Thème 1 : Croissance, fluctuations et crises. Chapitre 1 : Quelles sont les sources de la croissance économique?



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Thème 1 : Croissance, fluctuations et crises Chapitre 1 : Quelles sont les sources de la croissance économique? I Qu'est-ce que la croissance, comment la mesurer? 1) Définir la croissance économique La notion de croissance est centrale car elle est associée à l'idée de prospérité et de progrès, elle conditionne l'évolution du niveau de vie, l'emploi et le chômage, l'état des finances publiques. Il faut donc savoir comment créer de la croissance? La croissance économique est l'augmentation durable de la production, c'est une notion de longue période, souvent sur 10 ou 20 ans, la production est mesurée par le Produit Intérieur Brut. Croissance expansion (= phase du cycle économique concernant une augmentation sur 2 ou 3 ans) PIB PNB (= PIB + VA des entreprises françaises à l'étranger VA des étrangers en France) valeurs ajoutées = production consommation intermédiaire consommation intermédiaire = achats de biens et de services qui sont détruits au cours de la production (ex : matière première) La valeur ajoutée représente la valeur réellement créée par les agents économiques, son calcul permet d'éviter de compter plusieurs fois les mêmes productions. Le PIB est l'ensemble des richesses créées en un an sur le territoire par les agents économiques résidents. Les économistes considèrent que seule l'augmentation de la quantité produite est synonyme de croissance, on parle de croissance réelle, en volume ou à prix constant. Pour mesurer cette croissance des quantité, on élimine les effets de l'inflation. La croissance économique est donc la croissance durable du PIB réel. 2) La croissance inégale dans le temps et dans l'espace PIB/hab = niveau de vie moyen = quantité moyenne de biens et services dont dispose un individu PIB/hab augmente seulement si la variation du PIB est supérieure à la celle de la population. La croissance est relativement récente, jusqu'en 1500 le PIB/hab évolue peu, entre 1500 et 1800 il double, il faut attendre la révolution industrielle pour connaître une croissance significative du niveau de vie. Entre 1800 et 1940, le PIB/hab est multiplié par 5 et depuis les 60 dernières années il a été multiplié par 6,5.

Sur l'ensemble de la période 1800-2000, ce sont les pays développés (Europe, Amérique du Nord et Japon) qui ont connu la plus forte croissance de leur niveau de vie. C'est de 1950 à 1973 ont connu un pic de croissance, il s'agissait des Trente Glorieuses (Jean Fourastié). Depuis 1973, la croissance ralentie dans ces pays même si le PIB continue à augmenter, en revanche l'asie et surtout la Chine émergent et connaissent une très forte croissance. Les comparaisons internationales de PIB et de croissance posent des problèmes : il faut une unité monétaire commune mais les taux de change varient constamment le coût de la vie est différent d'un pays à l'autre Pour résoudre simultanément ces deux problèmes, les économistes convertissent les différents pays en utilisant un taux de change fictif construit grâce à la méthode de la Parité de Pouvoir d'achat. 3) Le PIB, un indicateur imparfait a) Un indicateur incomplet de la production non-prise en compte des activités domestiques non-prise en compte des activités souterraines (travail au noir, trafics, proxénétisme, fraudes fiscales) non-prise en compte du bénévolat estimation imparfaite de la production non-marchande (santé, éducation, sécurité sociale) estimation imparfaite des externalités positives (campagne de vaccination) production non-marchande : production gratuite ou vendue à un prix largement inférieur à son cout et fourni par les administrations publiques ou associations, elle est intégrée dans le PIB à la valeur de son cout, cette production non-marchande génère pourtant des externalités positives supérieures au simple cout externalités : conséquence d'une activité sur le bien-être collectif ou d'un agent sans échange marchant et sans contrat b) Mauvais indicateur du bien-être comptabilisation de «dépenses défensives» ou de «nécessités regrettables» (Tobin), réparateur de dégât (tempêtes, accidents) productions qui dégradent le bien-être (armes, activités polluantes) enregistrement des flux positifs (production, revenu) mais pas des flux négatifs (destruction, prélèvement sur les ressources) ne reflète pas la qualité de vie (accès à l'éducation, la santé, les loisirs) ne tient pas compte de la répartition de la richesse (un londonien a un PIB/hab 3,5 fois supérieur à la moyenne européenne) 2008, Commission sur les mesures des performances économiques et du progrès social (Sen, Siglitz, Fitoussi) approuve l'imparfaiteté du PIB 4) La nécessité d'indicateurs complémentaires L indicateur de Développement Humain a été créé en 1990 par le PNUD, il permet de mesurer le développement, les conditions de vie et le bien-être

Dimension Critères Éducation Taux d'alphabétisation des adultes Taux de scolarisation Santé Espérance de vie à la naissance Niveau de vie Revenu National Brut par habitant L'IDH est un indicateur composite compris entre 0 et 1, on constate des écarts parfois significatifs entre le classement des pays selon le RNB et l'idh (Qatar 1 RNB et 37 IDH). Reproches de l'idh : il ne tient pas compte des inégalités situation indistincte parmi les pays les plus développés et les moins développés Nouveaux indicateurs : chacun à une part de subjectivité et des limites ONU IDH sexo-spécifique Tient compte de certaines inégalités indicateur développement énergétique durable consommation d'énergie par habitant, part des énergies renouvelables, part de la population sans électricité OCDE Indice "mieux vivre" Tient compte de 11 dimensions ONG Indicateur de progrès véritable PIB + travail domestique + bénévolat - dégats production négative Indicateur de bien-être durable Consommation finale + travail domestique + bénévolat - dépenses publiques non-défensive dépenses privées défensives cout de la dégradation environnementale Happy planet index Empreinte écologique + espérance de vie + bonheur Bhoutan Bonheur National Brut Tient compte des valeurs spirituelles boudhistes II Comment expliquer la croissance? 1) Le rôle des facteurs de production L'augmentation de la production résulte de l'augmentation de la quantité des facteurs de production (= ressources mises en œuvre pour produire des biens ou des services) ou de leur efficacité (progrès technique). Croissance économique Facteur de production Facteur capital Capital fixe (terrain, batiment, équipement) Facteur travail Progès technique Capital circulant (matière première) Main d'oeuvre Efficacité des facteurs de production

Les économistes utilisent une fonction de production qui modélise la création de richesse à partir des facteurs de production. On distingue deux catégories : les facteurs substituables (on peut remplacer la quantité d'un facteur par un autre ; ex : caissière et caisse automatique) et les facteurs complémentaires (l'utilisation d'un facteur nécessite l'utilisation d'un autre dans des proportions déterminées ; ex : un camion et un chauffeur). 2) Croissance extensive et croissance intensive L'étude Carré-Dubois-Malinvaud a décomposé les sources de la croissance en France, sur la période 1950-1973, l'augmentation de l'emploi joue assez peu (0,2 point sur 5,2% de croissance), la qualité du travail un peu plus, la durée du travail joue négativement (la baisse du temps de travail a coûte 0,2 points) mais c'est surtout l'augmentation du volume de capital (investissements) qui explique une part plus importante de la croissance. Investissement : au sens strict, il s'agit d'une dépense qui permet d accroître ou de maintenir le stock de capital fixe. En comptabilité nationale, l'investissement est mesuré par la formation brute de capital fixe. capital fixe : ensemble des biens de production dont la durée d'utilisation est supérieure à un an La croissance est dite extensive si elle résulte d'une augmentation des facteurs de production. Ce type de croissance est entravé par la raréfication des ressources ou par une faible croissance démographique des pays ayant terminé leur transition démographique, de plus on est confronté à la loi des rendements décroissants, l'augmentation de la quantité de facteurs de production mène à une moindre efficacité de chaque nouveau facteur. Progrès technique : ensemble des innovations permettant de produire davantage avec la même quantité de facteurs de production. Il est mesuré par la productivité globale des facteurs, c'est-à-dire l'efficacité de la combinaison des facteurs de production. Productivité globale des facteurs = valeur ajoutée / valeur des facteurs de production On parle de croissance intensive quand la croissance s'explique par une plus grande efficacité des facteurs de production (donc une plus grande productivité globale). III Croissance auto-entretenue et destruction créatrice 1) L'accumulation et l'interaction de différents capitaux croissance exogène (modèle de Solow dans les années 1950) expliqué par un progrès technique tombant du ciel croissance endogène (modèle de Romer, Lucas et Barro en 1980) on explique l'origine du progrès technique par le fonctionnement-même de l'économie et son caractère auto-entretenu) Les différents capitaux interagissent, par exemple il ne sert à rien d accroître le capital physique si la main d œuvre n'est pas formée.

accumulation Type de dépenses, exemple Effets sur la productivité externalités Du capital physique Investissement, achat de machine et d'équipements Baisse des couts de production par incorporation du progrès technique ou par diminution de l'âge du capital Augmentation du savoir et de la qualification des travailleurs et transmission à l'ensemble des travailleurs Du capital humain Éducation, formation, santé (permettant l'efficacité de la main d'oeuvre) Plus d'efficacité, d'adaptabilité Favorise la recherche et l'innovation Du capital technologique / technique Dépense en recherche et développement, innovations et inventions Baisse des couts de production Innovations de procédés L'innovation entraine l'innovation Du capital public Dépenses d'infrastructures par l'etat (route, transport, communication, santé, éducation, recherche, développement) Baisse des dépenses privées (augmentation de la rentabilité) Accès au services de santé, d'éducation... Paradoxe de Solow : «Les nouvelles technologies sont partout sauf dans les statistiques de la productivité» il a fallu attendre plusieurs années pour que la main d œuvre soit formée 2) Innovation et destruction créatrice L'innovation est l'application économique d'une invention.

radicale (création) incrémentale (amélioration)

Pour l'économiste Joseph Schumpeter, l'innovation explique la croissance à long terme ainsi que les phases de dépression. Les innovations créaient de nouvelles activités, des emplois, des produits supplémentaires mais elles détruisent emplois et entreprises, c'est le processus de destruction créatrice (Schumpeter). Toute la vie économique et sociale est bouleversée par la localisation de nouvelles activités, le changement des qualifications, la nouvelle répartition sectorielle des emplois (emplois détruits en agriculture recréés dans l'industrie). L'innovation peut causer des dégâts sociaux pendant une période de transition mais sur le long terme, le solde entre création et destruction est largement positif (depuis deux siècles, on a créé des centaines de millions d'emplois). 3) Le rôle des institutions et des droits de propriété Les institutions ont une influence sur la croissance, pour Douglass North, les institutions sont un ensemble de règles formelles et informelles et de contraintes qui encadrent les interactions humaines et les transactions. Les institutions ont deux rôles : création et fonctionnement du marché - cadre réglementaire et juridique : droit de la concurrence, du travail, des contrat, de propriété - contrôle et sanctions - sécurité des biens et des personnes incitation positive - fiscalité - brevet Les droits de propriété sont des droits donnant à leur propriétaire la capacité exclusive de détenir et d'utiliser un bien, d'en recevoir les revenus, de le transformer, de le vendre ou de le donner. Ils permettent aux agents économiques de travailler ou d'investir en étant sûr de conserver le fruit de leur activité en toute sécurité (ex : le droit de propriété intellectuelle ou industrielle). L État peut agir en faveur de l'innovation de différentes manières, en mettant en place une recherche publique, en subventionnant la recherche privée, en instaurant des brevets technologiques. La durée du brevet ne doit pas être trop brève, sinon l'innovation n'est pas rentable, ni trop étendue sinon l'entreprise n'est plus incitée à faire des efforts. En France plus de 16 000 brevets sont déposés chaque année, essentiellement par des entreprises, la recherche française n'est pas toujours très efficace, la part de la France dans les recherche en Europe est plus élevée que sa part dans les dépôts de brevet Brevets technologiques : titre de propriété industrielle qui confère à son titulaire un droit exclusif d exploration sur une innovation pour une durée déterminée, le brevet protège l'innovation et assure à l'entreprise la rentabilité de ses dépenses de recherche en la protégeant de la concurrence et en lui donnant une position de monopole temporaire