Région de Charleroi et du Sud-Hainaut. Plan d actions de la région de

Région de Charleroi et du Sud-Hainaut Plan d actions de la région de Juillet 2012

Plan d actions de la région de

S ommaire 1. Préambule 6 2. Situation socio-économique 9 3. Les deux programmes fondamentaux 3.1. Programme I «Vers une région de la connaissance» 24 3.2. Programme II «Vers une région de l excellence énergétique» 27 4. Les 5 axes majeurs 4.1. AXE I : La mise en tourisme du Val de Sambre, du Sud Hainaut et, plus largement, de l ensemble de notre territoire 30 4.2. AXE II : La création d un pôle culturel métropolitain 35 4.3. AXE III : L amplification de l appui financier aux créateurs 37 4.4. AXE IV : Le développement de nouvelles infrastructures d accueil pour les entreprises 38 4.5. AXE V : Le renforcement des spécialisations de notre région 4.5.1. Les sciences du vivant 40 4.5.2. L aéronautique et le spatial 42 4.5.3. Les TIC et l informatique 43 4.5.4 Les industries technologiques 44 4.5.5 Les services d appui avancés aux PME 44 4.5.6 La création d entreprises et la créativité 46 4.5.7 L innovation sociale 48 5. La poursuite des actions phares 5.1 La poursuite de la revitalisation urbaine de nos villes et communes rurales 52 5.2 Le développement de l internationalisation de notre région 55 6. Un pivot : la mobilité et l accessibilité 57 7. Les autres secteurs 7.1 L agro-alimentaire 59 7.2 L adaptation aux changements climatiques et la prévention et la gestion des risques 59 8. Conclusion 60 9. Annexes : Fiches-projets 62 5

1 préambule Charleroi - Sud Hainaut : une stratégie partagée Afin de faire face aux défis socio-économiques majeurs de ce début de 21e siècle, l ensemble des forces vives et des acteurs du développement de la région de Charleroi et du Sud Hainaut a défini une stratégie à moyen et long terme qui reflète de manière très concrète et détaillée les ambitions de ce territoire pour l avenir. Le Plan d actions de la région de Charleroi et du Sud Hainaut synthétise et structure cette stratégie. Il constitue un document de référence dont l objectif est de répondre aux besoins de notre territoire. Cette véritable vision commune s établit tout d abord dans la continuité des efforts entrepris jusqu ici ; efforts ayant enfanté de réelles réussites qui assurent aujourd hui la renommée internationale de notre région dans plusieurs domaines. Ces dernières années, en effet, grâce à l important travail de nombreux opérateurs, la région de Charleroi et du Sud Hainaut a entamé un redéploiement substantiel. Des succès incontestables ont été enregistrés et des mesures structurantes de notre économie locale ont été mises en œuvre. Aujourd hui, notre région peut notamment s enorgueillir de la présence, sur son territoire : du Biopark qui regroupe des instituts de recherche universitaire, des plateformes technologiques, des entreprises, des structures de valorisation de la recherche et un centre de formation dans le secteur des biotechnologies ainsi que du Centre de production wallon pour produits de thérapie cellulaire ; du deuxième aéroport belge en termes de trafic de passagers, Brussels South Charleroi Airport (BSCA) récemment classé troisième meilleur aéroport «low cost» au monde dans le «World Airport Awards» établi par le bureau-conseil britannique Skytrax ; de 18 parcs d activité économique qui représentent 21 501 emplois et 644 entreprises actives dans des secteurs tels que l aéronautique, l agroalimentaire, l environnement, l industrie technologique, la santé, les technologies de l information et de la communication, le transport et la logistique ; d une plate-forme multimodale (route/rail/fluvial) idéalement située au croisement de la Sambre et de la ligne de chemin de fer Charleroi-Namur ; d un site touristique majeur, les Lacs de l Eau d Heure, qui attire un million de visiteurs par an ; de trois Centres d excellence et de recherche parmi les meilleurs en Europe (CENAERO, CETIC et IMMUNE HEALTH) ; 6

d un métro léger dont le parcours a récemment été étendu ; du Musée de la Photographie, le plus grand d Europe ; De plus, la région de Charleroi et du Sud Hainaut verra également aboutir très prochainement des projets structurants actuellement en cours de réalisation : Trois nouveaux Parcs d activité économique dont l Ecopole qui sera entièrement dédicacé au développement durable et où les principes de l écologie industrielle seront mis en pratique ; Le Campus technologique qui proposera une filière de formation industrielle de 18 à 65 ans et qui réunira tous les opérateurs de tous les réseaux d enseignement et de formation et de tous les niveaux de qualification, du technicien à l ingénieur ; Le Pôle audiovisuel, un projet unique en Fédération Wallonie-Bruxelles, qui se matérialisera par le rapprochement physique de la RTBF et de Télésambre au sein d une même structure en collaboration avec le projet Keawall ; Le nouvel Hôpital du CHU (Centre Hospitalier Universitaire) à Lodelinsart. Mais, au-delà du travail effectué jusqu ici, cette stratégie partagée vise avant tout à répondre aux difficultés auxquelles notre région continue de faire face tout en s appuyant sur des piliers novateurs pour l avenir. Pour ce faire, les forces vives de la région de Charleroi et du Sud Hainaut ont définis 13 objectifs volontaristes et, pour les atteindre : n deux programmes fondamentaux Programme I «Vers une région de la Connaissance» Programme II «Vers une région de l excellence énergétique» n cinq axes majeurs AXE I : La «mise en tourisme» du Val de Sambre, du Sud Hainaut et, plus largement, de l ensemble de notre territoire AXE 2 : La création d un pôle culturel métropolitain AXE 3 : L amplification de l aide directe aux entreprises et de l appui financier aux créateurs AXE 4 : Le développement de nouvelles infrastructures d accueil pour les entreprises Axe 5 : Le renforcement des spécialisations de notre région. 7

n sans oublier évidemment la poursuite des actions phares menées jusqu ici : La revitalisation de nos villes et communes rurales au bénéfice des citoyens Le développement de l internationalisation de notre région Aujourd hui, de nombreux indicateurs montrent que notre région doit saisir toutes les opportunités pour poursuivre son œuvre de redressement. Ce sera d ailleurs un de ses défis majeurs! Le Plan d actions s appuiera donc sur les nombreux outils qui seront mis à disposition des acteurs du développement économique et social du territoire de la région de Charleroi et du Sud Hainaut. Il s agira notamment : de la politique de cohésion économique, sociale et territoriale de l Union européenne, des différentes politiques communautaires, des programmes de subventionnement proposés par la Wallonie et la Fédération Wallonie Bruxelles, Le contraste entre la partie nord, la région de Charleroi et la partie sud, le Val de Sambre et le Sud Hainaut, de notre territoire est une spécificité dont il a été tenu compte dans l élaboration de ce document. En effet, dans le bassin carolorégien, ce sont des stratégies de développement urbain, économique, technologique et culturel qui priment ; dans le Val de Sambre et le Sud Hainaut, les priorités portent davantage sur la gestion et la valorisation de l environnement au sens large, le tourisme, le patrimoine, la nature et la ruralité. L articulation efficiente entre les stratégies de développement urbain et rural est, à l évidence, une des clefs du redéploiement de notre région et assure la cohérence de notre Plan d actions. Le fait est rare et donc remarquable : mandataires politiques, représentants syndicaux, patronaux, créateurs et acteurs de l enseignement partagent aujourd hui une ligne directrice pour l avenir de la région de Charleroi et du Sud Hainaut : le Plan d actions de la région de Charleroi et du Sud-Hainaut 8

2 Situation Socio-Economique Avant de détailler les grandes actions que les acteurs du développement socio-économique, scientifique, éducatif, culturel ( ) de la région de Charleroi et du Sud Hainaut souhaitent entreprendre ou amplifier, il nous parait nécessaire de décrire brièvement cette dernière ainsi que le contexte socio-économique dans lequel s inscrit le Plan d actions de la région de Charleroi et du Sud Hainaut porté par le Comité de Développement Stratégique. La région de Charleroi et du Sud Hainaut regroupe 21 communes issues des arrondissements de Charleroi et de Thuin (qui en rassemblent au total 28). NOTE MÉTHODOLOGIQUE: la région de Charleroi et du Sud Hainaut ne correspond donc pas parfaitement à l addition simple des arrondissements de Charleroi et de Thuin. Dans le cadre de cette présentation de la situation socio-économique de notre région, nous nous appuierons, néanmoins, sur des données et statistiques recueillies à l échelle des arrondissements. Celles-ci sont, en effet, transposables à notre territoire. 9

La L arrondissement région de Charleroi de Charleroi L arrondissement et de Thuin du Sud Hainaut Les communes de l arrondissement de Charleroi qui font partie de la région de Charleroi et du Sud Hainaut : Aiseau-Presles Charleroi Châtelet Courcelles Farciennes Fleurus Fontaine-l'Évêque Gerpinnes Les Bons Villers Montigny-le-Tilleul Pont-à-Celles Les communes de l arrondissement de Charleroi qui ne font pas partie de la région de Charleroi et du Sud Hainaut : Chapelle-lez-Herlaimont (14420 hab) Manage (22445 hab) Seneffe (10903 hab) Les communes de l arrondissement de Thuin qui font partie de la région de Charleroi et du Sud Hainaut : Beaumont Chimay Erquelinnes Froidchapelle Ham-sur-Heure-Nalinnes Lobbes Merbes-le-Château Momignies Sivry-Rance Thuin Les communes de l arrondissement de Thuin qui ne font pas partie de la région de Charleroi et du Sud Hainaut : Anderlues (11742 hab) Binche (32929 hab) Estinnes (7684 hab) Morlanwelz (19029 hab) 10

Région de Charleroi et du Sud Hainaut Frasnes-lez-Gosselies Pont-à-Celles à Ce Fleurus rus Courcelles Charleroi Fontaine-L'Évêque Charleroi Ch Gerpinnes Merbes-le-Château T Thuin Erquelinnes Nalinnes Beaumont Sud Hainaut Sivry pell Froidchapelle Rance Chimay him Momi Momignies leux Baileux 11

Population (2008-2010) 2 2008 2009 2010 Démographie En 2011, les arrondissements de Charleroi et de Thuin comptaient 577.059 habitants, ce qui représente 16,4% de la population wallonne 1. Les densités de population affichées par les deux arrondissements sont particulièrement contrastées : 766,5 hab/km 2 pour l arrondissement de Charleroi et 159,7 hab/km2 pour l arrondissement de Thuin 2. La région de Charleroi et du Sud Hainaut compte, elle, 457.907 habitants. Arr. de Charleroi 423 024 424 289 425 110 Arr. de Thuin 148 178 148 558 149 082 Si la population de l arrondissement de Charleroi s élève, aujourd hui, à plus de 425.000 habitants, soit 12,2% de la population wallonne, on n y recense que 11,1% des salariés wallons, 8,8% des indépendants wallons et 9,4% des entreprises wallonnes 3. L arrondissement de Thuin compte, lui, 149.082 habitants, ce qui représente 4,3% de la population wallonne. On recense, au sein de cet arrondissement, 3,9% des salariés wallons, 4,3 % des indépendants wallons et 4% des entreprises wallonnes 3. Ces dix dernières années, la population a cru moins rapidement dans notre région que dans le reste de la Wallonie. Ainsi, le taux d évolution 2000-2010 de la population est de 1% pour l arrondissement de Charleroi, de 2,1% pour l arrondissement de Thuin et de 4,8% pour l ensemble de la Wallonie. En ce qui concerne l arrondissement de Charleroi, on note tout de même une progression puisqu il avait enregistré une évolution négative (-1,3%) sous la précédente décennie (1999-2000) 3. 1 Source : SFP Economie, PME, Classes moyenne et Energie. 2 Source : Hainaut Développement. 3 Source : SPF Economie Direction générale Statistique et Information économique, 2010, Iweps, 2009 via Segefa 2012. 12

La région de Charleroi et du Sud Hainaut présente une pyramide des âges fort similaire à celle de la Wallonie. On note, toutefois, une population légèrement plus âgée dans l arrondissement de Thuin 4 : Arrondissement Charleroi Thuin Wallonie Moins de 20 ans 24% 23,5% 24% Entre 20 et 54 ans 47% 46,3% 47% Entre 55 et 74 ans 20,4% 21,4% 20,4% Plus de 75 ans 8,5% 8,8% 8,5% Total 100% 100% 100% Quant à l immigration, elle est singulièrement plus présente dans l arrondissement de Charleroi puisque la part d étrangers en 2008 y était de 12,8% alors que ce chiffre n était que de 10,3% pour l ensemble de la Wallonie 4. Arrondissement de Charleroi Part/étrangers Italie 58,6% France 8,2% Turquie 7,4% Maroc 6,3% Algérie 3,5% Espagne 2,7% Grèce 2,1% Roumanie 1,1% Congo-Kinshasa 0,9% Pologne 0,8% 4 Source : SPF Economie Direction générale Statistique et Information économique, 2010, Iweps, 2009 via Segefa 2012. 13

Formation Les chiffres relatifs à la demande d emploi par niveau d étude de mai 2012 publiés par le FOREM font apparaître que les demandeurs d emploi de notre région présentent un niveau d instruction moins élevé que la moyenne wallonne, singulièrement dans l arrondissement de Charleroi où seuls 6,3% des demandeurs d emploi disposent d un diplôme de l enseignement supérieur alors que ce chiffre est de 10,8% pour l ensemble de la Wallonie 5. Dans cet arrondissement, on note également une plus forte proportion de demandeurs d emploi ne disposant pas du diplôme de l enseignement secondaire de 3ème degré (59,6% des DE contre 52,5% pour la Wallonie). Demande d emploi par niveau d étude (mai 2012) Primaire Secondaire Secondaire Supérieur Apprentissage Autres Total + Sec.de base 2 ème degré 3 ème degré Arr. Charleroi 11 984 10 484 11 558 2388 1201 102 37 717 % 31,8 27,8 30,6 6,3 3,2 0,3 Arr. Thuin 2517 3048 3435 846 344 36 10 226 % 24,6 29,8 33,6 8,3 3,4 0,4 Wallonie 62 072 59 876 76 696 25 135 7642 1069 232 490 % 26,7 25,8 33,0 10,8 3,3 0,5 Source : Forem Calculs Igretec Niveau de diplôme Arr. Charleroi Arr. Thuin Wallonie Primaire 19,60% 18,10% 16,70% Secondaire inférieur 34,20% 31,70% 30,90% Secondaire supérieur 28,90% 29,50% 29,20% Supérieur 17,40% 20,70% 23,20% Source : SPF Economie Direction générale statistique et information économique, 2001 5 Source : FOREM 14

Liste des fonctions critiques sur le territoire de la direction régionale du FOREM de Charleroi Rem 5 Libellé 11132 Coiffeur 11211 Nettoyeur/nettoyeuse de locaux et de surfaces 13211 Aide cuisine 14311 Attaché(e) commercial en biens d équipements professionnels 22121 Enseignant(e) d enseignement général 22122 Enseignant(e) d enseignement technique (agricole, professionnel, technologique) 24121 Infirmier(e) généraliste 42113 Ouvrier du béton 42114 Ouvrier de maçonnerie 42121 Monteur(euse) en structures métalliques 42123 Couvreur 42211 Electricien(ne) du bâtiments et travaux publics 42212 Installateur d équipements sanitaires et thermiques 42221 Poseur de fermetures menuisées Rem 5 Libellé 42231 Poseur de revêtement rigides 43111 Conducteur(trice) de transports particuliers 43114 Conducteur de transport de marchandises (réseau routier) 44121 Opérateur-régleur sur machine-outil 44132 Soudeur(euse) 44321 Mécanicien de véhicules particuliers et industriels 44331 Electricien(ne) de maintenance 46221 Conducteur de machine d impression 47111 Préparateur(rice) de produits de boulangerie/pâtisserie 47331 Réalisateur d ouvrages en bois et matériaux associés 61221 Dessinateur du BTP 61223 Chargé(e) d études techniques du BTP 61231 Chef de chantier du BTP Source : CSEF. La liste de métiers critiques répertoriés sur le territoire de la direction régionale de Charleroi du Forem rejoint les spécificités de l emploi en région de Charleroi. La plupart des métiers critiques appartiennent aux secteurs de l industrie et de la construction. Activité économique Le taux de chômage de notre région est évidemment un indicateur particulièrement pertinent dans le cadre de l élaboration du Plan d actions. Même si une amélioration a été enregistrée ces dernières années, le taux de chômage dans notre région reste supérieur à la moyenne wallonne, tout particulièrement dans l arrondissement de Charleroi 6. Arr. Charleroi Arr. Thuin Wallonie Taux de demande d'emploi (avril 2011) 21,16% 15,90% 15,44% Taux d'activité (avril 2011) 64,92% 67,00% 67,61% 6 Source: FOREM via Segefa 2012 15

Evolution du taux de chômage 7 juin-09 juin-10 juin-11 Arr. de Charleroi 23,3 22,3 21 Arr. de Thuin 20 18,9 17,9 Wallonie 17,6 16,7 16,1 Taux de chômage 2010 des arrondissements du Hainaut 8 Taux de chômage 2011 des arrondissements du Hainaut 9 L analyse de la croissance de l emploi salarié dans la province du Hainaut pour la période allant des mois de juin 2001 à juin 2010 montre une évolution positive moyenne de 8,17%. L arrondissement de Thuin se démarque avec une évolution de +10,39% (la moyenne wallonne étant de +8,89%). L arrondissement de Charleroi enregistre, lui, une progression (6,06%) moins importante que la Wallonie 10. 7 Source: Onem via Hainaut Développement 8-9 Source : Hainaut Développement. 10 Source: ONSS via Hainaut Développement 16

Taux de croissance de l emploi salarié (juin 2001-juin 2010) Dans l arrondissement de Charleroi, les secteurs de l industrie manufacturière, de la santé et de l action sociale, du commerce de gros et de détail, de l administration publique et de l enseignement sont les plus grands pourvoyeurs d emplois. Secteurs - Arrondissement de Charleroi Emplois Industrie manufacturière 23188 Santé et action sociale 21357 Commerce de gros et de détail 14964 Administration publique 14616 Enseignement 12919 Transports et entreposage 9150 Activités de services aux entreprises 8782 Construction 8179 Activités spécialisées, scientifiques et techniques 3073 Autres activités de services 2334 Information et communication 2149 Hébergement et restauration 2121 Activités financières et d'assurance 2095 Production et distribution d'eau, gestion des déchets 1807 Arts, spectacles et activités récréatives 1275 Activités immobilières 920 Production et distribution d'énergie 560 Agriculture, sylviculture et pêche 216 Industries extractives 63 Activités des ménages 16 Source : ONSS 2009 via Segefa 17

Dans l arrondissement de Thuin, les secteurs de la santé et de l action sociale, de l enseignement, de l administration publique, du commerce et de la construction sont les plus grands pourvoyeurs d emplois. Secteurs - Arrondissement de Thuin Emplois Santé et action sociale 6759 Enseignement 4487 Administration publique 3642 Commerce de gros et de détail 3548 Construction 2984 Industrie manufacturière 1837 Transports et entreposage 861 Activités de services aux entreprises 842 Autres activités de services 655 Activités spécialisées, scientifiques et techniques 487 Hébergement et restauration 462 Activités financières et d'assurance 438 Arts, spectacles et activités récréatives 302 Production et distribution d'eau, gestion des déchets 122 Agriculture, sylviculture et pêche 122 Activités immobilières 79 Production et distribution d'énergie 60 Industries extractives 38 Information et communication 27 Activités des ménages 1 Source : ONSS 2009 via Segefa 18

En analysant la répartition des emplois salariés à l échelle de notre région en comparaison avec cette même répartition à l échelle de la Wallonie, on note que la région de Charleroi et du Sud Hainaut présente un certain nombre de spécialisations 11 : Secteurs - Arrondissement de Charleroi Poids/Wallonie Arr Wallonie % % % Activités immobilières 20,8 0,7 0,4 Prod. et distr. d'eau, gestion des déchets 19,9 1,4 0,9 Industrie manufacturière 18 17,9 12,9 Transports et entreposage 17,9 7,1 5,2 Activités de services aux entreprises 16,3 6,8 5,4 Information et communication 14,7 1,7 1,5 Construction 12,6 6,3 6,5 Activités spécialisées, scientifiques et techniques 12,5 2,4 2,5 Santé et action sociale 12,4 16,5 17,3 Commerce de gros et de détail 12,1 11,5 12,5 Administration publique 11,3 11,3 13 Autres activités de services 10,8 1,8 2,2 Activités financières et d'assurance 10,4 1,6 2 Enseignement 10,3 10 12,6 Arts, spectacles et activités récréatives 9,9 1 1,3 Production et distribution d'énergie 9,4 0,4 0,6 Agriculture, sylviculture et pêche 8,7 0,2 0,3 Hébergement et restauration 8,3 1,6 2,6 Activités des ménages 3,2 0 0,1 Industries extractives 2,5 0 0,3 Source : ONSS 2009 via Segefa Source : ONSS 2009 via Segefa 19

Secteurs - Arrondissement de Thuin Poids/Wallonie Arr. Wallonie % % % Santé et action sociale 24,4 3,9 17,3 Enseignement 16,2 3,6 12,6 Administration publique 13,1 2,8 13 Commerce de gros et de détail 12,8 2,9 12,5 Construction 10,8 4,6 6,5 Industrie manufacturière 6,6 1,4 12,9 Transports et entreposage 3,1 1,7 5,2 Activités de services aux entreprises 3 1,6 5,4 Autres activités de services 2,4 3 2,2 Activités spécialisées, scientifiques et techniques 1,8 2 2,5 Hébergement et restauration 1,7 1,8 2,6 Activités financières et d'assurance 1,6 2,2 2 Arts, spectacles et activités récréatives 1,1 2,4 1,3 Prod. et distr. d'eau, gestion des déchets 0,4 1,3 0,9 Agriculture, sylviculture et pêche 0,4 4,9 0,3 Activités immobilières 0,3 1,8 0,4 Production et distribution d'énergie 0,2 1 0,6 Information et communication 0,1 0,2 1,5 Industries extractives 0,1 1,5 0,3 Activités des ménages 0 0,2 0,1 Source : ONSS 2009 via Segefa Il faut, de plus, noter le bon taux de création d entreprises présenté par l arrondissement de Charleroi, même si le taux de cessation d entreprises y est également plus élevé que le taux moyen wallon 12. Arr. Charleroi Arr. Thuin Wallonie Nombre d'entreprises 20 020 8 459 213 301 Proportion Wallonie 9,40% 4% 100% Taux de création d'entreprises 2010 10,51% 9,22% 9,42% Taux de cessation d'entreprises 2010 9,98% 8,09% 8,32% 12 Source: SPF Economie - Direction générale Statistique et information économique via Segefa 20

Revenus Le revenu moyen par habitant pour l exercice 2010 est de 13.052 euros dans l arrondissement de Charleroi et de 14.072 euros dans l arrondissement de Thuin. Ce revenu est inférieur à celui de la Wallonie et de la Belgique 13. On note cependant que le revenu moyen a progressé plus rapidement dans notre région que dans l ensemble du royaume. Revenus: statistiques fiscales des revenus soumis à l impôt des personnes physiques (revenu moyen par habitant en euros) 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Evolution Arr. Charleroi 8877 9215 9965 10615 10927 11149 11532 11949 12292 12821 13052 147,03 % Wallonie 90,00 91,35 92,58 93,59 93,30 90,23 90,05 89,86 89,34 89,18 88,98 Arr. Thuin 9338 9641 10156 10976 11383 11707 12175 12687 13138 13721 14072 150,70 % Wallonie 94,68 95,57 94,35 96,77 97,19 94,75 95,07 95,41 95,49 95,44 95,94 Wallonie 9863 10088 10764 11342 11712 12356 12806 13297 13758 14376 14668 148,72 Royaume 10669 11062 11775 12252 12655 13221 13655 14172 14691 15266 15535 145,61 Par ailleurs, au sein de la province du Hainaut, l arrondissement de Charleroi est celui qui produit le plus de valeur ajoutée 14 : Produit intérieur brut 2009 chiffres absolus PIB (euros) Arr. de Charleroi 9.864.000.000,00 Arr. de Thuin 1.988.000.000,00 Arr. de Mons 4.986.000.000,00 Arr. de Tournai 3.477.000.000,00 Arr. de Soignies 3.332.000.000,00 Arr. de Ath 1.402.000.000,00 Arr. de Mouscron 1.811.000.000,00 Source : institut des Comptes nationaux via Hainaut Développement 13-14 Source: SPF Economie - Direction générale Statistique et Information économique via Hainaut Développement 21

On peut également constater que si le PIB par habitant de Charleroi est un des plus élevés de la province du Hainaut (il est même plus élevé que le PIB wallon), il a progressé moins rapidement que celui de la Wallonie entre 2004 et 2009. L arrondissement de Thuin a, lui, connu une croissance comparable à celle de la Wallonie. Produit intérieur brut par habitant 2008 (euros) des arrondissements du Hainaut Produit intérieur brut par habitant 2009 (euros) des arrondissements du Hainaut Produit intérieur brut par habitant (euros) 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Evolution Arr. Charleroi 21219 21836 22656 23545 24174 23225 109,45 Arr. Thuin 11679 12127 12782 13217 13704 13357 114,37 Wallonie 20052 20801 21773 22606 23130 22868 114,04 22

Enfin, il est interpellant de constater l évolution du nombre de bénéficiaires du RIS (Revenu d Intégration sociale) dans notre région et, tout particulièrement, dans l arrondissement de Charleroi. Arr. Arr. Wallonie Charleroi Thuin % Bénéficiaires du RIS par rapport à la population active 2010 6,60% 3,50% 4,60% Evolution du nombre de bénéficiaires du RIS 2000-2010 +40,4% +2,3% +22,9% Source : Union des Villes et communes via Segefa Conclusion Afin d assurer son redéploiement, la région de Charleroi et du Sud Hainaut se doit aujourd hui de poursuivre les efforts entrepris. Les actions que les forces vives et tous les acteurs du développement de notre région vont désormais entreprendre ou amplifier doivent avoir pour objectif de : Stabiliser et créer de nombreux emplois durables et de qualité (salariés et indépendants) ; Développer l esprit d entreprendre et la créativité des entrepreneurs, soutenir leurs initiatives ; Proposer des infrastructures d accueil permettant aux entreprises de s installer dans notre région ; Développer les niches d emploi à haute valeur ajoutée et définir des stratégies de spécialisation (sciences du vivant, aéronautique et spatial, énergies vertes, agro-alimentaire, TIC et informatique, santé, micro-mécanique, ) ; S inscrire pleinement dans le développement durable ; Redéployer notre région au niveau touristique ; Améliorer la mobilité des personnes et des biens ; Développer les outils permettant une meilleure qualification des jeunes et la formation tout au long de la vie notamment dans les secteurs en pénurie de main- d œuvre ; Attirer de nouveaux habitants en menant des politiques urbaines et rurales volontaristes et en proposant de nouveaux services ; Développer les outils permettant aux plus défavorisés de retrouver le chemin de la vie en société et du travail et innover socialement ; Enrichir l offre culturelle ; Faire rayonner notre région au-delà de ses frontières ; Développer le sentiment d appartenance à notre région. 23

3 Les deux programmes fondamentaux 3.1. Programme I : «vers une région de la connaissance» Fondée sur une analyse des forces et des faiblesses de notre territoire, une stratégie globale du développement du capital humain est graduellement mise en place. Fait extrêmement marquant, cette démarche est soutenue et développée par les différents réseaux d enseignement et de formation. Elle intègre trois projets complémentaires : une Cité des Métiers, le Campus Technologique et un Pôle universitaire avec une université ouverte. Cette stratégie vise à relever quatre défis en vue d établir une base de croissance durable générée par de nouvelles compétences pour de nouveaux métiers. Il s agit, en effet : D établir une orientation tout au long de la vie ; D offrir une qualification aux jeunes générations ; De former tout au long de la vie ; De diffuser largement et soutenir l esprit d entreprendre et la créativité. L orientation tout au long de la vie Au sein de la future «Cité des Métiers» qui a d ores et déjà reçu un important soutien de la part des gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sera établi un espace multiopérateurs, multi-publics de conseil en orientation tout au long de la vie. Il regroupera tous les acteurs de l orientation. On y trouvera des pôles conseils mais aussi des pôles liés à des thématiques comme les discriminations, accès au cyberespace, vitrine des métiers. Autre aspect, «La découverte des métiers» au travers d un projet de sensibilisation active des élèves du premier degré de l enseignement secondaire à des filières porteuses d emploi de qualité et durables. Les métiers technologiques dits «en pénurie» seront les premiers visés. Par ailleurs, un module pédagogique proposé par Espace Environnement visera à éveiller les élèves de fin du primaire aux métiers du bâtiment. Il s intitulera «Une brique, une pierre mais qui est derrière?». Enfin, après la mise en place d un contenu pédagogique, un projet pilote interuniversitaire visera à la création du premier master complémentaire en «orientation tout au long de la vie». 24

Qualifier les jeunes générations Au sein de la Cité des Métiers, deux espaces seront mis en place, l un dédié à la construction et l autre, à l industrie. Il s agira de lieux centraux d apprentissage et d enseignement qualifiant. Un partenariat fort sera établi entre tous les acteurs de ces deux secteurs. Ces deux espaces seront des tremplins pour les élèves car ils pourront ensuite poursuivre leurs cursus sur le campus technologique de l Aéropole une fois acquis leur diplôme d enseignement secondaire qualifiant. La formation tout au long de la vie Au travers du «Campus technologique», également soutenu par les gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et de la mise en place d une «université ouverte», il s agira de rencontrer de nombreux enjeux comme : L accès aux études supérieures et la possibilité de les reprendre après une entrée dans la vie active ; L apprentissage accessible quel que soit l âge ou le parcours de vie dans tout type de contexte, lifelong et lifewide learning ; Le développement de collaboration interuniversitaire ; La possibilité de mener des recherches à portée plus locale et plus pragmatique. Dans ce cadre, un Pôle universitaire sera également créé. A cet effet, le bâtiment Zénobe Gramme sera rénové et transformé en vue d y installer des salles de formations, un auditorium ( ) et des surfaces de parking. Il pourra accueillir de 1.500 à 2.200 étudiants. Enfin, dans les secteurs de la construction et de l industrie, la «Cité des Métiers» servira de lieu de remise à niveau. Les «Centres de compétences» tels les Technofutur TIC et Industrie, le WAN mais aussi le Centre de formation du BIOPARK, bientôt celui du centre d excellence en efficacité énergétique vont poursuivre leur contribution au développement local par l accroissement des compétences de leur public-cible, la population active, les étudiants et les demandeurs d emploi. Autour d acteurs comme la MIREC, le FUNOC, la Ville de Charleroi et d autres, la volonté de recréer l esprit de compagnonnage devrait se développer dans le concept de «Charleroi : Ville apprenante». A l occasion de la présidence de Charleroi, de la Communauté des villes «ARIANE», l objectif de ce volet sera de rapprocher les citoyens et les étudiants du domaine spatial en organisant des rencontres visant la sensibilisation aux métiers et à la culture scientifique sous-tendant ce secteur industriel. 25

L esprit d entreprendre et la créativité Dans le cadre de la Cité des Métiers, une école de la créativité sera instaurée rassemblant experts-formateurs et outils adéquats. Une synergie sera établie entre les centres de compétences, le Pôle de synergie «Esprit d entreprendre et création» du Comité Subrégional de l Emploi et de la Formation et les actions menées par l ASE en Wallonie, singulièrement celles du CEEI local, HERACLES, comme mentionné plus haut. 26

3.2. Programme II : «Vers une région de l excellence énergétique» Les acteurs territoriaux, préconisant de contribuer à atteindre l ambitieux objectif de diminuer de manière significative les émissions de CO2, se sont concentrés sur des mesures visant à sensibiliser les particuliers et les entreprises à ce très important enjeu, à accroître l efficacité énergétique ou à produire de l énergie renouvelable. Notre région veut faire de cette thématique un projet structurant pour l avenir de son économie, ouvrant des perspectives nouvelles et pérennes de reconversion et de diversification des activités. À l initiative et sous l impulsion d IGRETEC, il est proposé d établir les fondements de cette stratégie par la mise en œuvre d un «Centre d Excellence en efficacité énergétique et développement durable» Installé sur l Ecopole, il aura pour objectif l accompagnement des entreprises, des chercheurs et des pouvoirs publics dans le domaine des sources et technologies émergentes et de pointe. Pour constituer une masse critique au niveau wallon et atteindre sa pleine efficacité économique, il comprendra trois volets : La recherche et le développement ; La formation ; Un dispositif soutenant l incubation et le développement des entreprises. La recherche et la mise en place de partenariats public-privé sont un pilier important qui soustend ce projet. La réactivité et le souhait rapide de participer des acteurs de la recherche, de la formation et des entreprises de grandes tailles du secteur à ce projet indiquent, sans conteste, qu il répond à un besoin patent et qu il est fortement fédérateur. 27

IGRETEC propose en outre : Dans le domaine de l épuration des eaux, deux projets de valorisation matière et énergétique des boues d épuration : La réalisation d une unité de séchage des boues par la chaleur résiduelle d une unité d incinération des ordures ménagères ; La réalisation d une unité de valorisation énergétique des boues (stockage du produit, valorisation énergétique ou épandage agricole en fonction des saisons). Pour ce qui a trait aux eaux usées domestiques : l utilisation de l énergie solaire pour produire de l électricité (installation de panneaux solaires notamment sur les toitures des stations d épuration), la production d électricité à partir de l énergie hydraulique par l installation de micro et pico-turbines permettant de récupérer de l énergie hydraulique sur les rejets des ouvrages d épuration, enfin, la récupération de l énergie calorifique des eaux usées domestiques ; L amélioration de l efficacité énergétique des bâtiments publics, «villes et communes intelligentes», par l organisation d une ESCO (Energy Services Company) publique pour la rénovation et l amélioration de la performance énergétique des bâtiments communaux ; l amélioration de l efficacité énergétique de l éclairage public (Directive Ecodesign) ; L optimisation de l utilisation de l énergie par les entreprises et par les villes et communes en mettant en œuvre : un service de monitoring commun de gestion de l énergie pour les bâtiments communaux et des entreprises, l achat groupé d énergie dans les parcs d activité économique ; Dans le cadre d un vaste programme de sensibilisation à cette thématique, de l information, des conseils et de l accompagnement personnalisé aux PME/TPE ; Sur les parcs d activité économique, le développement de l écologie industrielle : deux expériences-pilotes, l une sur l Ecopole et l autre, à Chimay Baileux et ensuite, généralisation de la mise en œuvre de filières d écologie industrielle sur les autres parcs (et ce, dans la continuité des actions menées dans le cadre de la précédente programmation européenne et du Plan Marshall 2.vert). Quant à l intercommunale de collecte de déchets et d immondices, ICDI, elle recommande : La mise en place d un «village du recyclage» intégrant notamment les activités d une ressourcerie et un espace de sensibilisation et d information (en partenariat avec IGRE- TEC et le CPAS de Charleroi). Celui-ci deviendra une véritable vitrine didactique des principales filières de tri en vue du réemploi et du recyclage des déchets ménagers et assimilés. L ICDI y développera, en outre, ses activités de réemploi et de recyclage. L amélioration des performances énergétiques de l Unité de Valorisation Energétique (UVE) de Pont-de-Loup. 28

Pour sa part, ESPACE ENVIRONNEMENT propose : des actions de dynamisation de la rénovation durable en suscitant l intérêt des particuliers à rénover leur logement et les aider dans la démarche ; l animation d un réseau d acteurs impliqués dans la thématique d habitat durable ; la responsabilisation des entreprises pour qu elles impliquent leurs travailleurs dans leur politique environnementale en vue de la réduction des impacts environnementaux. Dans le domaine hospitalier, la clinique Notre-Dame de Grâce propose deux mesures : promouvoir le transport durable en créant un parc automobile santé durable (véhicules électriques) et créer un réseau de chaleur à vocation sociale (grâce à la co-génération, fournir en chaleur les logements sociaux à proximité). Dans le domaine de la biométhanisation, la commune de Les Bons Villers souhaite construire une unité sur le site «Agricoeur» tandis qu Aiseau-Presles désire poursuivre le développement de son unité en voie de concrétisation (par la valorisation de l excédent de chaleur produite pendant la période estivale notamment). Quant à Ham-sur-Heure/Nalinnes, il y a deux projets : l installation de panneaux solaires sur les toits de bâtiments publics et un projet économiseur d énergie au château communal. Fontaine-l Evêque souhaite rénover l ancienne église Saint-Vaast pour la réaffecter en «Pavillon des énergies» (exposition permanente, services à la population, ). Quant à Froidchapelle, elle désire installer un réseau de chaleur à partir d une chaufferie au bois (alimentation de bâtiments communaux et de quartiers proches). Sur le territoire d une de nos communes, un projet de création d un site éolien est en cours. Enfin, les actions initiées par les communes en matière d efficacité énergétique et d énergies renouvelables seront regroupées sous le label «Communes durables». 29

4 Les cinq axes majeurs 4.1. AXE I La mise en tourisme du Val de Sambre, du Sud Hainaut et, plus largement, de l ensemble de notre territoire L activité touristique, en général, participe au développement de l attractivité d un territoire et, de ce fait, contribue à réduire un déficit d usage. Sa dynamique peut aussi prendre part à une relance de l économie wallonne et locale. Dans le cadre du présent Plan d actions, le nombre et l enthousiasme des porteurs de projets ne peuvent être que très encourageants quant à ces deux objectifs. Il apparaît que l ensemble des contributions reçues s inscrivent bien dans les objectifs du programme quinquennal pour un tourisme durable, attractif et accessible, DESTINATION 2015 : La promotion d un développement touristique équilibré ; L encouragement du tourisme de proximité ; La prise en compte de la diversité touristique. Les projets touristiques ont été regroupés par thématiques générales. Compte tenu de leur nombre, dans le présent document, on se contentera d en mentionner l intitulé accompagné, le cas échéant, d une phrase d explication. L intercommunale Igretec valorisera cette richesse au travers des actions d animation économique qu elle mène. Celles-ci permettront : de mettre en liaison les différents partenaires qui concourent à la réalisation d un produit touristique ; de promouvoir les produits touristiques par le soutien, l accompagnement et la guidance des opérateurs. 30

Mise en tourisme du patrimoine matériel et immatériel Pas moins de vingt et un projets ont été classés dans cette rubrique, il s agit : De la création d un laboratoire du Vivant à l Aquascope de Virelles ; De la valorisation de la frontière franco-belge le long du territoire de la Botte du Hainaut ; De la structuration d un circuit de visite et de découverte touristique basé sur l épopée napoléonienne de 1815 ; Au niveau de la grande guerre 1914-1918, de la reconstitution de la Bataille de Roselies et de la création d un chemin du souvenir dans le cadre de la commémoration des combats de la Sambre, cent ans plus tard ; De la commémoration de la bataille de Gozée ; De la mise en valeur et mise en tourisme du beffroi de Charleroi (restauration notamment) ; Pour la Ville de Thuin, l aménagement d un parcours scénographique pour la visite du beffroi ; Pour l Abbaye d Aulne, de la consolidation, de la valorisation touristique et de l intégration de l HORECA, en partenariat avec le secteur privé (restauration, développement économique) ; À Beaumont, de la restauration et de la réaffectation de la Tour Salamandre en Centre d accueil, de conférence et espace didactique, valorisant la ville ; Au Bois du Cazier, de la création d une infrastructure complémentaire en vue de renforcer son attractivité dans le cadre de son inscription au patrimoine mondial de l UNESCO ; Au pays de Charleroi, de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine industriel par un programme d actions multiforme (réaffectation, reconversion culturelle et économique, ) ; Toujours au Pays de Charleroi, de la réalisation d un programme ambitieux de valorisation des terrils (création d une maison des terrils, cycles de promenades, ) ; De la valorisation des forêts du pays de Chimay par la mise en place de produits écotouristiques ; Au parc de Monceau-sur-Sambre, de la création d un parcours didactique Arboretum ; À Sivry-Rance, de la mise en valeur du patrimoine et de l histoire locale en mettant l accent sur les Forges, les vieux métiers ainsi que les contes et légendes (valorisation de la forge de Sivry-Rance) ; À la Ville de Thuin, de la poursuite de la valorisation des jardins suspendus ; Sur proposition d ESPACE-ENVIRONNEMENT, de la définition et de la mise en place d un schéma de signalétique paysagère du Pays de Charleroi, Val de Sambre et de la Botte du Hainaut ; 31

De l équipement des sites touristiques et musées de QR codes afin d allier tourisme et nouvelles technologies ; Dans la Botte du Hainaut, de l installation de flash codes sur les sites d intérêts au travers du projet SMARTBOTTE ; À Ham-sur-Heure/Nalinnes, de la réhabilitation du bâtiment classé «Maison forte» ; À Farciennes, de la revalorisation du site du Vieux Château. L aménagement et la valorisation de bases de loisirs Ici, sept projets à savoir : Au Centre de délassement de Marcinelle, un vaste programme de rénovation et de modernisation intégrant le partenariat public-privé ; La mise en œuvre du plan de développement du site de la Forêt des loisirs du Bois de Soleilmont à Fleurus ; À Merbes-le-Château, la valorisation des anciennes carrières en base de loisirs grâce au projet «Les carrières de l imaginaire» ; Le développement du tourisme d affaires en créant des nouveaux lits dits «de charme» favorisant de la sorte l amélioration de l hébergement touristique de Charleroi-Est ; À Thuin, la création d un centre de découverte du patrimoine naturel historique et culturel sur le site «Le Bas Marteau», ancien moulin à eau (forge) industriel et ses dépendances ; À Aiseau-Presles, la valorisation du site des Etangs à Oignies. Aux Lacs de l Eau d Heure, le développement des projets en cours. La mise en tourisme des cœurs de ville Ont été soumis, onze projets dont : À Charleroi : la mise en œuvre d un schéma de signalisation et de signalisation touristique, d une charte urbaine de mobiliers urbains et commerciaux ; la valorisation de certains espaces publics au service de la fonction festive ou de la fonction culturelle ; la mise en place d un plan lumière de la ville et enfin, la valorisation du patrimoine architectural sur la thématique de l art nouveau, l art déco et le modernisme ; À Beaumont, l aménagement d un parcours touristique visant à valoriser le patrimoine de l entité (tour, remparts, site des Polis, Verte Vallée, ) ; À Chimay, la mise en valeur du patrimoine du centre historique par le biais d un plan façades ; 32

À Thuin, trois projets : la création d une signalétique et d une mise en lumière, ainsi que l installation de mobilier urbain et l embellissement des façades afin de mettre en valeur les monuments et sites ; l amélioration de l itinéraire touristique entre le Beffroi et les jardins suspendus ainsi que l aménagement du parc de l Hôtel de Ville ; la requalification de la Ville Basse et des bords de Sambre (Chantier Naval, promenades et quais, passerelles sur la Sambre, réaménagement de la Place, mise en lumière). Le renforcement et la structuration de l offre en itinérance Quinze projets sur ce thème : À Charleroi, l optimisation des connexions au RAVeL et l aménagement d un RAVeL reliant Thuillies aux Lacs de l Eau d Heure ; Développement de circuits de randonnée liés au «terrilisme», sur la Botte du Hainaut, projet «La Botte à vélo» et projet d adaptation des équipements pour le public «enfants-familles» ; À Sivry-Rance et à Thuin : amélioration du réseau cyclable ; À Beaumont, mise en place d un circuit des richesses artisanales au fil de la Hantes (voiture-moto-vélo) ; En Val de Sambre et Thudinie : structuration de l offre pour le développement de séjours aux pratiques douces, notamment de l offre fluviale ; Le Parcours Sambre, mise en valeur des ressources et des activités de la région transfrontalière ; À Thuin, création d une capitainerie au relais nautique ; Mise en place du projet «La route des Abbayes» (Aulne, Lobbes, Bonne Espérance) ; Création d un sentier géologique «Géologie et tourisme en notre Botte» ; Enfin, à Chimay, mise en valeur d endroits emblématiques de l entité. 33

Le développement d une offre diversifiée en hébergement touristique Six projets au contenu suivant : La Maison du Tourisme propose, pour la Botte du Hainaut, la création de davantage de chambres d hôtes et l acquisition d «éco-logis» ; À Lobbes, au travers du projet «Relais Haute Sambre», l extension de l offre hôtelière ; À Charleroi, le soutien à la création de chambres d hôtes urbaines et d une auberge de jeunesse ; À Thuin, le développement d un village de vacances au Seurus ; Et enfin, à Virelles, la création d un village lacustre à l Aquascope. La création de nouveaux créneaux porteurs : l événementiel et le tourisme d affaires Dans les quatre projets soumis, on retrouve : L organisation d animations touristiques itinérantes pour une mise en valeur du réseau des pratiques douces : le RAVeL et la Sambre ; La relance du Bureau de Congrès en vue d assurer de la prospection en matière de tourisme d affaires ; La thématisation du Centre de Congrès CEME autour de l industrie du verre, «Des racines et du verre» et une implication plus grande de celui-ci en matière d audiovisuel et de TIC ; La création d un événement annuel d envergure à Thuin (festival d art contemporain, festival des mômes, ou autre) ; L organisation d une politique d accueil touristique et d une campagne de communication Quatre projets, ici, aussi : La création d un espace d accueil au cœur du quartier «Quai de Sambre» à Thuin ; Point d accueil touristique à Macon, dans l ancienne cure du village ; Réalisation d un film présentant la ville de Thuin, ses atouts touristiques et patrimoniaux ; Réalisation d un hub touristique multimodal sur la plateforme aéroportuaire de BSCA avec des infrastructures et des prestataires de service en vue de desservir la zone de chalandise de BSCA. 34

4.2. AXE II : La création d un pôle culturel métropolitain On mesure également le niveau d attractivité d un territoire par l intensité de son rayonnement culturel et le dynamisme de celui-ci, par la diversité et l ampleur de ses industries créatives. L agglomération de Charleroi et ses environs doivent donc avoir le souci de se positionner à leur juste place et revendiquer que cette fonction métropolitaine importante soit assurée par des investissements et un soutien appropriés. C est la raison pour laquelle la ville de Charleroi demande la mise en place d un pôle muséal et artistique ambitieux au centre-ville, regroupant le Musée des Beaux-Arts, le Musée du Verre et le BPS 22 ; cet investissement visant, en outre, à revitaliser le quartier où ils se trouvent. L extension du BPS 22 pourrait également lui permettre d accueillir des expositions d art contemporain prestigieuses accueillant des collections privées et publiques. La ville de Charleroi souhaite, par ailleurs, la construction d un musée de la ville, avec un centre documentaire et de recherche (développement urbain durable, aménagement du territoire, utilisation rationnelle des espaces, mobilité, développements économiques, écoquartiers, nouvelles formes d architecture, technologies innovantes, ) ainsi qu un centre de formation. L Institut des sciences de la ville imaginé par l ULB et L UMons pourrait y être idéalement localisé. En outre, quatre opérateurs culturels majeurs (Charleroi-Danses, Théâtre de l Ancre, Centre Culturel Régional Eden et BPS 22) souhaitent lancer le projet «Asphalte», une biennale d art urbain fédératrice mettant à l honneur les cultures urbaines émergentes (street art notamment). Ce type de productions permet d envisager la ville autrement et réintroduit du lien social dans l espace public (expositions à ciel ouvert, festival de danses urbaines, concerts, programmation théâtrale spécifique, ). La biennale permettra de transformer en atouts certaines faiblesses urbanistiques et touristiques de notre territoire tout en valorisant les lieux de référence. Charleroi pourrait, de la sorte, devenir une capitale attractive de l art urbain. Par ailleurs, certaines productions pourraient être pérennisées et permettre une valorisation de la ville. Une initiative centrée sur la participation citoyenne aux programmes mis en place par les acteurs culturels majeurs sera également développée. Cette programmation participative s inscrira dans une volonté d élargir le titre de «capitale sociale» de Charleroi à des notions telles que la sociabilité, la convivialité ou la créativité. C est un projet qui décloisonnera le domaine social et la culture au bénéfice d une dynamique de ville. 35

Afin de constituer une «mémoire» de ces activités, par nature, éphémères, un vaste programme de numérisation des productions culturelles de notre région sera mis sur pied et constituera une carte de visite permanente des institutions culturelles. Expositions temporaires, spectacles de danse ou de théâtre, concerts, ateliers créatifs, pourraient ainsi faire l objet d un enregistrement systématique permettant aux institutions culturelles de constituer des archives vivantes. Celles-ci permettront, de plus, d accroître l accès à la culture pour les citoyens. Afin de lui donner une ampleur suffisante, Farciennes revendique la rénovation de son centre culturel tandis que la ville de Thuin ambitionne, quant à elle, la création d un pôle culturel. Gerpinnes propose la création d un musée Art Déco abritant des expositions temporaires et des conférences thématiques, alors qu Ham-sur-Heure/Nalinnes présente le projet d aménagement d une partie du Château Monnom pour y abriter des salles à vocation culturelle. Au niveau événementiel, le théâtre «La Ruche» propose le développement et la diversification de son offre culturelle en y intégrant des volets nouveaux. Enfin, il est proposé l organisation d un festival du dessin animé et du film de l animation. 36