JEUNES DIPLÔMÉS. Etudessupérieures. horizons



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JEUNES DIPLÔMÉS MARDI29MARS2011 Etudessupérieures Nouveaux horizons Illustrations AMANDINE CIOSI Grandes écoles et universités s implantent hors de nos frontières et cherchent à attirer les étudiants étrangers. Undossierde12pages

2 JEUNES DIPLÔMÉS JEUNES DIPLÔMÉS 3 Les écoles sont parties les premières, multipliant les filières et les cursus à l étranger. Les universités suivent. Une tendance qui s accélère. L international seralelot commun Par VÉRONIQUE SOULÉ Accords de partenariats ou d échanges, doubles diplômes, cursus en anglais, campus à l étranger, semestres ou stages hors de France, chasse aux meilleurs étudiants et enseignants-chercheurs, etc. L international est un enjeu majeur dans l enseignement supérieur, pour les écoles comme pour les universités. Pour certains, cela tourne même à l obsession : briller à l étranger et monter dans les classements devient alors une quête éperdue. La course à l international connaît un coup d accélérateur depuis le début des années 2000. Au départ, écoles et universités partagent les mêmes constats. Une bonne formation est ouverte sur le monde, et les connaissances doivent être sans cesse actualisées. Une bonne recherche se fait aussi de plus en plus en réseau. Enfin, la France a une carte à jouer à l étranger, même modeste, à côté des Anglo-Saxons. Les écoles de commerce et d ingénieurs sont parties les premières et gardent une longueur d avance sur les universités. Plus riches, surtout les écoles privées de management, et avec des effectifs moindres, elles ont des atouts. Formant ingénieurs et managers, elles sont à l écoute des entreprises. Or celles-ci réclament des jeunes bien formés et anglophones, n ayant pas peur de l expatriation et qui puissent s adapter rapidement à d autres modes de vie. Mobilité Les universités ont aussi toujours été présentes à l international. Au travers de colloques, de bourses de recherche et de programmes d échanges, enseignants-chercheurs et chercheurs entretiennent des contacts dans le monde entier. En revanche, il reste beaucoup à faire en ce qui concerne la mobilité étudiante. Les écoles n ont pas peur de le dire : pour elles, la formation est un vaste marché international où il faut se battre pour emporter des parts et où les situations ne sont jamais acquises. Pour faire connaître leurs «marques» et affûter leurs stratégies, elles ont constitué d importantes équipes de relations internationales alors que les universités commencent juste à les étoffer. Certaines ont choisi d ouvrir des campus à l étranger. Mais ce n est pas la majorité car il s agit d investissements coûteux.«un tiers de notre corps professoral se trouve sur notre campus de Singapour, explique Eric Ponsonnet, responsable à l Insead, une école de commerce dans le peloton de tête international,et400élèves,surles1000diplômésde MBA [Master of Business Administration] que nous avons chaque année, commencent leurs études à Singapour. Mais l international est dansnosgènes:nousavonsétécréésilyacinquanteansaulendemaindelaguerrepourfaire travailler ensemble des Européens.» Pour les écoles de commerce qui se livrent une rude concurrence entre elles, mais aussi avec les Anglo-Saxons et de plus en plus avec les établissements des grands pays émergents Chine, Inde, Brésil, etc., l internationalisation des cursus est un argument de poids et une arme marketing. Un «plus» qui pèsera dans les CV des diplômés. Skema Business School a ouvert trois campus, à Casablanca, Shanghai et Raleigh (Etats-Unis). Sur 6100 étudiants, 35% sont étrangers et en 2015, l école vise les 50%. Quant aux cours, 80% sont en anglais.«dans l idéal, on voudrait que nos étudiants passent unandansuncampus,unandansunautre,et le troisième dans un autre, remarque sa directrice, Alice Guilhon. Ils découvrent une nouvelle culture et avec les stages en entreprises, une façon de travailler. Ils apprennent le respect et la modestie.» La grande majorité mise plutôt sur des partenariats et des accords bilatéraux. Arts-et- Métiers-Paris-Tech, grande école publique d ingénieurs, propose ainsi 88 doubles diplômes.«notre objectif est d asseoir notre réputation à l étranger et d attirer les meilleurs, étudiants comme enseignants-chercheurs, explique Jean-Marie Castelain, directeur des relations internationales. Pour cela, nous UNE TERRE D ACCUEIL La France est la troisième destination mondiale des étudiants étrangers, avec 246000 accueillis en 2009(soit 12% du total), derrière les Etats Unis(31%) et le Royaume Uni(17%). Au total, le Maghreb et l Afrique subsaharienne fournissent 62% des étudiants étrangers. Le Maroc arrive en tête(24% des étudiants), suivi par la Chine(18%), l Algérie(16%), la Tunisie (9%), le Sénégal(8%), l Allemagne (6%),leVietnam,leLibanetle Cameroun(tous à 5%), etc. avons 180 partenariats avec des universités que nous choisissons parmi les dix meilleures dans leurs pays.» Les écoles gardent un point fort: l accueil des étudiants étrangers. Selon une récente enquête, 19% des universités vont les chercher à l aéroport contre 53% des écoles d ingénieurs et 60% des écoles de commerce. Mais les universités sont en pointe pour le «guichet unique» où le nouvel arrivant peut faire toutes ses démarches pour la mutuelle, la banque, les transports en commun. Le logement reste souvent le problème majeur. Pour tous, l accueil est jugé primordial. L Institut d administration des entreprises (IAE) de Grenoble, rattaché à l université Pierre- Mendès-France, a lancé, il y a deux ans, un «pack services».«en août, les étudiants sont accueillis à leur arrivée, on leur donne un livret d informations et on facilite leurs démarches, souligne Sophie Goujon-Chambon, aux relations internationales, ils ont ensuite droit à deux sorties culturelles et à dix heures de tutorat individuel.» Mais comme souvent, ces prestations, obligatoires, sont payantes: 950 euros. Potentiel L université de technologie de Troyes, qui forme des ingénieurs, a, elle, mis en place son dispositif de recrutement en Chine et au Cameroun, qui fournit une bonne partie de ses étudiants étrangers.«nous avons des liens aveclesmeilleurslycéesdeshanghaietdepékin, ainsi qu avec le meilleur lycée, jésuite, du Cameroun, explique son président, Christian Lerminiaux. Nous bichonnons les jeunes pour qu ils s intègrent bien: cinq semaines de stage delangues,tourdevilleenvtt,etc.» Mais si chacun dit vouloir se développer à l international, tous ne jouent pas dans la même cour. Les plus grands rêvent de recruter des prix Nobel et des médailles Fields, un critère qui pèse 20% dans le classement de Shanghai, ou mieux, de détecter des enseignants «avec forts potentiels» qui, un jour, décrocheront les plus hautes récompenses. Mais pour cela, il faut mettre le prix. Ouvrant la voie en février 2010, Paris-Diderot a embauché le prix Nobel de physique George Smoot «au prix du marché», bien supérieur aux salaires français. A l université d Artois, on est plus modeste.«nous cherchons à attirer de bons étudiants, note Yannis Karamanos, chargé des relations internationales, pour cela il nous faut nous rendre visibles. Nous avons par exemple un cursus complet d études chinoises, jusqu au doctorat, unique au nord de Paris.» L université compte aussi, pour progresser à l étranger, sur le Pôle de recherche et d enseignement supérieur (Pres) dont elle fait partie et qui regroupe plusieurs établissements autour de l université de Lille:«En mettant nos services en commun, nous sommes plus forts.» A Paris-XIII, qui compte de nombreux étudiants étrangers, on privilégie le recrutement de chercheurs étrangers, qui vont publier dans de grandes revues et accroître le prestige de l université. Et on rencontre une difficulté : la faible mobilité interne.«nos étudiants n ont pas les moyens de compléter une bourse Erasmus, explique son président, Apprenez la Terre en grand. Jean-Loup Salzmann, en plus beaucoup perdent leurs salaires lorsqu ils partent à l étranger.» L avenir? Certains le voient en très grand. Pierre Tapie, président de la Conférence des grandes écoles, milite pour un bond en avant de la France dans l accueil de ces étudiants. Il a calculé qu en leur faisant payer leurs études dans le public, ils n acquittent que les frais d inscription, la France pourrait en accueillir trois fois plus en dix ans. Et en formant ainsi les élites mondiales, elle s assurerait une influence planétaire. Membre actif du réseau mondial LaSalle présent sous toutes les latitudes à travers 72 universités, LaSalle Beauvais forme des ingénieurs spécialistes de lhomme, de la terre et du vivant. Une école de pointe, mais aussi une école de vie. Qui transforme sans déformer. Qui fait mûrir le potentiel que vous portez en vous et vous permet de devenir... vous-même. Vous-même, en mieux. Recrutement de Bac à Bac+5 www.lasalle-beauvais.fr

4 JEUNES DIPLÔMÉS JEUNES DIPLÔMÉS 5 Filiale de l université parisienne, l Institut de Tunis entend imposer le même niveau qu en France. Lapousse tunisienne deparis Dauphine Par VÉRONIQUE SOULÉ Envoyée spéciale à Tunis Deux étudiantes déboulent dans la bibliothèque à la recherche de leur professeur et se plantent devant lui, un peu gênées : «Monsieur, vous avez dit que vous prendriez la meilleure note de nos contrôles.alors,onpeutnepasvenirà celuidecetaprès-midisionestimequ on ne pourra pas faire mieux?» L enseignant Abderrazak Zouari (1) met fin brutalement à leurs espoirs:«il n en est pas question. Une absence vaut un zéro, une note éliminatoire.» Ce matin de février, les étudiants de première année de licence à l Institut Tunis Dauphine ont deux contrôles. Le premier terminé, ils échangent leurs impressions dans les allées bordées de citronniers. L institut, situé dans un quartier résidentiel de Tunis, est installé dans une ancienne annexe de l ambassade américaine où logeaient des militaires : quatre «blocs» tout blancs deux pour les cours, un pour l administration et un pour la bibliothèque avec à l intérieur, des salles de cours refaites à neuf, des ordinateurs, etc. Campus. Pour sa seconde année de fonctionnement, cette filiale de l université Paris Dauphine accueille quelque 80 étudiants en première et deuxième année de licence en gestion et en maths. Plus de la moitié sont issus des lycées français Pierre Mendès France et Flaubert de Tunis. Des jeunes de milieux aisés donc, francophones, qui paient 6 500 dinars (3300 euros) par an. Pour le master qui doit ouvrir à la rentrée 2011, le coût sera de 8000 dinars.«c est encore moins de lamoitiéduprixàparis», souligne son directeur, Ridha Ferchiou, qui fut ministre de l Education de Ben Ali de 1997 à 1999. En septembre, l institut devrait accueillir 150 à 200 étudiants. Mais le projet a une vocation internationale, pour le monde arabe et l Afrique subsaharienne. Et à terme, il vise 1 000 étudiants, soit 200 par année. Il se verrait bien alors implanté sur un vaste campus multidisciplinaire, avec logements étudiants et restau U, aux côtés d autres prestigieuses universités privées. D ici là, le défi est double: garder le niveau de Paris Dauphine et attirer des étudiants en master.«les sujets d examenssontlesmêmesqu àparisetsont corrigés par des enseignants français», explique le directeur. Des profs viennent de Paris assurer plus de la moitié des cours. Et la sélection serait aussi rigoureuse : la moitié des premières années ont été recalées en juin 2010 et «Les sujets d examens sont les mêmes qu à Paris et sont corrigés par des enseignants français.» Ridha Ferchiou directeur de Tunis Dauphine 25% des candidats n ont pas été retenus lors des inscriptions en septembre. «Mes parents trouvaient que j étais trop jeune pour partir en France, mais j espère bien poursuivre mes études dans deux, trois ans à Paris», confie une étudiante. Pour garder ses inscrits en master, l institut compte sur un argument choc: son diplôme est valable aussi bien en Tunisie qu en France, pour un coût des études bien moindre qu à Paris. Tunis Dauphine est la seule filiale à l étranger de Paris Dauphine. Il s agit d une société anonyme dont l établissement parisien détient 33% du capital. Le reste appartient à deux grandes banques en vue sous Ben Ali, le dictateur renversé le 14 janvier: la Banque de Tunisie et la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat), premier établissement privé du pays que s était accaparé la richissime famille Mabrouk, proche du clan Ben Ali.«Laloitunisiennenousinterdit de détenir plus du tiers», précise Hervé Hamon, ancien directeur de la formation continue à Dauphine en charge du projet. En pleine révolution, Laurent Batsch, le président de Paris - Dauphine, s était fait épingler par le Canard enchaîné pour ainsi avoir fait des affaires avec des proches du régime et publié tardivement un communiqué célébrant la chute de la dictature. Mais il se défend de toute compromission:«au contraire, on nous a fait des problèmes pour l agrément et pour l actionnariat. A un moment, on a même failli renoncer.» Hervé Hamon soupçonne la femme de Ben Ali, la détestée Leila Trabelsi, d être derrière les ennuis de Dauphine : «Elle avait déjà ouvert un lycée international et voulait lancer à la rentrée son université privée. Alors nous la gênions.» «Réseau». L idée de l institut est née avant l arrivée de Laurent Batsch à la présidence. Dauphine abrite traditionnellement une forte communauté tunisienne étudiants, enseignants, etc. Son viceprésident, le Franco-Tunisien Elyès Jouini, a même été nommé ministre des Réformes économiques au lendemain de la révolution il a démissionné le 1 er mars. Ce «réseau» aurait été moteur dans le projet. Au lendemain du changement de régime, Laurent Batsch est allé à Tunis rencontrer la nouvelle secrétaire d Etat à l enseignement supérieur qui a elle aussi démissionné depuis. Elle lui a réitéré son soutien et formulé deux vœux : que Tu n i s D a u - phine joue un rôle d ascenseur social et distrib u e d e s bourses, et qu il recrute des étudiants aussi dans le centre pauvre du pays. Deux sacrés défis. (1)Depuis,ilaété nommé ministre du Développement régional. La Chine fournit la deuxième communauté étudiante étrangère du pays. Lesfilièresdouteuses «madeinchina» regardé sur Internet: Paris-VI a une «J avais bonne réputation, notamment dans mon domaine, la géophysique. En plus, les études sont gratuites. Et puis, j adore la France, le pays du romantisme»: trois bonnes raisons qui ont poussé Chen, 23 ans, à demander en 2009 une bourse Erasmus Mundus pour venir un an à l université Pierreet-Marie-Curie (UPMC, Paris-VI). Arrivé en septembre 2010, cet étudiant de l université de technologie de Tianjin-V de Pékin suit un master 2 de géophysique appliquée. A Paris, Chen est ravi de cette expérience qui, dit-il, «marquera sa vie». L UPMC l a aidé à trouver une chambre universitaire qu il loue 300 euros par mois avec l aide au logement. Sa bourse mensuelle de 1000 euros lui suffit pour vivre. Les cours l intéressent. Il envisage même de poursuivre en doctorat. Mais il a juste un petit problème : anglophone, il parle très peu le français. Or la moitié de ses cours est en anglais et l autre en français. «J ai eu la réponse pour ma bourse en juillet 2010, explique-t-il, cela ne me laissait que deux mois pour apprendre la langue. Heureusement, les profs sont sympas et je leur pose des questions par mail. En plus, nous sommes trois Chinois dans mon master et nous nous entraidons.» Chen fait partie des 574 Chinois inscrits cette année à l UPMC, un chiffre qui a presque triplé depuis 2004 (ils étaient 203). Pour venir, lui n a pas eu, comme beaucoup de ses compatriotes, à passer par des agences chinoises, chères et pas toujours honnêtes, qui vendent des «packages» billet d avion, visa, préparation aux tests de français et pré-inscription dans une fac. Aidé par ses professeurs, Chen n a eu qu à remplir un dossier. Les étudiants chinois sont devenus un must dans le supérieur. Estimé à 29 000, leur nombre a doublé en dix ans en France, qui ne représente toutefois que le neuvième pays d accueil. Ils forment la deuxième communauté étudiante étrangère, après les Marocains (31500) mais devant les Algériens (21 800). Chaque école, université, développe sa stratégie pour les attirer. Mais ce boum s est fait un peu trop vite. Certains étudiants chinois, rêvant d aller passer un an en France et d en revenir avec un diplôme qui ferait monter leur cote sur le marché du travail, ont utilisé tous les moyens disponibles pour arriver à leurs fins. De leur côté, les établissements français n ont pas toujours été très regardants. Et au nom de l amitié francochinoise, la délivrance de visas étudiants à Pékin a été plutôt lâche. Résultat : on a vu débarquer des jeunes ne parlant pas un traître mot de français, inscrits en troisième année de licence sans pouvoir fournir aucun diplôme, dans des disciplines dont ils semblaient tout ignorer. Fraudes. Le scandale le plus retentissant a éclaboussé l université de Toulon. En février 2009, on découvre que depuis des années, des étudiants chinois achetaient leurs diplômes. Une filière qui aurait des relais au sein même de l établissement. Depuis, le président de l université a été mis en examen pour «corruption passive». En décembre 2009, Grenoble-II a porté plainte pour «escroquerie»: des étudiants chinois se sont présentés pour une formation qui n existe plus, après avoir payé 5000 euros à un intermédiaire. En juillet 2010, c est au tour de Paris-XIII de porter plainte pour fraudes à l inscription. Une cinquantaine d étudiants chinois sont alors radiés. A la suite de ces scandales, les inspections générales de l Enseignement supérieur et des Affaires étrangères ont été chargées d une enquête. Bien que terminée, elle n est toujours pas publiée. Le chef de la diplomatie doit en Onavudébarquerdesjeunes neparlantpasuntraîtremotde français, inscrits en troisième année de licence sans pouvoir fournir aucun diplôme. prendre connaissance, explique-t-on sur la Montagne-Sainte-Geneviève (Michèle Alliot-Marie n en ayant pas eu le temps et Alain Juppé ayant d autres soucis en tête). Cadre. En juillet, la ministre de l Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie P é c r e s s e, avait déjà fait ses recommandations. Pour éviter les dérapages, avaitelle déclaré, il faut favoriser les«mobilités encadrées» dans le cadre de partenariats au détriment des candidatures individuelles (80% des cas), et privilégier les inscriptions en master et en doctorat, qui représentent un tiers du total actuellement. Parties plus tôt, avec plus de moyens, les écoles ont davantage balisé le terrain. Beaucoup ont des représentants sur place pour mieux sélectionner au départ. La longue marche des Chinois ne fait que commencer: en visite à Paris en novembre, le président Hu Jintao a souhaité que la France accueille 50 000 étudiants dans cinq ans. V.S.

6 JEUNES DIPLÔMÉS JEUNES DIPLÔMÉS 7 Condorcet, uncampus bourgeonne Dans cinq ans, 15500 étudiants et chercheurs viendront travailler surcenouveausitedunord de la capitale encore à l état de friches. Par ANNE CLAIRE GENTHIALON Un nouveau Quartier latin? Pour l instant, il n y a rien. Juste une friche qui s étend de laportedelachapelle(àparis,danslexviii e )àaubervilliers.difficile d imaginer que, d ici à 2016, un centre de conférences international, une bibliothèque, des laboratoires et des logements étudiants remplaceront hangars et entrepôts. Pourtant c est bieniciquelapartielaplusimportante du Campus Condorcet l un des dix projets retenus par le ministère de l Enseignement supérieur et de la Recherche pour son plan Campus s étendra. Les138000m 2 dusited Aubervilliers etles34000m 2 delaportedelachapelle doivent accueillir 15500 étudiants, chercheurs et doctorants dont la moitié sera d origine étrangère. Et métamorphoser les anciennes zones industrielles et ferroviaires du nord de Paris en quartier universitaire, à la Plaine-Saint- Denis. Promesses. Question prestige, le projetestàlahauteur.toutlegratindes sciences humaines et sociales s est engagédanslacréationdecefuturpôlede référence internationale. Réunis au sein de la Fondation Campus-Condorcet, neuf établissements partenaires délocaliseront tout ou partie de leurs activités de recherche et d enseignement (1). «Aujourd hui, la pression sur l immobilier universitaire dans Paris intra-muros ne nous permet plus d accueillir les enseignants-chercheurs, explique David Bérinque directeur général de la Fondation Campus-Condorcet. Certains n ont même pas de bureau. Les surfaces sont insuffisantes et les sites dispersés dans tout Paris.» Il poursuit:«nous sommes dans une optique de mutualisation des moyens: Condorcet va nous permettre de regrouper des équipements et de créer des conditions de travail dignes des grands standards internationaux.» «Humanités». Reste que tout est à faire. Car contrairement aux autres projets du plan campus, Condorcet est le seul à sortir entièrement de terre. Le coût des constructions a été évalué à plus de 600 millions d euros l Etat finançant 450 millions, via un partenariat public privé de longue durée. Et si la fondation donne d ores et déjà des conférences, les contours ducampussonttoutjusteentrain de se dessiner.«les premières acquisitions foncières interviendront cette année. La répartition par établissements et par bâtimentsdes180000m 2 mutualisés a été validée par le conseil d administration début mars, explique David Bérinque. Cette concertation aura duré un an. L exercice a été d autant plus compliqué que les partenaires sont impliqués à des degrés divers.» Letimingestserré: les premiers travaux n interviendront qu en 2013. D ici là, les collectivités territoriales associées au projet (Aubervilliers, Saint-Denis, Plaine Commune, Ville de Paris, conseil général de Seine-Saint-Denis et région Ilede-France) planchent sur l intégration urbaine du pôle universitaire. La future «cité des humanités et des sciences sociales» doit être un«campus urbain». Pas simple. Car comment inclure des activités scientifiques quand le site de laportedelachapellejouxte«leplatde nouilles», un échangeur situé entre le périphérique et l autoroute A1. Et que le terrain d Aubervilliers est totalement enclavé, coincé entre le canal Saint-Denis, le Stade de France et l autoroute. Pas sûr que la future grande bibliothèque high-tech suffise à attirer les chercheurs de Paris. En2007déjà,certains de l EHESS et de l EPHE s inquiétaient de voir leurs établissements s installer sur cette zone «sans habitations, ni résidents ni vie sociale» et «mal desservie». «L environnement futurducampusseconstruitencemoment,argue Jacques Salvator, maire d Aubervilliers. LesecteurdunorddeParis est en pleine mutation et évolue très rapidement. A Aubervilliers, nous ne partons pas de rien. Il existe déjà un embryon universitaire sur ce territoire avec la présence d établissements de formation comme le Conservatoire national des arts et métiers.» L élu note aussique«lecentre commercial du Millénaire sera inauguré dès cette année à proximité». Mais c est surtout la prolongation delaligne12 du métro l an prochain qui ouvre la boite des possibles. Cette ligne desservira la future place du Front-Populaire, cœur du campus, et une nouvelle porte d entrée de la ville. En 2014, le tramway T8 reliera l université de Villetaneuse à Epinay-sur- Seine et à Saint-Denis, pour atteindre le Campus Condorcet. Côté ambiance, 20% des surfaces du site d Aubervilliers vont être dévolues aux espaces verts. Pour créer des interactions entre riverains et population étudiante, les rezde-chaussée des bâtiments universitaires seront réservés aux commerces et aux services de proximité comme l accueil de la petite enfance. La construction de passerelles au-dessus du canal Saint-Denis est prévue pour relier campus et centre-ville où des logements étudiants sortent déjà de terre. «Ce «Aubervilliers redevient doucement attractive mais les gens n y font pas souche. Nous ferons tout pour que cette nouvelle population s implante et reste..» Jacques Salvator maire d Aubervilliers campus est une chance pour nous, plaide Jacques Salvator. Aubervilliers fait partie desvillesdefranceoùlerevenuparhabitant est le plus faible. La ville redevient doucement attractive mais les gens n y fontpassouche.nousferonstoutpourque cette nouvelle population s implante et reste.» Crèche. La porte de la Chapelle n est pasenreste.alacroiséedeplusieurs projets de renouvellement urbain (Chapelle-International, Gare-des-Mines), le site bénéficiera du lot d équipements qui accompagnent ces opérations(logements, commerces, école, coulée verte ou crèche). «Nous voulons faire de cette zone, un quartier intercommunal entre Paris, Saint-Denis et Aubervilliers, explique Didier Guillot, adjoint chargé de la J ai appris l importance du travail d équipe pour atteindre les sommets. Mes forces sont mes connaissances et mon expérience. Je sais toujours retomber sur mes pieds. vieétudianteàlamairiedeparis.etinstaurer une continuité urbaine entre Paris et sa proche banlieue.» En attendant que l échangeur soit restructuré et que le périphérique recouvert par une esplanade de verdure, la frontière demeure réelle entre les deux sitesdufuturcampus.lerêveduquartier latin devra la dépasser. (1)Acôtédel Ecoledeshautesétudesen sciences sociales(ehess), de l Ecole pratique des hautes études(ephe) et de l Institut national d études démographiques (Ined), se retrouveront les universités Paris I Panthéon Sorbonne, Paris VIII Saint Denis et Paris XIII Villetaneuse, l Ecole nationale des chartes, le Centre national de la recherche scientifique(cnrs) et la Fondation Maison des Sciences del Homme de Paris. HEC Paris. The MBA that builds confidence and inspires trust. www.mba.hec.edu Apprendre à oser. A temps plein ou en alternance. HEC MBA : Inspirer confiance et la créer.

8 JEUNES DIPLÔMÉS JEUNES DIPLÔMÉS 9 Danslajungle des écoles d anglais Deplusenplus d étudiants, parallèlement à leurs études, prennent des cours privés de langue afin d être plus compétitifs sur le marché du travail. Chimie Chemie Chemistry www.enscmu.uha.fr/bachelor Regio Chimica Licence transfrontalière en chimie Grenzüberschreitender Chemie-Bachelor Double diplôme franco-allemand Connaissances de pointe en chimie Compétences interculturelles et trilingues Poursuites d études : Master et/ou diplôme d Ingénieur Pour une chimie innovante Für eine innovative Chemie Par ANNE CLAIRE GENTHIALON Il y a celles qui proposent des stages intensifs. D autres qui envoient leurs exercices par courriels. Et les coachs qui corrigent un accent trop franchouillard. Encoursdusoir,dansuneécoleprivéeparisienne ou à l étranger, les formations pour apprendre l anglais se multiplient. La raison de ce foisonnement? Une nouvelle clientèle parmi laquelle des étudiants et de jeunes diplômés, qui, stressés par leur entrée sur le marché du travail, ne veulent rater aucune opportunité d emplois ou d études à l étranger. Cette course au bilinguisme ne concerne d ailleurs pas que les aspirants expatriés: en 2010, 33% des offres diffusées par l Association pour l emploi des cadres (Apec) nécessitaient la maîtrise de l anglais. Pubs.Pasévidentdefairesonchoixparmi l offre pléthorique. Si une norme qualité existe pour encadrer les séjours linguistiques destinés aux enfants, il n y a pas d équivalents pour les cours pour adultes. Seulement des labels comme l accréditation du British Council pour les écoles d apprentissages basées en Grande-Bretagne. Faut-il se fier alors aux pubs enthousiastes des organismes privés avec «résultats garantis»? Ou s orienter plutôt vers une formation continue à l université qui bénéficie de la garantie de l Etat? Toutdépenddecequel onrecherche.làoù les grandes enseignes, type Wall Street Institute ou Berlitz, se démarquent, c est en jouant sur «l ultra-individualisé». «Nous proposons des courts ou moyens séjours dans nos écoles à l étranger pendant l été, des formules à l année dont certaines avec stage en entreprise», détaille Adeline Prévost, responsable communication chez Education First(EF), spécialiste du séjour linguistique. Besoin de préparer un entretien d embauche en anglais? Après deux jours de séminaires chez Wall Street Institute, le candidat est censé pouvoir mettre en valeur son CV devant ses recruteurs. D autres stages proposent remise à niveau expresse ou initiation intensive à l anglais des affaires. Impossible de se rendre à des cours? Télélangue fait dans le cours par téléphone et sur Internet pour apprendre «uniquement ce qui vous est nécessaire» avec un professeur particulier. Grand écart. Mais,«business is business»etlesur-mesureaunprix.chez Education First, pour deux semaines à Londres comprenant trois heures et demie de cours par jour, l hébergement en demi-pension et l accès à une plateforme de cours en ligne, il vous en coûtera 990 euros. Un séminaire spécialisé chez Wall Street Institute coûte environ 600euroslesquinzeheuresdecours.Tandis que quarante heures de téléphone et près de trois mois d accès à la plateforme Internet chez Télélangue reviennent à 890 euros. D uneécoleàuneautre,lesprixfontle grand écart. Pour soixante heures, il en coûtera250eurosauxcoursdusoirdela mairie de Paris, 990 euros au British Council. Les sociétés spécialisées, elles, mettent le paquet sur la progression et nombre d entre elles garantissent les résultats. Du coup, elles proposent un nombre d heures de cours beaucoup plus conséquent. Seulement, les tarifs varient en fonction du niveau que l étudiant souhaite atteindre. Chez Wall Street Institute, la formation moyenne dure entre huit et dix mois, compte entre cent et cent cinquante heures de cours et coûte, hors réduction étudiante, entre1000et2000euros. Il existe enfin des certificats attestant de son aisance dans la langue de Shakespeare? Véritables sésames pour percer dans les pays anglophones, ces tests sont un outil de référence pour les recruteurs. Le Test of English as a Foreign Language(Toefl), le First Certificate Examination(FCE) of Cambridge permettent d intégrer les facs anglo-saxonnes. Les Test of English for International Communication (Toeic), Diplôme de compétence enlangue(dcl),misenplaceparl Education nationale et Business Language Testing Service (Bulats) sont leurs pendants en entreprises. Restequesilesétudiantssontdeplusenplus nombreux à se tourner vers ces formations, c est parce que beaucoup jugent l enseignement de l anglais dans leur cursus universitaire insuffisant. Au ministère de l Enseignement supérieur, on s en préoccupe. Et on assureque,danslecadreduplanréussiren licence,l accentaétémissurleslanguesvivantes. En attendant, l écart continue de se creuser entre les exigences de plus en plus élevées des employeurs et le niveau d anglais fourni par l université. LesMBA, passeports pourl international Les études de management des affaires accélèrent souvent les carrières à l étranger. Par AUDREY GARRIC Il dirigera bientôt les opérations du groupe de cosmétiques Avon dans un pays étranger. Lequel,ilnelesaitpasencore. Maisl inconnunefaitpaspeurà Soubhan Zinoune. A 29 ans, ce Franco-Marocain a déjà une expériencebienétoffée:sesdeuxannées chez Air France, suivies de troisanspourlafargeàzurichet deux ans à la Sodexo à Paris en stratégie et développement d affaires, l avaient déjà conduit à parcourir le monde en business class. Grade. En 2009, il décide toutefois dedonnerunnouveausouffleàsa carrière. «J ai voulu mettre l accent sur la partie internationale de mon parcours afin de monter en grade», explique-t-il. Il intègre alors le La nouvelle reference LA LA BUSINESSSCHOOL SCHOOL DE DELA LA PREMIERE UNIVERSITEDEDE FRANCE FRANCE Inscriptions en ligne sur www.em-strasbourg.eu Nouveau : > University Degree Manager de la diversité > Master Management transfrontalier francoallemand École de Management Strasbourg École École 61, avenue de de Management Management de la Forêt-Noire Strasbourg Strasbourg 61, 67000 avenue 61, STRASBOURG avenue de lade Forêt-Noire la Forêt-Noire 67000 Tél. +33 STRASBOURG (0)367000 90 41STRASBOURG 42 00 Tél. (prochainement +33 Tél. (0)3 +33 90(0)3 +33 416885 (0)3 42 00 6880850080 00) (prochainement contact@em-strasbourg.eu +33 (0)3 68 85 80 00) contact@em-strasbourg.eu Grafiti.fr MBA diplômes d études supérieures de management des affaires de l Insead, école commerciale basée à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Pendant un cursus accéléré d une année, il intègre des notions théoriques comment calculer un bon retour sur investissement,sefrotteàdesétudesde cas comment s implanter en Chine pour un constructeur automobile européen et surtout, il se construit un épais carnet d adresses. «En quatre mois à Singapour et six mois à Fontainebleau, j ai multiplié les contacts avec des entreprises, anciens élèves et investisseurs qui venaient sur les campus. Ils m ont ouvert des portes dans de nombreux pays»,raconte-t-il. Diversité. Comme Soubhan Zinoune, les jeunes loups du marketing et de la finance qui veulent privilégier l étranger se bousculent au portillon des MBA, en particulier dans les programmes européens et français réputés plus internationaux que leurs prestigieux concurrents américains, tant du point devuedeladiversitédesparticipants que de leur contenu. Les mille étudiants qui franchissent les portes de l Insead chaque année sont ainsi de 86 nationalités différentes dont seulement 7% de Français. A la sortie, les deux tiers travaillent dans un pays étranger. A Paris, les cours du MBA de l ESCP Europe sont dispensés sur cinq campus européens. L Iese à Barcelone propose, elle, de passer six mois dans l une des vingttrois business schools partenaires. Des études qui ont un prix: plusieurs dizaines de milliers d euros par an. A l Essec, le nouveau MBA qui ouvrira ses portes en septembre prévoit trois mois à l étranger, répartis en trois stages à Singapour, eneuropedel Estetdansunpays émergent. «Les débouchés, pour ces élèves qui savent s adapter au changement, seront des postes de direction dans des grandes compagnies qui s implantent sur les marchés émergents mais aussi des sociétés étrangères qui recrutent en Europe»,détaille Ashok Som, directeur exécutif du programme. Pour le cabinet de recrutement Michael Page, si les MBA constituent un accélérateur de carrière, ils débouchent plus sur une promotioninternequesurunparcoursà l international. «Beaucoup de salariés suivent un MBA pour atteindre un réseau plus que pour acquérir une culture internationale. Ce sont leurs contacts qui peuvent les amener par la suite à voir leur mobilité géographique favorisée, tempère Yves Renard, directeur exécutif de Michael Page Executive Search, avant de conclure, les MBA ne constituent pas en soi un élément clé de réussite. La base reste l expérience.» Un Master Grande École en management avec une spécificité internationale, accrédité EPAS 43 Masters universitaires, Executive MBA, diplômes d université pour valoriser une double compétence ou se spécialiser dans l un des grands domaines de la gestion : > Achat > Audit-Comptabilité-Contrôle > Commerce, Banque > Développement durable > Entrepreneuriat, Jeune entrepreneur > Finance, Finance islamique > Marketing > Management public, du sport, de la santé,... > Ressources Humaines Formations ouvertes aux étudiants et aux demandeurs d emploi 28 programmes Executive Education de haut niveau (Bac +3 à Bac +8) spécifiquement adaptées aux cadres > À temps plein, partiel ou hors temps de travail > Compatible avec la poursuite de l activité professionnelle > Validation des Acquis (VAE et VAP) unistra.fr GRAFITI.FR unistra.fr unistra.fr GRAFITI.FR GRAFITI.FR

10 JEUNES DIPLÔMÉS JEUNES DIPLÔMÉS 11 EnAustralie,petits boulotsetgrandsespaces Les Working Holiday Visas (visas vacancestravail) permettent de conjuguer travail alimentaire, découverte dupaysetétudes. Une formule qui séduit. Par DELPHINE BOUSQUET CONSEILS PRATIQUES ses plages, le surf, l aventure : c est tout ce qui faisait rêver Manon Derache. L Australie, A 22 ans, son BTS d esthétique en poche, elle a pris le large grâce au Working Holiday Visa (WHV, visa vacances-travail). Ce programme accordé aux jeunes entre 18 et 30 ans permet de bourlinguer durant une année tout en travaillant pour financer son voyage. «Je n avais pas envie d entrer tout de suite dans la routine métro, boulot, dodo, explique cette blonde dynamique. A mon âge, je voulais en profiter.» Comme elle, des milliers de jeunes Français partent chaque année aux antipodes. Ils sont même de plus en plus nombreux, les chiffres ont triplé en cinq ans: 6125 visas attribués en 2005 2006, 18 172 en 2009 2010. C est la magie australienne, quand la météo et les inondations ne gâchent pas le voyage! Ce pays continent grand comme quatorze fois la France, Manon Derache en a sillonné une bonne partie : après deux mois à Sydney («sans travail, j ai claqué tout mon argent»), elle a ramassé des fruits et légumes dans les fermes du Victoria au sud, travaillé dans un ranch à Perth, à l ouest du pays, avant d être employée dans le backpackers («hôtel pour routards») où elle vit actuellement, à Brisbane.«J aimêmevendu des reproductions de tableaux français en faisant du porte-à-porte. Des jobs que je n aurais jamais eus en France. C est une bonne expérience pour entrer sur le marchédel emploi.jesuisplusmature,plus ouverte.» Evénementiel. Ce mélange de petits boulots, de grands voyages, de galères aussi parfois, ça dégrossit. «Il faut se bouger pour trouver du travail, ce n est pascommerestersurlesbancsdelafac etêtreaidéparsesparents», confie Melissa Boudilmi. A 19 ans, elle a arrêté ses études de langues étrangères appliquées (LEA), faute d idée précise sur son avenir. «Ici, j ai découvert le métier de event manager, à mon retour, je vais m orienter vers l événementiel», explique la jeune fille qui a vendu des fers à lisser dans des centres commerciaux. Le Working Holiday Visa donne surtout accès aux casual jobs, des emplois temporaires, saisonniers, et flexibles. Pratique pour les jeunes qui peuvent facilement démissionner afin de continuer leur périple, et pour les employeurs qui disposent d une main-d œuvre renouvelable. Le WHV est très codifié : trois mois maximum avec chaque patron. Car les emplois qualifiés ne sont pas toujours disponibles.«mêmeavecma formation dans l hôtellerie, je ne peux pas bosser pour une grande chaîne hôtelière, regrette Audrey Lamidey, 25 ans, qui s apprête à rentrer en France après un an en Australie. Alors, je suis serveuse dansunresto.» Et il y a de la concurrence :«Onesttropnombreux.Les bars, les restos reçoivent pleins de CV chaque jour.» Extra. Autre point noir, les Français ont un gros handicap : ils sont nuls en anglais.«onn estpas avantagé pour trouver des boulots intéressants», témoigne Manon Derache. Si l immersion reste le meilleur moyen de progresser (à condition de ne pas fréquenter trop de Français), les plus faibles peuvent prendre des cours 300 dollars australiens (200 euros) en moyenne. Le WHV permet aussi de faire des études. Là encore, il y a une limite, fixée à quatre mois. Mais l investissement financier en arrête plus d un. «Une fac publique, c est 8 000 dollars australiens [5 600 euros, ndlr] le semestre au minimum», déplore Gratiane Picchetti, 23 ans, titulaire d un master en business international. Elle a été baby-sitter à Sydney, a multiplié wleworkingholidayvisaestàdemander,enanglais,surle site de l ambassade d Australie en France: http://www.france.embassy.gov.au/ Il coûte 235 dollars australiens(170 euros). Le billet retour n estpasobligatoire.danscecas,fournirlapreuvequ ilya 5000 dollars australiens(3600 euros) sur votre compte en banque. Il est préférable de souscrire à une assurance privée. w Premiers prix des vols: 600 euros aller simple, 1100 euros aller retour. Le site www.e australie.com propose des vols valablesdesixmoisàunan. w Prévoir un budget de 7000 dollars australiens (5000 euros) pour un an(hors billet d avion). Tout dépend desvoyagesetdessourcesderevenussurplace. Il existe des sites spécialisés qui peuvent vous aider(trouver du travail, un logement, ouvrir un compte en banque): www.australia australie.com(forum réactif, de bons tuyaux); www.voyagesaustralievacances.fr, www.guide australie.com les extra dans la restauration avant d être embauchée dans une pâtisserie française de Brisbane.«J ai décidé de refaire un master en Australie, alors maintenant je travaille pour payer mon inscription. Ici, j ai fait plein de rencontres, je voyage, je m assume. C est une autre vie, une autre mentalité.» Certains décident même de rester. Sébastien Foucault a eu cette chance. FORUM_RENNES_noms2011:Mise en page 1 28/03/11 18:39 Page1 RENCONTRES DE RENNES Il y a cinq ans, alors jeune ingénieur, il a quitté Paris avec sa copine Leena, diplômée en marketing. A un mois de la fin de leur visa, alors qu ils n avaient plus d argent et qu ils vivaient dans leur van sur les parkings des plages, Sébastien Foucault a fait une rencontre déterminante :«Unmatin,j aisurféavecun Australien,onadiscuté,jeluiaiditqueje cherchais du travail, il m a informé que le RESPECT! Un nouveau contrat social Musée d art contemporain de Brisbane recrutait des menuisiers.» Coup de bol, il avait été en apprentissage quelques années auparavant. Aujourd hui, il est chef d équipe à la Gallery of Modern Art. Avec sa femme, ils ont acheté un appartement et sont devenus australiens. Et a créé un site pour aider ses anciens compatriotes (1). (1) www.voyagesaustralievacances.fr Rendez-vous les 14, 15 et 16 avril à Rennes au Triangle et au TNB Entrée libre et gratuite. Inscriptions : www.t-n-b.fr www.liberation.fr Jean-Jacques Aillagon, Nathalie Appéré,Yann Arthus-Bertrand, Souhayr Belhassen, Xavier Bertrand, Jean Bizet, Pascal Boniface, Jean-François Boulagnon, William Bourdon, Remi Brague, Jean-Paul Brighelli, Monique Canto-Sperber, Jean-Claude Casanova, Roland Castro, Vincent Cespedes, Jean- François Chantaraud, Charb, François Chérèque, Daniel Cohn-Bendit, Gabriel Cohn-Bendit, Philippe Corcuff, Jean Daniel, Jean-Marie Delarue, Daniel Delaveau, Jean-Claude Delgenes, Jean Delumeau, Jean-Luc Domenach, Cécile Duflot, Alain Finkielkraut, François Flahaut, Cynthia Fleury, Jean-Louis Fournier, Geneviève Fraisse, Salvatore Gabola, Stéphane Gatignon, Nicolas Grimaldi, Elisabeth Guigou, Jean-Claude Guillebaud, Claude Habib, Pierre Hassner, Jean-François Herdhuin, Georges-François Hirsch, Martin Hirsch, François Hollande, Marie Holzman, François-Régis Hutin, Paul Jorion,Théo Klein, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jack Lang, André Langaney, Claude Lanzmann, Didier Lapeyronnie, Jean-Yves Le Drian, Frédéric Le Pillouër, Hervé Lemoine, Maurice Leroy, Elisabeth Levy, Jean-Paul Lilienfeld, François Lupu, Michel Maffessoli, Bernadette Malgorn, Christophe de Margerie, Jean-Luc Mélenchon, Jean-Pierre Mignard, Eric Molinié, Marie-Anne Montchamp, Arnaud Montebourg, Anne Morillon, Yann Moulier-Boutang, Rafic Nahra, Aldo Naouri, Pierre Nora, Hervé Novelli, Nicolas Offenstadt, Monseigneur d Ornellas, Serge Orru, Erik Orsenna, Jean Peyrelevade, Edwy Plenel, Didier Porte, Raphaël, Augustin de Romanet, Elisabeth Roudinesco, Frédéric Rouvillois, Yazid Sabeg, Olivier Saint-Jean, Jérôme Sainte-Marie, Youssef Seddik, Jean-Pierre Sueur, Irène Théry, Rose-Marie Van Lerberghe, Najat Vallaud-Belkacem, Rama Yade, Youssoupha...

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