Prévenir les escarres, C est les guérir! L escarre vue par le dermatologue. Définition. Conférence de consensus Novembre 2001



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Transcription:

L escarre vue par le dermatologue Conférence de consensus Novembre 2001 Texte court : Docteur Thierry Le Guyadec Service de Dermatologie HIA Percy.. Journal des Plaies et Cicatrisation - Mars 2002.. Ann Dermatol Venereol 2002 ; 129 : 757-65 Définition Quelques chiffres sur l escarre... l Zone localisée e de nécrose n tissulaire, se développant lors d une d compression des tissus mous,, entre une proéminence osseuse et une surface externe sur laquelle repose le sujet - touche environ 250 000 personnes par an en France - dont 14 OOO en meurent chaque année - concerne 3% des hospitalisés, s, mais 22% après s 65 ans - plus de 35% des blessés s médullaires m en font une dans les 2 ans après s l accidentl - coût t estimé en 1994 à plus de 100 000 F par escarre mais la plupart des escarres peuvent être évitées Physiopathologie Prévenir les escarres, C est les guérir! Facteurs extrinsèques (+++) : - Pression +++ : Force perpendiculaire s exerçant sur une surface limitée, surtout en regard des proéminences osseuses : la compression prolongée e des tissus mous (> P perfusion tissulaire) entraîne ne une ischémie tissulaire rapidement irréversible - Cisaillement : S exerce parallèlement lement au support, en particulier en position assise instable, au niveau de la région r sacrée e et des ischions en position demi-assise - Frottement et macération : Sont des facteurs aggravants par l ouverture l initiale de la peau ; augmentent lors de l incontinence, l du port de couches ; les malades doivent être soulevés s et non tirés s du plan du lit lorsqu on on les mobilise 1

Etiologie Facteurs intrinsèques (liés s au malade) : - immobilisation prolongée (+++) secondaire à des troubles neurologiques ou vasculaires : le patient qui ne ressent plus la gêne liée à la position couchée e allongée e ne mobilise plus spontanément ses points d appui d (rachis, os iliaques, calcanéums) - l âge, la dénutrition, d la déshydratation d aggravent le tableau Escarre de décubitus d (+++) - la plus fréquente, liée à l immobilisation prolongée - la moitié des escarres du sujet âgé survient après s un AVC ou une fracture du col fémoralf - peut survenir à tout âge lors d une d immobilisation prolongée e : coma, réanimation, r paraplégies post-traumatiques... traumatiques... Escarre : complication - des atteintes sensitives lors d affections d neurologiques non traumatiques (neuropathie diabétique ou éthylique) - ou iatrogènes : sous plâtre, post opératoires... Clinique : siège - Les zones de prédilection sont représent sentées es par les zones d appui avec une faible épaisseur de revêtement cutané ; par ordre de fréquence décroissante d : - talons - région sacrée - régions trochantériennes riennes et ischion - malléoles - Plus rarement : atteintes scapulaires, coudes, nuque... Clinique : 4 stades évolutifs (classification du National Pressure Ulcer Advisory Panel, 1989) Escarre stade 1 Stade 1 : érythème cutané qui ne blanchit pas lorsque la pression est levée e (après s 5 mn environ) ; œdème et induration localisée Stade 2 : atteinte de l él épiderme et d une d partie du derme : phlyctène séreuse ou hémorragique, h abrasion superficielle Ces 2 stades sont en partie réversibles r avec les techniques de soins et de prévention Stade 3 : atteinte complète de la peau (hypoderme) mais ne passant pas le fascia des muscles : aspect noirâtre, cartonné du tégument, t entouré d une bordure érythémateuse et oedémateuse Stade 4 : perte de substance atteignant et dépassant d le fascia, pouvant impliquer muscles, os, articulations, tendons... 2

Escarre stade 2 Escarre stade 3 Limites de la classification Escarre stade 4 - escarres en peau noire (stade 1) ; présence d une d plaque de nécrose n adhérente : on ne peut faire évaluation que lorsqu elle est enlevée e ; faible niveau de preuve (grade C) - il est proposé :.. De l enrichir l d un d stade 0 : peau intacte mais risque d escarred.. De préciser le type de nécrose, n sèche s ou humide, au stade III.. D y D y adjoindre les facteurs péjoratifs p au stade IV : décollement, d contact osseux, fistule et infection.. De valider cette classification par des travaux de recherche clinique Complications Infectieuses +++ : - fonction de la proximité des émonctoires naturels et de l él état des défenses d du malade ; différencier colonisation bactérienne (physiologique) et infection vraie : fièvre, signes inflammatoires locaux, nature et densité des bactéries rencontrées, es, biologie (NFS, VS, CRP ) - complications locales : cellulite infectieuse, fistules, abcès s profond ; ostéite ou arthrite (IRM, Biopsie chirurgicale) - complications généralesg : septicémie Extension des escarres, en nombre ou en taille Retard ou absence de cicatrisation : - escarres atones : dénutrition, d anémie, maladie métabolique m ou vasculaire, mauvais soins locaux - Hyperbourgeonnement : pansements pro-inflammatoires Autres : - troubles métaboliques m (grande taille) ; hémorragieh - transformation cancéreuse - décès Retentissement psycho-social social et sur la qualité de vie Maladie lourde et dévalorisante d pour le patient : - gêne douloureuse ou morale : altération de la relation à autrui liée à la présence des plaies, de l él écoulement, des odeurs... - sentiment de mort progressive chez le sujet âgé - complications de l hospitalisation prolongée : perte d autonomie, d complications iatrogènes, syndrome dépressifd pressif. - coût t pour le système de santé : prestations hospitalières, soins ambulatoires, heures de travail perdues... 3

Traitement : avant tout préventif Importance de la prévention et des mesures prophylactiques Quels sont les facteurs de risque? Deux principaux : - mobilité réduite :.. Neurologie : paralysie, coma, troubles conscience.. Chirurgie : pathologie orthopédique, traction.. Réanimation R : anesthésie, sie, collapsus Toute personne s occupant s des malades à risque a un devoir d alerte La prévention de l escarre l est une urgence Sa présence indique un défaut d de vigilance - troubles sensitifs : Autres :.. Pathologie médullairem.. Neuropathie périphp riphérique rique (diabétique, éthylique).. DénutritionD.. Age > 70 ans.. Amyotrophie des gens âgés s ou polytraumatisés.. Maladies intercurrentes débilitantesd.. (Macération, mauvais état cutané) Evaluer les facteurs de risque : les différentes échelles Pour l él évaluation du risque d escarre, d il est recommandé d utiliser, en plus du jugement clinique, une échelle d évaluation du risque dès s le contact initial avec le malade Les plus utilisées : - Norton (la plus simple) - Waterloo - Braden (la mieux validée, mais plus compliquée) - Angers Nom L échelle de Norton Etat Etat Activité Mobilité Inconti Score général mental -nence Bon alerte ambulant totale aucune 4 Moyen apathique marche diminuée occasion 3 avec aide Passable confus Assis au Très urinaire 2 fauteuil diminuée Mauvaise inconscient alité immobile Urinaire 1 et fécale Date /20 Date /20 Score > 15 : risque faible Score < 12 : risque très élevé Mesures générales g de prévention Leur mise en place commence dès d l identification des facteurs de risque S appliquent à tout patient estimé à risque,, mais visent aussi à éviter la survenue de nouvelles escarres chez les patients déjà porteurs d escarred Concernent l ensemble des professionnels de santé en contact avec le patient 1 : identifier les facteurs de risque - jugement clinique + échelle validée - élaborer une stratégie de prévention adaptée à chaque patient - les soignants doivent être entraînés s et formés à l utilisation d une échelle d éd évaluation des risques Les mesures de prévention sont les suivantes : 4

30 2 : Contrôler les facteurs extrinsèques (pression, cisaillement, friction) A) Diminuer la pression en évitant les appuis prolongés s par la mobilisation, la mise au fauteuil, la verticalisation, la reprise précoce de la marche : on ne met rien sur une escarre surtout pas le malade - effectuer des changements de position : toutes les trois heures au lit, toutes les deux heures au fauteuil - vérifier que les changements de position soient effectivement faits : expliquer leur importance à ceux qui doivent les effectuer ; utiliser une pendule (document écrit) - utiliser le décubitus latéral à 30 et non le décubitus d latéral strict, car il réduit le risque d escarre d trochantérienne rienne ; si présence d escarres d ischiatiques, laisser le malade au lit - utiliser oreiller, traversin pour positionner - éviter les radios, scanner, transport en ambulance sur un support non approprié - utiliser un support (matelas, surmatelas, coussin) adapté au patient, en fonction du risque présent senté,, y compris sur la table opératoire ratoire B) éviter les forces de friction et de cisaillement : - installation correcte au fauteuil (pas de position semi assise) - manutention adéquate du patient : deux personnes, potence, soulève malade Mobilisation alternée 11 12 1 10 2 9 3 8 4 7 5 6 L R 30 30 Semi-Fowler 30-30 Lat. 30 Nom : 5

3 : minimiser les facteurs intrinsèques - assurer un équilibre nutritionnel en évaluant quantitativement les prises alimentaires ; maintenir un état d hydratation d correcte - maintenir l hygiène de la peau et éviter la macération par une toilette quotidienne - observer de manière régulir gulière l él état de la peau et les zones à risque (lors des changements de position, toilette ) - le massage appuyé,, les frictions des zones à risque, l application l de glaçons sont à proscrire car ils diminuent le débit d circulatoire - Intérêt de l effleurage l sur peau saine avec Sanyrène ne Le problème de la nutrition dans les escarres nécessiterait n un chapitre à lui seul ; une méta m analyse suggère en effet que les compléments ments nutritionnels oraux permettent de diminuer le risque d escarre d alors que cela n est n pas prouvé dans le traitement de l escarre l constitué. En cas de patient à risque, une évaluation systématique et régulière de l él état nutritionnel est nécessaire n en se basant : sur l IMC, IMC, la notion de perte de poids dans les 6 mois, et bien sûr s r par une enquête clinique en s aidant s d une d échelle type Mini Nutritional Assesment. Si une dénutrition d est dépistd pistée, il faudra envisager des apports hyper caloriques et hyper protidiques, et, en cas d impossibilitd impossibilité, ajouter des suppléments alimentaires ou envisager une nutrition entérale 4 :favoriser la participation du patient et de son entourage - information et actions éducatives ciblées en fonction du caractère re permanent ou temporaire des escarres (autosurveillance, autosoulèvement) - une démarche d d amd amélioration de la qualité de la prévention des escarres dans les établissements de santé,, l él élaboration et l utilisation d un d protocole, l él évaluation des pratiques professionnelles sont recommandées es : - Constitution d éd équipes d infirmers d référents, r rents, de protocoles de soins et de prévention disponibles en ligne, d enquêtes d de prévalence... Traitement de l escarrel constituée Traiter le malade avant de traiter son escarre Traitement local et général Prise en charge pluridisciplinaire ; adhésion des soignants à un protocole de soins ; participation active du patient et de son entourage Intensifier les mesures de prévention pour limiter la constitution de nouvelles escarres Description, évaluation initiale et suivi 1) Principes du traitement local 1) Evaluation initiale : - référence rence pour les évaluations ultérieures - feuille de surveillance spécifique pour chaque malade - nombre d escarres d ; localisation ; stade ; mesure de la surface (calque) ; profondeur (écouvillon)( ; peau périlp rilésionnelle ; EVA 2) Evaluation ultérieure : - permet l ajustement l des traitements et la continuité des soins - topographie (schéma) ; surface et profondeur ; évaluation colorielle - transcription dans le dossier du patient (retour à domicile, transfert ) - Traitement de la rougeur : supprimer la pression en changeant de position toutes les 2 à 3 heures ; si besoin (urines, macération) : film ou hydrocolloïde de mince ; massages, friction, utilisation de glaçon interdits - En cas de plaie : utilisation de sérum s physiologique ou eau du robinet et savon ; la plaie ne doit pas être asséch chée - Traitement de la phlyctène : évacuer le contenu, maintenir le toit, recouvrir avec un pansement hydrocolloïde de ou gras 6

- Traitement de l escarre l constituée : assurer une détersion d rapide de la plaie ; contrôle régulier r à la recherche d une d collection sous-jacente, en particulier dans les escarres sacrées - la détersion d mécanique m (en évitant saignement et douleur) est nécessaire, en s aidant s d un d hydrogel ou d un d alginate - intérêt du VAC pour la détersiond Traitement de l escarre l infectée Le choix du pansement s appuie s sur l aspect l de la plaie (sèche, exsudative, malodorante ) ) et sa couleur (échelle( colorielle) : - plaie anfractueuse : - plaie exsudative : - plaie malodorante : - plaie bourgeonnante : hydrocollo - bourgeonnement excessif : cortico - épidermisation : alginates ou hydrofibres en mèchem hydrocellulaires forme cavitaire alginates, hydrofibres pansement au charbon ou à l argent hydrocolloïdes, des, hydrocellulaires : corticoïde local hydrocellulaire, interface - distinguer colonisation bactérienne rienne,, constante dans les plaies chroniques, utile, à contrôler par un nettoyage et une détersion d des tissus nécrotiquesn et infection,, définie d par : Critères cliniques : abcès, lymphangite, cellulite, adénopathies, apparition de nouvelles plaies autour, ostéite avec contact osseux Signes généraux : fièvre, hyperleucocytose, CRP augmentée Bactériologie : plus de 10 5 germes par gramme de tissu biopsié - pas d intd intérêt démontrd montré des antiseptiques ou des antibiotiques locaux - intérêt du VAC, des alginates et pansement au charbon ou à l argent et des antibiotiques par voie généraleg 2) évaluer la douleur et la traiter de façon adaptée - évaluer : douleur présente en continue ou lors des soins? Intensité : EVA complétée e de l observation l clinique (faciès, gémissementsg missements ) - traiter : utiliser des antalgiques selon la technique en 3 paliers de l OMS, l sans s attarder s plus de 24 à 48 heures sur un pallier inefficace, voire en utilisant d emblée e un opioïde fort en cas de douleur intense autres mesures : installation confortable, utilisation de supports, choix des pansements... emploi du Kalinox 3) Utiliser un support adapté - l intérêt d un d support adapté d aide à la prévention et au traitement de l escarre l a été démontré en comparaison avec un matelas standard (grade A) - leur choix dépend d du risque d escarre, d des caractéristiques ristiques du patient, et des ressources humaines et en matériel disponibles ; regroupée e en 3 concepts :.. Concept 1 : support statique en matériau épousant la forme du corps du patient et répartissant r les pressions sur l ensemble l des zones en portance : matelas de mousse (+++), de mousse et d air, d (à( eau), surmatelas.. Concept 2 : support dynamique travaillant de façon discontinue : une pompe électrique gonfle et dégonfle d alternativement les boudins, la zone étant donc alternativement placée e en appui et en suspension : Ex : surmatelas à air alterné type Alternating.. Concept 3 : support dynamique travaillant de façon continue : le patient est en aéroa ro-suspension avec des pressions qui restent partout très s faibles : Ex : matelas et surmatelas à air assurant une aérosuspension a type Nimbus,(lit fluidisé type Clinitron), lits à air électriques type Klin air 7

Critères res de choix d un d support de lit (recommandations ANES) 4) Corriger les états de dénutritiond Surmatelas statique : pas d escarre d et risque d escarre d peu élevé et patient pouvant se mouvoir dans le lit et passant < 12 heures/j au lit Matelas statique : idem mais passant < 15 h au lit Surmatelas dynamique (système alterné) : patient ayant eu des escarres ou ayant une escarre peu profonde ou risque élevé d escarre et > 15 h au lit et incapable de bouger seul Matelas dynamique (de façon continue ou discontinue) : escarre > stade 2 et ne pouvant bouger seul au lit - voir avec les diététiciennes ticiennes pour un apport calorique d au moins 2500 à 3500 cal/j, enrichi en protéines (au moins 1 g/kg/j), par l alimentation l normale, avec des compléments ments nutritifs voire par sonde gastrique - surveiller les troubles hydroélectrolytiques ; vérifier v les niveaux de zinc, fer, vitamine C (les critères res de choix d un d coussin de siège sont encore plus délicats) d 5) Traitement chirurgical Conclusion : Parfois nécessaire n en cas de nécrose n tissulaire importante, d exposition des axes vasculo-nerveux, des os ou en cas d infection - l escarre, nécrose n ischémique par compression de la peau et des tissus sous cutanés, suppose 2 facteurs pathogènes : immobilité et non perception de la douleur - sa prévention est une urgence de la vigilance du personnel soignant (échelle( de Norton) - le traitement préventif comporte : changement de position, adaptation des supports et mesures d hygid hygiène - dans l escarre l constituée, le traitement curatif est indissociable de la poursuite des mesures préventives Association PERSE : www. escarre-perse.com Dossier Plaies Chroniques : revue de l infirmil infirmière re Mai 2007 8