Land Matrix Une nouvelle fonction du landportal.info L interface du projet Land Matrix est en ligne depuis quelques semaines sur le landportal. Il s agit d une base de données en anglais sur les acquisitions de terres à grande échelle réalisées depuis 2000. Les auteurs du projet ont publié 50 % de l information sur laquelle ils travaillent, soit 1008 contrats portant sur 76 millions d hectares. http://landportal.info/landmatrix La page de Land Matrix sur landportal.info
La méthodologie du projet Land Matrix La base de données concerne les contrats passés depuis 2000 pour la production alimentaire ou énergétique, l exploitation du bois, le commerce du carbone, l extraction minière, la conservation et le tourisme, et qui portent sur une surface de 200 ha au moins. Les formes juridiques sont la vente, la location ou la concession. Ces contrats entrainent la conversion de terres coutumières ou d écosystèmes en terres pour la production commerciale. La base de données complète Land Matrix porte, en avril 2012, sur plus de 2200 contrats et plus de 200 millions d hectares. Mais ne sont publiés que les contrats vérifiés, ce qui explique la différence. Les sources de l information sont deux portails : www.commercialpressureonland.org www.farmlandgrab.org ainsi que les informations données par les gouvernements ou par les entreprises. Les informations sont codées selon un niveau de confiance 0 = transaction seulement connues par la presse et sans recoupement ; 1 = transactions recoupées par une information de terrain, une information de l entreprise, du gouvernement ; 2 = transaction recoupée par des questionnairtes avec des organisations travaillant dans le pays hôte ; 3 = transaction dont le contrat est publiquement disponible Le Land Matrix utilise les définitions suivantes : Land acquisition = acquisition de terres. Transaction portant sur 200 ou plus de 200 ha, pour l achat, ; la location ou la concession et l usage commercial. Investor = investisseur. Les personnes, entreprises ou agences d État qui acquièrent des terres ainsi que les fonds d investissement qui interviennent dans la production commerciale. Target = cible. Pays hôte d un investissement ou d une acquisition. Les fonctions du site Le site offre des classements et des cartographies très variés. Classement des transactions selon les pays, investisseurs et investis Grâce à une originale rose des pays, on peut savoir quel pays investit (source) et lequel est investi (accueil ou hôte). Les pays investisseurs sont en bleu ; les pays hôtes sont en orange. Ci-dessous, la première rose donne une cartographie de l ensemble des contrats, dégageant ainsi de véritables autoroutes de l investissement entre le peloton des pays les plus investisseurs et les pays les plus ciblés. Les deux roses suivantes comparent les données pour la Chine, à gauche lorsque le pays accueille des investissements, à droite lorsque le pays investit.
Cartographie globable des transactions, et ci-dessous le cas de la Chine.
Classement selon la disponibilité des informations Les pays donnant les informations les plus fiables sont la Thaïlande, le Cambodge, l Australie, l Ouganda, le Bangadesh ; ceux donnant les informations les moins fiables (soit parce que celles-ci sont secrètes, soit parce que le niveau de corruption est élevé) sont le Mozambique, la Sierra Leone, le Swaziland, le Niger et le Congo. Cartes des investissements Ci-dessous, planisphère des pays hôtes. Tableau des transactions La base proprement dite est formée par une série de tableaux des transactions, classées par pays, par type (investtisseur ou cible), par secteur d investissement, par culture, par année. On accède à ces données par les cartes. Voici, ci-dessous, ce qu on obtient en cliquant sur le Mali comme pays cible.
Ensuite, par la fonction Go to the table, on parvient à la liste des contrats correspondants. Commentaires La mise en ligne de cette base de données est un événement parce qu il ne fait pas de doute que l approfondissement du travail en fera, à terme, le véritable carrefour de l information en ce domaine. Tel qu il se présente à l heure actuelle, le site est très intéressant pour son contenu, graphiquement inventif et de présentation très agréable. Quelques suggestions peuvent être faites pour favoriser le croisement des informations. - une plus grande attention aux diverses denominations en usage pourrait aider à la plus exacte identification possible pour le lecteur. Par exemple le projet de China Light Industrial Corporation au Mali est aussi connu et répertorié sous le nom de N Sukala. - ensuite, la colonne des surfaces concernées souffre de l imprécision de ce genre de données. Le lecteur doit savoir qu il s agit le plus souvent de la superficie globale espérée par l investisseur, mais pas forcément de la concession et encore moins de la réalisation agroindustrielle.
- enfin, le portail gagnerait à joindre, chaque fois que c est possible, un atlas détaillé des concessions et locations, et à ne pas se limiter aux tableaux et aux planisphères (par ailleurs très bienvenus). On manque de références sur ce sujet. Les partenaires du projet sont : - ILC : International Land Coalition - CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement - CDE : Center for Development and Environment (Université de Berne) - GIGA : German Institute for Global and Area Studies - GIZ : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit. Bibliographie Notice : GC, mai 2012. La mise en ligne du portail est accompagnée de la publication d un rapport analytique auquel il convient de se reporter. Ward ANSEEUW, Mathieu BOCHE, Thomas BREU, Markus GIGER, Jann LAY, Peter MESSERLI et Kerstin NOLTE, Transnational Land Deals for Agriculture in the Global South, Analytical Report based on the Land Matrix Database, ILC, CIRAD, UB, GIGA, GIZ, Berne, Montpellier, Hambourg avril 2012, 50 p.