Revenus et patrimoine des ménages



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Transcription:

Direction de la Diffusion et de l'action Régionale Division Communication Externe Bureau de Presse Dossier de presse Synthèses n 65 Revenus et patrimoine des ménages Edition 2002-2003

- Au sommaire du dossier de presse - COMMUNIQUE DE PRESSE GENERAL P 3 I - EVOLUTION DES REVENUS INDIVIDUELS ENTRE 1996 ET 1999 P 4 Une progression des revenus moyens plus importante chez les salariés que chez les retraités P 4 Avec la reprise, les revenus des salariés se sont accrus, surtout pour les plus jeunes P 5 Le renouvellement des générations explique en partie l évolution du revenu des retraités P 6 Les écarts se sont réduits entre les bas revenus et les revenus intermédiaires P 6 II - EVOLUTION DES INEGALITES DE PATRIMOINE ENTRE 1986 ET 2000 P 7 Une augmentation du patrimoine des ménages P 7 mais une distribution plus concentrée que celle des revenus P 7 et des tendances opposées dans la structure du patrimoine des ménages P 8 III - LES PERFORMANCES DES PLACEMENTS EN OR, EN ACTIONS ET EN OBLIGATIONS DE 1913 A 2000 P 9 Les actions gagnantes grâce aux performances des vingt dernières années P 9 Quel risque pour quel placement? P 9 La seconde moitié du siècle a été plus favorable aux actions et obligations que la première P 10 IV - LA DETENTION INDIVIDUELLE D ACTIFS PATRIMONIAUX P 11 La répartition des actifs P 11 Les évolutions marquantes P 11 Entre 8,2 et 9 millions de détenteurs de valeurs mobilières P 12 Page 2 / 12

COMMUNIQUE DE PRESSE GENERAL REVENUS ET PATRIMOINE DES MENAGES : EDITION 2002-2003 Après une édition 2000-2001 consacrée à la pauvreté, aux variations de revenus lors des alternances entre chômage et emploi, à la fiscalité directe des revenus et aux performances des placements, l édition 2002-2003 de Synthèses «Revenus et patrimoine des ménages» rassemble comme chaque année plusieurs articles sur des thèmes originaux. Trois thèmes principaux sont abordés cette année : l évolution des revenus sur une période récente (de 1996 à 1999) ; l évolution des inégalités de patrimoine sur longue période (de 1986 à 2000) et enfin les valeurs mobilières et notamment les actions. Ce dernier thème est abordé à travers deux chapitres complémentaires : le premier fait le point sur le nombre de détenteurs de valeurs mobilières et d actionnaires directs en 2000 ; le second récapitule les performances des actions comparées aux obligations et à l or sur un siècle (de 1913 à 2000). Pour la première fois, l Insee publie les évolutions annuelles des revenus des salariés, des chômeurs et des retraités sur la période 1996-1999. Cette période est marquée par une reprise de l emploi à partir de mi-1997 et d un retour à la croissance qui s accompagne d une progression sensible du revenu moyen de l ensemble des actifs, notamment des jeunes diplômés. En revanche, en 1997 et en 1998, la hausse des prélèvements sociaux a pesé sur le pouvoir d achat des retraités. Il apparaît également que de 1997 à 1999, les bas et - dans une moindre mesure - les hauts revenus ont augmenté davantage que les revenus intermédiaires. Entre 1986 et 2000, les inégalités de patrimoine tendent à se réduire, tandis que le patrimoine médian - au-dessus duquel se situe la moitié des ménages - s accroît rapidement en début de période mais plus lentement par la suite. Les inégalités de patrimoine immobilier diminuent alors qu elles augmentent pour le patrimoine financier, ce dernier occupant une part croissante de la richesse des salariés. L étude consacrée à la détention individuelle d actifs patrimoniaux à la fin des années quatre-vingt-dix met en lumière une forte progression du nombre d actionnaires. En mai 2000, un Français de 15 ans ou plus sur cinq ne détient aucun actif tandis que près de un sur vingt détient l ensemble des produits étudiés. Le fait le plus marquant est la progression des valeurs mobilières, dont la détention augmente de 3,1 points. Le nombre de détenteurs de PEA double entre 1998 et 2000, concernant entre 4,5 et 5,1 millions de personnes, tandis que l on compte entre 8,2 et 9 millions de détenteurs de valeurs mobilières. Ces chiffres ont été obtenus grâce à une collaboration entre l Insee, la Banque de France, Euronext et l institut TNS Sofres, à travers une confrontation des données apportées par ce dernier avec les sources Insee. Les performances des actions ont été globalement supérieures à celles de l or et des obligations au cours du vingtième siècle : entre 1913 et 2000, la performance moyenne a été de 4 % par an pour les actions, de 0 % pour l or et de -1 % pour les obligations. Cette étude montre néanmoins que ces résultats doivent être relativisés sur des échéances allant de 1 à 30 ans, et met en évidence le rôle décisif du risque et du contexte politico-économique. La baisse récente des marchés ne remet pas en cause le constat de performance des actions : elle fait suite à une hausse exceptionnelle de 226 % en 4 ans, de 1995 à 1999, et efface les gains réalisés entre fin 1998 et août 2000. Page 3 / 12

SYNTHESES «REVENUS ET PATRIMOINE DES MENAGES» EDITION 2002-2003 I - EVOLUTION DES REVENUS INDIVIDUELS ENTRE 1996 ET 1999 Une progression des revenus moyens plus importante chez les salariés que chez les retraités De 1996 à 1999, les revenus individuels déclarés au fisc (salaires, indemnités de chômage, pensions) ont progressé en moyenne de 1,5 % par an en euros constants. Cependant, le revenu individuel moyen des salariés (en emploi ou au chômage) a davantage progressé (+1,7 %) que celui des retraités (+0,9 %). La progression du revenu des retraités a été réduite par des modifications de la législation sociale : alors que depuis plusieurs décennies l accroissement des prélèvements sociaux pesait surtout sur les salariés, les modifications de cotisations sociales et CSG intervenues en 1997 puis en 1998 ont opéré un rééquilibrage (gain de +0,9 % pour les salariés et perte de 1,2 % pour les retraités). L accroissement du revenu des salariés en emploi ou au chômage s explique en partie par la reprise de l emploi à partir de 1997. Évolution des revenus moyens par personne en euros constants 1999 Evolution des revenus moyens 1400 1350 1300 1250 1200 1150 1100 1996 1997 1998 1999 Ensemble Salariés ou chômeurs Retraités Champ : Ensemble des salariés, retraités ou chômeurs. Source : Insee DGI Enquêtes Revenus Fiscaux 1996-1999. De ces évolutions il résulte que, de 1996 à 1999, le revenu des ménages de retraités n a pas progressé plus vite que celui des ménages de salariés ou chômeurs, alors que c était le cas depuis 1970. Page 4 / 12

Récapitulatif de l évolution du revenu par uc des ménages de retraités et de salariés ou chômeurs 120000 110000 100000 90000 80000 70000 60000 50000 70265 88846 57743 94895 69331 97399 76150 99522 101593 84484 96782 salariés retraités 107536 101341 40000 42010 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 Source : enquêtes revenus fiscaux, 1970, 1975, 1979, 1984, 1990, 1996, 1999 Insee - DGI. NB : contrairement aux autres résultats de cette partie, ce graphique porte sur les revenus des ménages et non des individus. Avec la reprise, les revenus des salariés se sont accrus, surtout pour les plus jeunes La période 1996-1999 est marquée par la reprise de l emploi à partir de mi-1997. Le retour de la croissance s accompagne d une progression sensible du revenu moyen de l ensemble des salariés ou chômeurs (autrement dit de la population active salariée) : leur pouvoir d achat moyen progresse de 2,2 % par an entre 1997 et 1999, alors qu il n a progressé que de 0,8 % entre 1996 et 1997. L Insee a tenté de décomposer cette hausse du revenu moyen des salariés ou chômeurs comme la somme de deux effets : - d une part l effet du volume d emploi (nombre de mois passés en emploi, et part des emplois à temps partiel). - d autre part l effet de l augmentation des salaires mensuels ou indemnités de chômage. De 1997 à 1999, sur les 2,2 % par an de hausse du revenu moyen des salariés ou chômeurs, l augmentation du volume d emploi en expliquerait +0,5 % par an. De 1996 à 1997, l évolution du volume d emploi était au contraire légèrement négative, avec un effet estimé à -0,2 % sur le revenu moyen des salariés ou chômeurs. Parmi les salariés ou chômeurs, ce sont les jeunes - et plus particulièrement les jeunes diplômés - qui ont été les principaux bénéficiaires de l amélioration conjoncturelle : le revenu moyen des moins de 30 ans a progressé de 4,0 % par an entre 1997 et 1999 (4,8 % par an pour les diplômés supérieurs au bac). C est surtout l effet du volume d emploi qui explique cette progression rapide du revenu des jeunes salariés ou chômeurs : cet effet explique plus de 2 % de hausse par an entre 1997 et 1999. Page 5 / 12

Le renouvellement des générations explique en partie l évolution du revenu des retraités C est essentiellement le renouvellement des générations qui explique la légère progression des revenus individuels des retraités : les nouveaux retraités ont en moyenne des droits à pension supérieurs à ceux des plus anciens. Ce sont les revenus des retraités les plus modestes qui ont le plus augmenté, notamment pour les agriculteurs (+3 %) et les autres anciens indépendants (+2,4 %). Les retraités les plus aisés ont vu quant à eux leur revenu moyen diminuer. Ainsi, celles des titulaires d un diplôme supérieur ou des retraités résidant dans l agglomération parisienne se sont réduites de 1,3 % par an. Ces résultats s expliquent en partie par des revalorisations différentes selon les régimes de retraite. Les écarts se sont réduits entre les bas revenus et les revenus intermédiaires En 1999, le revenu individuel mensuel médian - au-dessus duquel se situent 50 % des salariés - est de 1210 euros alors que les 10 % dont les revenus sont les plus élevés en perçoivent au minimum le double. En bas de l échelle, les 10 % les moins rémunérés perçoivent au maximum 320 euros. De 1996 à 1999 et pour l ensemble des salariés et chômeurs, les écarts se sont réduits entre le bas de la distribution et le revenu médian : les bas revenus ont progressé davantage que le revenu médian. Toutefois les inégalités de revenus sont globalement restées stables : en effet le revenu au-delà duquel se situent les 5 % les plus aisés progressait également plus vite que le revenu médian. Pendant ce temps, on assistait à une légère réduction des inégalités dans la répartition des revenus des retraités. L indice de Gini, qui mesure l inégalité de distribution dans une échelle de 0 à 1, stagne avant 1997 puis diminue jusqu en 1999. Page 6 / 12

SYNTHESES «REVENUS ET PATRIMOINE DES MENAGES» EDITION 2002-2003 II - EVOLUTION DES INEGALITES DE PATRIMOINE ENTRE 1986 ET 2000 Une augmentation du patrimoine des ménages Le patrimoine des ménages a augmenté depuis 1986 à un rythme de plus de 5 % jusqu en 1992. Le patrimoine médian, au-dessus duquel se situe plus de la moitié des ménages, a progressé plus lentement à partir de 1992. En mai 2000 il atteint environ 78 000 euros pour l ensemble des ménages et 67 000 euros pour les ménages salariés. Indicateurs d évolution du patrimoine entre 1986 et 2000 Progression annuelle moyenne du patrimoine global brut en monnaie constante (en %), entre 1986 et 2000 moyenne médiane 5,0 4,0 3,2 3,9 q3 décile supérieur c95 3,0 2,0 1,7 2,4 1,8 1,3 1,4 1,4 2,0 2,0 1,0 0,0 Ensemble des ménages Ménages de salariés (retraités et actifs) Note de lecture : Le patrimoine médian est celui au-dessus duquel se situent 50 % des ménages. q3 est le montant de patrimoine au-dessus duquel se situent 25 % des ménages. Le décile supérieur ou d9 est le montant de patrimoine au-dessus duquel se situent 10 % des ménages. c95 est le montant de patrimoine au-dessus duquel se situent 5 % des ménages. Source : Enquêtes Patrimoine, Insee. mais une distribution plus concentrée que celle des revenus Compte-tenu du processus d accumulation, les inégalités de patrimoine sont toujours supérieures à celles des revenus : les 10 % de ménages les plus riches possèderaient 46 % du patrimoine global et les 50 % les moins riches n en possèderaient que 9 %. Les inégalités de patrimoine ont globalement diminué entre 1986 et 2000. La distribution du patrimoine des ménages d indépendants apparaît moins inégalitaire en 2000 qu en 1986, grâce notamment à une forte progression des petits patrimoines. Mais chez les salariés il semble plus difficile de conclure à une réduction des inégalités : les écarts entre les petits patrimoines et les patrimoines plutôt élevés se sont réduits. En revanche les très hauts patrimoines contribuent à maintenir une forte concentration de la richesse en haut de la distribution. Le renouvellement des générations explique la réduction observée des inégalités patrimoniales (si on laisse de côté les très hauts patrimoines). Ainsi, les générations les plus âgées ont été remplacées par des générations dans lesquelles le patrimoine est moins inégalitairement réparti. Page 7 / 12

et des tendances opposées dans la structure du patrimoine des ménages Indices d'évolution des composantes du patrimoine, entre 1992 et 1998 Progression annuelle en monnaie constante (en %) 10,0 9,3 7,1 7,4 8,0 8,0 4,8 5,4 6,0 4,0 1,8 2,0 0,0 0,0-2,0-0,3-0,3-1,7-4,0-4,2-6,0 Patrimoine financier Patrimoine immobilier q3 d90 c95 c97 c99 ménages de salariés (actifs et retraités) Note de lecture : c97 est le montant de patrimoine au-dessus duquel se situent 3 % des ménages. c99 est le montant de patrimoine au-dessus duquel se situent 1 % des ménages. Source : Enquêtes Patrimoine, Insee. Entre 1992 et 1998, la démocratisation de l accès à la propriété et la forte baisse des prix à l achat des logements ont rendu la répartition du patrimoine immobilier moins inégalitaire. A l inverse, le patrimoine financier s est nettement concentré parmi les ménages les plus aisés. Page 8 / 12

SYNTHESES «REVENUS ET PATRIMOINE DES MENAGES» EDITION 2002-2003 III - LES PERFORMANCES DES PLACEMENTS EN OR, EN ACTIONS ET EN OBLIGATIONS DE 1913 A 2000 Les actions gagnantes grâce aux performances des vingt dernières années Le vingtième siècle a été globalement très favorable aux actionnaires dont le pouvoir d achat a davantage augmenté que celui des détenteurs d obligations ou d or. A la fin 2000, le pouvoir d achat réel d un capital investi fin 1913 a été divisé par 2,5 pour les obligations. Il a été multiplié par 1,1 pour l or et par 31 pour les actions. 100,00 Évolution du pouvoir d achat d un capital investi fin 1913 en or, en actions ou en obligations (indice de décembre, base 1 en décembre 1913, échelle logarithmique) 31,0 10,00 Actions 1,00 Or 1,1 Obligations 0,4 0,10 0,01 1913 1916 1919 1922 1925 1928 1931 1934 1937 1940 1943 1946 1949 1952 1955 1958 1961 1964 1967 1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 Note de lecture : Le pouvoir d achat du capital investi en actions fin 1913 a été multiplié par 31 (résultat net d inflation). Source : calculs Insee d après Données Insee, Euronext et Agence Reuters Ce résultat est largement dû aux excellentes performances des actions au cours des vingt dernières années. Au cours du siècle, des périodes favorables à l or ou aux obligations ont succédé aux périodes favorables aux actions. Durant les périodes de graves crises inflationnistes des deux guerres mondiales et des chocs pétroliers, seul l or a représenté une valeur refuge pour l épargne : les obligations étaient malmenées et le cours des actions fluctuait considérablement. Quel risque pour quel placement? Plus le capital est investi longtemps, plus le risque lié aux fluctuations des performances est faible. Pour un investissement à court terme, les performances des actions et de l or ont été très variables d une année sur l autre, d où un risque élevé. Pour une prise de risque comparable, les actions ont enregistré en moyenne une performance positive alors que la performance de l or était nulle. Les obligations ont été moins risquées à court terme que les actions, mais beaucoup moins rémunératrices. Page 9 / 12

Pour un investissement à long terme, les actions ne sont pas apparues plus risquées que les obligations ; comme les actions ont procuré l espérance de gain la plus forte, elles apparaissent rétrospectivement comme le meilleur placement financier à long terme. Mais même en investissant sur un horizon de 30 ans, un actionnaire n a pas toujours été gagnant au cours du vingtième siècle. Par ailleurs, même lorsque l investisseur était gagnant, la progression du capital n a pas toujours suivi l évolution du niveau de vie. La seconde moitié du siècle a été plus favorable aux actions et obligations que la première Si l on se limite à la seconde moitié du vingtième siècle, en période de paix et sans inflation (ou presque), l épargne investie pour 30 ans augmente à coup sûr quel que soit le placement. Pour celui qui a investi sur un horizon de 30 ans entre 1950 et 1970, les actions se sont révélées le placement le plus performant en moyenne, avec toutefois un risque plus élevé que l or ou les obligations : la performance moyenne a été un peu plus élevée pour les actions que pour les obligations (5,5 % contre 4,4 %), mais la variabilité était un peu plus élevée (1,7 % contre 1,2 %). Compte tenu des obligations indexées émises durant la période, les obligations ont concurrencé les actions. Si la seconde moitié du vingtième siècle a été globalement faste pour l épargne investie en valeurs mobilières, les performances des actions ont été inférieures à l évolution du niveau de vie durant les années 60 et 70, alors qu elles étaient nettement supérieures à l évolution du niveau de vie durant les années 50 ainsi que les deux dernières décennies. L étude de l Insee s arrête en décembre 2000. Or, entre fin août 2000 et fin août 2002, le pouvoir d achat des actions a diminué de 46 %. Des baisses comparables se sont déjà produites au cours du siècle dernier. Cette baisse fait cependant suite à une hausse exceptionnelle de 226 % en 4 ans, et efface les gains réalisés au cours entre fin 1998 et août 2000 ; Les performances des actions, des obligations et de l or sont très réactives au contexte économique et politique, mais il est difficile de les relier aux performances de l économie. Le rôle de l inflation est indéniable. En revanche, il semble difficile d établir un lien entre croissance économique et performances des actions. Page 10 / 12

SYNTHESES «REVENUS ET PATRIMOINE DES MENAGES» EDITION 2002-2003 IV - LA DETENTION INDIVIDUELLE D ACTIFS PATRIMONIAUX La répartition des actifs En mai 2000, 19 % des personnes âgées de 15 ans ou plus ne détiennent aucun actif financier et 5,6 % possèdent l ensemble des produits étudiés : les livrets d épargne, les assurances vie ou produits d épargne retraite, l épargne logement, les valeurs mobilières. Le taux de détention des principaux actifs financiers se décompose comme suit pour les années 1998 et 2000 : Taux de détention des principaux actifs financiers (en % des personnes de 15 ans ou plus) 1998 2000 Livrets d'épargne 67,9 70,7 Dont Livrets exonérés (i) 66,8 69,4 Épargne logement 27,5 27,4 Dont Plan d'épargne logement 22,6 22,8 Dont Compte d'épargne logement 9,8 10,3 Assurance vie, PEP, épargne retraite 31,8 33,6 Dont Assurance-vie 23,5 26,6 Dont Épargne retraite 5,6 7,5 Valeurs mobilières 14,5 17,6 Dont PEA 4,5 9,3 Dont Actions (y compris sur PEA) nd 11,6 Patrimoine financier (ii) 78,4 79,5 (i) Les livrets exonérés regroupent les livrets Jeune, les livrets A ou Bleu, les Codevi et les Lep. (ii) Quatre produits entrent dans la composition du patrimoine financier : les livrets d épargne, l épargne-logement, l assurance-vie ou épargne retraite et les valeurs mobilières, non compris l épargne salariale. Lecture : En 2000, 9,3 % des personnes âgées de 15 ans ou plus détiennent un PEA. Elles étaient 4,5 % en 1998. Source : enquête Patrimoine 1997-1998, enquête Détention de patrimoine mai 2000, Insee. Les livrets exonérés sont fortement diffusés chez les personnes âgées et les retraités (64 %). Les jeunes quant à eux sont plus enclins à détenir un Livret Jeune, plus rémunérateur que le Livret A. La détention d épargne logement concerne essentiellement les catégories d âge intermédiaire qui envisagent ou réalisent un projet immobilier. Les évolutions marquantes Au chapitre des progressions notables, on note une forte démocratisation du recours à l assurance vie et à l épargne retraite, dont la part s accroît de 1,8 points. La part des valeurs mobilières a également fortement progressé (+3,1 points) de 1998 à 2000. Elle concerne surtout les plus de 50 ans mais aussi les jeunes qui semblent avoir recours à ce type de placement de plus en plus vite. Le recours au Plan d Epargne en Actions connaît aussi une forte poussée, passant d un taux de détention de 4,5 % à 9,3 % de 1998 à 2000. Page 11 / 12

Les personnes ne possédant aucun actif sont en général faiblement diplômées et d un niveau social inférieur à la moyenne. Celles qui possèdent un portefeuille complet sont, à l opposé, d une qualification supérieure à la moyenne et exercent une profession d indépendants ou disposent d un statut de cadre. Composition des portefeuilles financiers en mai 2000 (en % des personnes âgées de 15 ans ou plus) Aucun actif 19,0 Un actif 37,5 Livret d épargne 30,4 Épargne logement 2,0 Assurance-vie ou épargne retraite 4,4 Valeurs mobilières 0,8 Deux actifs 24,1 Livret d épargne + Épargne logement 8,1 Livret d épargne + Assurance-vie ou épargne retraite 10,7 Livret d épargne + Valeurs mobilières 2,9 Épargne logement + Assurance-vie ou épargne retraite 1,4 Épargne logement + Valeurs mobilières 0,4 Assurance-vie ou épargne retraite + Valeurs mobilières 0,7 Trois actifs 13,8 Tout sauf Livret d épargne 0,7 Tout sauf Épargne logement 3,8 Tout sauf Assurance-vie ou épargne retraite 2,9 Tout sauf Valeurs mobilières 6,5 Portefeuille complet (soit 4 actifs) 5,6 Source : enquête Détention de patrimoine mai 2000, Insee. Entre 8,2 et 9 millions de détenteurs de valeurs mobilières Cette étude s intéresse également, dans sa deuxième partie, à l enquête annuelle Taylor Nelson Sofres sur les porteurs de valeurs mobilières commanditées par la Banque de France et Euronext. L Insee a constaté des écarts en niveau non négligeables entre ses propres résultats et ceux de cette étude. Ces écarts se concentrent en fait sur les retraités. Les tendances dégagées restent cependant les mêmes : les évolutions constatées entre 1998 et 2000 ainsi que les profils des détenteurs, notamment par âge et par catégorie sociale, vont dans le même sens dans les deux sources. En mai 2000, le nombre de détenteurs de valeurs mobilières en France est donc estimé (en réconciliant les deux sources) entre 8,2 millions et 9,0 millions, et parmi ces derniers le nombre d actionnaires directs est estimé entre 5,2 et 5,5 millions Entre mai 2000 et mai 2002, le nombre d actionnaires a encore progressé de 1,5 millions (selon la source Sofres). Page 12 / 12