REUNION DES MINISTRES DE L ECONOMIE ET DES FINANCES DES PAYS DE LA ZONE FRANC (PARIS, LE 02 OCTOBRE 2015)



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REUNION DES MINISTRES DE L ECONOMIE ET DES FINANCES DES PAYS DE LA ZONE FRANC (PARIS, LE 02 OCTOBRE 2015) CONJONCTURE ECONOMIQUE, FINANCIERE ET MONETAIRE DES ETATS MEMBRES DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L AFRIQUE CENTRALE (CEMAC) EN 2014 ET PERSPECTIVES POUR L ANNEE 2015 BANQUE DES ETATS DE L AFRIQUE CENTRALE

SOMMAIRE VUE D ENSEMBLE... 3 A. EVOLUTION DU SECTEUR REEL... 3 1.- EVOLUTION DE LA DEMANDE GLOBALE... 4 2.- EVOLUTION DE L'OFFRE GLOBALE... 7 3.- EVOLUTION DES PRIX... 8 B. EVOLUTION DES FINANCES PUBLIQUES... 9 C. BALANCE DES PAIEMENTS ET DETTE EXTERIEURE... 10 D. EVOLUTION DE LA SITUATION MONETAIRE... 12 ANNEXES... 14 1

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Taux de croissance du PIB en termes réels dans la CEMAC de 2010 à 2015 (en pourcentage)... 4 Tableau 2: Contribution de la demande globale à la croissance du PIB réel de 2010 à 2015 (en pourcentage)... 5 Tableau 3: Contribution des secteurs à la croissance du PIB réel de 2010 à 2015. 8 Tableau 4: Evolution du solde budgétaire base engagements, hors dons de 2010 à 2015 (En pourcentage du PIB)... 10 Tableau 5: Evolution du solde extérieur courant, transferts officiels inclus de 2010 à 2015 (En pourcentage du PIB)... 12 Tableau 6: Evolution des ratios du service de la dette... 12 2

VUE D ENSEMBLE Dans un contexte de résurgence des pressions inflationnistes, de chute des cours des produits de base sur les marchés internationaux et de persistance des menaces sécuritaires aux frontières de certains pays de la Communauté, les résultats issus de la programmation monétaire concernant la situation économique, financière et monétaire des Etats membres de la CEMAC en 2014 et 2015 se présentent ainsi qu il suit : S agissant de l année 2014, le taux de croissance du PIB réel s est situé à 4,7 % (+2,3 % pour le secteur pétrolier et +5,6 % pour le secteur non pétrolier), tandis que le taux d inflation est estimé, en moyenne annuelle à 3,2 %. Les soldes budgétaire et courant se sont fixés respectivement à -2,8 % du PIB et -7,0 % du PIB. La masse monétaire a progressé de 5,9 %, et le taux de couverture extérieure de la monnaie s est établi à 89,8 %. Pour l année 2015, les prévisions tablent sur une croissance de 2,8 % (-2,7 % pour le secteur pétrolier et +4,8 % pour le secteur non pétrolier). S agissant des prix, ils progresseraient de 2,9 %, tandis que le déficit budgétaire se réduirait pour s établir à -3,7 % du PIB, et le déficit du compte courant, dons officiels inclus, atteindrait 11,4 % du PIB. En ce qui concerne la masse monétaire, elle progresserait de 4,5 % tandis que le taux de couverture extérieure de la monnaie s établirait à 78,4 %. Les principales hypothèses qui sous-tendent les perspectives macroéconomiques des pays de la CEMAC pour l année 2015 ont trait, au plan externe, à : i) une croissance économique mondiale de 3,5 % en 2015 contre 3,4 % en 2014 selon le FMI, ii) un baril de pétrole à 58,1 dollars le baril en 2015 contre 96,2 dollars le baril en 2014, et iii) une appréciation du dollar de 493,5 FCFA en 2014 à 579,4 FCFA en 2015. Au plan sous-régional, ces prévisions prendraient en compte : i) une baisse de la production pétrolière de 2,1 % à 44,8 millions de tonnes, ii) une hausse de la production de méthanol et autres gaz de 1,1 %, à 8 987,6 milliers de tonnes, et iii) un léger fléchissement du secteur non pétrolier. La présente note passe en revue les perspectives économiques, financières et monétaires des pays de la CEMAC pour 2015, en examinant successivement les évolutions dans les secteurs réel, public, extérieur et monétaire. A. EVOLUTION DU SECTEUR REEL Les prévisions pour la CEMAC font ressortir une nette décélération du rythme de progression des activités, avec un taux de croissance du PIB réel de 2,8 % en 2015 contre 4,7 % en 2014. Ce ralentissement serait imputable au repli de la production pétrolière, avec des effets collatéraux prévisibles sur le secteur non pétrolier. L activité du secteur pétrolier se replierait à -2,7 % en 2015 contre +2,3 % en 2014, et la croissance du secteur non pétrolier ralentirait à +4,8 % en 2015 après +5,6 % un an plutôt. 3

S agissant des contributions à la croissance, le secteur pétrolier continuerait de soutenir la croissance à hauteur de 0,7 point en 2015, contre +0,6 point en 2014 tandis que le secteur non pétrolier apporterait à la croissance 3,5 points contre 4,1 points en 2014. Par pays, la croissance devrait être soutenue en République Centrafricaine (+6,6 % en 2015 contre 0,5 % en 2014) et au Tchad (+7,9 % contre +6,3 % en 2014). Elle devrait se consolider au Gabon (+4,6 % en 2015 contre +4,2 % un an auparavant) et ralentir au Cameroun (+5,5 % contre +6,3 % en 2014) et au Congo (+3,7 % contre +5,2 % en 2014). L économie de la Guinée Equatoriale enregistrerait une récession (-12,0 % contre +0,5 % un an plus tôt). Tableau 1: Taux de croissance du PIB en termes réels dans la CEMAC de 2010 à 2015 (en pourcentage) 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Estim. Prév. Cameroun République Centrafricaine Congo Gabon Guinée Equatoriale Tchad CEMAC 3,3 2,9 8,7 6,4-2,6 12,7 4,8 4,1 3,3 3,4 7,0 4,3 0,9 4,1 4,6 3,9 3,8 5,0 10,2 7,8 6,0 5,6-37,8 3,3 6,3-8,0 4,8 1,7 6,3 0,5 5,2 4,2 0,5 6,3 4,7 Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI 5,5 6,6 3,7 4,6-12,0 7,9 2,8 1.- EVOLUTION DE LA DEMANDE GLOBALE La progression de l activité en termes réels, serait impulsée en 2015 par la demande extérieure nette, avec une contribution positive de 8,6 points, qui devrait permettre de compenser la participation négative plus marquée de la demande intérieure (-5,8 points). 4

Tableau 2: Contribution de la demande globale à la croissance du PIB réel de 2010 à 2015 (en pourcentage) 2014 2015 2010 2011 2012 2013 Estim. Prév. Produit Intérieur Brut 4,8 4,1 6,0 1,7 4,7 2,8 Demande Intérieure, dont : 10,8 4,4 11,8 4,3 8,8-5,8 Consommation Publique (Etat) Privée 9,1 0,6 8,5 3,5 0,5 3,0 6,8 1,8 5,0 4,5 1,7 2,9 2,8 0,0 2,8-3,6-0,5-3,1 Investissements bruts Formation brute de capital fixe Publique (Etat et Ad. publiques) Privée (Entreprises et ménages) Secteur pétrolier Secteur non pétrolier Variations des stocks 1,7 2,7-0,2 2,9 1,9 1,0-1,0 0,9 1,4 1,3 0,1-0,2 0,3-0,5 5,0 4,7 3,3 1,4 0,7 0,8 0,3-0,2-0,2-2,3 2,1 1,4 0,7-0,1 5,9 6,0-0,4 6,4 4,7 1,7 0,0-2,3-2,3-2,1-0,2-1,3 1,1 0,0 Demande extérieure nette -6,0-0,3-5,8-2,6-4,1 8,6 Exportations de biens et services non facteurs -1,0-0,3 Importations de biens et services non facteurs -5,0-0,8 Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI -1,5-4,3-1,3-1,3 0,8-4,9 1,9 6,7 a.- La consommation globale La consommation globale obèrerait la croissance de 3,6 points, reflétant la déprime de la consommation privée (-3,1 points), associée à la baisse de la consommation publique, qui grèverait la croissance de 0,5 point. La contribution de la consommation privée serait freinée par la baisse des transferts et subventions au Congo, au Gabon et au Tchad, en liaison avec la chute des revenus pétroliers. Toutefois, elle bénéficierait de la hausse des traitements et salaires en liaison avec le maintien des recrutements prévus dans la fonction publique dans certains pays de la sous-région ; la reprise des cours des matières premières agricoles sur le marché international devrait entrainer une hausse des prix bord champs et des revenus des paysans. Les dépenses engagées dans le cadre des opérations humanitaires et de pacification en République Centrafricaine devraient également y contribuer. La 5

consommation publique reculerait également, en relation avec les dépenses de fonctionnement des administrations, qui devraient chuter, suite aux opérations de dématérialisation des actes et des procédures de gestion initiées dans plusieurs pays de la CEMAC. b.- Les investissements bruts Les investissements bruts contribueraient négativement à la croissance économique en 2015, des Lois de finances rectificatives ayant été adoptées dans plusieurs pays de la CEMAC pour tenir compte de la baisse des recettes budgétaires et ajuster en conséquence les investissements. Ainsi, les investissements bruts obèreraient la croissance de 2,3 points en 2015. Les investissements privés ne contribueraient qu à hauteur de 0,2 point contre 6,4 points en 2014 tandis que les investissements publics grèveraient davantage la croissance, de 2,1 points en 2015 contre -0,4 point en 2014. Le taux d investissement dans la sous-région se situerait à 34,5 % en 2015 contre 34 % en 2014. S agissant des investissements publics, des efforts de priorisation ont été faits dans le cadre des Lois de finances rectificatives pour ne poursuivre, compte tenu de la chute des recettes, que les investissements structurants qui sont déjà à une phase avancée de mise en œuvre. En Guinée Equatoriale, les dépenses en capital devraient baisser d environ 1335 milliards en 2015, soit une chute de 57 % par rapport au niveau atteint l année dernière. La sous-consommation des crédits budgétaires comprimerait également le niveau d investissement dans la quasi-totalité des pays de la zone. Les investissements dans la sous-région seraient essentiellement constitués des différents travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires dans la plupart des pays, et notamment des travaux d aménagement des sites des agropoles au Cameroun et des villages agricoles au Congo. La participation des investissements privés du secteur pétrolier à la croissance serait négative (-1,3 point) en raison de la baisse des cours mondiaux du pétrole brut qui a épongé la rentabilité des travaux d appréciation sur certains puits vieillissants. Cependant, la mise en œuvre du projet Moho-Nord devrait se poursuivre au Congo, de même que la construction du pipeline d interconnexion de plusieurs champs pétroliers dans ce pays. Au Cameroun, les travaux d exploration-production dans les zones du Logone-Birni et de Kribi-campo se poursuivraient également. Les investissements du secteur non pétrolier soutiendraient la croissance avec un apport de 1,1 point en 2015 contre 1,7 point en 2014. Ces investissements bénéficieraient : i) du dynamisme dans le secteur du manganèse, avec la remontée des cours mondiaux, ii) des travaux d extension du réseau de la téléphonie mobile dans l ensemble des pays de la zone, et iii) de l implantation de nouvelles usines sucrière, brassicole et de ciment au Tchad, au Congo et au Cameroun. 6

c.- La demande extérieure nette La demande extérieure nette serait le moteur de la croissance en 2015. Elle apporterait ainsi +8,6 points à la croissance contre -4,1 points en 2014 sous l effet principalement d un tassement des importations de biens et services qui apporteraient 6,7 points à la croissance contre -4,9 points en 2014. Les exportations de biens et services contribueraient moins fortement à cette évolution (+1,9 point en 2015 contre 0,8 point en 2014). 2.- EVOLUTION DE L'OFFRE GLOBALE Concernant l offre, le secteur tertiaire resterait le principal moteur de la croissance avec un apport de 1,8 point, suivi du secteur secondaire (0,4 point). L apport du secteur primaire à la croissance serait nul. En effet, du fait des contractions enregistrées dans les industries extractives, le secteur primaire enregistrerait une contribution nulle à la croissance, après y avoir participé à hauteur de 1,3 point en 2014. Les industries extractives, grèveraient la croissance à hauteur de 0,7 point, en rapport avec la contraction de la production pétrolière (-2,1 % à 44,8 millions de tonnes) reflétant les baisses sensibles en Guinée Equatoriale (-18,6 % à 10,8 millions de tonnes), au Congo (-5,9 % à 11,7 millions de tonnes) et au Gabon (-5,7 % à 10,4 millions de tonnes). Par contre, les productions d aluminium et de manganèse croîtraient respectivement de 5,6 % à 133 600 tonnes et de 10,7 % à 4,9 millions de tonnes. Les autres branches de ce secteur devraient cependant rester dynamiques, en liaison avec l expansion des activités des agropoles au Cameroun et des villages agricoles au Congo, du projet GRAINE 1 au Gabon et de la relance de certaines cultures vivrières au Tchad. De même, le retour progressif des populations déplacées dans l arrière-pays en République Centrafricaine devrait également contribuer à cet essor de l agriculture. S agissant du secteur secondaire, sa contribution diminuerait de moitié par rapport à son niveau de 2014, pour revenir à 0,4 point. En effet, malgré l accroissement de la production d électricité dans la plupart des pays de la Zone, la dégradation des équipements de transport et de distribution entraine toujours de sérieux problèmes d approvisionnement, ce qui freine le dynamisme des industries. Avec la redéfinition, dans le cadre des Lois de Finances rectificatives, des priorités en matière d investissement public, la branche des bâtiments et travaux publics devrait obérer la croissance de 0,2 point contre une contribution de +0,2 point en 2014. Le secteur tertiaire resterait le plus grand contributeur à la croissance en 2015, avec toutefois un apport en légère baisse à 1,8 point contre 2,1 points en 2014. Cette bonne tenue est à mettre en relation avec l attribution, dans tous les pays, de nouvelles 1 La Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés. 7

licences et la mise à niveau technologique dans le domaine des nouvelles technologies de l information et des télécommunications. Le développement des activités des organisations humanitaires en RCA a également contribué au dynamisme des transports par route et par avion dans la Sous-région. Tableau 3: Contribution des secteurs à la croissance du PIB réel de 2010 à 2015 (en pourcentage) 2010 2011 2012 2013 2014 Estim. 2015 Prév. Secteur primaire Agriculture, Elevage, Chasse et Pêche Sylviculture Industries extractives 2,0 1,4 0,1 0,5-1,0 0,0 0,0-1,0 0,6 1,0 0,0-0,4-2,4-0,1 0,0-2,3 1,3 0,5 0,1 0,6 0,0 0,6 0,1-0,7 Secteur secondaire Industries manufacturières Bâtiments et Travaux Publics Autres 0,6 0,2 0,7-0,3 1,5 0,3 0,6 0,6 1,2 0,4 0,6 0,2 0,8 0,2 0,4 0,2 0,8 0,4 0,2 0,1 0,4 0,5-0,2 0,2 Secteur tertiaire Services marchands Services non marchands 1,8 1,4 0,3 2,5 1,7 0,8 2,6 1,7 0,9 2,5 1,7 0,9 2,1 1,3 0,9 1,8 1,7 0,1 PIB au coût des facteurs Droits et Taxes à l'importation 4,4 0,4 3,0 1,1 4,4 1,6 0,9 0,8 4,2 0,8 0,0 0,5 4,8 0,0 4,8 4,1% -0,6 4,7 6,0-0,4 6,4 Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI PIB aux prix constants du marché PIB du secteur pétrolier PIB du secteur non pétrolier 1,7-2,2 4,0 4,7-0,3 4,1 2,8-0,7 3,5 3.- EVOLUTION DES PRIX L année 2015 serait marquée par un léger recul des tensions inflationnistes dans la sous-région. Le taux d inflation devrait revenir à 2,9 % à fin 2015 contre 3,2 % un an plus tôt. Cette évolution serait en rapport avec l affaiblissement de la demande intérieure de la CEMAC dans son ensemble, découlant de la chute des revenus pétroliers dans un contexte de baisse des prix et des quantités exportées de pétrole brut. 8

B. EVOLUTION DES FINANCES PUBLIQUES Dans un environnement marqué par la forte décrue des cours du pétrole sur les marchés internationaux et les menaces sécuritaires requérant des ressources additionnelles pour financer les dépenses militaires, la situation des finances publiques en 2015 devrait se détériorer. Ainsi, le déficit budgétaire, base engagements, hors dons se creuserait de -2,8 % du PIB en 2014 à -3,7 % du PIB en 2015. Tous les pays de la CEMAC enregistreraient en 2015 un solde budgétaire base engagements hors dons déficitaire. Ainsi, il s établirait à -3,8 % du PIB en 2015 contre -3,0 % du PIB en 2014 au Cameroun, à -9,4 % du PIB contre de +3,4 % du PIB en 2014 en République Centrafricaine, à -14,5 % du PIB contre -7,8 % du PIB en 2014 au Congo, à -1,5 % du PIB contre +2,4 % du PIB en 2014 au Gabon, à -2,6 % du PIB contre -6,1 % en 2014 en Guinée Equatoriale, et à -1,0 % du PIB contre -2,1 % du PIB en 2014 au Tchad. Les grandes tendances des finances publiques en termes de recettes et de dépenses en 2015 seraient les suivantes : une baisse des recettes budgétaires de 19,7 % à 9654,7 milliards, essentiellement imputable à la chute des ressources d origine pétrolière, de 34,6 % à 4298,3 milliards induite par le repli des cours mondiaux du pétrole brut. Les recettes non pétrolières s inscriraient également en baisse, mais dans une proportion moindre, soit -1,9 % à 5356,4 milliards du fait principalement du recul des recettes non fiscales de 39,9 % à 438,3 milliards. Toutefois, des efforts seraient engagés dans plusieurs Etats pour renforcer les performances des administrations fiscales. Elles porteraient notamment sur l élargissement de l assiette fiscale au Congo, et l amélioration des performances des services des douanes et des régies financières au Cameroun et au Congo. Le Gabon, pour sa part, envisage de réduire certaines niches fiscales ; un recul des dépenses budgétaires de 15,2 % à 11341,7 milliards, suite au réajustement à la baisse des dépenses en capital dans le cadre des Lois de finances rectificatives. Par rapport à 2014, cette catégorie de dépenses se replierait de 28,6 % à 4926,1 milliards en 2015 (au lieu d une baisse de 7,1 % selon les prévisions initiales), tandis que les dépenses courantes ne se réduiraient que faiblement de 0,6 % à 6 355,6 milliards. Toutefois, les traitements et salaires demeureraient en hausse de 3,3 % à 2470,7 milliards en 2015, en raison de la prise en solde de nouveaux agents de la fonction publique au Tchad et au Cameroun. une amélioration du solde primaire, avec un excédent de 182,9 milliards (+0,4 % du PIB) en 2015 contre 126,8 milliards (+0,3 % du PIB) en 2014. De même, le solde budgétaire de base reviendrait à -144,4 milliards (-0,3 % du PIB) en 2015 contre -172,5 milliards (-0,4 % du PIB) un an plus tôt ; 9

au total, la gestion des finances publiques se solderait en 2015 par un déficit global (base engagements, hors dons) de 686,9 milliards (-3,7 % du PIB) contre un déficit de 1347,3 milliards (-2,8 % du PIB) en 2014. Après la prise en compte de la variation des arriérés extérieurs et intérieurs, le déficit global, base caisse, serait de 1845,2 milliards (4,0 % du PIB). En y incorporant l amortissement de la dette extérieure pour 1117,3 milliards, le désengagement net vis-à-vis du système non bancaire, de 1055,3 milliards, et l approvisionnement au compte IMA à la Banque Mondiale par le Gabon, de 53,8 milliards, il se dégage un besoin de financement de 4071,6 milliards. Celui-ci serait couvert par des concours extérieurs comprenant, 448,5 milliards de dons, 1841,6 milliards de tirages dont 670, 0 milliards de prêts programmes, 1171,6 milliards de prêts projets et 264,2 milliards d allègement de la dette, et enfin des tirages sur le système bancaire de 1408,1 milliards. Au total, il subsisterait un gap résiduel de financement de 109,3 milliards nettement en deçà des 925,7 milliards initialement prévus cette année, suite aux resserrements budgétaires opérés par la quasitotalité des Etats de la Sous- région. Tableau 4: Evolution du solde budgétaire base engagements, hors dons de 2010 à 2015 (En pourcentage du PIB) Cameroun République Centrafricaine Congo Gabon Guinée Equatoriale Tchad CEMAC 2010 2011 2012 2013-0,9-5,1 20,8 0,1-5,4-4,1 1,4-1,2-4,7 15,4 1,5 0,9-0,9 2,4-0,8-2,9 6,1 2,0-8,2-3,6-1,3-2,7-9,3 5,7 1,6-7,0-4,2-1,8 Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI 2014 Estim. -3,0-7,8 3,4 2,4-6,1-2,1-2,8 2015 Prév. -3,8-14,5-9,4-1,5-2,6-1,0-3,7 C. BALANCE DES PAIEMENTS ET DETTE EXTERIEURE Les comptes extérieurs de la CEMAC feraient ressortir une aggravation du déficit des transactions courantes qui se situerait à -5237,5 milliards (-11,4 % du PIB) contre -3443,6 milliards (-7,0 % du PIB) un an auparavant. Le solde de la balance commerciale demeurerait excédentaire, mais en forte baisse de 49,1 % à 4148,5 milliards sous l effet principalement d une contraction des exportations de 23,1 % que tempèrerait toutefois une baisse des importations (-7,0 %). Tous les pays de la CEMAC enregistreraient un déficit des transactions courantes en 2015. Ainsi, au Congo, le solde extérieur courant passerait de -27,3 % du PIB en 2014 à -54,2 % du PIB cette année ; en Guinée équatoriale, il s établirait à -3,6 % du PIB contre -3,0 % du PIB en 2014 ; au Tchad, il atteindrait -12,3 % du 10

PIB contre -10,9 % du PIB un an auparavant ; en République Centrafricaine, il se situerait à -9,6 % du PIB contre -5,7 % du PIB en 2014, et au Gabon, l excédent de 2,6 % enregistré en 2014 laisserait place à un déficit de 1,7 % du PIB en 2015. Au Cameroun en revanche, le déficit se réduirait pour revenir à 3,8 % du PIB contre - 4,3 % du PIB un an auparavant. Les termes de l échange se détérioreraient de 29,5 % en 2015 du fait d une baisse de 25,4 % des prix à l exportation, en corrélation avec la chute des cours du pétrole brut et du gaz naturel, et un accroissement de +5,8 % de ceux des importations. La tendance baissière des prix à l exportation exprimés en FCFA s expliquerait principalement par la chute des prix du pétrole (-31,0 %), du méthanol et autres gaz (-31,1 %), en dépit de l orientation à la hausse des prix du manganèse (+83,2 %), du bois (+6,3 %) et du cacao (+16,0). La contraction des exportations serait due à une réduction des ventes de pétrole brut (-33,0 % à 9 738,8 milliards), de méthanol et autres gaz (-30,4 % à 2 068,2 milliards). Elle serait toutefois atténuée par l augmentation des ventes de bois (+16,4 % à 875,9 milliards), de manganèse (+102,8 % à 792,2 milliards) et de cacao (+19,5 % à 316,4 milliards). Le déficit de la balance des services reviendrait à 6143,1 milliards en 2015 contre 6368,9 milliards en 2014, tandis que celui de la balance des revenus diminuerait de 35,1 % pour s établir à 3610,9 milliards en 2015 après 5562,1 milliards un an auparavant. L excédent du compte de capital et d opérations financières, quant à lui, reviendrait de 3336,9 milliards en 2014 à 2898,3 milliards en 2015. Au total, le déficit global de la balance des paiements se dégraderait nettement de 456,9 milliards en 2014 à 2339,2 milliards en 2015. Il serait couvert par une ponction sur les réserves officielles à hauteur 2006,9 milliards, et par un financement exceptionnel net de 223,1 milliards, dont 264,2 milliards d allègement de dette, suite essentiellement à l atteinte du point d achèvement de l initiative pays pauvres très endetté (PPTE) par le Tchad. Il subsisterait ainsi un gap résiduel de financement de 109,3 milliards. 11

Tableau 5: Evolution du solde extérieur courant, transferts officiels inclus de 2010 à 2015 (En pourcentage du PIB) 2010 2011 2012 2013 2014 Estim. 2015 Prév. Cameroun République Centrafricaine Congo Gabon Guinée Equatoriale Tchad CEMAC -3,4-7,0 7,3 13,5-21,9-10,5-2,9-2,8-5,9 7,8 13,9 7,7-13,7 2,8-3,6-6,0 3,3 11,9 4,3 2,6 2,9 Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI -3,8-3,9-11,3 4,9 3,8-10,7-2,8-4,3-5,7-27,3 2,6-3,0-10,9-7,0-3,8-9,6-54,2-1,7-3,6-12,3-11,4 En raison de la détérioration de leurs capacités financières, les Etats de la CEMAC devraient accroître leur endettement extérieur pour pouvoir financer les projets en cours. Ainsi, l encours de la dette remonterait pour s établir à 22,6 % du PIB en 2015 contre 19,0 % en 2014 ; le ratio du service de la dette sur les recettes budgétaires s établirait à 14,0 % en 2015 contre 8,4 % en 2014, tandis que celui du service de la dette rapporté aux exportations de biens et services passerait de 4,4 % en 2014 à 7,4 % en 2015. Tableau 6: Evolution des ratios du service de la dette (En pourcentage) 2010 2011 2012 2013 2014 Estim. 2015 Prév. Encours de la dette extérieure/pib 12,8 13,1 13,4 16,7 19,0 22,6 Ratio du service de la dette publique/recettes budgétaires 19,3 4,2 4,6 10,0 8,4 14,0 Ratio du service de la dette publique/exportations de biens et services non facteurs 9,6 Sources : Administrations nationales, BEAC et FMI 2,1 2,3 5,2 4,4 7,4 D. EVOLUTION DE LA SITUATION MONETAIRE Dans le cadre des travaux de revue de la Programmation Monétaire de la BEAC, les prévisions monétaires établies pour l'année 2015 misent sur : 12

une baisse des avoirs extérieurs nets du système monétaire de 23,1 % et un taux de couverture extérieure de la monnaie de 78,4, imputable à la chute des recettes d exportation dans un contexte de recul des prix du pétrole brut ; une dégradation de la position nette créditrice des Etats vis-à-vis du système monétaire de 72,3, sous l effet de la chute des recettes publiques, notamment d origine pétrolière ; un accroissement des crédits à l économie de 12,8 %, en rapport avec l'évolution de l'activité économique non pétrolière dans les États membres ; et, en conséquence, une hausse de la masse monétaire de 4,5 %. * * * En conclusion, la vulnérabilité des pays de la CEMAC aux fluctuations des cours du pétrole est une fois de plus mise en exergue dans un environnement aujourd hui marqué par la chute des cours du pétrole brut, avec des conséquences néfastes sur le cadre macroéconomique d ensemble. Les prévisions macroéconomiques pour la CEMAC en 2015 tablent sur : i) un fléchissement de la croissance économique, avec un taux de 2,8 % contre 4,7 % en 2014, ii) un repli des pressions inflationnistes avec un taux d inflation de 2,9 % contre 3,2 % en 2014, iii) un déficit budgétaire, base engagements, hors dons, s établissant à -3,7 % du PIB contre -2,8 % en 2014, iv) un déficit du solde extérieur courant de forte ampleur, à -11,4 % du PIB contre -7,0 % en 2014, et v) un taux de couverture extérieure de la monnaie revenant à 78,4 % après 89,8 % en 2014. Dans ces conditions, il est capital pour les pays de la Sous-région d engager les réformes structurelles nécessaires pour réduire la vulnérabilité extérieure à travers la diversification de l économie, de favoriser les investissements et le développement du secteur privé, notamment à travers l amélioration du climat des affaires et le renforcement des incitations, et de prévenir tout endettement excessif grâce notamment à l adoption de stratégies d endettement garantissant la viabilité de la dette./- 13

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