Revue Économique, 52, p QUELQUES INCIDENCES BANCAIRES ET MONETAIRES DES SYSTEMES DE PAIEMENT ELECTRONIQUE

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1 Revue Économique, 52, p QUELQUES INCIDENCES BANCAIRES ET MONETAIRES DES SYSTEMES DE AIEMENT ELECTRONIQUE David Bounie Dans le cadre du développement de l Internet, des centaines de systèmes de paiement électronique (SE) ont été conçus en vue de sécuriser les paiements en ligne. L objet du papier consiste précisément à prendre la mesure de ces évolutions en vue de s interroger sur les principales incidences bancaires et monétaires du développement de ces SE. Dans une première partie, nous proposons une typologie des SE. Dans une deuxième partie, nous examinons les conditions de coexistence de ces SE sur Internet pour analyser, dans une troisième, les incidences bancaires et monétaires du développement de ces SE. SOME BANKING AND MONETARY INCIDENCES OF ELECTRONIC AYMENT SYSTEMS In the context of the development of the Internet, numerous electronic payment systems have been set up in order to secure on line payments. The object of the paper precisely consists in taking the measure of these evolutions to question the main banking and monetary incidences of the development of these SE. In a first part, we propose a typology of the SE. In a second part, we examine the conditions of the coexistence of these SE on the Internet in order to analyze, in a third part, the banking and monetary incidences of the development of these SE. Classification du Journal of Economic Literature : D4-D6-D8-E4-E5-L. Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications, Département EGSH, 46 rue Barrault, aris Cedex 13. Je remercie L. Vaninetti pour son aide avisée, G. ogorel, C. Charbit et E. Tricot pour leurs conseils et encouragements ainsi que les trois rapporteurs du papier pour leurs précieux commentaires. Ce travail a bénéficié du soutien financier du Groupement des Cartes Bancaires et du projet de recherche STAR du programme IST de la Commission Européenne.

2 Revue Économique 2 Dans les économies monétaires contemporaines, la monnaie peut être définie comme une créance sur un institut d émission inscrite soit sur du papier (monnaie fiduciaire) soit sur des livres (monnaie scripturale). La monnaie remplit respectivement les fonctions d unité de compte, de réserve de valeur et d intermédiaire des échanges. Cette dernière fonction requiert, en particulier, la création de moyens de paiement ou de moyens d échange pour permettre la circulation des monnaies comme les pièces et les billets pour la monnaie fiduciaire et le chèque, par exemple, pour la monnaie scripturale 1. Dans le cadre de cette dernière, les banques se sont engagées depuis plusieurs décennies sur le chemin de la dématérialisation. Des réseaux propriétaires bancaires ont alors été conçus pour transporter et réduire, d une part, les coûts des paiements et assurer, de l autre, leur sécurité ; la carte bancaire est l exemple typique de ces évolutions. Toutefois, si les réseaux propriétaires ont permis d assurer le contrôle des paiements par la maîtrise des protocoles, des programmes et des applicatifs, la normalisation des mécanismes de transport et des messages associés a entraîné l interconnexion de réseaux ouverts (Internet) et favorisé les communications et les échanges commerciaux transnationaux. Or, en raison évidente de l inadaptation des moyens d échange dématérialisés aux protocoles, à l'architecture et à la sécurité sur Internet, des centaines de systèmes de paiement électronique ont été conçus. Les systèmes de paiement électronique (SE) peuvent être définis comme «l ensemble des moyens et des modes de transmission sécurisés des dettes financières sur les réseaux ouverts». Cette diversité de systèmes recouvre des protocoles de communication et de paiement adaptés à la carte bancaire, des systèmes en compte non bancaire, la monnaie électronique [Bounie 2000]. Mais, la singularité du développement des SE sur Internet ne concerne pas uniquement leur multiplicité. Une étude de la Banque de France [2000 : 13] souligne que «le sentiment de nouveauté et de liberté qu inspire le réseau mondial a naturellement suscité l apparition de pratiques douteuses en matière d intermédiation bancaire et financière, telles que l usage de monnaies «privées», plus ou moins liées à des systèmes de fidélisation». De manière plus catégorique, Dorn [1999 : 45] n hésite pas à affirmer que la monnaie électronique «rend caduc le monopole d Etat sur la création monétaire. Le XXI ème siècle verra naître et se développer une offre dématérialisée de monnaies privées dont les services, échappant à toute réglementation publique, viendront concurrencer ceux des actuelles monnaies fiduciaires». Enfin, pour King [1999 : 411], «central banks would lose their ability to implement monetary policy. The successors to Bill Gates put the successors to Alan Greenspan out of business». A l aune de ces conjectures, il est légitime de s interroger sur les incidences des évolutions en matière de paiement électronique. Quelques études se sont d ores et déjà intéressées à l évolution de la monétique. Mais, la majorité d entre elles s est concentrée essentiellement sur la monnaie électronique [Gazé 1999, Godeffroy et al. 1999] et ses incidences en tant que substitut partiel ou total à la monnaie fiduciaire dans le commerce traditionnel [Berentsen 1998]. lus récemment, des travaux ont évalué les possibilités d une substitution de la monnaie électronique à la base monétaire dans les mécanismes de règlement interbancaire [Freedman 2000, Goodhart 2000]. L objet de cet article consiste alors à prolonger ces analyses dans deux directions. La première est d intégrer la monnaie électronique au sein d un ensemble plus vaste de SE ignorés par les analyses traditionnelles. La deuxième est de s interroger sur les possibilités de La distinction entre moyen d échange et moyen de paiement proposée par Shackle [1971] sera utile par la suite pour distinguer les évolutions sur Internet. L acceptation d un moyen de paiement permet l extinction immédiate d une dette (monnaie fiduciaire) alors que l acceptation d un moyen d échange ne libère pas le débiteur de sa dette ; un règlement final en compte est nécessaire pour éteindre la dette (monnaie scripturale).

3 Revue Économique 3 coexistence de ces systèmes sur Internet et d engager quelques réflexions sur les principales incidences bancaires et monétaires du développement de ces SE. Dans une première partie, nous présentons une typologie des SE sur Internet afin de circonscrire les principales évolutions. Dans une deuxième partie, nous examinons les possibilités de coexistence de ces SE pour analyser, dans une troisième partie, les principales implications bancaires et monétaires des SE sur Internet. TYOLOGIE DES SYSTÈMES DE AIEMENT ELECTRONIQUE SUR INTERNET Des centaines de SE ont été recensées sur Internet [Bounie, Tricot et icory 2000]. ourtant, en dépit de cette variété, trois classes génériques seront distinguées : les SE articulés autour d un compte bancaire, les SE articulés autour d un compte non bancaire et la monnaie électronique. LES SE ARTICULÉS AUTOUR D UN COMTE BANCAIRE Ces SE permettent de sécuriser en ligne la transmission des ordres de paiement réalisés à partir de la carte bancaire. Des solutions plus ambitieuses techniquement proposent un paiement par chèque électronique. Mais, la caractéristique essentielle de cette classe de systèmes est de proposer des outils de sécurisation des données d origine bancaires. Cependant, les institutions chargées de sécuriser les ordres de paiement ne sont pas nécessairement des banques. Deux types de systèmes peuvent être ainsi différenciés : les protocoles sécurisés de communication et les protocoles sécurisés de paiement. Le protocole de communication permet de gérer la transmission sécurisée de tout type de données sur le réseau (mail, paiement ). Le protocole Secure Socket Layer (SSL) d origine non bancaire est le système de paiement le plus utilisé sur Internet. SSL permet à un utilisateur de sécuriser à l aide d un système cryptographique à clé publique 2 son numéro de carte bancaire en ligne. La confidentialité des données de paiement est alors assurée par des mécanismes de chiffrement. Toutefois, la faiblesse du protocole actuellement développé sur Internet est de ne pas mettre en œuvre un mécanisme de signature numérique authentifiant l utilisateur. En l absence d une telle preuve, les utilisateurs peuvent contester et annuler les paiements réalisés. our pallier ces difficultés, coûteuses pour les banques et les marchands, les réseaux de cartes internationaux ont développé des protocoles de paiement sécurisés. Le protocole de paiement permet de gérer uniquement la transmission sécurisée des paiements sur les réseaux ouverts. En 1996, Visa International et MasterCard ont annoncé le développement de spécifications techniques permettant la sécurité du paiement par carte bancaire des achats effectués sur Internet. Le protocole Secure Electronic Transaction (SET) est basé sur une authentification de toutes les parties intervenantes dans l acte de paiement par le biais d une certification 3 et la mise en place d une cryptographie asymétrique. La cryptographie à clé publique permet d assurer la confidentialité d un message par l usage de deux clés, une clé privée individuelle (secrète) et une clé publique (connue de tous). Un message chiffré avec une clé publique ne peut être déchiffré qu avec l autre partie de la clé lui correspondant, la clé privée. Un certificat est un fac-similé de la carte d identité pour un individu et comporte des données privées sur son détenteur. Ces données sont signées par une autorité de certification. Chaque partie peut donc s authentifier par le biais de certificats préalablement distribués par l autorité.

4 Revue Économique 4 ratiquement, le client n utilise pas sa carte bancaire mais le certificat qui lui a été délivré. Ce certificat est enregistré sur le disque dur de son micro-ordinateur. Il suffit donc pour le client d activer son logiciel SET préalablement téléchargé pour s authentifier avec le certificat et réaliser une transaction. Une version interopérable avec le protocole SET fondé sur les technologies carte à puce est en cours de déploiement en France [Randoux 1999]. Néanmoins, si les technologies mises en œuvre pour authentifier les parties, assurer la confidentialité et l intégrité des données transmises s avèrent réellement sécuritaires, elles augmentent les coûts marginaux de transaction. Dans cette perspective, d autres solutions d origine non bancaire sont venues se placer sur le marché. LES SE ARTICULÉS AUTOUR D UN COMTE NON BANCAIRE Ces SE permettent la transmission sécurisée des ordres de paiement à partir de comptes non bancaires. L utilisateur est alors amené à utiliser un support soit logiciel soit physique pour accéder à son compte afin de garantir son authentification. Les supports se substituent ainsi à la carte bancaire en tant qu instrument d accès et d authentification au compte bancaire. Dans le contexte de cette classe de SE, deux modèles peuvent être distingués : le système notarié et le système de fidélisation 4. Dans le premier modèle, le système permet à un intermédiaire non bancaire la compensation et le règlement d écriture entre comptes marchands et utilisateurs adhérents au SE. L intermédiaire endosse alors le rôle de tiers de confiance ou «notaire» en certifiant les termes des transactions, en authentifiant les parties contractantes, en réalisant les compensations et en procédant aux règlements définitifs des paiements. Dans ce cas, le notaire requiert de ses clients l ouverture d un compte qui doit être crédité. L accès a ce compte est réalisé par le transfert d un «secret» qui permet l authentification de l utilisateur à distance : mot de passe et messagerie électronique (aypal), portefeuille électronique et log in (Cybank), carte prépayée à gratter (de 10 à 100 $) et numéro de série (InternetCash). our initier les paiements dans l ensemble de ces solutions, l utilisateur transmet de manière sécurisée son secret qui l authentifie. Si l authentification est reconnue, les comptes des consommateurs et marchands sont régularisés par l intermédiaire non bancaire. Des versions extrêmes de ce système existent aux Etats-Unis sous les noms de BarterTrust, Bigvine, LassoBucks, E-Gold. La particularité de ces systèmes est de monnayer une base monétaire privée dont le numéraire peut être fictif ou adossé à un métal précieux comme l or pour E-gold. our ce dernier, les comptes sont ainsi composés de titres d un poids précis du métal. A partir de ces comptes, les utilisateurs transfèrent ces titres auprès de l ensemble des utilisateurs et marchands adhérents au système. Toute transaction est dans ce cas intermédiée par Gold & Silver Reserve, l intermédiaire non bancaire gestionnaire des fonds qui s occupe de la compensation et du règlement. En vue d assurer la confiance des utilisateurs, Gold & Silver Reserve offre une couverture intégrale des dépôts en or. Dans le second modèle, le système de fidélisation, l intermédiaire propose à ses utilisateurs d accumuler des points qui constituent un réel pouvoir d achat (i-oint, Cybergold). Ces points, selon les systèmes, sont remboursables en monnaie fiduciaire. Beenz propose par Un troisième système pourrait être inclus dans cette description : le système de compensation. Ce dernier autorise un utilisateur à consommer des produits en ligne qui seront réglés en fin de mois avec sa facture de téléphonie. Ce système est à différentier toutefois des SE en compte non bancaire dans la mesure où l utilisateur ne paie pas directement le bien consommé.

5 Revue Économique 5 exemple un système d accumulation de points beenz obtenus en «navigant» sur les sites marchands partenaires. Ces points collectés peuvent être ensuite dépensés pour acheter des biens valorisés en beenz auprès de marchands américains, espagnols ou autres affiliés au système. Les beenz peuvent même être transférés sur une carte prépayée pour payer sur le marché traditionnel auprès des marchands acceptant le paiement par MasterCard. Dans ce cas, le taux de change équivaut à 200 beenz pour 1 dollar. Le beenz possède ainsi toute les qualités de la monnaie : le beenz est une unité de compte, un intermédiaire des échanges et une réserve de valeur. Ces deux classes de systèmes permettent ainsi à des utilisateurs de détenir des comptes et de transférer des encaisses auprès de marchands adhérents. Le succès de telles solutions repose le plus souvent sur des programmes de fidélisation, sur des facilités de paiement de personne à personne, sur la gratuité des comptes gérés en ligne, sur la flexibilité technique des systèmes pour offrir le micropaiement (paiement de quelques francs) ou s insèrent dans un package de services à l image du paiement sur mobile. Enfin, même si ces SE n offrent pas l universalité du paiement, les programmes de fidélisation et de marketing relationnel compensent l anonymat et la non-efficience de certains SE bancaires plus coûteux et moins flexibles. Néanmoins, l ensemble de ces SE en compte non bancaire demeurent des systèmes scripturaux dans la mesure où l extinction des dettes financières est réalisée par un jeu d écritures à partir de comptes gérés par des intermédiaires. Les systèmes développés sont donc uniquement des moyens d échange dont les supports sont complètement dématérialisés. La cinématique des flux de paiement ne diffère pas alors des systèmes scripturaux bancaires traditionnels : dans un premier temps, l utilisateur ordonne au gestionnaire de son compte au moyen de supports papiers ou plastiques de procéder au paiement de sa dette et, dans un deuxième temps, le gestionnaire libère son client de la dette par un jeu d écritures en compte. Une évolution technique permet cependant de dépasser le règlement en compte : la monnaie électronique. LA MONNAIE ÉLECTRONIQUE La monnaie électronique peut être définie comme une créance sur un institut d émission inscrite non pas sur du papier (fiduciaire) ou dans des livres (scriptural) mais sur une carte à microprocesseur (orte-monnaie Electronique (ME)) ou sur un logiciel (orte-monnaie Virtuel (MV)). La monnaie électronique se distingue ainsi des SE en compte bancaire ou non bancaire dans la mesure où la monnaie est totalement dissociée d un compte et ne nécessite aucune autorisation de l émetteur pour effectuer les paiements. Les valeurs électroniques sont alors transmises entre détenteurs de cartes sans faire l objet d encaissement dans un compte à l instar du billet de banque (ME de Mondex). La monnaie électronique peut être alors anonyme, i.e. des techniques cryptographiques particulières permettent de dissocier une pièce électronique de l identité du porteur 5. La cinématique des échanges dans le cadre d un paiement par ME et MV opère en deux phases. La première consiste dans l opération de «chargement» des ME et MV généralement réalisée par transfert de monnaie scripturale. Les ME et MV sont alors des Dans le cadre des mécanismes de sécurité précédemment décrits, la signature d un document permet à un tiers de s identifier auprès d un service. Or, les identificateurs permettent de lier le service demandé à la personne. C est précisément en réaction au non-anonymat des échanges que des procédés particuliers de signature ont été proposés comme la «signature en aveugle». Cette dernière permet à un tiers de signer un message sans en connaître le contenu de sorte qu il existe une dissociation entre l identité et le message.

6 Revue Économique 6 systèmes prépayés et alimentés par des comptes bancaires. La seconde opération est relative à la phase de paiement et de transfert des unités électroniques. Dans cette phase, les flux de paiement sont calqués non plus sur un système scriptural mais fiduciaire. A l aide d algorithmes de chiffrement et de signature appropriés, les équipements utilisateurs et marchands entrent dans une phase de dialogue sécurisée au cours de laquelle les équipements s authentifient, calculent les preuves des montants à débiter et créditer et procèdent ipso facto aux règlements des dettes en calculant le nouveau solde. Les utilisateurs ordonnent, compensent et règlent ainsi des dettes contractées sans intermédiation à l aide de nouveaux moyens de paiement qui libèrent immédiatement le débiteur de sa dette. La monnaie électronique conduit ainsi à deux évolutions majeures. La première concerne la «désolidarisation» entre le compte et le moyen de paiement dans la mesure où la régularisation des flux de paiement est effectuée dans le microcalculateur de la carte et non en compte. Contrairement à la totalité des SE en compte bancaire ou non bancaire qui demeurent essentiellement des moyens d échange et donc des instruments d accès à des comptes gérés par des intermédiaires les dettes étant réglées par le biais d écritures en compte les ME et les MV sont dissociés des comptes. La deuxième a trait à la création d une nouvelle monnaie non fiduciaire et non scripturale permettant l exercice simultané des trois fonctions de la monnaie. Le ME a principalement été conçu comme un substitut aux pièces et billets sur le marché traditionnel 6. Mais la difficulté à susciter l adoption des utilisateurs a conduit certaines banques ou opérateurs à rechercher de multiples applications. L offre de chargement ou de paiement par ME sur Internet s inscrit dans cette recherche de valeur ajoutée. Dans ce cas, des lecteurs de carte à puce connectés à l ordinateur sont nécessaires pour utiliser le portemonnaie électronique. A contrario, le MV logé sur le disque dur d un micro-ordinateur est exclusivement conçu pour le paiement sur Internet. En résumé, la typologie exposée ci-dessus présente trois évolutions non négligeables. La première a trait à la concurrence entre banques et non banques dans la course à la sécurisation en ligne des moyens d échange bancaires. La deuxième concerne la déréglementation de la fonction de gestion des moyens de paiement et de collecte de dépôts lorsque les paiements sont effectués à partir de comptes non bancaires. La troisième évolution concerne la fonction de création monétaire. Deux orientations se dessinent et s expriment soit par l avènement d une nouvelle forme monétaire au demeurant électronique soit par une simple contestation du pouvoir de création monétaire par l avènement d une base monétaire privée adossée à un signe fictif ou à un métal précieux. La nouvelle forme monétaire, la monnaie électronique, est aujourd hui exclusivement conçue comme une nouvelle dette d une institution bancaire ou non bancaire adossée à une base monétaire fiduciaire. La monnaie électronique est alors une extension de la monnaie scripturale, i.e. remboursable en monnaie de base. En revanche, certains systèmes en compte non bancaires, minoritaires, augurent des perspectives de monnaies privées concrétisant ainsi les théories sur les régimes monétaires concurrentiels. Le principe fondamental d attribution à l Etat du droit de battre monnaie est alors contesté. Dans le cadre de ces évolutions toutefois, quelles sont réellement les possibilités de coexistence de ces systèmes sur Internet? Chaque classe de SE trouve t-elle un domaine de transaction? Ou bien certains systèmes sont-ils voués à disparaître? Hong Kong a voté le caractère légal de la monnaie électronique sur le territoire dans le commerce traditionnel à partir de 2008.

7 Revue Économique 7 COEXISTENCE ET DOMAINES DE TRANSACTION DES SYSTÈMES DE AIEMENT ÉLECTRONIQUE SUR INTERNET Dans la littérature économique, plusieurs analyses, théoriques et empiriques ont tenté d analyser la coexistence de différents moyens de paiement et d échange. Sur le plan théorique, ces analyses se sont inspirées des travaux de Baumol [1952] et Tobin [1956] relatifs à la demande de monnaie pour motif de transaction en focalisant les arguments sur la demande de moyens d échange type chèque et carte de paiement [Santomero et Seater 1996]. Cependant, si ces modèles ont le mérite d expliquer la coexistence de divers moyens d échange à partir des décisions des utilisateurs, il convient de souligner que les marchands participent eux aussi à l acceptation d un système [Berentsen 1998, Bounie et Vaninetti 2001]. C est dans cet esprit que Shy et Tarkka [1998] ont proposé pour la première fois un modèle simplifié de coexistence de différents moyens de paiement et d échange billet, carte bancaire et porte-monnaie électronique dans le cadre de décisions des consommateurs et des marchands. our les auteurs, les conditions permissives d une substitution du ME au billet et à la carte bancaire sur le marché traditionnel sont réunies au regard des coûts de transaction qu implique chaque système. L objet de cette partie est alors d étendre cette analyse aux SE sur Internet en vue de préciser les domaines de transaction de chaque SE et, partant, les possibilités de substitution des SE à la monnaie scripturale 7. our ce faire, nous supposons que les utilisateurs et les marchands disposent de trois SE pour conclure le paiement d une transaction d une valeur p, p! 0 : un SE à base de carte bancaire comme SSL, un SE en compte non bancaire et un porte-monnaie électronique. L utilisation ou l acceptation d un SE par chaque utilisateur implique des coûts monétaires (commission) et non monétaires (probabilité de fraude). our le marchand, les coûts d acceptation de la carte bancaire () sont d une commission fixe indépendante de la valeur de la transaction c f et d une commission variable c v calculée sur la valeur de la transaction ; ainsi, CM c f c v p. Les coûts d acceptation du porte-monnaie électronique (ME) sont égaux à la perte d intérêt i relative à l immobilisation de la valeur électronique p ; ainsi, CM ME i. p 8. Enfin, les coûts d acceptation de la solution en compte non bancaire (X) équivalent à la perte d intérêt i relative à l immobilisation de la valeur électronique p ; ainsi, CM X i p. Nous supposons ici que les coûts d équipement marchand (logiciels) pour traiter les paiements sont équivalents. our l utilisateur, les coûts d usage de la carte bancaire comportent seulement une probabilité de risque de fraude J liée à la transaction 9 dans la mesure où la commission carte est déjà payée pour le commerce traditionnel ; dès lors, C J p. Les coûts d utilisation du ME ME équivalent au coût du lecteur du ME, calculé comme un coût fixe par transaction c, à la ME probabilité de perte du ME O et à l intérêt i perdu sur la détention de la valeur ME ME ME électronique multiplié par son temps de détention t ; C c O t ip. Enfin, les En vue de simplifier l analyse, nous écartons les systèmes non adossés à une base monétaire fiduciaire, ces SE constituant pour l heure des exceptions sur Internet. Les émetteurs de ME se rémunèrent uniquement sur les coûts d équipement et sur le «float» lié à la détention des valeurs électroniques. La sécurisation de la transaction par SSL et les systèmes en compte non bancaire généralement adossés à ce type de protocole comportent certains risques de fraude évités par les SE par cartes à puce.

8 Revue Économique 8 coûts d utilisation de la solution en compte non bancaire correspondent à une probabilité de X risque de fraude J, à l intérêt i perdu sur la détention de la valeur électronique multipliée X X par son temps de détention t ; ainsi, C J t ip. Les fonctions de coût définies, nous pouvons à présent donner une idée de la part de marché de chaque SE sur Internet pour une valeur p d une transaction. Ainsi, nous constatons que le SE préféré par l utilisateur est dans la mesure où les coûts d utilisation associés au ME et à X sont supérieurs. Mais, si le marchand n accepte pas, l utilisateur préfère ME c X ME payer avec X plutôt qu avec le ME si : p. En procédant à l identique pour le J O marchand, nous observons que le ME est équivalent à X quelle que soit la valeur de la c transaction. En revanche, le marchand préfère à X et ME lorsque p! f. La solution i cv qui sera adoptée sur le marché correspond aux intersections des préférences des utilisateurs et ME c c des marchands. Sous l hypothèse où f, nous pouvons affirmer que : X ME J O icv ME c 1. X est le SE adopté pour les transactions lorsque p X ME J O ME c c 2. ME est le SE adopté pour les transactions lorsque p f X ME J O icv c 3. est le SE adopté pour les transactions lorsque p! f i cv X ME ME c X ME J O c i f c v p Domaines de transaction pour les SE L analyse des coûts des paiements pour une valeur p d une transaction dans le cadre de trois SE représentatifs permet ainsi sommairement de constater que chaque SE trouve un domaine de transaction sur Internet. L utilisation de la carte bancaire sera privilégiée pour des valeurs de transaction importantes en raison principalement des coûts d acceptation pour le marchand alors que le ME et la solution en compte non bancaire seront utilisées pour des transactions de montants inférieurs. De manière générale, l analyse en terme de coûts de transaction permet alors de présumer d une substitution partielle de la monnaie électronique et des systèmes en compte non bancaire à la monnaie scripturale pour des petites valeurs de transaction 10. Dans ces circonstances, si des SE non bancaires conçus parfois comme des substituts à la monnaie scripturale trouvent un domaine de transaction sur Internet, il devient légitime de s interroger sur les incidences de ces évolutions pour la banque, l organisation du L existence d un domaine de transaction d un SE au regard de ces seuls coûts n implique pas nécessairement son adoption et sa diffusion. Les notions de confiance et de culture de paiement concourent en grande partie à l acceptation de nouvelles procédures de paiement et, a fortiori, à de nouvelles monnaies.

9 Revue Économique 9 secteur bancaire et le régime monétaire. L objet de la dernière partie est précisément de donner quelques indications sur les implications bancaires et monétaires à attendre des SE sur Internet. SYSTÈMES DE AIEMENT ELECTRONIQUE : DES INCIDENCES BANCAIRES AUX IMLICATIONS MONÉTAIRES Les SE étudiés précédemment auront tous sans nul doute des incidences bancaires. Cependant, tous les SE n auront pas nécessairement des implications monétaires. Il en est ainsi de la première classe de SE. our cette dernière, les banques seront principalement concurrencées sur la sécurisation des paiements en ligne. Les questions de concurrence de standard, de revenus liés à l exécution des paiements, de produits sur la distribution de licence d exploitation alimenteront alors les débats entre banques et non banques. De manière générale également, une partie des systèmes en compte non bancaire aura peu d incidences monétaires dans la mesure où l intermédiaire collecte uniquement des dépôts sans octroyer de crédit. Des effets sur la vitesse de circulation de la monnaie et sur la réduction à terme des dépôts et in fine de la base monétaire seront néanmoins prévisibles. D un point de vue bancaire en revanche, les conditions d exploitation d un réseau «virtuel» aiguiseront la concurrence avec les banques sur la tarification des paiements et sur la rémunération des dépôts. Enfin, seule la monnaie électronique et certains SE en compte non bancaire et non adossés à une base monétaire fiduciaire seront en mesure d affecter directement soit la masse monétaire soit les conditions de réalisation des objectifs finals du contrôle monétaire. Il convient dès lors, dans cette dernière partie, de s interroger sur ces possibles évolutions. QUELQUES INCIDENCES BANCAIRES DES SYSTÈMES DE AIEMENT ELECTRONIQUE Dans le cadre de cette section, il ne s agit en aucun cas de mener à bien un exercice complet de prospective bancaire mais seulement de pointer les risques et les incertitudes des évolutions observées. Sommairement, nous pouvons dégager plusieurs évolutions qui tiennent soit au paiement soit au métier de la banque et aux conditions d exercice du métier bancaire soit aux réglementations du secteur bancaire. La première évolution résulte des paiements et, plus précisément, des effets d une désagrégation des flux de paiement. Un paiement classique peut être décomposé en deux grands flux : un flux relatif l exécution de l obligation financière (envoi et remise de l ordre de paiement) et un flux lié à l extinction de la dette financière (la compensation et le règlement). Dans le cadre des paiements dématérialisés en France comme la carte bancaire par exemple, les banques jouent un rôle d intégration de ces flux par l intermédiaire de réseaux propriétaires sous leur contrôle exclusif. Cette organisation des paiements n'exclut pas la coopération des banques avec des prestataires de services informatiques ou des opérateurs de télécommunications pour acheminer les flux de paiement. Cependant, celle-ci ne peut être que le résultat d'une relation contractuelle (sous-traitance) visant à garantir l'efficacité des réseaux techniques sans jamais faire intrusion dans les mécanismes de paiement eux-mêmes. Or, l émergence de certains SE modifie considérablement cette organisation dans la mesure ou des moyens d échange bancaires carte de débit/crédit sont utilisés pour ordonner des paiements sur des réseaux non bancaires (Internet) dans le cadre de protocoles de communication non bancaires (SSL par exemple) qui ne permettent pas

10 Revue Économique 10 toujours de garantir la bonne fin du règlement. La désagrégation des flux du paiement et la perte de maîtrise de ces flux par la banque entraînent alors des conséquences parfois préjudiciables au titre desquelles nous devons souligner une augmentation des taux de fraude et de répudiation au détriment des banques et des commerçants qui supportent en majeure partie les coûts. La deuxième évolution résulte du métier bancaire et de l influence des technologies de l information sur les conditions de la concurrence entre banques et non banques. Dans le cadre de l ensemble des SE analysés, la classe des protocoles de communication sécurisés tels que Secure Socket Layer est la plus généralisée sur Internet. Or, sans rentrer dans les détails techniques du fonctionnement de ces solutions, ces dernières requièrent pour être véritablement sécurisées une certification de l ensemble des acteurs. Cette certification offre une authentification à distance des interlocuteurs par le biais de certificats qui permettent de réaliser une signature électronique. Lors des paiements sur Internet, ce sont ces certificats qui sont vérifiés et ceux-ci n ont de valeur que parce que l autorité de certification qui les a délivrés est connue et reconnue internationalement. Les interlocuteurs se font mutuellement confiance à travers les autorités qui les ont accréditées. Cette situation est équivalente à un paiement réalisé par chèque par exemple. La domiciliation bancaire représentée par le logo sur le chèque crédibilise l origine du moyen de paiement. L autorité de certification joue le même rôle stratégique de tiers de confiance dans les paiements. Or, dans le cadre du développement des protocoles de communication sécurisés mais encore dans le cadre de certains projets de paiement sur mobile, des firmes non bancaires s imposent comme autorité de certification. Ces entreprises distribuent des certificats pour le paiement lors des transactions électroniques et institutionnalisent la confiance dans les procédures. La banque entre ainsi en concurrence avec des opérateurs technologiques afin de crédibiliser les opérations de paiement. Cette situation se traduit trivialement par un partage de la valeur ajoutée du paiement et, in fine, par une perte à terme des revenus liés aux opérations. Les évolutions se traduisent plus fondamentalement par une perte progressive de la maîtrise des technologies liées au paiement et par une dépendance progressive des banques envers les prestataires techniques. La troisième observation résulte des effets d une séparation du couple moyen de paiementdépôt. La fourniture conjointe de divers services bancaires comme la gestion de compte et la fourniture de moyens de paiement permet de réaliser des économies d envergure [Sassenou 1992] et des subventions croisées entre services bancaires, assurant ainsi les banques d un avantage concurrentiel sur ses rivales. Or, l émergence de systèmes de compensation, de systèmes en compte non bancaire et de la monnaie électronique concourent à une perte d informations de la banque soit sur les flux de paiement soit sur les dépôts à vue. Si de tels systèmes se généralisaient, quelles seraient les incidences d une perte d informations de la banque sur les flux de trésorerie de ces clients dans le jeu de la concurrence entre les banques et les non-banques? La quatrième observation résulte des effets de l interconnexion des réseaux internationaux qui autorise une comparaison en temps quasi-réel des prix des services offerts par les banques et les non-banques. Alors que la concurrence permettra sans aucun doute une égalisation progressive des prix aux coûts marginaux, l intégration économique relative à l interconnexion des réseaux pèsera sur les réglementations bancaires inefficientes telles que la non-rémunération des dépôts à vue et la gratuité des moyens de paiement [Chiappori 1995]. Certaines banques pourraient alors avoir à souffrir d une redéfinition des espaces économiques et des règles du jeu qui y sont associées et ce d autant plus que les conditions d exploitation d un réseau «virtuel» favorisent une baisse de la tarification des moyens de

11 Revue Économique 11 paiement (les coûts de transaction d un paiement sur Internet sont faibles et les coûts fixes et variables sont moins importants à l exception des frais fixes liés à la publicité) et une augmentation des taux de rémunération des dépôts. Quelles seront alors les incidences programmées d une pression à la baisse des marges sur dépôt des banques traditionnelles? Ces quelques remarques permettent d illustrer les effets potentiels des SE sur la banque et les activités bancaires. Mais cette liste pourrait être également complétée par les effets à attendre sur la stabilité du système interbancaire actuel dans la mesure où la concurrence obligera les banques à revoir leur politique tarifaire pour affronter les nouveaux opérateurs technologiques, sur l universalité des moyens de paiement, sur l organisation juridique de la gestion des risques L ensemble de ces interrogations montre alors à l évidence que si les technologies de l information contribuent à améliorer les procédures de paiement en créant de nouvelles occasions de services à forte valeur ajoutée, elles concourent simultanément à aiguiser la concurrence entre les banques et les non banques et invitent les économistes à se pencher à nouveau sur les fondements théoriques de l intermédiation bancaire. Dans le cadre de cette dernière partie, il reste à donner quelques implications monétaires sur le développement de certains SE. QUELQUES IMLICATIONS MONÉTAIRES DES SYSTÈMES DE AIEMENT ELECTRONIQUE Deux classes de SE seront l objet d étude : les systèmes en compte non bancaire et la monnaie électronique. Nous avons précédemment défini la monnaie électronique comme une nouvelle dette inscrite sur un support soit physique soit logiciel. La monnaie électronique est aujourd hui exclusivement conçue comme une extension de la monnaie scripturale bancaire, i.e. la dette électronique tire sa valeur de la possibilité d être convertie à tout moment en monnaie fiduciaire 11. Cette nouvelle dette peut être émise par des banques et des non banques 12. Toutefois, la réglementation au niveau européen prévoit une harmonisation des conditions d émission de monnaie électronique qui devrait être le privilège des banques traditionnelles ou d une nouvelle institution de crédit baptisée Institution de Monnaie Electronique. Cependant, si la monnaie électronique est actuellement conçue comme une nouvelle dette adossée à une base monétaire, celle-ci peut évoluer à l image de certains systèmes en compte non bancaire conçus comme des substituts à la base monétaire (beenz, E- gold). L objet de cette dernière section est alors de s interroger sur les implications monétaires de la monnaie électronique et des systèmes en compte non bancaire. Monnaie électronique : un substitut à la monnaie scripturale Dans le cadre des paiements sur Internet, la monnaie électronique est principalement conçue, nous l avons vu, comme un substitut à la monnaie scripturale pour des valeurs de transaction de petits montants. Le développement à terme de la monnaie électronique entraînera alors principalement des incidences sur la constitution de l agrégat monétaire M 1 composé Rétrospectivement, des projets de monnaie électronique non remboursables - i.e. conçus comme un substitut à la base monétaire fiduciaire - ont été créés mais ces derniers n ont pas subsisté. Des ME non bancaires réussissent à s imposer dans le commerce traditionnel à l image du ME Octopus à Hong kong accepté dans les transports en commun, les distributeurs automatiques de restauration rapide... Mais, à notre connaissance, il n existe pas de ME ou MV non bancaires sur Internet.

12 Revue Économique 12 traditionnellement des pièces, des billets et des dépôts à vue. Or, si l on se réfère à l équation des échanges et à la théorie quantitative de la monnaie, l objectif final de stabilité du niveau général des prix ne peut être obtenu que si, à IB réel constant, les autorités sont en mesure de contrôler l offre de monnaie ainsi que sa vitesse de circulation. Dans cette perspective, plusieurs questions doivent être envisagées : les innovations techniques auront-elles des incidences sur la vitesse de circulation de l agrégat monétaire M 1? Les autorités monétaires seront-elles en mesure de déterminer M 1 et de contrôler son offre? Enfin, une substitution partielle de la monnaie électronique à la monnaie scripturale peut-elle remettre en cause les mécanismes de contrôle des autorités monétaires? Les innovations techniques ne seront bien évidemment pas sans conséquences sur la quantité de monnaie en circulation dans la mesure où une automatisation des procédures de paiement couplée à une gestion électronique du solde des encaisses permettra sans aucun doute une meilleure gestion des unités monétaires. Cette efficacité se traduira vraisemblablement par un accroissement de la vitesse de circulation de la monnaie et, in fine, par une augmentation de la capacité transactionnelle de la monnaie. Mais, contrairement à une substitution de la monnaie électronique à la monnaie fiduciaire, l augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie devrait être limitée en raison du faible différentiel de vitesse de circulation entre les deux formes monétaires (progrès techniques liés aux paiements scripturaux). En conséquence, l ampleur de la modification devrait être limitée et les autorités en mesure de prévoir correctement, à l aide d un indice qui reste à préciser, la vitesse de circulation de la monnaie. Mais, si la vitesse de circulation de la monnaie et le IB réel peuvent être a priori déterminés, une question plus insidieuse est celle du contrôle de l offre de monnaie. Deux difficultés doivent être résolues pour répondre à cette question : le privilège de l émission de monnaie électronique et l assujettissement de l offre de monnaie aux contraintes des autorités monétaires. En réponse à ces interrogations, deux propositions de directive européenne 13 sont venues préciser le régime d émission de la monnaie électronique : l émission de monnaie électronique devrait être le privilège des banques traditionnelles et d une nouvelle institution de crédit baptisée «Institution de Monnaie Electronique» dont le statut, les droits et les obligations ont été définies [E 2000 : 49-60] 14. En substance, les institutions de monnaie électronique fourniront la monnaie électronique et auront la possibilité de gérer d autres moyens de paiement. Le régime de surveillance ainsi que les exigences en matière de capital initial, de fonds propres et de limitation des placements seront néanmoins allégés. Un porteur de monnaie électronique pourra demander à l émetteur son rachat en pièces et billets sans autres charges que celles strictement nécessaires pour effectuer l opération. Enfin, les institutions de monnaie électronique seront soumises à la réglementation prudentielle et seront contraintes de fournir toutes les informations nécessaires à la conduite de la politique monétaire. Ces dernières auront cependant un statut particulier dans la mesure où tout crédit de monnaie électronique sera interdit. ar analogie à l histoire de la banque, les institutions de monnaie électronique seront alors seulement des institutions de dépôts. Dans le contexte d un tel régime d émission, les autorités monétaires n auront alors pas plus de difficultés à déterminer et contrôler la progression de l actuel agrégat monétaire M 1. European arliament and Council Directive 2000/46/EC et 2000/28/EC intitulées : «Taking-up and ursuit of the Business of Credit Institutions». Le refus de l extension du privilège de l émission de monnaie électronique à des institutions non bancaires constitue pour la Commission Européenne une limite aux risques de blanchiment d argent et d évasion fiscale.

13 Revue Économique 13 Cependant, dans le contexte de telles évolutions institutionnelles, il convient de s interroger sur les effets d une substitution à terme de la monnaie électronique à la monnaie scripturale sur l offre de monnaie des banques traditionnelles? Dans la mesure où globalement une partie des «dépôts» se dirigera vers des institutions dépourvues d autorisation de crédits, quelles seront les incidences d une contraction des dépôts sur l offre de monnaie par les banques traditionnelles? En outre, quelles seront les conséquences d une perte de ressources «gratuites» sur la structure de financement des banques, sur leur profitabilité? Enfin, sous l hypothèse même où les effets d une substitution de la monnaie électronique à la monnaie fiduciaire et à la monnaie scripturale se cumulent, quelles seront les implications d une réglementation divergente sur la fonction de gestion des moyens de paiement des banques traditionnelles? En dépit des effets à terme sur les règles de la concurrence entre les banques et les institutions de monnaie électronique, les évolutions précisées supra montrent que la capacité des autorités monétaires à réguler l offre de monnaie ne sera pas inquiétée. Deux raisons président à cette explication : la première tient à la structure particulière des régimes monétaires contemporains (hiérarchisation) et aux règles qui les accompagnent comme l obligation pour les banques de régler les dettes interbancaires en monnaie de premier rang sur les livres de la banque centrale ; la seconde dérive de la première en ce que le contrôle monétaire actuel est fondé sur la capacité des autorités à influencer les refinancements des banques d une part, par l offre de réserves et, d autre part, par le prix auquel ces réserves s échangent sur les marchés (cible des taux d intérêt nominaux à court terme). Qu en est-il toutefois si les contraintes liées à la hiérarchisation et aux règles monétaires sont relâchées? Le système en compte non bancaire : du substitut au dépôt bancaire au substitut à la base monétaire Les deux modèles de SE en compte non bancaire étudiés précédemment sont précisément conçus comme des substituts au dépôt bancaire. Dans le premier modèle, les utilisateurs détiennent ainsi des encaisses sur les livres d un intermédiaire non assujetti à la réglementation bancaire ni même supervisé par une autorité monétaire. Les encaisses monétaires sont encore adossées cependant à une base monétaire fiduciaire (le numéraire est une devise nationale). Dans le second modèle, en revanche, la dette privée de l émetteur est non adossée à une base monétaire fiduciaire. Un numéraire fictif ou adossé à un métal précieux permet ainsi de valoriser les marchandises sur le réseau. Ces régimes d émission prônent ainsi la libre émission de signe monétaire en adoptant leur propre contrainte monétaire et en proposant des règles de convertibilité avec des bases monétaires fiduciaires en vue d assurer la crédibilité de leur système. Une concurrence entre émetteurs de SE est ainsi envisageable et le «free electronic banking» réalisable pour ces intermédiaires 15. Dans le cadre du premier modèle de SE 16, le règlement des soldes est alors conçu en dehors des livres de la banque centrale. Une des premières conditions du contrôle monétaire dans les lusieurs types de régime monétaire concurrentiels ont été imaginés depuis les essais respectifs de Hayek [1976, 1978]. Les partisans du système hayekien défendent l'idée d'une concurrence de devises privées sans règle préalable de convertibilité en une base monétaire prédéterminée. our une analyse des SE à l aune des régimes monétaires concurrentiels, le lecteur consultera Brown et Cronin [1995]. Nous restreindrons l analyse à cette première classe de SE en compte non bancaire dans la mesure où les incidences des SE non adossés à une base monétaire fiduciaire s interprètent comme une concurrence entre devises nationales.

14 Revue Économique 14 régimes contemporains est ainsi remise en cause. Les systèmes permettent ainsi d effectuer des paiements entre agents et de solder les positions individuelles sans intermédiation bancaire. La provision de réserves pour solder les positions de ses clients relève de la seule responsabilité de l intermédiaire non bancaire. Une difficulté préalable qui se pose dans le cadre de ce système est l accès des intermédiaires aux systèmes de paiement pour régler leurs dettes (retrait des comptes non bancaires vers les comptes bancaires des utilisateurs). lusieurs solutions existent à commencer par l accès aux systèmes interbancaires de paiement. Mais, si l autorisation d accéder à ces systèmes est accordée, cet accès peut être financièrement coûteux et peser sur les bénéfices liés à l intermédiation. Dans ces circonstances, une solution alternative consiste à avoir recours à des correspondants bancaires avec les banques participant aux systèmes interbancaires. Néanmoins, l efficacité d un tel arrangement est discutable car d une part, le nombre de correspondants bancaires est limité au plan international et, de l autre, les coûts et les délais pour exécuter les paiements sont importants. Dans ce cas, les banques possèdent un avantage considérable sur les nouveaux intermédiaires pour procéder aux mêmes opérations. Une dernière solution consisterait, comme certains l ont annoncé, à créer des systèmes de netting entre intermédiaires et utilisateurs dans la mesure où les techniques deviennent faciles et peu onéreuses à mettre en œuvre. Ces systèmes priveraient alors potentiellement les banques de la plus grande partie de traitement des flux et des revenus qui y sont liés. our cette classe de système en compte non bancaire, en revanche, l absence de mécanismes de réserves obligatoires joue à leur avantage dans le cadre d une concurrence avec les banques. Ces dernières en effet, sous l hypothèse où ces SE se généralisent, souffriront des effets pénalisants des mécanismes des réserves obligatoires qui peuvent être assimilés à une taxe sur le système bancaire. Les banques centrales ont toutefois les moyens de réagir rapidement pour défendre la compétitivité des banques commerciales en modifiant la composition des actifs éligibles ou en réduisant les ratios de réserves [Berentsen 1998]. Ce mécanisme des réserves obligatoires tend par exemple à disparaître dans certains pays comme le Royaume-Uni, la Suède, le Canada sans remettre en cause la capacité des banques centrales à contrôler l offre de monnaie [Borio 1997, Woodford 2000]. Dans le contexte du développement de ces SE, enfin, toute substitution d une unité de monnaie sur un compte non bancaire à un compte bancaire se traduira par une baisse proportionnelle des réserves obligatoires. La base monétaire tendra en conséquence à diminuer. Cette fragilisation à terme des structures bilantielles des banques centrales cumulée aux possibilités de règlements «interintermédiaires» hors comptes de la banque centrale a donné lieu à une série de contestations sur la capacité de contrôle des autorités monétaires à influencer les taux d intérêt nominaux de court terme [King 1999, Friedman 1999]. Dans ce cas, ce serait la seconde condition du contrôle monétaire qui serait ainsi remis en cause. Cependant, il est difficile aujourd hui d envisager un engouement du public pour des systèmes dont la confiance reste à construire alors que l adhésion des utilisateurs à des SE connus demeure faible. Conclusion Hicks affirmait que «la théorie monétaire est moins abstraite que la plupart des théories économiques ; elle ne peut éviter un rapport avec la réalité qui fait parfois défaut à d autres branches de cette discipline» [1967 : 156]. Les polémiques relatives à l émergence de SE sont l illustration parfaite de la confrontation des faits à un corpus théorique. La

15 Revue Économique 15 dématérialisation des monnaies et des procédures de paiement qui y sont liées obligent aujourd hui juristes [Lanskoy 1999] et économistes à se pencher sur leur nature, à qualifier leurs caractéristiques, à définir leurs propriétés et à évaluer leurs incidences. Cet article avait précisément pour ambition de clarifier les évolutions liées aux SE sur Internet afin de mieux comprendre leur état présent et leur devenir potentiel. Au terme de cette analyse, il résulte que la diffusion des SE constitue plus un défi pour les banques et le métier bancaire qu une menace pour l organisation et le fonctionnement des régimes monétaires contemporains. Ainsi, nous avons montré que le développement de certains SE pouvait s accompagner d une perte de compétitivité pour les banques, d un affaiblissement de la rentabilité bancaire, d une perte de maîtrise des technologies liées au paiement et d une perte de contrôle de la chaîne de la valeur ajoutée du paiement. En revanche, si les innovations ingénieuses constituent un défi pour les banques, il reste que les implications monétaires du développement de ces SE semblent, dans le cadre connu des réalisations techniques, plus limitées en raison soit du pouvoir de contrôle et de contrainte des autorités monétaires soit de la faible adhésion des utilisateurs à des systèmes marginaux. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAHIQUES Bank for International Settlements [1996], Implications for Central Banks of the Development of Digital Money, Basel. Banque Centrale Européenne [1998], Report on Electronic Money, Frankfurt. Banque de France [2000], «Internet : Quelles Conséquences rudentielles?», Document de Discussion et d Etude. Baumol, W. J. [1952], «The Transactions Demand for Cash: An Inventory Approach», Quarterly Journal of Economics, 66, Berentsen, A. [1998], «Monetary olicy Implications of Digital Money», Kyklos, 51(1), p Borio, C. [1997], «Monetary olicy Operating rocedures in Industrial Countries», Bank for International Settlements, Working apers n 40, Basel. Bounie, D., Vaninetti, L. [2001], «E-ayments : Which Systems in Europe for the Coming Years?», Issue Report N 13, STAR, IST rogram, Key Action II, European Commission. Bounie, D. [2000], «Monnaie, Typologie des Systèmes de aiement Electronique et Enjeux Bancaires», Systèmes d Information et Management, 5(1), p Bounie, D., Tricot, E., icory, C. [2000], «ICT and Electronic Fund Transfers : Economic Stakes and Monetary erspectives», Communications et Stratégies, 38(2), p Browne, F. X., Cronin, D. [1995], «ayments Technologies, Financial Innovation, Laissez- Faire Banking», Cato Journal, Vol. 15, N 1.

16 Revue Économique 16 Chiappori,. A. [1995], «Tarification des Moyens de aiement : un oint de Vue Théorique», Revue d Economie Financière, N 35, Hiver, p Dorn, J. [1999], «L Avènement des Monnaies rivées», dans Lepage, H. et Wajsman,. (eds.), Vingt Economistes Face à la Crise. European Central Bank [2000], Monthly Bulletin, November. European Monetary Institute [1994], Report of the Council of the European Monetary Institutions on repaid Cards. Freedman, C. [2000], «Monetary olicy Implementation: ast, resent and Future Will Advent of Electronic Money Lead to the Demise of Central Banking?», Future of Monetary olicy and Banking Conference, World Bank, July 11, Friedman, B. [1999], «The Future of Monetary olicy : the Central Bank as an Army With Only a Signal Corps», International Finance, 2(3), p Gaze,. [1999], «Le orte-monnaie Electronique : Quelques Enjeux Stratégiques pour l Industrie Bancaire», Revue d Economie Financière, 53, p Godeffroy, J.M., Moutot,. [1999], «Monnaie Electronique : Enjeux rudentiels et Impact sur la olitique Monétaire», Revue d Economie Financière, 53, p Goodhart, C. A. E. [2000], «Can Central Banking Survive the IT Revolution?», Future of Monetary olicy and Banking Conference, World Bank, July 11, Hayek, F. A. [1976], «Choice in Currency, A Way to Stop Inflation», Occasional aper, N 48, Institute of Economic Affairs. Hayek, F. A. [1978], Denationalisation of Money - The Argument Refined: An analysis of the Theory and ractice of Concurrent Currencies, 3 rd Edition, London, Institute of Economic Affairs. Hicks, J. R. [1967], Critical Essays in Monetary Theory, Oxford, Clarendon ress. King, M. A. [1999], «Challenges for Monetary olicy: New and Old», Bank of England Quarterly Bulletin, 39(4), p Randoux, Y. [1999], «La Sécurisation du aiement sur les Réseaux Ouverts», Revue d Economie Financière, 53, p Santomero, A., Seater, J. [1996], «Alternative Monies and the Demand for Media of Exchange», Journal of Money, Credit and Banking, 28, n 4, p Sassenou, M. [1992], «Economie des Coûts dans les Banques et les Caisses d Epargne», Revue Economique, 2, p Simon,. [1999], «La osition de la rofession sur la Monnaie Electronique», Revue d Economie Financière, 53, p Shackle, G. L. S. [1971], Theoretical Foundations of Monetary olicy, in Clayton, G., Gilbert, J.C. and Sedgwick (eds.), Monetary Theory and Monetary olicy in the 1970s. London: Oxford University ress. Shy, O. et Tarkka, J. [1998], «The Market for Electronic Cash Cards», Bank of Finland, Discussions apers n 21. Tobin, J. [1956], «The Interest-Elasticity of the Transactions Demand for Cash», Review of Economics and Statistics, 38, p Woodford, M. [2000], «Monetary olicy in a World Without Money», Future of Monetary olicy and Banking Conference, World Bank, July 11, 2000.

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