Le bassin versant du lac de Saint-Damase : portrait environnemental et recommandations d intervention



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portrait environnemental et recommandations d intervention 2013 Réalisé dans le cadre du projet : «Protection et mise en valeur des ressources naturelles par la sensibilisation et la responsabilisation des usagers actuels et futurs des bassins versants forestiers de la MRC de La Matapédia» 23, rue de l Évêché Ouest suite 200 Rimouski (Québec) G5L 4H4 Tél. : (418) 724-5154 poste 220 www.obv.nordestbsl.org

Photographie page couverture : MDDEP, 2011 II

Table des matières Table des matières... III Liste des figures... IV Liste des tableaux... V Liste des annexes... V Mise en contexte... 1 1. Portrait du bassin versant du lac de Saint-Damase... 2 1.1 Géologie... 3 1.2 Utilisation du sol... 5 1.2.1 Agriculture... 6 1.2.2 Anthropisation... 7 1.3 Caractérisation des tributaires du lac... 9 1.3.1 Méthodologie et portrait général des tributaires... 9 1.3.2 Portraits spécifiques des tributaires... 12 1.3.3 Qualité de l eau du tributaire principal... 25 1.4 Caractérisation du lac... 27 1.4.1 Portrait général... 27 1.4.2 Qualité de l eau du lac... 30 2. Recommandations... 33 2.1 Recommandations générales... 33 2.1.1 Pour les riverains... 34 2.1.2 Pour les gestionnaires municipaux... 35 2.1.3 Pour les agriculteurs... 38 2.1.4 Pour les propriétaires de lots boisés privés... 38 2.2 Recommandations spécifiques... 39 2.2.1 Zones prioritaires d intervention du lac de Saint-Damase... 39 2.2.2 Zones prioritaires d intervention des tributaires du lac de Saint-Damase... 43 3. Sources de financement, don d arbres et groupe d achat... 47 Conclusion... 50 Annexes... 52 Références bibliographiques... 56 III

Liste des figures Figure 1 : Représentation d un bassin versant et ses diverses formes d occupation du territoire... 2 Figure 2 : Localisation du bassin versant de la rivière Blanche... 3 Figure 3 : Unités géologiques du bassin versant du lac de Saint-Damase... 4 Figure 4 : Utilisation du sol du bassin versant du lac de Saint-Damase... 5 Figure 5 : Utilisation du sol du bassin versant du lac... 6 Figure 6 : Occupation du territoire du bassin versant du lac de Saint-Damase... 8 Figure 7 : Localisation des tributaires caractérisés- 2012... 11 Figure 8 : Branche Robichaud... 13 Figure 9 : Ruisseau du lac à Gilbert-Caron... 15 Figure 10 : Section aval de la charge du lac Blanc... 17 Figure 11 : Section amont de la charge du lac Blanc... 18 Figure 12 : Section amont de la charge du lac Blanc... 18 Figure 13 : Section amont de la charge du lac Blanc... 19 Figure 14 : Section centrale de la charge du lac Blanc... 21 Figure 15 : Section centrale de la Charge du lac Blanc... 22 Figure 16 : Section centrale de la Charge du lac Blanc... 24 Figure 17 : Localisation des tests de qualité d eau effectués... 25 Figure 18 : Indice de qualité bactériologique et physicochimique du tributaire principal 27 Figure 19 : Tapis de plantes aquatiques - été 2011... 28 Figure 20 : Caractérisation des bandes riveraines du lac de Saint-Damase... 29 Figure 21 : Herbier composé de brasénies... 30 Figure 22 : Mesure de transparences- été 2012... 31 Figure 23 : État trophique du lac selon la transparence... 31 Figure 24 : État trophique du lac selon la chlorophylle α... 31 Figure 25 : État trophique du lac selon le phosphore... 32 Figure 26 : Données physico-chimiques - été 2012... 32 Figure 27 : Canards observés sur un terrain à l été 2011... 34 IV

Figure 28 : Comparaison entre la technique traditionnelle et la technique du tiers inférieur de nettoyage de fossés... 36 Figure 29 : Caractérisation des bandes riveraines du lac et les types de cultures pratiquées... 40 Figure 30 : Terrain de la Base de plein air... 41 Figure 31 : Bande riveraine de la zone A... 41 Figure 32 : Bande riveraine de la zone B... 42 Figure 33 : Bande riveraine de la zone C... 42 Figure 34 : Tronçon 5... 43 Figure 35 : Tronçon 7... 44 Figure 36 : Tronçon 18... 44 Figure 37 : Tronçon 16... 45 Figure 38 : Localisation des recommandations spécifiques aux tributaires... 46 Liste des tableaux Tableau 1 : Les principaux avantages liés à l utilisation de la technique du tiers inférieur... 37 Tableau 2: Pistes de financement, don d arbres et groupe d achat pouvant contribuer à la renaturalisation du bassin versant du lac de Saint-Damase... 48 Liste des annexes Annexe 1 : Interprétation des paramètres utilisés dans l IQBP-6... 52 Annexe 2 : Recommandations générales... 54 Annexe 3 : Recommandations spécifiques... 55 V

Mise en contexte À l été 2011 et à l automne 2012, une floraison d algues bleu-vert (cyanobactéries) a été observée dans le lac de Saint-Damase. Ces observations ont été validées par le Ministère du Développement Durable, de l Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP). L équipe de l Organisme des bassins versants du Nord-est du Bas-Saint-Laurent (OBVNEBSL) s implique dans le dossier du lac de Saint-Damase depuis la première floraison confirmée d algues bleu-vert afin de renseigner et d accompagner dans la lutte aux cyanobactéries les riverains, les villégiateurs et les acteurs municipaux du bassin versant du lac de Saint-Damase. La phase I du Programme de caractérisation des lacs en villégiature a été réalisée à l été 2011. Cette phase consistait en une caractérisation de l état environnemental du lac. En raison de la volonté des gens du milieu, la phase II du programme a été lancée à l été 2012. Elle visait à produire un cahier d information et de recommandations pour les propriétaires riverains du lac qui leur sera remis à l été 2013 et à mettre en place un processus de conservation volontaire. Suite à l obtention de financement supplémentaire à l été 2012, l OBVNEBSL a étudié de manière plus approfondie le bassin versant du lac de Saint-Damase et les principaux tributaires du lac. Ce rapport présente trois sections soit une description physique du bassin versant comprenant la géologie, l utilisation du sol du bassin versant et une caractérisation des cours d eau étudiés (propriétés de la bande riveraine, de la berge et du lit des cours d eau, et qualité de l eau du tributaire principal) et la qualité de l eau du lac de Saint- Damase. La deuxième section comprend une série de recommandations applicables à l ensemble du bassin versant soit, aux riverains, aux gestionnaires municipaux, aux agriculteurs et aux propriétaires de lots boisés privés, ainsi qu une série de recommandations spécifiques autour du lac et des tributaires caractérisés. En dernier lieu, des pistes de financement, de dons de matériel et un groupe d achats vous sont proposés afin de vous aider à agir au bénéfice du lac et atteindre les orientations proposées dans ce rapport. 1

1. Portrait du bassin versant du lac de Saint-Damase Un bassin versant désigne l ensemble de la région géographique autour d un lac dans laquelle l eau est drainée par des cours d eau et le ruissellement de surface, pour finalement aboutir au lac (Hade, 2002). Le bassin versant du lac de Saint-Damase a une superficie de 15,66 km 2. Figure 1 : Représentation d un bassin versant et ses diverses formes d occupation du territoire Les caractéristiques contenues dans un lac dont la qualité de l eau sont largement influencées par la composition naturelle du bassin versant et selon les différentes activités humaines sur le territoire (figure 1). Les eaux du bassin versant du lac de Saint- Damase coulent vers la rivière Blanche, une rivière de taille supérieure rejoignant le fleuve Saint-Laurent au niveau de la municipalité de Saint-Ulric (figure 2). La qualité de l eau de la rivière Blanche est en partie dépendante de la qualité de l eau de son bassin versant qui inclut le lac de Saint-Damase. Le phosphore résultant de différentes formes d activités humaines agit comme catalyseur à l eutrophisation (vieillissement accéléré). 2

La bande riveraine est une alliée de premier plan afin de limiter l impact des activités humaines sur la qualité de l eau de tout un bassin versant. Figure 2 : Localisation du bassin versant de la rivière Blanche 1.1 Géologie La géologie du bassin versant du lac de Saint-Damase correspond à celle de la province géologique des Appalaches qui est formée de roches d origine sédimentaire (grès, mudrock, argile, calcaire, etc.). Il est possible de distinguer deux unités géologiques similaires dans le bassin versant (figure 3), toutes deux dominées par les roches sédimentaires aux propriétés plutôt friables. Tel qu observé par Langlois en 2008, le phosphore provient naturellement de l érosion des roches, qui contiennent toujours une faible quantité de cet élément. Les roches sédimentaires du bassin versant du lac de 3

Saint-Damase, de par leur origine couplée à la dissolution chimique peuvent contribuer naturellement, mais faiblement aux apports de phosphore dans le lac. Il est à noter que ce n est pas cette quantité de phosphore en circulation dans les écosystèmes qui favorise la prolifération soudaine de cyanobactéries [ ], mais bien les concentrations de phosphore ajoutées à l eau par certaines activités humaines (Langlois, 2008). Figure 3 : Unités géologiques du bassin versant du lac de Saint-Damase 4

1.2 Utilisation du sol Le bassin versant du lac de Saint-Damase présente quatre grandes catégories d utilisation du sol: le milieu agricole, le milieu forestier, les milieux humides (plans d eau, marais, aulnaies, etc.) et les milieux anthropisés (zones urbanisées, concentration d infrastructures humaines, etc.). Les types d utilisation les plus susceptibles d affecter négativement la qualité de l eau dans un bassin versant sont notamment le milieu urbain et le milieu agricole. Le milieu forestier peut lui aussi altérer la qualité de l eau selon la nature et l intensité de l exploitation forestière qui y est réalisée. L utilisation du sol du bassin versant du lac de Saint-Damase présente un potentiel élevé d impacts négatifs sur la qualité de l eau, puisque seulement 61,7 % de la superficie du bassin versant est considérée comme naturelle (milieux forestiers et humides) (figure 4). Un pourcentage considérable de sa superficie (37,9 %) est attribué à l agriculture. La faible superficie du lac (66 hectares) relativement à celle du bassin versant (1566 hectares) accentue le potentiel d impacts négatifs des activités humaines sur la qualité de l eau du lac. 37,9 % 55, 2% 0,4 % 6,5 % Milieu forestier Milieu agricole Milieu humide Milieu anthropisé Figure 4 : Utilisation du sol du bassin versant du lac de Saint-Damase 5

1. 2.1 Agriculture Plus du tiers de la superficie du bassin versant est occupé par des terres agricoles. Les principales cultures assurées observées en 2012 selon la Base de Données des Cultures Assurées (BDCA) étaient le foin avec 38 % de la superficie des terres agricoles, 34 % pour l orge et 11 % pour le canola. Il est cependant important de considérer que le portrait des cultures assurées varie annuellement et que ce ne sont pas toutes les terres agricoles qui sont assurées par les producteurs. Les données ici présentées prennent en compte uniquement les superficies agricoles assurées du bassin versant. D autre part, en raison de la rotation annuelle des cultures, un même champ permet la croissance de plusieurs types de culture. Ainsi, peu importe le type de culture observé à un temps donné, une bande riveraine de qualité est de mise. 37% 3% 11% 4% 11% 34% Inconnu Orge Foin Mixte Canola Avoine Figure 5 : Utilisation du sol du bassin versant du lac L agriculture est sans contredit la principale source de pollution diffuse responsable du transport de nutriments, de sédiments et de contaminants vers les cours d eau (Lavoie I. et al., 2007). L épandage d engrais conjugué à l érosion des terres agricoles comporte des risques de contamination des cours d eau par les matières fertilisantes (MAPAQ, 2007). Entre le moment où les engrais sont appliqués dans les champs et le captage par les végétaux pour leur croissance, ceux-ci sont potentiellement lessivables par les eaux de ruissellement et risquent d atteindre les fossés, puis les cours d eau (Langlois, 20208). 6

L érosion de la couche superficielle des sols est un problème d usure des terres cultivables engendré par l eau ou par le vent. De façon générale, certaines cultures comme le seigle et l orge (34% de la superficie assurée en 2012, BDCA) ont un risque d apport en sédiments aux cours d eau plus faible, en raison d un espacement plus faible entre les plants et ainsi d une densité plus grande des plants en champs. Il apparaît donc important de limiter l apport potentiel des matières fertilisantes dans les cours d eau en milieu agricole en choisissant adéquatement le type de culture, en recouvrant de paille tout sol laissé à nu. La présence de bandes riveraines larges et végétalisées, et le respect des normes en ce qui a trait à l épandage des lisiers constituent des outils de taille qui permettront de limiter l érosion et de maintenir une eau de qualité supérieure dans les fossés et cours d eau. 1.2.2 Anthropisation Le bassin versant du lac de Saint-Damase comporte peu d anthropisation (figure 6). Le milieu anthropisé occupe 0,4 % du bassin versant et correspond au terrain de la Base de plein air de Saint-Damase située en bordure du lac. D autres infrastructures humaines sont cependant présentes dans le bassin versant telles que des résidences et des bâtiments agricoles. De plus, la route 297 longe de près le côté sud-ouest du lac et pourrait elle aussi contribuer à l apport de nutriments et de sédiments dans le lac de Saint-Damase. À noter que le village de Saint-Damase se situe à l extérieur du bassin versant du lac. 7

Figure 6 : Occupation du territoire du bassin versant du lac de Saint-Damase

1.3 Caractérisation des tributaires du lac 1.3.1 Méthodologie et portrait général des tributaires L OBVNEBSL a effectué un inventaire terrain des principaux tributaires du lac de Saint- Damase afin de cibler les zones d intervention prioritaires. Vingt tronçons de trois tributaires différents ont été caractérisés le 14 et 17 août et le 5 septembre 2012 à l aide d une méthode développée en collaboration avec le département de géographie de l Université du Québec à Rimouski. Les tronçons inventoriés ont été sélectionnés étant donné le type de milieu dans lequel ils s écoulent et la grande concentration d interventions humaines situées à proximité (ex.: route, agriculture). Ces tronçons semblent ainsi avoir un plus grand risque d apport de phosphore et d autres nutriments dans l eau. La branche Robichaud a été entièrement inventoriée tout comme le ruisseau du lac à Gilbert-Caron (figure 7). La charge du lac Blanc a été caractérisée de sa confluence au lac de Saint-Damase (aussi appelé lac Blanc) à environ 750 mètres en amont du ponceau du 8 e rang Ouest. Les principales composantes inventoriées des cours d eau sont la bande riveraine (composition et abondance de la végétation, largeur), la berge (type de substrat, forme, hauteur) et le lit (type de substrat, présence de végétation ou de débris ligneux, pente). Les cours d eau ont été subdivisés en tronçons homogènes de longueur variable. Les tronçons ont été délimités par un changement majeur des principales composantes observées sur le terrain. Quatre photographies représentatives de chaque tronçon homogène ont été prises (vue: amont, aval, berge gauche et berge droite), l observateur se tenant toujours face à l aval du cours d eau pour distinguer la gauche et la droite du cours d eau. Le lac au Gibier, d une superficie de 0,9 hectare, est le lac de tête du bassin versant. Il se déverse dans la charge du lac Blanc, le principal tributaire du lac de Saint-Damase. Le lac à Gilbert-Caron, d une superficie de 2 hectares, alimente aussi la charge du lac Blanc.

Plusieurs cours d eau intermittents alimentent la charge du lac Blanc. Au total, ils représentent 21 kilomètres linéaires comparativement aux cours d eau permanents qui s écoulent sur 8 kilomètres. De ces cours d eau intermittents, trois alimentent le lac de Saint-Damase directement. L un d eux est situé dans le nord-ouest du lac alors que les deux autres alimentent les deux baies situées au nord du lac (figure 6). Ces cours d eau sont probablement alimentés principalement par les précipitations et la fonte des neiges. Les cours d eau intermittents peuvent donc être à sec une bonne partie de l année. 10

Figure 7 : Localisation des tributaires caractérisés- 2012

1.3.2 Portraits spécifiques des tributaires 1.3.2.1 La branche Robichaud La branche Robichaud est un cours d eau intermittent traversant une zone agricole dans sa partie amont (figure 7). L inventaire terrain a permis de diviser le cours d eau en trois tronçons homogènes. En général, le cours d eau possède des bandes riveraines d une largeur moyenne de 2 mètres dominées par des herbacées en amont (tronçon 1 et 2, figure 8-A, B) et par des arbustes en aval (tronçon 3) (figure 8-C). Le lit du cours d eau est relativement homogène et composé majoritairement de sédiments fins (argile et gravier) dont l épaisseur augmente rapidement à mesure que l on se dirige vers l aval. Du périphyton est présent sur le lit du tronçon 2 (portion centrale). De l érosion est visible en particulier sur la berge gauche de ce tronçon. La bande riveraine du tronçon 3 (portion aval, figure 8) est complètement naturelle. L abondance des plantes aquatiques de ce tronçon est notable. Le tronçon 3 traverse une aulnaie qui se poursuit jusqu à l embouchure du cours d eau dans le lac. La branche Robichaud traverse la route 297 via un ponceau métallique qui ne permet pas la libre circulation du poisson en période d étiage.

A B Figure x : Tronçon 3 C Figure 8 : Branche Robichaud A) Tronçon 1 B) Tronçon 2 C) Tronçon 3

1.3.2.2 Le ruisseau du lac à Gilbert-Caron Le ruisseau du lac à Gilbert-Caron prend sa source dans le lac à Gilbert-Caron, une étendue d eau de 2 hectares entourée d un milieu humide idéal pour le castor. Le ruisseau a été divisé en trois tronçons homogènes (figure 7). Les tronçons 15 et 16 s écoulent en milieu agricole (figure 9-B, C, D) alors que le tronçon 14 est en milieu forestier (figure 9-A). Les bandes riveraines sont plus minces en milieu agricole (3 à 8 mètres de large en moyenne) alors qu elles atteignent plus de 10 mètres en milieu forestier. Le lit du cours d eau est composé principalement de silt et de matière organique dont l épaisseur augmente de façon importante vers l aval. Un ponceau est présent à la croisée du 8 e rang Ouest. Au moins deux drains agricoles se déversent dans le cours d eau au niveau du tronçon 16 (figure 9-B). Le terrain a été remblayé avec de la terre et de la roche de part et d autre du cours d eau au milieu du tronçon 16 pour permettre le passage de la machinerie agricole et augmenter la superficie des terres cultivables (figure 9-C). Le ruisseau du lac à Gilbert-Caron se jette dans la charge du lac Blanc. Figure x : Tronçon 14 Figure x : Tronçon 15-1

Figure x : Tronçon 16 A B C D Figure 9 : Ruisseau du lac à Gilbert-Caron A) Tronçon 14 B) Tronçon 15 C) Tronçon 16-1, D) Tronçon 16-2

1.3.2.3 La charge du lac Blanc La portion caractérisée de la charge du lac Blanc, l affluent principal du lac de Saint- Damase, peut être divisée en trois sections soit l aval, le centre et l amont (figure 7). La section aval (tronçons 4 à 8, figure 10 à 13) coule dans une zone agricole près du 8 e rang Ouest et traverse la route 297 sous un pont de béton. Les bandes riveraines sont relativement minces (parfois moins de 3 mètres) et composées principalement de plantes herbacées (figure 11). L abondance d arbustes est plus importante dans le tronçon 7. De l érosion est présente à plusieurs endroits (figure 12-C, 13-B). Le lit est composé majoritairement de fines particules variant du gravier à l argile. Des bâtiments et un stationnement sont présents dans la bande riveraine gauche du tronçon 5 (figure 11-B). Un petit pont avec des assises en béton (figure 12-B) permet de traverser le cours d eau entre le tronçon 5 et 6. Des signes d érosion sont également visibles de chaque côté de ce pont. Une ancienne traverse à gué est en revégétalisation dans le tronçon 6. Deux drains ont été observés au total ainsi qu un enrochement au niveau de la berge droite du tronçon 7 (figure 12-A, 12-B). Près de l enrochement, il y a un pont fait de bois et de roches comprenant un grand tuyau en béton.

A B Figure 10 : Section aval de la charge du lac Blanc A) Tronçon 4-1, B) Tronçon 4-2 C) Tronçon 4-3 C 17

A B Figure 11 : Section amont de la charge du lac Blanc A) Tronçon 5-1 B) Tronçon 5-2 D Figure x : Tronçon 7-1 Tronçon 7 A B Figure 12 : Section amont de la charge du lac Blanc A) Tronçon 6 B) Tronçon 7-1 C) Tronçon 7-2 C C

A B Figure 13 : Section amont de la charge du lac Blanc A) Tronçon 8-1 B) Tronçon 8-2 La section centrale de la charge du lac Blanc, soit les tronçons 9 à 13 (figure 14 et 15), traverse une zone globalement forestière. La largeur des bandes riveraines fait plus de 10 mètres en moyenne. La largeur de la bande riveraine gauche des tronçons 9 et 13 est nettement sous la moyenne des autres bandes riveraines de la section. À ces endroits, des terres agricoles sont présentes derrière la bande riveraine. Les rives de cette section sont végétalisées par des arbres et arbustes. Plusieurs petits embâcles naturels ont été observés des tronçons 10 à 13 (figure 14-B). L habitat faunique aquatique de cette section est globalement favorable à l omble de fontaine. Des tronçons 9 à 11, le lit et les berges du cours d eau sont principalement composés de sédiments fins (silt et gravier). Le lit est asséché sur plusieurs dizaines de mètres à plusieurs endroits du tronçon 11 (figure 14-C) ce qui permet d observer plusieurs accumulations de bancs de gravier. Les tronçons 12 et 13 plus en amont présentent un lit et une berge avec un substrat plus grossier comprenant du gravier, des blocs rocheux et du roc (figure 14-D).

Deux ponceaux sont présents dans cette section. Le ponceau situé en aval du tronçon 13 semble être bien stabilisé et végétalisé (figure 15-A). Une fosse fréquentée par l omble de fontaine est présente à la sortie de celui-ci. Le second ponceau du tronçon 13 traverse le 8 e rang Ouest et de l érosion est observable de part et d autre de ce dernier (figure 15-B). Les berges sont dénudées à cet endroit et des sédiments peuvent facilement ruisseler dans le cours d'eau lors de fortes pluies. 20

A B C D Figure 14 : Section centrale de la charge du lac Blanc A) Tronçon 9 B) Tronçon 10 C) Tronçon 11 D) Tronçon 12

A B Figure 15 : Section centrale de la Charge du lac Blanc A) Tronçon 13-1 B) Tronçon 13-2 22

La charge du lac Blanc section amont (tronçons 17 à 20) est peu altérée par les activités humaines (figure 16). La bande riveraine fait plus de 10 mètres de part et d autre du cours d eau et est composée principalement d arbres et d arbustes. Il y a présence de bois morts et de petits embâcles ponctuellement dans le cours d eau (figure 16-A). Des terres agricoles se retrouvent derrière la bande riveraine de droite. Le lit du cours d eau est composé de sédiments grossiers soit d affleurement rocheux, de blocs, de galets et de gravier. La qualité de l habitat pour le poisson y est optimale. Un dépotoir clandestin a été identifié dans la bande riveraine du tronçon 18 (figure 16-B).

A C Figure 16 : Section centrale de la Charge du lac Blanc A) Tronçon 18-1 B) Dépotoir clandestin, tronçon 18-2 C) Tronçon 18-3 D) Tronçon 20 B D

1.3.3 Qualité de l eau du tributaire principal L étude des paramètres physico-chimiques de l eau permet d avoir un indice de la qualité de l eau à un temps donné. Ces paramètres influencent entre autres la qualité de l habitat faunique des cours d eau et des lacs en plus d influencer les activités anthropiques (baignade, activités nautiques). Trois échantillons ont été récoltés par un bénévole afin d obtenir l indice de qualité bactériologique et physicochimique (IQBP-6) de l eau du tributaire principal du lac. L annexe 1 présente un descriptif des paramètres utilisés dans le calcul de l IQBP-6 ainsi que les résultats observés. Les trois échantillons ont été pris au même endroit, soit à la croisée de la route 297 et de la charge du lac Blanc (figure 17). Figure 17 : Localisation des tests de qualité d eau effectués

L IQBP-6 établit que l eau est globalement de qualité satisfaisante (cote de 69/100) (figure 18). Les valeurs obtenues pour le test des matières en suspension (MES) ainsi que l ammoniac (NH 3 ) sont dans la classe de qualité dite bonne, donc de qualité supérieure. Les paramètres dégradant davantage la qualité de l eau sont la présence de nitrites/nitrates (NO X ) et de phosphore total (P TOT ). Les nitrites-nitrates du premier échantillon furent de 0,89 mg/l, de 0,59 mg/l pour le second et de 0,65mg/l pour le troisième. Une valeur supérieure au seuil de 0,5 mg/l est typique d un cours d eau d un bassin agricole, suggérant que, tout comme le phosphore, les nitrites-nitrates soient entre autres d'origine agricole (MDDEFP, 2002). La quantité de phosphore total estimée (somme du phosphore dissous et en suspension) fut supérieure aux critères de qualité de l eau en vigueur (seuil de 20 ug/l pour un cours d eau s écoulant vers un lac) à deux reprises. Le premier échantillon fut de 30 ug/l, le second de 20 ug/l et le troisième de 40 ug/l. La charge du lac Blanc transporte donc du phosphore en quantité supérieure vers le lac de Saint-Damase bien que ce paramètre n altère pas de façon significative la qualité de l eau. 26

Année: 2012 CF CHLA DBO5 MES NH3 NOX OD PH PTOT TURB IQBP N 2 3 3 3 3 3 I_MIN 76 98 95 64 69 64 I_Q25 81 99 96 69 74 67 I_MÉDIAN 86 100 96 73 79 69 I_Q75 92 100 96 74 86 72 I_MAX 97 100 96 76 93 76 100 80 60 IQBP 40 20 0 CF CHLA DBO5 MES NH3 NOX OD PH PTOT TURB IQBP Classes de qualité : 80-100 Bonne 60-79 Satisfaisante 40-59 Douteuse 20-39 Mauvaise 0-19 Très mauvaise Figure 18 : Indice de qualité bactériologique et physicochimique du tributaire principal du lac de Saint-Damase 1.4 Caractérisation du lac 1.4.1 Portrait général Le lac de Saint-Damase a une superficie de 66 hectares. Sa profondeur maximale est d environ 2,7 mètres, ce qui est faible et favorise le développement des plantes aquatiques et des algues sur l ensemble du lac (figure 19). L affluent principal, la charge du lac Blanc, se situe dans la portion sud du lac à une distance d environ 450 mètres de l exutoire. La proximité entre l affluent principal et l exutoire permet de croire que la circulation de l eau se fait principalement dans la portion sud du lac et que le renouvellement de l eau du lac nécessite un long laps de temps. Cette caractéristique 27

naturelle pourrait favoriser dans une certaine mesure le vieillissement accéléré du plan d eau. Le nord du lac étant alimenté que par des cours d eau intermittents, il est possible que cela ne favorise pas un brassage et un renouvellement des eaux très dynamique dans cette portion du lac. < Figure 19 : Tapis de plantes aquatiques - été 2011 L OBVNEBSL a aussi caractérisé les bandes riveraines du lac de Saint-Damase le 1 er septembre 2011 selon le protocole de caractérisation des bandes riveraines du MDDEFP. L utilisation du sol dans la bande riveraine (naturelle, agricole, habitée et infrastructures), la répartition des types de végétation (naturelle, ornementale et matériaux inertes) et la dégradation de la rive (végétation, sol dénudé et érosion, muret et remblai) ont été considérées. En général, le pourtour du lac a une bande riveraine d excellente qualité. Elle est entièrement naturelle ou peu artificialisée sur 84 % du périmètre du lac. Cependant, l utilisation du sol faite dans la bande riveraine démontre un potentiel d impacts négatifs élevé pour la qualité de l eau du lac. Trois zones problématiques ont été identifiées et sont représentées sur la figure 20. 28

Figure 20 : Caractérisation des bandes riveraines du lac de Saint-Damase - été 2011

Le lac abrite 116 herbiers majeurs constitués principalement de nénuphars, de brasénies (figure 21), d éléocharides, de carex et de scirpes. Le nénuphar et la brasénie sont des plantes à feuilles flottantes tandis que l éléocharides, le carex et le scirpe sont émergents et longilignes. La végétation est très abondante dans le lac en saison estivale et cette situation peut être limitante au niveau de certains usages de l eau tels que la baignade et la circulation en embarcations motorisées. Figure 21 : Herbier composé de brasénies 1.4.2 Qualité de l eau du lac Dans le cadre du Réseau de surveillance volontaire des lacs, en collaboration avec le MDDEFP, onze sorties ont été effectuées afin de noter la transparence de l eau à l été 2012 et d échantillonner l eau à trois reprises pour en mesurer trois paramètres en laboratoire, soit la concentration de chlorophylle α, de phosphore total et de carbone organique dissous. Le disque de Secchi a été immergé graduellement à l endroit le plus profond du lac soit à 9 pieds (site d échantillonnage du lac- figure 17). La profondeur à laquelle le disque n était plus visible fut alors notée. Plus l eau du lac est claire, plus la valeur observée est grande. Le disque de Secchi était visible jusqu à une profondeur moyenne de 1 mètre ce qui représente une eau extrêmement trouble (figure 22). Le niveau trophique du lac selon la transparence est hyper-eutrophe (figure 23).

Figure 22 : Mesure de transparences- été 2012 Figure 23 : État trophique du lac selon la transparence La chlorophylle α est un pigment permettant aux végétaux d effectuer la photosynthèse. La concentration moyenne observée est de 13 μg/l ce qui révèle un milieu dont la biomasse d algues microscopiques en suspension est très élevée. Le niveau trophique du lac selon la chlorophylle α est eutrophe (figure 24). Figure 24 : État trophique du lac selon la chlorophylle α 31

Le phosphore est un élément nutritif essentiel à la croissance des algues et des plantes aquatiques. La concentration moyenne de phosphore total échantillonnée est près de 16 ug/l et caractérise une eau enrichie par cet élément nutritif (figure 25). Trois échantillons furent récoltés au cours de l été et celui obtenu le 18 juin 2012 (figure 26) dépassait le seuil fixé de 20 ug/l par le MDDEFP. L apport de phosphore de la charge du lac Blanc tel que vu précédemment pourrait expliquer, en partie, le niveau de phosphore observé dans le lac. Figure 25 : État trophique du lac selon le phosphore La concentration moyenne de carbone organique dissous est de 6,5 mg/l, ce qui indique que l eau est naturellement colorée (figure 25). La couleur a donc une forte incidence sur la transparence de l eau. Figure 26 : Données physico-chimiques - été 2012 Grâce aux données obtenues via le Réseau de surveillance volontaire des lacs (transparence faible, niveau de chlorophylle α très élevé et eau enrichie par le phosphore), le MDDEFP 32

estime que le lac de Saint-Damase est à un stade intermédiaire avancé d eutrophisation. Son niveau trophique se situe donc dans la zone de transition méso-eutrophe. Plusieurs actions à petite et à grande échelle ont le potentiel de diminuer l apport de nutriments et de sédiments dans le lac de Saint-Damase et ainsi, ralentir le processus de vieillissement prématuré et ainsi, maintenir et améliorer la qualité de l expérience vécue autour du lac. 2. Recommandations 2.1 Recommandations générales Suite aux informations obtenues et aux observations réalisées sur le terrain, l OBVNEBSL formule une liste de recommandations afin de diminuer le risque de futures floraisons de cyanobactéries. Cette section fera état de plusieurs recommandations générales pour différents types d usagers. Une liste de zones prioritaires d intervention complètera cette section en ciblant où intervenir dans le bassin versant. L amélioration de la qualité du lac ne pourra se faire que si tous y participent, et ce, des riverains, aux élus en passant par tous les résidents du bassin versant! Puisque certaines actions peuvent prendre plusieurs années avant que les résultats ne s observent, il est impératif de les réaliser le plus tôt possible. 33

2.1.1 Pour les riverains o Poursuivre le Programme de surveillance volontaire des lacs de villégiature du MDDEFP. Les données recueillies permettront de suivre l évolution des paramètres physico-chimiques de l eau et l état de vieillissement du lac. o Appliquer les recommandations du cahier du villégiateur ainsi que les recommandations spécifiques. Le cahier sera remis aux riverains à l été 2013. L aménagement adéquat de son terrain permet de filtrer l eau et de limiter l érosion. o Cesser de nourrir les canards Les excréments d oiseaux contiennent du phosphore en plus d être des vecteurs de parasites pouvant entraîner la dermatite du baigneur. De plus, des oiseaux habitués au nourrissage pourraient en devenir dépendants et ainsi perdre des comportements sauvages comme la migration (figure 27). Figure 27 : Canards observés sur un terrain à l été 2011 34

2.1.2 Pour les gestionnaires municipaux o Faire un inventaire et assurer le suivi des installations sanitaires Les eaux usées provenant des maisons et des chalets contiennent des matières nutritives riches telles que le phosphore et l azote. Une installation sanitaire désuète aura des conséquences néfastes pour l environnement. Le sol et les cours d eau à proximité se trouvent enrichis par ces apports de matières organiques. Cependant, ces rejets d eaux usées contreviennent au Règlement sur l évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.8) qui interdit le rejet dans l environnement des eaux usées d une résidence isolée sauf si ces eaux ont reçu un traitement approprié (ROBVQ, 2010). Une municipalité ou une municipalité régionale de comté (MRC) possède les compétences légales pour appliquer le Règlement sur l évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (MDDEFP, 2012). À ce jour, la municipalité de Saint-Damase ne dispose d aucune information sur les installations sanitaires. Certaines municipalités procèdent à l entretien et au nettoyage des fosses septiques des résidents de leur territoire. Le nettoyage est effectué une fois au 2 ans pour les résidences permanentes et une fois au 4 ans pour les résidences saisonnières. En s occupant du nettoyage des fosses septiques, la municipalité peut compiler les informations sur chaque système de traitement des eaux usées. Afin de faciliter la gestion de ces informations, le MDDEFP a développé le logiciel SOITEAU (Suivi des ouvrages individuel de traitement des eaux usées). Cet outil de gestion permet d effectuer le suivi des vidanges des fosses septiques, des contrats d entretien, des rapports d entretien et des plaintes reçues, et de compiler les données sous forme de rapport. 35

o Utiliser la technique du tiers inférieur pour l entretien des fossés La méthode du tiers inférieur (figure 28) consiste à nettoyer uniquement le tiers inférieur du fossé ayant besoin d un entretien. La végétation en place est conservée sur les talus et le volume de matériaux enlevés dans le fossé est réduit (MTQ, 2008). Suite à l Évaluation environnementale et économique de la méthode du tiers inférieur pour l entretien des fossés routiers réalisée par le Ministère des Transports en 2008, de nombreux avantages ont été observés comparativement aux techniques traditionnelles. Les 8 principaux avantages sont énumérés dans le tableau 1. À la fois la municipalité et le MTQ ont avantage à mettre en application cette méthode pour l environnement. Figure 28 : Comparaison entre la technique traditionnelle et la technique du tiers inférieur de nettoyage de fossés (RAPPEL, 2012) 36

Tableau 1 : Les principaux avantages liés à l utilisation de la technique du tiers inférieur Avantages observés 1. Forte diminution de l'érosion des talus des fossés. 2. Rôle efficace de stabilisation des talus par la végétation demeurée en place sur les deux tiers supérieurs des fossés. 3. Réduction importante de la sédimentation dans le fond des fossés. 4. Meilleure harmonisation du corridor routier avec le paysage environnant. 5. Les fossés de végétation naturelle offrent une transition plus graduelle entre la route et le paysage agricole ou agroforestier environnant. 6. Satisfaction des propriétaires riverains à la route face à une stabilité accrue du talus intérieur du fossé. 7. Réduction des coûts d'opération (±7000$ par km linéaire de fossé) 8. Diminution de 30% à 60 %du volume de déblais à disposer. o Réglementer l usage d engrais à des fins esthétiques sur le territoire de la municipalité Une municipalité peut réglementer l utilisation d engrais et de pesticides sur son territoire pour les terrains municipaux, privés et résidentiels en vertu de la Loi sur les compétences municipales (Bouchard, 2011). Les mesures adoptées ne doivent pas être inconciliables avec la Loi sur les pesticides tel que défini par l article 102. À titre d exemple, la municipalité de Magog a adopté en 2009 un règlement interdisant l utilisation d engrais naturel ou chimique pour l entretien des pelouses résidentielles. De plus, sauf certaines exceptions, seuls les pesticides à faible impact sont permis sur l ensemble du territoire. L objectif visé est de diminuer l utilisation des engrais et des pesticides utilisés à des fins esthétiques sur les terrains résidentiels et ainsi limiter la prolifération de cyanobactéries dans les plans d eau. 37

2.1.3 Pour les agriculteurs o Préserver ou revégétaliser la bande riveraine La bande riveraine est l alliée de tout agriculteur qui désire minimiser son impact sur l environnement, lutter contre l érosion de ses terres, améliorer la qualité de l eau de son bassin versant et se conformer à la Politique de protection des rives, du littoral et de la plaine inondable. o Labourer et cultiver à l extérieur de la bande riveraine Labourer à l extérieur de la bande riveraine permet de s assurer qu aucun épandage ne se fasse à proximité des fossés agricoles et des cours d eau. o Garder les animaux à l extérieur de la bande riveraine Il arrive que les clôtures des champs se situent dans la bande riveraine, à moins de 15 mètres d un cours d eau, par exemple. La présence d animaux dans cette zone peut engendrer un piétinement de la végétation en place et réduire l efficacité de la bande riveraine. Le ruissellement de l eau mélangée aux excréments des animaux peut rapidement se retrouver dans le cours d eau. 2.1.4 Pour les propriétaires de lots boisés privés Plus de la moitié, soit 55 % de la superficie du basin versant du lac de Saint-Damase est occupé par le milieu forestier. Cette activité se situe principalement dans la portion sud-est et dans la portion nord du lac de Saint-Damase. o Préserver la bande riveraine et reboiser lorsque nécessaire Maintenir une largeur de 10 ou 15 mètres à partir du bord supérieur du cours d eau et récolter au maximum 50 % des tiges de 10 centimètres et plus le long du cours d eau tout en maintenant un couvert forestier de plus de 50 % (Guide terrain des saines pratiques d intervention en forêt privée, nouvelle édition). Reboiser est nécessaire lorsque la bande 38

riveraine a été coupée puisque le temps de régénération naturel de la bande riveraine est lent en milieu forestier. o Adopter la technique du tiers inférieur pour le nettoyage de fossés Cette technique est brièvement décrite dans les recommandations pour les gestionnaires municipaux. o Installer des ponceaux durables, efficaces et bien stabilisés Éviter d abord de traverser les cours d eau. Si cela s avère impossible, il vous faut choisir un endroit non marécageux où le cours d eau est le plus droit et le plus étroit possible. Le choix du ponceau ainsi que son installation doivent permettre la libre circulation du poisson. L aménagement n est terminé qu une fois les berges sont bien stabilisées et végétalisées. Afin d obtenir plus de renseignements sur la foresterie en forêt privée, consultez le Guide terrain des saines pratiques d intervention en forêt privée, nouvelle édition. 2.2 Recommandations spécifiques 2.2.1 Zones prioritaires d intervention du lac de Saint-Damase Autour du lac de Saint-Damase, trois zones prioritaires d intervention (A, B,C) ayant un niveau d anthropisation supérieur ont été identifiées suite à l analyse des bandes riveraines à l été 2011 (figure 29). Des correctifs devraient y être apportés. Il est important de revégétaliser ces zones puisqu elles sont déficientes, mais aussi parce que l utilisation du sol faite à proximité de ces bandes dégradées peut avoir un impact important sur la qualité de l eau du lac (ex. : l agriculture). L absence de bandes riveraines végétalisées sur un grand segment empêche le lac de jouir des avantages d une bande riveraine adéquate soit de préserver la fraîcheur de l eau en fournissant de l ombre, de prévenir l envasement, de stabiliser les berges, de filtrer les apports de nutriments au lac, etc. Veuillez noter que ces zones sont listées par priorité d intervention. 39

Figure 29 : Caractérisation des bandes riveraines du lac et les types de cultures pratiquées 40

o Zone A : la bande riveraine est très peu végétalisée sur plus de 300 mètres (figure 30). Des zones ponctuelles d érosion sont observables tout le long de la berge (figure 30). Des terres agricoles sont situées à l arrière de la Base de plein air et sont à une distance de moins de 140 mètres du lac. Le relief s élève dans les champs ce qui peut favoriser des écoulements d eau enrichie d engrais et de sédiments vers le lac. Ces eaux de ruissellement peuvent accéder au lac plus facilement puisque la bande riveraine est très aménagée et ne peut freiner ces apports. La plantation d arbustes est suggérée tout comme l ajout d arbres de part et d autre du terrain. Des arbustes à fleurs pourraient enjoliver le site sans empêcher les villégiateurs d avoir vue sur le lac. La bande riveraine pourrait ainsi jouer pleinement son rôle. Il est possible de végétaliser davantage la bande riveraine tout en gardant l accès au lac pour le bénéfice de la clientèle de la Base de plein air. Figure 30 : Terrain de la Base de plein air Printemps 2013 Figure 31 : Bande riveraine de la zone A 41

o Zone B : Elle correspond à des terrains de villégiatures privés situés à proximité de champs agricoles. La surface cultivée se trouve à une distance minimale de 20 mètres du lac. La bande riveraine y est généralement peu végétalisée, gazonnée et maintenue à plusieurs endroits par des murets ou des enrochements présentant de nombreux signes d érosion (figure 32). En l absence d une bande riveraine adéquate, les engrais et fertilisants utilisés peuvent ruisseler vers le lac. L ajout d arbustes au niveau des enrochements et des murets permettrait de stabiliser ces infrastructures en plus de filtrer les le ruissellement provenant de ces terrains de villégiature et de l agriculture en amont. La conformité des installations septiques des résidences n est d autre part nullement connue alors que la population diffuse qu elles peuvent engendrer pourrait être significative. Figure 32 : Bande riveraine de la zone B o Zone C : Bien que cette bande ne soit pas très étendue (figure 33) des améliorations mineures peuvent y être apportées. Une réduction de la largeur de l accès à l eau à 5 mètres par la plantation d une rangée d arbustes permettrait de diminuer la taille de la superficie de sol mis à nu et ainsi limiter les risques d érosion de la berge. Figure 33 : Bande riveraine de la zone C 42

2.2.2 Zones prioritaires d intervention des tributaires du lac de Saint-Damase Les zones d interventions ciblées décrites ci-dessous font référence à la figure 38. o Branche Robichaud : Les tronçons 2 et 3 sont des sites idéaux pour la plantation d arbustes en haut de la berge, et ce, de part et d autre du cours d eau. o Charge du lac Blanc portion aval : Les bandes riveraines du tronçon 4 doivent être élargies de chaque côté du cours d eau. Présentement, elles sont d une largeur de 2 mètres et sont majoritairement composées d herbacées et de quelques arbustes. Leur rôle n est pas assuré en dehors de la période estivale. Des arbustes doivent être plantés du côté des bâtiments dans le tronçon 5. La rive gauche doit être stabilisée et en particulier près des assises du pont (figure 34). Figure 34 : Tronçon 5 Des arbustes doivent être plantés dans le tronçon 6 dans les zones d érosion. 43

La berge droite du tronçon 7 doit être stabilisée avec des arbustes. L enrochement devrait être recouvert de vignes afin d améliorer l aspect visuel de cette infrastructure et de stabiliser sa structure (figure 35). Figure 35 : Tronçon 7 Tronçon 8 : la berge gauche doit être élargie d au moins un mètre. Il est possible de laisser reprendre la végétation naturellement dans le champ le long du cours d eau sur quelques mètres). o Charge du lac Blanc portion centrale : Les abords du ponceau du rang 8 ouest doivent être végétalisés avec des arbustes. o Charge du lac Blanc portion amont : Un dépotoir clandestin semblant inactif (figure 36) est présent dans la bande riveraine du tronçon 18. Un nettoyage du site pourrait être effectué. Figure 36 : Tronçon 18 44

o Cours d eau du lac à Gilbert-Caron : Le remblai de pierre de la berge gauche du tronçon 16 devrait être stabilisé avec des arbustes et de la vigne vierge (figure 37). Figure 37 : Tronçon 16 45

Figure 38 : Localisation des recommandations spécifiques aux tributaires

3. Sources de financement, don d arbres et groupe d achat Le tableau 2 présente des programmes pouvant financer, en partie ou en totalité, les coûts reliés aux correctifs suggérés dans le bassin versant du lac de Saint-Damase et des possibilités d achats ou de dons d essences arbustives et arborescentes. Les critères de sélection de ces programmes varient considérablement. Il est conseillé de visiter les sites Internet de ces programmes et de contacter les représentants régionaux afin d obtenir de plus amples renseignements. L OBVNEBSL est en mesure de vous orienter dans ces démarches en fonction des actions que vous décidez d entreprendre pour améliorer la qualité de l environnement du lac.

Tableau 2: Pistes de financement, don d arbres et groupe d achat pouvant contribuer à la renaturalisation du bassin versant du lac de Saint-Damase Programme Corridors verts «Jour de la terre» Fondation TD des amis de l environnem ent (Toronto Dominium) Requérants admissibles Associations de riverains, OBNL, municipalité, etc. Municipalités, Organismes canadiens possédant un numéro d enregistrement d organisme de bienfaisance, etc. Activités admissibles Valeur Date de dépôt Pour plus d infos Bandes riveraines Haies brise-vent Plantation d arbres (espèces indigènes), restauration d habitats, etc. Non plafonné Non plafonné à venir pour 2013 15 juillet et 15 novembre 2013 http://www.jourdelaterre.org/ca tegory/touslesjours/5-corridorsverts/ http://fef.td.com/francais/financ ement/ Prime-vert du MAPAQ Volet réduction de la pollution diffuse et amélioration de la qualité de l eau Donnez racine Canon Exploitant agricole Groupes communautaires qui travaille en collaboration avec leur municipalité, communautaires. *Evergreen encourage les demandes d organisations qui travaillent dans les Aménagement d ouvrages de conservation des sols, l implantation de bandes riveraines, de haies brise-vent, le retrait des animaux des cours d eau, etc. Plantation d arbres d essence indigène (au moins 250); éduquer le public, installations de panneaux d interprétation, etc. *Les projets ne doivent pas être réalisés sur des terrains privés. jusqu à 100% 5 000$ et un appareil photo Canon à venir pour 2013 31 mai 2013 à 17h http://www.mapaq.gouv.qc.ca/s itecollectiondocuments/formu laires/primevert.pdf http://www.evergreen.ca/fr/fina ncement/subventions/canon.sn

Fondation Hydro-Québec pour l environneme nt collectivités sousdesservies ou sousreprésentées. Municipalité, OBNL MRC Protection et restauration et mise en valeur des milieux naturels. Éducation ou sensibilisation des publics cibles relativement à des problématiques environnementales locales. Non plafonné 1er février et 15 septembre de chaque année http://www.hydroquebec.co m/fondationenvironnement/index.html *Les projets ne doivent pas être réalisés sur des terrains privés. Don de matériel Distribution de 40000 arbres dans le Bas-Saint- Laurent Groupe d achat Des arbustes riverains à petits prix! Requérants admissibles Municipalités Requérants admissibles Citoyens, municipalités et associations de riverains Matériel offert Le MRN met à la disposition des municipalités des arbres afin que les citoyens qui en font la demande puisse recevoir des arbres gratuitement. Les commandes se font auprès de l Association forestière Bas-Laurentienne. Matériel offert 5 variétés d arbustes en pot de 4 pouces à 3.75$ chacun (taxes incluses): myrique baumier, rosier inerme, spirée à large feuille, saule à long pétiole et vigne vierge Date de dépôt avril de chaque année Pour plus d infos Mme. Nathalie Marin (418) 723-3161 http://www.afbl.info/activites/a ctivite-endetails/?tx_ttnews%5btt_news %5D=9&cHash=409c76230f04 7b70f5327ae0490b253d Date de Pour plus d infos dépôt 31 mai 2013 obv.nordestbsl.org/arbustesriverains.html 49

Conclusion L apparition de cyanobactéries au lac de Saint-Damase à l été 2011 fut un signe d alarme pour les villégiateurs, mais aussi pour les intervenants municipaux. Le lac montre des signes de vieillissement prématuré. Son niveau trophique à l été 2012 a d ailleurs été établi à méso-eutrophe donc à un stade intermédiaire avancé d eutrophisation. La qualité de l eau du tributaire principal, la charge du lac Blanc, a démontré à l été 2012 une eau de bonne qualité bien que la quantité de phosphore est au dessus du seuil fixé par le MDDEFP. Ces données sur la qualité de l eau viennent appuyer plus que jamais l importance de préserver et de restaurer les bandes riveraines dégradées. Puisque la qualité de l eau du bassin versant est l affaire de tous, des recommandations ont été émises pour les villégiateurs tels que restaurer la bande riveraine, cesser de nourrir les canards et poursuivre la participation au Réseau de surveillance volontaire des lacs. Une nouvelle approche environnementale en matière de gestion des fossés est proposée aux intervenants municipaux soit l adoption de la technique du tiers inférieur. La réalisation d un inventaire et d un suivi des installations sanitaires est recommandée tout comme la réglementation sur l usage d engrais à des fins esthétiques sur le territoire municipalisé. Les agriculteurs doivent miser sur la préservation et la restauration de certaines bandes riveraines. Les animaux doivent être maintenus à l extérieur de cette bande de protection qui ne doit pas être cultivée. Les propriétaires de lots boisés doivent préserver la bande riveraine en milieu forestier, adopter la technique du tiers inférieur pour le nettoyage des fossés et installer des ponceaux durables, stables et végétalisés lorsque nécessaires. L étude des bandes riveraines du lac et des tributaires a mis en évidence trois sites aux abords du lac ainsi que plusieurs autres sur les trois tributaires différents où des améliorations doivent être apportées. L objectif étant toujours de réduire les apports de phosphore, d autres nutriments et de sédiments aux différents cours d eau du bassin versant et ainsi préserver et améliorer la qualité de l eau du lac de Saint-Damase ainsi que celle du bassin versant de la rivière Blanche. Des possibilités de financement sont présentes et demandent d être étudiées rapidement afin de passer à