COMPLICATIONS ET PREVENTION DES COMPLICATIONS DES ASPIRATIONS TRACHEALES ET ENDO-BRONCHIQUES CHEZ L ADULTE



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COMPLICATIONS ET PREVENTION DES COMPLICATIONS DES ASPIRATIONS TRACHEALES ET ENDO-BRONCHIQUES CHEZ L ADULTE Dominique PESSEY, Kinésithérapeute Département de Neuro-Anesthésie Neuro-Réanimation (Dr M.-L. MEIGNAN) - C.H.S. Sainte-Anne (Paris) COMPLICATIONS DES ASPIRATIONS TRACHEALES CHEZ L ADULTE ET PREVENTION I - Introduction Heureusement peu fréquentes, les complications des aspirations peuvent être par contre dramatiques (car geste difficile d exécution et pratiqué à l aveugle donc à haut risque, ce qui nécessite un personnel compétent et entraîné). II - Les complications Traumatismes mécaniques (perforation de la muqueuse nasale, saignement, trachéïte, hémorragie de la muqueuse) (5-7-9-12-14-15) ; Hypoxie, hypoxémie (1-13-17) ; Troubles du rythme cardiaque, voire arrêt cardiaque (3-7-13-14) ; Bradycardies (1-17-18-19) ; Hypertension (1-17) ; Hypotension (1-17) ; Arrêt respiratoire (7) ; Toux incontrôlée (1-15-19) ; Vomissements ; Laryngospasme (1-2-7) ; Bronchospasme, bronchoconstriction (1-13-14) ; Douleur majorée ; Infection nosocomiale (14-15-18) ; Atélectasie (5-13) ; Mauvaise direction du cathéter (emphysème sous-cutané) (1-5) ; Majoration de la pression intracrânienne (hémorragie intraventriculaire, exacerbation de l œdème cérébral)(19-20).

III - Prévention 1) Les complications liées aux aspirations trachéales proviennent le plus souvent : d une absence de procédure écrite ; d une mauvaise application d un protocole ; du non respect des contre-indications de la méthode ; d une carence des règles les plus élémentaires d hygiène et de sécurité ; d un personnel insuffisamment formé à la pratique du geste ; de l utilisation d un matériel inadéquat ; de l absence d un équipement de contrôle suffisant ; d une absence de surveillance après le geste. 2) Il faut donc appliquer quelques règles simples pour éviter les complications : Aspiration si nécessaire (patient ayant des sécrétions audibles mais incapable de les évacuer malgré ses meilleurs efforts de toux et après avoir essayé d autres méthodes moins invasives) (4-6-7-8-10) ; Respect des contre-indications (refus du patient, narines occluses, saignement de nez, épiglottite, croup, certaines pathologies aiguës de la tête, certains fracas de la face, certaines fractures de la colonne cervicale, troubles de la coagulation, laryngospasme, certaines infections ORL) (2) ; Pratique du geste par un personnel habilité, dûment formé à sa pratique et rompu à son exercice (connaissance de l anatomie et de la physiologie des voies aériennes supérieures, de l auscultation, des signes de détresse vitale et des réponses à y apporter, des techniques de ressuscitation cardiopulmonaire, des différents matériels de ventilation et de la technique d aspiration proprement dite) (1-7-18) ; Un matériel adéquat (une source d aspiration calibrée avec un régulateur de pression, des cathéters d aspiration stériles de différents diamètres, des gants des compresses et de l eau stériles, un lubrifiant, un anesthésique local, un stop-vide, une tubulure et un pot de recueil des sécrétions avec système clos) (1-8-16-22) ; Un équipement de contrôle et de sécurité (un moniteur E.C.G., une source d oxygène, un saturomètre, des équipements de protection pour le personnel à visée anti-infectieuse, une valise de ressuscitation avec masque) (1-17-21-25-26-27-28) ; Une surveillance pendant et après l aspiration (les bruits respiratoires, la couleur de la peau, la fréquence et le type de respiration, le pouls, la couleur, la consistance et le volume des sécrétions, la présence de sang, la douleur, la toux, la saturation) (19-29).

IV - Conclusion Une procédure écrite, complète mais simple, à jour, accessible immédiatement, connue et acceptée par tous sera la bienvenue pour le patient, le personnel et la visite d accréditation. BIBLIOGRAPHIE 1. Burton GG, Hodgkin JE, Ward JJ, eds. Respiratory care : a guide to clinical practice, 3 rd ed. Philadelphia : JB Lippincott, 1991 : 498-502. 2. Fuchs PL. Streamlining your suctioning techniques. Part I. Nasotracheal suctioning. Nursing 1984 ; 14 : 55-61. 3. Demers RR. Management of the airway in the perioperative period. Respir Care 1984 ; 29 : 529-536. 4. Vender JS, Shapiro BA. Essentials of artificial airway management in critical care. Acute Care 1987 ; 13 : 97-124 ; 5. Demers RR, Saklad M. Minimizing harmful effects of mechanical aspiration. Heart Lung 1973 ; 2 : 542 ; 6. Stiller K, Geake T, Taylor J, Grant R, Hall B. Acute lobar atelectasis : a comparison of two chest physiotherapy regimens. Chest 1990 ; 98 : 1336-1340. 7. Demers RR, Saklad M. Mechanical aspiration : a reappraisal of its hazards. Respir Care 1975 ; 20 : 661-666. 8. Hoffman LA, Maszkiewicz RC. Airway management for the critically ill patient. Am J Nurs 1987 ; 87 : 39-53 ; 9. Carroll P. Safe suctioning. Nursing 1989 ; 19 : 49-51 ; 10. Jung RC, Gottlieb LS. Comparison of tracheobronchial suction catheters in humans. Chest 1976 ; 69 : 179-181. 11. Landa J, Kwoka M, Chapman G, Brito M, Sackner M. Effects of suctioning on mucociliary transport. Chest 1980 ; 77 : 202-207. 12. Sakner MA, Landa JF, Greeneltch N, Robinson MJ. Pathogenesis and prevention of tracheobronchial damage with suction procedures. Chest 1973 ; 64 : 284-290. 13. Riegel B, Forshee T. A review and critique on preoxygenation for endotracheal suctioning. Heart Lung 1985 ; 14 : 507-518. 14. Demers RR. Complications of endotracheal suctioning procedures. Respir Care 1982 ; 27 : 453-457. 15. LeFrock JL, Klainer AS, Wu H-W, Turndorf H. Transient bacteremia associated with nasotracheal suction-ing. JAMA 1976 ; 236 : 1610-1611. 16. Wanner A, Zighelboim A, Sackner MA. Nasopharyn-geal airway : a facilitated access to the trachea. Ann Intern Med 1971 ; 75 : 593. 17. Naigow D, Powaser MM. The effect of different endotracheal suction procedures on arterial blood gases in a controlled experimental model. Heart Lung 1977 ; 6 : 808-816.

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COMPLICATIONS DES ASPIRATIONS ENDO-BRONCHIQUES CHEZ L ADULTE ET PREVENTION I - Introduction Peu fréquentes en regard du nombre très élevé d aspirations (geste simple, facilité par le guidage de la sonde d intubation ou de la canule de trachéotomie mais dont la banalisation renforce le risque de complication). II - Les complications Hypoxie, hypoxémie (16-23) ; Traumatisme des tissus trachéaux et/ou de la muqueuse bronchique (19-24) Arrêt cardiaque (22-25) ; Arrêt respiratoire (21) ; Troubles du rythme cardiaque (2-19-24) ; Atélectasie (17-19-21) ; Bronchoconstriction, bronchospasme (19) ; Infection (19-26) ; Saignement ou hémorragie intrapulmonaire (19-24) ; Elévation de la pression intracrânienne (27-28) ; Interruption de la ventilation mécanique (18) ; Hypertension (29) ; Hypotension (29). III - Prévention 1) Les complications liées aux aspirations endo-bronchiques proviennent le plus souvent : d une banalisation du geste avec comme conséquence le cortège des risques infectieux et traumatiques ; de la sous-estimation de certains risques encourus ; d une insuffisance de préparation du matériel mais aussi du patient et du thérapeute ; d une absence de procédure écrite. 2) Il faut donc appliquer quelques règles simples pour éviter les complications: Comprendre que l abstention d aspiration peut-être plus néfaste que l aspiration elle-même ;

Savoir détecter précocément la nécessité d aspiration : ne pas attendre la désadaptation d un patient à son respirateur, pour éviter les barotraumatismes (par les bruits respiratoires à l auscultation, par la vue des sécrétions remontées dans le «tube», par un accroissement du travail respiratoire visible cliniquement et avec le respirateur, par l augmentation des pics de pression inspiratoire, pour une ventilation à volume contrôlé ou par la diminution du volume courant, pour une ventilation à pression contrôlée, par un soupçon d inhalation de liquide gastrique, par l observation attentive des changements de graphiques des débits respiratoires, par une désaturation importante) ; Savoir prélever correctement et à bon escient un échantillon des sécrétions pulmonaires : pour adapter plus rapidement et efficacement un traitement (par l application rigoureuse d une technique appropriée) ; Savoir préparer correctement le patient (par une information claire du geste pratiqué, par une hyperoxygénation préalable à 100 % d O 2 pendant au moins 30 secondes (1-2), par le maintien d une PEP supérieure à 5 cm d eau quand c est nécessaire, par une ou plusieurs hyperinsufflations préalablement à l aspiration (10), par l emploi d un système d aspiration clos pour faciliter la continuité de la ventilation et de l oxygénation du patient, par l emploi d un oxymètre de pouls, par l éventuelle instillation de sérum physiologique pour mieux lyser et mobiliser les sécrétions (11-12) ; Ne jamais oublier que chaque aspiration est un geste à risques (la centième fois comme la première fois) et que pour minimiser les risques, il faut impérativement : - aspirer le plus stérilement possible ; - dans un temps le plus court possible (13) ; - avec une pression négative la moins basse possible (14-15) ; Ne jamais oublier d hyperoxygéner le patient, à 100 % d O 2 pendant au moins une minute, après l aspiration et de le monitorer plus étroitement après l aspiration (par la clinique, les paramètres du respirateur et ceux du scope) ; Savoir utiliser des méthodes particulières dans des cas particuliers (exemple : curarisation avant l aspiration, nébulisation préalable ). IV - Conclusion Une procédure écrite, complète mais simple, à jour, accessible immédiatement, connue et acceptée par tous sera la bienvenue pour le patient, le personnel et la visite d accréditation.

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