DOCUMENT REALISÉ PAR : SAFAA EL FAHLI (selfahli@ode.ma) ICHRAQ OUAZZANI CHAHDI (iochahdi@ode.ma) EXECUTIVE SUMMARY 04 ANALYSE SWOT 05



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Transcription:

XCUTIV SUMMARY 04 ANALYS SWOT 05 MOND : UN SCTUR INTNSIF, VRTICALMNT INTÉGRÉ T GÉOGRAPHIQUMNT CONCNTRÉ 07 UN MARCHÉ MONDIAL ARRIVÉ À MATURITÉ 07 DS STRATÉGIS D CONCNTRATION T D DURABILITÉ 11 DS STRATÉGIS ORINTÉS VRS L ACQUISITION T L INVSTISSMNT DANS DS GROUPS ÉTRANGRS 12 N DÉPIT D CRTAINS PROBLÈMS CONJONCTURLS T STRUCTURLS, L SCTUR ATTIR NCOR D NOUVAUX INVSTISSMNTS 15 UN ACTIVITÉ PARTICIPANT ACTIVMNT AU DÉVLOPPMNT SOCIO-ÉCONOMIQU DU ROYAUM 15 UN SCTUR FAISANT FAC À DS PROBLÈMS STRUCTURLS MAIS AUSSI CONJONCTURLS 18 UN POTNTIL D ACCROISSMNT IMPORTANT FAUT D UN INSUFFISANC D LA CONSOMMATION 21 UN MIS À NIVAU D LA FILIÈR AVICOL 22 UN ORINTATION DS OPÉRATURS MAROCAINS VRS UN MODÈL AVICOL INTÉGRÉ BASÉ SUR LA QUALITÉ, L INNOVATION T UN NOUVAU MOD D DISTRIBUTION 26 ANALYS STRATÉGIQU DS OPÉRATURS 29 SOURCS 33 DOCUMNT RALISÉ PAR : SAFAA L FAHLI (selfahli@ode.ma) ICHRAQ OUAZZANI CHAHDI (iochahdi@ode.ma)

XCUTIV SUMMARY L industrie avicole mondiale a plutôt bien résisté à la volatilité des matières premières. n effet, en 2010, et en dépit de la hausse des cours du blé et du maïs, la production de viande de volaille a progressé, atteignant 98 millions de tonnes. L'activité Poulet en a représenté à elle seule près de 86%. Sa consommation, qui a également enregistré une croissance dépassant les 2% sur les cinquante dernières années, s oriente de plus en plus vers des produits découpés et élaborés (produits cuits - fumés - marinés ). Convaincus que le marketing et l intégration constituent des piliers essentiels, les grands opérateurs du secteur tentent de renforcer leur intégration, notamment dans l industrie européenne, et ce, par le biais de restructurations, de fusions ou d acquisitions, et par l ancrage de partenariats et d alliances stratégiques. Au Maroc, le secteur avicole est en plein essor, comme en atteste l évolution du chiffre d affaire (+10% par rapport à 2009) et des investissements, +8%. Se plaçant en tête des filières agro-alimentaires, il suscite l intérêt aussi bien de l interprofession que du gouvernement qui s accordent sur la nécessité de sa mise à niveau. Néanmoins, un net retard de développement à l aval du secteur a été constaté au cours des dernières années. Si les efforts déployés par les pouvoirs publics ont su assurer une maîtrise des intrants et une réglementation sanitaire, indispensables à l approvisionnement des fabricants d aliments pour volailles, ils n ont pas pu garantir la modernisation des circuits traditionnels d abattage et de commercialisation. Les opérateurs du secteur pâtissent ainsi de l incapacité des autorités compétentes à s impliquer au mieux dans la mise à niveau desdits circuits. Majoritairement informels et souvent montrés du doigt, ils sont à l origine d une forte volatilité des prix et de coûts de production élevés. n outre, les insuffisances constatées dans la valorisation des produits (dominance de volailles vivantes) et dans la chaîne logistique constituent des freins majeurs à la promotion de la consommation et au développement de la filière. Pourtant, de réelles opportunités d exportations s offrent au secteur notamment à destination des pays d Afrique sous réserve que les efforts d amélioration de la productivité des élevages intensifs modernes (élevage hors sol et cycle de production court) et des capacités de production soient maintenus. D autres perspectives s ouvrent au secteur à travers les mesures incitatives d accompagnement et de mise en œuvre du cadre réglementaire et d amélioration de la qualité et de la sécurité sanitaire prévues par le Plan Maroc Vert. Pour sa part, l interprofession a pris des engagements pour l accroissement de la production, des investissements et des emplois. nfin, les industriels entreprennent des actions d innovation (traitement thermique à 100% des aliments, certification ISO ), de différenciation (découpe des viandes, production de viande séparée mécaniquement, congélation ) et de diversification (développement de marques, introduction dans le secteur de la charcuterie ). Sur le plan financier, force est de constater que les opérateurs nationaux inscrits dans la démarche de l intégration verticale des différents maillons de la chaîne avicole témoignent d une meilleure gestion de recouvrement et affichent une meilleure rentabilité, matérialisée par un RO de 30,9%, contre 16,9% pour les opérateurs présentant les prémisses d intégration. Toutefois, et afin de financer un cycle court, les opérateurs aussi bien intégrés que présentant des prémisses d intégration ont fortement recours à des dettes à court terme. Dès lors, les opérateurs souhaitant promouvoir leurs activités sur le marché national et développer leurs exportations, s attachent à améliorer leur compétitivité et à réaliser des économies d échelle, essentiellement par l intégration verticale (provende, accouvage, élevage, abattage - transformation, commercialisation et export). 4 Observatoire De l'ntreprenariat

ANALYS SWOT Forces Des conditions climatiques favorables Un élevage hors sol, ne dépendant pas des aléas climatiques Un cycle de production court Des infrastructures de production développées Des prix de vente compétitifs Opportunités Un respect de la Loi 49-99 relative à la protection sanitaire des élevages avicoles Une réglementation sanitaire appliquée avec rigueur Un faible niveau de consommation Un développement de la production nationale en VSM (viande séparée mécaniquement) Un développement du secteur de la charcuterie Une promotion des exportations des produits avicoles Faiblesses Une défaillance des circuits d abattage et de commercialisation Une ambiguïté du statut fiscal du secteur Une inefficience du système de production dans la régulation du marché Une difficulté d accès des aviculteurs aux sources de financement Menaces Des coûts de production élevés Une insuffisance de la recherche, de l information, de l encadrement et le faible niveau technique des aviculteurs Des crises sanitaires en répétition Un déséquilibre entre l offre et la demande Une non-implication des autorités dans l assainissement des circuits de commercialisation Observatoire De l'ntreprenariat 5

Monde : un secteur intensif, verticalement intégré et géographiquement concentré Un marché mondial arrivé à maturité Des stratégies de concentration et de durabilité Des stratégies orientées vers l acquisition et l investissement dans des groupes étrangers

MOND : UN SCTUR INTNSIF, VRTICALMNT INTÉGRÉ T GÉOGRAPHIQUMNT CONCNTRÉ UN MARCHÉ MONDIAL ARRIVÉ À MATURITÉ Une volatilité des prix des matières premières L alimentation de la volaille se compose principalement de maïs, de blé et de tourteau de soja. Après la hausse enregistrée en 2010 des cours du blé (24%) et du mais (26%), ceux-ci ont connu d'abord une certaine volatilité tout en restant à des niveaux élevés au premier semestre 2011 avant de connaître une baisse à partir de juillet. Cette tendance baissière a été amplifiée par le retour de la Russie et de l Ukraine sur le marché ainsi que par le bon niveau des récoltes. Les cours de tourteau de soja ont également enregistré une baisse en 2011, en raison du niveau élevé de la récolte sud-américaine et du recul du dollar. volution des prix des matières premières (en UR/tonne) Cette performance confirme une reprise du secteur, après des années de faible croissance due notamment aux crises sanitaires ayant fragilisé la production de viande de volaille (principalement en Asie et en urope). Selon la FAO, sous réserve du maintien d un contexte d amélioration de l économie mondiale et de baisse des prix des aliments et en l absence de nouvelles épidémies, la production de volailles devrait progresser de 3 % en 2011 pour atteindre près de 100 MT, en raison des prix élevés des viandes concurrentes. La production mondiale de volailles de chair partagée entre quatre puissances Les principaux producteurs mondiaux de volaille sont les USA (19,6 MT), la Chine (17,6 MT), le Brésil (12,6 MT) et l U-27 (12,1 MT). Répartition de la production mondiale de volailles de chair, 2010 400 350 300 /T tats Unis 20% 250 200 Autres 37% 150 100 Chine 18% 50 janv.-06 juil.-06 janv.-07 juil.-07 janv.-08 juil.-08 janv.-09 juil.-09 janv.-10 juil.-10 janv.-11 juil.-11 U à 27 12% Brésil 13% Tourteaux de soja rendu Montoir Maïs rendu Ille et Vilaine Blé rendu Ille et Vilaine Source : ITAVI Source : ITAVI Une production soutenue par la fermeté de la demande La production mondiale de viande de volaille a atteint 98 millions de tonnes (MT) en 2010 et occupe la 2 ème place après celle de la viande de porc (110 MT), et largement devant celle de la viande bovine (65 MT). La production dans le secteur s est inscrite à la hausse au cours des 7 dernières années. ncore plus marquée au Brésil (5,6%) 2 et en Chine (3,6%), elle demeure moindre dans l U-27 (1,6%) et aux USA (0,9%). Il est à signaler que la croissance au sein de l Union uropéenne a été tirée principalement par la Pologne (7,3%) et l Allemagne (4,9%). (2) TCAM de 2004 à 2010. Observatoire De l'ntreprenariat 7

La croissance mondiale du secteur est attribuée à la conjoncture, globalement favorable sur les marchés internationaux (hormis le plafonnement de la consommation intérieure aux USA), au dynamisme de la demande intérieure en Russie, ainsi qu aux mesures régulièrement prises par les autorités visant à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations (contingents d importation, barrières sanitaires ). volution de la production de volaille dans les principaux pays producteurs de l Union uropéenne 1,3 1,9 1,1 0,9 1,6 1,3 1,2 1,3 0,6 0,6 1,8 1,9 1 1,5 1,5 1,3 1,3 1,4 1,6 1,2 1,3 1,1 1,2 0,7 1,8 0,7 La production de poulet, de dinde et de canard dans l U 27 (en millions de tonnes) 8,7 8,3 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : FranceAriMer d après Commission européenne Poulet 2 1,9 1,8 1,8 1,7 1,8 Dinde 0,5 0,6 0,5 0,5 0,5 0,6 Canard La production de poulet et de dinde aux tats-unis (en millions de tonnes) 16 16,3 8,7 8,8 8,9 9,2 16,7 17 Poulet 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 France Royaume Uni spagne Allemagne 1 0 0 0 Italie Pologne Pays Bas Source : France AgriMer T C 2,5 2,6 2,7 2,8 Dinde Prédominance de la production du poulet de chair n 2009, le poulet représentait près de 86% de la production mondiale de volailles de chair. Au Brésil et aux tats-unis, par exemple, la production de poulet est dominante et représente 97% et 82% respectivement de la production de volailles dans ces pays. Les traditions culinaires de la Chine, en faveur de la consommation des palmipèdes (canard, oie), impliquent une production nationale de ces viandes de l ordre de 30% ; le poulet représentant 68% du total. nfin, la viande de poulet dans l U-27 représente 80% de la production de volaille, la viande de dinde 15% et la viande de canard 4%. *stimations 2005 2006 2007 2008* Source : Office de l élevage d après USDA Une production mondiale d œufs de consommation stimulée par la Chine n 2009, la production mondiale d œufs de poules a atteint 62,4 millions de tonnes, enregistrant une croissance annuelle moyenne de 2,3% entre 1999 et 2009, mais affichant un ralentissement par rapport à la décennie précédente (+ 3,9%/an). La Chine demeure de loin le premier producteur dans le monde, avec 23,9 millions de tonnes, soit 38 % de la production mondiale, suivie de l U-27 (6,3 MT) et les USA (5,3 MT). 8 Observatoire De l'ntreprenariat

Production mondiale des œufs de consommation en MT, 2009 Japon 4% Inde 5% tats Unis 8% U à 27 10% Mexique 4% Russie 4% Brésil 2% Autres 25% Chine 38% Au cours des 50 dernières années, le taux de croissance annuel moyen de la consommation de viande de volaille par habitant a dépassé les 2% pour enfin s établir à près de 12 Kg/hab/an. Sur les 10 dernières années, dans la plupart des pays, la consommation de cette viande a progressé notamment dans les zones à fort pouvoir d achat comme le Proche et le Moyen Orient (Koweït, Arabie Saoudite, Brunei) et dans les îles des Caraïbes, là où le développement touristique est important. volution de la consommation des viandes dans le monde (en Kg/hab.) Source : ITAVI d'après FAO et Commission uropéenne 4,9 6,6 9,4 11,9 Une consommation orientée davantage vers des produits découpés et élaborés 10,6 1,6 10,8 12,4 1,7 10,4 14 1,8 9,7 15,1 1,8 9,4 stimée à 95,6 MT en 2010, la volaille de chair constitue la 2 ème viande la plus consommée au monde, après la viande porcine, principalement sous forme de produits découpés et élaborés (produits cuits - fumés - marinés ). La volaille étant plus rarement achetée crue et entière par le consommateur. Ses produits dérivés vendus incorporent de plus en plus de services, allant même jusqu'à la livraison à domicile. 1971/1980 1981/1990 1991/2000 2001/2007 Bovine Ovine Porcine Volaille La consommation individuelle de volaille dans quelques pays Source : FAO Répartition de la consommation de produits carnés à travers le monde, 2010 Volaille 33,4% Autres 1,9% Bovine 22,7% Ovine 4,6% K G C / H A B / A N 46 47 48 34 33,5 38 38 30 22 24 22,5 23 22 24 22,5 15 15 16 17 19 14 12 10 8 2 4 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008* tats-unis Brésil U à 27 Afrique du Sud 52 53 53,5 53 Russie Total Monde Chine Inde Porcine 37,4% *stimations Source : Office de l élevage d après FAO, USDA et Commission Source : France Agrimer Observatoire De l'ntreprenariat 9

Même si la Chine confirme son rang de premier pays consommateur de viande de volaille, le niveau de consommation individuelle y reste plutôt faible, de l ordre de 13,9 kg/hab/an, légèrement supérieur à la moyenne mondiale. Il est à préciser que la consommation chinoise s est développée plus rapidement depuis ces dernières années. Légèrement en baisse aux USA et dans l U-27, avec respectivement 52,6 et 23,7 kg/hab/an, la consommation individuelle repart à la hausse au Brésil, après avoir marqué le pas pendant deux ans. lle atteint 37 kg/hab/an et une consommation totale annuelle de plus de 7 MT. nfin, la consommation de viande de volaille en Russie, offre des perspectives de développement importantes, lui permettant d absorber la croissance concomitante de la production et des importations. lle atteint désormais 24,1 kg/hab/an, soit un niveau équivalent à celui observé dans l U-27. S agissant de la consommation individuelle d œufs, elle reste très variable d un pays à l autre ; de quelques dizaines d'unités par an et par habitant dans certains pays africains, à plus de 250 unités dans les pays développés, voire près de 300 au Japon. Dans un marché peu évolutif, seule l'asie connaît une croissance de sa consommation, tirée principalement par la Chine. Des exportations internationales tirées par les USA et le Brésil n 2009, le commerce international de volailles a porté sur 9,8 MT, soit près de 9,5 % de la production mondiale. Assurant 70% des exportations mondiales en 2010, le Brésil et les USA ont même progressé de 46% sur les sept dernières années. L U-27, arrive en troisième position au niveau international, avec 11% des exportations. Principaux pays exportateurs de viande de volaille dans le monde (xportations en 1000 tonnes) 229 404 1 029 2 615 2 654 325 599 953 2 914 2 713 2004 2006 2008 2010 Brésil tats-unis U à 27 520 809 981 3 800 Thailande Argentine Canada 3 700 3 873 Chine 659 1 056 1 255 3 833 Source : France Agrimer Le dynamisme des marchés brésilien et américain à l export est porté par : la Chine et l Asie de l st. Leurs importations se sont accentuées notamment grâce au report de consommation en faveur de la volaille et en raison de la faible offre en viande porcine ; le Moyen-Orient, où la concurrence avec la viande de porc est quasiment inexistante ; l Amérique latine notamment le Mexique, le Venezuela et le Chili. Les USA demeurent le principal fournisseur, mais le développement du marché en Amérique du Sud offre une opportunité sérieuse pour les opérateurs brésiliens et argentins, même s il ne concerne encore que des volumes relativement restreints. Le Moyen Orient, un marché porteur à l importation Le Moyen Orient, où la concurrence avec la viande de porc, première viande consommée dans le monde, est quasiment inexistante, constitue un marché à fort potentiel. n effet, et sur les 7 dernières années, les importations de viande de volaille vers cette région en enregistré une hausse annuelle moyenne de 13,5%, atteignant plus de 2 millions de tonnes. Le dynamisme de la demande s est traduit par une hausse rapide des volumes et du prix de volaille importés. 10 Observatoire De l'ntreprenariat

Principaux pays importateurs de viande de volaille dans le monde (Importations en 1000 tonnes) 357 618 208 470 806 599 1 227 1 111 1 018 851 812 1 237 1 005 1 071 259 651 928 1 283 1 187 1 984 1 658 2004 2006 2008 2010 Moyen Orient Chine U à 27 Japon Mexique Afrique du Sud Russie 297 700 925 599 1 077 1 815 2 153 Source : France Agrimer DS STRATÉGIS D CONCNTRATION T D DURABILITÉ Le marché avicole mondial arrivant à maturité, les pays leaders adoptent désormais des stratégies de différenciation, basées sur des modèles spécifiques à leurs structures d exploitation, leurs disponibilités en ressources humaines et leurs moyens technologiques. Vers une maîtrise de la consommation intérieure Le plafonnement de la consommation intérieure à travers la mise en place de barrières sanitaires et de la réduction de contingents d importation constitue une stratégie visant le soutien de la production intérieure, la régulation de l offre ainsi que la réduction de la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. De même, elle permettrait de s assurer que le pays continuera de disposer de volumes suffisants pour ses exportations. Cette stratégie s est tout d abord développée aux tats-unis avant de se répandre à certains pays d urope et notamment la Russie, qui a vu sa production bénéficier du dynamisme de la demande intérieure face aux différentes mesures prises par le gouvernement. Une production régionalisée pour un meilleur rendement Dans certains pays, la production de viande de volaille demeure concentrée dans des zones spécifiques, du rendement plus élevé. Au Brésil, par exemple, le déplacement de l activité avicole du Sud (Santa Catarina) vers le Centre du pays (Rio Verde) tend à renforcer la proximité des éleveurs aux cultures des matières premières, notamment le maïs et le soja et à améliorer les caractéristiques des structures d exploitation. Le sud du pays présente un modèle d aviculture traditionnel. L aviculture est ainsi exercée dans le cadre de petites exploitations familiales dont la production demeure diversifiée et hétérogène (bovine, porcine, avicole et autres), Par contre, au centre, les structures sont plus récentes, plus grandes et rationalisées, avec un nouveau modèle d intégration verticale : les exploitations sont de taille modérée à grande (192 ha en moyenne), avec un ancrage partenarial fort entre, l intégrateur et l entreprise d exploitation, une main d œuvre qualifiée et un système productif plus efficient. Les producteurs de Rio Verde sont de ce fait mieux rémunérés que ceux de Santa Catarina grâce notamment aux grandes capacités de production et à l utilisation de techniques productives plus avancées. Au-delà de ces avantages, le gouvernement fédéral brésilien accompagne les opérateurs qui se sont installés au centre à travers l octroi de financement et de crédits. Une approche de marché et un investissement dans les nouvelles technologies Conscients que l investissement dans les nouvelles technologies constitue une des clés de l'accroissement de la productivité, certains pays encouragent l investissement dans ce créneau. Observatoire De l'ntreprenariat 11

n Thaïlande, par exemple, les instruments du marché, et plus particulièrement le paiement des services environnementaux, la certification, les incitations fiscales et les subventions à l investissement sont les moteurs de gestion par excellence des effets environnementaux, hors site. Dès lors, les réductions d impôt encouragent de plus en plus les aviculteurs à quitter les zones périurbaines où la population est particulièrement vulnérable, au risque croissant de maladies contagieuses et d épidémies. Par ailleurs, le nombre grandissant de projets d innovations technologiques prometteuses contribue à rendre l aviculture plus durable. n effet, les nouvelles technologies aident à mieux gérer et contrôler l utilisation des ressources naturelles et la supervision à distance et participent à la gestion des problèmes sanitaires et environnementaux liés à l aviculture et à l élevage intensif. n France, les innovations dans le domaine de la génétique, de l alimentation et de la santé animale et de la robotique ont fortement contribué au développement de la production avicole dans les années 60. Depuis, les orientations de la recherche scientifique prennent de plus en plus en considération les enjeux du développement durable : un projet de filière durable, compatible avec les exigences de la société française, en matière d environnement, de bien être animal et de qualité technologique gustative, nutritionnelle et sanitaire. DS STRATÉGIS ORINTÉS VRS L ACQUISITION T L INVSTISSMNT DANS DS GROUPS ÉTRANGRS Un intérêt croissant des opérateurs brésiliens pour l industrie avicole européenne Les industries avicoles européennes sont à la croisée des chemins. lles se retrouvent face à des choix stratégiques, à l instar de ce qui s est passé au milieu des années 90. Ces choix ont contribué à de fortes restructurations, fusions et acquisitions, et à l ancrage de partenariats et d alliances, conclus au cours de ces deux dernières années. Les principaux groupes européens implantés dans le secteur avicole Nutreco spana Grampian Country Food LDC Doux AIA Arena holding Lohmann & co. Bernard Matthews Gastronome Moy Park Optigal 2 sisters food products Arrivé 1,2 0,8 0,75 0,72 0,72 0,7 0,6 0,54 0,55 1,6 1,4 2,75 3,1 Chiffre d affaires consolidé annuel tous secteurs (Milliards d euros) Groupes français Source : AND International, 2007 Afin de conforter les flux d exportations vers des marchés réguliers et solvables, dont fait partie l U-27, les entreprises brésiliennes renforcent fermement leur présence sur ces marchés d importations. Ainsi, et au cours des deux dernières années, elles ont réalisé des investissements importants dans l U-27 et pris le contrôle de plusieurs outils spécialisés dans la fabrication de produits avicoles élaborés et transformés. 12 Observatoire De l'ntreprenariat

n avril 2007, le premier opérateur brésilien dans le secteur de la volaille, Perdigao, a acquis l entreprise néerlandaise Plusfood, détenue jusqu alors par le groupe Cebeco. Cette firme est spécialisée dans la fabrication de produits transformés, à base de viande de volailles et de bœuf, et possède par ailleurs des outils de production au Royaume-Uni et en Roumanie. De plus, et en juin 2008, le groupe Marfrig, deuxième au Brésil et quatrième au niveau mondial sur le marché de la viande bovine, a acquis le groupe européen Moy Park, détenu précédemment par le groupe américain OSI. Il est à signaler que Moy Park est le 10 ème opérateur avicole européen et le 4 ème au Royaume-Uni. Une diversification de la production De grands groupes spécialisés dans un secteur d activité particulier (Danish Crown et Vion pour le porc, Marfrig ou JBS pour le bœuf), cherchent à devenir des acteurs importants dans d autres secteurs, non seulement dans leur pays d origine mais également à l étranger. La diversification de l activité leur permet une meilleure répartition des risques sur les différents domaines d'activité. Au Brésil, le groupe Perdigao, historiquement spécialisé dans la production porcine et avicole, a récemment investi dans la production laitière, en reprenant des actifs de Parmalat et, dans une moindre mesure, dans la production bovine. L entreprise Sadia a également diversifié sa production en investissant dans le secteur bovin et dans les produits transformés (glace, pizza ). L investissement réalisé récemment dans des groupes polyvalents européens pourrait, à terme, favoriser les exportations entre le Brésil et l U-27, non seulement de produits bruts (découpes de volailles congelées) mais aussi de produits transformés (cordon bleu, nuggets ). Les acteurs européens du secteur des viandes de boucherie ne sont pas en reste. n juin 2008, le groupe néerlandais Vion (premier en urope dans le secteur bovin et second dans le secteur porcin) a racheté le groupe Grampian Country Food, spécialisé dans la production avicole. n somme, l industrie européenne des viandes de boucherie et de volailles connaît actuellement une profonde mutation qui pourrait déboucher à terme sur la structuration à la fois de la production dans les différentes régions européennes et des flux intra et extracommunautaires. Une spécialisation et une chasse aux coûts Dans certaines régions du monde, le secteur avicole s est développé par filière. Aux USA, par exemple, la filière «dinde» est très bien structurée. Le secrétariat fédéral à l agriculture compte près de 3 000 éleveurs professionnels dans les différents états. Le plus gros éleveur de l Iowa produit plus d un million de têtes par an. Le Minnesota, plus gros producteur, compte 250 éleveurs ayant 600 fermes et totalisant 86 millions de têtes. Le nombre de couvoirs ne dépasse pas la cinquantaine dans tout le pays, et celui des entreprises d abattage-transformation est encore plus faible. La «massification» est généralisée pour faire face à une demande, également massive. La recherche des économies d échelle devient alors un réflexe incontournable. Pour ce faire, la spécialisation est telle que l élevage et l abattage du cheptel séparent désormais les mâles des femelles. Soixante pour cent de ces dernières sont destinées aux marchés de l entier (à 6,5 kg de poids vif), le reste en lourd (16 semaines - 8,5 kg environ) ou en super lourd (23 semaines - 11 à 13 kg). Les différentes phases d élevage (démarrage et croissance) sont physiquement séparées dans le but de restreindre les coûts de production. Cependant, le développement du secteur pourrait pâtir du manque de main-d œuvre. n effet, les usines, implantées dans les endroits où la main d œuvre est disponible, fonctionnent grâce aux minorités, clandestines parfois, qui perçoivent moins de 10 USD par heure et dans des conditions extrêmement difficiles. Observatoire De l'ntreprenariat 13

n dépit de certains problèmes conjoncturels et structurels, le secteur attire encore de nouveaux investissements Une activité participant activement au développement socio-économique du Royaume Un secteur faisant face à des problèmes structurels mais aussi conjoncturels Un potentiel d accroissement important faute d une insuffisance de la consommation Une mise à niveau de la filière avicole Une orientation des opérateurs marocains vers un modèle avicole intégré basé sur la qualité, l innovation et un nouveau mode de distribution Analyse stratégique des opérateurs

N DÉPIT D CRTAINS PROBLÈMS CONJONCTURLS T STRUCTURLS, L SCTUR ATTIR NCOR D NOUVAUX INVSTISSMNTS UN ACTIVITÉ PARTICIPANT ACTIVMNT AU DÉVLOPPMNT SOCIO-ÉCONOMIQU DU ROYAUM Un secteur drainant un chiffre d affaires et des investissements importants Le climat du Maroc est favorable à l élevage avicole, en raison des températures douces, surtout sur le littoral, impliquant de moindres investissements dans l isolation des bâtiments, en comparaison avec les pays européens. Partagé entre une activité fermière traditionnelle et une production moderne intensive, le secteur a généré un chiffre d'affaires de MAD 23,2 milliards et a consenti des investissements de MAD 9,4 milliards en 2010. Il offre actuellement 110 000 emplois directs et 250 000 emplois indirects y compris dans les circuits de commercialisation et de distribution. Déjà relativement élevés, les coûts d investissements restent fortement grevés par une TVA de 20%, contrairement aux autres activités agricoles. Néanmoins, compte tenu de ses capacités de développement rapide, le secteur constitue une alternative de compétitivité pour satisfaire les besoins protéiques d une population en croissance, marquée par une poussée démographique, une forte urbanisation et un faible pouvoir d achat. Amélioration de la production de la viande de volaille et d œufs en dépit des coûts de production élevés Des coûts de production significatifs impactant l investissement dans le secteur Les coûts de production diffèrent d'une région à l autre, selon la technicité de l'élevage. Ils représentent pratiquement le double de ceux enregistrés dans les pays exportateurs tels que le Brésil et les USA, mais demeurent similaires à ceux des pays qui, à l instar du Maroc, importent l essentiel des intrants (aliments, reproducteurs ). Le tableau ci-dessous présente les prix de revient moyens des produits avicoles au Maroc. Prix de revient moyens des produits avicoles au Maroc Produits avicoles Prix au producteur en MAD Poussin de type chair 2 à 2, 5 Poussin ponte 4 à 5 Poulette prête à pondre 38 à 40 Oeuf de consommation 0,5 à 0,55 Poulet de chair/ Kg vif 10,5 à 11 Dinde / Kg vif 12 à 12,5 Source : FAO 2008 La hausse des prix des matières premières utilisées dans la fabrication des aliments composés impacte considérablement le prix de revient des produits avicoles. Ce surcoût de production, estimé entre MAD 1 et 1,2, résulte de l importation de 95% des aliments (blé, maïs, tourteaux de soja ) provenant de Brésil, d Ukraine, des USA, d Argentine et soumis à des droits de douane et des taxes non négligeables. A titre d exemple, le maïs incorporé à hauteur de 55-60% dans les aliments composés de volailles, est taxé à 15% sur la tranche de prix inférieure à MAD 800/t et à 2,5% sur la tranche supérieure. Cette taxation grève incontestablement la compétitivité du secteur. Si les charges liées à l alimentation des volailles représentent à elles seules 65 à 75% du prix de revient des poussins, du poulet de chair et des œufs de consommation, d autres facteurs entraînent également des surcoûts de production. Les frais vétérinaires, par exemple, représentent 3,5% de ces coûts, provoqués par la détérioration de l environnement sanitaire des élevages, des erreurs de conduite techniques Observatoire De l'ntreprenariat 15

d élevage et du prix élevé des produits vétérinaires (soumis aussi aux droits et taxes d importation), rompant ainsi la chaîne de protection sanitaire des volailles (programmes de vaccination inadaptés ). Ce faisant, ils participent à l avènement et à la prolifération de circuits parallèles de commercialisation des produits de contrebande ou encore à l utilisation de produits de substitution, parfois totalement inadaptés (produits destinés au bétail, à l utilisation humaine ). nfin, la faible technicité des éleveurs liée à leur «turnover» élevé, empêche la valorisation de savoir faire et induit ainsi des surcoûts de production. Performances techniques des élevages de poulet Les produits avicoles sont mis sur le marché à des prix abordables en relation avec le pouvoir d achat du consommateur marocain, voire inférieurs aux coûts de revient et ce, plusieurs mois dans l année. Cet avantage compétitif par rapport à d autres denrées animales, constitue le principal recours pour améliorer la sécurité alimentaire du pays, en termes de protéines d origine animale. n effet, et depuis le début des années 70, le prix moyen de vente du poulet de chair n a évolué que de 2,5% en moyenne par an. Le prix moyen de vente d œufs de consommation a également peu évolué (3,5%) durant cette même période. volution annuelle du prix moyen de vente du poulet de chair à la ferme (Dhs/Kg vif) tats-unis Brésil France Maroc* Age (jours) 46 46 40 45 Poids vif (Kg) 2,27 2,30 1,90 1,98 Indice de consommation** 1,95 1,92 1,89 2,08 11,8 12,9 12,4 12,5 11,8 9,6 10,9 11,2 11,5 12,3 11,2 12 Mortalité (en%) 5,0 5,0 4,8 8,0 Indice de performance*** 240 247 239 194 *Performances moyennes des 25 meilleures bandes Source : Les réformes du secteur agricole : quel agenda pour le Maroc? 2-4 décembre 2004 **IC = Quantité d aliment consommée pour produire un kg de poids vif ***IP= (PV* Viabilité) / (Age* IC)* 10 Source : FISA t pourtant, des prix de vente abordables Le manque d organisation du circuit de commercialisation entraîne de fortes fluctuations des prix des produits avicoles. Mais ce marché dépend surtout de l offre et de la demande. Selon les périodes de forte ou de faible consommation, les prix de vente peuvent varier du simple au double. L œuf par exemple connaît un pic de consommation, pendant le mois de Ramadan. 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 volution annuelle du prix moyen de vente d oeufs de consommation Gros Calibre à la ferme (Dhs/Unité) 0,60 0,60 0,61 0,68 0,53 0,55 0,56 0,65 0,70 0,72 0,64 0,68 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : FISA 16 Observatoire De l'ntreprenariat

t une production en constante évolution La production de viande de volailles et des œufs de consommation a enregistré une croissance moyenne de 7% entre 1980 et 2010, grâce à l amélioration de la productivité des élevages intensifs modernes. Deux avantages majeurs à la production avicole intensive : d abord, son élevage hors sol ne dépend pas des aléas climatiques rendant possibles un approvisionnement régulier du marché en viandes et en œufs malgré une campagne agricole mitigée. nsuite, son cycle de production court permet de résorber rapidement les besoins croissants de la population marocaine. Ainsi, en 2011, la production de viandes de volailles a atteint 516 955 t (+1,4% par rapport à 2010) dont 87% livrée par le secteur traditionnel fermier. Toutefois, le secteur reste dépendant de l importation des parentaux (animaux reproducteurs) et de l alimentation, et doit faire face à des droits de douane encore pesants (2,5% pour les poussins reproducteurs et 2,5 à 100% pour les aliments). volution annuelle de la production de viandes de volailles (en milliers de tonnes) 510 517 d hygiène discutables et 3,7 milliards produites par le secteur moderne. Cette quantité couvre également 100% des besoins en œufs de consommation. volution annuelle de la production d œufs de consommation (en millions d unités) 5 000 4 500 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500-1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 Secteur moderne 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 Secteur traditionnel 1999 2001 2003 2005 2007 2009 Source : FISA De plus, ces capacités ont permis au Maroc d exporter 3 266 000 œufs à couver en poulet chair et 841 000 poussins chair vers des pays d Afrique, soit une évolution de 368% et 328% respectivement entre 2009 et 2010. Bien que présents dans la plupart des régions, les élevages industriels demeurent concentrés sur la côte atlantique, particulièrement sur l'axe Kénitra- l Jadida. Outre son climat favorable, cette zone se trouve aussi à proximité des grands centres de consommation (Casablanca et Rabat). 70 80 85 101 95 100 220 180 110 102 293 320 266 200 440 Part de la production avicole de l Axe l Jadida-Kénitra 70% 85% 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2011 79% Source : FISA 54% S agissant des œufs de consommation, la production a atteint 4,5 milliards d unités en 2010, dont 800 millions Beldi «de fermes» produits par le secteur informel aux conditions 0% 20% 40% 60% 80% 100% levages de poulets et de pondeuses d œufs de consommation Capacité de production d aliments composés Capacité de production de poulettes futures pondeuses Capacité de production de poussins chair Source : FISA Observatoire De l'ntreprenariat 17

UN SCTUR FAISANT FAC À DS PROBLÈMS STRUCTURLS MAIS AUSSI CONJONCTURLS Des structures avicoles atomisées et peu intégrées L aviculture marocaine dispose d une infrastructure favorable à des conditions de production optimales. Cependant, elle pâtit de dysfonctionnements patents, liés notamment à une intégration verticale insuffisante des différents maillons de la chaîne avicole, à un partenariat peu ancré entre les divers opérateurs et à une forte influence des intermédiaires, tant en amont de la filière qu à son aval. La filière avicole au Maroc 3 Maillons de la filière Structures de production Nombre Couvoir Couvoirs de production 53 de poussins de type chair Couvoirs de production 4 de poussins de type ponte Provende (Fabrication Usines de fabrications 40 d aliments pour volailles) d aliments composés levage avicole levages de poulet de chair 6 030 levages de poules pondeuses 233 levages de dinde 421 Abattage avicole Abattoirs industriels avicoles 23 agréés par les services vétérinaires Unités de découpe des viandes ND Découpe Unités de production de VSM ND (viande séparée mécaniquement) Transformation Unités de charcuterie 25 Une activité hybride ne bénéficiant d aucun statut fiscal Source : FISA La classification fiscale du secteur est très confuse. Considéré comme activité marchande par le Ministère des Finances, comme activité industrielle par le Ministère du Commerce et de l Industrie et comme activité agricole par le Ministère de l Agriculture, le secteur sanctionne sévèrement ses opérateurs. Dans les faits, les éleveurs avicoles ne bénéficient d'aucun statut fiscal et leur activité n est en aucun cas assimilée à une activité industrielle ou commerciale. Ils ne profitent donc pas des avantages accordés par la charte d'investissement et ne récupèrent pas les montants de la TVA payés aux différents stades d'investissements et de production. Ils ne bénéficient pas non plus de l exonération des impôts directs accordée au secteur de l agriculture, même si leur activité est de toute évidence agricole. Par conséquent, les élevages avicoles sont pénalisés par des surcoûts fiscaux à tous les stades de leur activité (investissement, production ). Une fabrication d aliments pour volaille bien structurée mais faisant face à la montée des cours des matières premières L alimentation de la volaille est à base de céréales (maïs, orge, sorgho ), de tourteaux d'oléagineux (soja et tournesol), de farine de poisson (de sardine à 65%), de minéraux et de premixes, pour la plupart importés ou, sinon produits localement, partiellement ou en totalité. Assurée par une quarantaine d usines et bien outillée pour produire des aliments de qualité, l industrie de provende est très compétitive. Un élevage important de pondeuses et de reproducteurs dispose de ses propres unités de fabrication d aliments et produit près de 300 000 t (fabrication à la ferme). La production effective d aliments de volailles a été estimée à 1,6 4 MT en 2006, pour une capacité totale de production évaluée à 3,5 MT. Cette surcapacité de production entretient une concurrence acharnée entre usines et suggère la quête continue d amélioration des coûts et/ou de la qualité. (3) Chiffres au 10 octobre 2010 (4) Chiffre le plus récent disponible sur Internet au moment de la rédaction de l étude 18 Observatoire De l'ntreprenariat

Aujourd hui, et suite à la sécheresse qui a frappé les principaux exportateurs de matières premières (Australie et Russie), les cours de celles-ci ont connu une hausse vertigineuse. Les prix du mais et du soja ont ainsi doublé, passant de USD 180 à USD 350. Une industrie souffrant d un manque de synchronisation entre les différents maillons de la chaîne Conformément aux dispositions de la Loi 49-99, relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles, et visant notamment à minimiser un tel risque, l élevage des poules pondeuses s effectue depuis 2007, dans des fermes mises aux normes et agréées comme telles par les services vétérinaires relevant du Ministère de l Agriculture. lles sont supervisées par un vétérinaire privé, investi d un mandat dans le cadre d une convention d encadrement sanitaire. Ainsi, les poules pondeuses reçoivent un aliment composé équilibré et enrichi par un complément de vitamines, de minéraux et d oligo-éléments, les prémunissant contre les carences nutritionnelles. La diminution de la mortalité des volailles et la garantie de leur la traçabilité et celle des œufs produits, constituent désormais le gage de compétitivité des maillons d accouvage, de provende et d élevage. Toutefois, le secteur souffre d un manque de synchronisation entre les différents maillons de la chaîne notamment en approvisionnement en aliments de volaille, en délais d attente avant l abattage et en qualité de transport (densité de chargement des caisses, distances, températures). L intégration verticale de toutes les activités avicoles (alimentation de volaille, élevage, accouvage, abattage et la commercialisation) permettrait ainsi une meilleure synchronisation entre les différents acteurs de la chaîne. Des gains de productivité seraient obtenus sur différents intervenants ainsi que sur l ensemble de la chaîne de transport. Principaux facteurs responsables de la dissémination des maladies aviaires Marchés de gros de poulet et œufs Souks hebdomadaires quipes d intervention levages traditionnels nvironnement Fermes avicoles Cliniques vétérinaires & Laboratoires de diagnostic Abattoirs et tueries avicoles Usines d aliment Source : FISA Observatoire De l'ntreprenariat 19

Un secteur moins développé à l aval et défavorisant l image de la filière toute entière Concurrence déloyale des tueries artisanales au niveau de l abattage avicole Même si la chaîne avicole est bien maîtrisée en amont, l abattage demeure le maillon faible de la filière, en raison notamment de la vente du poulet vif, de la forte concurrence des abattoirs artisanaux (Riacha) et du faible volume de volailles vivantes traitées par les abattoirs industriels. Ces derniers assurent à peine 50 000 t/an de la production destinée à l abattage (un peu moins de 10%). Fonctionnant à seulement 15% de leur capacité potentielle, ils ne peuvent se permettre d investir dans la formation continue de leur personnel ou encore dans des actions de marketing permettant de développer davantage leur activité. Les tueries, quant à elles, assurent l abattage de près de 90% des volailles et échappent à tout contrôle sanitaire. Face à cette concurrence déloyale, les 23 abattoirs industriels, les seuls qui répondent aux normes techniques et hygiéniques requises et équipés en moyens de transport des viandes, se contentent de l abattage et de la préparation de poulet entier prêt à cuire. Certaines unités ont déjà intégré les différents éléments de la filière (accouvage, élevage, découpe, transformation et distribution). D autres, équipées en ateliers de découpe, se spécialisent dans les produits découpés destinés aux surfaces de distribution et à la restauration collective (viande hachée, viande congelée et viande séparée mécaniquement (VSM)). Très demandée par les unités de charcuterie, la production de la VSM demeure cependant limitée. Reste à espérer qu avec l évolution du mode de vie des citoyens et la demande de produits prêts à la consommation, le secteur de la charcuterie connaîtra un essor plus important. De plus, le prix de vente de la mortadelle rend ce produit accessible à un large éventail de consommateurs. Le secteur de la charcuterie compte 25 unités autorisées par la Direction de l levage, dont plus de la moitié est localisée à Casablanca et disposent d une capacité de production variant entre 30 et 100 t/mois. Nul doute que la montée en puissance de la production de VSM contribuera à la régulation de l approvisionnement des unités de charcuterie et à une meilleure maîtrise de la qualité du produit, même si cette activité reste subordonnée au volume d abattage et de découpe des viandes, tributaires des circuits de distribution défaillants. Faiblesse de la distribution et de la commercialisation D un autre côté, la distribution des produits avicoles et leur commercialisation demeurent fortement marquées par un processus archaïque, impliquant différents intermédiaires. D abord, les conditions de transport des volailles vivantes et des œufs de consommation, à travers tout le pays, sont peu conformes aux règles d hygiène requises et favorisent la propagation de maladies aviaires, aux retombées économiques, sanitaires et environnementales parfois désastreuses. nsuite, 90% des poulets de chair sont vendus vivants par de petits détaillants et leurs prix sont souvent arbitrairement décidés, indépendamment de leur qualité. Outre le fait que les détaillants s approvisionnent généralement à partir des marchés de gros, propices à la prolifération de maladies contagieuses, les ventes de volailles ne sont accompagnées d aucun document, empêchant ainsi toute traçabilité du produit. 20 Observatoire De l'ntreprenariat

Circuit de commercialisation du poulet T R A D I T I O N N L I N DU S T R I L A CC O U V U RS R V N D U RS L V U R S L V U R S POULT BLDI 90% Grands V O L A I L L I R S Petits V O L A I L L I R S 10% M AR C H G R O S A B A TT O I R S T U R I S S O U K S R U R A U X M A G A S I N S MORT VIF MORT MORT VIF MORT VIF MORT VIF C O N S O M M A T U R Source : FAO nfin, le consommateur final, individuel ou collectif, acquiert directement la volaille vivante chez ces détaillants. Auprès de ces derniers, points de vente et espaces d abattage, de déplumage et d éviscération se confondent, multipliant le risque de maladies et impactant sévèrement les conditions d hygiène d une restauration collective de masse à visée sociale ou économique (hôpitaux, cantines scolaires, cités universitaires, hôtels, restaurants ). n conclusion, la consommation déficiente et la situation sanitaire déplorable des produits avicoles caractérisent le secteur dont l image continue d être ternie par l archaïsme et la précarité des producteurs et distributeurs. UN POTNTIL D ACCROISSMNT IMPORTANT FAUT D UN INSUFFISANC D LA CONSOMMATION Près de 12 millions d œufs sont consommés par an au Maroc. La consommation annuelle par habitant a enregistré une hausse sensible entre 1970 et 2010, passant de 21 à 138 œufs (contre 240 oeufs/habitant/an en urope-27) secteurs traditionnel et intensif confondus. S agissant des viandes de volaille, la consommation est passée de 2,3 à 17,2 kg sur la même période (contre 22,9 kg/habitant/an en urope-27). n comparaison avec d autres pays du monde à niveau de développement similaire, cette consommation demeure somme toute assez faible, comme illustrée ci-après. Observatoire De l'ntreprenariat 21

Consommation de viande de volailles en 2008 (Kg/hab/an) Sources des protéines d origines animales au Maroc en 2009 37 16,5 24,1 15,4 31 22,2 Quantité en gr/hab/an % Poissons 2,7 15,0 Lait 4,0 22,2 Œufs 1,7 9,5 Viandes de volailles 5,1 28,3 Viandes rouges 4,5 25,0 Total 18,0 100 Brésil Moyen orient et Maghreb Russie Maroc Mexique Afrique du sud Source : ITAVI UN MIS À NIVAU D LA FILIÈR AVICOL Source : FISA Consommation d œufs en 2009 (Unités/hab/an) 134 AU 160 Tunisie 121 Maroc 345 Mexique Source : ITAVI L analyse de la ration alimentaire moyenne au Maroc montre que les apports de protéines d origine animale enregistrent un déficit de 7 g/hab/jour (18 contre 25 g/hab/jour au minimum recommandé par l Organisation Mondiale de la Santé). Dans la mesure où le coût de la protéine de l œuf est le moins cher et où 2 œufs consommés apportent autant de nutriment qu une portion de 100g de viande, une sérieuse opportunité de développement du secteur est ainsi offerte au Maroc 211 spagne 224 Italie 250 USA 349 Chine Consciente des défis auxquels est confronté le secteur avicole, dans le cadre de la mondialisation et des accords de libre échange ratifiés par le Maroc avec plusieurs espaces économiques, l interprofession met en œuvre une stratégie de mise à niveau du secteur, en étroite collaboration avec le Ministère de l Agriculture et de la Pêche Maritime, le Ministère des Finances et le Crédit Agricole. Par ailleurs, d autres stratégies d accompagnement sont menées en vue d une amélioration des unités industrielles et d une réduction des coûts de production, visant une meilleure compétitivité et productivité du secteur, afin de satisfaire les besoins croissants du pays en produits avicoles ainsi que la promotion de l investissement et de l emploi. Une organisation interprofessionnelle pour encadrer le secteur Parallèlement, conscients de la nécessité de développer la capacité du secteur à produire et à commercialiser des produits de qualité, à des prix compétitifs et accessibles aux consommateurs, les professionnels se sont organisés en cinq associations représentant les branches d activité avicole : Association des Fabricants d Aliments Composés (AFAC) ; 22 Observatoire De l'ntreprenariat

Association Nationale des Accouveurs Marocains (ANAM) ; Association Nationale des Producteurs d Œufs de Consommation (ANPO) ; Association Nationale des Abattoirs Industriels Avicoles (ANAVI) ; Association Nationale des Producteurs des Viandes de Volailles (APV). Par leur regroupement en Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA), ces associations aspirent ainsi à la complémentarité et aux effets de synergie nécessaires à un développement plus soutenu du secteur. Leurs principaux objectifs sont : la modernisation de l environnement technique, économique et sanitaire de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits dérivés ; la création d un pont de communication avec les instances administratives pour un développement durable du secteur ; l information, la sensibilisation et l encadrement des opérateurs du secteur ; la promotion de la qualité et de la consommation des produits avicoles. Une réglementation pour renforcer la protection sanitaire La Loi 49-99, relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles, constitue le cadre de réglementation du secteur avicole. Un décret et 13 arrêtés d application, complètent cet arsenal juridique. Les principes de la Loi 49-99 et ses textes d application Principe d autorisation de toutes les unités et activités avicoles. L autorisation est délivrée par les Services Vétérinaires relevant du Département de l Agriculture au vu du respect des exigences hygiéniques et sanitaires. Principe de contrat d encadrement sanitaire des activités avicoles par un vétérinaire mandaté. Principe de traçabilité par la mise en place d un registre de suivi sanitaire des unités avicoles. Principe d interdiction de la vente simultanée, dans un même local, des volailles vivantes et des viandes de volailles. Principe d indemnisation pour abattage sanitaire ou pour sinistre épizootique. Principe de sanction en cas de non respect des dispositions législatives et réglementaires. Source : FISA Dans le cadre de cette réglementation, 226 élevages marocains sont autorisés officiellement et reçoivent un accompagnement progressif pendant deux ans afin de mettre en vigueur toutes les directives de cette Loi. Une meilleure compétitivité grâce au Plan Maroc Vert Le Plan Maroc Vert vise l augmentation de la productivité de l ensemble des filières du secteur agricole et l amélioration de la qualité, de la sécurité sanitaire et de la compétitivité des produits agricoles et agro-alimentaires. Pour atteindre ces objectifs, un plan de mise à niveau du secteur avicole marocain à l horizon 2013, a été défini dans le cadre du Contrat Programme Avicole 2008-2013 entre le gouvernement et la FISA. Les résultats attendus en fin de programme, sont mentionnés ci-après. Observatoire De l'ntreprenariat 23