L Autorité expliquée aux parents



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Transcription:

CLAUDE HALMOS L Autorité expliquée aux parents Entre tiens avec Hélène Mathieu NIL

Savoir dire «non» à ses enfants. Apprendre à leur dire «non». Leur mettre des limites. Pour quoi? Comment? L auto rité paren tale hante les pages des maga zines, les écrans de télé vi sion, les rayons des librai ries. Les spé cia listes se relaient, les décla ra - tions se mul ti plient. Et toutes ne sont pas loin s en faut sans pertinence. Pourtant, submergés d indications diverses, les parents restent désarçonnés, désemparés. En proie à un désar roi qui semble, d année en année, s aggra - ver. Nombre d entre eux racontent ainsi un quo ti - dien gâché par des conflits per ma nents. À pro pos de tout. Et sur tout de rien. «Tous les jours il faut se battre avec lui pour qu il fasse ses devoirs. C est un enfer!» «Il n y a pas moyen qu il aille se cou cher. Il se relève dix fois. On ne sait plus quoi faire» «Chaque fois qu on l appelle, que ce soit pour man - ger, pour prendre sa douche ou pour n importe quoi, il traîne. Une demi- heure après on en est encore au même point. Je vous assure, c est usant!»

12 L autorité expliquée aux parents Et la situa tion est par fois plus grave. De plus en plus d enfants notam ment entre trois et six ans arrivent en consultation malheureux, recroquevillés sur eux- mêmes, affli gés de retards divers (bien que leur intelligence soit normale), et incapables de vivre serei ne ment au milieu des autres dans ces lieux sociaux que sont l école, la gar de rie ou le centre aéré. Alors que c est en géné ral clair dès la pre - mière consul ta tion ils n ont aucun pro blème particulier. Et que leurs géniteurs, malgré tout ce dont ils s accusent, sont (pour reprendre l expres sion que le psychanalyste anglais Donald Winnicott appliquait aux mères) de toute évi dence «suf fisamment bons». Pour quoi, alors, tant de dif fi cultés? Pour une rai - son simple. Parce que ces enfants «nor maux», éle - vés par des parents qui ne le sont pas moins, sont, du fait d un manque ou, a minima, d une insuf fisance d éducation et d autorité, empêchés de se développer normalement. Leurs parents les aiment, s occupent d eux et s efforcent d être atten tifs à ce qu ils disent et vivent. Mais ils ne leur imposent pas ce qu ils devraient leur impo ser. Soit parce que, très pro fon - dé ment, ils n en comprennent pas la néces sité, soit parce que, convain cus que ce serait utile, ils cèdent pourtant devant les larmes ou les protestations de leur enfant. Obsé dés qu ils sont et sou vent bien plus qu ils ne le croient par la crainte de le voir souf frir. L auto rité aujourd hui fait peur. Elle effraie les parents. Parce qu ils s ima ginent qu elle ne pour -

L autorité expliquée aux parents 13 rait être que ce qu elle fut sou vent autre fois : un ins - trument destiné à soumettre l enfant au pouvoir des adultes. Et sus cep tible de ce fait de por ter atteinte à sa liberté, à sa per son na lité et à sa créa ti vité. Or, il faut qu ils le sachent, une autre auto rité existe. Et non seule ment elle ne détruit pas les enfants mais elle consti tue le point d appui essen tiel de leur déve - loppement et de leur épanouissement. On peut considé rer un enfant comme une per sonne à part entière et l écou ter sans renon cer pour autant à lui mettre les limites dont il a besoin pour vivre. Auto rité peut rimer avec aimer et res pec ter. Et il est urgent que les parents l entendent. Car l enfant qui n est pas (ou pas suffisamment) éduqué est à notre époque bien plus en dan ger qu il ne l était autre fois. Ses symp tômes font en effet de lui une proie. Une proie pour cer tains poli tiques qui, arguant que la ten - dance à la délin quance serait innée, sont prêts dès son plus jeune âge à le stig mati ser et à l exclure. Et une proie pour de pseudo- scientifiques qui inter prètent les déviances des enfants et des ado les cents non pas comme la consé quence de «ratés» de leur his toire, mais comme la preuve de dispositions constitutionnelles et, de ce fait, sans appel : «C est sûre ment génétique, madame!» Comment aider les parents à accé der à cette compré - hen sion et à agir? De nom breux livres, de nom - breuses émis sions, nous l avons dit, s y emploient. Le résultat pourtant reste notoirement insuffisant. Pour quoi? Parce que ces livres et ces émis sions se

14 L autorité expliquée aux parents limitent pour la plu part à don ner aux parents des conseils : «Faites ceci, faites cela. Ne faites pas ceci, ne faites pas cela.» Des conseils qui, dans un pre mier temps, les ras surent. Mais qui ne les aident pas à avan cer. Parce qu ils ne leur per mettent pas de cer ner leurs dif fi cultés, d en sai sir les causes et d y remé dier. Il faut donc, me semble- t-il, prendre le pro - blème par un autre bout. Ce livre tente de le faire. Il n a pas pour voca tion de tenir la main des parents. Mais de les ame ner au contraire à deve nir capables de prendre eux- mêmes leurs pro blèmes en main. En leur don nant les moyens de comprendre d abord pour - quoi leur auto rité est non seule ment néces saire mais vitale pour leur enfant, et ensuite pour quoi elle leur est, qui qu ils soient (car, il faut qu ils le sachent, elle pose pro blème dans toutes les familles), si dif fi cile à mettre en œuvre. Ce livre est conçu comme une suite de réponses à des ques tions. Des ques tions comme celles que des parents pour raient me poser et qu ils me posent de fait quand je les ren contre (à mon cabi net ou lors de confé rences). Elles s expriment dans cet ouvrage par la voix d une jour na liste, Hélène Mathieu, elle aussi mère de famille, et qui peut, à ce titre, se faire le porte- parole de tous ceux qui, face à leur enfant, s inter rogent : que faire? pour quoi? comment? Notre souhait est que, loin des diktats psychologiques et des «il faut» standardisés et culpabilisants, ce livre per mette à chaque parent de retrou ver des repères. Et d éla bo rer à par tir d eux, avec ses mots

L autorité expliquée aux parents 15 à lui, sa réponse. Et une même cer ti tude nous unit : c est possible! Post-scriptum Nous avons sou vent gardé dans ce texte le ton de la conver sa tion qui fut la nôtre. Sa qua lité lit téraire y per dra peut- être. Nous en pre nons le risque. Car nous pen sons que le plus impor tant est que la vérité celle de notre dia logue et, à tra vers lui, celle de notre débat avec les parents qui nous liront y gagne.

Pourquoi le problème de l autorité parentale se pose-t-il particulièrement aujourd hui? Hélène Mathieu : On lit par tout que les parents ont de plus en plus de pro blèmes avec l auto rité, qu ils ne savent plus mettre des limites à leurs enfants, qu il n y a plus de règles. À la géné ra tion de mes parents, il ne me semble pas qu il y avait ce pro blème. Pour - quoi pensez- vous qu il se pose aujourd hui avec une telle acuité? Claude Halmos : Je crois que dans votre enfance ou dans la mienne, le pro blème ne se posait pas du tout de la même façon. Parce que l auto rité paren tale était conçue comme une sorte d auto rité de droit divin. On n avait pas à la jus ti fier parce qu elle était sup - po sée aller de soi. Quand les enfants deman daient : «Mais pour quoi je dois faire ça?», les parents répon - daient : «Parce que c est moi qui commande.» Ou bien : «Parce que c est comme ça. Tu ne dis cutes pas. Tu obéis.» Ce qui vou lait dire qu ils leur deman - daient grosso modo de se sou mettre. Ce qui était exigé de l enfant à cette époque, c était une sou mis - sion. Une sou mis sion au parent et à son auto rité. Le

18 L autorité expliquée aux parents mode sur lequel cela se pas sait pou vait varier selon les familles. Mais le prin cipe était celui- là. Et puis, il y a eu 1968. Toute une géné ra tion dont nous avons fait par tie (pour ma part je m en féli cite!) s est rebel lée contre cette auto rité de droit divin, dans tous les domaines de la société. Parce que cette auto - rité allait de pair avec un empê che ment de vivre, de créer, d être libre, d avoir une sexua lité, etc. C était de la répres sion. Donc, toute une géné ra tion s est éle - vée contre cette répres sion, et on a dénoncé les effets de l autoritarisme. Sur cette lancée certains ont fait un tra jet per son nel, sont allés en ana lyse. Ils ont pu étu dier à loi sir sur leur divan les méfaits de l auto ri - tarisme paren tal. Et cela a donné à nombre d entre eux l idée qu avoir de l auto rité sur un enfant était forcément de la répression. C est une idée fausse, bien sûr. On aura l occa sion d expli quer pour quoi. Mais c est une idée qui a mar - qué les esprits et qui pèse très lourd aujourd hui. Ce qui rend aussi l auto rité paren tale pro blé ma - tique à notre époque, c est la dif fi culté à arti culer les places du père et de la mère. On n ose plus dif fé ren - cier les places de cha cun des parents. Parce qu on a peur, en le fai sant, de remettre en cause l éga lité des sexes et de réta blir une hié rar chie au sein de la famille. C est- à-dire d en reve nir au temps où femmes et enfants devaient être sou mis corps et âme à la puis sance pater nelle. Or l auto rité du père (qui n a rien à voir avec le pou voir absolu d un pater familias) est essen tielle pour les enfants. Cela aussi, on pourra y reve nir.

Pourquoi le problème de l autorité parentale 19 Voilà pour le contexte his to rique. (Même si ma réponse ne pré tend pas être complète. Parce que répondre vraiment à votre question supposerait un travail pluridisciplinaire approfondi.) Et il faut ajouter à cela l influ ence déter mi nante qu a eue sur notre société l enseignement de Françoise Dolto. Cet ensei gne ment n est pas tombé du ciel, bien sûr. Il n a pas surgi ex nihilo un beau matin. Il est le pro - duit d une longue évo lu tion de l idée même d enfant. Évolution dans laquelle la psychanalyse a joué un rôle central. Mais la personnalité de Françoise Dolto, son écoute excep tion nelle et tout à fait ori gi nale des enfants, son talent pour la trans mis sion et sa volonté de trans mettre ont fait qu il y a eu un «avant» et un «après» son ensei gne ment. Françoise Dolto a mar qué de façon déci sive notre époque. Bien au- delà de ce que l on en dit aujourd hui. Au point que, vingt ans après sa mort, on oublie sou vent que c est à elle que l on doit des chan ge ments qui nous semblent aujourd hui aller de soi. Or l essen tiel de son mes sage était qu un enfant n est pas, comme on vou lait le croire, un être infé - rieur, un sous- adulte qui doit attendre d être devenu grand pour avoir le droit à la parole, mais un être à part entière qui a autant de valeur qu un adulte et dont la parole a autant de valeur que celle d un adulte. C était un message révolutionnaire, et il a reçu dans le public un accueil tout à fait par ti cu lier. Des milliers d adultes ont été, non pas tant convain cus intel lec - tuellement que touchés, au plus profond d eux-mêmes,

20 L autorité expliquée aux parents par ce que disait Françoise Dolto. Car ils enten daient enfin une parole qui res tau rait dans sa dignité l enfant qu ils avaient été. Cet enfant à qui l on avait tel le - ment ordonné «Tais- toi!» en lui fai sant croire «en prime» que c était «pour son bien». À qui l on avait tellement fait sentir qu il comptait «pour du beurre». Il y a eu une vraie ren contre entre les aspi ra tions de cette époque où explo sait le désir de vie et de liberté cette époque du «sous les pavés la plage» et les mots de cette petite dame qui, sous des dehors BCBG, était en fait parfaitement subversive. Toute une géné ra tion a été frap pée au cœur par le mes sage de Françoise Dolto. La vision qu avait cette génération de l autorité parentale s en est trouvée modifiée en profondeur. Et modifiée d une façon qui n avait rien de confor table. En effet, si un enfant est une per sonne à part entière, il devient impos sible de lui dire, du haut d un sup posé bon droit paren tal : «Obéis et tais- toi!» L ensei gne ment de Françoise Dolto a fait vacil ler les valeurs qui servaient autrefois de fondement à l autorité paren tale (et qui avaient déjà été mises à mal en 1968). Cette vacil la tion dure encore. Et elle est à l ori - gine d un grand désar roi des parents. On l entend tous les jours en consul ta tion. Car ceux qui viennent pour un problème d autorité découvrent souvent qu ils sont en fait «blo qués» par un pro blème de légi ti mité. H.M. : C est vrai que je fais par tie d une géné ra - tion de parents qui s est beau coup demandé : «De