ATELIERS DU DEVELOPPEMENT DURABLE



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Transcription:

ATELIERS DU DEVELOPPEMENT DURABLE THEME : «VIVRE ET ENTREPRENDRE AUTREMENT» ou comment l économie sociale et solidaire agit localement Mardi 1 mars 2011 Médiathèque Jean Cocteau 20h30 Contact Catherine LAFEUILLE, directrice de l Agenda 21 local Mairie de Massy 1, av. du Général De Gaulle BP 20101-91305 MASSY Cedex 01 60 13 73 61 agenda21@mairie-massy.fr

Ouverture de la séance et présentation des intervenants Elisabeth PHLIPOTEAU, Maire-Adjoint chargée du développement durable, de la solidarité internationale et de la restauration scolaire, ouvre la séance. Celle-ci est consacrée à la sensibilisation des habitants à l univers de l économie sociale et solidaire et à la rencontre d acteurs locaux dans ce domaine. Le principe de la soirée est une table ronde à laquelle sont invités deux intervenants, Patrick BEHM, directeur de la coopérative Enercoop, fournisseur d électricité issue d énergies renouvelables et Jean-Bernard KOECHLIN, Président du Conseil de Surveillance de Val d'yvette Multiservice, une entreprise d insertion par le travail. Après une présentation de leur structure respective, un débat avec la salle est engagé. Éléments d introduction Simon MAROIS, chargé de mission Agenda 21, présente succinctement l économie sociale et solidaire et son implantation en Ile de France. Par définition, l économie sociale et solidaire concerne avant tout des structures dont la finalité est d abord sociale et environnementale plutôt que financière. Sous formes d associations, de coopératives, de mutuelles ou de fondations, elles interviennent sur une grande partie de nos choix de consommation (alimentation, santé, vacances, culture ). Au XIXème siècle, nait d abord «l économie sociale». Face aux dégâts engendrés par le capitalisme et la révolution industrielle, l idée est de guider la production des biens et des services à partir des besoins de tous et non de l intérêt de quelques-uns et de valoriser les principes démocratiques au sein des entreprises. L expression «économie sociale», désigne désormais un ensemble de structures particulièrement actives dans la protection sociale complémentaire, l assurance, l action sociale, l éducation populaire, le sport, la culture L économie solidaire apparait dans les années 1970, dans un contexte de chômage de masse et de montée des exclusions. C est ainsi qu apparaissent et se développent le commerce équitable, l agriculture biologique, les circuits courts, des structures d insertion par le travail Aujourd hui, on parle bien d économie sociale et solidaire pour faire référence aux entreprises et associations dont la finalité est davantage tournée vers la plus-value sociale et/ou environnementale plutôt que vers la recherche du gain financier. Elle se définit par quelques principes fondateurs dont : - la gestion démocratique : les décisions sont prises en assemblée générale sous le respect du principe «une personne = une voix» - l utilité collective ou sociale du projet - la mixité des ressources : soit privées, soit mixtes, les ressources peuvent aussi provenir de subventions publiques, même si les organismes restent indépendants vis-à-vis des pouvoirs publics. - la non-lucrativité individuelle: ce principe n interdit pas de faire des profits mais empêche l appropriation individuelle (par des actionnaires par exemple). En 2011, l économie sociale et solidaire locale en quelques chiffres. Elle représente: - 1 emploi sur 10 en Ile-de-France - 600 000 personnes travaillant dans plus de 23 000 entreprises ou associations et 48 000 associations sans salariés - 6 % des emplois de l économie sociale et solidaire d Ile-de-France se trouve en Essonne.

Table ronde avec Patrick Behm et Jean-Bernard Koechlin Présentation d Enercoop Cette entreprise solidaire a vu le jour en 2005, sous l impulsion de l ouverture du marché de l électricité en 2007, décidée par l Union Européenne. (Pour rappel, l ensemble des professionnels peuvent quitter EDF depuis le 1 er juillet 2004 et il en est de même pour les particuliers depuis le 1 er juillet 2007). Enercoop est le seul fournisseur d énergie 100% renouvelable sur le marché français. Il est issu d une réflexion commencée en 2004 par plusieurs structures, telles que Greenpeace, le réseau Biocoop, le CLER (Comité de Liaison des Énergie Renouvelables) le Crédit Coopératif ou Les Amis de la Terre La réflexion portait autour de 2 constats : l ouverture du marché n offrait pas la possibilité d avoir du 100% renouvelable et la France se révélait être en retrait sur les énergies renouvelables en comparaison à d autres pays européens. L aboutissement de cette réflexion est la création d un fournisseur d électricité, sous forme de coopérative. La structure nouvellement constituée se donne plusieurs objectifs : favoriser les énergies renouvelables, s adresser au plus grand nombre et démontrer le retard de la France en matière d énergies renouvelables. Enercoop a 2 caractéristiques principales : l engagement pour les énergies dites «vertes» et le choix du statut de coopérative. Enercoop s est donné une mission, véritable moyen pour faire bouger les lignes mais pas une fin en soit. Pourquoi une coopérative? Le statut de coopérative est un choix, un engagement pour une structure plus démocratique. Démocratique car le fonctionnement repose sur le système «une personne = une voix». Quelque soit l argent investi (la part sociale, le minimum demandé, s élevant à 100 ), toute personne a le même poids sur les décisions à prendre et la stratégie. Le choix de ce statut évite également tout risque d OPA. Autrement dit, le rachat n est pas possible, à l inverse des entreprises classiques. Enercoop a fait le choix d un agréement de Scic (Société coopératives d intérêt collectif). Plus restrictive d un point de vue juridique, une Scic doit justifier l intérêt collectif de sa démarche. Cela restreint davantage les retours sur investissements, devenant très limités. De plus, les collectivités peuvent entrer dans le capital social (jusqu à 20%). Enfin, le statut de Scic permet le multisociétariat : des acteurs différents, aux intérêts différents, s impliquent dans un même projet. On retrouve chez les sociétaires d Enercoop à la fois des producteurs d énergie, des consommateurs, les salariés et les partenaires à l origine du projet. Enercoop a fait face à des difficultés de financement mais a tenu bon et l augmentation de son nombre de sociétaires (aujourd hui 5500 personnes) lui offre aujourd hui plus de souplesse et de stabilité.

Présentation de Val d Yvette Multiservice (VYM) Initialement créée sous forme de régie de quartier (aux Ulis en 2001 puis à Massy en 2005), Val d Yvette Multiservice est une entreprise à but social, qui insère via l activité économique. Elle offre aux entreprises et/ou aux particuliers, un service de nettoyage et de second-œuvre en bâtiment. Avec un statut de SAS (Société par Actions Simplifiées), ses pratiques sont proches de celles d une entreprise ordinaire (elle respecte les conventions collectives), mais les 2/3 de l effectif sont consacrés à l insertion. Comme toute entreprise d insertion, VYM est agréée par l État. Dans le cadre d un contrat avec objectif de réinsertion, elle reçoit des subventions publiques (10% de son financement). Les personnes en grande difficulté sociale et/ou en chômage longue durée, jeunes sans travail ou en situation d exclusion, bénéficiaires du RSA, sont susceptibles de venir travailler pour cette structure. Lorsque l on rentre chez VYM, c est sous forme de CDI ou de «CDD insertion» de 24 mois maximum (sous contrôle de Pôle Emploi) afin de remettre un pied dans le monde du travail, véritable tremplin vers plus de stabilité. Ces emplois sont l occasion pour certaines personnes de sortir de situation très délicate sur le plan de la santé ou de l endettement par exemple. Un accompagnement individualisé est proposé en parallèle, afin de résoudre divers problèmes résultant de la situation d exclusion. Chaque année, c est 20 emplois en insertion dont les 2/3 débouchent sur une réinsertion réussie. Une entreprise qui agit pour le développement durable? Agrée «entreprise solidaire», l entreprise possède également deux labels valorisant la qualité de son travail : «Qualipropre» (label garantissant une prestation de qualité) et «Qualirei» (label garantissant la qualité des pratiques sociales dans les entreprises d'insertion). L usage des produits toxiques y est notamment proscrit. Un effort est également fait au niveau du respect des éco-labels. Des freins au développement Val d Yvette Multiservice est confrontée aux mêmes problèmes que les autres entreprises. Sans fond propre suffisant, l activité peut être compromise. Comme d autres petites structures, VYM se constitue difficilement une réserve financière et subit les conséquences d une moindre productivité (liée aux problèmes de santé des salariés, au manque d expérience ). Son bon fonctionnement est pourtant le seul moyen d assurer le succès de sa mission sociale. L intégration de l entreprise sur des marchés innovants reste compliquée et les a priori sur l insertion (crainte sur la dangerosité, cliché sur les bas coûts, ) pénalise son développement. Des facteurs favorables Le fort engagement de l équipe d encadrement reste un atout incontournable pour Val d Yvette Multiservice. Le réseau d entreprises dans lequel est évolue et l entraide qui en découle contribue à soutenir son développement. L engagement dans l association RESEA-2P Resea-2P est une association créée par des entreprises (dont VYM) de l économie sociale et solidaire du Nord-Ouest Essonne regroupées en réseau de prestataires et de services. La finalité est de favoriser la coopération entre elles, d améliorer leur visibilité et de monter des projets de développement en commun.

Questions diverses aux deux intervenants D où vient l énergie fournie par Enercoop? L énergie renouvelable dont dispose Enercoop provient de 3 niveaux : le surplus des particuliers eux-mêmes producteurs d énergie (via le photovoltaïque notamment) ; les cultivateurs qui produisent des énergies renouvelables comme deuxième activité professionnelle ; des producteurs (particuliers ou sociétés) dont c est la principale activité (ex : gestion d un petit barrage). Il existe plus d un millier de petits producteurs d électricité en France (moulin à eau, panneaux solaires, ) Qui peut consommer des énergies alternatives? Tout consommateur peut choisir un fournisseur d électricité alternatif Peut-on devenir soi-même un producteur d électricité? Oui, via des panneaux photovoltaïques notamment, il est possible de passer un double contrat producteur-consommateur avec un fournisseur alternatif. Comment parvenir à mieux vous faire connaitre (les entreprises de l ESS)? Il est difficile pour tout le monde de se faire connaître. Certaines structures parviennent à mutualiser leur publicité afin de réduire les coûts et d amélioration la visibilité. Se distinguer des autres ou axer ses efforts sur la qualité du travail rendu est une volonté partagée des entreprises comme Enercoop ou Val d Yvette Multiservices. Les structures de l économie sociale et solidaire montrent qu il est possible d entreprendre autrement, d être plus attentif aux clients, de s engager dans une démarche RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) Avez-vous des pistes, des conseils pour créer une entreprise sociale et solidaire? Il n y a pas de formule toute faite, même si des modèles existent pour monter ce genre de structures. Avant tout chose, il est important d adhérer à une association en laquelle on croit, de s y investir en tant que bénévole. L engagement associatif peut être une étape déterminante. Après 24 mois de contrat en insertion chez VYM, peut-on parler de mise en sécurité d un point de vue de l emploi? Non, il n y a pas de «sécurité» au sortir du contrat d insertion. Certains se réinsèrent, d autres pas. Ce qui est sûr, c est que les personnes ont changé, qu elles se sont construites ou reconstruites. Un contrat de ce type permet également d établir des liens sociaux, des contacts, essentiels pour avancer socialement et professionnellement. Quelle est la proportion de bénévoles dans vos entreprises? Chez Enercoop, 50 à 60 personnes sont bénévoles en parallèle d une équipe de 13 salariés. Chez Val d Yvette Multiservices, il existe 23 actionnaires/bénévoles. Travailler dans une entreprise solidaire, cela amène quelles conséquences sur les relations entre salariés? Au quotidien la différence est fondamentale, car les salariés, souvent en petite équipe, ne sont pas là par hasard. Le fait de pouvoir associer la défense de certaines valeurs à une activité professionnelle implique une motivation bien plus forte pour les salariés. La gouvernance démocratique de ces structures est un atout pour la cohésion de groupe et la reconnaissance des salariés.

Ne pensez-vous pas que l ouverture à la concurrence de l électricité se fasse au détriment du service rendu et affecte la stratégie nationale? Ceci est un autre débat. Il faut peut-être ne avoir une vision trop manichéenne du problème, ce qui reviendrait à opposer le public et le privé, mais plutôt prendre acte de l ouverture du marché et faire les bon choix. Pourquoi les services vendus par les entreprises d insertion ne sont-ils pas moins cher? Nous luttons contre le misérabilisme qui tendrait à attendre d un travail d insertion des tarifs plus faibles pour une qualité de travail présumée moins grande. Les tarifs appliqués par VYM sont calés sur les prix moyens du marché, quand bien même le taux d encadrement est bien supérieur et la montée en compétences très rapide. L insertion reste utile pour la société et c est pourquoi nous œuvrons à systématiser les clauses d insertion dans les marchés des collectivités. Quel est l écart de tarif de vos activités par rapport aux entreprises «classiques»? Chez Enercoop, les tarifs sont de 20 à 25% plus élevés que ceux d EDF. La principale explication vient du fait que le coût du nucléaire, principale source d électricité en France, n est pas entièrement répercuté sur les factures (notamment le coût de gestion des déchets ou du démantèlement des centrales). Le coût de production des énergies renouvelables, en baisse constante malgré tout, l explique dans une bien moindre mesure. C est une spécificité française, en Belgique par exemple, l équivalent d Enercoop est le moins cher du marché. Pour Val d Yvette Multiservices, les tarifs du volet «nettoyage» sont très souvent fixés par des appels d offres, donc assez homogènes. En revanche, pour le domaine «bâtiment» on assiste à une «jungle des tarifs», du fait de l utilisation massive de sous-traitant et d une casse des prix de certains concurrents, parfois au détriment de la qualité du travail et de conditions de travail. La rencontre suivante se déroulera le mardi 31 mai 2010 à 20h30 à l Espace Liberté, salle 4 (à l étage). Atelier participatif «Pour un développement durable à Massy, je donne mon avis!» pour évaluer ensemble la démarche Agenda 21.