TABLE RONDE REMED LA PHARMACIE ET LA SANTE PUBLIQUE UTILISATION DES MOUSTIQUAIRES IMPREGNEES DANS LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME : CAS DU BENIN PAR Mme TOUKOUROU MOUTIATOU, PHARMACIENNE, PRESIDENTE ONG PHARMACTION Paris, le 14 novembre 2003 Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 1
PRESENTATION DU PLAN Première Partie : Le Bénin et sa politique nationale de santé Deuxième Partie : La lutte contre le paludisme au Bénin Première Partie : Le Bénin et sa politique Nationale de Santé Bénin: Situation, Population, Pauvreté Pauvreté : santé, éducation, alimentation, logement 148 Pharmacies privées au Bénin dont 68 à Cotonou Politique Nationale de Santé Présentation sommaire du PNLP. Deuxième Partie : Lutte contre le paludisme au Bénin Réalisations du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) Intervention de PHARMACTION : vente promotionnelle de moustiquaires imprégnées dans toutes les pharmacies du Bénin. Résultats acquis 1. 18.000 moustiquaires vendues en trois jours 2. Meilleure fréquentation des pharmacies (35 % de fréquentation en plus soit 20 % augmentation du chiffre d affaires) 3. Naissance d un partenariat entre le PNLP et les pharmaciens. Conclusion Les activités éminemment sociales intègrent le pharmacien dans la chaîne de santé publique et améliorent son image dans la société. Au passage, les pharmaciens ont accru leur chiffre d affaires. Étapes suivantes PHARMACTION va impliquer les pharmaciens dans la lutte contre le sida PHARMACTION s impliquera désormais dans tous les programmes de santé publique. Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 2
UTILISATION DES MOUSTIQUAIRES IMPREGNEES DANS LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME : CAS DU BENIN INTRODUCTION Les questions de santé publique figurent en bonne place des préoccupations de la communauté internationale. Les objectifs de développement du millénaire (ODM) mentionnent l accès aux médicaments comme l un des socles du partenariat mondial pour le développement. En Afrique de l Ouest, les pays membres de la CEDEAO ont mis en marche une initiative intitulée : «Faire reculer le paludisme» en Afrique (avril 2000, Cf. annexe 1). Le Bénin, qui fait partie des pays à faible développement humain a adopté une déclaration de politique sanitaire dont l objectif principal est d améliorer les conditions socio- sanitaires des familles. En particulier, le Bénin a adhéré à la déclaration d Abuja qui vise à faire reculer le paludisme en Afrique. L un des axes stratégiques de la politique sanitaire du Bénin est la prévention et la lutte contre les maladies prioritaires (sida, paludisme et tuberculose). Parmi ces maladies le paludisme occupe la première place parmi les causes de mortalité. C est la raison pour laquelle des mesures préventives vis-à-vis de cette maladie ont été mises en œuvre, notamment par l utilisation massive des moustiquaires imprégnées d insecticides, Ces mesures vont surtout en direction des populations à risque, constituées principalement d enfants de moins de 5 ans (18 % de la population) et de femmes en âge de procréer (24 % de la population). Depuis 1998, chaque 25 avril, il est organisé une journée africaine de lutte contre le paludisme. A l occasion de chaque journée une grande campagne de vente promotionnelle de moustiquaires imprégnées est organisée dans tout le pays. Notre présentation vise à rendre compte des conditions de mise en œuvre de cette vente promotionnelle et de vous faire part des résultats acquis à cet égard. 1. Dans la première partie, nous ferons connaissance avec le Bénin et sa politique nationale de santé. 2. Dans la deuxième partie, nous aborderons la politique de lutte contre le paludisme en général et l implication des pharmaciens à travers la promotion des moustiquaires imprégnées. Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 3
1- Le Bénin et la politique nationale de santé 1. Le Bénin, pays francophone, est situé en Afrique occidentale. Avec une superficie de 114.763 km2, il est limité : au Nord-est par le Niger ; au Nord-ouest par le Burkina Faso ; à l Ouest par le Togo, à l Est par le Nigeria et au sud par l océan Atlantique, avec environ 150 km de côtes. Le climat chaud et humide, favorise la prolifération des vecteurs responsables d affections endémoépidémiques dont la plus importante est le paludisme. 2. La population de Bénin est estimée à 6 millions en 2001 avec un taux d accroissement de 3 % par an. L espérance de vie à la naissance est de 53 ans contre 46,5 années pour l Afrique au Sud du Sahara. Près de 47 % de la population a moins de 15 ans (annuaire des statistiques sanitaires 2000) et habite dans des zones peu salubres, les rendant ainsi vulnérables au paludisme. 3. Le Bénin présente en effet un faible indice de développement humain (IDH). Selon le classement publié par le PNUD en 2001 l IDH du Bénin est de 0,411 % alors que la moyenne de l IDH pour les pays de l Afrique Subsaharienne est de 0,468 en 2001. Sur la base des IDH, le Bénin est classé par le PNUD au 159 ème rang des 175 pays classés en 2001. 4. Le Bénin présente en effet de mauvais indicateurs sanitaires dont : une mortalité infantile de 89,1 % en 2001 ; 36 % de la population ont eu accès aux services de santé en 2001 ; 61 % de la population disposent d eau potable en 2001 ; la couverture en assainissement est de 32 % en 2001. Selon les statistiques sanitaires pour l année 2000, le paludisme représente la plus importante occurrence parmi les dix principales maladies qui affectent la population totale du Bénin, avec environ 34% des cas de maladies observés dans la population totale. Tableau : les dix (10) principales maladies dans la population totale du Bénin et dans celle des enfants de moins de 5 ans (en pourcentage) Numéro Principales maladies En % de la % chez les enfants population totale de 5 ans 1 Paludisme 36 40 2 Infections respiratoires aiguës 15,4 21 3 Affections gastro-intestinales 9,2 8,7 4 Diarrhées 6,5 8,7 5 Traumatismes 6,1 7 6 Anémies 4,2 3,6 7 Affection dermatologiques 3,6 2,2 8 Affections urogénitales (hors IST) 2,1 1,4 9 Affections cardio-vasculaires 1,7 0,9 10 Affections ostéo-articulaires 1,5 0,3 Source : «statistiques sanitaires, année 2000». Ministère de la santé publique, 2001. Le paludisme affecte 40% des enfants de moins de 5 ans, soit une plus grande proportion que dans la population totale (36%). Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 4
2 - La lutte contre le paludisme Au regard de ces indicateurs, il en ressort que le Bénin est un pays d endémie palustre. C est pourquoi le Ministère de la santé publique (MSP), à travers le programme National de Lutte contre le paludisme (PNLP), s est donné comme objectif principal l accélération de l initiative «Faire reculer le paludisme» en établissant un partenariat avec tous les acteurs de santé publique pour : i) réduire d au moins 30 % la morbidité 1 imputable au paludisme d ici 2005 ; ii) réduire de 30 % la mortalité 2 due au paludisme d ici 2005. 21 Les réalisations du programme national de lutte contre le paludisme Le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP ) au Bénin s est doté des structures (annexe 2) qui doivent permettre : 1) d améliorer la qualité des prestations de soins et l accessibilité des services de santé et ; 2) d accroître la participation de tous les acteurs de santé publique pour l amélioration des indicateurs du système socio-sanitaire du Bénin. Sur la base des données collectées en mai 2001 par le Ministère de la Santé publique, la situation relative à la prévention du paludisme au Bénin se présente comme suit : - 4,4% des enfants de moins de 5 ans dorment sous des moustiquaires imprégnées d insecticide. D après le PNUD, sur la période 1999-2002, ce taux est de 7,4% au Bénin, 1,1% en Côte d Ivoire, 1,0% au Niger et 2,0% au Togo (PNUD, Rapport mondial 2003); - 3,8 % des femmes enceintes dorment sous moustiquaires imprégnées ; - 47,4 % des ménages disposent d au moins une moustiquaire (non imprégnée). Ces indicateurs font apparaître les faiblesses suivantes : - un faible taux d utilisation des moustiquaires imprégnées ; - une faible connaissance de la cause et des méthodes de prévention du paludisme par les femmes enceintes ; - l inexistence d un programme national de marketing social pour la promotion des moustiquaires imprégnées. Au regard de ces faiblesses, l une des principales stratégies du PNLP est de promouvoir les moustiquaires imprégnées à travers une démarche de marketing social et d induire un changement de comportement à partir d une stratégie adéquate de communication et de mobilisation sociale. 1 La morbidité est le nombre de personnes malades de paludisme rapporté à la population saine, en pourcentage. 2 La mortalité est le nombre de décès dus au paludisme en pourcentage de la population totale. Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 5
La persistance du paludisme est liée à l intensité du contact homme- vecteur. Les moustiquaires imprégnées d insecticide sont considérées comme l un des outils les plus efficaces pour limiter la transmission du paludisme et réduire la mortalité. Mais le prix de ces moustiquaires est encore inaccessible à beaucoup de béninois. C est pourquoi le PNLP s est fixé les priorités suivantes : mener des actions visant à rendre accessibles aux pauvres les moustiquaires imprégnées et rechercher des moyens pour subventionner ou distribuer gratuitement ces moustiquaires aux cibles définies au sommet d Abuja (enfants de moins de 5 ans et femmes enceintes) ; promouvoir et la vulgariser à grande échelle des moustiquaires, rideaux et autres matériaux imprégnés. Le programme développera des actions de lutte antivectorielle, et des activités d'évaluation de la chimio- sensibilité du parasite aux antipaludiques ; impliquer le secteur privé dans les activités de lutte contre le paludisme ; célébrer la journée africaine annuelle de lutte contre le paludisme le 25 avril. La première journée a été célébrée au Bénin le 25 avril 2001. 22 - L intervention de PHARMACTION PHARMACTION est une organisation non gouvernementale (ONG) rassemblant tous les corps de la profession pharmaceutique du Bénin (officine, Biologie, Industrie, Administration) dont les objectifs visent à l amélioration de l état de santé et du bienêtre des citoyens béninois et des populations africaines. PHARMACTION entend initier et participer au développement de programmes et de projets liés à l éducation, à l information et à la communication en matière de santé, d hygiène, de Bien-être et de sauvegarde de l Environnement. C est ainsi qu à l occasion de la troisième journée africaine de Lutte contre le paludisme le 25 avril 2003, l ONG PHARMACTION a pris contact avec les responsables du programme de Lutte contre le Paludisme pour que les pharmaciens puissent prendre une part active dans cette campagne de sensibilisation et de promotion de moustiquaires imprégnées. Les principaux objectifs de la campagne de sensibilisation et de promotion de moustiquaires imprégnées sont les suivants : - Contribuer à promouvoir l utilisation des moustiquaires imprégnées ; - Promouvoir l image du pharmacien auprès des populations ; - Faire prendre conscience aux autorités politiques que les pharmaciens sont des acteurs de Santé publique ; - Amener les responsables de PNLP à nous associer plus souvent à leurs activités. Au titre de cette campagne, PHARMACTION a organisé trois jours de vente promotionnelle de moustiquaires imprégnées dans les 148 pharmacies privées du Bénin de pharmacie du Bénin. Il s agissait d augmenter l accessibilité financière des populations aux moustiquaires en accordant 1.000 FCFA de réduction sur chaque Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 6
unité. Cette subvention a été assurée par le grossiste et le pharmacien d officine à raison de 500 FCFA chacun sur chaque moustiquaire. La vente promotionnelle s est déroulée du 25 au 27 avril 2003. Elle a été précédée des activités ci-après : - Campagne d information et d animation sur les radios rurales dans les langues Nationales sur le thème «Paludisme Maladie Meurtrière : l intérêt de l utilisation des moustiquaires imprégnées» ; - Publication d articles sur les mêmes thèmes dans les journaux ; - Organisation d exposés et de débats sur le paludisme et l intérêt de l utilisation de moustiquaires imprégnées dans des écoles secondaires à Cotonou (2), Porto- Novo (2), Abomey (1), Parakou (1), Lokossa (1), Natitingou (1). La sensibilisation des élèves est importante car ceux-ci servent de relais auprès de leurs parents. 2.1 - Vente promotionnelle de moustiquaires imprégnées - Au cours de la campagne nous avons positionné 10.000 moustiquaires chez les grossistes. La demande a été si forte que nous avons rajouté 8.000 moustiquaires. Au total, 18.000 moustiquaires et e 5.000 kits de ré- imprégnation ont été vendues dans les pharmacies. - Sur 148 Pharmacies privées du Bénin, 128 ont effectivement participé à la vente promotionnelle, soit un taux global de participation de 86,45 %. - Les moustiquaires imprégnées de trois places sont vendues au prix de 3.500 FCFA (5,3 euros) au lieu de 4.900 FCFA et celles de deux places à 2.000 FCFA au lieu de 4.200 FCFA. Conclusion En trois jours, dix- huit mille moustiquaires imprégnées ont été vendues. L objectif principal visé a donc été largement atteint. Une grande fréquentation des pharmacies a été observée, même chez des personnes qui y venaient rarement. Un sondage auprès d une dizaine de pharmacies informatisées a montré que pendant cette période, il y a eu une augmentation de la fréquentation de 35% correspondant à une augmentation du chiffre d affaires de 20%. Longtemps après la campagne, la demande en moustiquaires s est maintenue. En contribuant à cette campagne les pharmaciens se sont repositionnés comme acteurs de santé publique. La leçon tirée est que les pharmaciens doivent, non seulement poursuivre cette action, mais encore, en imaginer d autres, telles que la lutte contre le VIH-Sida. De telles activités peuvent faire prendre conscience aux populations et aux autorités publiques que les pharmaciens doivent être pleinement impliqués à tous les programmes contribuant au bien être de nos populations. Il reste encore beaucoup à faire pour que les moustiquaires imprégnées soient financièrement accessibles et surtout pour que les usagers aient envie de se les procurer en créant une «culture de la moustiquaire». Les pharmaciens d officine entendent contribuer largement au développement de cette culture. Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 7
Annexe 1 LA DECLARATION D ABUJA SUR LE PROJET FAIRE RECULER LE PALUDISME EN AFRIQUE Par les chefs d Etat et de Gouvernement africains 25 avril 2000 Abuja (Nigeria) Nous, chefs d Etats et gouvernement des pays africains réunis au Nigeria ce 25 avril 2000. Rappelant, d une part, la déclaration de Harare faite par l Organisation de l Unité africaine (OUA) le 4 juin 1997 sur la prévention et la lutte contre le Paludisme dans le cadre de la relance économique et du développement de l Afrique et d autre part l initiative africaine de lutte contre le paludisme au 21 e siècle devenue à la fin de l année 1998 le projet «Faire le paludisme en Afrique.» Conscients des précédentes déclarations relatives à la santé et au développement adopté par l organisation de l Unité africaine. Reconnaissant que le paludisme constitue un mal et un fardeau économique pour des centaines de millions d Africains et un obstacle au développement et à la réduction de la pauvreté : Notant : Que chaque année, le paludisme cause environ un million de décès en Afrique : Que neuf cas de paludisme sur dix dans le monde adviennent en Afrique subsaharienne : Que le paludisme coûte, chaque année jusqu à 12 milliards de dollars US à l Afrique alors qu une petite fraction de ce montant suffirait pour lutter contre cette maladie ; Que les personnes les plus touchées sont parmi les plus démunies du continent et que le paludisme continue à les maintenir dans la pauvreté ; Qu une famille vivant dans une zone endémique peut dépenser jusqu à 25 % de son revenu annuel pour la prévention ou des traitements antipaludiques ; Que le paludisme a réduit de 1,3 % par le taux annuel de croissance économique des pays africains entraînant ainsi sur une période de 35 ans une baisse du PIB de 32 % par rapport à ce quelle aurait pu être, n eût été l action du paludisme ; Que le paludisme peut resurgir dans les régions ou il a été maîtrisé. Considérant que des possibilités existent pour prévenir, traiter et guérir le paludisme. Reconnaissant : La forte détermination des pouvoirs publics, des communautés et des partenaires du développement à améliorer la santé et promouvoir le bien-être des populations africaines ; Que tous les pays africains ont signé et ratifié la convention sur les droits de l enfant qui reconnaît le droit de tous les enfants à une bonne santé et une bonne nutrition. Conscients que la dynamique du mouvement de lutte contre le paludisme aidera à réduire le fardeau qui constitue cette maladie ; Convaincus qu il existe désormais une occasion unique d inverser la situation du paludisme en Afrique ; 1. RENOUVELONS NOTRE ATTACHEMENT AUX PRINCIPES ET AUX OBJECTIFS DE LA DECLARATION DE HARARE DE 1997 ; 2. EXPRIMONS NOTRE DETERMINATION A DEPLOYER DES EFFORTS INTENSIFS POUR : I. Réduire de moitié la mortalité imputable au paludisme en Afrique d ici l an 2010 en mettant en œuvre les stratégies et les mesures adoptées lors du présent sommet pour faire reculer le paludisme ; II. III. Initier des actions au niveau régional pour assurer la mise en œuvre, la surveillance et la gestion pour faire reculer le paludisme ; Prendre des mesures appropriées au niveau de chaque pays pour fournir des ressources destinées à faciliter la réalisation des objectifs de l initiative Faire reculer le paludisme ; Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 8
IV. Travailler de concert avec nos partenaires dans les pays touchés par le paludisme pour réaliser les objectifs fixés et octroyer les ressources nécessaires en s appuyant sur les secteurs publics et privés et sur les organisations non gouvernementales ; V. Créer, dans nos pays un environnement propice à une accrue des partenaires internationaux à nos activités de lutte antipaludique. 3. CONVENONS DE : Prendre des mesures appropriées de durables pour renforcer les systèmes de santé afin d ici l an 2005 ; I. Au moins 60 % des paludéens aient accès à un traitement rapide, adéquat et abordable dans un délai de 24 heures après apparition du symptôme ; II. III. Au moins 60 % des personnes à risques, surtout les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans puissent bénéficier de la combinaison la plus appropriée de mesures de protection personnelle et communautaire telles que les moustiquaires traitées aux insecticides et d autres interventions accessibles et abordables pour prévenir l infection et la souffrance ; Au moins 60 % de toutes les femmes enceintes à risque, surtout les primipares, aient accès à la chimioprophylaxie ou à un traitement intermittent de présomption ; 4. LANCONS UN APPEL : A tous Etats membres pour qu il réforme leurs systèmes de santé pour : I. Promouvoir l approbation et la cogestion des programmes de l initiative Faire Reculer le Paludisme par les communautés, afin d en assurer la durabilité ; II. Faire en sorte que le diagnostic et traitement du paludisme puissent s effectuer de la manière la plus large possible, y compris à domicile ; III. Faire en sorte qu un traitement adéquat soit accessible et disponible, même pour les groupes des démunis de la communauté ; IV. Continuer à redoubler de vigilance pour éviter les réapparitions du paludisme A tous les partenaires au développement ; V. Qu ils annulent en totalité la dette des pays pauvres et lourdement endettés d Afrique afin de libérer des ressources pour les programmes visant à alléger la pauvreté, y compris l initiative Faire Reculer le Paludisme ; VI. VII. Qu ils allouent des nouvelles ressources substantielles s élevant au moins à un milliard de dollars américains par an, à l initiative Faire Reculer le Paludisme ; Qu ils allouent des ressources supplémentaires afin de stimuler la mise au point d un vaccin antipaludique adapté en Afrique et qu ils allouent des fonds similaires aux autres technologies antipaludiques ; VIII. IX. Qu ils renforcent et soutiennent la collaboration entre les institutions de recherche à l intérieur de l Afrique et avec les institutions partenaires à travers le monde ; Qu ils renforcent la collaboration entre les institutions de recherche et les institutions mettant en œuvre l initiative Faire reculer le paludisme. 5. PRENONS L ENGAGEMENT DE : I. Mettre en œuvre dans nos pays le plan d action approuvé, joint à la présente Déclaration : II. Elaborer des mécanismes destinés à faciliter la fourniture des renseignements fiables sur la situation du paludisme, aux décideurs, dans les foyers, les communautés, les districts et les pays, afin de leur permettre de prendre les mesures appropriées ; Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 9
III. IV. Améliorer l accès à la prévention du paludisme en réduisant ou en supprimant les tarifs et droits de douanes sur les moustiquaires, les équipements, les insecticides, les antipaludiques, et autres biens et services nécessaires pour les stratégies de lutte contre le paludisme, et, Octroyer les ressources nécessaires pour une mise en œuvre durable de mesures prévues dans le cadre de l initiative Faire reculer le paludisme ; V. Améliorer l appui apporté (y compris la recherche opérationnelle) pour mettre au point un vaccin, et d autres nouveaux outils, et améliorer les outils existants ; VI. Commémorer le présent sommet en instituant comme journée africaine du paludisme le 25 avril de chaque année et lancer un appel aux Nations unies pour qu elles déclarent la prochaine décennie 2001-2010 «décennie de lutte contre le paludisme». VII. Etudier et renforcer la médecine traditionnelle dans le domaine de la lutte antipaludique. 6. PRIE Le comité régional de l Afrique et de la Méditerranée orientale de suivre la mise en œuvre de cette Déclaration et de soumettre régulièrement un rapport à l OUA, et de s efforcer d obtenir la collaboration des institutions des partenaires. 7. DONNONS MANDAT : Au gouvernement du Nigeria pour soumettre, au prochain sommet de l OUA, un compte rendu du présent sommet sur Faire reculer le paludisme, afin d en assurer le suivi en collaboration avec les institutions des Nations unies et d autres partenaires. Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 10
ANNEXE 2 : POLITIQUE ET STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME AU BENIN 2001-2005 AMELIORER LES CONDITIONS SANITAIRES DES FAMILLES SUR LA BASE D UN SYSTEME INTEGRANT LES POPULATIONS PAUVRES ET INDIGENTS MISSION DU MSP REDUIRE D AU MOINS 30 % LA MORBIDITE IMPUTABLE AU PALUDISME D ICI 2005 REDUIRE DE 30 % LA MORTALITE SPECIFIQUE DU PALUDISME D ICI 2005 OBJECTIFS SPECIFIQUES DU PNLP RESULTATS VISES AXES D INTERVENTIONS Amélioration de la capacité de la coordination du PNLP Renforcement de la capacité de gestion du PNLP Contributions aux réforme du secteur santé Diagnostic précoce et rapide et adéquat du paludisme pour 60 % Amélioration de la qualité de prise en charge des cas dans les Formations sanitaires et à domicile Amélioration de la qualité des soins (RBM/PCIME La mise en place et utilisation de mesure de prévention pour 60 % des femmes enceintes et les enfants de<5 Renforcement de la prévention du paludisme y compris la lutte antivectorielle sélective,la chimioprophylaxie des femmes enceintes et l assainissement du Marketing social des MTI Mise en place d un système efficace de suivi /évaluation FRP/RBM Renforcement de la surveillance épidémiologique, du suivi et de l évaluation du FRP Dynamisme des sites sentinelles Mise en place des programmes de recherche et leur coordination Renforcement des capacités de recherche Développement des capacités de recherche STRATEGIES Développement de partenariat FRP/RBM Renforcement du PNLP en personnel, matériels et infrastructures Mise en place d un système communautaire de PEC du paludisme Développement de la PCIME communautaire Renforcement de la chimioprophylaxie des femmes enceintes Mobilisation sociale en faveur du changement de comportement Monitorage intégré des différentes activités Evaluation de la chimiosensibilité Promotion de la recherche dans le domaine de la médecine traditionnelle Décentralisation des activités du PNLP et leur intégration aux SSP Education sanitaire de la population sur l environnement Lutte contre le Paludisme-Mme TOUKOUROU Moutiatou Paris, 14 novembre 2003 11