Thème 3 : Théorie de l agence et problèmes de coordination
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- Raymond Roussel
- il y a 8 ans
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1 Thème 3 : Théorie de l agence et problèmes de coordination Les problèmes d information George A. Akerlof : The Market for «Lemons»: Quality Uncertainty and the Market Mechanism (QJE, 1970) Thèmes de recherche initiaux : macroéconomie et business cycles Contexte : A l époque, un déterminant majeur des business cycles était la fluctuation des ventes de voitures neuves Sa question : pourquoi tant de variation des ventes de voitures neuves? Pourquoi les agents achètent des voitures neuves plutôt que des voitures d occasion? Son intuition : l asymétrie d information des parties au contrat joue un rôle clé Prix Nobel en Trente ans avant, son article est rejeté des trois meilleures revues académiques en économie : «If this paper was correct, economics would be different»
2 Thème 3 Thème : Théorie 2 : Les de l agence décisions et des problèmes consommateurs de coordination Concepts de base Les problèmes d information George A. Akerlof : The Market for «Lemons»: Quality Uncertainty and the Market Mechanism (QJE, 1970) Marché des véhicules d occasion Asymétrie d information entre les parties au contrat sur la qualité du bien échangé Le «modèle» : 2 qualités possibles : bonne ou mauvaise Autant de mauvaises voitures que de bonnes sur le marché Prix unique (P) sur le marché (les vendeurs n ont pas les moyens de signaler la qualité du bien échangé) Les bonnes voitures sont valorisées par les agents 3000 Les mauvaises voitures sont valorisées par les agents1500
3 Thème 3 Thème : Théorie 3 : Les de l agence décisions et des problèmes consommateurs de coordination Concepts de base Les problèmes d information George A. Akerlof : The Market for «Lemons»: Quality Uncertainty and the Market Mechanism (QJE, 1970) Espérance d utilité : 0,5* ,5*3000 = 2250 A ce prix, les acheteurs savent que les vendeurs de véhicules de bonne qualité font des pertes Les acheteurs refusent de payer 2250 pour des véhicules de mauvaise qualité Le prix se fixe à 1500 et seuls les véhicules de mauvaise qualité sont vendues. Résultat : Phénomène d anti-séléction qui conduit à l éviction des véhicules de bonne qualité On montre même que s il existe des véhicules dangereux sur le marché (espérance d utilité inférieure à 1500 ) absence de transaction fermeture du marché
4 On conserve exactement les mêmes hypothèses que le modèle néoclassique sauf une : La symétrie de l information Les modèles d agence considèrent le plus souvent deux agents : L agent : partie qui détient de l information privée sur son type ou sur le bien ou le service qu il propose à l échange (employé, vendeur ) Le principal : partie qui ne détient pas l information sur l agent ou les caractéristiques du bien ou du service qu il propose à l échange (employeur, acheteur )
5 Deux types de problèmes : Ex ante, avant la signature du contrat : problèmes de sélection adverse ou d antisélection Ex post, après la signature du contrat : problèmes d aléa moral ou de risque moral
6 La sélection adverse : Problème d information qui survient lorsqu il y a «inobservabilité d une caractéristique inaltérable du bien échangé» (Cahuc, 1998) Le prix n est plus un parfait signal du bien échangé : plusieurs qualités pour un même prix Exemple : Akerlof (1970), The Market for Lemons Conséquence possibles, à défaut de solutions : Eviction des produits / services de bonne qualité du marché Fermeture du marché
7 Quelles solutions aux problèmes de sélection adverse?: Signaling (Spence [1974]) Screening (Rotschild et Stiglitz [1976]) Objectif : obtention d un équilibre séparateur et non mélangeant
8 Quelles solutions aux problèmes de sélection adverse?: Signaling (Spence [1974]) Principe : la partie informée envoie un signal sur la qualité du service / du bien proposé à l échange. Le signaling est à l initiative de la partie qui détient l information : l agent Il doit être plus coûteux a envoyer pour les agents qui proposent des biens /services de mauvaise qualité Exemples : diplômes, contrôle technique.
9 Quelles solutions aux problèmes de sélection adverse?: Screening (Rotschild et Stiglitz [1976]) Principe : la partie non informée propose différents types de contrats que les agents vont choisir en fonction de leur type Le screening est à l initiative de la partie qui détient pas l information : le principal Exemples : marché des assurances
10 Quelles solutions aux problèmes de sélection adverse?: Screening (Rotschild et Stiglitz [1976]) L exemple du marché des assurances : Deux types d agents (risque d assurance élevé/faible) Deux types de contrats proposés par le principal : Contrat 1 : Franchise élevée, prime faible Contrat 2 : Franchise faible, prime élevée Auto-sélection : Les agents à haut risque vont choisir le contrat 2 alors que les agents dont le risque est faible vont préférer le contrat
11 Important : On ne retrouve pas l optimum de premier rang. Les dispositifs de révélation de l information font toujours supporter un coût supplémentaire aux agents de «bons types». Ex pour le marché des assurances en information parfaite : les agents à bas risque devraient se voir proposé un contrat avec une prime faible et une indemnisation à 100% ne reconnait pas directement l existence des coûts de transaction, même s il existe des coûts d agence (ensemble des coût supportés par les agents pour mettre au point les dispositifs de révélation de l information)
12 L aléa moral (ou risque moral) Avantage informationnel qui intervient après la signature du contrat Proviennent du fait que les agents peuvent entreprendre des actions non observables par le principal Ex : l employeur n observe qu imparfaitement les efforts entrepris par un employé. Seul l employé sait exactement quels sont les efforts qu il a fourni. Il détient donc un avantage informationnel: il peut prétendre avoir fourni davantage d efforts que ce qu il a fait en réalité Les problèmes d agence n ont de conséquence que dans les situations où les intérêts de l agent et du principal sont contradictoires
13 L aléa moral (ou risque moral) Alea moral en action cachée : Le principal n observe qu imparfaitement le niveau d effort de l agent Recommandation de la théorie de l agence : proposer un contrat qui lie la rémunération de l agent a son niveau de production A défaut, l agent peut fournir un niveau d effort faible en prétextant que les mauvais résultats sont le résultat d aléas néfastes Le design du contrat dépend du degré d aversion au risque de l agent Le contrat maximiser l espérance d utilité de l agent sous deux contraintes : une contrainte d incitation et une contrainte de participation Dilemme incitation / assurance
14 L aléa moral (ou risque moral) Alea moral en information cachée : Le principal observe l action de l agent mais ne sait pas si elle est appropriée ou non Ex : relation patient médecin Une solution : principe de révélation de Myerson (1979) Proposer un contrat qui fasse en sorte que l agent soit indifférent entre dire la vérité et mentir. L agent annonce donc le vrai état de la nature. Problème : ces dispositifs sont très coûteux!
15 Les limites des incitations monétaires (non exhaustif) Output parfaitement observable et mesurable Output individualisable Output «objectif» Conflits potentiels entre les motivations extrinsèques et intrinsèques Peu applicable au travail en équipe (sensible au free-riding) Ces limites donnent toute leur importance à des motivations non monétaires : motivations organisationnelles
16 Quelques remarques conclusives : Des contrats complets, qui suffisent à la coordination des agents Des contrats théoriques plus complexes que ceux qu on observe en réalité La relation d agence se limite à un simple contrat (pas d autorité, pas de hiérarchie) Quid des dispositifs de contrôle organisationnels? Question du double risque moral (e.g. manipulation des critères d évaluation de la performance) Contrat de travail = contrat de long terme un moyen d obtenir sur la durée de l information sur le type de l agent et sur son niveau d effort Relation multi-agents et contrats fondés sur la performance relative
17 Quelques éléments de réponse aux questions du cas 3. Texte 1 & 2 1. En quoi la conjoncture économique peut-elle affecter l efficacite des rémunérations incitatives dans l entreprise? Baser la rémunération des agents sur des objectifs de performance peut s avérer problématique dès lors que, dans certaines périodes (crise, boom), l atteinte des objectifs n est plus corrélé aux efforts des agents. 2. Préciser les différences entre incitation monétaire et motivation au sein de l entreprise, et les formes qu elles peuvent prendre. Carrières, culture d entreprise, identification au groupe, identification à l objectif et aux valeurs de l entreprise peuvent compléter ou se substituer aux motivations purement monétaires. Des phénomènes de sélection adverse et d aléa moral peuvent voir le jour plus ou moins fréquemment selon les systèmes d incitations mis en place dans l entreprise
18 Quelques éléments de réponse aux questions du cas 3. Texte 3 Présenter les arguments en faveur et en défaveur des entretiens individuels d évaluation (EIE). Vous préciserez comment les EIE cherchent à répondre à des problèmes d agence. Discuter les conclusions de la note. Vous mettrez notamment en évidence que les problèmes d agence et les solutions apportées par les EIE peuvent être reliés à l incomplétude des contrats de travail. Stress vs. capacité pour les employés à expliciter leurs résultats. Dès lors que des dimensions de l effort des agents ne sont pas observables et ne sont pas totalement corrélées aux résultats observés par leur hiérarchie (asymétrie d information et impossibilité de mettre en place des contrats complets), il est utile pour l employé de transmettre de l information (non observable) à son Principal. Ce moment d écoute peut être perçu, par l employé, comme une indication de l attention portée par la hiérarchie à ses employés. On remarque que l EIE n est pas aussi fréquent pour les fonctions techniques «basiques» que pour les fonctions d encadrement plus complexe à évaluer (Cadre vs. ouvriers). Ce n est pas un hasard. Les problèmes d agence ne se posent pas avec la même acuité selon les entreprises (centralisées vs. décentralisées), les secteurs et les fonctions occupées par les employés.
19 Quelques éléments de réponse aux questions du cas 3. Question supplémentaire : 1. Donner une définition des problèmes d agence et expliquer en quoi ils génèrent des problèmes de coordination au niveau intra et inter-organisationnels? Ces problèmes d agence se retrouvent dès lors qu il y a un transfert du pouvoir de décision dans l entreprise et des asymétries d information. C est le cas dans certains contrats de travail, internes à l entreprise. Les problèmes d agence sont aussi présents dans les contrats interentreprise (Cf. cas des voitures d occasion dans l article d Akerlof 1970 présenté dans ces slides par la suite.)
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