1 Procédé Linde-Hampson de liquéfaction de l azote

Documents pareils
Premier principe de la thermodynamique - conservation de l énergie

Premier principe : bilans d énergie

1 Thermodynamique: première loi

U-31 CHIMIE-PHYSIQUE INDUSTRIELLES

DYNAMIQUE DE FORMATION DES ÉTOILES

Chapitre 4 Le deuxième principe de la thermodynamique

Chapitre 11 Bilans thermiques

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR AGRICOLE SUJET

À propos d ITER. 1- Principe de la fusion thermonucléaire

Continuité et dérivabilité d une fonction

Initiation à la Mécanique des Fluides. Mr. Zoubir HAMIDI

Continuité en un point

T.P. FLUENT. Cours Mécanique des Fluides. 24 février 2006 NAZIH MARZOUQY

COURS DE THERMODYNAMIQUE

Physique : Thermodynamique

DÉRIVÉES. I Nombre dérivé - Tangente. Exercice 01 (voir réponses et correction) ( voir animation )

Exercice 1. Exercice n 1 : Déséquilibre mécanique

Cours de turbomachine à fluide compressible

Contenu pédagogique des unités d enseignement Semestre 1(1 ère année) Domaine : Sciences et techniques et Sciences de la matière

Le turbo met les gaz. Les turbines en équation

Chapitre 3 LES GAZ PARFAITS : EXEMPLES DE CALCULS DE GRANDEURS THERMODYNAMIQUES

Fonctions de plusieurs variables

Chapitre 5. Le ressort. F ext. F ressort

CONCOURS COMMUN 2010 PHYSIQUE

OM 1 Outils mathématiques : fonction de plusieurs variables

Stockage de chaleur solaire par sorption : Analyse et contrôle du système à partir de sa simulation dynamique

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR QUALITÉ DANS LES INDUSTRIES ALIMENTAIRES ET LES BIO-INDUSTRIES

Réduction de la pollution d un moteur diesel

TP 7 : oscillateur de torsion

FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES (Outils Mathématiques 4)

Économie d énergie dans les centrales frigorifiques : La haute pression flottante

Etudier le diagramme température-pression, en particulier le point triple de l azote.

Influence de la géométrie du conducteur sur la température dans un poste sous enveloppe métallique

Exemples d utilisation de G2D à l oral de Centrale

SARM: Simulation of Absorption Refrigeration Machine

Comparaison de fonctions Développements limités. Chapitre 10

Mesures calorimétriques

La fonction exponentielle

COURS DE MACHINES FRIGORIFIQUES

BTS Groupement A. Mathématiques Session Spécialités CIRA, IRIS, Systèmes électroniques, TPIL

6 CYCLES DE PRODUCTION D'ÉLECTRICITÉ À VAPEUR

Théorie et codage de l information

Variations du modèle de base

TSTI 2D CH X : Exemples de lois à densité 1

Cours de Physique Statistique. Éric Brunet, Jérôme Beugnon

Datacentre : concilier faisabilité, performance et éco-responsabilité

THERMODYNAMIQUE: LIQUEFACTION D UN GAZ

3ème séance de Mécanique des fluides. Rappels sur les premières séances Aujourd hui : le modèle du fluide parfait. 2 Écoulements potentiels

PHY2723 Hiver Champs magnétiques statiques. Notes partielles accompagnant le cours.

Les correcteurs accorderont une importance particulière à la rigueur des raisonnements et aux représentations graphiques demandées.

Cours d électricité. Circuits électriques en courant constant. Mathieu Bardoux. 1 re année

Développements limités, équivalents et calculs de limites

F411 - Courbes Paramétrées, Polaires

L énergie de l air extérieur pour une eau chaude sanitaire naturellement moins chère

FUSION PAR CONFINEMENT MAGNÉTIQUE

Page : 1 de 6 MAJ: _Chaudieresbuches_serie VX_FR_ odt. Gamme de chaudières VX avec régulation GEFIcontrol :

MESURE DE LA TEMPERATURE

de l eau chaude pour toute l a famille, disponible à tout moment. Pompe à chaleur pour la production d Eau Chaude Sanitaire pompes á chaleur

Exercice 3 (5 points) A(x) = 1-e -0039' e- 0,039x A '() -'-,..--,-,--,------:-- X = (l_e-0,039x)2

Les calculatrices sont autorisées

Domosol : Système solaire combiné (SSC) de production d eau chaude et chauffage

Formation à la C F D Computational Fluid Dynamics. Formation à la CFD, Ph Parnaudeau

O, i, ) ln x. (ln x)2

FLUIDES EN ÉCOULEMENT Méthodes et modèles

Lecture graphique. Table des matières

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé

Quantité de mouvement et moment cinétique

Physique 1 TEMPÉRATURE, CHALEUR

Fonctions de deux variables. Mai 2011

Notions physiques Niveau 2

Cours 9. Régimes du transistor MOS

Whitepaper. La solution parfaite pour la mise en température d un réacteur. Système de régulation. Réacteur. de température

Accélération du vent solaire: revue des modèles exosphériques

CARACTERISTIQUE D UNE DIODE ET POINT DE FONCTIONNEMENT

Optimisation des systèmes énergétiques Master 1 : GSI Génie Energétique et Thermique

Optimisation des fonctions de plusieurs variables

EES : Engineering Equation Solver Fiche récapitulative - Marie-Sophie Cabot

Précis de thermodynamique

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme

Bien lire l énoncé 2 fois avant de continuer - Méthodes et/ou Explications Réponses. Antécédents d un nombre par une fonction

Annexe 3 Captation d énergie

2x 9 =5 c) 4 2 x 5 1= x 1 x = 1 9

Introduction à l analyse numérique : exemple du cloud computing

4 ème PHYSIQUE-CHIMIE TRIMESTRE 1. Sylvie LAMY Agrégée de Mathématiques Diplômée de l École Polytechnique. PROGRAMME 2008 (v2.4)

8.1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables réelles. f : R 2 R (x, y) 1 x 2 y 2

Chapitre 1: Facteurs d'échelle

Réduire sa consommation d énergie dans les entreprises industrielles

Quelques chiffres clés de l énergie et de l environnement

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

Exemples d application

ÉJECTEURS. CanmetÉNERGIE Juillet 2009

SIMULATION DU PROCÉDÉ DE FABRICATION DIRECTE DE PIÈCES THERMOPLASTIQUES PAR FUSION LASER DE POUDRE

Comment optimiser la performance énergétique de son logement?

LE PROCESSUS ( la machine) la fonction f. ( On lit : «fonction f qui à x associe f (x)» )

Thermodynamique (Échange thermique)

CCP PSI Mathématiques 1 : un corrigé

Caractéristiques des ondes

8 Ensemble grand-canonique

Condition inf-sup pour l Elément Fini de Taylor-Hood È ¾ -iso-è ½

I. Polynômes de Tchebychev

Transcription:

Corrigé du DM n 15 : Thermodynamique 1 Procédé Linde-Hampson de liquéfaction de l azote 1. Introduction. a) À priori, l énoncé ne demande pas de démontrer le premier principe industriel. On se contente donc de le rappeler : si on néglige les variations d énergie cinétique macroscopique et d énergie potentielle de pesanteur, alors la variation d enthalpie massique d un fluide entre l entrée et la sortie d une machine (fonctionnant en régime stationnaire) vérifie : h s h e = w u + q b) De même, pour un écoulement stationnaire de fluide dans une machine, le second principe s énonce : s s s e = s éch + s créée où s éch est l entropie massique échangée et s créée est l entropie massique créée lors du passage d une masse unité de fluide (1kg) dans la machine. 2. Compresseur C a) On lit directement : h 1 = 452 kj.kg 1 et s 1 = 4,40 kj.k 1.kg 1 h 2 = 417 kj.kg 1 et s 2 = 2,72 kj.k 1.kg 1 b) On remarque qu aux pression p<1 bar, les courbes isenthalpiques sont confondues avec les courbes isothermes et on peut donc dire que h = h(t ) : dans ce domaine, l azote se comporte comme un gaz parfait. En revanche ce n est pas le cas pour des pressions p>1 bar c) Comme le compresseur fonctionne de façon réversible : s créée =0et isotherme : s éch = q 12 T 1. Un bilan entropique appliqué au compresseur conduit à : s 2 s 1 = q 12 T 1 = q 12 = T 1 (s 2 s 1 ) AN = 487 kj.kg 1 d) Un bilan enthalpique donne alors : w u,c = h 2 h 1 q 12 AN = 452 kj.kg 1 3. Détendeur D. En l absence de parties mobiles (w u = 0)et d échanges thermiques (q =0), la détente dans D est isenthalpique. On a donc : h 3 = h 4 4. Séparateur S. a) Le point 5 est sur la courbe de saturation du côté du liquide (partie appelée courbe d ébullition) à la pression p =1bar et le point 6 est sur la courbe de saturation du côté du gaz (donc à l opposé, partie appelée courbe de rosée), à la même pression. On lit directement : h 6 = 228 kj.kg 1 ; s 6 =3kJ.kg 1.K 1 h 5 = 32 kj.kg 1 ; s 5 = 0,4 kj.kg 1.K 1 1

b) On doit vérifier la relation classique des changements d état : h 6 h 5 = s 6 s 5 T ce = T ce = s 6 s 5 h 6 h 5 AN = 75,4 K où T ce est la température du changement d état. Or on lit directement : T ce = 76 K, ce qui est cohérent. c) En régime stationnaire, la masse de fluide contenue dans le séparateur ne varie pas au cours du temps : par conséquent la masse de fluide qui entre dans S durant t doit être égale à la somme des deux masses qui sortent de S durant le même intervalle de temps : D m t = d m t + d t d où, si D m t =1kg, alors d m t = x et d t = y et donc : 1=x + y. d) Il s agit d une machine avec une entrée et deux sorties. On a donc : ce qui conduit à : d m h 6 + d h 5 D m h 4 = P th + P u =0 = d m th 6 + d th 5 = D m th 4 h 4 = yh 5 + xh 6 = yh 5 +(1 y) h 6 5. a) On peut considérer que l échangeur est constitué de deux circuits qui fonctionnent à contre-courant. Aucun de ces deux circuits ne contient de parties mobiles. Nous aurons donc : D m (h 3 h 2 )=P th1 et d m (h 1 h 6 )=P th2 Mais comme la paroi qui entoure l ensemble de ces deux circuits est calorifugée, on a de suite : P th1 + P th2 =0,ce qui entraîne : D m (h 3 h 2 )+d m (h 1 h 6 )=0 En multipliant par t tel que D m t =1et d m t = x = 1 y on obtient : h 3 h 2 +(1 y)(h 1 h 6 )=0 b) Comme h 3 = h 4 = yh 5 +(1 y) h 6 (Détendeur D), on en déduit en reportant dans l équation précédente : c) On a : 6. Second principe. y = h 2 h 1 417 452 = h 5 h 1 32 452 = 0,083 < 1 w Õ u = w u y a) On peut maintenant calculer : AN = 5,42.10 3 kj.kg 1 h 3 = h 4 = yh 5 + (1)y) h 6 AN = 212 kj.kg 1 L entropie massique s 4 peut se calculer à l aide du théorème des moments : s 4 = ys 5 + (1)y) s 6 AN = 2,78 kj.k 1.kg 1 ce qui permet de placer le point 4 sur le diagramme entropique. On construit alors point 3 en "remontant" le long de l isenthalpique qui passe par 4 jusqu à l isobare p = 200 bar. On lit alors : s 3 = 1,72 kj.k 1.kg 1 2

b) On a : s 4 s 3 = 1,06 kj.k 1.kg 1 > 0 ce qui est cohérent avec le second principe puisque l entropie échangée dans le détendeur est nulle (adiabatique). Cette di érence d entropie s identifie donc à l entropie créée par unité de masse. c) Au niveau du séparateur il y a une entrée et deux sorties : il faut généraliser le bilan entropique pour un système ouvert en écrivant (par unité de temps) : d m s 6 + d s 5 D m s 4 = ṠE + ṠC = ṠC en introduisant les aux d entropie échangée et créée et en notant que ṠE =0. En multipliant par t tel que D m t = 1 kg, d m t = x =1 y kg, et d t = y kg, on obtient : (1 y) s 6 + ys 5 s 4 = ṠC t A.N. : (1 y) s 6 + ys 5 s 4 =0comme cela résulte du théorème des moments! On voit donc qu il n y a pas d entropie créée, ce qui est dû au fait qu il n y a pas véritablement de transformation dans cet appareil. d) On peut voir l échangeur comme une machine adiabatique avec deux entrées et deux sorties. On aura donc : D m s 3 + d m s 1 D m s 2 d m s 6 = ṠC d où, en multipliant par t : s 3 +(1 y) s 1 s 2 (1 y) s 6 = s 3 s 2 +(1 y)(s 1 s 6 )=ṠC On trouve alors : Ṡ c t = 0,28 kj.k 1.kg 1 > 0. Cela montre que la transformation dans l échangeur est irréversible : cette irréversibilité est due à l échange de chaleur entre des fluides de températures di érentes : l azote entrant à gauche dans l échangeur à T 3 = 165 K est en contact thermique avec la vapeur sortant de S entrant dans l échangeur à 76 K. t 2 Congélation d un lac - Mines Ponts 1. On raisonne dans un premier temps sur le seul système couche de glace, de section S =1m 2 et d épaisseur à l instant t. Ce système constitue un conducteur thermique dont les extrémités sont à des températures distinctes : T 0 (t) pour x =0et T e pour x = (on suppose qu il n y a pas de discontinuité de la température en ). a) En l absence de puissance volumique, l équation de di usion thermique unidimensionnelle s écrit : flcˆt ˆt = ˆ2T ˆx 2 Si on néglige c, celarevientà: et donc : b) Selon la loi de Fourier : et donc : ˆ2T =0 = T (x, t) =Ax + B ˆx2 T (x, t) = T e T 0 (t) x + T 0 (t) æ j Q (x, t) = æ grad T = ˆT æ u x ˆx æ j Q (x, t) = T 0(t) T e æ u x 2. Entre les instants t et t +dt, l épaisseur de glace s accroît d une quantité dl. 3

a) À pression constante, la chaleur dégagée par la solidification d un kg d eau liquide est s : chaleur latente de solidification. On raisonne en valeur absolue : si la couche de glace s accroît de dl, ce qui correspond à une masse de glace formée dm s = flsdl, cela provoque un dégagement de chaleur de dm S s = flsdl f (on a s = f ). b) Cette chaleur doit "s écouler" vers la zone la plus froide, c est à dire vers l air. Cela peut être modélisé par une condition aux limite disant que le flux thermique à travers S en x = L, j Q (L, t), esttelque: j Q (L, t)s dt = flsdl f = j Q (L, t)dt = fl dl f < 0 D autre part, en reprenant l expression de j Q obtenue à la question précédente, on obtient : et donc : T 0(t) T e dt = fl f dl L dl = ( T e T 0 (t))dt fl f c) La continuité du flux thermique se traduit par : donc : d où : æ j Q (0 +,t).( æ u x )+h ( T a T 0 (t))=0 T 0(t) T e T 0 (t) = = h ( T a T 0 (t)) Lh T a + T e 1+ Lh 3. Il y a une erreur d énoncé : la constante de temps est : = fl f 2h 2 (T e T a ) En substituant l expression de T 0 (t) dans l équation de la question b), on obtient : donc : dl = h fl f ou encore : T e T a 1+ Lh 3 1+ L L0 4 Le discriminant vaut : réelle est : dt = L 0 h 2 dl = L 0 dt 2 f fl L 2 +2L 0 L L 2 0 T e T a 1+ L dt = L 0 dt L 0 1+ L 2 L 0 = L + L2 t = L 0 2L 0 2 t =0 =4L 2 0 +4L2 0 t > 0 et la seule racine = L 0 + L 0 Ú 1+ t On en déduit (en utilisant la question 2.c) : T 0 (t) T a = T e T a 1+ L = T e T a Ò L 0 4. A.N. : L 0 =5cmet = 1,8.10 4 s 5h. 1+ t 4

0 t 5