L occupation du sol. Le Long des grands Lacs et du saint-laurent. Problématique

Documents pareils
Le monitoring de la qualité

Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

Une espèce exotique envahissante: Le Roseau commun. ou Phragmites australis

Portrait de la Montérégie Est Une région concertée et engagée! Portrait économique Une économie diversifiée et positionnée!

Dernière chance de participer au concours de photo du Comité ZIP Les Deux Rives

4. Résultats et discussion

RESERVES DE BIODIVERSITE POUR SEPT TERRITOIRES ET DE RESERVE AQUATIQUE POUR UN TERRITOIRE DANS LA REGION ADMINISTRATIVE DE L ABITIBI-TEMISCAMINGUE

Régionalisation des régimes de perturbations et implications pour l aménagement dans un contexte de changement climatique

Michel Fortin 1 er Vice-président FTPF 26 janvier 2011

On the spot. Ecocertification et images satellites. Exploitation forestière tropicale au Cameroun

Cadre stratégique pour l agriculture du Canada Programmes d intendance environnementale

Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes

Congrès INFRA Montréal Plan d adaptation aux changements climatiques municipal

PLAN GÉNÉRAL D AMÉNAGEMENT FORESTIER SEIGNEURIE DE PERTHUIS RÉSUMÉ NOTE AU LECTEUR

PARACHÈVEMENT DE L AUTOROUTE 35. Consultation publique sur les enjeux fédéraux dans le cadre de la Loi canadienne sur l évaluation environnementale

Cartes de l étendue des eaux libres liés aux inondations Guide des produits

LA FINANCIÈRE AGRICOLE DU QUÉBEC PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

L échelle du ph est logarithmique, c està-dire

Comptes des changements de la biodiversité des systèmes et des espèces

Règlement type relatif à l abattage d arbres

conservation volontaire : différence vous pouvez faire la Principales options de conservation légales pour les propriétaires de terrains privés

ESTIMATION DE LA TAILLE DES POPULATIONS D ANOURES DE LA FORET DE FONTAINEBLEAU (SEINE ET MARNE)

Vers le nouveau schéma d aménagement et de développement

APPROCHES SIMPLIFIÉES POUR L ÉVALUATION DES PARAMÈTRES DE CONCEPTION POUR LES BASSINS DE FAIBLES DIMENSIONS. Gilles Rivard, ing. M. Sc.

POURQUOI ET COMMENT ARRIMER LES PDE ET LES SAD? LE CAS CONCRET DE LA MRC DE LA CÔTE-DE-BEAUPRÉ ET DE L OBV CHARLEVOIX-MONTMORENCY.

Atelier Environnement Préparatoire au Projet d Aménagement et de Développement Durable. S e p t e m b r e

Étude de la carte de Vézelise. Initiation à la lecture du relief sur une carte topographique

Services bancaires postaux : tendances et perspectives Cartographie des bureaux de poste, des banques et des prêteurs sur salaire de la région du

REDD-plus. Champ d application et des options pour le rôle des forêts dans les stratégies d atténuation des changements climatiques.

LIDAR LAUSANNE Nouvelles données altimétriques sur l agglomération lausannoise par technologie laser aéroporté et ses produits dérivés

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

Où sont les Hommes sur la Terre

Vision stratégique du développement culturel, économique, environnemental et social du territoire

Ce guide est un outil de base pour les producteurs agricoles. Ils pourront s en inspirer pour mieux gérer la faune à la ferme.

PROSPECTUS INTERNATIONAL. International FRANÇAIS LETHBRIDGE, ALBERTA, CANADA

Pays Rhin-Vignoble -Grand Ballon

L incidence des hausses de prix des produits de base sur la balance commerciale du Canada 1

Christophe SANNIER

PROFIL STATISTIQUE DRUMMONDVILLOIS DÉMOGRAPHIE ET ÉCONOMIE DRUMMONDVILLE

Pascale Biron, Thomas Buffin-Bélanger, Marie Larocque, Joanna Eyquem, Claude Desjarlais

RAPPORT SUR L INSPECTION DES BANDES RIVERAINES 2014 Portrait de la MRC Brome-Missisquoi

La rémunération des concepteurs. en théâtre au Québec. de 2004 à 2006

Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique

par Maxime Lalonde-Filion

Changement du trait de côte et images satellites. Tempêtes 2014, plage de la Salie, côte atlantique française

INVENTAIRE DES BÂTIMENTS AGRICOLES DE LA MRC DE CHARLEVOIX-EST. Le positionnement des bâtiments

PRODUIT. nouveau. uniboard.com. Sans formaldéhyde ajouté / ULEF - Particule brut Sans formaldéhyde ajouté / ULEF - Mélamine thermofusionnée (TFL)

EVALUATION FINALE BKF/012

Jeu de l ingénierie écologique. mémo du joueur

Société d intervention Maritime, Est du Canada, Limitée

CarrotAge, un logiciel pour la fouille de données agricoles

DIVERSITÉ CULTURELLE JOURS FÉRIÉS Pour en savoir Plus, veuillez vous adresser à :

Investissement en capital dans la transformation alimentaire canadienne

EXAMEN DES PROPOSITIONS D'AMENDEMENT DES ANNEXES I ET II. Autres propositions

Plan d action stratégique

AMTEC RESOURCES MANAGEMENT LTD. CREATION D UNE BANQUE DE DONNEES DONNEES GEOSPATIALES NATIONALE

COMMISSION MIXTE INTERNATIONALE COMITÉ DE GESTION ADAPTATIVE DES GRANDS LACS ET DU FLEUVE SAINT-LAURENT DES CONSEILS DE CONTRÔLE DES GRANDS LACS

PLAN D ACTION DE SANTÉ DENTAIRE PUBLIQUE Bilan régional des activités

Vision de la planification «TOD Bois-Franc» Direction de l aménagement urbain et des services aux entreprises

Résumé du rapport final du Projet ECDD

Questionnaire eevm. échange école ville montagne.

vérificatrice générale du Canada à la Chambre des communes

Profil statistique drummondvillois démographie et économie

COUP D ŒD ŒIL SUR LA MRC L ASSOMPTIONL. Édition Par Josée Payette Technicienne en recherche psychosociale

16- Grand lac Shaw Portrait 2006

Évaluation des terrains contaminés et des milieux humides par Me Luc Villiard

L utilisation du lidar terrestre en foresterie. Richard Fournier Département de géomatique appliquée

Le programme brésilien. Cláudio Almeida Chef du Centre Régional de l'amazonie CRA/INPE

Global Monitoring Emergency Services

La conquête des toits dans une perspective de développement durable Portrait de Montréal

Stratégie de gestion du bassin hydrographique du Bas-Rideau Résumé

Déclin des groupes visés par l équité en matière d emploi lors du recrutement. Étude de la Commission de la fonction publique du Canada

Toitures vertes : bien commun ou bien privé?

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC

Le capital écologique du Grand Montréal : Une évaluation économique de la biodiversité et des écosystèmes de la Ceinture verte

du Cadre de vie Secrétariat Permanent du Conseil National pour l Environnement et le Développement Durable Présenté par: Paul BOMBIRI

Objectifs présentés. Discussion générale

DOSSIER DE PRESSE. Centre Beautour la biodiversité en Pays de la Loire Animateur de réseaux et catalyseur de projets de recherche

Le drone en forêt : Rêve ou réalité de performance?

Rosemont- La Petite-Patrie. Îlots de chaleur urbains. Tout. savoir! ce qu il faut

PORTRAIT COMMERCIAL SDC SAINTE-ANNE-DE-BELLEVUE. Mission de la SDC. Principales caractéristiques

Le contexte global. La ressource. I.1 Particularités de la ressource en eau. Superficie : Km 2

Evaluation du LIDAR et de solutions innovantes pour la chaîne d approvisionnement du bois : les résultats du projet européen FlexWood

Plan Climat énergie Territorial. notre défi pour l avenir du territoire!

Evaluation des ressources forestières mondiales 2010 Rapport principal

Dans cette directive, «autorisé(s) ou autorisée(s)» signifie autorisé(s) ou autorisée(s) en vertu de la Loi sur les terres publiques;

AGORA 2014 Appel à idées Habiter les toits à Bordeaux Et pour compléter

POLITIQUE DE PROTECTION ET DE MISE EN VALEUR DES MILIEUX NATURELS

«Suivi d un projet Livelihoods» Medan, Indonésie 7 au 11 octobre 2013

NOR : DEV O C

Débroussailler autour de sa maison : «une obligation»

au concept de «développement durable» Pour une éducation ouverte sur le monde

Dictionnaire de données de la Base de données du Système national d information sur l utilisation des médicaments prescrits, octobre 2013

LA RECHERCHE AU CENTRE DE FORESTERIE DES LAURENTIDES DE RESSOURCES NATURELLES CANADA. biomasse forestière

FONDS D INVESTISSEMENT CLIMATIQUES

AVIS. Objet : Demande de permis d environnement pour l aménagement et l exploitation d un terrain d entraînement de sport moteur à ROCHEFORT

MASTER (LMD) GESTION DE DONNEES ET SPATIALISATION EN ENVIRONNEMENT (GSE)

Améliorer la performance environnementale et la conformité à la législation sur l environement

CENTRALES HYDRAULIQUES

Transcription:

EAU SÉDIMENTS RIVES RESSOURCES BIOLOGIQUES USAGES L occupation du sol Le Long des grands Lacs et du saint-laurent Problématique L Organisation des Nations Unies pour l alimentation et l agriculture (FAO) définit l occupation du sol comme étant la couverture (bio) physique de la surface des terres émergées (FAO, 2005). Cette couverture comprend diverses classes végétales (forêt, herbaçaie, milieu humide, etc.) et non végétales (sol nu, eau, roc, neige, etc.). Par ailleurs, l utilisation du sol, qui présente un autre aspect du même territoire, réfère à la façon dont l être humain utilise la surface terrestre et à l intensité avec laquelle il le fait (p. ex., développement urbain, agriculture). Il convient de ne pas confon dre ces deux notions. L occupation du sol et l utilisation du sol sont des facteurs importants, car leur état et leur évolution ont une grande influence sur l état de plusieurs composantes liées à l écosystème du fleuve Saint-Laurent. Il existe en effet des relations complexes entre l état des rives du fleuve Saint- Laurent, l occu pation de sa vallée et l état du fleuve lui-même. Dans le cadre de l activité de suivi de l occupation du sol qui inclut l utilisation du sol il a été possible de dresser un portrait général et d explorer éventuellement les liens entre l occupation du sol et d autres indicateurs de l état du Saint- Laurent. Occupation du sol le long du Saint-Laurent La classification utilisée pour l analyse de l évolution de l occupation du sol ainsi que les données cartographiques accessibles ont permis d étudier l écozone des plaines à forêts mixtes dont font partie le tronçon fluvial, l estuaire fluvial et une partie du moyen estuaire du Saint-Laurent.

L écozone des plaines à forêts mixtes Cette écozone comprend la vallée des Grands Lacs inférieurs, surnommée pointe sud de l Ontario, et une partie importante du fleuve Saint-Laurent (figure 1). Sa situation géographique, ses eaux navigables et la combinaison d une topographie douce, de sols fertiles, de pluies abondantes et de chaleur durant la saison de végétation en ont fait la région la plus intensivement exploitée et la plus peuplée du Canada. Il fut un temps où l écozone était fortement boisée et renfermait un plus grand nombre d espèces d arbres que n importe quelle autre partie du Canada. Aujourd hui, les terres agri coles dominent le paysage de l écozone. La plus grande partie de la forêt a été éliminée pour faire place à des fermes, à des vergers, à des autoroutes et à des villes. L écozone comprend des écosystèmes aquatiques, des complexes indus triels et des aires récréatives importants. De nos jours, les industries de services et le secteur manufacturier sont les plus grands secteurs d emploi. Environ la moitié de la population du Canada, soit presque 14 millions de personnes, vit dans l écozone, dont 85 % dans les centres urbains de l axe Québec-Windsor, qui comprend les deux plus grandes villes du Canada, Toronto et Montréal. Figure 1 Cartographie de l occupation du sol durant les années 1970 Portrait de la situation Bien que de grands changements soient survenus depuis le début de la colonisation, avec un intense déboisement au XVIII e et XIX e siècles, certains changements sont encore aujourd hui perceptibles à relativement court terme. Pour analyser ces changements à court terme, il a fallu avoir recours à des images satellites du milieu des années 1970, 1990 et autour de 2000. Ces images ont été classifiées pour dégager les principales classes d occupation et d utilisation du sol en se référant à Anderson et al. (1976). Depuis le milieu des années 1970, les terres agricoles et les zones bâties semblent avoir poursuivi une certaine croissance au détriment des forêts et des milieux humides (tableau 1). Tableau 1 Résultats des analyses de changements de superficies de l occupation du sol entre 1970 et 1990-2000 Écozone des plaines à forêts mixtes Classe Superficie en 1970 (km 2 ) Superficie en 1990-2000 (km 2 ) Écart (km 2 ) Eau libre* 48 254 48 858 604 Zone bâtie 3 745 4 377 632 Sol nu 558 273-285 Parc** 183 183 Terre agricole 72 242 77 964 5 722 Forêt régénération 29 281 23 194-6 087 Milieu humide 4 727 3 950-777 Coupe forestière 8 8 Total 158 807 158 807 * La superficie de l eau libre dépend du découpage de la cartographie à l intérieur des Grands Lacs et ne comprend donc pas la superficie totale des Grands Lacs. ** Parc comprend : parc, golf, aéroport, lac industriel, piste de ski.

Par contre, une simple comparaison entre les statistiques de superficie ne suffit pas à bien voir la relation entre les classes dans l analyse des changements. Afin de bien comprendre la nature des changements, une comparaison spatiale entre la cartographie des années 1970 et celles des années 1990-2000 a été effectuée, et seulement les principaux changements visibles de plus d un hectare ont été conservés pour l analyse par bandes riveraines de diverses tailles. La même observation découpée par sous-bassins versants permet de mieux évaluer la répartition géographique de ces changements. Si l on regarde la classe forestière, qui subit le plus de changements de superficies, la majeure partie des sous-bassins versants présente une perte de zones forestières de l ordre d environ 4 % dans une bande riveraine de 30 km (figure 2). Toutefois, ce pourcentage représente le changement de superficie de la forêt par rapport à l ensemble des autres classes d occupation du sol. Pour ce territoire, la perte réelle de forêt est plus de l ordre de 40 % lorsque la superficie récente de la forêt est comparée à celle que la forêt occupait dans les années 1970 (figure 3). Cela souligne la faible présence de forêt dans la bande riveraine de 30 km et explique comment toute perte réduit de beaucoup la superficie restante de cette classe. Figure 2 Variations des zones forestières par rapport à la superficie globale du sous-bassin versant à l intérieur d une bande riveraine de 30 km Figure 3 Variations des zones forestières par rapport à leur superficie dans les années 1970 à l intérieur d une bande riveraine de 30 km par sous-bassin versant

En analysant les changements à l inté rieur de bandes riveraines respectives de 10, 20 et 30 km, il apparaît que les deux tiers des pertes de forêts (107 km 2 ) converties en zones bâties le sont dans les 10 premiers kilomètres de rive (tableau 2). Par contre, pour les terres agricoles, cette même conversion vers les zones bâties augmente de façon linéaire avec l éloigne ment de la rive. Ces deux types de changements confirment que l expansion du milieu urbain s effectue vers l intérieur des terres plutôt que le long des rives des Grands Lacs et du Saint-Laurent et que les rives sont de moins en moins boisées. Trois secteurs illustrent les changements d occupation du sol en fonction des réalités régionales et de leurs sousbassins versants. Ces trois secteurs, soit Montréal, Québec et Toronto, présen tent le plus de change ments majeurs sur près de trois décennies (tableau 3). Tableau 2 Principaux changements dans les classes d occupation du sol pour l écozone des plaines à forêts mixtes, par bande riveraine Bande riveraine Type de changement 10 km 20 km 30 km Écozone Terre agricole zone bâtie 328 km 2 (44 %) 485 km 2 (64 %) 578 km 2 (77 %) 754 km 2 (100 %) Terre agricole forêt 524 km 2 (32 %) 797 km 2 (49 %) 1002 km 2 (61 %) 1630 km 2 (100 %) Forêt zone bâtie 107 km 2 (67 %) 123 km 2 (77 %) 132 km 2 (83 %) 159 km 2 (100 %) Forêt terre agricole 1112 km 2 (20 %) 1898 km 2 (34 %) 2749 km 2 (49 %) 5601 km 2 (100 %) Tableau 3 Principaux changements de superficies par bassin ou région et par bande riveraine Sous-bassins Région de Toronto a Région de Montréal b Région de Québec c Bande riveraine Bande riveraine Bande riveraine Changements 10 km 20 km 30 km 10 km 20 km 30 km 10 km 20 km 30 km Terre agricole Zone bâtie 103 km 2 223 km 2 283 km 2 114 km 2 146 km 2 157 km 2 28 km 2 29 km 2 29 km 2 Forêt Zone bâtie 31 km 2 43 km 2 47 km 2 55 km 2 58 km 2 62 km 2 6 km 2 8 km 2 8 km 2 Forêt Terre agricole 76 km 2 163 km 2 265 km 2 89 km 2 138 km 2 169 km 2 2 km 2 3 km 2 5 km 2 a. Sous-bassins de Credit-Sixteen Mile et de Humber-Don. b. Sous-bassins de Montréal, des rivières Richelieu, L Assomption, Rouge et du Nord et du Haut-Saint-Laurent. c. Sous-bassin de Montmorency.

Dans les sous-bassins versants de l île de Montréal (figure 4), incluant les 10 premiers kilomètres des rives sud et nord et les différentes îles de l archipel de Montréal, 114 km 2 de terres agricoles sont devenues des zones bâties. Ces changements sont survenus principalement sur la couronne nord et sur l île Jésus, au nord de l île de Montréal. La couronne sud présente surtout une perte de 55 km 2 de zones boisées au profit de zones bâties. Ces résultats illustrent un taux d expansion urbaine élevé dans la couronne nord depuis les années 1990. La couronne sud, qui était déjà très développée avant les années 1970, a poursuivi son expansion urbaine, mais de manière moins rapide. Dans le sous-bassin versant de Montmorency (rive nord), incluant la ville de Québec (figure 5), 29 km 2 sont passés des terres agricoles à des zones bâties, comparativement à 8 km 2 de forêts devenues des zones bâties dans le secteur de Cap-Rouge. Figure 4 Figure 5 Changements d occupation du sol dans la région de Montréal entre 1975 et 2000 Changements d occupation du sol dans la région de Québec entre 1975 et 2000

Figure 6 Changements d occupation du sol dans la région de Toronto entre 1975 et 1995 Sur la rive nord du lac Ontario (figure 6), dans les sous-bassins versants Credit-Sixteen Mile et Humber-Don, 283 km 2 de terres agricoles ont été converties en zones bâties. En comparaison, seulement 47 km 2 de zones boisées ont été converties en zones bâties. L expansion urbaine se fait dans la grande couronne de Toronto (Mississauga, Brampton, Richmond Hill, Markham). Par ailleurs, 265 km 2 de forêts ont été converties en terres agricoles. Une surestimation des zones boisées est toutefois possible sur la cartographie des années 1970 en raison de la résolution et de la qualité des images Landsat MSS utilisées. Ces trois secteurs se caractérisent comme suit : 55 % des changements totaux de l agriculture vers les zones bâties et 65 % des changements totaux des zones boisées vers les zones bâties pour toute l écozone. L écozone des plaines à forêts mixtes a été fortement modifiée depuis le début de la colonie par un déboi sement massif en faveur de l établissement de terres agricoles. Depuis le début du XX e siècle, la superficie des terres agricoles continue de croître. D autre part, la croissance démo graphique amène une expansion des zones bâties au détriment des classes avoisinantes selon la réalité régionale. Le principal changement que l on peut considérer comme constant est l expansion urbaine des grands centres. Cette expansion se fait au détriment des forêts et des zones agricoles avoisinantes. Une densi fication du tissu urbain est aussi observée. Cette première analyse de l évolution de l occupation du sol indique qu il y a une diminution marquée et continue des milieux naturels le long des zones riveraines qui affecte leurs contributions aux Grands Lacs et au Saint-Laurent. Il devient donc important de tenir compte de ces transformations lorsque l on analyse l évolution de l état de l écosystème fluvial et des pressions qu il subit.

Perspectives Environnement Canada travaille à l élaboration d une approche intégrée du suivi environnemental du bassin Grands Lacs Saint-Laurent. À ces fins, des efforts additionnels sont requis pour le développement d indicateurs et d activités de suivi de l occupation du sol de ce grand écosystème. La précision de la cartographie des milieux humides relativement aux données antérieures demeure géné ralement assez faible. Il faut con si dérer d autres études pour établir l hypothèse qu il y a eu peu de changements dans les superficies occupées par cette classe durant les 30 dernières années à l échelle d une écozone. Un travail sur certains autres secteurs du territoire étudié pourrait s avérer nécessaire. Mais plus encore, il reste à déterminer la relation qui existe entre la façon dont s effectue la trans formation (densité, forme, orienta tion) et les impacts sur le milieu naturel, notamment ceux des charges de conta minants associées à l uti lisation des sols sur des territoires parti culièrement sensibles ou à valeur socioéconomique élevée. MESURES-CLÉS Superficie des classes d occupation du sol La production récurrente de cartes de l occupation du sol permet d estimer les superficies des classes. Une comparaison de ces cartes donne une indication de l évolution de ces milieux relativement aux superficies des habitats naturels et à l influence de l expansion urbaine.

Pour en savoir plus ANDERSON, JAMES R., ERNEST E. HARDy, JOHN T. ROACH ET RICHARD E. WITMER. 1976. A Land Use and Land Cover Classification System With Remote Sensor Data. Washington (D.C.), U.S. Government Printing Office. WIkIPEDIA. 2010. Mixedwood Plains Ecozone. Site Internet : en.wikipedia.org/wiki/mixedwood_plains (Anglais seulement). FAO ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L ALIMENTATION ET L AGRICULTURE. 2005. Land Cover Classification System. Classification Concepts and User Manual Software Version 2. Site Internet : www.fao.org/docrep/008/ y7220e/y7220e00.htm#contents. Rédaction : Guy Létourneau Direction générale des sciences et de la technologie Environnement Canada Programme Suivi de l état du Saint-Laurent Dans le cadre de la présente entente Canada-Québec, Plan Saint-Laurent pour un développement durable, six partenaires gouvernementaux Environnement Canada, le ministère du Développement durable, de l Environnement et des Parcs du Québec, Pêches et Océans Canada, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, l Agence spatiale canadienne et l Agence Parcs Canada et Stratégies Saint-Laurent, un organisme non gouvernemental actif auprès des collectivités riveraines, mettent leur expertise en commun pour rendre compte, à intervalles réguliers, de l état et de l évolution du Saint-Laurent. Vous pouvez obtenir les fiches et l information complémentaire sur le Programme Suivi de l état du Saint- Laurent, en visitant le site Internet : www.planstlaurent.qc.ca Publié avec l autorisation du ministre de l Environnement Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2010 Publié avec l autorisation du ministre du Développement durable, de l Environnement et des Parcs du Québec Gouvernement du Québec, 2010 N o de catalogue : En4-124/2010F-PDF ISBN 978-1-100-93833-2 Dépôt légal Bibliothèque et Archives Canada, 2010 Also available in English under the title: Land cover along the Great Lakes and the St. Lawrence River