RAPPORT ANNUEL 2016/2017. Mohammed Kenbib JUIFS ET MUSULMANS AU MAROC JUIFS ET MUSULMANS EN PALESTINE ET EN ISRAËL

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1 RAPPORT ANNUEL 2016/2017 Lucette Valensi JUIFS ET MUSULMANS EN ALGÉRIE VII e -XX e SIÈCLE Abdelkrim Allagui JUIFS ET MUSULMANS EN TUNISIE DES ORIGINES À NOS JOURS Mohammed Kenbib JUIFS ET MUSULMANS AU MAROC DES ORIGINES À NOS JOURS Amnon Cohen JUIFS ET MUSULMANS EN PALESTINE ET EN ISRAËL DES ORIGINES À NOS JOURS histoire partagée histoire partagée histoire partagée histoire partagée NE PAS CÉDER À L'INTOLÉRANCE CONSTRUIRE LES PONTS PAR L ÉDUCATION

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3 RAPPORT ANNUEL 2016/2017

4 SOMMAIRE L ANNÉE PASSÉE EN REVUE Université d été de Bakou 2016 Conférence contre l extrémisme et l intolérance avec remise des prix «Aladin jeunesse» Aladin sur les réseaux sociaux «L université Aladin en ligne» Formations des enseignants en France à l histoire des relations entre juifs et musulmans en terre d Islam Collection «Histoire partagée» des juifs et musulmans au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Israël-Palestine «Connaître la religion de l autre» par la formation des jeunes théologiens

5 PRÉPARATION D ACTIONS NOUVELLES POUR 2017 Conférence sur l enseignement de la Shoah à Bakou Conférence «Avenir de la jeunesse euro-méditerranéenne» et remise des prix Aladin Jeunesse 2015/2016 à la Mairie de Paris Journées de formations dans les Académies de France PARRAINS ET SOUTIENS INTERNATIONAUX CHARTE DU PROJET ALADIN «APPEL À LA CONSCIENCE» ORGANISATION BILAN FINANCIER REMERCIEMENTS

6 LETTRE DE LA PRÉSIDENTE Anne-Marie REVCOLEVSCHI A tous nos amis, à tous ceux et celles qui nous avez apporté votre soutien, MERCI! Dans quelques jours, je passerai les commandes du Projet Aladin à notre nouveau Président et à de nombreux nouveaux administrateurs. Alors, tout d abord, merci à vous tous qui, depuis le début, m avez fait confiance! Merci à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, à Simone Veil et à David de Rothschild, de m avoir permis, en 2007, de mettre cette initiative sur les rails. Merci à toutes les personnalités de nous avoir encouragés, parmi lesquelles le Roi Mohammed VI du Maroc, François Hollande, Nicolas Sarkozy, Shimon Peres, Bill Clinton, Elie Wiesel, Kofi Annan, Ban Ki-Moon, Tony Blair, John Kerry, Martin Schultz, José Manuel Barroso... Merci à nos éminents parrains d avoir cru dans notre Projet naissant : le Prince Hassan de Jordanie, le Président Jacques Chirac, le Chancelier Gerard Schroeder, l ancien Président Ely Ould Mohamed Val de Mauritanie, le Président Abdoulay Wade du Sénégal, la Sheika Haya Khalifa du Bahreïn. Merci aussi à l UNESCO de nous avoir parrainés, dès 2009, et particulièrement à Catherine Colonna, alors Ambassadrice de France auprès de l Unesco. Merci à Irina Bokova, devenue directrice générale, pour son soutien permanent. 6

7 Je veux aussi bien sûr dire toute ma reconnaissance et mon amitié aux co-fondateurs de la première heure : André Azoulay, Fatiha Benatsou, Serge Klarsfeld, Jean-Pierre Lescure, Roch-Olivier Maistre, Jean Moutappa, Eric de Rothschild, le Grand Rabbin René Samuel Sirat et Jacques Andréani qui, hélas, nous a quittés. Grâce à vous, à tous les administrateurs qui nous ont ensuite rejoints 1, à tous les membres bénévoles de nos commissions, à tous nos généreux mécènes que l on retrouvera dans les pages suivantes, nous avons pu réaliser les projets que nous avions imaginés. Mais si nous les avons réalisés, c est parce qu Abe Radkin, notre directeur exécutif, a construit le Projet Aladin, dès les premières heures, à mes côtés, ne ménageant ni son temps, ni ses efforts et je veux, en mon nom personnel et au nom de tous, l en remercier. Son engagement a été de tous les instants et, sans sa perspicacité et son décryptage d un monde arabo-musulman complexe et fluctuant, nous n aurions pu avancer avec autant de réussite. Ce monde euro-méditerranéen, riche d un patrimoine juif, musulman et chrétien, nous ne pouvions pas nous résoudre à le transmettre en lambeaux aux jeunes générations. Alors, nous avons, ensemble, hommes et femmes à parité, de nationalités, identités, convictions politiques, cultures et religions différentes, partagé les mêmes valeurs et œuvré aux mêmes objectifs : dire non à la haine, à la barbarie et construire des ponts par l Education, la transmission du savoir et des valeurs éthiques. Certes, cela n a pas toujours été facile! J entends encore les critiques. Je vois encore les sourires condescendants. Combattre le négationnisme et l antisémitisme dans le monde arabo-musulman en traduisant des livres en persan et en arabe? Rappeler que certains pays musulmans ont accueilli et protégé des Juifs pendant la Shoah? Recoller les morceaux entre juifs et musulmans en expliquant l histoire millénaire des juifs en terre d Islam sans la déformer, avec, selon les lieux et les époques, ses 1 Anne Hidalgo, Claude Lanzmann, Aly El Samman, Marie-Hélène Bérard, Abdou Fillali Ansary, Anny Dayan-Rosenman, Chahla Chafiq, Hakim El Karoui, Martine Ouaknine, Nilüfer Göle, Ndioro Ndiaye, Bakhtiar Amin, Bariza Khiari, Dominique Bocquet, Jean-Pierre Obin, Muriel Mayette-Holz, Anne Sinclair, Rama Yade, Kamel Jendoubi, Julia Kristeva et Samuel Pisar (qui, hélas nous a quittés) 7

8 périodes tragiques et de coexistence? Combattre l antisémitisme en France par la formation des enseignants à travers ce même prisme des relations judéo-musulmanes? «Mais vous voulez vider la mer avec une passoire?» En y pensant, c était presque ça! Sauf que nous n avions pas de passoire mais un tamis qui laisse passer la boue et retient les pépites d or! Car ces pépites, n en déplaise aux esprits chagrins, nous les avons trouvées, nombreuses, parce qu elles existent toujours si on se donne la peine de les chercher! Et, nous avons donc mené avec succès tant d initiatives audacieuses qu on nous prédisait irréalisables! Ainsi, dans les pages qui suivent, notre directeur exécutif, Abe Radkin, y résume ces dix années et ces nombreux projets. Je souhaite aussi y associer Diana Tey, sans laquelle nous n aurions pu réussir. * * * Je souhaite à présent partager avec vous quelques réflexions qui me tiennent à cœur. Ces dix années, marquées, dans le monde, en Europe et en France, par les bouleversements politiques, la montée des conflits, de l intolérance, du terrorisme islamiste, de l antisémitisme, de la diabolisation d Israël, du racisme antimusulman, ont rendu notre travail plus compliqué mais très rarement impossible, et en tout cas, absolument essentiel! Il faut absolument le poursuivre, le développer, sans se désespérer si les résultats ne sont pas immédiatement au rendez-vous. Cela prend du temps! L Education, l Histoire, la transmission des savoirs, le Débat, la Rencontre, ont été et doivent rester au cœur de tous nos projets. Car face à la dictature de l immédiateté des idées et des images qui se bousculent et s autodétruisent, ce sont les outils qui ébranlent les certitudes : ils nous permettent de conjuguer la force de la raison avec les élans du cœur. Ils nous rendent libres et allergiques à toutes les formes de dictatures politiques, religieuses ou économiques! Je veux dire enfin que «piloter» le Projet Aladin a été un engagement personnel permanent et un privilège : peu familière jusque-là des cultures arabo-musulmanes, de l Histoire de ces pays et de leurs relations avec l Europe et le monde juif, je me suis enrichie et renouvelée. J ai rencontré ces pépites dont je parlais plus haut : des femmes (beaucoup) et des hommes de pensée et d action, lucides, généreux, ouverts, sensibles à la souffrance des autres, refusant les conflits de mémoire, les 8

9 tsunamis d intolérance et de radicalisme et au contraire, soucieux de dialogue et de paix. Ces rencontres furent multiples. Rencontres avec des hommes et des femmes dans le monde juif, chrétien et musulman portant haut les valeurs de liberté et de laïcité, en France et, dans les pays d Islam en proie aux turbulences, avec tous les risques que cela comporte, et qu on feint trop souvent de ne pas entendre. Rencontres, au fil de nos formations en France, avec des professeurs remarquables, innovants, exigeants, ne lâchant rien sur les dérives complotistes, racistes et antisémites et cherchant chaque fois des solutions aux problèmes rencontrés. Et je voudrais particulièrement remercier Jean-Pierre Obin, Michel Abitbol, Hélène Bernard 2 et Béatrice Gilles 3, Philippe Joutard, Lucette Valensi et Anny Dayan- Rosenman, qui m ont accompagnée dans ce projet nouveau, décidé au lendemain de l assassinat des enfants juifs de l Ecole Ozar Ha Torah de Toulouse. Rencontres aussi toujours passionnantes avec des historiens, des hommes de foi, des politiques, des étudiants talentueux et fougueux, des deux rives de la Méditerranée et au-delà, et grâce auxquels nos livres et nos Universités d été ont vu le jour et se développent. De ces dix années, difficiles à résumer, je souhaite partager quelques moments particulièrement marquants. Ce furent d abord les mots par lesquels le Grand Mufti de Bosnie acheva sa prière devant les fours crématoires de Birkenau : «Si j avais connu l histoire de la Shoah, j aurais compris ce qui allait arriver dans mon pays, à Srebrenica, et peut-être aurais-je alors pu prévenir la tragédie». Ce même sentiment d une universelle humanité m étreignit, à l Institut français du Caire, avec Serge Klarsfeld et le D r Aly El Samman, quand, devant un important public et dans un silence absolu, une journaliste égyptienne, à la voix grave et frissonnante, lut, en arabe, ces lignes extraites du livre de Primo Levi «Si c est un homme», que nous avions traduit. N oubliez pas que cela fut, Non, ne l oubliez pas : Gravez ces mots dans votre cœur, Pensez-y chez vous, dans la rue, En vous couchant, en vous levant ; Répétez-les à vos enfants, Ou que votre maison s écroule, Que la maladie vous accable, Que vos enfants se détournent de vous. 2 Rectrice de l Académie de Toulouse 3 Rectrice de l Académie de Créteil 9

10 l Ile de Gorée, à travers laquelle l Océan apparaissait dans son immensité : c est par cette porte que descendaient les esclaves enchaînés, embarqués vers les Amériques, sans retour! Et j ai vraiment compris, là, l absurdité des conflits de mémoire. Pour conclure, j ai espéré, en créant le Projet Aladin, qu avec l aide d Abe Radkin et de tous ceux qui ont travaillé avec nous, que nos projets seraient comme ces cailloux qu on lance dans l eau et qui font des cercles se propageant très loin. Plus tard, en 2013, je suis venue, à Istanbul, conclure notre première Université d été à laquelle je tenais tant : je me souviendrai longtemps de la complicité des étudiantes et étudiants arabes, israéliens, européens, africains, américains qui, après avoir étudié ensemble dans l amphithéâtre de l Université Basheshehir, sont allés avec les étudiants turcs, défendre la liberté menacée au Parc Gezi et sur la place Taksim, quand on croyait encore en une Turquie modèle de modernité et de démocratie, dans un monde musulman à la dérive! Merci au Président de l Université, Enver Yucel, de nous avoir depuis lors apporté son soutien fidèle. Enfin, de notre voyage à Dakar, en 2015, lorsque nous avons organisé le premier séminaire international pour l Afrique Subsaharienne sur l histoire de la Shoah et la prévention des génocides, je garde une image terrible : celle de la petite porte, sur J ai parié, parce que je crois en la banalité du bien, que ces ondes atteindraient certaines rives lointaines, et qu à travers la rencontre avec celui qui ne me ressemble pas mais que j apprends à connaitre, nous parviendrions à apporter un peu plus de fraternité. Je sais que celle ou celui qui prendra la présidence du Projet Aladin, saura enrichir ces missions et développer ces actions, plus nécessaires que jamais. A l heure où j écris ces lignes, le résultat des élections présidentielles en France est incertain. Je suis toutefois convaincue que la France s opposera, sans équivoque, aux vagues du populisme qui ont gagné d autres grands pays, et qu elle restera le pays des lumières, ouvert sur le monde et debout. Puisse la petite lampe d Aladin l éclairer. ANNE-MARIE REVCOLEVSCHI 10

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12 INTRODUCTION DU DIRECTEUR EXÉCUTIF ABE RADKIN Je me souviens vivement de cette première réunion du comité de pilotage qui fut l embryon de ce qui deviendrait plus tard le Conseil d administration du Projet Aladin, ce vendredi, 28 septembre 2007 à la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Sur invitation de notre future présidente, Anne-Marie Revcolevschi, ces femmes et ces hommes distingués, issus de cultures différentes et d orientations politiques diverses, s étaient réunis afin de définir une mission qui semblait considérable, voire irréalisable : renverser la vague montante du négationnisme provenant de certains pays du monde arabo-musulman et, en même temps, promouvoir les relations interculturelles, notamment entre juifs et musulmans. Le rapport présenté à cette réunion dressait un sombre bilan : depuis le début du siècle, plus de 350 livres virulemment antisémites ou négationnistes avaient été publiés et largement diffusés en arabe, en persan et dans d autres langues du monde musulman ; des dizaines de sites internet propageaient le contenu de ces livres ou d autres propos négationnistes ; des conférences internationales rassemblaient des négationnistes tristement célèbres venus du monde entier. Des décennies du silence, de l apathie et de l ignorance semblaient céder la place à la négation et la distorsion de la Shoah : un rare point de convergence entre les radicaux chiites et les extrémistes sunnites. La dénonciation du «mythe inventé par les sionistes» faisait son entrée dans des sermons fougueux, des caricatures de presse, les manuels de recrutement des terroristes, et des déclarations politiques. En septembre 2007, les premières dix pages de résultats d une recherche sur Google du mot «Holocauste» en arabe ou en persan relevaient quasiment entièrement de sites négationnistes. De l autre côté : un désert culturel total. Même pas Le Journal d Anne Frank, alors disponible dans plus de soixante langues, n avait été officiellement traduit en arabe ou en persan. Le comité du pilotage du Projet Aladin a alors fixé deux actions prioritaires. Premièrement, traduire des livres et des films et créer des sites internet pour combattre l absence totale d informations fiables et de connaissances sur l histoire de la Shoah, et plus globalement l histoire et la culture juives, en arabe et en persan et renforcer le matériel existant en langue turque. Deuxièmement, pas moins impor- 12

13 tant, le Projet Aladin allait essayer de fournir une plateforme d expression à ces dirigeants du monde arabo-musulman, à ces nombreux intellectuels, à ces acteurs de la société civile et à ces simples citoyens qui estimaient que ce négationnisme révoltant n avait rien à voir avec leurs convictions, leurs cultures, leurs valeurs ou leur foi. L Histoire se souviendra de ces dirigeants courageux qui sont venus pour le lancement du Projet Aladin à Paris ou ont envoyé leurs ministres pour présenter leurs messages : le Roi Mohammed VI du Maroc, le Président sénégalais d alors, Abdoulaye Wade ; le Président égyptien d alors Hosni Mubarak ; le Président Ely Ould Mohammed Vall de Mauritanie qui nous a quittés récemment. Leur message marquait un tournant historique plus de soixante ans après la destruction des juifs d Europe : les victimes de l Holocauste étaient des juifs, mais ce crime était un crime contre l humanité et ses leçons appartiennent à l humanité toute entière. Ensuite, nous avons porté notre attention sur les relations entre juifs et musulmans et la nécessité de faire avancer ces relations par la connaissance de l autre. Nous nous sommes aussi concentrés sur les jeunes générations avec un programme d université d été prometteur soutenu par la Commission Européenne. Dix ans et de nombreuses conférences, lancements de livres, projections de films et universités d été plus tard, la situation n est plus ce qu elle était en Quand on tape à présent le mot Holocauste en arabe ou en persan sur Google, apparaissent dans les résultats de nombreux sites dont le contenu historique est exact, provenant pour la plupart du Projet Aladin ou du musée de l holocauste de Washington. Et, plus important encore les déclarations de centaines de personnalités politiques, religieuses ou culturelles du monde musulman qui ont rejoint notre réseau de plus en plus vaste, ont très clairement fait comprendre que les négationnistes ne parlaient pas au nom de l islam ou de tous les musulmans. L illégitimité du négationnisme a été rétablie par la voix des plus hautes autorités politiques et religieuses, ainsi que celle de la société civile. Vous trouverez sur la page suivante un résumé de nos acquis durant les dix dernières années. Une goutte d eau dans cet océan de haine et de violence, diraient certains. Pour moi, cependant, ces acquis sont une flamme dans l obscurité : une flamme qui s est faite de plus en plus brillante et que même les vents les plus violents n ont pas su éteindre. Le combat de la lumière contre l ignorance se poursuivra. ABE RADKIN 13

14 10 ANS D ACTIONS CONTRE LA HAINE ET L OUBLI, POUR LE VIVRE-ENSEMBLE 3 millions d internautes ont consulté notre site internet multilingue pour en savoir plus sur les relations interculturelles, la Shoah, l Islam, le Judaïsme, l histoire des communautés juives en terre d Islam. 9 livres de référence ont été traduits pour la première fois en arabe et en persan, parmi lesquels le «Journal» d Anne Frank et «Si c est un Homme» de Primo Levi livres ont été téléchargés gratuitement depuis la bibliothèque numérique d Aladin. Ils peuvent aussi être achetés dans plus de 50 librairies en ligne en persan et en arabe. 15 conférences inédites ont rassemblé plus de 4000 invités dans 10 villes du Moyen-Orient et d Afrique du Nord. Un voyage historique a eu lieu à Auschwitz, en 2011 : une délégation internationale de plus de 200 responsables politiques, religieux et civiques d Europe et du monde musulman se sont rendus dans le camp de la mort. 8 millions de téléspectateurs ont pu voir en 2012, pour la première fois, le film «Shoah» de Claude Lanzmann, que nous avons soustitré en persan et en turc, sur la chaîne publique turque (TRT) et la chaîne persanophone par satellite basée à Los Angeles (Pars TV). 250 étudiants ont obtenu leur diplôme de nos universités d été internationales durant les 4 dernières années et sont devenus nos jeunes ambassadeurs pour la paix et le dialogue interculturel. 14

15 Les livres d Aladin ont été présentés aux salons du livre de Tunis, Casablanca, Abou Dhabi, Le Caire, Beyrouth et Francfort. Deux conférences internationales en Turquie et au Sénégal, sur la prévention du génocide et l éducation de l Holocauste ont réuni chacune 40 experts - éducateurs, diplomates et hauts fonctionnaires - de plusieurs pays d Europe orientale et du Moyen- Orient, des Etats-Unis, d Israël et du Canada, ouvrant la voie à l introduction de l histoire de l Holocauste dans les programmes éducatifs de ces pays. La commission des femmes pour le rapprochement des cultures a réuni à plusieurs reprises des femmes françaises de diverses cultures autour de conférences, de films et de livres. Le 9 février 2014, 20 femmes de cultures chrétienne, laïque, juive et musulmane se sont rendues au camp d Auschwitz. Deux soirées de gala euro-méditerranéennes pour le dialogue interculturel ont réuni, en 2012 et 2014, à l Assemblée Nationale, sous la présidence de Claude Bartolone, plus de 350 personnalités politiques, religieuses et intellectuelles de France, du Maroc, de Turquie, d Arabie saoudite, d Angleterre, d Israël, des Territoires palestiniens, de Tunisie, d Allemagne, des États-Unis, de Jordanie, d Egypte, d Irak et de Belgique. 6 journées de formations de plus de enseignants de lycées français ont été organisées avec l Education nationale à Toulouse, Créteil, Lyon, Limoges, Angers et Orléans afin de parfaire les connaissances des professeurs sur l histoire des relations entre Juifs et Musulmans et leur proposer des outils permettant de répondre aux préjugés antisémites et racistes des élèves. Les 4 premiers ouvrages de la collection «Histoire partagée» lancée par le Projet Aladin avec les Editions Tallandier sur Israël- Palestine, le Maroc, l Algérie et la Tunisie sont disponibles en librairie, en français et bientôt en anglais et en arabe. 15

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17 2016 L ANNÉE PASSÉE EN REVUE 17

18 RAPPROCHER LES CULTURES : L ENSEIGNEMENT UNIVERSITAIRE LA FORMATION AU LEADERSHIP INTERCULTUREL : LE SUCCÈS DES UNIVERSITÉS D ÉTÉ Sous le thème «Migration et l avenir des relations interculturelles», la quatrième université d été Aladin a été organisée du 24 juillet au 5 août 2016 avec le soutien du ministère de l Education de la République d Azerbaïdjan et dans le cadre du programme Erasmus+ de la Commission européenne. Cette initiative est le seul programme international qui rassemble les universités israéliennes, palestiniennes et celles de six autres pays arabes. Le programme 2016 des universités d été Aladin a été ouvert à Bakou le 25 juillet par Ceyhun Bayramov, vice-ministre de l Education d Azerbaïdjan et Abe Radkin, directeur exécutif du Projet Aladin. La conférence inaugurale, «Migration et l'avenir des relations interculturelles», a été donnée par le Professeur Wail Benjelloun, président de l Union des universités de la Méditerranée (UNIMED). Plusieurs présidents, doyens et responsables des universités partenaires étaient également présents, notamment, le Docteur Ahmed Anwar Dezaye, président de l Université Salahaddin d Erbil ; Mohammed Hawary, professeur à l Université Ain- Shams du Caire et Khalid Bensrhir, professeur à l Université Mohamed V de Rabat. 18

19 LES UNIVERSITÉS PARTENAIRES universités ont été présentes pour cette 4 ème année de l Université d été Aladin : Ain Shams University (Egypte) Al Quds University (Autorité Palestinienne) Al Mesbar Studies and Research Center (Emirats Arabes Unis) American University of Iraq (Irak) Bahçesehir University of Istanbul (Turquie) Baku State University (Azerbaïdjan) Bogazici University (Turquie) Boston College (USA) Columbia University (USA) Florida International University (USA) Freie Universität Berlin (Allemagne) Graduate Institute of Geneva (Suisse) Harvard University (USA) Hebrew University of Jerusalem (Israël) Johns Hopkins University (USA) Mohamed V University (Maroc) New York University (USA) Sabanci University (Turquie) Saint-Joseph University (Liban) Salahaddin University Erbil (Irak) Sapienza University of Rome (Italie) Sciences Po Paris (France) SOAS University of London (Royaume-Uni) Tel Aviv University (Israël) Université de la Manouba (Tunisie) Université Paris-I Panthéon-Sorbonne (France) Université Polytechnique de l Ouest Africain (Sénégal) University of California Los Angeles (USA) University of Oslo (Norvège) University of Sao-Paulo (Brésil) 19

20 LES ENSEIGNEMENTS AUTOUR DE LA THÉMATIQUE MIGRATOIRE Les cours de la 4 ème Université d été Aladin «Why people migrate?» Professeur Catherine Wihtol de Wenden (Sciences Po, France) «Migration in the age of Globalization» Professeur Catherine Wihtol de Wenden (Sciences Po, France) «Human trafficking and migrant smuggling» Elnur Nasibov, Azerbaïdjan (ICMPD National Project Manager) «Rights of foreigners in detention facilities: international law, standards and principles» Professeur Mahammad Guluzada (Baku State University) «Rights of foreigners in detention facilities: international law, standards and principles» «Improving public awareness on migration» Lisa Söderlingh (the Swedish Migration Agency) «Rights of foreigners in detention facilities: international law, standards and principles» Fariz Ismailzade, Vice-recteur de l Académie diplomatique d Azerbaïdjan (ADA University) «Anthropocene and its victims: Why climate refugees matter» Professeur François Gemenne (ENS Lyon) «The Expulsion of the Jews from Spain (1492): Forced Migration, Trauma and Myth» Professeur David Katz (Tel Aviv University) Professeur Christophe Bertossi (IFRI) «European Multiculturalism and its Challenges» Professeur Frédéric Abecassis (Sciences Po) 20

21 Les universités d été Aladin sont organisées tous les ans sous le patronage de l'unesco et en partenariat avec une trentaine d universités prestigieuses d Europe, du Moyen-Orient, d'afrique ainsi que d Amérique du Nord et du Sud. Cette année, elle a réuni 56 étudiants pendant deux semaines afin de leur donner l'occasion d'étudier ensemble dans une perspective historique et socio-culturelle les questions clés des affaires internationales et de développer leurs compétences interculturelles. Regroupant de nombreuses disciplines, le programme de cette année s est déroulé à Bakou et à Guba. Il a été organisé sous la forme d'une série de cours donnés par des chercheurs et experts reconnus tels que Frédéric Abécassis, professeur d histoire moderne à l Ecole Normale Supérieure de Lyon ; Christophe Bertossi, professeur de sciences politiques à Sciences Po (Paris) ; Jala Garibova, professeur de linguistiques à l Université des Langues d Azerbaïdjan ; Mahammad Guluzade, professeur de droit international à l Université d État de Bakou ; David S. Katz, professeur d histoire et civilisation européenne à l Université de Tel-Aviv ; Lisa Monique Söderlindh, experte en communication à l Agence Suédoise de Migration ; Catherine Wihtol de Wenden, professeur de sciences politiques à Sciences Po (Paris) etc. Le programme a offert aux étudiants la possibilité de rester en contact et de poursuivre leur discussion et coopération audelà de l université d'été. Travaillant sous la supervision de tuteurs et professeurs, chaque groupe a présenté une proposition de projet de recherche à la fin des deux semaines et a continué à travailler ensemble après la fin du programme, afin de soumettre leur rapport de recherche complet à notre jury international en octobre

22 En plus des cours magistraux, des ateliers et des groupes de discussion, le programme comprenait de nombreuses activités parmi lesquelles les visites de la vieille ville de Bakou, du village Juif des montagnes (près de Guba), du centre d exposition Heydar Aliyev, du musée du tapis, à Bakou etc. Cette visite de lieux forts en symboles a permis de souder encore davantage le groupe d étudiants. Le programme a offert aux étudiants la possibilité de rester en contact et de poursuivre leur discussion et coopération au-delà de l université d'été grâce à leur projet de recherche en groupe. Travaillant sous la supervision des tuteurs et professeurs de l'université d'été, chaque groupe a pu présenter son projet de recherche à la fin des deux semaines et a continué à travailler ensemble jusqu à la fin du mois d octobre, mois de soumission finale des projets à un jury international. La remise des prix aura lieu le 29 mai 2017 à l Hôtel de Ville de Paris et vise à récompenser le meilleur travail de recherche en groupe. Cette diversité du corps professoral se veut représentative de la diversité culturelle de nos étudiants dans un objectif de partage de connaissances et de normes entre différentes nationalités. Les débats initiés par nos professeurs ont souvent été l occasion pour ces étudiants de cultures différentes d apprendre, sur le terrain, à gérer leurs divergences et incompréhensions, par une mise en pratique de la gestion de conflits idéologiques, religieux et culturels. 22

23 LA COMMISSION ACADÉMIQUE DU PROJET ALADIN Les universités d été Aladin sont organisées sous l égide d une Commission académique, dirigée par Tudor Parfitt, professeur à la Florida International University, Fellow des universités de Harvard et d Oxford, et composée des personnalités suivantes : Arnd Bauerkämper Professeur d Histoire à la Freie Universität de Berlin Yilmaz Esmer Professeur de Sciences sociales à l Université Bahçesehir d Istanbul Ruth Grosrichard Professeur de langue et civilisations arabes à Sciences Po Paris David Katz Professeur d Histoire à l Université de Tel-Aviv Riva Kastoryano Professeur en Sciences sociales à Sciences-Po Paris Antoine Lyon-Caen Professeur de droit à l Université Paris Ouest Nanterre Anne Pauwels Professeur de la Faculté des langues et des cultures de SOAS (Ecole des études orientales et africaines) à Londres 23

24 QUELQUES TÉMOIGNAGES DES ÉTUDIANTS «Les cours ont été très instructifs, et la possibilité de parler aux professeurs en tête à tête était certainement un atout. La chose la plus précieuse pour moi était de pouvoir rencontrer d autres étudiants et professeurs, et partager avec eux leurs points de vue concernant la poursuite de mes études. C était très utile pour moi de pouvoir observer les différentes voies que l'on peut entreprendre dans le domaine de la migration ou des affaires internationales, d'autant plus que j ai décidé de poursuivre mes études exactement dans ce domaine après l obtention de ma licence.» Amber, Américaine Boston College 24 «L Université d été est assurément une de ces expériences qui change d une certaine manière notre vie. J en suis très reconnaissant» Bastien, Français Sciences-Po Paris «Les ateliers, les discussions et les conversations en dehors des cours ont été très importants car ils m ont donné l'occasion de faire connaissance non seulement avec d autres étudiants mais aussi de tisser des liens d amitié. Lors des ateliers nous avons pu avoir une conversation libre, exprimer nos propres arguments et notre point de vue.» Ameena, Indienne Institut de hautes études internationales et du développement (Genève) «Ce projet est certainement beaucoup plus que juste une université internationale d'été, c est un groupe de personnes exceptionnelles, désireuses d'apprendre les uns des autres et de travailler ensemble pour un changement positif. Le monde a besoin de plus de personnes comme les amis que j ai rencontrés; des gens qui sont prêts à accepter les différences culturelles, vivre ensemble et construire des ponts pour faire de ce monde un monde meilleur» Ari Sernik, Israélien Florida International University

25 «J'ai appris à mieux me connaître ainsi que le monde qui m entoure. J'ai pu voir la diversité humaine et culturelle dans le monde. J'ai appris le sens de la fraternité et comment nous pouvons vivre dans l'égalité et la justice dans un espace restreint en dépit des différences culturelles, religieuses et linguistiques. C'était quelque chose de nouveau pour moi de voir les gens partager entre eux la même nourriture. Nous avons reçu le même traitement défini par une seule loi. Certainement, j'ai appris beaucoup de choses sur les réfugiés et l'immigration. J'ai appris que le monde d'aujourd'hui est composé de gens de toutes les nationalités.» Ayoub, Palestinien Université Al Quds «J'ai appris à mieux coopérer et à travailler dans un environnement multilingue et multiculturel et à comprendre plus profondément que l'altérité est une chance pour moi, mais également pour tous les êtres humains. Aladin, c est la rencontre de la culture occidentale et orientale et c est l'une des clés d'une nouvelle ère pour l'humanité, pour écrire un nouveau chapitre pour tous.» Bandiougou, Sénégalais Université Polytechnique de l'ouest «La chose la plus importante pour moi était sans aucun doute l'échange avec les autres. Bien que j aie eu le privilège d avoir fait mes études à l'étranger et vécu dans un environnement international pendant sept ans, ces deux semaines étaient très enrichissantes grâce aux rencontres «interculturelles». Dans l'ensemble, je pense que le simple fait d'organiser l'événement en Azerbaïdjan était déjà un bon choix. C était une expérience très intéressante que je n'aurais jamais eue dans un autre pays.» Fritz, Autrichien Sciences Po Paris 25

26 LES SUJETS DE RECHERCHE DES ÉTUDIANTS La diversité des sujets de recherche retenus par les groupes d étudiants illustre l éventail des conflits et tensions dont les étudiants sont les observateurs et souvent les partie-prenantes. Les 4 premiers ont été sélectionnés par le jury : Les migrants Nord-Sud : pourquoi les femmes rejoignent-elle l Etat Islamique? Muminat Kerimova (Russie) Bandiougou Konate (Sénégal) Lena Herenz (Allemagne) Avigail Vollach (Israël) Katya Louise Nell (Royaume-Uni) «Comment les réseaux sociaux ont forgé des communautés migratoires et quelles sont les implications futures des plateformes numériques sur la migration transnationale et les relations diasporiques?» Khytie Brown (Jamaïque) Hasan Karaca (Turquie) Gabriel Alencar (Brésil) Tarik Samak (Maroc) «Barça ou la mort» : l impact des médias sur l image et la perception des réfugiés en transfert, en transit et les pays d accueil» Sinan Usta (Turquie) Friedrich Samuel Böhm (Autriche) Talya Swissa (Israël) Raman Oman (République d Iraq) Ndeye Diop (Sénégal) «Mon histoire compte : le rôle de l art dans la migration» Aamena Ahmad (Inde) Samiha Salhi (Maroc) David Schüler (Allemagne) Paige Woods (Etats-Unis) Michal Amit (Israël) «Ton positionnement dépend de ta localisation : la perception palestinienne de la citoyenneté» Eike Nogueira (Brésil) Ayoub Khatib (Autorité Palestinienne) Ilaria Marinangeli (Italie) Sadig Asgarzada (Azerbaïdjan) «L impact de l immigration sur le marché de l emploi : la perception publique VS l analyse économique» Xhensila Islamaj (Albanie) Gunel Abdullayeva (Azerbaïdjan) Ezgi Araç (Turquie) Sagi Yosef Ganot (Israël) Ege Zeytun (Turquie) 26 «Comment faire de l immigration un succès : une approche générationnelle et variable en Suède»

27 Sabina Tica (Norvège) Anaïs Samaha (Liban) Ross Hurwitz (Etats-Unis) Lorenzo Haggiag (France) Saida Mustafazada (Azerbaïdjan) «La relation entre terrorisme et migration» Paul Assaf (Liban) Eman Mohsen Sayed Bakr (Egypte) Delia-Raluca Sancriuc (Roumanie) Madina Mammadova (Azerbaïdjan) Naoual Achour (Tunisie) «Les facteurs de migrations en Syrie : quels problèmes ne sont pas résolus par la migration?» Ilkin Dashdamirli (Azerbaïdjan) Elif Güney (Turquie) Claudia Piccione (Italie) Leticia Siquieira (Brésil) Nhev Jamal Kamal (Iraq) «Le trafic humain en Tunisie : un tabou» Aya Chebbi (Tunisie) Alaa Khemiri (Tunisie) Sahar Mor Bostock (Israël) Keri Baughman (Etats-Unis) La politique d appartenance : une comparaison des modèles d intégration de la France et des Etats- Unis. L immigration mexicaine aux Etats-Unis VS l immigration musulmane en France. Bastien Charaudeau (France) Amber Glavine (Etats-Unis) Karolina Murawska (Pologne) Ari Sernik (Israël) Shamistan Ismayilbayli (Azerbaïdjan) REMISE DES DIPLÔMES La 4 ème Université d Été pour le Leadership Interculturel organisée avec le soutien du ministère de l'education de la République d'azerbaïdjan et dans le cadre du programme Erasmus+ de la Commission européenne s est achevée avec la cérémonie de remise des prix de «Jeunes Ambassadeurs pour la Paix et le Dialogue entre les Cultures». Ce prix a été remis aux étudiants par Jeyhun Bayramov, vice-ministre de l Éducation de l Azerbaïdjan, et Abe Radkin, directeur exécutif du Projet Aladin. Les étudiants dont les travaux de recherche ont été selectionnés par notre jury international se verront remettre le prix Aladin Jeunesse lors d une cérémonie officielle à la Mairie de Paris le 29 mai

28 LA JEUNESSE FACE À LA RADICALISATION CONFÉRENCE CONTRE L EXTRÉMISME ET L INTOLÉRANCE MINISTÈRE DE L ÉDUCATION NATIONALE, DE L ENSEIGNE- MENT SUPÉRIEUR ET DE LA RE- CHERCHE - 28 JANVIER 2016 Après le mot de bienvenue d Abe Radkin, directeur exécutif du Projet Aladin, M me Irina Bokova, directrice générale de l UNESCO a ouvert la journée de conférence placée sous le signe de la lutte contre la radicalisation des plus jeunes et le rôle que peut jouer l éducation dans cette lutte. Elle a réaffirmé la nécessité de s attaquer aux racines de la haine et de renforcer les défenses de la paix dans les esprits, par l éducation, la science, la culture, les médias. Elle a rappelé le nouveau plan d action global contre l extrémisme et la radicalisation des Nations Unies qui met l accent sur le rôle central de l éducation comme outil de prévention contre l extrémisme et a insisté sur l importance dans cette lutte de programmes phares tels que l éducation à la citoyenneté mondiale, la protection du patrimoine mondial, l enseignement de l Holocauste et la prévention des génocides. Enfin, elle a exprimé son soutien et celui de l UNESCO envers le Projet Aladin et le «Euro-Med Youth Training and Networking Programme» qui vise à promouvoir l apprentissage interculturel, le respect de la diversité, les valeurs de solidarité, d égalité des chances et des droits de l homme auprès des jeunes. La séance d ouverture s est poursuivie avec les discours de M. Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l antisémitisme (Dilcrah) et du Cheikh Mohamed Bin Issa Al Jaber, fondateur de MBI Al Jaber Foundation, envoyé spécial de l UNESCO pour l éducation et la tolérance. 28

29 M. Clavreul a fait part du réel défi que représentent la violence, la barbarie et avec elles la souffrance et la peur, auquel la jeunesse d Europe et d ailleurs est confrontée. Il a rappelé que la lutte contre la barbarie engageait, au-delà du gouvernement, l ensemble de la société et a tenu à préciser que la guerre contre le terrorisme devait être menée non pas malgré les libertés fondamentales mais pour elles, pour les défendre, pour les faire exister plus pleinement et ce, à travers la culture, la connaissance, l éducation, la transmission, «les Lumières en somme», qui forment le cœur de l identité européenne mais qui sont aussi ce qui a façonné en profondeur l histoire du bassin méditerranéen depuis des siècles. Séance 1 : Construire un réseau universitaire pour faire barrage à l extrémisme La première séance de la journée a vu se succéder à la tribune M. Jens Nymand- Christensen, directeur général adjoint à la DG Education et Culture de la Commission européenne ; M. Andreas Schleicher, directeur de la Direction de l éducation et des compétences, OCDE ; M me Ann-Belinda Preis, chef de Section - Dialogue interculturel, UNESCO ; M. Marco Antonio Zago, président de l Université de Sao Paulo, Brésil ; M. Raanan Rein, vice-président de l Université de Tel-Aviv (deux universités partenaires du Projet Aladin) et M. Mansour Alnogaidan, directeur général de la Fondation Al Mesbar, Emirats Arabes Unis. Ensemble, ils ont abordé la question de l élargissement des réseaux universitaires euro-méditerranéens comme moyen de lutte contre la montée de la radicalisation des jeunes. La matinée a été conclue par le discours de M. Thierry Mandon, secrétaire d Etat chargé de l Enseignement Supérieur et de la Recherche qui a souligné que même si «partout où l éducation augmente, la violence diminue», le «diplôme, même s il est indispensable, ne fait pas tout dans ce combat [contre le terrorisme]», rappelant ainsi que certains terroristes «étaient et sont diplômés, voire très diplômés». Il fait part de la nécessité de repenser l éducation, de la «concevoir autrement afin d améliorer son efficacité dans le transfert de connaissances», d en avoir une «conception beaucoup plus large». Selon lui, au-delà d une transmission du savoir, l éducation «doit être aussi un renforcement de l armature intellectuelle [qu il est] essentiel de nourrir, d éclairer, donc d enrichir constamment des découvertes scientifiques et des apports de la recherche». Il a conclu en rappelant que «l éducation, [est] ce qui permet de sortir de soi-même et donc de grandir, de s agrandir, en allant vers l autre, en découvrant toute la fécondité de l altérité, de la différence [...] L éducation, c est ce qui forge une curiosité du monde.» 29

30 CONCLUSIONS ET PISTES DE TRAVAIL Les propositions émanant de cette journée se sont articulées autour de trois champs d actions principaux : 1 La mise en place d un réseau universitaire pour affronter la montée de l extrémisme et permettre la promotion de la justice, du droit, de l éducation et de l humanisme. 2 La mise en place de partenariats public-privé pour lutter contre la radicalisation des jeunes notamment au sein de l entreprise et du lieu de formation professionnelle. 3 Engager une politique éducative en matière de radicalisation et inclure la prévention des dérives radicales au sein des débats qui régissent l enseignement scolaire. Le but est d agir le plus tôt possible afin de prévenir l embrigadement idéologique des plus jeunes. «Nous allons continuer à combattre les fanatismes qui menacent notre jeunesse. Sans doute les cordages sont fragiles mais si nous sommes nombreux à tenir les nœuds bien serrés, je continue d espérer qu ensemble, Mesdames, Messieurs, nous y parviendrons.» Anne-Marie Revcolevschi «Il faut souligner ici que le phénomène de la violence, de l extrémisme et de la confrontation que nous voyons aujourd hui dans la région arabe dont les effets s étendent au-delà de cette région, exige que tous les hommes, femmes, jeunes et vieux travaillent main dans la main afin de mettre fin à ces affrontements.» Son Excellence Monsieur Mohamed Ibn Issa Al-Jaber 30

31 Déjeuner de travail Un déjeuner de travail a par la suite réuni ministres, présidents d universités et chefs d entreprises d Europe, du Moyen-Orient et d Afrique parmi lesquels M. Kamel Jendoubi, ministre tunisien chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile et des Droits de l homme ; M me Crystal Nix-Hines, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l UNESCO ; M me Ndioro Ndiaye, Présidente de l Alliance pour la migration, le leadership et le développement, ancienne ministre du Sénégal et M. Bakhtiar Amin, ancien Ministre des Droits de l homme, Irak. Le panel était composé du Dr. Ali bin Tamim, secrétaire général de Sheikh Zayed Book Award, directeur du Projet Kalima, Emirats Arabes Unis ; M. Barham Saleh, ancien Premier ministre du Kurdistan irakien, Président de l Université américaine d Irak (partenaire du Projet Aladin) ; Prof. Nasser David Khalili, ambassadeur de bonne volonté de l UNESCO, président de la Fondation Maïmonide, Royaume-Uni ; M. Ylias Akbaraly, PDG, Groupe Sipromad, Inde-Afrique et Mr. Patrice Obert, délégué général à l éthique, RATP. Séance 3 : Mobiliser le monde de l éducation Séance 2 : La radicalisation au sein de l entreprise En début d après-midi, un panel de chefs d entreprises présidé par M. Hakim El Karoui a débattu des problèmes de radicalisation au sein des entreprises et discuté des modalités possibles de coopération et de partenariats (public-privé notamment) pour faire barrage à la montée des extrémismes et au radicalisme des jeunes. La troisième séance de la journée a rassemblé plusieurs spécialistes de l éducation d Europe, d Afrique et du Moyen-Orient autour du thème «Mobiliser le monde de l Education - La radicalisation des jeunes et l école : Que faire?». M. Kamel Jendoubi, ministre tunisien des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile et des Droits de l homme a présidé le panel composé de : M. Serigne Mbaye Thiam, ministre de l Education nationale du Sénégal ; M. Jeyhun Aziz oglu Bayramov, vice-ministre de l Education nationale d Azerbaïdjan ; M. Qian Tang, sous-directeur général de l UNESCO pour l éducation et M me Nimet Bas, présidente de «Education for the Future», ancienne ministre de l Education nationale, Turquie. 31

32 Cérémonie de clôture à Paris Des prix «Jeunes ambassadeurs pour la paix et le dialogue des cultures» ont été remis aux étudiants par Anne-Marie Revcolevschi et par les personnalités des institutions publiques et privées, donatrices, aux douze étudiants allemands, américains, égyptiens, français, israéliens, marocains, palestiniens et suisses des universités d été du Projet Aladin dont les projets de recherche ont été sélectionnés par un jury international. Ces prix ont été remis en présence des ministres et de l ambassadeur Philippe Lalliot, représentant M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et européennes, en hommage à M. Jacques Andréani, ambassadeur de France, président du Comité de Conscience du Projet Aladin, décédé en juillet M me Donatella Andréani, veuve de M. Jacques Andréani, ainsi que Gilles Andréani, son fils étaient présents lors de cette cérémonie. Le discours de clôture a été prononcé par M me Anne-Marie Revcolevschi qui a présenté un résumé des débats et a rappelé que l éducation doit être au cœur de tous les efforts de lutte contre le terrorisme djihadiste, les nationalismes, les populistes, l antisémitisme et le racisme pour construire un monde de paix et de justice. Présentant la «Feuille de route contre la radicalisation», M me Revcolevschi a recommandé aux acteurs publics et privés de contribuer au développement des initiatives lancées par le Projet Aladin qui s inscrivent dans ces priorités. Elle a conclu en mentionnant qu un groupe de travail allait être établi afin d assurer le suivi des conclusions de la conférence. Elle a rappelé que l évaluation de cette 4 ème Université d été a conduit à quelques conclusions : confrontés à des points de vue divergents, voire conflictuels, les étudiants ont appris à transmettre et communiquer avec celui dont les idées diffèrent. Ils ont appris à prendre des décisions dans un environnement multiculturel et souhaitent, de retour dans leurs universités, faire partager cette expérience à d autres étudiants. 32

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34 ALADIN SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX Sur Twitter et Facebook, le Projet Aladin communique sur l ensemble des projets en cours et interagit avec ses institutions partenaires. La présence d Aladin sur Twitter et Facebook nous permet de diffuser en instantané des informations concernant nos conférences ou séminaires et permet de promouvoir nos diverses activités. La diffusion de la Collection «Histoire partagée», la commémoration internationale des victimes de l Holocauste ou encore nos interventions en milieu éducatif sont autant d occasions pour Aladin d exprimer ses valeurs et son action citoyenne sur le terrain. Notre présence sur les réseaux sociaux s intègre dans une réelle démarche de médiatisation de nos initiatives nous permettant ainsi de nous adresser directement à la jeunesse et d ouvrir un dialogue avec les internautes. Grâce aux réseaux sociaux, nos soutiens et les étudiants des Universités d été poursuivent leurs interactions. Par ailleurs, le Projet Aladin est un vecteur de l actualité interculturelle et des initiatives positives en matière de coexistence, que ce soit en France ou dans les pays musulmans. Ce relais d information permet aussi d offrir à nos internautes une actualité interreligieuse informant de l état du dialogue inter-civilisationnel dont l accès est généralement occulté par l importance donnée à la thématique sécuritaire, intégriste, nationaliste ou populiste faisant davantage la Une des médias. Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux et prenez part au débat. N hésitez pas à retweeter nos publications et à interagir avec facebook.com/equipe.aladin 34

35 L UNIVERSITÉ ALADIN EN LIGNE Accessibles sur le site dédié, les cours de l Université d été sont désormais en ligne, accompagnés d un résumé de chaque cours, de la biographie des professeurs et des travaux de recherche réalisés par les étudiants de chaque promotion. On peut donc visionner les cours de l été 2013 sur «L expérience européenne : des guerres mondiales à la réconciliation et la coopération», de 2014 sur les «Religions, paix et conflits au XXI ème siècle», de 2015 «Le pouvoir des images : vérité, manipulation et intolérance», de 2016 «Migration et l avenir des relations interculturelles». Enrichi d une galerie de photos des étudiants et enseignants participant aux universités d été, le site s affirme de plus en plus comme un lieu de communication avec d autres étudiants dans le monde. Avec l aide des trentecinq universités partenaires et sponsors privés, le Projet Aladin envisage de développer les contenus et d en faire un outil d enseignement interactif utile aux étudiants et professionnels. En effet, le Projet Aladin entend étendre son offre éducative à ceux qui, ne pouvant participer aux universités d été, souhaitent affiner leurs connaissances et compétences en termes de management de la diversité et de leadership interculturel. 35

36 APPRENDRE, COMPRENDRE, TRANSMETTRE L ENSEIGNEMENT DE L HISTOIRE DES RELATIONS ENTRE JUIFS ET MUSULMANS AUX ENSEIGNANTS DE FRANCE Le Projet Aladin est engagé depuis 2014 sur le terrain de la formation des étudiants, des enseignants et des responsables de l éducation. Notre action a d abord été dirigée à l attention des pays de l arc méditerranéen où publications, rencontres, conférences et séminaires ont été déployés. Les événements dramatiques qui se sont succédés sur le territoire national depuis les tueries de Toulouse et Montauban, en mars 2012, faisant suite eux-mêmes depuis de nombreuses années à une multiplication des agressions et des incidents à caractère raciste et antisémite, jusqu au cœur de l Ecole, ont incité le Projet Aladin à mettre en place des formations en France. Ainsi, nos actions éducatives conjuguent la publication et la mise en ligne d ouvrages à caractère scientifique, pédagogique et des formations qui ont débuté en 2015 dans les académies de Toulouse et de Créteil, après une phase expérimentale lors des Journées de l Histoire à Blois à l automne Trois formations ont depuis été organisées en Ces formations associent des conférences de haut niveau scientifique et des ateliers pédagogiques centrés sur les démarches à mettre en œuvre dans les classes, en lien avec les préoccupations des programmes scolaires et aux objectifs poursuivis par les dispositifs de travaux multidisciplinaires ouverts par les réformes du collège et du lycée. De fait, outre l Histoire déjà mentionnée, les thèmes abordés par le Projet Aladin mettent en jeu d autres disciplines d enseignement parmi lesquelles la Philosophie, les Lettres, les Arts plastiques, la Géographie, l Éducation civique et morale, la culture scientifique. Elles s adressent bien entendu en priorité aux enseignants des disciplines concernées, ainsi qu aux cadres des académies, inspecteurs et chefs d établissement. Ces formations ont rassemblé un millier de participants. 36

37 CONFÉRENCES DÉJÀ RÉALISÉES Toulouse : 28/01/2015 Créteil : 21/05/2015 Lyon : 23/03/2016 Limoges : 01/02/2016 Angers : 01/02/2017 Orléans-Tours : 22/03/2017 Grenoble : 28/03/2017 Clermont-Ferrand : 05/04/2017 THÉMATIQUES COUVERTES AU COURS DES FORMATIONS «La radicalisation : décrypter les discours et les méthodes d embrigadement» «La culture comme réponse aux replis identitaires, au racisme et à l antisémitisme» «Histoire et mémoires des populations juives et arabo-musulmanes en France : une connaissance par les entrées culturelles» «Les relations entre juifs et musulmans au Maghreb, de l islamisation à nos jours» «La place et le rôle des femmes dans les évolutions politiques (expression des nationalismes, mutations politiques et sociales)» «Les relations judéo-arabo/musulmanes vues par le cinéma : regards sur l altérité» LA COMMISSION ENSEIGNEMENT ET FORMATION Jean-Pierre Obin, Inspecteur général de l Education nationale honoraire, président de la commission "Education et Formations" du Projet Aladin Jean-Pierre Lauby, IA-IPR d histoire et de géographie honoraire, chargé de mission pour les formations MEMBRES : Frédéric Abécassis, maître de conférences à l ENS de Lyon Michel Abitbol, professeur à l Université hébraïque de Jérusalem Anne Anglès, professeure agrégée d histoire et de géographie, lycée Léon Blum, Créteil Rachid Azzouz, IA-IPR d histoire et de géographie, académie de Paris Abraham Bengio, agrégé de Lettres, ancien directeur de l Institut Français de Madrid et de la Maison d Izieu Corine Bouteille, Ministère de l Éducation nationale, de l Enseignement supérieur et de la Recherche, Direction générale de l Enseignement supérieur et de l insertion professionnelle, Service de la stratégie des formations et de la vie étudiante, Département des formations des cycles master et doctorat DGESIP A1-3, Représentante du ministère auprès de la Commission Armée-Jeunesse, Membre du Trinôme Education-Défense au titre de l IHEDN Gilles Braun, Inspecteur général de l éducation nationale Anny Dayan-Rosenman, maître de conférences à l Université Paris VII Philippe Joutard, professeur des Universités émérite et ancien recteur d académie Alain Seksig, I.A.-IPR Etablissements et Vie Scolaire, académie de Paris Lucette Valensi, directrice d études émérite à l EHESS 37

38 ACADÉMIE DE LIMOGES Organisée dans le cadre de la lutte contre le racisme et l antisémitisme dans l Ecole de la République - Les relations entre Juifs et Musulmans d Afrique du nord de la conquête arabe à l immigration en France Mercredi 1 er février 2016 Une belle journée de réflexion, malgré la situation inquiétante qu elle confirme, a traduit l engagement de tous et justifie pleinement le travail d Aladin. Dès l ouverture, les exposés de Pierre- Yves Duwoye, recteur de l Académie de Limoges ainsi que de Jean-Pierre Obin, ont indiqué de façon précise et synthétique la nature des conflits et la hauteur des enjeux pour la lutte amenée en milieu scolaire. La table ronde qui a suivi, de même que celle qui a conclu la journée, composées d un principal de collège, d un proviseur de lycée, d un inspecteur IPR, de plusieurs enseignants ainsi que d enseignants en lycée professionnel, de philosophie et d histoire, ont permis d exprimer l énergie et la volonté d affronter par la réflexion la situation exposée et les réponses et tentatives et les succès apportés par les différents acteurs de la vie scolaire. L après-midi était consacrée à des contenus à transmettre aux enseignants. D un point de vue historique, Michel Abitol, professeur à l Université hébraïque de Jérusalem et directeur scientifique du centre international de recherche sur les juifs du Maroc a livré un éclairage historique d ensemble sur la relation entre juifs et musulmans au Maghreb avec la volonté de souligner la grande diversité des conditions et des expériences vécues en fonction des époques et des pays. D un point de vue littéraire, Anny Dayan-Rosenman a fait découvrir avec passion l univers d Albert Memmi et la génération de une génération d écrivains Maghrébins en langue française - en soulignant que la similitude de certains parcours et de certains thèmes fait d Albert Memmi une voix possible pour la médiation entre juifs et musulmans au Maghreb. 38

39 ESPE ACADÉMIE DE LYON Journée organisée par le Projet Aladin et l École supérieure du professorat et de l éducation de Lyon, en partenariat avec Canopé Auvergne Rhône-Alpes, avec le soutien de la DILCRAH et du ministère de l Education nationale, de l Enseignement supérieur et de la recherche (DGSIP) Mercredi 23 mars 2016 Le 23 mars 2016, le Projet Aladin a organisé à l Ecole Supérieure du Professorat et de l Education (ESPE) de Lyon une journée nationale d étude consacrée à l histoire des relations judéo-musulmanes dans le cadre de sa stratégie œuvrant au rapprochement interculturel. Destinée surtout aux formateurs des ESPE de différentes disciplines concernées, et aux enseignants du secondaire, cette manifestation avait pour but premier de faire le point sur les entrées pédagogiques possibles autour des programmes actuels en lycée et des nouveaux programmes de collège. Jean-Pierre Obin a souligné combien cette journée était importante dans le programme des formations développées depuis un an à l attention des enseignants et des formateurs des différentes académies. Le programme dense proposé aux participants a articulé une série de conférences, introduite par Serge Klarsfled au moyen d un message diffusé par un vidéogramme. La matinée a d abord permis d interroger le temps long des relations judéomusulmanes pour comprendre leur actualité avec les conférences de Lucette Valensi, de Chérif Ferjani (sociologue, professeur à l université Lumière-Lyon 2 et à l IEP de Lyon) et de Denis Charbit (sociologue, maître de conférences à l Open University of Israël) respectivement sur les relations entre juifs et musulmans au Maghreb, de l islamisation à nos jours, sur le poids de l expérience de Médine concernant ces mêmes relations, et sur les émigrations juives des pays du Maghreb. Ces trois conférences ont fourni des repères historiques et sociologiques essentiels. 39

40 COLLECTION «HISTOIRE PARTAGÉE» DES JUIFS ET MUSULMANS AU MAROC, EN ALGÉRIE, EN TUNISIE ET EN ISRAËL-PALESTINE Lucette Valensi JUIFS ET MUSULMANS EN ALGÉRIE VII e -XX e SIÈCLE Abdelkrim Allagui JUIFS ET MUSULMANS EN TUNISIE DES ORIGINES À NOS JOURS Mohammed Kenbib JUIFS ET MUSULMANS AU MAROC DES ORIGINES À NOS JOURS Amnon Cohen JUIFS ET MUSULMANS EN PALESTINE ET EN ISRAËL DES ORIGINES À NOS JOURS histoire partagée histoire partagée LES QUATRE PREMIERS OUVRAGES DE LA COLLECTION «HISTOIRE PARTAGÉE» histoire partagée histoire partagée Lancés à l initiative du Projet Aladin et publiés par les Editions Tallandier, les quatre premiers ouvrages de la Collection «Histoire partagée» sur Israël-Palestine, le Maroc, l Algérie et la Tunisie sont maintenant disponibles dans les librairies. Vous y découvrirez l histoire des relations judéomusulmanes dans toute leur diversité, leur richesse et leur complexité. C est un voyage contre l oubli et un outil contre toutes les manipulations dont cette histoire fait l objet. Un comité éditorial présidé par le Professeur Abdou Filali-Ansary a veillé sur la production de ces ouvrages sous la direction du Professeur Michel Abitbol de l Université hébraïque de Jérusalem. La parution des quatre premiers ouvrages de la Collection «Histoire partagée» a suscité de nombreux commentaires positifs. En juin 2016, «Juifs et Musulmans en Palestine et en Israël» d Amnon Cohen, récompensé par le prix «histoire» 2016 du Salon du livre de Verdun et «Juifs et Musulmans en Algérie» de Lucette Valensi ont été publiés, suivis de deux autres ouvrages parus en septembre 2016 : «Juifs et Musulmans au Maroc» de Mohammed Kenbib et «Juifs et Musulmans en Tunisie» d Abdelkrim Allagui. L «Histoire partagée» s inscrit dans la stratégie générale du Projet Aladin d œuvrer au rapprochement interculturel par la diffusion 40

41 de connaissances et la mise en place de projets concrets permettant aux habitants du pourtour méditerranéen de grandir dans le respect et la compréhension mutuelle. Publiée avec les éditions Tallandier, la Collection «Histoire partagée» sera composée d une douzaine de volumes, chacun édité en français, en anglais, en arabe, en persan et en turc et rédigé par les meilleurs spécialistes de cette histoire commune en Andalousie, au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye, en Egypte, en Turquie, en Syrie, au Liban, en Israël, en Palestine, en Irak, au Yémen et en Iran. Pour Michel Abitol, le directeur de la Collection, l important est de montrer à travers ces ouvrages «que les relations judéo-musulmanes n ont pas toujours été à l image de ce qu elles sont devenues, hélas, ces dernières années. À savoir : une suite ininterrompue de conflits, de violences et de guerres. Audelà des divergences et des antagonismes, il y a toujours eu un vaste espace de compréhension et de convivialité entre les deux populations à travers leur longue histoire commune». Les livres ont fait l objet de nombreuses présentations en France (Salon du Maghreb des livres), au Maroc et en Tunisie. LIVRES PUBLIÉS EN 2016 MAROC «Juifs et musulmans au Maroc» Auteur : Mohammed Kenbib, Professeur à l université Mohammed-V de Rabat TUNISIE «Juifs et musulmans en Tunisie» Auteur : Abdelkarim Allaghi, Professeur à l université de Tunis ALGÉRIE «Juifs et musulmans en Algérie» Auteur : Lucette Valensi, Professeur à l EHESS ISRAËL - PALESTINE «Juifs et musulmans en Palestine et Israël» Auteur : Amnon Cohen, Professeur émérite à l université Hébraïque de Jérusalem 41

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43 LA COLLECTION «HISTOIRE PARTAGÉE» DANS LES MÉDIAS La parution des premiers ouvrages de la Collection «Histoire Partagée» a suscité de nombreuses retombées médiatiques positives. Parmi lesquelles : Biblioteca Magazine, Historia, L Histoire, L Obs, Le Monde Supplémentaire des Livres, Livres Hebdo, Ouest France, Qantara, Radio Judaica, La Croix, Actualité juive. Le Nouvel Obs «L Algérie judéo-musulmane : 14 siècles ensemble» Le conflit israélo-palestinien ne doit pas masquer la complexité de l histoire qui lie les «Juifs et musulmans en Algérie». «Quatorze siècles d histoire commune, autant constituée d échanges que d antagonismes, de compréhension que de rejet», rappellent dans leur préface l historien Michel Abitbol et le philosophe Abdou Filali-Ansary. Lire l article : L Histoire - «Aladin : Publier des textes sur la Shoah en arabe» Alors qu elle dirigeait la Fondation pour la mémoire de la Shoah, Anne-Marie Revcolevschi a fait un constat accablant : les populations arabo-musulmanes n avaient quasiment pas accès aux grands textes sur la Shoah. Lire l article : Historia «Juifs et musulmans, une histoire partagée» Lucette Valensi et Amnon Cohen relèvent le défi «Juifs et musulmans, une histoire partagée» en alliant science et clarté. Ils visent à l objectivité, à une présentation dépassionnée sans pour autant se cantonner à un sec exposé événementiel. Lire l article : La Croix- Vivre ensemble en Palestine Lire l article : 43

44 COMBATTRE LES PRÉJUGÉS ET L EXTRÉMISME EN RASSEMBLANT AUTOUR DE VALEURS COMMUNES «CONNAÎTRE LA RELIGION DE L AUTRE» PAR LA FORMATION DES JEUNES THÉOLOGIENS Un ouvrage inédit présentant les thèmes fondateurs des trois religions monothéistes a été réalisé, afin d introduire, dans la formation des jeunes théologiens, une initiation à la connaissance des autres religions. Cet ouvrage est en cours de publication par la Maison d Edition «Parole et Silence» très impliquée dans le dialogue entre chrétiens et juifs. Ce projet de livre et de formations a été piloté par un Comité Interreligieux, constitué en Les auteurs du livre ont été désignés par les plus hautes autorités religieuses de chaque religion. Ils présentent leur religion et discutent de thèmes transversaux et de problèmes de société ainsi que de la réponse apportée par chaque religion. Les textes de chacun des auteurs ont également été présentés aux autres auteurs afin d évaluer la pertinence de leur contenu au regard des questions habituelles que chaque religion se pose sur l autre, en prenant en compte les différents préjugés et mythes. Les différences et divergences des trois monothéismes sont respectées et les valeurs éthiques communes expliquées. Ce livre sera traduit dans plusieurs langues, à commencer par l anglais, l arabe et le turc, ensuite le persan, l hébreu et l italien. La validation de ces textes par les grandes figures religieuses leur donne l autorité nécessaire pour servir de base aux enseignements donnés dans les différents séminaires où sont formés les futurs responsables religieux. NOUVEAUTÉ OU ORIGINALITÉ La connaissance de l autre monothéisme dans la formation des théologiens est très rare, qu il s agisse des madrasas, des séminaires et écoles rabbiniques. En effet lorsque cette présentation a lieu, dans le cadre des études théologiques, elle est généralement fondée sur ce que les textes de sa propre tradition disent de la tradition de l autre, avec ses clichés, mythes et contrevérités. Ainsi, ce sera la première fois qu un futur théologien aura l occasion d apprendre les fondements du Judaïsme, de l Islam et du Christianisme directement d un rabbin, d un prêtre ou d un imam, avec comme soutien, un livre de référence approuvé par les autorités religieuses des différentes religions. Pour l Islam, notamment, c est une étape très importante car pour toutes les grandes écoles de la religion musulmane, la Bible et les évangiles ont été «dénaturées» et ne sont donc pas fiables. Cet ouvrage, véritable outil pédagogique, devrait ainsi permettre 44

45 aux jeunes théologiens en formation de ces pays, nés dans les pays musulmans ou en Occident, d avoir accès dans leur langue à cette connaissance de la religion de l autre. Lors des formations, d autres connaissances complémentaires leur seront apportées et des cours en ligne sont prévus. La nouveauté, enfin, de cette initiative vient du fait non seulement qu interviendront dans leur formation, des autorités religieuses de l autre monothéisme, mais que celles-ci, comme le livre, auront reçu l approbation des plus hautes autorités religieuses de chaque religion. L imprimatur de ces instances est la condition sine qua non pour que soit accepté ce livre au sein des écoles de formation des jeunes théologiens. LE PUBLIC CIBLÉ Outre les jeunes théologiens : imams, rabbins et prêtres, le projet vise aussi les responsables religieux, les chefs des communautés religieuses et les institutions et organisations religieuses. multilingue mais aussi des réseaux sociaux. Nos formations sont à envisager à moyen et long terme. Un comité d évaluation et de suivi sera constitué comprenant des autorités religieuses reconnues. PORTÉE EUROPÉENNE OU INTERNATIONALE Nos journées de formation des théologiens des trois monothéismes qui auront lieu en France accueilleront des participants venus d autres pays. Ces formations et nos livres seront ensuite destinés aux imams formés dans les madrasas d Egypte, du Maroc et de Turquie (La plupart des imams en France sont formés dans ces pays). Nous avons déjà obtenu le soutien de principe des responsables du ministère français de l Intérieur et les autorités allemandes et britanniques ont aussi exprimé leur intérêt pour le projet qui pourrait devenir une initiative européenne. LA DIFFUSION DU LIVRE Le livre en papier et en version numérique sera diffusé par la maison d édition Parole et Silence qui bénéficie du réseau de distribution des éditions Gallimard. Le Vatican ayant déjà exprimé un fort intérêt pour ce livre, nous comptons sur son aide dans sa distribution. M gr Antonio Spadaro, conseiller du Pape François, directeur éditorial des Editions Parole et Silence, a personnellement soutenu cette publication : personnellement impliqué dans le dialogue avec le monde musulman, il nous a assurés de son appui pour la mise en œuvre de nos formations. Nous allons également développer notre politique de couverture médiatique et informatique pour chaque séminaire de formation organisée à travers l utilisation de notre site 45

46 COMMISSION INTERRELIGIEUSE LA COMMISSION EST CO-PRÉSIDÉE PAR : Le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris Le Grand-Rabbin René-Samuel Sirat, directeur-fondateur de la Chaire Unesco «Connaissance réciproque des religions du Livre et enseignement de la Paix», Grand rabbin émérite de France Le Docteur Aly El Samman, président de l Union internationale pour le dialogue judéo-islamo-chrétien et l éducation de la paix, tous deux membres fondateurs du Projet Aladin Le responsable éditorial du livre «Connaître la religion de l autre» est Meïr Waintrater AUTEURS PRINCIPAUX LE JUDAÏSME René Gutman, Grand rabbin de Strasbourg (nommé par le Grand Rabbin Sirat) LE CHRISTIANISME Mgr Claude Dagens, membre de l Académie française (nommé par le Cardinal Vingt-Trois) L ISLAM Dr Waleed El-Ansary, Chair of Islamic Studies, Xavier University, USA (sous l égide du Grand mufti émérite d Egypte, le D r Ali Gomaa) 46

47 TOUS LES AUTEURS René Gutman, Grand rabbin de Strasbourg Alexis Blum, Grand rabbin émérite de Neuilly Rivon Krygier, rabbin de la communauté Adath Shalom à Paris, première communauté Massorti (conservative) de France Yann Boissière, rabbin de la communauté MJLF, Mouvement Juif Libéral de France Mgr Claude Dagens, Membre de l Académie française M me le Pasteur Jane Stranz, Eglise protestante de France Dr Gary Vachicouras (sous l égide du patriarche Bartholomée 1 er de Constantinople) Professeur Wallid El-Ansari, Islamologue à la Xavier University, Etats-Unis (sous l égide du grand mufti émérite d Egypte D r Ali Gomaa) Professeur Sayyed Hussein Nasr, expert de l Islam chiite à l Université George Washington, Etats-Unis Le livre «Connaître la religion de l autre» sera publié par les Éditions «Parole et Silence» à l automne

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49 2017 PRÉPARATION D ACTIONS NOUVELLES 49

50 LES CONFÉRENCES INTERNATIONALES ENSEIGNEMENT DE LA SHOAH À BAKOU Dans la continuité de la Conférence Internationale sur l Enseignement de la Shoah organisée à Istanbul en Septembre 2013, le Projet Aladin organisera le 7 mai 2017 une conférence similaire à Bakou en Azerbaïdjan. En partenariat avec plusieurs institutions internationales, cette conférence réunira des ambassadeurs, des représentants religieux, des universitaires et des hauts fonctionnaires des ministères de plusieurs pays des régions concernées, afin de comparer les méthodes d enseignement de la Shoah dans le monde et de réfléchir aux moyens d adapter l enseignement au besoin de chaque pays. Cette conférence sera également l occasion d élaborer des feuilles de route pour développer des programmes éducatifs dans les régions de l Afrique du Nord, de l Asie Centrale, des Balkans et du Caucase. CONFÉRENCE «AVENIR DE LA JEUNESSE EURO-MÉDITERRA- NÉENNE» ET REMISE DES PRIX ALADIN JEUNESSE Le Projet Aladin organisera le 29 mai 2017 une conférence sous le thème de : «L avenir des jeunesses euro-méditerranéennes» à la Mairie de Paris en présence d universitaires et personnalités institutionnelles d Europe, du Moyen-Orient, d Afrique et des Etats-Unis. Au cours de cet évènement, les Prix Aladin jeunesse seront remis aux étudiants qui ont participé aux universités d été de Turquie et d Azerbaïdjan en 2015 et 2016 dont les projets de recherche ont été sélectionnés par un Jury international. 50

51 JOURNÉES DE FORMATIONS DANS LES ACADÉMIES DE FRANCE ACADÉMIE DE NANTES «L école face à une société plurielle : comprendre les enjeux et apporter des réponses éducatives» Mercredi 1 er février 2017 La journée de formation qui s est déroulée à Angers le 1 er février est la seconde du programme de l année scolaire et a réuni près de 60 participants. La journée a été ouverte par le recteur William Marois, qui a mis en exergue la nécessité d une éducation aux valeurs de la République et à la déconstruction des représentations sur lesquelles s assoient toutes les formes de discriminations et de racisme. Les enseignants présents ont été fortement marqués par les conférences des différents intervenants, et acquis à l objectif pédagogique d engager des travaux en codisciplinarité, passant par la littérature, ou le cinéma, parce que ces arts comportent une dimension affective, psychologique permettant des regards singuliers sur l histoire collective ; une manière d entrer dans la vie des groupes sociaux qui interroge ensuite les faits et analyses historiques. Formations du Projet Aladin - Programme ACADÉMIE D ORLÉANS-TOURS «Les relations judéo-musulmanes» Mercredi 22 mars 2017 La journée est ouverte par Florence Chaix, Inspectrice d académie, Inspectrice pédagogique régionale d Histoire et de Géographie, référente académique Laïcité, chargée de Mission Défense - Education, qui a exposé le programme et les objectifs de formation de cette journée. En complément des conférences sur l histoire des relations judéo-musulmanes, les enseignants ont été formés à l étude de la radicalisation, phénomène qui a pris de l ampleur parmi les jeunes de moins de 30 ans et qui concerne tous les milieux sociaux. La conférence de Saïda Douki Dedieux (psychiatre, chef de service et professeure de psychiatrie de 1987 à 2010, à Tunis puis à Lyon), co-auteure avec Hager KARRAY de l ouvrage «DAECH, la dernière utopie meurtrière» a cerné les modalités et processus de la radicalisation chez ces jeunes soumis à une forme de dépendance toxique vis-à-vis du discours de l Islam radical, en pointant les déficiences de la transmission entre générations, et a contrario la séduction opérée par les sites et réseaux salafistes, lesquels ont prise sur des esprits immatures et sans recul critique par rapport à une lecture littérale et manipulée des sources de l Islam. 51

52 Elle s est attachée à décrire les signes et manifestations qui doivent interroger familles, enseignants et éducateurs quant au basculement progressif ou rapide de cette jeunesse en quête de visibilité et d identité, qui verse dans le radicalisme et la violence extrême. Madame Douki Dedieux a énoncé également quelques pistes, centrées sur la culture et les valeurs, pour prendre ou renforcer des mesures de nature à infléchir la courbe dangereuse du radicalisme. ACADÉMIE AUVERGNE-RHÔNE-ALPES Ces six journées entières de formations dont la coordination a été assurée par Jean-Pierre Lauby avec le pilotage de Jean-Pierre Obin ont permis de former plus de 1,000 enseignants de lycées dans les villes de Toulouse, Créteil, Lyon, Grenoble, Orléans, Angers et Nantes. D autres journées de formations sont à venir. Ces formations sont consultables sur le site d Aladin, complétées par des ressources pédagogiques mises en ligne. Semaine d éducation et d actions contre le racisme et l antisémitisme Mardi 28 mars 2017 Cette journée de formation ouverte par Anne-Marie Revcolevschi, inscrite dans le cadre de la semaine d éducation et d actions contre le racisme et l antisémitisme, en partenariat avec le projet Aladin autour des relations judéo-arabo musulmanes, s est déroulée à Grenoble le mardi 28 mars Une soixantaine de professeurs de toutes disciplines (lettres, arts plastiques, éducation musicale, philosophie, documentation, histoire-géographie, lettres-histoiregéographie,) ont pu conduire une réflexion et se former sur cette thématique. Cette formation s inscrit naturellement dans la réflexion autour du déploiement du parcours citoyen des élèves : elle a été conçue dans cet esprit par la référente académique laïcité de l académie de Grenoble, en partenariat avec le Projet Aladin. L objectif était donc d accroître les connaissances des enseignants sur un sujet d actualité, croiser des regards et des représentations différentes dans une volonté commune de construction d actions à destination des élèves. 52

53 BILAN DES FORMATIONS Le développement des formations en France voulue par le Projet Aladin depuis 2014 se heurte, en cette période, à un contexte délicat dont il convient de prendre la mesure pour appréhender les choix qui ont été faits quant aux modalités des stages et des publics visés. D une part, les réformes engagées dans le cadre de loi de Refondation de l Ecole se traduisent par des changements des structures (création des cycles d enseignement allant du Primaire au secondaire, introduction des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires au collège) et des programmes, et en particulier pour les plus concernés par les objectifs poursuivis par le Projet Aladin ceux d Histoire et de Géographie, l Enseignement moral (EMC) et civique, les Lettres, les Arts plastiques. On peut ajouter à cette dernière liste les potentialités offertes au lycée par la Philosophie (terminale) et les enseignements d exploration (seconde). Ces changements donnent lieu depuis deux ans à des plans de formations lourds en académie, qui mobilisent beaucoup les corps d inspection, les chefs d établissement et bien entendu les enseignants. A cela s ajoutent les autres formations concernant, par exemple, l esprit de défense, la Laïcité, la radicalisation de certains élèves. Par ailleurs, cette demande accrue de formation consomme beaucoup de moyens, dans des enveloppes budgétaires académiques de plus en plus contraintes, qui rendent les arbitrages des instances académiques difficiles dans des domaines où l offre du Projet Aladin entre parfois en concurrence avec d autres formations déjà programmées ou dont les priorités sont fixées par le Ministère de l Education nationale. Ainsi, il importe de respecter des procédures strictes pour faire en sorte que ces propositions de formations s inscrivent dans un contexte et des attentes, et qu elles atteignent in fine leur pleine légitimité. CHOIX MÉTHODOLOGIQUES En amont La commission Enseignement et Formation a constitué l assise du vivier des intervenants potentiels, tout en prenant en compte, pour diverses raisons, la nécessité de la modifier en visant un élargissement de ses membres. Il importait aussi de déposer un dossier de demande d agrément pour l association Projet Aladin auprès du ministère de l Education nationale, car cet agrément constitue un élément important en vue de la reconnaissance du Projet Aladin auprès de l ensemble des autorités académiques. En aval Les formations du Projet Aladin ont vocation à s inscrire dans la durée dans les académies, ce qui implique que les formations dispensées donnent lieu rapidement à des suites, d une part parce qu elles ne couvrent pas l étendue des thèmes traités par le Projet Aladin, d autre part et surtout parce qu il est nécessaire d approfondir les entrées pédagogiques susceptibles de faire l objet de traitement dans les cours 53

54 des enseignants concernés. Ces derniers doivent à terme constituer des groupes de travail, autour des corps d inspection, afin de développer et d enrichir les pistes pédagogiques, puis de former un premier maillage académique mieux à même d intervenir dans de futures formations et de diffuser les travaux du Projet Aladin. A ces fins, les évaluations des formations revêtent une grande importance. Il est désormais prévu pour chaque formation un questionnaire simple et anonyme permettant à chaque stagiaire d exprimer ses observations, ses requêtes tous éléments précieux pour cerner si les formations dispensées ont atteint leurs objectifs et comment il est possible de mieux s adapter aux besoins des équipes éducatives sur le terrain, chaque académie ayant ses spécificités. DÉROULEMENT DES JOURNÉES Modalités diverses Les formations se déroulent toutes en une seule journée. Dans les échanges avec les académies, il a été adopté le principe qu il n y avait pas de module-type de formation, car en fonction des formations déjà engagées ou programmées dans les divers plans de formation académiques il convenait et cela est vrai pour l avenir d éviter les redondances, notamment pour tout ce qui est lié aux sujets concernant la Laïcité, le développement des formes de radicalisation et de communautarismes, et la lutte contre le racisme et l antisémitisme. Beaucoup d actions dans ces derniers domaines ont été conduites depuis les attentats qui ont frappé la France, à la suite de nouvelles prescriptions et de plans spécifiques du ministère de l Education nationale. Il s agit aussi d associer des publics divers composant entre enseignants des disciplines concernées (Histoire et géographie, Enseignement moral et civique, Lettres, Arts plastiques, Philosophie), ce pourquoi les conférences vont davantage sur les terrains de la vie scolaire, des domaines artistiques et de la littérature. Ces dernières entrées ont aussi pour objectif de faire dialoguer les disciplines et d inciter les professeurs à mettre en oeuvre dans le cadre des dispositifs multidisciplinaires (Enseignements pratiques interdisciplinaires au collège, Travaux personnels encadrés et enseignements d exploration, dont Littérature et société, au lycée) des activités ouvrant des perspectives nouvelles sur des sujets qu ils n ont pas l habitude d aborder ; autre intérêt, ces dispositifs instaurés par les réformes récentes Histoire des échanges entre mondes juifs et mondes arabo-musulmans : entre tensions et coexistence La société et l Ecole face à une France plurielle LES AXES PRINCIPAUX DES FORMATIONS PROPOSÉES PAR LE PROJET ALADIN Histoire et sociologie des migrations juives et arabo-musulmanes Cultures et mémoires des sociétés juives et arabo-musulmanes 54

55 incitent les élèves a davantage d esprit d initiative et à effectuer des recherches de façon plus autonome. Ce cahier des charges a été respecté. Les noyaux durs des propositions de contenus du Projet Aladin sont centrés sur l histoire des relations entre mondes juifs et mondes arabo-musulmans dans le temps long, d autant que les connaissances abordées dans les programmes sont axées sur des entrées à caractère religieux (Les Hébreux, l Islam), sur des moments de crise (l affaire Dreyfus, la crise des années 30), le génocide des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, et le conflit du Moyen-Orient, qui assignent les relations juifs-musulmans dans des registres cloisonnés ou conflictuels. Globalement, les formations réalisées depuis 2016 ont été différentes d une académie à l autre. La hausse du nombre de stages L année scolaire a donc vu le nombre de stages croître de manière significative puisque ces actions sont devenues prioritaires sur le territoire national, et qu à ce titre un chargé de mission a été recruté pour en assurer le pilotage. Depuis le début de 2016 sept ont donc été organisés à la suite des stages initiaux de Toulouse et Créteil, qui ont succédé euxmêmes à un prototype présenté lors des Journées de l Histoire de Blois en Cinq sont d ores et déjà programmés pour la prochaine année scolaire , toujours dans le cadre d une contractualisation voulue par les recteurs d académie. Cet essor explique l appel à de nouveaux conférenciers. Le printemps 2017 a été particulièrement chargé. Place des tables rondes pédagogiques Depuis 2016, une place plus importante a été faite aux présentations d actions et de réflexions pédagogiques. Ces échanges immédiats constituent un lien indispensable avec les conférences qui ont précédé, a fortiori lorsque les conférenciers eux-mêmes suggèrent ces articulations dans le fil de leur propos. Enfin, il convient de préciser que chaque année une formation se déroule dans le cadre de la semaine nationale d action et d éducation contre le racisme et l antisémitisme programmée par la Délégation interministérielle contre le racisme, l antisémitisme et la haine anti-lgbt. Ce fut le cas à Lyon en mars 2016 et à Orléans-Tous en 2017, où les deux formations respectives étaient annoncées dans le programme officiel de cette semaine récurrente. 55

56 LES FORMATIONS DU PROJET ALADIN EN FRANCE La carte ci-dessous montre que beaucoup d académies son déjà concernées par les formations du Projet Aladin, à l exception de celles de l ouest et du nord de la France (académies de Rennes, Caen, Rouen, Versailles, Amiens, Lille, Reims, Nancy, Strasbourg) PARIS CRETEIL NANTES ORLEANS TOURS BLOIS DIJON BESANÇCON LIMOGES CLERMONT -FERRAND LYON GRENOBLE BORDEAUX TOULOUSE NICE

57 QUELQUES PREMIERS ÉLÉMENTS D ÉVALUATION Des appréciations positives Les évaluations collectées après chaque formation depuis un an, soit de manière informelle et orale, soit au retour des fichesbilan disent très majoritairement la grande satisfaction des présents d avoir acquis des connaissances dans des domaines où elles étaient fragmentaires ou absentes, d avoir bénéficié à ce titre d intervenants de haute qualité, avec le sentiment final d une journée très riche en apports. Journée qui a su alterner et combiner les approches (classe/établissement, histoire/littérature, texte/image, etc.). Cette exigence rejoint la demande fréquente à l issue des formations : une prolongation de ces journées. Ces suites sont d ores et déjà envisagées et en voie de programmation pour les académies de Limoges, Nantes (demande exprimée par le recteur William Marois lui-même), Orléans-Tours et Clermont-Ferrand. Ces besoins seront pris en compte dans l élaboration des formations pour les académies de Nice, Dijon et Besançon. Il va de soi qu une seconde phase permettra d approfondir certains points traités trop rapidement lors de la première journée, et de travailler de manière plus concrète encore sur les incidences pédagogiques. Des demandes Les observations positives se sont accompagnées de quelques propositions : Accroître le temps consacré aux échanges avec les conférenciers, à la présentation des activités pédagogiques. Le dépouillement de ces fiches n est pas achevé, mais s il fallait prendre une fiche parmi d autres pour exprimer ce bilan général, ce pourrait être celle-ci : 57

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59 PARRAINS ET SOUTIENS INTERNATIONAUX 59

60 PARRAINS Son Altesse Royale le Prince Hassan ben Talal de Jordanie Jacques Chirac, ancien Président de la République française Abdoulaye Wade, ancien Président de la République du Sénégal Gerhard Schröder, ancien Chancelier de la République fédérale d Allemagne La Sheikha Haya Al-Khalifa de Bahreïn SOUTIENS INTERNATIONAUX Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc Frank-Walter Steinmeier, Président de la République fédérale d Allemagne Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations Unies Tony Blair, ancien Premier ministre britannique François Hollande, ancien Président de la République française Irina Bokova, Directrice générale de l UNESCO Bill Clinton, ancien Président américain Ban Ki-Moon, ancien Secrétaire général des Nations Unies 60

61 CHARTE DU PROJET ALADIN «APPEL À LA CONSCIENCE» «L Appel à la conscience» est la déclaration de principe du Projet Aladin. Il a été signé par le président Abdoulaye Wade, M. Jacques Chirac et M me Simone Veil lors de la conférence de lancement du Projet Aladin à la Maison de l UNESCO le 27 mars 2009 au nom de tous les participants. Depuis, des centaines d'intellectuels et de personnalités publiques du monde entier l ont également signé. Nous, responsables politiques, hommes de Foi, historiens et intellectuels, venus de tous les horizons, affirmons que la défense des valeurs de Justice et de Fraternité, pour difficile qu en soit le chemin, doit prévaloir sur l intolérance, le racisme et les conflits. Nous voyons aujourd hui un flot de haine et de violence creuser chaque jour davantage le fossé de l incompréhension. Ces maux touchent singulièrement les relations actuelles entre les Musulmans et les Juifs, alors que des siècles durant- en Perse, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans l Empire ottoman - ils ont su vivre ensemble, souvent en bonne intelligence. Nous disons clairement que les Israéliens et les Palestiniens ont droit à leur État, leur souveraineté et leur sécurité et qu il convient d appuyer tout processus de paix ayant de telles visées. Face à l ignorance et aux préjugés, face à une concurrence des mémoires que nous refusons, nous croyons à la force de la Connaissance et à la primauté de l Histoire. Nous affirmons, au-delà de toute considération politique, notre volonté de défendre la vérité historique car aucune paix ne se construit sur le mensonge. La Shoah est un fait historique: c est le génocide au cours duquel six millions de Juifs d Europe ont été exterminés. Sa portée est universelle car ce sont les valeurs de Dignité et de Respect de l homme que l Allemagne nazie et ses complices européens ont ainsi voulu anéantir. Nier ce crime contre l humanité est non seulement une offense à la mémoire des victimes, mais aussi une insulte à l idée même de civilisation. Aussi nous pensons que l enseignement de cette tragédie concerne tous ceux qui ont à cœur d empêcher de nouveaux génocides. La même exigence de vérité nous invite à rappeler les actions des «Justes parmi les Nations» en Europe et dans le monde arabomusulman. Ensemble, loin des tentations du repli sur soi, nous proclamons notre volonté commune de favoriser un dialogue sincère, ouvert et fraternel. C est dans cet esprit que nous nous sommes réunis autour du Projet Aladin.Nous appelons toutes les femmes et tous les hommes de conscience à œuvrer avec nous dans le sens de la connaissance partagée, du respect mutuel et de la paix. 61

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63 ORGANISATION 63

64 BUREAU Anne-Marie Revcolevschi, présidente Serge Klarsfeld, vice-président Hakim El Karoui, trésorier Fatiha Benatsou, secrétaire générale Membres : André Azoulay, Marie-Hélène Bérard Abe Radkin, directeur exécutif CONSEIL D'ADMINISTRATION Bakhtiar Amin, ancien ministre irakien des Droits de l Homme, ancien président de la Fondation pour le Futur Gilles Andréani, conseiller maître à la Cour des comptes André Azoulay, conseiller du Roi du Maroc, président de l Institut Pierre Mendès France Fatiha Benatsou, préfète, coordonnatrice de la mission permanente de la politique de prévention de la délinquance Marie-Hélène Bérard, présidente de MHB SA Dominique Bocquet, contrôleur général économique et financier au ministère de l Economie et des Finances Chahla Chafiq, sociologue Catherine Colonna, ambassadrice de France en Italie, ancienne ministre déléguée aux Affaires européennes Anny Dayan-Rosenman, maître de conférences à l Université Paris VII-Denis Diderot Hakim El Karoui, associé-gérant, Volentia Aly El Samman, président de l Union internationale pour le dialogue judéo-islamo-chrétien et l éducation de la paix, conseiller du feu président Sadate Bernard Esambert, ancien président de la C ie financière Edmond de Rothschild Abdou Filali-Ansary, philosophe et islamologue marocain Nilüfer Göle, anthropologue, directrice d études à l EHESS Anne Hidalgo, maire de Paris Kamel Jendoubi, ancien ministre chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile, ancien président de la Commission électorale tunisienne David Kessler, directeur filiale cinéma chez Orange, ancien conseiller Culture du Président de la République Bariza Khiari, sénatrice de Paris Yves Kugelmann, administrateur d Anne Frank Fonds (Suisse), rédacteur en chef du journal Tachles Claude Lanzmann, écrivain et cinéaste Roch-Olivier Maistre, premier avocat général à la Cour des comptes Muriel Mayette-Holtz, directrice de l Académie de France à Rome Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités aux Editions Albin Michel Ndioro Ndiaye, présidente de l Alliance pour la Migration, le Leadership et le Développement au Sénégal, ancienne ministre Jean-Pierre Obin, inspecteur général honoraire de l Éducation nationale Martine Ouaknine, avocate, maire adjoint de la ville de Nice Tudor Parfitt, professeur à l université de Floride, Fellow de Harvard et d Oxford Léah Pisar, politologue et écrivaine, ancienne conseillère du président Bill Clinton René-Samuel Sirat, directeur-fondateur de la Chaire Unesco «Connaissance réciproque des religions du Livre et enseignement de la Paix», Grand rabbin émérite de France Isabelle Wekstein-Steg, avocate, réalisatrice du documentaire «les Français, c est les autres» Rama Yade, ancienne secrétaire d État aux Droits de l homme 64

65 ÉQUIPE Abe Radkin, directeur exécutif Diana Tey, chargée de Mission, responsable des sites, des traductions, de la publication, de la commission femmes, de la Collection «Histoire partagée» et de l administration Clémence Daudon, chargée de Mission, responsable des projets Michèle Laugel, Anais Amber Samaha, stagiaires COMITÉ DE CONSCIENCE Président : André Azoulay, conseiller du Roi du Maroc Elie Barnavi, historien et ancien diplomate israélien Mustafa Ceric, Grand Mufti de Bosnie Mohammed Dajani Daoudi, président du mouvement Wasatia, professeur à l Université Al-Quds Jean Daniel, journaliste et écrivain, fondateur de l hebdomadaire le Nouvel Observateur Ahmed Anwar Dezaye, président de l université d Erbil, Irak Doudou Diene, ancien rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines de racisme, de discriminations raciales, de xénophobie et d intolérance, Sénégal Driss Khrouz, directeur de la Bibliothèque nationale du Maroc Sari Nusaybah, président de l Université d Al-Quds Ilber Ortayli, historien, Turquie Daryoush Shayegan, philosophe et écrivain, Iran COMMISSION DES LIVRES Président : Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités aux Editions Albin Michel Jean-Francois Colosimo, président des Editions du Cerf, philosophe, théologien et éditeur Joseph Maila, professeur en sociologie politique, expert de l Islam et du Moyen-Orient, ancien, recteur de l Institut Catholique de Paris Henry Rousso, historien, spécialiste de la 2 ème Guerre Mondiale, directeur de recherches au CNRS COMMISSION ACADÉMIQUE Président : Tudor Parfitt, professeur à la Florida International University, Fellow des universités de Harvard et d Oxford Membres : Arnd Bauerkämper, professeur d Histoire à la Freie Universität de Berlin Yilmaz Esmer, professeur de Sciences sociales à l Université Bahçesehir d Istanbul Ruth Grosrichard, professeur de langue et civilisations arabes à Sciences Po Paris David Katz, professeur d Histoire à l Université de Tel-Aviv Riva Kastoryano, professeur en Sciences sociales à Sciences-Po Paris Antoine Lyon-Caen, professeur de droits à l Université Paris Ouest Nanterre Anne Pauwels, professeur de la Faculté des langues et des cultures de SOAS (Ecole des études orientales et africaines) à Londres 65

66 COMMISSION DES RELATIONS INTERRELIGIEUSES Présidents : Cardinal Vingt-Trois, Archêveque de Paris Aly El Samman, président de l union internationale pour le dialogue judéo-islamo-chrétien et l éducation de la paix René-Samuel Sirat, directeur-fondateur de la Chaire Unesco «Connaissance réciproque des religions du Livre et enseignement de la Paix», Grand rabbin émérite de France Membres : Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris, président du Collège des Bernardins Alexis Blum, Grand rabbin émérite de Neuilly Waleed El-Ansary, professeur de théologie à l Université Xavier aux États-Unis René Gutman, Grand rabbin de Strasbourg Claude Dagens, membre de l Académie française, ancien évêque d Angoulême Djelloul Seddiki, directeur de l Institut de théologie El Ghazali de la Grande Mosquée de Paris Jane Stranz, pasteure de l Église réformée de France, responsable du Service des relations entre les Églises chrétiennes à la Fédération protestante de France Gary Vachicouras, Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique Meïr Waintrater, coordinateur du projet COMMISSION DES FEMMES Coprésidentes : Samia Essabaa et Suzanne Nakache COMMISSION ENSEIGNEMENT ET FORMATION Président : Jean-Pierre Obin, Inspecteur général de l Education nationale honoraire Chargé de mission pour les formations : Jean-Pierre Lauby, IA-IPR d histoire et de géographie honoraire Membres : Frédéric Abécassis, maître de conférences à l ENS de Lyon Michel Abitbol, professeur à l Université hébraïque de Jérusalem Anne Anglès, professeure agrégée d histoire et de géographie, lycée Léon Blum, Créteil Rachid Azzouz, IA-IPR d histoire et de géographie, académie de Paris Abraham Bengio, agrégé de Lettres, ancien directeur de l Institut Français de Madrid et de la Maison d Izieu Corine Bouteille, Ministère de l éducation nationale, de l enseignement supérieur et de la recherche, Direction générale de l enseignement supérieur et de l insertion professionnelle, Service de la stratégie des formations et de la vie étudiante, Département des formations des cycles master et doctorat DGESIP A1-3, Représentante du ministère auprès de la Commission Armée-Jeunesse, Membre du Trinôme Education-Défense au titre de l IHEDN Gilles Braun, Inspecteur général de l éducation nationale Anny Dayan-Rosenman, maître de conférences à l Université Paris VII Philippe Joutard, professeur des Universités émérite et ancien recteur d académie Alain Seksig, I.A.-IPR Etablissements et Vie Scolaire, académie de Paris Lucette Valensi, directrice d études émérite à l EHESS 66

67 BILAN FINANCIER 67 67

68 RAPPORT DU TRÉSORIER Sur le plan financier et comptable, nous avons continué à atteindre en 2016 l équilibre des dépenses et des recettes. Il faut souligner tout d abord le maintien à un niveau minimum des frais de fonctionnement de notre association (15% des dépenses). Les salaires et les charges sociales sont quant à eux restés stables en Les dons sont restés à peu près stables par rapport à l année précédente. Ils s établissent à contre sur l exercice précédent. Dans le détail, les dons manuels et les cotisations se sont élevés à en 2016 contre en Les subventions et fonds dédiés se sont élevés en 2016 à contre en Il faut souligner la diversité croissante des sources de financement de l association ainsi que la contribution considérable de nos soutiens dans le monde musulman. En conclusion, il apparaît que l association fonctionne sur la base d une gestion rigoureuse et économe et utilise au mieux des moyens qui sont relativement limités au regard du volume des actions qui sont déployées. La santé financière de l association est constatée dans les rapports du commissaire aux comptes, Monsieur Cyrille Brouard du cabinet Mazars. CHARGES % 10% 15% 15% 10% 10% 35% 35% 4% 17% 6% 3% 3% 6% 4% 17% RECETTES % 3% (ROYAUME-UNI) 5% 19% 6% 5% 6% 14% 3% 2% 19% 3% 2% 3% 14% 14% 31% 3% 31% 3% 68

69 REMERCIEMENTS 69

70 70

71 NOUS EXPRIMONS NOTRE GRATITUDE AUX DONATEURS ET AUX PARTENAIRES INSTITUTIONNELS DONT LA CONTRIBUTION ET LE PARTENARIAT ONT RENDU NOTRE TRAVAIL POSSIBLE. La Fondation pour la Mémoire de la Shoah La Fondation Patrick et Lina Drahi La Fondation philantropique Edmond J. Safra Le ministère de l Éducation de la République d Azerbaïdjan M. Enver Yücel, président du Conseil d administration de l Université Bahçeşehir d Istanbul La Commission européenne (Erasmus+) La Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l Antisémitisme et la Haine anti-lgbt (DILCRAH) La Claims Conference («Conference on Jewish Material Claims Against Germany») International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) Anne Frank Fonds (Suisse) The Tolkien Trust (Royaume-Uni) Le ministère de la Défense, France La Région Ile de France La Fondation Flack Partenaires institutionnels L UNESCO Yad Vashem 71

72 CRÉDITS PHOTOS Couverture : Les couvertures des quatre premiers livres de la Collection «Histoire Partagée», 2016 Editions Tallandier P.6 : David de Rothschild, Président de la FMS et Simon Veil, Présidente d honneur de la FMS Projet Aladin. P.6 : Anne-Marie Revcolevschi, Présidente du Projet Aladin, Projet Aladin. P.7 : La Princesse Haya AI-Khalifa de Bahreïn, Abdoulaye Wade, ancien président du Sénégal ; Jacques Chirac, Son Altesse Royale le Prince Hassan de Jordanie et Gerhard Schröder, ancien chancelier allemand, parrains du Projet Aladin, Projet Aladin. P.10 : Mustafa Ceric, le Grand Mufti de Bosnie, Auschwitz, février 2011, Erez Lichtfeld. P.18 : Etudiants de la quatrième université d été Aladin 2016, Cérémonie de la remise des diplômes, Bakou, août 2016, Projet Aladin. P.18 : Quatrième université d été Aladin 2016, Guba, Juillet 2016, Projet Aladin. P.21 : Quatrième université d été Aladin 2016, Cérémonie d ouverture, Bakou, Juillet 2016, Projet Aladin. P.21 : Quatrième université d été Aladin 2016, Guba, Juillet 2016, Projet Aladin. P.22 : Quatrième université d été Aladin 2016, Christophe Bertossi, Guba, Juillet 2016, Projet Aladin. P.24 : Etudiants de la quatrième université d été Aladin, Guba, Juillet 2016, Projet Aladin. P.25 : Etudiants de la quatrième université d été Aladin, Bakou, Juillet 2016, Projet Aladin. P.28 : De gauche à droite : M. Jens Nymand- Christensen, Directeur général adjoint à la DG Education et Culture de la Commission européenne ; Irina Bokova, Directrice générale de l UNESCO ; Anne-Marie Revcolevschi, Présidente du Projet Aladin ; Gilles Clavreul, Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l antisémitisme ; Ndioro Ndiaye, Présidente de l Alliance pour la migration, le leadership et le développement, Ministère de l Education nationale, de l Enseignement supérieur et de la Recherche, 28 janvier 2016, Erez Lichtfeld. P.29 : Thierry Mandon, Secrétaire d Etat chargé de l Enseignement Supérieur et de la Recherche, Ministère de l Education nationale, de l Enseignement supérieur et de la Recherche, 28 janvier 2016, Erez Lichtfeld. P.31 : De gauche à droite : Prof. Nasser David Khalili, Ambassadeur de bonne volonté de l UNESCO, Président de la Fondation

73 Maimonide ; Crystal Nix-Hines, Ambassadeur des Etats-Unis auprès de l UNESCO ; M. Eric de Rothschild ; Président du Mémorial de la Shoah ; Cheikh Mohamed Bin Issa Al Jaber, fondateur de MBI Al Jaber Foundation, Envoyé spécial de l UNESCO pour l éducation et la tolérance, 28 janvier 2016, Erez Lichtfeld. P.31 : Kamel Jendoubi, Ministre tunisien chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile et des Droits de l homme, Ministère de l Education nationale, de l Enseignement supérieur et de la Recherche, 28 janvier 2016, Erez Lichtfeld. P.31 : De gauche à droite : Azzam Alwash, fondateur de l université américaine de l Irak ; Bakhtiar Amin, ancien Ministre irakien des Droits de l homme ; Patrice Obert, Délégué général à l éthique, RATP ; Prof. Nasser David Khalili, Ambassadeur de bonne volonté de l UNESCO, Président de la Fondation Maimonide, Royaume Uni ; M. Ylias Akbaraly, PDG, Groupe Sipromad, Inde-Afrique ; Hakim El Karoui, Partner au sein de Roland Berger, Ministère de l Education nationale, de l Enseignement supérieur et de la Recherche, 28 janvier 2016, Erez Lichtfeld. P.32 : De gauche à droite: Tudor parfitt, professeur à la Florida International University ; Anne Marie Revcolevschi ; lauréate égyptienne, Engy Ali ; Yves Kugelmann, administrateur d Anne Frank Fonds, Ministère de l Education nationale, de l Enseignement supérieur et de la Recherche, 28 janvier 2016, Erez Lichtfeld. P.35 : Site des Universités d été Aladin, Projet Aladin. P.36 : De gauche à droite : Jean-Pierre Obin, Lucette Valensi, Denis Charbit, sociologue, maître de conférences à l Open University of Israël ; Afifa Marzouki, professeur de littérature à la faculté des lettres et sciences humaines de la Manouba, université de Tunis ; Anny Dayan-Rosenman, Anne-Marie Revcolevschi, Chérif Ferjani, sociologue, professeur à l université Lumière-Lyon 2 et à l IEP de Lyon ; Alain Mougniotte, directeur de l ESPE de Lyon, Journée nationale d étude programmée dans le cadre de la Semaine d éducation et d actions contre le racisme et l antisémitisme, ESPE de Lyon, 23 mars 2016, Projet Aladin. P.36 : De gauche à droite : Mohammed Kenbib, Anny Dayan Rosenman, Journée de Formation des enseignants à Angers, 1 er février 2017, Projet Aladin. P.36 : Alain Seksig, Journée de Formation des enseignants à Angers, 1 er février 2017, Projet Aladin. P.40 : Les couvertures des quatre premiers livres de la Collection «Histoire Partagée», 2016 Editions Tallandier P.61 : Abdoulaye Wade, Simone Veil et Jacques Chirac lors de la signature de l Appel à la conscience, Maison de l UNESCO, 27 mars 2009, Projet Aladin.

74 Responsable de publication : Diana Tey Création graphique c-k.fr

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76 Le Projet Aladin 8, rue de Prague Paris Tél : +33 (0) Fax : +33 (0) info@projetaladin.org