéciale Burkina Faso 2002 Radio Nayinéré (Boulsa) Le micro aux enfants Burkina Faso 2002 Radio Lomé Demain les enfants Togo 2001 Radio Lomé Les enfants de Valérie Togo 2001 CBC This morning Canada 2001 CBC Radio one Metro Morning Canada 2000 Q12 Montreal Show Canada 2000 CBC National Show Canada 2000 BBC Wade guide UK/International 1999 BBC Perspective in Africa UK/International 1999 Presse écrite : The Guardian Weekly Plan Magazine Voice of the voiceless (à propos de la radio en Guinée) Here my Voice (Programme de Plan de média pour enfants) UK 2004 UK/worldwide 2004 Plan Magazine Tour d'horizon, les enfants acteurs dynamiques Canada 2003 Plan Magazine Gee Kinderen een Stern Pays Bas 2003 Plan Magazine Communicatie & Bewustmaking Belgique 2002 Plan Magazine Barn I focus Norvège 2001 Plan Publication Turning Global Commitment into Grass Roots... Etats Unis 2001 Le Lynx Plan Guinée oeuvre pour les droits des marmots! Guinée 2001 Horoya Je suis enfant mais j'ai aussi mes droits Guinée 2001 Le Temps Pour la promotion de l'enfance africaine Togo 2001 Planète Enfants L'école de la sagesse France 2001 AIDS Link The Radio Campaign "I am a Child..." Etats Unis 2001 Foster Parents Kofi Annan over Gune-Yi... Pays Bas 2000 The Gazette Canadian gives voice to African Children Canada 2000 The Edmonton Journal Giving kids a Voice Canada 2000 The Citizen Giving a Voice to African Children Canada 2000 The Citizen Giving African Children a Voice Canada 2000 The Daily Observer Giving a Voice to African Children Canada 2000 Standard Freeholder Giving African Children a Voice Canada 2000 Partenaires pour l'enfance Je suis enfant mais j'ai aussi mes droits! Burkina Faso 2000 Monday Developments Children as Participants in Developement Etats Unis/Int News & Views Jokee, friend of children of Togo UK/Int V

86 Presse écrite : (suite) Local/Global Encounters Radio Campaign for Children in West Africa UK/int Cité Magazine Protection contre la mutilation génitale féminine Togo 2000 Cité Magazine Protection contre l'exploitation économique Togo 2000 Cité Magazine Protection contre le mariage forcé Togo 2000 UNESCO Yearbook Children and Media - Image Education Partic. Suède/Int Worldwide Annual report Learning at Plan International UK/Int Cité Magazine Protection pour les enfants battus Togo 1999 The Toronto Star Field Workers emotional Coaster... Canada 1999 Partenaires pour l'enfance Campagne radio sur les droits de l'enfant Burkina Faso 1999 News & Views I am a Child but I have my Rights too! UK/International 1999 L'Oeil des jeunes Le rêve est permis grâce au Plan... Burkina Faso 1999 L'Observateur Paalga Les enfants ont aussi leurs droits! Burkina Faso 1999 Sidwaya Un an de campagne radio sur les droits de... Burkina Faso 1999 Le Pays Droits de l'enfant, La croisade de Plan... Burkina Faso 1999 Le Journal du Soir Droits de l'enfant, Une campagne de promotion Burkina Faso 1999 VI IV Les termes de référence pour l évaluation de la campagne radio Campagne radio «Je suis un enfant mais j ai aussi mes droits!» Évaluation régionale finale Région de l Afrique de l'ouest 1. Contexte et présentation du projet 1.1. Perspective régionale La campagne radio régionale «Je suis un enfant mais j ai aussi mes droits!» est produite par Plan en Afrique de l'ouest depuis 1998 en collaboration étroite avec près de 100 stations radio de la région. L émission informe les parents, les enfants et les autorités sur leurs rôles et responsabilités de respect de la Convention des Nations Unies sur les Droits de l'enfant. Les histoires font la promotion des droits d aller à l'école, d avoir accès à l eau potable, de grandir en bonne santé, etc. Sept pays de l Afrique de l'ouest ont diffusé la campagne radio : Burkina Faso, Guinée, Togo, Mali, Sénégal, Guinée- Bissau et Bénin. Chaque pays adapte les histoires à sa propre culture. L émission est diffusée par près de 20 stations radio dans chaque pays (stations radio publiques, privées et communautaires). Les productions ont été faites en Moore, Dioula, Fulfuldé Lobiri, Bambara, Mina, Cotocoli, Kabiè, Wolof, Pulaar, Sèrèr, Diola, Kissi, Toma, Kpele, Maninké, Pular, Susu, Créole, Adja, Portugais et Français. A ce jour près de 600 productions des histoires ont été réalisées et des milliers de diffusions ont été suivis à travers la région avec la participation de centaines d enfants. A travers la production des émissions radio, la formation des enfants et des animateurs radio, la production de bandes dessinées, du guide de l enseignant sur les droits de l'enfant et d autres activités parallèles, le projet espère avoir atteint ses objectifs de renforcer la capacité des stations radio en Afrique de l'ouest à produire plus de programmes de qualité impliquant les enfants. Ce projet avait pour objectifs de contribuer à une plus grande prise de conscience et compréhension des droits de l'enfant, surtout pour les enfants âgés de 8 à 18 ans, des milieux urbains et ruraux, et les adultes responsables de ces enfants. Mais aussi de fournir une plateforme aux enfants pour qu ils puissent s exprimer; de soutenir les campagnes de sensibilisation de Plan et d autres ONG dans le cadre de programmes spécialisés tels que l éducation, la santé et l habitat ; d aider Plan à devenir une voix reconnue pour l avancement des droits de l'enfant. L objectif global était de faire en sorte que les enfants et les adultes puissent entreprendre des actions pour le respect et la mise en oeuvre de la Convention sur les Droits de l Enfant dans leur vie quotidienne. Dans tous les pays, des études de faisabilité, des rapports, des évaluations ont révélé qu il y a peu de sources d information sur les droits de l'enfant. Les projets radio de Plan ont montré aux enfants et aux adultes des modèles positifs à suivre et les ont encouragés à appliquer la Convention sur les Droits de l Enfant. Les évaluations à mi-parcours du projet radio en Afrique de l'ouest ont prouvé que Plan a réussi à assister les jeunes à développer toute une gamme de compétences professionnelles. La participation à ce projet accroît la prise de conscience des participants sur les droits de l'enfant et les problèmes auxquels ils sont confrontés dans les communautés pauvres. Plus important encore, la participation à la production radio augmente la confiance des enfants en eux, l amour de soi et les capacités de libre expression. Le projet a aidé l audience à savoir et comprendre davantage les droits de l'enfant. Les stations radio partenaires ont affirmé qu il a renforcé leur capacité de production de plus de programmes de qualité pour et avec les enfants et leur aptitude à promouvoir les droits de l'enfant Le projet de campagne radio au Bénin, au Burkina Faso, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Mali, au Sénégal et au Togo. Les bureaux nationaux fourniraient des informations sur le projet dans leur pays respectif (période de déroulement du

87 projet, les noms des personnes impliquées, les noms et les adresses des stations radio partenaires, les enfants participants, les autres participants, la nature du partenariat, le nombre de diffusion, les activités parallèles, etc.) 2. Information sur le contexte des études de faisabilité Les études de faisabilité réalisées dans le cadre de la campagne radio ont été menées au Sénégal, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Togo, au Mali et au Burkina Faso. Leur objectif était de : faire le point sur la situation actuelle en ce qui concerne la prise de conscience et la compréhension des droits de l'enfant par notre audience prioritaire (les enfants de 8 à 15 ans des milieux ruraux et urbains et les adultes) et les attitudes envers le respect des droits de l'enfant ; faire le point sur la situation des médias (la radio en particulier) vis-à-vis de la promotion des droits de l'enfant et de la participation des enfants aux programmes média. Les études de faisabilité ont identifié : L audience cible qui a accès à la radio ; L audience cible qui écoute la radio, pourquoi elle le fait, comment, etc. ; Le niveau de connaissance sur les droits de l'enfant ; Le niveau de la compréhension des droits de l'enfant ; Le niveau de leur intérêt à en savoir plus sur les droits de l'enfant ; L application des droits de l'enfant dans la vie quotidienne de l audience cible ; L audience cible qui connaît Plan et son travail. Les indicateurs de l étude de faisabilité de la campagne radio étaient : Le pourcentage des enfants (urbains et ruraux âgés de 8 à 16 ans) et des adultes (urbains et ruraux) qui ont accès au programme radio de Plan et qui suivent l émission radio régulièrement ; Le pourcentage d enfants (urbains et ruraux âgés de 8 à 16 ans) et des adultes (urbains et ruraux) qui auront suivi au moins cinq des émissions de la campagne radio ; Le pourcentage d enfants (urbains et ruraux âgés de 8 à 16 ans) et des adultes (urbains et ruraux) qui démontrent une augmentation du nombre de droits de l'enfant qu ils connaissent ou qui les ont appris durant la campagne radio ; Le pourcentage d enfants (urbains et ruraux âgés de 8 à 16 ans) et des adultes (urbains et ruraux) qui démontrent une augmentation du nombre de droits de l'enfant qu ils comprennent et qui citent l'émission comme un outil efficace d information et de compréhension des droits de l'enfant ; Le pourcentage de personnes qui affirment avoir vécu un changement positif dans leurs attitudes vis-à-vis du respect des droits de l'enfant à cause de l'émission ou de la campagne radio ; Le pourcentage de stations radio qui produisent des programmes radio de qualité impliquant les enfants en Afrique de l'ouest et faisant la promotion des droits de l'enfant ; La fréquence d utilisation de la campagne radio pour sensibiliser dans le cadre des projets de Plan ; Le pourcentage de personnes qui reconnaissent le nom de Plan et comprennent son travail. Les résultats de l étude de faisabilité ont révélé que le niveau de compréhension sur le sujet des droits de l'enfant était très bas avant la production et la diffusion de la campagne radio, mais les stations radio ont démontré leur intérêt d être informées sur les droits de l'enfant. Les stations radio partenaires ont également montré un grand intérêt à collaborer pour promouvoir les droits de l'enfant. 3. Information sur le contexte des évaluations à mi parcours Des évaluations à mi-parcours du projet ont été entreprises au Burkina Faso, au Togo, en Guinée, au Mali ; le Sénégal a fait une évaluation interne ; le Bénin a rassemblé toutes les parties prenantes et préparé un rapport sur la première année de la mise en oeuvre du projet ; la Guinée-Bissau n a pas entrepris d évaluation à mi-parcours. Les résultats et les recommandations sont présents dans tous les rapports. 4. Les termes de référence spécifiques de l évalutaion finale Dans le but de vérifier si le projet régional a atteint ses objectifs, l évaluation finale répondra aux questions suivantes à travers une évaluation qualitative. A. La structure du projet de campagne radio La structure de l équipe de campagne radio, ses forces et faiblesses La collaboration entre les bureaux nationaux et le Bureau Régional de Plan ; son efficacité et ses inconvénients L intégration du projet aux projets globaux de Plan ; le projet a-t-il été bien intégré? qu est-ce qui pourrait être amélioré? comment le projet est-il relié aux projets de Plan sur les droits, le développement et de placement de l enfant au cœur de tout? B. Le processus de mise en oeuvre : tous les stades de la production A quel point la mise en oeuvre du projet a-t-elle été efficace? Ses forces et faiblesses ; qu est-ce qui aurait pu être amélioré? C. La qualité et le contenu des émissions La qualité de la production des histoires réalisées par Plan et ses partenaires locaux. Sont-elles conformes aux standards de qualité en comparaison avec les autres productions locales? La qualité de la production des émissions diffusées par les stations radio partenaires. Sont-elles conformes aux standards de qualité en comparaison avec les autres productions locales? D. La diffusion Le partenariat entre Plan et les stations radio partenaires a-t-il été efficace? Ses forces et faiblesses ; qu est-ce qui aurait pu être amélioré? Les termes du contrat ont-ils été respectés par Plan et les stations radio? La diffusion arrive-t-elle à atteindre l audience cible (les enfants et les parents)? Qu est-ce qui pourrait être amélioré pour atteindre plus d auditeurs? Le feedback sur l appréciation et les attentes des stations radio partenaires Le feedback sur l appréciation et les attentes des auditeurs VII

88 VIII E. Les autres partenaires L identification des partenariats. Les partenariats avec les autres organisations ont-ils été efficaces? (forces et faiblesses). Qu est-ce qui aurait pu être amélioré? La relation avec les ministères du gouvernement a-t-elle été efficace? Qu est-ce qui aurait pu être amélioré? Fournir des exemples de la manière dont les organisations et/ou les gouvernements se servent du programme pour soutenir la mise en application des droits de l'enfant. F. L impact du projet Le projet a-t-il encouragé et renforcé les capacités des stations radio partenaires à produire et diffuser plus de programmes de qualité sur les droits de l'enfant et la participation des enfants au processus? Le projet a-t-il eu un impact sur la capacité des partenaires à produire plus de projets de promotion des droits de l'enfant et de participation des enfants? Les émissions/les histoires ont-elles rempli leur mission d éducation, d information et de divertissement des enfants et de leurs parents sur les droits de l'enfant? les messages ont-ils été communiqués de façon claire? L'émission a-t-elle procuré aux enfants participants plus de connaissance sur les droits de l'enfant? Ont-ils compris les messages à véhiculer? Ont-ils acquis plus de compétences de communication pour mener des discussions, promouvoir les droits de l'enfant, renforcé leur capacité de leader et augmenté leur confiance en eux? 1. aux enfants ayant directement participé au projet 2 aux enfants ayant suivi l'émission à la radio Les émissions ont-elles fourni aux parents des informations pertinentes et leur ont-elles donné le désir d appliquer et de respecter les droits de l'enfant encore plus? montrent-elles les avantages pour le public en général? (les parents, les enseignants, les autorités locales et nationales) Y a t il un besoin/une demande de continuation de tels programmes? 1. de la part des auditeurs 2.de la part des stations radio Analyser le progrès réalisé en se servant des indicateurs fournis dans le Cadre Logique remis au DFID. G. La nature et l étendue de la participation des enfants La participation des enfants est-elle bien appliquée au projet? Forces et faiblesses ; comment améliorer les choses? 1. Les enfants ayant participé aux enregistrements des sketches 2 les enfants ayant participé à la production des émissions 3 les enfants ayant écrit ou téléphoné au cours des jeux-concours 4 les enfants ayant participé aux clubs d écoute 5 les enfants ayant suivi les émissions à la radio 6 les enfants ayant participé à l évaluation 7 les enfants ayant participé aux prises de décision liées au projet et à ses différentes composantes Quelle relation y a-t-il entre le projet et la «promotion de leurs droits et de ceux de leur communauté» par les enfants? Cette relation se fait-elle à travers les programmes de Plan et/ou des programmes de développement d autres organisations? H. L équité I. La pertinence J. L efficacité et la compétence K. La viabilité et la reproductibilité L. Le monitoring et l évaluation L efficacité du processus de monitoring utilisé dans la mise en oeuvre et l évaluation de l impact du projet sur les interventions. M. Les leçons retenues, les meilleures pratiques et les recommandations 5. Les focus-groups et les interviews Dans le but de collecter l information, les focus-groups et les interviews seront organisés avec les enfants et les autres parties prenantes : les enfants auditeurs, (urbains et ruraux), filles comme garçons ; les enfants participants ; les parents ; les enseignants ; les animateurs radio et les directeurs ; les acteurs professionnels et les groupe de théâtre ; le personnel de Plan, les partenaires ; les autorités. 6. La documentaton à réviser et/ou utiliser Les termes de référence pour l évaluation finale régionale Le modèle de rapport sur l évaluation finale Les rapports trimestriels de Plan (nationaux et régionaux) Les rapports annuels du Bureau Régional Les rapports trimestriels des stations radio partenaires Les rapports annuels et PCR (rapport de fin de projet) adressés au DFID (ayant rapport avec le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, le Sénégal) Le Cadre Logique soumis au DFID (ayant rapport avec le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et le Sénégal) Les études de faisabilité du projet (Guinée, Guinée- Bissau, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Togo) Les histoires de la campagne radio Les évaluations à mi-parcours du projet (Guinée, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Togo) Les questionnaires élaborés pour l évaluation à miparcours Les questionnaires d information sur les stations radio remplis par les stations radio partenaires Les dossiers d évaluation de la formation des animateurs radio Les guides de l animateur radio La liste des stations radio partenaires en Afrique de l'ouest Le guide de l enseignant et les bandes dessinées (Burkina Faso, Guinée, Bénin) Les CD des productions audio dans les différentes langues Les lettres reçues et les appels téléphoniques des stations radio La liste des participants aux jeux-concours organisés par les stations radio Les articles ayant rapport au projet Le Manifeste international sur la radio des jeunes et des enfants La liste des contacts dans les différents pays L étude sur la participation des enfants au projet au Sénégal et au Burkina Faso D autres documents devraient être retenus pour plus d information et d analyse :

89 Les directives pour les journalistes : les enfants au cœur des droits de l'enfant et des médias Technologies de l information et de la communication, pauvreté et renforcement de capacités, DFID Communication et développement, guide pratique, DFID Convention sur les Droits de l Enfant Charte Africaine sur les Droits et le Bien-être de l Enfant 7. Les organisations et les partenaires/les gens à rencontrer La liste reste à fournir. 8. L utilisation de l évaluation finale Les résultats de cette évaluation sont destinés en priorité aux bureaux nationaux de Plan en Afrique de l'ouest pour leur permettre d améliorer la mise en oeuvre de futurs projets média en Afrique de l'ouest. Les résultats, les leçons apprises et les meilleures pratiques seront également partagés avec les autres bureaux nationaux et régionaux mettant en œuvre des projets média. L évaluation sera disponible sur Internet pour toutes les organisations intéressées d en apprendre plus sur nos résultats. Plan partagera cette information avec les stations radio partenaires, les gouvernements, les autres organisations partenaires sur le plan national et international, les partenaires locaux, nationaux et internationaux impliqués dans la promotion des droits de l'enfant à travers la participation des enfants aux programmes média. Nous espérons que cette évaluation finale encouragera la création d activités de promotion des droits de l'enfant dans la région de l Afrique de l'ouest et dans le monde, encouragera les productions média où les enfants sont les acteurs principaux, et sera un outil utile dans la recherche de soutien. 9. Le format de l évaluation finale Le consultant externe sélectionné produira l évaluation régionale finale en collaboration étroite avec tous les bureaux nationaux de Plan concernés (Bénin, Togo, Mali, Guinée, Guinée-Bissau, Sénégal, Burkina Faso et Bureau Régional). Il évaluera, à travers les recherches menées, les analyses de documents et les «focus-groups», tous les points élaborés dans l évaluation finale. Le document final sera remis en Anglais et élaboré suivant le modèle fourni par Plan. 10. Le plan d action Choix du consultant extérieur et signature du contrat ; élaboration de la méthodologie et du cadre de l évaluation ; évaluation sur le terrain ; préparation du rapport final ; production du rapport final. 11. Le compte rendu Le consultant externe travaillera en étroite collaboration et rendra compte à Mimi Brazeau, Conseillère chargée de programme média à WARO, pour l évaluation, et à Aminatou Sar, coordinatrice du projet radio à Plan WARO pour le travail sur le terrain, ou à toute autre personne désignée par Plan. Le consultant soumettra à Plan, pour accord et dans les limites de temps imparties dans le contrat, le document de méthodologie, un brouillon du rapport final et le rapport final. 12. Le calendrier d éxécution Le consultant soumettra son plan d action pour l évaluation finale le 15 Août 2004 ; Le travail sur le terrain devrait être entrepris entre le 12 septembre et le 15 octobre 2004 ; Le brouillon du rapport final devrait être fini au plus tard le 31 octobre 2004 ; Plan donnera son accord dans un délai de 15 jours ouvrables ; Le rapport final doit être fini au plus tard le 15 novembre 2004 ; Plan donnera son accord dans l intervalle de 15 jours V L évaluateur Rosita Ericsson est une consultante suédoise, basée à Genève en Suisse. Elle a travaillé pendant dix ans en tant que journaliste dans plusieurs journaux suédois avant de déménager à Genève, où elle a rejoint Media Action International, un centre de média humanitaire et de communication pour le développement. L année dernière, elle a fait partie de l équipe éditoriale du World Electronic Media Forum, un forum tenu parallèlement au Sommet Mondial sur la Société de l Information. Ericsson détient une maîtrise en communication pour le développement et entretient des relations avec le Département des Arts et de la Communication de l Université de Malmö en Suède en tant que professeur et superviseur de plusieurs projets d étudiants. En 2003, elle a réalisé l évaluation à mi-parcours de la campagne en Guinée et également étudié la participation au projet des enfants au Sénégal et au Burkina Faso. VI Les questionnaires Les questionnaires suivants ont été utilisés comme base d interviews semi structurées et pour les focus-groups. Les acteurs adultes : 1. Leurs impressions globales du projet? Importance? 2. Comment l équipe a-t-elle fonctionné : les membres, le recrutement des enfants acteurs, les répétitions, le calendrier, les sketches joués, les langues etc. 3. Les enregistrements : les expériences, positives / négatives 4. Leurs points de vue sur les résultats (ont-ils suivi la production finale?) 5. Leurs expériences de travail avec les enfants. Positives/négatives? Avaient-ils déjà travaillé avec des enfants? Qu ont-ils appris du projet? voudraient-ils travailler encore avec ce genre de projets? Que croient-ils que les enfants ont appris? Y avait-il des difficultés? 6. Leurs points de vue sur le projet et les messages : appréciation, compréhension. 7. Leurs points de vue sur le partenariat avec Plan Les acteurs enfants : 1. Leurs points de vue généraux sur le projet? L importance? 2. Comment ont-ils été impliqués? Recrutement? Pourquoi ont-ils voulu participer? 3. Leurs points de vue sur les messages? Appréciation et compréhension 4. Leurs expériences retenues pendant les répétitions : le travail avec les acteurs, les réactions des parents, des difficultés? 5. Leurs expériences lors des enregistrements 6. Points de vue sur la participation : importance pour le IX

90 X projet, l impact sur eux-mêmes et sur leur avenir? quelque chose a-t-il changé dans leur vie? 7. Leurs points de vue sur les résultats (ont-ils suivi la production finale?). Les réactions des parents, des enseignants, des amis? 8. Leurs points de vue sur les droits de l'enfant problèmes dans leur pays. 9. Pensent-ils que le projet peut changer les choses dans leur pays? 10. Ont-ils pris d autres initiatives pour promouvoir/défendre les droits de l'enfant? Les stations radio partenaires : 1. La présentation de la station radio ; portée, d autres programmes pour enfants etc. 2. Leurs points de vue généraux sur le projet. Importance? 3. Leurs points de vue sur la production, le format etc. 4. Leurs expériences de la campagne : les avantages pour la station radio, les leçons apprises, les problèmes? 5. Les réactions des auditeurs, des autorités, des organisations etc. Positives/négatives? 6. Y a-t-il des thèmes qui ont provoqué plus de réactions que d autres? 7. A quoi ressemblait une émission classique? Les invités, les débats, les enfants participants? 8. Les jeux-concours : participation, organisation? 9. Leurs points de vue et les expériences de travail avec les enfants : comment ont-ils impliqué les enfants dans leur émission? Les réactions des auditeurs, des parents, des enfants? 10. Leurs points de vue sur le partenariat avec plan. Les améliorations à apporter? 11. Souhaitent-ils continuer/améliorer/accroître la diffusion pour une audience de jeunes? 12. D autres suggestions Les enfants auditeurs : 1. Leurs points de vue généraux sur l'émission : appréciation (qu est-ce qu ils ont aimé/pas aimé, quelles histoires les ont le plus intéressés/pas intéressés) et leur compréhension de la chose. Importance? 2. Le fait de se souvenir des messages avec des questions de suivi comme «Que peux tu faire pour te protéger du palu?», «Pourquoi l éducation est-elle importante pour les filles?». 3. Identification : vivent-ils ou connaissent-ils des enfants qui vivent les mêmes problèmes que les enfants dans les histoires? 4. Qu ont-ils appris de la campagne? 5. Leurs parents ont-ils suivi la campagne? Ont-ils débattu des messages? Quelque chose a changé à la maison/à l'école? 6. Est-ce important que les enfants sachent leurs droits? Pourquoi? 7. Les enfants peuvent-ils faire quelque chose pour promouvoir les droits de l'enfant? Quoi? Ont-ils pris une quelconque initiative? 8.Des suggestions ou des messages à plan. Les auditeurs adultes : 1. Leurs points de vue sur l'émission : une appréciation (ce qu ils ont aimé/pas aimé? Quelles histoires les ont le plus intéressés/pas intéressés? Et leur compréhension de la chose. Importance? 2. Identification : leurs enfants ont-ils les mêmes problèmes que les enfants de l histoire? 3. Que peuvent apprendre les adultes de la campagne? 4. Ont-ils débattu des messages avec les enfants? 5. Pensent-ils que la campagne a eu un impact sur leurs enfants? Comment? 6. Est-ce important que les enfants sachent leurs droits? Pourquoi? 7. Qu est-ce qui peut être fait pour s assurer du respect des droits de l'enfant? Quoi? Ont-ils pris des initiatives? 8. Leurs suggestions et messages pour plan. Les enseignants : (La même chose que pour les auditeurs adultes, complétée par ce qui suit) 1. Ont-ils participé d une quelconque manière? 2. Les enfants discutent-ils des thèmes de la campagne à l école? 3. Les droits de l'enfant sont-ils respectés à l école? Quelle amélioration apporter? 4. Les enfants peuvent-ils s exprimer librement à l'école? Opinion? 5. Les matériaux de la campagne peuvent-ils être utilisés en classe? Comment? Les enfants participants à la diffusion de l'émission : 1. Leurs points de vue généraux sur le projet? Importance 2. Comment ont-ils été impliqués? Pourquoi ont-ils voulu participer? 3. Leurs points de vue sur les messages : appréciation et compréhension. 4. Expériences de participation : Qu ont-ils appris? Aimé/pas aimé? Réactions des parents, des enseignants, des amis? Des difficultés? 5. Leurs points de vue sur la participation : importance pour le projet, l impact sur eux-mêmes et sur leur avenir? Quelque chose a-t-il changé dans leur vie? 6. Leurs points de vue sur les droits de l'enfant les problèmes dans leur pays.

91 7. Pensent-ils que le projet peut changer quelque chose da ns leur pays? 8. Ont-ils pris d autres initiatives pour promouvoir/défendre les droits de l'enfant? Les troupes de théâtre : 1. Impressions générales sur le projet? Importance? 2. Comment le groupe de théâtre marche-t-il : membres, recrutement des enfants acteurs, le calendrier, les sketches joués, les langues etc. 3. Les tournées : où et quand, combien de pièces, l intérêt de l audience etc. 4. Réactions de l audience? Positive/négative? Enfants/adultes? Compréhension des messages. 5. Leurs expériences de travail sur le projet : appréciation, points de vue et expériences de travail avec les enfants, importance de la participation des enfants etc. 6.Leurs points de vue sur le partenariat avec plan Le personnel de plan : 1. Impressions générales sur le projet? 2. Pertinence/utilité pour plan? 3. Points de vue sur les messages, les réactions? 4. Points de vue sur les projets média en général VII Les interviews Au sein de Plan : Mimi Brazeau Conseillère Régionale des Programmes Media WARO Aminatou Sar Coordinatrice régionale des projets radio WARO Aziz Dieng Technicien audio, formateur WARO Don McPhee Conseiller Régional des Programmes WARO Allain Somé Coordinateur de Projet Plan Burkina Maria Sangaré Coordinatrice de Projet Plan Mali Isaura Haidara Coordinatrice de Campagne Plan Guinée-Bissau Mari Barro Directeur National Plan Guinée-Bissau Eric Mamboue PSM Plan Guinée-Bissau Samuel Balde Directeur d Unité de Programme Bafata Plan Guinée-Bissau Paul Fagnon Coordinateur de Projet Plan Bénin James Gibson Directeur National Plan Bénin Plan Bénin Mwamba Muteba PSM Plan Bénin Carmen Johnson Relations Publiques et Communication Plan Bénin Joséphine Kaora Conseillère à l Education Plan Bénin Constant Tchona Directeur de la Mobilisation des Ressources Plan Bénin Mélie Soukossi Conseillère en micro finance Plan Bénin Michel Kanhonou PU Klouékanmè Plan Bénin Nicolas Hélou Eguy PU Aplahoué Plan Bénin Benoît Djangni PU Aplahoué Plan Bénin Modeste Anato PU Aplahoué Plan Bénin Mireille Houngbo Amouh PU Aplahoué Plan Bénin Bamba Cissé PU Kaolack Plan Sénégal Dame Diop PU Thiès Plan Sénégal Cheikh Diop PU Dakar Urbain Plan Sénégal Awa Fall PU Louga Plan Sénégal Daouda Diop PU Saint-Louis Plan Sénégal Papa Maël Diop Coordinateur Radio Gune-Yi Plan Sénégal Delali Kpeglo Coordinateur de Projet Plan Togo Stéphanie Conrad Directeur National Plan Togo François Ali Essoh Coordinateur de Zone, Atakpamé Plan Togo Michel Lekzim CMP, Atakpamé Plan Togo Adjo Alaka Coordinatrice des droits de l'enfant, Atakpamé Plan Togo XI

92 Plan (suite) Afo Baldé Agent de développement communautaire, Sokodé Plan Togo Bataka Mbaye Directeur d Unité de Programme, Sokodé Plan Togo Anastasia Koudoh Coordinateur chargé des droits de l'enfant Sotouboua Plan Togo Messan Azanlekor Directeur d Unité de Programme, Sotouboua Plan Togo Tchagbélé Bilamekaso Coordinateur de Programme Media, Sotouboua Plan Togo Les équipes de production : 5 acteurs de l Ensemble Artistique National (EAN), Cotonou Bénin 7 enfants acteurs, Cotonou Bénin 5 acteurs de l Atelier Théâtre de Lomé (ATL) Togo 5 enfants acteurs, Lomé Togo 9 acteurs de l équipe de production, TEA, Bissau Guinée-Bissau 11 enfants acteurs, Bissau Guinée-Bissau Assi Dieng Bâ, Théâtre Daniel Sorano, Dakar Sénégal Les radios partenaires : Radio Tokpa, Cotonou Radio Wéke, Djrègbé Radio Aheme FM,Possotomè Radio Rurale Lalo Radio Carrefour, Bohicon La Voix de la Lama, Allada Radio OxyJeunes, Dakar Radio Ndef Leng FM, Dakar Radio 7 FM, Dakar Radio Virgo Potens, Atakpamé Radio La Paix, Atakpamé Radio Vénus, Sokodé Radio Jeunesse, Sokodé Radio Cosmos, Sotouboua Radio Espoir, Sotouboua Radio Delta Santé, Aneho Radio Bombolom, Bissau Radio Pindjiguti, Bissau Radio Djialicunda Radio Sintcho Occo, Gabu Radio Kasumai, Sao Domingos Bénin Bénin Bénin Bénin Bénin Bénin Sénégal Sénégal Sénégal Togo Togo Togo Togo Togo Togo Togo Guinée-Bissau Guinée-Bissau Guinée-Bissau Guinée-Bissau Guinée-Bissau XII

93 Les enfants participants et les auditeurs 18 enfants de l école primaire Le Petit Poucet, Cotonou Bénin 32 enfants de l école primaire Notre Dame de l'atlantique, Djrègbé Bénin 15 enfants du club culturel de Davihoué Bénin 2 enfants de l'école La Persévérance, Gbozoun Bénin 3 enfants du club de lecture d Allada Bénin 30 enfants du Club Anié Togo 6 enfants du groupe de théâtre La Paix, Sotouboua Togo 3 reporters en herbe, Sotouboua Togo 6 enfants du club radio Cosmos, Sotouboua Togo 5 enfants du groupe de théâtre du Collège de Sotouboua Togo 6 enfants du groupe de théâtre de l'école primaire Blitta Néré Togo 5 co-animateurs enfants et participants à Radio Delta Santé, Aneho Togo 10 enfants auditeurs, Bissau Guinée-Bissau 3 enfants auditeurs, Djalicunda Guinée-Bissau 5 enfants de l association scolaire, Britam Guinée-Bissau 2 enfants auditeurs, Gabu Guinée-Bissau 2 enfants auditeurs, Sao Domingos Guinée-Bissau Partenaires, parents, autres adultes Marcel Gbenou, Bureau Afrique Radio Nederlands (BARN), Cotonou Bénin Jacqueline Aitcheou, directrice de l école primaire Le petit poucet, Cotonou Bénin Komi Megan, DV, Davihou Bénin 4 parents, Davihoue Bénin Pierre Kognanvo, ONG CRAP, Bohicon Bénin Anisette Savoedo, AGeFIB, Bohicon Bénin Indicaël Houeha, club de lecture, Allada Bénin Saïdou Dia, Panos West Africa, Dakar Sénégal Monique Baya, Club Anié Togo Foster Agboglo, Club Anié Togo Julien Akita, Club Anié Togo Louis Dolama, Directeur Collège La Paix, Sotouboua Togo Kpetire Komivi, formateur au théâtre, Collège La Paix, Sotouboua Togo Joma Bagnazi, Inspecteur de l Education, Sotouboua Togo Mr Dadzie, Inspecteur de l Education, Sotouboua Togo Désiré Adadjo, Inspecteur Jeunesse et Sport, Sotouboua Togo Ben Djayré Katin, enseignant Collège Sotouboua Togo Rema Gofaga, Inspecteur de l Education, Blitta Togo M. Sosso, enseignant, Blitta Nere Togo Mme Edisele, enseignant, Blitta Nere Togo Silvie Benissan-Menssan, IC&T, Lomé Togo Landolino Medina, Secrétaire Exécutif AMIC, Bissau Guinée-Bissau Cipriano Domingos Lanca, Journaliste AMIC Guinée-Bissau XIII

94 Partenaires, parents, autres adultes (suite) Fernando Ca, Administrateur, AMIC Guinée-Bissau Manuel Insige, enseignant, AMIC Djalicunda Guinée-Bissau Mamade Binta Sonco, Britam Guinée-Bissau Awa Cisse, coordinatrice de Club d enfants, Britam Guinée-Bissau Abubacar Biai, coordinateur de Clubs d enfants, Britam Guinée-Bissau 6 parents, Britam Guinée-Bissau Samba So, ONG Cefid, Gabu Guinée-Bissau Ernesto Djanhace, coordinateur de théâtre, Gabu Guinée-Bissau Augustino Braima Jaura, président radio communautaire Sao Domingos Guinée-Bissau Maria Daluce Batista, enseignant, Sao Domingos Guinée-Bissau Maria Delourdes Piero Enra, enseignant, Sao Domingos Guinée-Bissau XIV VIII Les documents Etudes de faisabilité : Koudawo Fafali, INEP (2002), Étude de faisabilité du projet en Guinée-Bissau, Bissau, Guinée-Bissau. Houngbedji Modeste et Kassa Charles (2001), Etude de faisabilité du projet campagne radiophonique pour la sensibilisation sur les droits de l'enfant, Cotonou, Bénin. STAT-VIEW (2001), Étude préalable à la mise en oeuvre de la campagne radio en Guinée, Conakry, Guinée. N. Kanté et G. Keita (2001), Étude préalable à la mise en oeuvre de la campagne radio au Mali, Bamako, Mali. Racine Talla (2000), Étude préalable à la mise en oeuvre de la campagne radio au Sénégal, Dakar, Sénégal. BDA (1999), Étude préalable à la mise en oeuvre de la campagne radio au Burkina Faso, Ouagadougou, Burkina Faso. BDA (1999), Étude préalable à la mise en oeuvre de la campagne radio au Togo, Lomé, Togo. Evaluations et autres rapports de projet importants : Ericsson Rosita (2003), Je suis enfant mais j ai aussi mes droits! Evaluation à mi-parcours du projet de la campagne radio en Guinée, Genève, Suisse. Dembélé Sidiki/BOATA (2002), Évaluation à miparcours du projet de campagne radio au Mali, Bamako, Mali. Plan Burkina Faso (2002), Évaluation à mi-parcours du projet de campagne radio au Burkina Faso, Ouagadougou, Burkina Faso. Koami Aziagbede (2002), Évaluation à mi-parcours du projet de campagne radio au Togo, Lomé, Togo. Plan Sénégal (2002), Évaluation à mi-parcours du projet de campagne radio au Sénégal, Dakar, Sénégal. Rosita Ericsson (2002), Informer les enfants sur leurs droits Etude sur la participation de l enfant (Sénégal et Burkina Faso), Université Malmö, Suède. Plan/AGeFIB (2003), Rapport de l'atelier de synthèse de la campagne radiophonique Je suis un enfant, mais j'ai aussi mes droits!, Première série de diffusions, Cotonou, Bénin. Houngbédji Modeste (2001), Rapport d Adaptation des messages pour le projet campagne radiophonique Je suis un enfant mais j'ai aussi mes droits!, Cotonou, Bénin. Evaluation scolaire, Burkina Faso Toute une gamme de documents additionnels a été consultée pour cette évaluation, y compris : Rapports annuels sur la Progression des activités adressés au DFID Rapport de fin de projet adressé au DFID : Avril Mars 2003 Les questionnaires des stations radio partenaires Le guide de l animateur radio Le guide de l enseignant Le dossier de Presse Les rapports de diffusion et les rapports trimestriels et annuels envoyés par les stations radio partenaires de tous les pays Les rapports de mission de WARO Les rapports de production

95 Lettres, poèmes, dessins envoyés par les enfants auditeurs et les adultes Les CD de la production et les cassettes audio envoyés par les stations radio partenaires. IX Le Bénin 37 Population totale :...7,3 millions Population de moins de 15 ans :...47 % Taux de mortalité infantile :...94 pour 1000 Taux d alphabétisation :...41 % (hommes 56 %, femmes 26,5 %) Taux d accès à l eau potable :...63 % Classement IDH 38 : e Le Bénin dispose d un système démocratique qui fonctionne avec une relative stabilité économique. Cependant, c'est aussi un pays à fort taux de mortalité infantile et maternelle et d analphabétisme chez les femmes. La pauvreté, l analphabétisme et les maladies sont parmi les facteurs qui entravent le mouvement vers le respect des droits de l'enfant. L économie béninoise est basée sur l agriculture de subsistance, la production de coton et le commerce régional. Le développement du tourisme et des Technologies de l Information et de la Communication constitue un espoir de croissance économique pour le pays. Le Bénin possède plus de 50 journaux et périodiques, une chaîne de télévision étatique, une poignée de chaînes de télévision commerciales et plus de 30 stations radio étatiques, commerciales et locales. En 2003, les autorités ont déblayé le terrain pour un élargissement de la scène médiatique privée, en allouant des fréquences à cinq stations de télévision privées et 10 stations radio commerciales. La campagne radio en un clin d œil : Appellation locale : «Je suis un enfant mais j ai aussi mes droits!» Phase I : Octobre Mars 2003 Phase II : Novembre Mai 2004 Langues : Français et Adja Emissions Radio: 332 Enfants acteurs : 25 Acteurs Professionnels : 10 Radios partenaires : 1. Radio Weke, Djrègbé 2. Radio Capp FM, Cotonou 3. Radio Nationale, Cotonou 4. Radio Tokpa, Cotonou 5. Radio Carrefour, Bohicon 6. Radio Parakou, Parakou 7. La Voix de la Lama, Allada 8. Afrique Espoir, Porto-Novo 9. Radio rurale Lalo, Lalo 10. Radio FM Ahémé, Possotomè 11. Radio Ilema, Dassa La campagne a été mise en œuvre en partenariat avec l ONG AGeFIB. Des versions vidéo de la campagne ont été produites et diffusées à la télévision nationale. Production et diffusion des sketches de la première phase uniquement. Des comités d écoute ont été mis sur pied par Plan et AGeFIB. X Le Burkina Faso Population totale :...13,6 millions Population de moins de 15 ans :...46 % Taux de mortalité infantile : pour 1000 Taux d alphabétisation :...26,6 % (hommes 37 %, femmes 17 %) Taux d accès à l eau potable :...42 % Classement IDH : e Avant le début du nouveau millénaire, la tendance des taux de mortalité infantile et des enfants de moins de cinq ans était à la baisse mais selon l UNICEF, le paludisme, les infections respiratoires aiguës, la diarrhée et la malnutrition ont conduit à une détérioration du niveau de la santé des enfants. Seuls 25% de la population a accès à l eau potable. Le Ministère de la communication et de la Culture régit les activités des médias. Le pays dispose d environ douze stations de radio privées, d une chaîne de télévision privée et de plusieurs publications privées. Le service mondial de la BBC, La voix de l'amérique et Radio France Internationale sont disponibles via des relais locaux à Ouagadougou. La campagne radio en un clin d œil : Appellation locale : «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» Phase I : Juin Juin 2000 Phase II : Juin Juin 2003 Diffusions additionnelles : Octobre 2003, Juin 2003 Langues : Français, Mooré, Fulfuldé, Dioula et Lobiri Emissions Radio: 4 émissions par semaine par station radio 37 Des informations sur les pays fournies par Reuters Alertnet, l Unicef et BBC disponibles sur Internet.37 Human Development Index. Ranking of a total of 177 contries 38 Indice de Développement Humain. Classement d un nombre total de 177 pays. XV

96 XVI Enfants acteurs :125 Acteurs Professionnels : 70 Stations radio partenaires : 1. Radio Nationale du Burkina, Ouagadougou 2. Canal Arc-en-ciel, Ouagadougou 3. Radio Bobo, Bobo-Dioulasso 4. Radio Poura, Poura 5. Radio Gaoua, Gaoua 6. Radio Pulsar, Ouagadougou 7. Radio Taanba, Fada N'Gourma 8. La Voix du Paysan, Ouahigouya 9. Radio Kourita, Koupèla 10. Radio Nayinéré, Nayinéré 11. Radio Voix des Lacs 12. Radio Daandé Sahel 13. Radio Manègda, Kaya 14. Radio Horizon FM, Ouagadougou 15. Radio Salankoloto, Ouagadougou 16. Evangile et Dév., Ouagadougou 17. Radio Maria, Ouagadougou Le Burkina Faso a été le premier pays à lancer la campagne en 1998 Projet pilote scolaire, impliquant 50 écoles et 2500 enfants. Production d un guide de l enseignant dans le cadre de la campagne radio. Des réunions trimestrielles réunissant toutes les stations radio partenaires Diffusions additionnelles dans trois langues locales Des tournées théâtrales impliquant des acteurs professionnels et des enfants 24 clubs d écoute dans les écoles dans les zones d intervention de Plan Burkina Faso. XI La Guinée Population totale :...9 millions Population de moins de 15 ans :...45% Espérance de vie :...49,5 ans Taux d alphabétisation :...hommes 45%, femmes 27% Taux d accès à l eau potable :...72% milieu urbain, 36% milieu rural Classement IDH : e La Guinée est parmi les pays les plus pauvres du continent africain, avec des ressources humaines très faibles et un développement social très lent. Les taux de scolarisation sont bas pour les garçons et les filles et le taux d analphabétisme des adultes reste élevé. L environnement complexe qui prévaut dans le pays a des répercussions décisives sur la situation des femmes et des enfants. Ces problèmes ont été aggravés par les conflits dans les pays voisins dont la conséquence est le flux de milliers de réfugiés. Les stations de radio et de télévision, de même que le seul quotidien du pays sont contrôlés par l Etat. Plus d une douzaine de journaux privés publient de façon hebdomadaire ou sporadique. Une loi très restrictive permet au gouvernement de censurer les publications. La campagne radio en un clin d œil : Appellation locale : «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» Phase I : décembre décembre 2002 Phase II : octobre janvier 2005 Langues : Français, Kissi, Toma, Kpele, Maninké, Pulaar, Susu Emissions Radio : Plus de 300 pour les deux phases Enfants acteurs : 312 Les stations radio partenaires : 1. Radio Rurale de Boké 2. Radio Rurale Kindia 3. Radio Rurale Kissidougou 4 Radio Rurale Kankan 5 Radio Télévision Guinéenne, Conakry 6 Radio Rurale N'Zérékoré 7 Radio Rurale Faranah 8 Radio Rurale Mamou 9 Radio Rurale Labé Une mobilisation énorme pour les jeux-concours radiophoniques avec des chances de gagner des vélos, des postes de télévision, machines à coudre ou lecteur CD. Près de lettres reçues durant la première phase de diffusion Mois de l enfant (Juin 2002 et 2003) en rapport avec la campagne avec une gamme d activités parallèles : événements culturels, conférences, concours de musique. Activités théâtrales et diffusion de cassettes audio et vidéo dans les régions non couvertes par la diffusion radio. Adaptation de trois histoires en vidéo dans toutes les langues de la campagne. Des projections en plein air dans les villages. Collaboration avec les autorités locales (préfectorales, direction de l éducation) pour la création de 30 clubs d écoute dans des écoles primaires, secondaires et les lycées. 56 clubs dans les zones d intervention de Plan. Des enfants co-animateurs à N Zérékoré ont pris part en tant qu évaluateurs à l évaluation à mi-parcours. XII La Guinée-Bissau Population totale :...1,4 millions Taux de mortalité infantile : pour 1000 Taux d alphabétisation :...42% (hommes 58%, femmes 27%) Taux d accès à l eau potable :...79% milieu urbain 49% en milieu rural Classement IDH : e Une insurrection armée a conduit en 1998/1999 à une sanglante guerre civile dans laquelle des milliers de personnes ont été tuées, blessées ou forcées à l exil. L économie a été dévastée. Aujourd'hui, le pays est

97 fortement endetté et dépend de l aide étrangère. La guerre a eu un impact dévastateur sur les infrastructures, l éducation et les services de santé. En Guinée-Bissau, les stations radio privées et communautaire opèrent à côté de la chaîne nationale. Il y a très peu de journaux, mais le manque d une vibrante scène de média privée pourrait plus être dû à des contraintes financières qu à l interférence du gouvernement. La campagne radio en un clin d œil : Appellation locale : «Sou crianca e tenho direitos!» Phase I : Juin Juin 2003 Phase II : Octobre Décembre 2004 Langues : Portugais et Créole Emissions Radio : 50 pour les deux phases Acteurs Professionnels : 25 pour la phase I et 15 pour la phase II Les stations radio partenaires : 1. Radio Bafata, Bafata 2. Radio Sintcha Occo, Gabu 3. Radio Kassumay, Sao Domingos 4. Radio nationale de Bissau 5. Radio Bombolom, Bissau 6. Radio Pindjiquiti, Bissau 7. Radio Djalicunda, Djalicunda Le partenariat avec l ONG AMIC a renforcé le travail avec les clubs d enfants. Les troupes de théâtre dans toutes les neuf régions ont multiplié les chances de participation des enfants au projet. La radio communautaire de Bafata et les clubs d écoute dans les communautés où Plan intervient ont développé une collaboration étroite. XIII Le Mali La campagne radio en un clin d œil : Appellation locale : «Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!» Phase I : septembre septembre 2002 Phase II : Mai Mai 2004 Langues : Français et Bambara Emissions Radio : 3 émissions par semaine par station radio dans les deux langues Enfants acteurs : 80 pour les deux phases Acteurs Professionnels : 55 pour les deux phases Les stations radio partenaires 39 : 1. Radio Faso Kanu, Banamba 2. Radio Jamana, Tombouctou 3. Radio Baya, Selingué 4. Radio FM Horizon, Kita 5. Radio Mandé, Kangaba 6. Radio Jamana, Koulikoro 7. Radio Kéné, Sikasso 8. Radio Daande, Duwansa 9. Radio Seno, Bankass 10. Radio Guintan, Mopti 11. Radio Baguiné, Bandiagara 12. Radio Naata, Gao Mise en oeuvre en collaboration avec la Direction Nationale de la Promotion de la Femme, de l Enfant et de la Famille. Système de suivi et de monitoring impliquant les formateurs de Plan aux droits de l'enfant venus des Unités de Programme. Plan Mali a produit sa propre bande dessinée. Initiative d un animateur pour créer un réseau de communicateurs pour la promotion des droits de l'enfant au Mali. XIV Le Sénégal Population totale :...12 millions Taux de mortalité infantile : pour 1000 Taux de fécondité :...6,7 enfants pour chaque femme en âge de féconder Taux d alphabétisation :...46% (53% hommes 40% femmes) Classement IDH : e Pays enclavé, chaud et sec, avec 65% de la superficie désertique ou semi désertique. Le pays dépend largement de l aide internationale et possède un secteur agricole extrêmement vulnérable aux aléas climatiques. La presse audiovisuelle et écrite du Mali est parmi les presses les plus libres de toute l Afrique. Il existe quelques 40 journaux privés et 50 stations radio et télé, de même qu une chaîne nationale et un journal officiel. Population totale :...10,8 millions Taux de mortalité infantile :...79 pour 1000 Taux d alphabétisation :..40,2% (50% hommes et 30,7% femmes) Taux d accès à l eau potable :...78% Classement IDH : e Les taux de mortalité infantile et maternelle sont modérés au Sénégal, et la prévalence du VIH/SIDA est parmi les plus basses de la région. Cependant, la couverture en immunisation est en baisse depuis quelques années et le progrès en éducation se fait lentement. Le Sénégal jouit de l un des climats médiatiques les plus libres de la région. Il y a deux chaînes de télévision publiques et une multitude de stations radio privées, bien que l Etat continue de contrôler l allocation des fréquences et des licences. Les 39 Les partenaires de la phase II uniquement XVII

98 publications ne sont qu une formalité. La presse internationale circule librement et les chaînes de télévision payantes sont déjà disponibles. La campagne radio en un clin d œil : Appellation locale : «Je suis un enfant mais j ai aussi mes droits!» Phase I :Février Mars 2002 Phase II :Mai Juin 2003 Langues : Français, Wolof, Diola, Pulaar et Sèrèr Emissions Radio : 872 Enfants acteurs : 60 pour la phase I et 22 pour la phase II Acteurs Professionnels : 50 pour la phase I et 15 pour la phase II Les stations radio partenaires : 1. Radio Gaynaako, Namarel 2. Radio Djida FM, Bakel 3. Radio Awagna, Bignona 4. Radio Penc Mi, Fissel 5. Radio Santé FM, Dakar 6. Radio Ndef Leng, Dakar 7. Radio Sud FM, St. Louis 8. Radio La Côtière, Joal 9. Radio Niani FM, Koupentoum 10. Radio Jeeri FM, Keur Momar Sarr 11. Radio Oxyjeunes, Dakar 12. Radio Timtimol, Matam 13. Manooré FM, Dakar 14. Radio 7 FM, Dakar Les enfants de Dakar, Thiès, Kaolack et Louga ont pris part à la première production Partenariat fructueux avec l association des radios communautaires (ARPAC). Plusieurs stations radio ont organisé des émissions publiques dans les écoles. Des activités théâtrales mobiles en rapport avec la campagne. XV Le Togo Population totale :...5,5 millions Population de moins de 15 ans :...44,5% Taux de mortalité infantile :...79 pour 1000 Taux d alphabétisation :...61% (75% hommes et 47% pour les femmes) Taux d accès à l eau potable :...54% Classement IDH : e Presse et certaines des stations radio privées du pays appartiennent au gouvernement ou sont affiliées au parti au pouvoir. Un certain nombre de journaux privés sont publiés mais les journalistes font l objet de harcèlement et des parutions de journaux privés sont régulièrement saisies, confisquées ou détruites. La campagne radio en un clin d œil : Appellation locale : «Deviwo Be Radio!» Phase I : Décembre Juin 2000 Phase II : Décembre Janvier 2003 Langues : Français,Mina, Cotocoli et Kabyè Emissions Radio : Plus de 1100 durant les deux phases Enfants acteurs : 80 pour la phase I et 43 pour la phase II Acteurs Professionnels : 20 (phase I) et 12 (phase II) Les stations radio partenaires : 1. Radio Lomé, Lomé 2. Radio Kanal FM Lomé 3. Radio Virgo Potens, Atakpamé 4.Radio Cosmos, Sotouboua 5.Radio Tchaoudjo, Sokodé 6.Radio Jeunesse, Sokodé 7. Radio Nana FM, Lomé 8. Radio Delta Santé, Aneho 9. Radio La Paix, Atakpamé 10. Radio Espoir, Sotouboua 11. Radio Venus, Sokodé Au cours de la première phase Plan Togo a introduit Jokee, la mascotte Publication des sketches dans les journaux Cité Magazine et Lumière de l éducation. Des reporters en herbe initiés aux techniques de la rédaction et de la photo. Des émissions spéciales ont été produites pour des événements tels que la semaine de l éducation, la journée de vaccination, etc. Durant la deuxième phase, toutes les stations radio ont impliqué les enfants dans l'émission. 25 enfants ont été formés pour pouvoir participer en tant que coanimateurs appels téléphoniques et 1500 lettres ont été reçus par les stations radio partenaires durant la deuxième phase. 19 clubs d écoute. Festival de théâtre basé sur les histoires de la campagne. Création d un centre de formation à la production radio pour les enfants (CEFRET) et d un centre multimédia à Soutouboua. La crise sociopolitique du début des années 1990 au Togo a abouti à la suspension de presque toute l aide extérieure. Cela a un grand impact sur les différents secteurs sociaux. 39% des filles en âge d être scolarisées ne sont pas inscrites ou ont abandonné l école, la plupart finissant comme domestiques ou victimes de trafic. XVIII La seule chaîne de télévision du pays est contrôlée par le gouvernement, de même que le seul journal du pays Togo-

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