Tableaux à propos de la Révolution française SEANCE D'OUVERTURE DES ETATS-GENERAUX : 5 MAI 1789 Ouverture des Etats Généraux, le 5 mai 1789, à Versailles, salle de l'hôtel des Menus-Plaisirs, avenue de Paris. Dessin d'après nature de J.-M. Moreau le jeune. Le 5 mai 1789, le roi Louis XVI ouvre les états généraux à Versailles. C'est le dernier moyen qui lui reste pour tenter de sauver le royaume de la faillite et contenir la révolte qui gronde. La dette de l'état est telle que ses créanciers ne peuvent et ne veulent plus prêter de l'argent. Dans l'impasse, le gouvernement ne voit bientôt plus d'autre issue que de convoquer les états généraux, avec l'espoir qu'une assemblée des délégués de tout le pays pourra imposer des réformes aux privilégiés.
SERMENT DU JEU DE PAUME : 20 juin 1789 http://histgeo.free.fr/quatrieme/revofran/sjp/sjp.html ANIMATION FLASH sur ce site pour découvrir le contexte, les personnages Le serment du Jeu de paume est un engagement d union pris le 20 juin 1789 à la salle du Jeu de paume, à Versailles, par les 578 députés du Tiers état lors des Etats généraux de 1789. Face aux pressions du roi de France Louis XVI, ils firent serment de ne pas se séparer avant l élaboration d une Constitution. Si ce serment n a pas de portée juridique, son impact symbolique est très fort puisqu'il fut le prélude de la souveraineté nationale et de la séparation des pouvoirs. Il amènera la réunion des trois ordres (Noblesse, Clergé, Tiers-États) en une «Assemblée nationale constituante», dont sera issu l'abolition de la féodalité (4 août 1789), la déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789), et les grands principes de la Constitution (fin 1791).
LA PRISE DE LA BASTILLE : 14 juillet 1789 Peinture de Dubois, XVIII siècle, Musée Carnavalet, Paris. La Bastille est une forteresse royale qui défend l Est de Paris. Au XVIII siècle, on y enferme des prisonniers de qualité, souvent des écrivains. Elle est ainsi devenue le symbole de l absolutisme et de l arbitraire royal. Après le passage du premier pont- levis, l incendie de la maison du marquis de Launay, gouverneur de la forteresse, les insurgés passent le grand pont- levis. Les gardes de la forteresse se rendent et le marquis de Launay est fait prisonnier avant d être lynché.
LA GRANDE PEUR : ETE 1789 La Grande Peur (juillet à août 1789) Entre juillet et août 1789, plusieurs émeutes éclatèrent en province. Le bruit courait que des brigands, payés par les nobles, avaient été chargés de couper le blé encore vert afin de provoquer une famine. Dans l est de la France, l on disait que le comte d Artois était de retour à la tête d une imposante armée. D autres affirmaient que la reine avait fomenté un complot, prévoyant de faire sauter les Etats Généraux sur une mine et de massacrer tout Paris. Ces rumeurs provoquèrent un mouvement de panique, qui se répandit partout en France. Effrayés, les paysans se rendirent alors chez leurs seigneurs respectifs, s emparant les titres seigneuriaux garantissant les privilèges des aristocrates. Seuls ces documents furent brûlés par les insurgés, bien que parfois, les seigneurs furent assassinés et leurs biens pillés.
LA FETE DE LA FEDERATION La fête de la Fédération - par Charles MONNET 1790 (Bibliothèque nationale de France, département des Estampes) On désigne particulièrement sous le nom de Fête de la Fédération la fête qui fut célébrée au Champ-de- Mars de Paris, le 14 juillet 1790, premier anniversaire de la prise de la Bastille. On y vit réunis les députés des 83 départements, au nombre de 60 000. Louis XVI assista à cette fête, et y prêta serment à la Nation et à la loi. L'enthousiasme y fut porté à son comble. Une seconde fédération eut lieu le 14 juillet 1792 ; mais l'union et l'entraînement qui avaient signalé la première avaient déjà fait place aux méfiances. Pendant les Cent-Jours (1815), on tenta de renouveler les anciennes fédérations à Paris et dans la Bretagne, mais sans aucun résultat. CH. THEVENIN - FETE DE LA FEDERATION Fête de la Fédération ( 14 juillet 1790), Paris, Champ-de-Mars, par Charles Thévenin (1764-1838). Paris, musée Carnavalet. RVB-01678
LA FUITE DU ROI 20 au 21 JUIN 1791 Arrestation de la famille Royale à Varennes gravure du temps Retour de Varennes. Arrivée de Louis Seize à Paris, le 25 juin 1791 - par Jean DUPLESSI-BERTAUX (Centre historique des Archives nationales) Le principe consistait à se faire passer pour l'équipage de la baronne de Korff, veuve d'un colonel russe qui se rend à Francfort avec deux enfants, une femme, un valet de chambre et trois domestiques. Une berline fut spécifiquement commandée (infra).le trajet, choisi par Louis XVI pour se rendre à Montmédy, empruntait la route de Châlons-sur-Marne. A Pont-de-Somme-Vesle un premier détachement de 40 hussards de Lauzun, aux ordres du duc de Choiseul suivrait l'équipée jusqu'à Sainte-Menehould où un détachement du régiment Royal Dragons escorterait directement la berline : à Clermont-en-Argonne, un escadron du régiment des Dragons de Monsieur aux ordres du comte Damas rejoindrait la berline. A la sortie de Varennes, un escadron de hussards de Lauzun bloquerait durant vingt-heures les éventuels poursuivants : le poste de Dun-sur-Meuse serait gardé par un escadron des hussards de Lauzun et le régiment de Royal Allemand cantonnerait à Stenay. Le Roi pourrait gagner ainsi la place forte de Montmédy où l'attendrait le marquis de Bouillé. En réalité, rien ne va se passer ainsi. Selon de nombreux passionnés de cet événement, comme Napoléon Bonaparte (dont un courrier sur le sujet a été exhumé des archives par l'historien André Castelot), le grand responsable de cet échec est le duc de Choiseul. Ce dernier n'a pas, d'une part, respecté les directives de Bouillé, mais il s'est même permis de désorganiser le plan initial. Ainsi, il a autorisé des officiers (qui attendaient un "trésor" à escorter) à quitter leur poste, en raison du retard du cortège royal. Pour ce faire, il a confié ces instructions au coiffeur de la Reine, Léonard, qui les appliqua avec trop de zèle. Sans cela, toujours selon le mot de Napoléon, la face du monde aurait été changée.suite à cette désorganisation et aux nombreux retards, les hommes de La Fayette, à la poursuite du convoi, n'auraient pas rencontré Jean-Baptiste Drouet, maître de poste de Sainte-Menehould. Ce dernier s'est souvenu avoir vu, une heure avant, une berline correspondant à la description. Il s'est souvenu qu'elle se dirigeait vers Varennes. Aussitôt, il prit l'initiative de s'y rendre afin d'arrêter le convoi, avec l'aide des autorités locales qu'il avait convaincues de faire contrôler scrupuleusement les passeports. Bloqué une partie de la nuit, le roi refusa que la force fût employée (des hussards et une partie de la population étaient prêts à couvrir son départ). Louis XVI attendait, en vain, le renfort de Bouillé, qui aurait dû arriver. Pendant ce temps, les habitants de Varennes et de nombreuses personnes, venues des environs, alertés par le tocsin, se sont massés à Varennes pour voir le Roi. Grâce à cette situation tendue, l'aide de camps de La Fayette, Romeuf (autre homme clef de cette arrestation) eut le temps d'arriver, muni d'un décret de l'assemblée ordonnant l'arrestation de la famille royale. Possédant la légitimité de la garde nationale et de l'assemblée, il prit l'ascendant. Seulement, voyant qu'il jouait la montre avec Louis XVI, au lieu d'organiser sans tarder le retour du Roi à Paris, son adjoint "patriote", quelques autorités locales ont alors forcé la volonté de Louis XVI. A ce moment, environ 10 000 personnes s'étaient agglutinées à Varennes. Certains scandèrent "À Paris! À Paris!" "Vive la nation!", ce qui exacerba les tensions. Romeuf sera arrêté le 23 juin suivant pour qu'il s'explique sur son rôle. Il sera relâché et deviendra général et baron d'empire. Son nom est gravé sur l'arc de triomphe de l'étoile.
LA PRISE DES TUILERIES : 10 AOUT 1792 La Prise du palais des Tuileries, cour du Carrousel, 10 août 1792 - par Jean DUPLESSI-BERTAUX 1793 (Musée Fabre) Le 10 août, les sans-culottes prennent d'assaut le château des Tuileries, les gardes suisses tirent sur la foule. Le roi, quant à lui est parti se réfugier auprès des députés. Le 10 août on avait préparé une insurrection, des insurgés s'étaient armés, Danton qui organisait la rébellion avait pris possession de l'hôtel de Ville. On se dirigeait maintenant aux Tuileries. Face à l'incompétence de sa garde, sans chef, le roi à peine éveillé tente de se réfugier à l'assemblée. Aux Tuileries, les gardes suisses font feu sur les insurgés. Mais une fureur habite les émeutiers qui massacrent des gentilshommes ( Clermont- Tonnerre). Pendant ce temps à l'assemblée on avait voté la suspension du roi et son internement dans la prison du Temple. Huguenin le président de la commune insurrectionnelle (qui a chassé la Commune de Paris, sorte de gouvernement municipal) demande la dissolution de l'assemblée et prépare une alliance avec la gauche girondine. Celle-ci jouera désormais un rôle de premier plan, Danton prend la tête d'un conseil exécutif, seul Montagnard il domine le ministère en grande partie Girondin.
EXECUTION DE LOUIS XVI Zstampe, XVIII siècle, Musée Carnavalet, Paris. Le 17 janvier, le procès s'achéve sur le vote des députés. À la première question, «Louis est-il coupable?», 694 députés sur 721 répondent oui. «Le peuple doit-il voter pour décider du sort de l'ex-roi?» : 423 voix répondent non, contre 281 oui. Enfin, à la question «Quelle peine sera infligée à Louis?», 361 députés sur 721 répondent la mort, soit une voix de majorité ; il faut cependant ajouter 26 députés qui se prononcent pour la mort tout en demandant si la Convention doit ou non faire différer l'exécution. Cette position entraîne un quatrième vote sur le sursis, qui est repoussé par 380 voix contre 310. Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793, à 10 heures 20, sur la place de la Révolution.