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Transcription:

PROGRAMMATION COMPLÈTE AVRIL-MAI 2015 Date Heure - Salle de la projection Nom du cycle Nom du film Réalisateurs [pays, année, durée, format, version] Complément de la projection ============================================================== Mercredi 1 Avril Jacques Giraldeau 1927-2015 Cinéma canadien : Jacques Giraldeau Réal. : Claude Jutra [Québec, 1961, 10 min, Beta SP] Lors de cette courte émission télévisée de la Société Radio-Canada, Claude Jutra interviewait des créateurs indépendants du cinéma québécois. Il rencontre ici Jacques Giraldeau, avec lequel il parle de ses premiers films et de son rôle de producteur. L'Ombre fragile des choses Réal. : Jacques Giraldeau [Québec, 2007, 90 minutes, beta num, VOF] Dans cette invitation au voyage qu'est L'ombre fragile des choses, en cette variation pour souvenirs ciselés, Jacques Giraldeau trace un pont admirable entre jadis et désormais. Délicatement, cette oeuvre filmique se déploie en une mosaïque de vestiges et d'images captés au fil des ans, au fil d'une vie. On y retrouve Évariste Quesnel, personnage énigmatique que l'on suit de Cuba à l'île-aux-grues, sans pouvoir le saisir, laissant telle une empreinte, l'endroit où il n'est plus. C'est un appel à contempler, à penser, à lire ces lieux. En sillonnant les fragments d'hier et d'aujourd'hui laissés pour la mémoire - journal, pellicule, peinture, lettre -, en questionnant notre relation à ces ombres, le cinéaste inscrit l'art comme archive de la réalité. Où se vit, en quelque sorte, une fin de l'effritement du temps. (ONF) Mercredi 1 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Paul Bush, le philosophe qui s'amuse The Rumour of True Things Réal. : Paul Bush [R.-U., 1996, 26 min, 35 mm, VOA] Un portrait de l'occident contemporain vu à travers les images fugitives de jeux vidéos, de contrôles de lignes d'assemblage, de diagnostics médicaux, de recherche, de l'armée, etc. Les traces de notre société y sont esquissées indirectement mais de manière éloquente. Central Swiss Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 8 min, num, SD] Durant une fin de semaine achalandée dans les montagnes suisses, des skieurs prennent la pose. Deuxième film d'une série de portraits réalisés en chronophotograhie, montrant des gens étranges dans des places inhabituelles. The Cow's Drama Réal. : Paul Bush [R.-U., 1984, 38 min, 16 mm, VOA] Une histoire toute simple : une vache dans un champ, deux jours passent alors que se succède une séquence de petits incidents. Entre les deux journées, un fermier chante un air traditionnel sur le travail, l'amour et la mort. Prix 1984 de la programmation itinérante British Art Show UK.

Repris le mercredi 8 avril, 21 h. Jeudi 2 Avril Coups de cœur des collègues Marock Réal. : Laïla Marrakchi [Mar.-Fr., 2005, 100 min, 35 mm, VOSTF] avec Matthieu Boujenah, Morjana Alaoui, Razika Simozrag Casablanca, l'année du bac. L'insouciance de la jeunesse dorée marocaine et tous ses excès : courses de voitures, amitiés, musiques, alcool, mais aussi les premières histoires d'amour et l'angoisse de passer à l'âge adulte... Marock comme un Maroc que l'on ne connaît pas, à l'image de Rita, 17 ans, bien décidée à vivre comme elle l'entend. «Après des courts métrages remarqués, notamment Deux cent dirhams, Laïla Marrakchi choisit dans son premier long métrage de raconter son année du bac. Elle l'a vécue à Casablanca et c'est là que se situe le film, en 1997, dans le quartier hyper-bourgeois d'anfa, à l'époque du roi Hassan II où la classe dirigeante était sûre de ses privilèges. Son actrice, Morjana Alaoui, y est une alter ego débordante d'énergie, farouche et rentre-dedans, incarnant une Rita qui veut mordre la vie à pleines dents, au mépris des règles traditionnelles et notamment religieuses. À travers Rita et ses copains et copines, c'est une jeunesse espiègle et insouciante que Laïla Marrakchi cherche à décrire, qui provoque les aînés et affirme son indépendance pour entrer dans l'âge adulte.» (O. Barlet, 2005) Le Choix de Nabil El Khalloufi, commis comptable. Jeudi 2 Avril Paul Bush, le philosophe qui s'amuse His Comedy Réal. : Paul Bush [R.-U., 1994, 8 min, 35 mm, VOA] Voyage au centre de l'enfer... Les gravures de Gustave Doré pour la Divine comédie de Dante sont reproduites et animées à l'aide de la technique de gravure sur pellicule. Still Life with Small Cup Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 3 min, 35 mm, VOA] Une interprétation radicale d'une gravure de l'artiste italien Giorgio Morandi, animée à l'aide de la technique consister à graver l'émulsion recouvrant la pellicule. Furniture Poetry Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 5 min, 35 mm, SD] Comme est-il possible de prouver que cette table ne disparait pas ou ne change pas de forme quand vous avec le dos tourné? Le réalisateur contribue à ce débat philosophique en substituant des tables, des chaises, des vases, des fruits et tout ce qu'il peut trouver dans sa maison. Pixillation. Dr Jekyll and Mr Hyde Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD] Imaginez que la caméra est atteinte d'une psychose similaire à la schizophrénie ; supposez maintenant que cette maladie transforme légèrement chaque photogramme du film tout en laissant la narration intacte. Pixillation. While Darwin Sleeps Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 5 min, 35 mm, SD] Des milliers d'insectes apparaissent tout au long du film un photogramme à la fois, comme si des millions d'années d'évolution des espèces prenait place en quelques minutes. Comme si les images rêvées par Charles Darwin étaient le résultat d'une consommation d'hallucinogènes. Photos animées et pixillation. Paul Bush Talks Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 2 min, num, VOA]

Paul Bush parle de la fabrication de While Darwin Sleeps et de son affection pour le cinéma, mais le film essaie de dominer son discours et parvient à l'engloutir complètement. Prise de vues réelles. Secret Love Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 3 min, 16 mm, VOA] Durant des célébrations dans un village, un père danse avec sa fille, puis une querelle éclate. Des villageois tentent de prendre parti. Surgit une violence qui devient incontrôlable. Musique : Father and Daughter, de Percy Grainger. Film gravé sur la pellicule. Pas de Deux de Deux Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD] Une présence parasitique a pris le contrôle entier des mouvements d'un duo... Quatre danseurs composent les interprètes de ce pas de deux tiré du Lac des cygnes de Tchaikovski. Pixillation. Room 2 Commercial Réal. : Paul Bush [R.-U., 2000, 2 min, num, SD] Cette publicité pour un nouveau magasin de meubles en Écosse consiste en des biens ménagers animés en pixillation et d'images paintes et gravées directement sur la pellicule. Production : Picasso Picture. Geisha Grooming Réal. : Lisa Milroy, Paul Bush [R.-U., 2003, 3 min, num, SD] Une geisha moderne se prépare à une folle sortie nocturne. Dessiné à la main. Shinjuku Samurai Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 6 min, num, SD] Vingt-six citoyens de Tokyo s'interrompent un moment devant une caméra dans Shinjuku, le quartier des divertissements très achalandé de la capitale du Japon. Chronophotographie. Busby Berkeley's Tribute to Mae West Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 1 min, Beta num, SD] Un hommage très personnel aux chorégraphies de Busby Berkeley et au sex appeal de Mae West. Lay Bare Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 6 min, HD Cam, SD] Portrait composite du corps humain, le montrant tel qu'on le voit rarement dans les relations les plus intimes que nous entretenons avec notre famille et nos amants. Pixillation The Albatross Réal. : Paul Bush [R.-U., 1998, 15 min, 35 mm, VOA] Les gravures sur bois du XIXe siècle illustrant The Rime of the Ancient Mariner, de Samuel Taylor Coleridge, pennent vie grâce à la gravure sur pellicule couleur. (Gravure sur pellicule.) Repris le jeudi 9 avril, 19 h. Jeudi 2 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Boris Lehman Œuvres nouvelles Tentatives de se décrire Réal. : Boris Lehman [Belg.-Fr.-Can., 2005, 165 min, 16 mm, VOSTA] «Tentatives de se décrire, c est à la fois un processus de cinéma en continu, un voyage poétique, et une transformation du monde sur le champ, a fresco. Ce qui compte, c est le travail en cours, c est le voyage, il n y a pas de repos possible, il n y a pas de terre promise chez Boris Lehman. Son territoire, c est le processus cinématographique luimême, et pas le film prémédité : pas de clôture, il nous embarque au-delà des frontières, de toutes les frontières. Avec ce dernier film, on pourrait presque dire ce dernier épisode, Boris nous entraîne dans une drôle d aventure aux confins de notre humanité; rarement nous aurons été aussi loin, aussi près de nous-mêmes. Voilà un film vertigineux, d où le sens jaillit à profusion comme à la source de Jouvence, qui procède par mises en

abyme, aux formes variables à chaque tour de roue, nous conviant à un festin du corps et de l esprit, et nous laissant pantois de visions savamment avivées.» (M.-C. Treilhou, 2006) Faire le tour de soi inlassablement impossible évidemment mais que faire d'autre Je reviens sur moi-même comme dans un rêve nostalgique filmer chaque fois ce qui n'est déjà plus ce qui est mort en moi le passé déjà et l'ombre de moi-même Je filme encore pour dire que je filme non tant ce que j'ai oublié de filmer mais ce qui n'était pas encore (Boris Lehman) EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN Vendredi 3 Avril Boris Lehman Œuvres nouvelles Choses qui me rattachent aux êtres Réal. : Boris Lehman [Belg., 2010, 15 min, 16 mm, VOSTA] Je montre à la caméra quelques objets de mon quotidien (qui sont aussi des allégories) ayant appartenu à d autres que j ai aimés ou côtoyés pour finalement constater et conclure que «Je suis la somme de tout ce que les autres m ont donné». Musée sentimental dont je serais le gardien. Chaque objet, «chaque chose» a son histoire. Quel lien mystérieux peut-il y avoir entre ces choses? Entre ces choses et moi? (Boris Lehman) «Dans le film, la question de l appartenance va à rebours : l attribution d appartenance est d emblée une dépossession puisque, à l évidence, ces objets sont détachés de leurs propriétaires nommés, ils appartiennent maintenant à celui qui les présente ou plutôt à celui qui en a l usage (valeur d usage). Il ne s agit ni de les rendre à leurs propriétaires, ni de les vendre (au spectateur). On les montre, on les manipule dans la plupart des cas (se coiffer de «la casquette de Lois», s asseoir dans «le fauteuil de Marie», s étendre sur «le canapé de Nadine», se regarder dans «la psyché de Milady»). Encore faudrait-il distinguer les cas où l usage précède la nomination et la déclaration d appartenance des cas où l usage les suit : on s asseoit dans le fauteuil puis on l identifie et le nomme ; on identifie et nomme le canapé et on s y étend ensuite. On nous dit que ces objets ont une histoire (ils proviennent de quelqu un), ils ont fait l objet d un déplacement : manifestement pas d un échange, en tout cas pas monétaire. D un don plutôt ou d un dépôt. Peut-être d un oubli ou d un abandon. Il y a même des objets qui ne sont à personne (une pomme), ou à une/des inconnue(s) (un, deux, trois parapluies). Don, dépôt, oubli : trois modalités du dessaisissement dans un registre qui ne passe pas par l équivalent général, l argent qui, certes, permet l échange (on nous le ressasse depuis Aristote) mais aussi la spéculation, l augmentation de prix (rareté), et en tous les cas efface l histoire de l objet, son propriétaire d origine ou actuel. Jeté sur le marché l objet devient une marchandise dont la valeur est désormais abstraite. C est ici exactement le contraire : on rattache l objet à son origine, son possesseur, son usager. Quand il échoit au présentateur-utilisateur, il est constitué de toutes ces strates.» (F. Albera, 2011) Histoire de mes cheveux Réal. : Boris Lehman [Belg., 2010, 91 min, 16 mm, VOSTA] L histoire de mes cheveux tient en deux lignes (ou en deux phrases). Ils étaient noirs et longs. Ils sont devenus blancs. Je ne les ai plus coupés depuis 1982, il y a donc bientôt 28 ans. L histoire de mes cheveux est un voyage, aussi bien dans l espace que dans le temps. Ceux qui cherchent dans ce film quelque vérité tant géographique que scientifique ou qu historique seront déçus. Le film prend conscience des faits et lieux réels pour

aussitôt s en distancier, par le biais de la poésie et de la fiction. L auteur a mélangé à sa façon l histoire de Samson et Dalila, le voyage des condamnés à mort jusque dans les camps, la science des cheveux et quelques réflexions sur le sens et la fragilité de la vie. (Boris Lehman) «Dans cette sorte d inventaire, on retrouve tout le sens, inséparable et mêlé, de la fantaisie et de l émotion, de la retenue et de l épique de Boris Lehman. Car ces cheveux l emmènent très loin, sur des fronts où il était question de les tondre : prisonniers des camps nazis ou soviétiques. Car, par une digression aussi surprenante que limpide, du cheveu bavard faisant office de mémoire par le truchement de la science, il se lance pour faire l expérience du monde, ce qui ne sera pas cette fois une ellipse mais bien le régime de représentation du film. Boris Lehman part à l Est, se rend à Lvov, ville natale de son père, sur les traces de ses origines juives. Il n y trouve rien. Puis erre sur les traces de ghettos liquidés, de camps dont il ne reste plus rien. Ce serait donc pour ça que l on rasait les cheveux : priver des millions d individus de leur archive, tandis que ces lieux sont privés de la représentation de leur barbarie passée. Cette projection dans l espace est évidemment marquante quand on la met en relation avec l aspect très centripète de Lettres à mes amis De même que la façon fluide dont le film se fait, tout le contraire de celui précité, véritablement arraché à son impossibilité. En s étant trouvé précédemment, Boris Lehman, vagabond magnifique (renvoyant à un autre, peut se permettre de se perdre à nouveau dans Histoire de mes cheveux. D autant que c est pour mieux se retrouver.» (A. Hée, 2012) EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN Vendredi 3 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Boris Lehman Œuvres nouvelles L'art de s'égarer ou l'image du bonheur Réal. : Boris Lehman, David Legrand [Belg., 2014, 45 min, Num., VOF] Évocation du dernier jour de la vie de Walter Benjamin. «Ce que je cherche en faisant mes films, c est une certaine liberté (je ne travaille pas avec des scénarios écrits), une autonomie (je travaille avec mon propre matériel), pouvoir à tous moments changer d idée, s adapter aux circonstances, au temps qu il fait ) et se donner du temps. Le tournage, la prise d images et de sons (je dirais plutôt la cueillette) est une première étape. Il y en a une autre très importante, c est le montage. Après avoir amassé tous les éléments, on les organise, et c est là l essentiel pour construire un film. Il y a donc des choix à faire, des manipulations, et c est très proche de la fiction. On se construit sa propre image, peut-être même sa vie. Si on met en scène son propre corps le corps comme œuvre d art (cf le body art, Orlan, Lydie Jean-dit-Panel) la question de la gêne et de l impudeur peut se poser. Qu est-ce qu on peut montrer? Qu est-ce qu on ne peut pas montrer (de soi, des autres)? User de la caméra comme un stylo, écrire avec la caméra sans passer par l écrit. Différentes formes sont possibles : la lettre, les mémoires, l essai, la confession, le journal, l autoportrait et parfois même l animation ou la fiction. Ça commence toujours par l enregistrement de quelque chose puis par des réflexions sur ce qu on a filmé (la voix de l auteur est souvent une donnée fondamentale). C est ainsi que le film se met à vivre et révèle l identité du cinéaste.» (B. Lehman, 2014) Before the Beginning Réal. : Boris Lehman, Stephen Dwoskin [Belg., 2013, 73 min, Num., VOF] Deux cinéastes indépendants pratiquant volontiers l'auto-fiction, se mettent à se filmer

pour mieux se parler. Malgré leur différence de langue et de style, le film est avant tout une tentative d'imiter, voire de devenir, l'autre, ce qui se heurte à une impossibilité. Mais le film est justement l'histoire de cette collision. Les saynettes filmées sans scénario préalable, se succèdent comme dans un jeu de piste. «Le récit à la première personne, au cinéma, ne va pas de soi. L implication personnelle dans une œuvre, dans un film, n est pas une chose évidente. Dans le cinéma commercial, on se contente de fabriquer des produits, avec beaucoup d argent, des moyens techniques considérables, des acteurs, sans que sa propre vie privée ne soit questionnée ni mise en danger. Dans ces conditions, aucune intimité ne peut être captée. Seul le spectacle prime (voir par exemple La vie d Adèle). Cependant certains cinéastes ont essayé de se dévoiler au travers de fictions inspirées de faits et gestes vécus (Ingmar Bergman, Federico Fellini, François Truffaut). D autres pas si nombreux que ça ont tenté d être à la fois devant et derrière la caméra, mais le plus souvent, leurs films étaient scénarisés et ils y jouaient un rôle, un personnage qui n était pas eux : Charlot pour Chaplin, Hulot pour Tati, Macbeth, Othello ou Citizen Kane pour Orson Welles et même Michele pour Nanni Moretti. Avec ceux qui pratiquent le journal filmé (Jonas Mekas, David Perlov, Alain Cavalier, Naomi Kawase) il en va tout autrement. La distance entre l auteur et la personne filmée se réduit. Toutes les personnes filmées jouent eux-mêmes. Ils sont à l écran ce qu ils sont dans la vie, sans masque, sans travestissement. Si bien que parfois cela peut ressembler à des films documentaires, sans point de vue ni mise en scène. Dans le cinéma indépendant, marginal ou expérimental, on dénombre aujourd hui un grand nombre de journaux filmés. Le journal est lié à une technique simple et solitaire, à des moyens pauvres, il demande un travail qui s échelonne sur une longue période, avec une pratique de tous les jours, et aussi une espèce de désintéressement pour les questions d argent, de production, de diffusion. C est proche du cinéma d amateur.» (B. Lehman, 2014) EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN Vendredi 3 Avril Cinéma muet : King Vidor Wine of Youth Réal. : King Vidor [É.-U., 1924, 72 min, 35 mm, INTA] Portrait de la jeunesse aisée de la côte ouest américaine, au coeur des années folles. Moeurs libres, ambiguités malaisantes et dérapages contrôlés par des aînés bigots. Ce film frais met notamment en vedette la star québécoise Pauline Garon. ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Vendredi 3 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Paul Bush, le philosophe qui s'amuse Babeldom Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 84 min, DCP (le 3 avril), Blu-Ray (le 10 avril), VOA] Babeldom est une ville si massive, elle croit à une telle vitesse que, bientôt, dit-on, la lumière elle-même n échappera pas à son attraction gravitationnelle... Comment, dès lors, deux amants communiquent, l un à l intérieur de la ville et l autre à l extérieur? Une élégie à la vie urbaine, avec en toile de fond la cité du futur, construite à partir de films tournés dans des villes de partout dans le monde (Londres, Osaka, Barcelone, Berlin,

Dubai, Shanghai) et basée sur les recherches les plus récentes dans les domaines de la science, de la technologie et de l architecture. (Source : Festival du nouveau cinéma, édition 2013). Repris le vendredi 10 avril, 19 h. Samedi 4 Avril 15 h 00 - Salle Fernand-Seguin Paul Bush, le philosophe qui s'amuse Classe de maître de Paul Bush Réal. : [, 90 min] Le cinéaste d'animation britannique Paul Bush décrit son travail, son cheminement artistique et fait un retour sur ses œuvres marquantes. ENTRÉE LIBRE Samedi 4 Avril 16 h 00 - Salle Claude-Jutra Les Essentiels Tenue de soirée Réal. : Bertrand Blier [Fr., 1986, 84 min, 35 mm, VOF] avec Gérard Depardieu, Michel Blanc, Miou-Miou Monique ne supporte plus la vie misérable qu elle mène avec son pauvre conjoint Antoine. Un soir, le couple rencontre le tumultueux Bob qui surgit dans leur vie et les entraîne dans une série improbable de cambriolages rocambolesques, mais fructueux. Monique profite enfin d une nouvelle vie luxueuse, mais Antoine s'inquiète. Il est intimidé par Bob et ne comprend pas ce qu il veut. Antoine a l impression que Monique lui échappe, mais comprend rapidement que Bob s intéresse davantage à lui qu à elle. Monique le pousse à accepter ses avances afin de continuer à profiter de leur nouveau train de vie. Antoine prend sur lui et y trouve presque son compte Avec Tenue de soirée, Blier traite sans ménagement de l homosexualité, du travestissement et du triolisme. Le film mêle une tendresse mélancolique à des dialogues crus et décalés. Serge Gainsbourg accompagne le film d une délicieuse bande-son. «Tenue de soirée [1986] est un sujet que j'avais en tête depuis longtemps. Sur le tournage des Valseuses, je disais à Gérard, à Patrick et à Miou-Miou : "Le jour où nos affaires iront mal, on fera Rimmel - le titre initial de Tenue de soirée." Michel Blanc a remplacé Patrick, et le film a cartonné comme je m'y attendais. L'affiche, qui annonçait en énorme "Putain de film!", a beaucoup aidé.» (Bertrand Blier, 2010) Samedi 4 Avril 18 h 00 - Salle Claude-Jutra Cinéma de genre : les effets spatiaux 2001: A Space Odyssey Réal. : Stanley Kubrick [R.-U.-É.-U., 1968, 160 min., DCP, VOA] avec Gary Lockwood, Keir Dullea, William Sylvester Un énigmatique monolithe noir, présent sur la lune depuis des millénaires, est déterré par une équipe de scientifiques. Cette découverte va profondément modifier le destin des astronautes du vaisseau «Discovery» et celui de l'humanité tout entière. Avec l'utilisation vériste des effets spéciaux, le rapport entre la musique et les images d'un raffinement extrême, et son scénario porté par un véritable souffle métaphysique questionnant le destin de l'humanité prise entre sa propre finitude et l'infini de l'univers, 2001: a space

Odyssey (1968) a marqué à jamais l'histoire des films de science-fiction et, plus encore et tout simplement, celle du cinéma. «Des livres entiers ont été écrits sur le sujet. À bien des égards, 2001 : l'odyssée de l'espace reste une énigme. D'une lenteur insoutenable, il n'en est pas moins passionnant. Quasi exempt d'action, la tension est constamment à son comble et, lorsqu'il plonge le spectateur dans un abîme de perplexité, c'est dans un but assumé et revendiqué. "Si vous comprenez 2001 : l'odyssée de l'espace, c'est que nous avons échoué. Notre but étant de soulever d'avantage de questions que d'y répondre." Ainsi parlait Arthur C. Clarke, célèbre inventeur et écrivain de science-fiction britannique, coauteur avec Kubrick du film. Le cinéaste fait appel à lui dès 1964. Il souhaite réaliser rien moins que "le film de science-fiction de référence". La course à la Lune bat alors son plein, mais Neil Armstrong et Buzz Aldrin ne fouleront le sol lunaire que cinq années plus tard. [...] Hanté par l'idée de marquer l'histoire du genre par le réalisme et la crédibilité de son film, Stanley Kubrick convainc de grandes firmes, telles que la Nasa, Pan Am, IBM, Boeing, Bell Telephone (actuel AT&T), Chrysler, General Electric ou Whirlpool (qui créera la machine à nourriture à zéro G), d'échanger leurs technologies à venir contre une participation à l'aventure. [...] Cette recherche de crédibilité absolue explique aussi les fins différentes entre le livre et le film. Les effets spéciaux ne parvenant pas à restituer convenablement les anneaux de Saturne (destination finale du roman), la mission est déroutée vers Jupiter. Chaque détail compte. Kubrick engage un pilote de la US Air Force, Frank Miller, pour prêter sa voix au contrôleur de mission. Quant aux vaisseaux eux-mêmes, le cinéaste fait évidemment appel à une agence spécialisée dans les problèmes spatiaux, ayant travaillé pour la Nasa, afin de réaliser le design des astronefs. Leur style évoluera en fonction des découvertes du jour. La capsule, comme toutes les technologies apparaissant dans le film, est encore extrêmement crédible aujourd'hui. Pari gagné.» (I. Mazzacurati, 2011) Samedi 4 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Les romanciers invités Les Bons Débarras Réal. : Francis Mankiewicz [Qué., 1980, 114 min, 35 mm, VOF] avec Charlotte Laurier, Germain Houde, Marie Tifo Dans les Laurentides, Michelle vit modestement en vendant aux habitants du village le bois de chauffage qu'elle coupe autour de sa maison. Elle est aidée dans sa tâche par son frère Guy, un simple d'esprit, et par Manon, sa fille de 11 ans, qui l'aime passionnément. Michelle entretient également une liaison avec le chef de la police locale, dont elle devient enceinte. Mais la nouvelle de la grossesse bouleverse Manon, qui ne reculera devant rien pour écarter tous ses rivaux et conserver l'amour exclusif de sa mère. «Les Bons débarras impressionne à la fois grâce à ses magnifiques dialogues, mais aussi parce que la mise en scène de Francis Mankiewicz sert de contrepoids au surréalisme des personnages. Le cinéaste offre une réalisation simple et sobre, aux antipodes de l écriture éclatée de Ducharme. Michel Brault, fidèle à lui-même, signe une direction photo magnifique qui respecte le ton de la mise en scène. Rien de léché ou de tape-à-l œil dans son travail, seulement des images finement étudiées et superbes. Le texte de l auteur de La Vallée des avalés n aurait sans doute pas traversé aussi bien l épreuve du temps sans avoir été porté par une distribution de premier ordre. Le jeu de Charlotte Laurier est resté gravé dans la mémoire collective des Québécois comme une des grandes interprétations

de notre cinéma, et avec raison. La jeune fille, alors âgée de 14 ans, donne l impression d être une femme dans le corps d une petite fille, en même temps qu une enfant triste et seule dans un monde qu elle ne comprend pas. Marie Tifo impressionne par son jeu d une jeune femme désinvolte doublée d une mère à l instinct maternel chancelant. Mais de tous ces acteurs de haut niveau, c est Germain Houde qui offre la performance la plus fascinante.» (N. Krief, 2008) PRÉSENTATION DE MARIE-SISSI LABRÈCHE Dimanche 5 Avril 15 h 00 - Salle Claude-Jutra Boris Lehman Œuvres nouvelles Mes 7 lieux Réal. : Boris Lehman [Belg., 2013, 323 min, DCP, VOFSTA] Mes 7 lieux commence au moment où je suis expulsé de plusieurs lieux qui me sont chers. Qui me servent tout aussi bien de domiciles que de lieux de vie et de travail. C'est le début de mon errance urbaine qui me fera faire en dix années un périple de trois cents mille kilomètres avant de revenir à peu près à mon point de départ. Une aventure physique autant que métaphysique. Fragments de films documentaires, de journal intime, de notes de chevet, de bouts de fiction, Mes Sept Lieux est un essai sur le temps qui passe, agrémenté d'un fatras de réflexions légères et graves, en définitive une tentative tout simplement d'exister. C est le quatrième épisode de la fiction autobiographique Babel, commencée en 1983. (Boris Lehman) «Parcourir tous les lieux de ma vie, revoir et filmer mes amis : tout un programme. C'est ce que j'ai essayé de faire, et cela m'a pris plus de 10 ans (1999-2010). Le film divisé en 10 parties se présente sous la forme d'une mosaïque, de petits films imbriqués les uns dans les autres, reliés entre eux comme dans une vaste fresque ou une tapisserie. Le film gagne ainsi dans son aspect philosophique, car pour moi le film est davantage une réflexion sur ma façon de vivre plutôt qu'un simple reportage sur ma vie.» (B. Lehman, 2014) EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR ET DE ROBERT DAUDELIN Il y aura un entracte vers 18h00. Mardi 7 Avril À la demande générale P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA] avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron Une enquête policière extravagante, improbable et burlesque autour d étranges crimes aux abords d un village côtier du Boulonnais en proie au mal, et d une bande de jeunes crapules menée par P tit Quinquin et Ève, son amoureuse. Version inédite pour le cinéma. «J aime le tragique, je trouve ça beau, mais j aime aussi beaucoup Mel Brooks, les Monty Python, la comédie italienne Mais longtemps, je ne voyais pas comment concilier ces deux veines. Je me disais, j aimerais bien faire une comédie, mais sur quoi, et comment? Je ne me voyais pas m embarquer avec les comédiens comiques français Mais je me suis souvenu que sur mes tournages, on a toujours ri. Le comique a toujours rôdé chez moi. J ai toujours emmené mes acteurs et mes films vers le tragique mais je savais qu on était capables de rire, de faire des choses drôles. Le déclic de P tit Quinquin, a consisté à faire la même chose qu avant mais en déréglant. Le tuyautage est le même, je

prends une trame tragique, une histoire sombre Ensuite je vais assez loin dans le casting. On m a dissuadé de prendre Carpentier, le flic adjoint qui veut conduire sur deux roues, pour des histoires d assurance. Mais je ne voulais pas de cascadeur, je voulais Carpentier. Carpentier ne sait pas bien conduire, du coup il amène du comique naturellement. Je les prends comme ils sont et me nourris de ce qu ils sont.» (B. Dumont, 2014) Repris le 14, le 21 et le 28 avril à 19h Mardi 7 Avril 19 h 00 - Salle Norman-McLaren ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SPÉCIALE ***Informations importantes relativement à l'ags de ce soir*** Le respect des règlements généraux de la Cinémathèque québécoise exige que les nouveaux membres soient acceptés par le Conseil d'administration. La liste des nouveaux membres sera soumise au Conseil à 16 heures mardi. Par conséquent, toute personne désirant devenir membre après 15:30 mardi le 7 avril, ne sera pas autorisée à assister à l'assemblée générale. PAR CONTRE LORS D'UN RENOUVELLEMENT DE CARTE DE MEMBRE À L'ENTRÉE, L'ACCÈS À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SERA ACCEPTÉ. Mercredi 8 Avril Projections commentées du FNC Le Vendeur Réal. : Sébastien Pilote [Qué., 2011, 107 min, 35 mm, VOF] avec Gilbert Sicotte, Jean-François Boudreau, Nathalie Cavezzali Marcel Lévesque, un habile et facétieux vendeur d automobiles en fin de carrière ne vit que pour trois choses : son travail, sa fille unique Maryse, et son petit-fils Antoine. Il est le meilleur vendeur du mois depuis des années chez le concessionnaire où il a passé sa vie, dans une petite ville mono-industrielle en déclin. Durant un hiver qui n en finit plus, et pendant que l usine de pâtes et papiers vit une autre fermeture temporaire, Marcel Lévesque ne pense qu à sortir ses américaines chéries de la cour enneigée. Un jour, le vendeur fait la rencontre de François Paradis, un travailleur de l usine au chômage Un film qui parle de l homme aliéné, de culpabilité, de religion et de vente automobile. «Le film se fait le témoin discret d une société en pleine métamorphose. Les usines ferment. Dans les petites localités, où la vie s est organisée autour d un grand employeur, le coup est encore plus difficile à encaisser. Des drames personnels surgissent. Forcément. C est à travers ces petits et grands drames du quotidien que Pilote explore les dessous de la crise. Avec finesse et sensibilité. Le vendeur n emprunte pas du tout les allures d un film militant, mais il fait pourtant écho mieux que n importe quel pamphlet au caractère impitoyable à ce que certains appellent le "capitalisme sauvage". Ponctué d une trame musicale délicate (signée Pierre Lapointe et Philippe Brault), magnifié par les images hivernales de Michel La Veaux, ce premier long métrage impressionne. La maîtrise qu affiche Sébastien Pilote, tant du côté de l écriture que de ses choix de réalisation, laisse en effet entrevoir une œuvre à venir très riche.» (M.-A. Lussier, 2011) LE FILM SERA COMMENTÉ PAR SÉBASTIEN PILOTE

Mercredi 8 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Villes en friches To Taste the Ground Réal. : Shannon Harris [Canada, 2014, 24 min, num, SD] Documentaire lyrique abordant le cycle des saisons à travers le prisme d'une ferme bio de Colombie britannique. La méthode de tournage, réalisée avec une caméra bolex 16 mm, contribue à illustrer l'aspect journalier, solitaire et fragile du contexte que l'on nous représente. Green Dream Réal. : Maia Iotzova [Can., 2014, 55 min, num, VOA] En présence de Maia Iotzova Tourné entre la Bulgarie et Montréal, ce film réalisé de manière entièrement indépendante pose la question des lieux en friche dans les grands espaces urbains, de leur rôle dans un écosystème fragile et de leur dimension poétique. En présence de Maia Iotzova et de Shannon Harris Mercredi 8 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Paul Bush, le philosophe qui s'amuse The Rumour of True Things Réal. : Paul Bush [R.-U., 1996, 26 min, 35 mm, VOA] Un portrait de l'occident contemporain vu à travers les images fugitives de jeux vidéos, de contrôles de lignes d'assemblage, de diagnostics médicaux, de recherche, de l'armée, etc. Les traces de notre société y sont esquissées indirectement mais de manière éloquente. Central Swiss Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 8 min, num, SD] Durant une fin de semaine achalandée dans les montagnes suisses, des skieurs prennent la pose. Deuxième film d'une série de portraits réalisés en chronophotograhie, montrant des gens étranges dans des places inhabituelles. The Cow's Drama Réal. : Paul Bush [R.-U., 1984, 38 min, 16 mm, VOA] Une histoire toute simple : une vache dans un champ, deux jours passent alors que se succède une séquence de petits incidents. Entre les deux journées, un fermier chante un air traditionnel sur le travail, l'amour et la mort. Prix 1984 de la programmation itinérante British Art Show UK. Reprise du mercredi 1er avril, 20 h 30. Jeudi 9 Avril Cinéma québécois et canadien The 13th Letter. Tournage. Réal. : Oscar Marcoux [Québec, 1951, 2 min, num, muet] Oscar Marcoux, employé à Québec Productions documentait avec sa caméra les tournages qui avaient lieu au début des années 1950 en Montérégie. Ce film numérisé à partir d'une copie des collections de la Cinémathèque québécoise montre le cinéaste Otto Preminger en tournage à Saint-Denis et Saint-Marc-sur-le-Richelieu. Le film en production, The 13th Letter, mettait entre autre en vedette Charles Boyer. Le curé du village. Tournage. Réal. : Oscar Marcoux [Québec, 1949, 5 min, 16mm, muet] Oscar Marcoux, employé à Québec Productions a documenté avec sa caméra le tournage du Curé du village de Paul Gury. Ce film mettait en vedette Ovila Légaré. Le présent document provient des collections de la Cinémathèque québécoise. Basse-Ville de Québec Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1959, 6 min, Beta SP, muet]

Portrait précis et humain de la Basse ville de Québec dans les années 1950. Quartier St- Roch Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1959, 11 min, Beta SP, muet] Images en mouvement en couleurs qui témoignent de la densité et de la vitalité du Quartier Saint-Roch à Québec au tournant des années 1960. En Gaspésie Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1960, 5 min, muet] Filmé entre 1940 et 1960, ce document témoigne des transformations considérables de la Gaspésie à cette époque, tout en illustrant avec une grande maîtrise l'ouvrage des pêcheurs tout comme la beauté du bord de mer. Montréal 1955 Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1955, 5 min, beta sp] Images en mouvement de Montréal. Principalement, nous y voyons le vieux Montréal, le Mont Royal et l'intensité du traffic urbain. L'île d'orléans Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1941, 10 min, Beta SP, muet] Film de commande à visée touristique du gouvernement du Québec. Très proche dans l'esprit d'un film sur le même sujet réalisé par Judith Crawley deux ans auparavant. À l'ombre du Cap-Diamant Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1959, 15 min, Beta SP, muet] Un condensé des tournages à Québec du cinéaste Herménégilde Lavoie au courant des années 1950, afin de mettre en valeur le mouvement de la vie dans la capitale nationale. Premiers Carnavals à Québec Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1954, 7 min, Beta SP, muet] Document exceptionnel sur les premiers carnavals à Québec. Fleurs et enfants Réal. : Herménégilde Lavoie [Québec, 1942, 8 min, Beta SP, muet] Images de villégiature et de liberté à l'ombre des clochers, dans le Québec des années 1940. Jeudi 9 Avril Paul Bush, le philosophe qui s'amuse His Comedy Réal. : Paul Bush [R.-U., 1994, 8 min, 35 mm, VOA] Voyage au centre de l'enfer... Les gravures de Gustave Doré pour la Divine comédie de Dante sont reproduites et animées à l'aide de la technique de gravure sur pellicule. Still Life with Small Cup Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 3 min, 35 mm, VOA] Une interprétation radicale d'une gravure de l'artiste italien Giorgio Morandi, animée à l'aide de la technique consister à graver l'émulsion recouvrant la pellicule. Furniture Poetry Réal. : Paul Bush [R.-U., 1995, 5 min, 35 mm, SD] Comme est-il possible de prouver que cette table ne disparait pas ou ne change pas de forme quand vous avec le dos tourné? Le réalisateur contribue à ce débat philosophique en substituant des tables, des chaises, des vases, des fruits et tout ce qu'il peut trouver dans sa maison. Pixillation. Dr Jekyll and Mr Hyde Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD] Imaginez que la caméra est atteinte d'une psychose similaire à la schizophrénie ; supposez maintenant que cette maladie transforme légèrement chaque photogramme du film tout en laissant la narration intacte. Pixillation. While Darwin Sleeps Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 5 min, 35 mm, SD] Des milliers d'insectes apparaissent tout au long du film un photogramme à la fois, comme si des millions d'années d'évolution des espèces prenait place en quelques

minutes. Comme si les images rêvées par Charles Darwin étaient le résultat d'une consommation d'hallucinogènes. Photos animées et pixillation. Paul Bush Talks Réal. : Paul Bush [R.-U., 2006, 2 min, num, VOA] Paul Bush parle de la fabrication de While Darwin Sleeps et de son affection pour le cinéma, mais le film essaie de dominer son discours et parvient à l'engloutir complètement. Prise de vues réelles. Secret Love Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 3 min, 16 mm, VOA] Durant des célébrations dans un village, un père danse avec sa fille, puis une querelle éclate. Des villageois tentent de prendre parti. Surgit une violence qui devient incontrôlable. Musique : Father and Daughter, de Percy Grainger. Film gravé sur la pellicule. Pas de Deux de Deux Réal. : Paul Bush [R.-U., 2001, 5 min, 35 mm, SD] Une présence parasitique a pris le contrôle entier des mouvements d'un duo... Quatre danseurs composent les interprètes de ce pas de deux tiré du Lac des cygnes de Tchaikovski. Pixillation. Room 2 Commercial Réal. : Paul Bush [R.-U., 2000, 2 min, num, SD] Cette publicité pour un nouveau magasin de meubles en Écosse consiste en des biens ménagers animés en pixillation et d'images paintes et gravées directement sur la pellicule. Production : Picasso Picture. Geisha Grooming Réal. : Lisa Milroy, Paul Bush [R.-U., 2003, 3 min, num, SD] Une geisha moderne se prépare à une folle sortie nocturne. Dessiné à la main. Shinjuku Samurai Réal. : Paul Bush [R.-U., 2004, 6 min, num, SD] Vingt-six citoyens de Tokyo s'interrompent un moment devant une caméra dans Shinjuku, le quartier des divertissements très achalandé de la capitale du Japon. Chronophotographie. Busby Berkeley's Tribute to Mae West Réal. : Paul Bush [R.-U., 2002, 1 min, num, SD] Un hommage imaginaire de Busby Berkeley à la reine de la sensualité Mae West, tel qu'inventé par le réalisateur Paul Bush. Chronophotographie. Lay Bare Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 6 min, HD Cam, SD] Portrait composite du corps humain, le montrant tel qu'on le voit rarement dans les relations les plus intimes que nous entretenons avec notre famille et nos amants. Pixillation The Albatross Réal. : Paul Bush [R.-U., 1998, 15 min, 35 mm, VOA] Les gravures sur bois du XIXe siècle illustrant The Rime of the Ancient Mariner, de Samuel Taylor Coleridge, pennent vie grâce à la gravure sur pellicule couleur. (Gravure sur pellicule.) Reprise du jeudi 2 avril, 18 h 30. Jeudi 9 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Villes en friches Un jardin sous les lignes Réal. : Bruno Baillargeon [Québec, 2008, 117 min, beta num, VOF] Le film se passe entièrement à l'intérieur de cette zone en friche, jadis agricole, aujourd'hui dominée par des lignes haute tension et où chaque printemps voit refleurir autant de terroirs exilés. Un tableau verdoyant, étrangement pastoral avec, en hors champ, la rumeur de la ville omniprésente, mais à l'horizon duquel se dessine un drame et une double disparition: celle de ce lieu fertile voué au bitume, mais surtout celle d'une

génération d'immigrants issus de la campagne, urbanisés par le destin et ayant renoué ici avec ses origines paysannes, y perpétuant des traditions souvent révolues sur les terres qu'ils ont quittées. Au fils des saisons, des récoltes et des conversations de voisinages, émerge une thématique de la terre. C'est la terre qui nous a vu naître. C'est la terre que l'on quitte et celle où l'on prendra peut-être racine. C'est celle qui nous accueille ou nous rejette, qui nous fait vivre, que l'on cultive et qui nourrit. C'est la terre dont on rêve ou dont on a la nostalgie. C'est celle qui nous verra mourir et c'est la terre où l'on sera enterré. Mais c'est aussi la terre que d'autres dilapident pour en faire des routes. En résulte une chronique semblable à un souvenir heureux, poétique, au terme de laquelle les destins singuliers des personnages se mêlent aux grands soucis environnementaux et migratoires de notre siècle. (Films du 3 mars) Jeudi 9 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Quatre films d'ulrike Ottinger Jeanne d'arc de Mongolie Réal. : Ulrike Ottinger [All., 1989, 165 min, 35 mm, VOSTA] Jeanne d'arc de Mongolie raconte l'histoire d'une rencontre entre mondes et cultures différents. Sept femmes occidentales voyagent ensemble à bord du Trans-Siberian Express. Parmi elles, Lady Windemere (Delphine Seyrig dans son dernier film), qui raconte les mythes de la Mongolie à ses compagnes de voyage, avant que le groupe ne soit kidnappé par une bande de femmes mongoles. Le film combine structures narratives linéaires et non-linéaires dans une mise en scène où le paysage mongolien est montré dans toute sa splendeur. Ottinger y développe un de ses thèmes les plus chers : le positionnement vis-à-vis l Autre, tout en nous régalant avec un spectacle cinématographique riche de références culturelles et d'hommages filmiques, qui vont du National Geographic aux films d aventures et à la comédie américaine des années 1950. Vendredi 10 Avril Quatre films d'ulrike Ottinger Freak Orlando Réal. : Ulrike Ottinger [All., 1981, 126 min, 35 mm, VOSTA] Film d inspiration profondément théâtrale, Freak Orlando déploie la parodie, la métaphore visuelle, l exagération et la juxtaposition son/image pour mettre en scène rien de moins qu une histoire du monde du début à nos jours en cinq volets, à travers l expérience de différents «Orlandos» (homme, femme, hermaphrodite), interprétés par Magdalena Montezuma. Récit inspiré du Orlando de Virginia Woolf, Freak Orlando pousse l esthétique antinaturaliste d Ottinger à l'extrême. Par cette fantasmagorie de personnages et situations «freak» Ottinger nous raconte une histoire du monde avec ses «erreurs, son incompétence, sa soif de pouvoir, sa peur, sa folie, sa cruauté et sa platitude». Pour la réalisatrice, le film explore la relation entre mouvement dans l image, mise en cadre et mouvement de la caméra, en partant de l'idée que forme et contenu sont la même chose.

Vendredi 10 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Paul Bush, le philosophe qui s'amuse Babeldom Réal. : Paul Bush [R.-U., 2012, 84 min, DCP (le 3 avril), Blu-Ray (le 10 avril), VOA] Reprise du vendredi 3 avril, 21 h. Vendredi 10 Avril 19 h 15 - Salle Claude-Jutra Cinéma muet : King Vidor Peg O'My Heart Réal. : King Vidor [É.-U., 1922, 64 min, 35mm, INT-Esp. STF] avec Laurette Taylor, Mahlon Hamilton, Russell Simpson Envoyée dans une famille anglaise prétentieuse, une jeune Irlandaise tombe amoureuse d'un noble anglais qui est prêt à la suivre dans son pays natal pour l'épouser. Vidor impose son talent à ce succès théâtral joué des milliers de fois depuis 1912. Il accentue le contraste entre les personnages et mise sur le paysage et les décors. Ses choix s'avèrent justes : il triomphe. ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Vendredi 10 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Une rétrospective des films de David Rimmer Square Inch Field Réal. : David Rimmer [Canada, 1968, 12 min, 16mm, SD] Codes of Conduct Réal. : David Rimmer [Canada, 1997, 9 min, 16 mm, Sd] Divine Mannequin Réal. : David Rimmer [Canada, 1989, 7 min, 16 mm, SD] Bricolage Réal. : David Rimmer [Canada, 1984, 11 min, 16mm, SD] Local Knowledge Réal. : David Rimmer [Canada, 1992, 30 min, 16mm, SD] Variations on a Cellophane Wrapper Réal. : David Rimmer [Canada, 1970, 8 min, 16 mm, SD] En présence de David Rimmer et Mark Toscano. Par son engagement méticuleux autant sur pellicule que sur la forme vidéo, David Rimmer parvient à faire ressortir les qualités intrinsèques de chaque médium, révélant ainsi le sens plus profond de ce que l on ressent devant les images. Ces films emploient diverses méthodes : un montage d entrechocs, des collages, des films mêlant pellicule et vidéo, suggérant un saisissant rapport entre le son et l image, nous donnant accès à un monde jusque-là inconnu. Samedi 11 Avril Une rétrospective des films de David Rimmer Migration Réal. : David Rimmer [Canada, 1969, 10 min, 16 mm, SD] Landscape Réal. : David Rimmer [Canada, 1969, 7 min, 16 mm, SD muet] Narrows Inlet Réal. : David Rimmer [Canada, 1980, 8 min, 16 mm, SD muet] Fracture Réal. : David Rimmer [Canada, 1973, 11 min, 16 mm, SD muet] Al Neil/A Portrait Réal. : David Rimmer [Canada, 1979, 39 min, 16 mm]

En présence de David Rimmer et Mark Toscano. Comprenant le remarquable Al Neil / A Portrait, ce programme inclut les travaux de Rimmer dans lesquels il utilise le son et le silence, use d une tranquillité visuelle tout autant qu un dynamisme pour permettre à l audience d accentuer son attention d une manière inégalée. Le résultat : une personne, une place, une situation devenue possible à notre regard d une manière plus intime que nous l aurions cru. Samedi 11 Avril Cinéma de genre : les effets spatiaux Outland Réal. : Peter Hyams [É.-U., 1981, 112 min, Num., VOSTF] avec Frances Sternhagen, Peter Boyle, Sean Connery Un policier, William T. O'Niel, accepte le poste de shérif dans une station de forage minier installée sur l'un des quatre satellites de Jupiter. Des incidents s y produisent continuellement : des mineurs meurent régulièrement, et ce, de façon très violente. En enquêtant, le shérif s'aperçoit qu'on les dope pour obtenir un rendement meilleur, et que la drogue utilisée est très dangereuse «En accordant un soin tout particulier à l atmosphère (la montée progressive de la tension est plutôt réussie) et à la crédibilité des situations, Hyams signe un western cosmique cohérent et épuré, servi par un prestigieux casting : Sean Connery exprime parfaitement le mélange de force, d intégrité et de sensibilité qui caractérise son personnage, tandis que Peter Boyle une "gueule" du cinéma américain (vu notamment dans The Friends of Eddie Coyle, Taxi Driver, Hardcore) est plus que convaincant en parfait salaud.» (B. Mathieux, 2012) Samedi 11 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Une rétrospective des films de David Rimmer The Dance Réal. : David Rimmer [Canada, 1970, 5 min, 16 mm] Blue Movie Réal. : David Rimmer [Canada, 1970, 5 min, 16 mm, SD muet] Watching for the Queen Réal. : David Rimmer [Canada, 1973, 10 min, 16 mm, SD muet] As Seen on TV Réal. : David Rimmer [Canada, 1986, 15 min, 16 mm] Seashore Réal. : David Rimmer [Canada, 1971, 12 min, 16 mm, SD muet] En présence de David Rimmer et Mark Toscano. L approche de Rimmer par rapport au paysage est probablement l un de ses accomplissements les plus célébrés en tant qu artiste visuel, notamment puisqu il travaille la pellicule comme un intérêt visuel digne d un paysage ou d une activité géographique. Pour ce faire, il utilise plusieurs techniques telles que de lents fondus, de la re-photographie, la répétition et la variation ou encore par un montage intuitif. L exploration de Rimmer avec la pellicule cinématographique se positionne également par rapport à l unité photographique, nous donnant à voir des films vibrants aux échos impressionnistes. Ce programme culmine par une double projection de sa remarquable série des films Canadian Pacific. Dimanche 12 Avril Quatre films d'ulrike Ottinger

Exil Shanghai Réal. : Ulrike Ottinger [All., 1997, 275 min, 16 mm, VOSTF] Six histoires de Juifs (Allemands, Autrichiens, et Russes) en exil à Shanghai. Le film utilise des témoignages, des photographies, des documents et des images récentes de cette grande métropole de l Asie pour offrir une méditation sur l exil. Un film fascinant, plein d humour, qui propose une odyssée tout à fait unique. Mardi 14 Avril À la demande générale P'tit Quinquin Réal. : Bruno Dumont [Fr., 2014, 200 min, DCP, VOF-STA] avec Alane Delhaye, Bernard Pruvost, Lucy Caron Une enquête policière extravagante, improbable et burlesque autour d étranges crimes aux abords d un village côtier du Boulonnais en proie au mal, et d une bande de jeunes crapules menée par P tit Quinquin et Ève, son amoureuse. Version inédite pour le cinéma. «J aime le tragique, je trouve ça beau, mais j aime aussi beaucoup Mel Brooks, les Monty Python, la comédie italienne Mais longtemps, je ne voyais pas comment concilier ces deux veines. Je me disais, j aimerais bien faire une comédie, mais sur quoi, et comment? Je ne me voyais pas m embarquer avec les comédiens comiques français Mais je me suis souvenu que sur mes tournages, on a toujours ri. Le comique a toujours rôdé chez moi. J ai toujours emmené mes acteurs et mes films vers le tragique mais je savais qu on était capables de rire, de faire des choses drôles. Le déclic de P tit Quinquin, a consisté à faire la même chose qu avant mais en déréglant. Le tuyautage est le même, je prends une trame tragique, une histoire sombre Ensuite je vais assez loin dans le casting. On m a dissuadé de prendre Carpentier, le flic adjoint qui veut conduire sur deux roues, pour des histoires d assurance. Mais je ne voulais pas de cascadeur, je voulais Carpentier. Carpentier ne sait pas bien conduire, du coup il amène du comique naturellement. Je les prends comme ils sont et me nourris de ce qu ils sont.» (B. Dumont, 2014) Repris le 21 et le 28 avril à 19h Mercredi 15 Avril Le cinéma durant la Première Guerre mondiale Comment jʼai mangé du pain KK Réal. : Anonyme [Fr., 1915, 16 min, DCP, SD] Un bourgeois parisien, lisant dans son journal du matin, la recette du pain K.K (le kartoffelkriesggbrot allemand à base de farine de pomme de terre), convaincu de ses qualités nutritives, demande à son boulanger de lui en confectionner un. Dubitatif, l artisan s exécute néanmoins et lui livre le pain en question dont l ingestion provoque chez notre audacieux gastronome d atroces souffrances stomacales. Pour le consoler, le boulanger lui livre le soir même un bon pain français. Les Fiancés de 1914 Réal. : Louis Feuillade [Fr., 1915, 22 min, DCP, SD] avec Jean Signoret, Suzanne Le Bret Louise Marchal est fiancée à Jacques Périer qui part pour le front, dès la mobilisation, en même temps que Prosper, le jardinier de la villa méditerranéenne familiale. Prosper est grièvement blessé au combat et il est secouru par le sous-lieutenant Périer que le hasard a envoyé dans le même bataillon. Une page de gloire Réal. : Léonce Perret [Fr., 1915, 60 min, DCP, SD] avec Armand Dutertre, Fabienne Fabrèges, René Montis

Denise Cholet et Robert Laroche s'aiment mais les grands-parents qui ont élevé la jeune femme et chez qui Denise vit toujours, s'opposent à leur union. Denise et Robert se marient donc contre leur gré et, pour parfaire leur bonheur, un bébé est sur le point de naître. La guerre éclate entrainant le départ de Robert au front. Denise écrit à Robert la joie que lui procure la naissance du petit Jules et se réconcilie à cette occasion avec ses grands-parents. Recevant un jour une lettre bouleversante de Robert, Denise décide de le rejoindre avec son fils. Après avoir franchi les lignes et trouvé refuge dans un cantonnement, Denise sauve le drapeau du régiment durant une bataille et reçoit des mains du colonel, les honneurs dus à ce fait d'armes. ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Mercredi 15 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Tremblay, vues sur pièces En pièces détachées Réal. : André Brassard [Qué., 1971, 105 min., Beta num, VOF] Thérèse vit des déceptions majeures. Alcoolique, waitress par dépit, elle supporte mal l'échec de sa relation avec Gérard. Sa mère Albertine, son frère Marcel qui sombre dans la folie, la misère endémique et sociale encercle ce microcosme. Un choeur grec éloquent suit les déboires et l'affalement de ce monde. Mercredi 15 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Buñuel Mexicain Le Grand Noceur (El Gran Calavera) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1949, 85 min, 35 mm, VOSTF] avec Fernando Soler, Rosario Granados, Rubén Rojo Don Ramiro, un homme très riche, vit mal son veuvage. Il se console dans la débauche et l'alcool en dépensant sa fortune sans aucune limite. Bien qu'ils soient les premiers avantagés par les excès de l'homme, ses proches craignent qu'il ne se retrouve sans le sou. C'est ainsi qu'au lendemain d'une beuverie, ils lui font croire qu'il est ruiné. Mais Don Ramiro n'est pas dupe... «Est pris qui croyait prendre. La familia, qui souhaitait donner une leçon à l oisif alcoolique, est à son tour prise dans un jeu de travestissements. Et par le biais de la comédie s amorce la critique d une morale veule, des masques sociaux, le mépris aristocratique ou atavique du travail, un goût certain de l irrévérence à travers le personnage de Ramiro, sorte de Boudu embourgeoisé. Déjà l auteur a recours à un enfermement, à une parenthèse rêveuse dans la vie de ses personnages.» (F. Peleato, 2006) Jeudi 16 Avril Quatre films d'ulrike Ottinger Sous la neige (Unter Schnee) Réal. : Ulrike Ottinger [All., 2011, 103 min, Num., VOSTF] À Echigo, au Japon, la neige tombe souvent jusqu en mai, couvrant paysages et villages. Au cours des siècles, les habitants ont organisé leur vie en conséquence. Afin d'enregistrer les formes très particulières de leur vie quotidienne, des fêtes et des rituels religieux de ce village, Ulrike Ottinger a voyagé au pays de la neige mythique,

accompagnée de deux interprètes de Kabuki, un style de théâtre épique et traditionnel. Ceux-ci, jouant les étudiants Takeo et Mako, suivent les traces de Bokushi Suzuki qui, au 19e siècle, écrivit son livre remarquable Histoires de neige du nord de la province d'etsu. Le Kabuki, la poésie et la réalité du pays de la neige s amalgament avec la musique de Yumiko Tanaka dans un film visuellement frappant et émouvant. Jeudi 16 Avril 19 h 00 - Salle Fernand-Seguin Buñuel Mexicain Buñuel et l'imaginaire de la nation dans le cinéma mexicain des années 40 et 50 CONFÉRENCE PRÉSENTÉE PAR MONSIEUR GASTON LILLO, UNIVERSITÉ D'OTTAWA ENTRÉE LIBRE Jeudi 16 Avril Le cinéma durant la Première Guerre mondiale Oncle Sam Réal. : Anonyme [France, 1916, 3 min (16i/s), 35 mm, SD] Un homme dessine l'oncle Sam assis sur un tas de sacs de dollars. La pâte à modeler vient peu à peu remplacer le dessin. Des nuages noirs s'amoncellent près de lui et prennent la forme d'un soldat allemand menaçant. Oncle Sam se lève et lui tire plusieurs coups de fusil. Le soldat allemand se transforme en drapeau américain et les sacs en obus. Des soldats américains puis un navire défilent à l'horizon devant l'oncle Sam au garde-àvous. (CNC) Copie prêtée par le CNC. Le Turco de Ginette Réal. : Anonyme [Fr., 1916, 6 min (18i/s), 16 mm, SD] La petite Ginette a appris dans le journal que le turco Amama avait été décoré pour ses brillants faits d'armes. Admirative devant tant de bravoure, la fillette décide de lui envoyer l'une de ses poupées, accompagnée d'une lettre dans laquelle elle se dit prête à l'épouser quand elle sera grande. Blessé lors d'une autre action héroïque, le turco Amama est transporté dans un hôpital parisien. Ginette, qui a appris la triste nouvelle, se rend à son chevet. Elle s'exclame en voyant qu'il est noir puis, se ravisant, s'approche de lui et l'embrasse. Le turco Amama passera sa convalescence chez sa jeune protectrice. (CNC) Copie prêtée par le CNC. Gloire rouge Réal. : Albert Dieudonné [Fr., 1917, 37 min (18i/s), 35 mm, SD] Surprise en pleine fête, une troupe de forains fuit devant l'ennemi. Un aviateur de l'armée française se réfugie dans une des roulottes des forains. Découvert, il est fait prisonnier. Par punition, la troupe doit donner une représentation devant l'armée allemande. A la fin du spectacle, un des acteurs entonne la Marseillaise. Fous de rage, les Allemands se mettent à tirer. Cela attire les troupes françaises qui attaquent alors victorieusement le village. Copie prêtée par le CNC. Le Périscope de Rigadin Réal. : Georges Monca [Fr., 1917, 10 min, DCP, SD] Rigadin a une charmante voisine à l étage au-dessus. À force de lever la tête pour la contempler à son balcon, il a attrapé le torticolis. Un de ses amis lui conseille d acheter un périscope. Enchanté de l idée, Rigadin acquiert l ingénieux appareil qui permet aux sous-marins d inspecter les mers et qui lui ouvrira, à lui, des horizons infiniment plus séduisants. En effet, la voisine, à sa toilette, offre le plus charmant des spectacles.

Rigadin se "rince l œil" avec délice, lorsqu un importun vient le déranger : un auteur comique qui, avec un air de saule pleureur, lui réclame un scénario hilarant. Rigadin l expédie, mais pendant ce temps, Mme Rigadin a découvert le périscope. Elle est montée chez la voisine et toutes deux ont comploté de donner à l indiscret une leçon dont il se souviendra. Quelle n est pas la stupeur de Rigadin, de découvrir dans le périscope, au lieu de la douce vision attendue, sa femme, se laissant embrasser par le monsieur du dessus. Il s élance, tombe en trombe chez ses voisins, pas de Mme Rigadin. A-t-il rêvé? Il redescend, renouvelle l épreuve et les mêmes faits se reproduisent. Il croit devenir fou, lorsque Mme Rigadin, prenant un ton sévère, lui révèle sa supercherie et l engage à ne plus recommencer, s il ne veut pas que la scène du périscope devienne une réalité. (Gaumont) Asile de guerre Réal. : Anonyme [Fr., 1917, 30 min, DCP, SD] À Ploumanac h, Pierrick Le Galec et Marie-Louise s unissent et sont bientôt les heureux parents d une petite fille. Mais le tambour de Perros-Guirec se fait un matin l écho de la terrible nouvelle : la guerre est déclarée. Pierrick part pour le front laissant Marie-Louise au désespoir qui, sans nouvelles durant des mois, laisse couler ses larmes lors de promenades solitaires sur la lande battue par les vents et cherche le réconfort dans la foi auprès de sa vieille mère (Marie Dorly) et de sa fillette. Croisant un jour le maire de Perros-Guirec qui lui annonce que Pierrick est blessé, Marie-Louise croit défaillir. Mais Pierrick s'avère heureusement interné en pays neutre et l œuvre de la Colonie Suisse en France, solidaire et généreuse, lui donne bientôt l occasion de faire venir sa femme à ses côtés sur les bords du lac de Thoune pour une semaine de retrouvailles tendres et d enthousiasmantes découvertes touristiques. De retour à Ploumanac h, c est l esprit plus léger que Marie-Louise attend à présent la victoire assurée (Gaumont Pathé) ACCOMPAGNEMENT AU PIANO PAR ROMAN ZAVADA Jeudi 16 Avril 21 h 00 - Salle Claude-Jutra Buñuel Mexicain Pitié pour eux (Los Olvidados) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1950, 80 min, 35 mm, VOSTF] avec Alfonso Mejía, Ramon Martinez, Stella Inda Évadé d'un centre de redressement, El Jaibo, jeune Mexicain laissé à lui-même, prend la tête d'une bande de jeunes délinquants de Mexico. «Oscar Dancigers trouvait intéressante l'idée d'un film sur des enfants pauvres et à demi abandonnés, vivant d'expédients (moi-même j'aimais beaucoup Sciuscia de Vittorio de Sica)... Le film fut tourné en vingt et un jours. J'ai terminé en temps voulu comme pour tous mes films. Par rapport au plan de travail, je n'ai jamais eu, je pense, une seule heure de dépassement...» (L. Buñuel, 1982) Vendredi 17 Avril Buñuel Mexicain L'Ange exterminateur (El ángel exterminador) Réal. : Luis Buñuel [Mex., 1962, 93 min, 16 mm, VOSTF] avec Enrique Rambal, Jacqueline Andere, Silvia Pinal Réunies pour une fête, des personnes de la bonne société découvrent qu'une force secrète, irrationnelle, les retient clouées là. Prisonnières, elles essaient de contrer cette étrange malédiction. «Je me suis toujours senti attiré, dans la vie comme dans mes films, par les