La recherche en soins infirmiers



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Transcription:

La recherche en soins infirmiers 3 e module : la planification 1 re partie Devis, buts, méthodes et concepts reliés à la recherche Margot Phaneuf, inf. PhD. Révision 2013

Ce texte fait partie d un didacticiel préparé pour un enseignement dans les écoles de cadres infirmiers de Reims et de Lyon en France. Margot Phaneuf Inf. PhD. 2

Didacticiel d initiation méthodologique Phase de planification 1ère partie Les devis de recherche Margot Phaneuf, inf. PhD. Révision, 2013 3

Introduction Margot Phaneuf Inf. PhD. 4

Une fois le problème choisi, la recension des écrits effectuée, la question de recherche posée et les hypothèses établies, c est le moment de passer à la planification ou devis de recherche. C est une étape très importante puisqu elle est celle de l élaboration du schème méthodologique qui permettra de répondre à la question de recherche et d assurer le contrôle de l ensemble du processus. Margot Phaneuf Inf. PhD. 5

Ce design ou devis implique un plan, une structure et une stratégie situés dans une logique serrée avec les autres étapes de la recherche. Le choix du devis dépend de la nature du problème et de la question posée, mais quel qu en soit le choix, il doit refléter le sérieux de l étude du problème. Il existe une multitude de devis de recherche que ce module permettra d apprivoiser. 6

Vue d ensemble des étapes du processus de recherche La conceptualisation de la recherche. L orientation à l action ou cadre opérationnel. La planification ou choix du devis de recherche et sa réalisation. Le traitement des données. La communication des résultats.

1 Cadre conceptuel 5-6 Outils, traitement des données et rapport Vue d ensemble du processus de recherche Cadre opérationnel 2 Phase de planification: devis de recherche et réalisation 3-4

Devis de recherche : contenu Définition et but, principaux concepts. Méthodes : observation, entretien, types de raisonnement et biais. Choix de la méthodologie : devis expérimentaux ; non expérimentaux ; quasi expérimentaux ; pré expérimentaux. Recherches de divers types.

1-Le devis de recherche indique le cheminement à suivre Margot Phaneuf Inf. PhD. 10

Le devis de recherche (1) Définition C est une description détaillée, un plan qui définit la structure de la recherche et les stratégies retenues pour la poursuivre. Il est conçu en vue d'obtenir une réponse valable à la question de recherche ou une vérification en règle des prédictions formulées par les hypothèses. Margot Phaneuf Inf. PhD. 11

Le devis de recherche (2) Définition Le devis indique comment l'étude doit être conduite, comment les groupes doivent être constitués, quelles sortes de données recueillir et de quelle manière les obtenir. La chercheuse choisit le devis le plus approprié pour tester ses hypothèses et répondre à la question de recherche. Elle peut opter pour un devis expérimental, quantitatif non expérimental ou encore pour un devis qualitatif ou mixte. Margot Phaneuf Inf. PhD. 12

Le devis de recherche : buts Fournir des réponses à la question de recherche et exercer un maximum de contrôle sur les facteurs qui risquent d'interférer avec les résultats de l'étude. Margot Phaneuf Inf. PhD. 13

Les méthodes ou types de devis de recherche Margot Phaneuf Inf. PhD. 14

Les méthodes ou types de devis de recherche sont comme autant de portes différentes auxquelles nous pouvons frapper selon les besoins. Margot Phaneuf Inf. PhD. 15

Les méthodes ou types de devis de recherche Il n'y a pas de recherche sans méthode. La méthode sert à situer, dans un continuum, l'enchaînement des faits, des concepts, des hypothèses et des moyens de les traiter. C'est la méthode qui donne la rigueur et la valeur scientifiques à la recherche. Margot Phaneuf Inf. PhD. 16

Le choix du devis de recherche : questions à se poser Le but est-il d examiner des relations? Le but est-il de procéder à une expérience contrôlée? Recherche descriptive Recherche corrélationnelle Recherche expérimentale Recherche quasiexpérimentale Margot Phaneuf Inf. PhD. 17

Les différents types de devis de recherche (1) Le choix de la méthode dépend de l'identification qui a été faite du problème, des questions posées, des moyens retenus, etc. Les résultats d'une recherche sont le reflet de sa méthode. Ils ne valent ni plus ni moins qu'elle. Margot Phaneuf Inf. PhD. 18

Les différents types de devis de recherche (2) À partir de la méthode utilisée, les recherches se divisent en recherches quantitatives, qualitatives Toutefois, on a de plus en plus tendance à voir ces deux types de recherches en les plaçant sur un continuum plutôt qu en opposition l une à l autre. Margot Phaneuf Inf. PhD. 19

Les recherches Quantitative Qualitative Expérimentale Descriptive Rechercheaction Recherche historique Quasi expérimentale Corrélationnelle De terrain Recherche de développement Non expérimentale Enquête Comparative, clinique

Recherches quantitatives. Processus déductif (théorie vers les faits).. Établissement de liens de causalité.. Plan établi à l'avance et inchangeable.. Choix des participants au hasard.. Méthodologie exacte.. Place importante du raisonnement.. Connaissances généralisable. Recherches expérimentales et non expérimentales:. descriptives,. de corrélation,. quasi-expérimentales,. expérimentales et préexpérimentales. Recherches qualitatives.processus inductif (des faits vers la théorie).. Exploration d'un phénomène.. Plan qui peut se modifier en cours de recherche.. Choix délibéré des participants.. Méthodologie plus floue.. Place importante de l'intuition.. Ensemble de connaissances propres au phénomène étudié. Recherches non expérimentales:. phénoménologiques,. de terrain,. ethnographiques,. historiques, recherche-action. 21

Divers schémas de recherches quantitatives et qualitatives Méthode exploratoire Méthode descriptive Méthode explicative Méthode d intervention Objectif : Objectif : Objectif : Objectif : découvrir un phénomène portrait détaillé d un phénomène expliquer un phénomène résoudre un problème, prendre une décision Données qualitatives Mesures quantitatives statistiques Mesures quantitatives statistiques Mesures quantitatives, qualitatives. 22

Les devis expérimentaux factoriels (2) Les devis contrebalancés Cette méthode diminue l effet de l ordre de présentation et l effet résiduel qui en découle. Le nombre de sous-groupes est fonction du nombre de permutations possibles, ce qui dans un plan simple correspond aux différents niveaux de la variable indépendante. 23

Concepts à connaître Quelques concepts sont importants à connaître avant l application du devis de recherche. Ce sont : le biais, le contrôle, la manipulation ou intervention, la répartition aléatoire des sujets, l'appariement des sujets, l observation, les entretiens, les effets de l observation, les différents raisonnements inhérents aux recherches, la population, la population cible, l échantillon et l échantillonnage. Margot Phaneuf Inf. PhD. 24

Concepts reliés au devis expérimental

Le devis : principaux concepts (1) Le biais qui vient fausser les résultats. Le contrôle nécessaire de tous les aspects surtout pour la recherche expérimentale. La manipulation ou intervention de la chercheuse pour structurer un enseignement, mettre sur pied un traitement. La répartition aléatoire des sujets (recherche expérimentale). L'appariement des sujets selon certaines caractéristiques déterminées (recherche non expérimentale). 26

Le devis : principaux concepts (2) Le biais : recouvre toute influence ou condition pouvant fausser les résultats ou empêcher leur généralisation. Il peut se créer au moment du choix des sujets, de l'échantillon, de l application des instruments de mesure. Le contrôle : est la maîtrise rigoureuse de tous les aspects de la recherche. Le degré de contrôle varie selon le type de recherche : un devis expérimental exige un contrôle maximal des variables étrangères par la manipulation de la variable indépendante et par la répartition aléatoire. Margot Phaneuf Inf. PhD. 27

Le devis: principaux concepts (2) Le biais : recouvre toute influence ou condition pouvant fausser les résultats ou empêcher leur généralisation. Il peut se créer au moment du choix des sujets, de l'échantillon, de l application des instruments de mesure. Le contrôle : est la maîtrise rigoureuse de tous les aspects de la recherche. Le degré de contrôle varie selon le type de recherche : un devis expérimental exige un contrôle maximal des variables étrangères par la manipulation de la variable indépendante et par la répartition aléatoire. Margot Phaneuf Inf. PhD. 28

Le devis : principaux concepts (3) La recherche exploratoire, descriptive et qualitative ne permet pas d'identifier des variables à contrôler. La manipulation : comprend le traitement ou intervention administré exclusivement à un groupe de sujets de l'étude, l'autre groupe appelé groupe de contrôle ou groupe témoin ne le reçoit pas. La répartition aléatoire : le choix des sujets se fait de telle manière que chacun ait une chance égale d'être choisi pour former l'échantillon. Il permet d'éviter les biais et d'obtenir un échantillon représentatif de la population. 29

Le devis : principaux concepts (3) L'appariement des sujets : quand il n'est pas possible d'utiliser la répartition aléatoire, ce procédé consiste à coupler les sujets des deux groupes selon certaines caractéristiques (âge, sexe, statut social, diagnostic). 30

L observation 31

L observation et ses méthodes 32

L observation (1) L'observation est l'élément central du processus de recherche scientifique. Son but est de dresser un portrait global crédible et aussi précis que possible du sujet à l étude. L observation possède nécessairement un caractère subjectif, mais elle peut être complétée par des enregistrements, des opinions, des réponses à des questionnaires qui sont des informations objectives des personnes concernées. 33

L observation (2) Elle peut être directe, avec implication personnelle de la chercheuse ou sans son implication, et faite par le moyen de questionnaires et de sondages. Elle est dite participante lorsque la chercheuse se mêle aux personnes observées et interagit avec elles. Plus la chercheuse intervient, plus grandes sont les menaces à l objectivité, car sa présence peut modifier le phénomène observé. L observation permet de découvrir certains éléments dissimulés et d observer des manifestations discrètes qui seraient autrement négligées. 34

L observation (3) Elle est dite cachée lorsque la chercheuse est un membre à part entière du groupe observé. Elle est dite discrète lorsque la chercheuse tout en faisant partie du groupe observé, procède de manière aussi discrète que possible. Elle est ouverte lorsque la chercheuse est identifiée par le groupe comme observatrice et développe une bonne compréhension de son fonctionnement interne. 35

L observation (4) Elle est non participante lorsque la chercheuse minimise ses interactions avec les personnes concernées. Son attitude est neutre, elle note tout ce qui se passe dans le groupe et complète ses informations par des enregistrements dissimulés. Dès qu'une personne en observe une autre, une interaction se produit ce qui implique qu en sciences humaines, l'observation objective est une chimère. De plus, les outils d observation demeurent limités. 36

L entretien Margot Phaneuf Inf. PhD. 37

L entretien L entretien de recherche est une conversation suivie entre la chercheuse et un ou plusieurs participants. C est une stratégie qui porte sur l information verbale. Il vise à recueillir des données sur le thème poursuivi dans la recherche. Margot Phaneuf Inf. PhD. 38

L entretien (1) L entretien peut prendre diverses formes : il peut être formel, semi-formel ou informel. L entretien formel est structuré à partir d un questionnaire systématiquement utilisé avec chaque personne impliquée dans une recherche. L entretien semi-formel comporte aussi l utilisation d un questionnaire, mais au cours d un entretien ouvert et détendu qui permet de le compléter avec des détails individuels qui peuvent s avérer intéressants. Ces deux formes d entretiens sont surtout utilisées dans les recherches quantitatives. 39

L entretien (2) L entretien informel se déroule au cours d une conversation sans cadre précisément défini. La chercheuse possède un plan de questionnement qu elle applique selon sa préférence ou l occasion. Il permet de faire exprimer la personne sur un thème donné en abordant les sujets essentiels sur lesquels elle peut élaborer. Cette forme d entretien est particulièrement utile aux recherches qualitatives, lorsqu il est important de connaître les perceptions, les opinions ou encore les motifs de comportements. 40

Certains effets de l observation sur les sujets participants à une recherche Effet placebo Effet Hawthorne Effet Rosenthal Margot Phaneuf Inf. PhD. 41

Biais de l observation (1) L effet placebo est une modification attribuable à un traitement que l'on croit avoir reçu. Pour en réduire les effets dans les essais cliniques, on utilise le double insu (répartition aléatoire des sujets dans les groupes et attribution du traitement au hasard). Les uns reçoivent le traitement, les autres un placebo. Ni les participants ni les chercheurs ne savent qui appartient à quel groupe. Margot Phaneuf Inf. PhD. 42

Biais de l observation (2) L effet Hawthorne concerne les résultats positifs ou négatifs qui ne sont pas dus aux facteurs expérimentaux, mais à l'effet psychologique relié à la participation à une recherche et au fait d'être l'objet d'une attention spéciale. L effet Rosenthal (œdipien de prédiction) ou effet Pygmalion. C est une tendance de l'individu de se comporter comme on le lui a prédit. C est l effet des désirs sur la réalité, la création chez les autres de ce qu on attend d eux. 43

Raisonnements inhérents à la l observation en recherche d une théorie Observation à partir des faits, de la réalité Raisonnement déductif Raisonnement Inductif Observation des faits Recherche quantitative Élaboration d une théorie Recherche qualitative Margot Phaneuf Inf. PhD. 44

Concepts reliés à l application du devis de recherche Margot Phaneuf Inf. PhD. 45

La population La population recouvre l ensemble des personnes ou des sujets définis dans une étude et possédant une ou plusieurs caractéristiques semblables, identifiées dans la recherche. La population cible est la population visée dans une recherche. Elle est constituée des personnes auxquelles les résultats seront généralisés. Margot Phaneuf Inf. PhD. 46

L échantillon Dans une recherche, la chercheuse ne peut faire sa collecte de données sur l ensemble de la population. Elle doit prendre un échantillon, c est-à-dire utiliser seulement une partie de la population représentative de l ensemble de cette population. Pour assurer la validité de l échantillon, il faut s interroger sur les caractéristiques de la population visée, sur le nombre de sujets nécessaires pour assurer la représentativité des caractéristiques étudiées. 47

L échantillonnage (1) Ce terme recouvre l ensemble des méthodes de formation de l échantillon. Un processus rigoureux permet d assurer la validité d une recherche, c est-à-dire la possibilité de la généralisation de ses résultats à la population cible. Ce processus vise à assurer la validité interne par l équivalence des groupes. Margot Phaneuf Inf. PhD. 48

L échantillonnage (2) La grandeur de l échantillon : il doit être suffisamment grand pour atteindre les objectifs de la recherche, mais pas trop afin d éviter la perte de temps. Le grand échantillon se justifie : en raison de la possibilité d utiliser des tests statistiques plus puissants; du risque toujours présent de perdre des sujets en cours de recherche. Margot Phaneuf Inf. PhD. 49

L échantillonnage (3) Le grand échantillon se justifie lorsque la population est hétérogène. Un grand groupe permet d en assurer la représentativité et une meilleure distribution aléatoires des caractéristiques. Dans les diverses mesures de la variable indépendante, un grand groupe assure une meilleure représentativité des résultats. Margot Phaneuf Inf. PhD. 50

L échantillonnage (4) Il existe deux grandes familles d échantillons : l échantillon probabiliste; l échantillon non-probabiliste; Certaines techniques sont nécessaires pour constituer un échantillon. Margot Phaneuf Inf. PhD. 51

L échantillonnage : les techniques (1) L échantillonnage probabiliste ou aléatoire se fait par tirage au sort des sujets de l échantillon. Il permet de calculer la probabilité que chaque membre de la population puisse être inclus dans l échantillon. Il est basé sur l effet du hasard qui permet à chacun d avoir une chance d être choisi. 52

L échantillonnage : les techniques (2) L échantillonnage aléatoire simple est un procédé qui donne à chaque membre de la population une chance égale d être choisi. Il est basé sur l effet du hasard qui permet à chacun d avoir une chance égale de faire partie de l échantillon. Pour un grand groupe, une table de nombres répartis au hasard est nécessaire. Un numéro est assigné à chaque personne et ces numéros sont ensuite choisis au hasard. Ce mode d échantillonnage permet la généralisation. 53

L échantillonnage : les techniques (3) L échantillonnage systématique est aujourd hui moins utilisé, car les outils informatiques permettent facilement l échantillonnage aléatoire simple. Il consiste à choisir à intervalle fixe dans une liste des sujets (Ex. : tous les dix noms). Le premier sujet, point de départ de l échantillon, doit être sélectionné au hasard. Ce type d échantillonnage est souvent utilisé par les maisons de sondages. Margot Phaneuf Inf. PhD. 54

Échantillonnage systématique Échantillon désiré : 20 sujets 1-Population : liste de 100 malades choisis au hasard 2- Un numéro est donné à chacun Numéro 1,2,3,4, etc. 3-100 divisé par 20 = 5 4- Chaque 5e malade de la liste sera retenu pour l échantillon 5- l échantillon = 20 sujets 55

L échantillonnage : les techniques (5) L échantillonnage stratifié Méthode: la population à étudier est divisée en sous-population ou strates, et à l intérieur de chaque strate, un échantillon est constitué. Les strates doivent correspondre aux caractéristiques dont on veut étudier l influence. Ex.: une strate pour les femmes et une pour les hommes. Ces strates doivent être homogènes. Chaque sous-groupe doit être représenté dans l échantillon. Margot Phaneuf Inf. PhD. 56

L échantillonnage : les techniques (6) L échantillonnage stratifié Il peut être proportionnel lorsque la proportion des sujets dans chaque groupe est la même que dans les strates de la population. Il peut être non proportionnel lorsque cette proportion n est pas la même. L échantillonnage par grappes ou faisceaux : Dans ce mode, la base n est pas l individu, mais le groupe naturel. Dans ces groupes, des personnes sont choisies de manière aléatoire. Margot Phaneuf Inf. PhD. 57

L échantillonnage : les techniques (7) L échantillonnage par grappes ou faisceaux (suite) Des personnes sont ensuite choisies dans chaque groupe. Ce mode est utile lorsque les membres d une population sont très nombreux et très dispersés. Inconvénients : tous les sujets n ont pas une chance égale d être choisis. Les groupes naturels ne sont pas formés au hasard. Margot Phaneuf Inf. PhD. 58

L échantillonnage aléatoire stratifié Population 55 femmes Strate 1 18 femmes de 20 30 ans Strate 2 20 femmes de 30 40 ans Strate 3 17 femmes de 40 60 ans Échantillon choisi de manière aléatoire!5 sujets dans chaque groupe 59

L échantillonnage par grappes Choix aléatoire de groupes naturels Groupe 1 40 Étudiantes de 1 re année Groupe 2 30 Étudiantes de 2 e année Groupe 3 28 Étudiantes de 3 e année 1 er échantillon choisi de manière aléatoire 20 étudiantes retenues dans chaque groupe 2 e échantillon choisi de manière aléatoire 15 étudiantes retenues dans chaque groupe 60

L échantillonnage non aléatoire (8) Inconvénients : tous les membres n ont pas la même chance d être choisis. Les groupes naturels ne sont pas formés au hasard. Margot Phaneuf Inf. PhD. 61

L échantillonnage non aléatoire 70 malades âgés en centre d accueil Critère a) 30 malades autonomes Critère b) 40 malades non autonomes Échantillons répartis de manière équivalente dans chaque groupe Groupe 1 15 malades autonomes 20 malades non autonomes Groupe 2 15 malades autonomes 20 malades non autonomes 62

La recherche est un long chemin, mais elle est génératrice d évolution

Conclusion Une culture de recherche dans une profession est à la mesure de sa vitalité. Elle est source de vie et d évolution parce qu elle est l opposé de la stagnation, parce qu elle fait jaillir les possibles émerger le renouveau!

Références Bassett, Chris (Ed.) (2001). Implementing Research in the Clinical Setting, London, Whurr Publishers. Bellman, Loretta (2003). Nurse Led Change and Development in Clinical Practice, London, Whurr Publishers. Craig, Jean & Smith, Rosalind, (2002). Evidence Based Practice Manual for Nurses, Elsevier Science. French, P. (2002). What is the evidence on evidencebased nursing? An epistemological concern. Journal of Advanced Nursing, 37 (3), 250-257. Winter, Glyn (2000). A Comparative Discussion of the Notion of 'Validity' in Qualitative and Quantitative Research. The Qualitative Report, Vol. 4, No 3. 65