Stéphane Mandigout, Maître de Conférences Universitaire, Faculté des Sciences et Techniques, Département STAPS, 123 Avenue Albert Thomas 87060



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Transcription:

téphane Mandigout, Maître de Conférences Universitaire, Faculté des ciences et Techniques, Département TAP, 123 Avenue Albert Thomas 87060 Limoges Cedex. tephane.mandigout@unilim.fr.

1- Introduction L altitude retient l attention très tôt. Paul Bert 1er à mettre en évidence Pbar avec l altitude De l altitude entraîne une de la P Atm et PO2. 20ème siècle: installation de stations d étude en altitude Compréhension du phénomène hypoxie

2- Définition Idée reçue: altitude = - d Oxygène (O 2 ) En fait, c est faux: FIO 2 = constante (20,9%) jusqu à 11 000m Par contre, quand altitude PB Cela définit des conditions HYPOXIQUE: La quantité de molécules d O 2 par unité de volume d air

ALTITUDE (m) 8848 Très haute altitude Vie permanente impossible 5500 Haute altitude Effets ressentis: au repos à l exercice 2000 1000 0 Moyenne altitude Basse altitude Effets +/- sur perf. max Pas d effets

ao2 (saturation artérielle en oxygène) C est la quantité d oxygène fixée sur l hémoglobine des globules rouges du sang. Elle est exprimée en pourcentage de l hémoglobine saturée en O 2 normalement aux alentours de 96 %.

ao 2 et titude

3- Les mécanismes compensateurs Réponse hématologique Erythropoïese stimulée par sécrétion EPO EPO: + 30-40% à 2000m + 300% à 4500m

La ventilation: la de la PO2 entraîne une de la AO2 de l hémoglobine. Au niveau de la mer, AO2 est à 98%. En altitude la AO2 descend à 80% Hypoxémie (désaturation de l hémoglobine) La saturation stimule les chémorécepteurs carotidiens et aortique Réflexe de la ventilation PaO2 Rétablit la AO2 Phénomène intervient entre 2800 et 3000m

VENTILATION (L.min -1 ) VO2 (L.min -1 )

V0 2 max (% NM) ce 100 O 2 max) ec 80 60 40 20 ommet de l Everest 0 760 700 600 500 400 300 200 P B (mmhg) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Altitude (km)

4. Altitude, Entraînement et Performance Question des effets de l hypoxie chronique sur la performance: ujet complexe Interaction entre effets + et Littérature contradictoire 2 types de problème: Entraînement en altitude et perf. en plaine Préparation à une compétition en altitude

Effet de l entraînement en altitude sur la performance en plaine Argument théorique: Quand hypoxie polyglobulie Capacité de transport de l O 2 Persiste plusieurs jours après retour en plaine MAI, altitude modérée ou élevée entraîne: Déshydratation Fonte musculaire possible Fatigue accrue Altération de la capacité à supporter un entraînement intense

Travaux en faveur d un effet + Peu d études Modification de l organisation de l entraînement Interprétation des résultats difficile: Effets de l altitude? Effets de la meilleure gestion de l entraînement? i effets: probablement assez faible Bilan provisoire: sujet très controversé engouement des entraîneurs pour stages en altitude efficacité à relativiser

Depuis les années 1990 Expérience de Levine et tay-gundersen (1997) Groupe A: vit à 2500m et s entraîne à 1250m (LHI-TLO) Groupe B: vit et s entraîne à 2500 m (LHI-THI) Groupe C: vit et s entraîne à 150 m (LLO-TLO) La VO 2 max des groupes A et B de 5% La performance (sur un 5000m) que dans groupe A Genèse du principe «living high, training low» Recherche d une acclimatation à l hypoxie «naturelle» Mais avec possibilité de s entraîner plus intensément

Préparation d une compétition en altitude i compétition dans les 24h suivant arrivée en altitude: inon: Pas d inconfort important, ni de diminution de la performance Entraînement en altitude d au moins 2 semaines Au début capacité d entraînement réduite de 30 à 40% Possibilité d augmenter les charges progressivement MAI acclimatation encore incomplète (4 à 6 semaines pour acclimatation totale) DONC, compenser avec entraînement intense avant montée en altitude

Difficulté Jouer sur les effets d une acclimatation souvent incomplète Attention à la gestion de la fatigue de l organisme pour tolérer les entraînements Généralement, altitude de préparation : > 1500 m < 3000 m Consensus sur nécessité d obtenir une bonne acclimatation tratégies idéales non définitivement établies

Les différentes méthodes d entraînement en hypoxie Entraînement en Altitude LH+TH LH+TL LL+TH Vivre et s entraîner en altitude moyenne et constante (1800-2200m) Vivre en altitude moyenne à élevée (2200-3000m) et s entraîner en basse altitude Vivre en basse altitude et réaliser une partie de l entraînement en altitude (>2500m)

LH-TH ou LL-TH: ynthèse En phase aiguë VO2max diminué, lactates augmentés, FC repos augmenté Plutôt explosivité et/ou technique + de récupération Hydratation/Nutrition En phase chronique (acclimatation) Hb augmente, HCO3- augmente, Lactate diminue, FC repos diminue Augmentation progressive de la charge d entraînement et de la spécificité.

Exemple d entraînement sur 21 jours Exemple d entraînement sur 21 jours

LL-TH ou LH-TH

LH-TL: synthèse Pas de perte de performance Bénéfice du phénomène hypoxique si durée d exposition supérieure à 8h à 12h par jour et plus de 15 jours Attention au bon et mauvais répondeurs

Différentes méthodes d entraînement en hypoxie YNTHEE des principaux effets de l entraînement en hypoxie Effets attendus sur : Hi-Hi Hi-Lo Lo-Hi GlobulesRouges + + + + + - VE + + + - Capillarisation + + + + + Enzymesaérobies + + + + + + Tampons + + + + + + Hi-Hi : vie et entraînement en altitude 1800-2500 m, Hi-Lo : vie en altitude 2500-3500 m et entraînement en basse altitude 0-1000 m, Lo-Hi : vie en basse altitude 0-1000 m et entraînement en altitude 2500-3500 m. - pas d effet, + effet modéré, + + effet prononcé, + + + effet important

5.L altitude et milieu médical Tout le monde ne peut pas aller en altitude On distingue une classification de personne: tade 1: adaptation normale à la haute altitude (ANAH) tade 2: mal adaptation à la haute altitude, mal aiguë des montagnes (MAM) ou œdème localisé de haute altitude (OLHA) tade 3: complication localisé non vitale; localisé vitale (gelures jusqu à amputation, thrombose problème respiratoire, œdème pulmonaire ou cérébral qui aboutissent au décès.

Mal aiguë des montagnes (MAM) ignes cliniques: -Céphalées, nausées, vertige, insomnie, vomissement -Dyspnée de repos, fatigue anormale

Consultation en médecine des montagnes Les candidats: Description Alpinistes Interrogatoire Randonneurs Examen clinique Touristes Courbe débit-volume Fonctionnaire en mission ECG repos Alpinistes et randonneurs (MAM) Epreuve d effort portifs Epreuve hypoxie sur bicyclette. Respirer un mélange à11.5% d O2 (4800m) 5min repos en normoxie 5min repos hypoxie 5-10min exercice hypoxie 5min normoxie 50% PMA

10 FC (Bpm) 150 100% ao2 135 80-90 VE (L.min -1 ) 100 Repos normoxie Repos hypoxie Exercice hypoxie Exercice normoxie 80% ao2 30

Contre indications: Cardiopathie uite précoce d intervention chirurgical Insuffisance respiratoire chronique Epilepsie et AVC Trouble psychique Grossesse Anémie

Merci de votre attention