Protéger et héberger vos donnés métiers : les tendances cloud et SaaS au service des entreprises

Transcription

1 Livre Blanc Protéger et héberger vos donnés métiers : les tendances cloud et SaaS au service des entreprises

2 Cloud et info financière : Labrador mise sur le cloud Spécialisée dans la communication financière et l édition réglementaire, la société Labrador a misé sur le cloud métier dans sa relation client avec les sociétés du CAC 40 et du Down Jones. Dans cet entretien, son président Laurent Rouyrès revient sur sa stratégie. Laurent Rouyrès, vous êtes le président de Labrador spécialisé dans l information financière, qu est ce qui a changé dans votre métier et dans l utilisation des nouvelles technologies? Laurent Rouyrès : Nous sommes dans un métier qui a connu ces dernières années une très forte croissance. Labrador avec ses 80 salariés n est pas une PME/PMI traditionnelle dans le domaine de la communication financière. Le secteur de la communication financière, notamment celui lié à la publication des rapports d activités des grandes entreprises engendre des processus au niveau de la sécurité des informations économiques et financières, des échanges collaboratifs, de flux de données, de la gestion du cycle de production du document qui nous ont amenés à automatiser le maximum de tâches. Et pas seulement parce que cela permettait aux équipes de gagner en productivité en interne, comme c est souvent le cas dans le domaine de l informatisation, mais parce que cela nous a permis de réinventer la relation avec nos clients et de nous différencier fortement. Cela nous a permis également d absorber plus facilement les évolutions du marché de la communication financière institutionnelle tant en Europe qu aux Etats Unis. L information financière, à destination des clients, partenaires, actionnaires, institutions, est devenue une information critique avec un cycle de production et de diffusion court. Les réglementations en matière de gouvernance favorisent également le développement de ce marché sous des formes de plus en plus variées. Justement, quels sont vos clients et quelles sont leurs attentes en terme d innovation informatique liées à votre métier? Laurent Rouyrès : nous réalisons les documents financiers de 70% des plus grands groupes français ainsi que pour 60 très grands groupes américains (Coca-Cola, Google, Walmart, etc ) pour lesquels nous offrons le conseil, la 2 2

3 réalisation, la traduction et la livraison dans tous types de formats (Print, Html, etc.). Ces documents font 300 pages en moyenne en France, plus une traduction en anglais, soit 600 pages et pour les US ces documents font 100 pages. Si les directions financières travaillent de plus en plus avec nous, c est parce que nous savons rendre lisible et pédagogique une information financière complexe et fortement réglementée. Ils le font aussi parce que nous maitrisons des processus complexes de content flow. Pour un CFO (Chief Financial Officer), l enjeu, aujourd hui, n est pas seulement le traitement éditorial que nous apportons à l information qu il nous donne mais aussi sa sécurisation dans un processus collaboratif, son agrégation et sa validation auprès de différents responsables dont son board. Notre savoir-faire repose sur une application métier qui par sa capacité technologique nous permet d intégrer en temps réel des informations liées à l activité économique et financière de ces grands groupes. Comment avez-vous avez abordé la gestion de l information, du document et de ses cycles de production et qu est ce qui vous a poussé à passer au cloud pour vos process métier? Laurent Rouyrès : Nous proposons des solutions très innovantes aussi bien en termes de meilleures pratiques de contenu mais également en termes d outils collaboratifs de travail. En plus d un évident besoin de sécurité de l information, il nous faut évoluer en permanence en fonction des réglementations et des usages, mais également gérer un très fort pic d activités à cause d une forte saisonnalité et d une activité en forte croissance. Nous avons demandé à une société spécialisée, Oopaya, de réfléchir avec nous pour répondre à cette équation. Le Cloud managé s est imposé à nous car beaucoup plus simple et réactif tout en étant très sécurisé lorsqu il est manipulé par un grand professionnel. Pour résumer quels sont les trois facteurs qui vous permettent désormais de mieux travailler avec vos clients grâce à ce service Cloud personnalisé? Laurent Rouyrès : lorsque nous réalisons des documents réglementés, les risques en cas de non diffusion de l information sont considérables. Le Cloud nous a permis de mieux sécuriser les accès 24h/24h et 7J/7J quelle que soit l origine de la connexion : nos clients, leurs avocats, leurs auditeurs travaillent partout dans le monde. Le Cloud nous 3 3

4 a également permis d absorber un très fort pic d activités difficilement prévisible et garantissant à nos clients un hébergement de leurs données sur un serveur dédié avec un accès sécurisé. Il faut reconnaitre que le travail réalisé par Jean-Pierre Genet, Président d Oopaya, a été remarquable car notre problématique est économique et nous avons travaillé avec de vrais partenaires réfléchissant à concevoir une solution la plus performante possible et les résultats ont donné satisfaction à nos clients. Le Cloud privé hybride a le vent Près de la moitié des grandes entreprises mettront en place un modèle de Cloud hybride dans les quatre prochaines années, selon les chiffres du cabinet d analystes Gartner. Pour cabinet d analystes, les entreprises sont séduites par les services cloud qui combinent la flexibilité du cloud public à la sécurité induite par les datacenters privés. C est la raison pour laquelle, selon Gartner, les implémentations de cloud hybride vont monter peu à peu en puissance alors que celles liées au cloud privé gagneront quant à elle en maturité. Pour le cabinet d analystes, le cloud hybride a atteint aujourd hui le même niveau d adoption que le cloud privé il y a trois ans - les déploiements sont encore minoritaires mais «les intentions sont là», affirme Gartner. Et de rappeler qu au cours des trois dernières années, l adoption du cloud privé est passé de simples intentions à la réalité théorique pour près de la moitié des grandes entreprises. Le cloud hybride suit une voie identique et devrait être utilisé par près de 50% des entreprises d ici à Les conclusions de Gartner rappellent celles d un autre cabinet de recherche, Vanson Bourne, qui a récemment pointé du doigt les limites du cloud public, constant que malgré le buzz, il est loin de répondre à tous les besoins des entreprises et que ces dernières privilégient aujourd hui des approches hybrides pour les infrastructures et leurs applications. Trois-quart des entreprises interrogées par Gartner affirment qu elles auront mis en place des briques de cloud privé en

5 L adoption du cloud privé est certes motivée par des problématiques de coûts, mais pas seulement. Pour l analyste Thomas Bittman, «La virtualisation contribue à réduire les dépenses en capital. Les standards et l automatisation réduisent les dépenses opérationnelles. Mais [...] les offres de self-service et le provisioning automatique nécessitent des investissements en technologies. Le principal objectif étant d être plus agile». Pour Bittman, les services IT doivent comprendre où l agilité peut faire la différence dans les services existants. «Choisir la bonne technologie pour déployer les services cloud est essentiel», ajoute Bittman. Bien que les projets pilotes démarrent pour la plupart petit, avec des fonctionnalités limitées, il est important de choisir une fondation capable d évoluer dans l avenir, à la fois en terme fonctionnel, mais également en terme d interopérabilité cloud, vers le cloud hybride. Une autre alternative est de choisir une technologie qui propose un ROI rapide, à deux ans par exemple, avec la possibilité de changer de technologie dans le futur, précise-t-il. Et bien sûr il faut veiller à bâtir une fondation sûre. Un point essentiel dans la perspective ultérieure d une migration vers des services hybrides. Les bénéfices du SaaS en font le modèle de cloud le plus populaire Trois grands modèles d usage du Cloud se dégagent actuellement : le Cloud d infrastructure (IaaS ou Infrastructure as a Service), le Cloud applicatif (PaaS ou Platform as a Service) et le logiciel à la demande (SaaS ou Software as a Service). Tous présentent des caractéristiques différentes et n ont pas le même niveau de maturité : Aujourd hui, le SaaS est sans aucun doute le mode de consommation le plus populaire dans le cloud. Dans ce modèle, une entreprise accède à une application en mode hébergé sans avoir à se préoccuper ni de la plateforme d infrastructure ni de la plate-forme logicielle. L utilisateur achète alors une fonction qu il consomme à la demande. Quelques exemples connus d applications SaaS sont les CRM de SalesForce et de Zoho, les solutions de collaboration et de messagerie Office 365 de Microsoft ou Google Apps, les solutions d ERP de SAP et Oracle, les applications RH de WorkDay, Oracle ou SucessFactor 5 5

6 Pour avoir une idée du succès du modèle il suffit de regarder quelques chiffres. SalesForce aurait ainsi plus de clients (soit plus de 5 millions d utilisateurs). Office 365 rapporte déjà 1,5 Md$ de CA par an à Microsoft. Mozy le service de sauvegarde en cloud d EMC dispose de plus de 3 millions d utilisateurs et sert plus de entreprises. Un acteur comme Zoho compte plus de 8 millions de clients entreprises et professionnels utilisateurs de ses logiciels en mode SaaS (CRM, support, bureautique ). Le modèle SaaS est souvent vu comme une alternative au mode de déploiement traditionnel de logiciels. Il propose aux entreprises de vrais bénéfices comme le fait de ne plus avoir à mettre en place et à exploiter en interne l infrastructure informatique sous-jacente au logiciel. De même, il n est plus nécessaire de gérer les processus de mise à jour d applications ou d installation de correctifs ceux-ci relevant du fournisseur SaaS. Enfin, le mode de facturation à l utilisateur est souvent cité comme un avantage, d autant que la plupart des contrats SaaS prévoient d ajuster le nombre de licences à la hausse et à la baisse alors que dans le mode traditionnel, une licence achetée l est à titre définitif. Fondamentalement, l utilisation du SaaS permet à l entreprise d adapter sa consommation logicielle à ses besoins réels et permettant des déploiements plus rapide, mais aussi un alignement de sa consommation avec son business. La plupart des entreprises vantent le modèle SaaS pour son mode de tarification au fil de l eau (même si un logiciel en mode SaaS peut parfois être plus coûteux qu un logiciel traditionnel). Il faut toutefois veiller à clarifier contractuellement les questions de réversibilité la possibilité de quitter un fournisseur ou de reprendre en main sa production -, notamment lorsque le logiciel proposé en mode SaaS par le fournisseur n est pas aussi disponible sous forme traditionnelle. Enfin, il faut aussi que l entreprise utilisaterice soit raisonnable dans son choix de prestataire. Une éventuelle disparition du fournisseur SaaS entraîne en effet souvent la fin du service (ce qui n est pas le cas dans un mode de licence traditionnel). 6 6

7 La sécurité reste le principal obstacle dans le cloud pour les entreprises françaises Selon le baromètre Cloudindex du cabinet de conseil Pierre Audoin Consultants dont la première édition a été publiée hier, mardi 25 juin. Ce baromètre, Les entreprises françaises sont sur la «bonne voie» en terme de maturité Cloud. 33 % des 220 répondants à l étude menée par le cabinet de conseil, affirment avoir recours au cloud. Le SaaS est le mode le plus consommé (62%), devant l IaaS (34 %) et le PaaS (22 %). Plus important, l usage du cloud va croissant : 67 % des utilisateurs envisagent d intensifier du SaaS, une proportion qui 72 % pour l IaaS et 68 % pour le PaaS. Si la flexibilité et la réduction des coûts sont les grands facteurs d adoption du cloud, le principal écueil mis en avant par les entreprises est la sécurité. Les problèmes de sécurité sont cités par 44 % des entreprises ayant décidé de ne pas avoir recours au cloud. PAC note paradoxalement que les niveaux de sécurité des prestataires de cloud sont«généralement supérieurs à celui que la plupart des entreprises peuvent offrir» mais il faudra sans doute des trésors de pédagogie pour convaincre les plus récalcitrant, surtout après les récents scandales d espionnage comme Prism. La sécurité du Cloud est un défi aux multiples facettes, tout d abord car le cloud induit une nouvelle division des tâches entre les fournisseurs et les utilisateurs. Qui est responsable de quoi? qui est en charge de quels aspects de la sécurité des données et des applications? Comment organiser ces responsabilité d un point de vue contractuel. La sécurité du Cloud peut se résumer à quatre grandes thématiques : la technologie et les contrôles de sécurité, les obligations réglementaires et contractuelles; le modèle de déploiement et la répartition des tâches; et enfin les processus d achat et d assurance. Des thématiques que l on traite différement en fonction du modèle Cloud retenu, IaaS, PaaS ou SaaS et du mode de déploiement, public ou privé. Reste que ce n est pas parce que les fournisseurs Cloud font d importants efforts que la sécurité des applications d entreprise est assurée sur leurs cloud. 80 % des vulnérabilités seraient ainsi liées à des problèmes de configuration. Une étude publiée par Thalès et l Institut Ponemon, réalisée auprès de entreprises mondiales, confirme ainsi que 7

8 39% des entreprises interrogées admettent que l adoption du cloud a conduit à une réduction des mesures de sécurité. L aveu est d autant plus inquiétant 82 % des entreprises interrogées affirment déjà avoir transféré - ou prévoir de le faire - leurs données sensibles dans le cloud. Autre enseignement intéressant, 64% des répondants estiment que la responsabilité de la protection des données incombe aux fournisseurs de services Cloud mais a peu près la même proportion avouent ne pas connaître les pratiques de ces mêmes fournisseurs en la matière. 8