Les INEGALITES Sociales et Territoriales

Documents pareils
Cependant, les étapes de préparation des budgets et leur analyse sont maintenues et continueront à être réalisées par le niveau régional.

A l Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille, Octobre Rose est l occasion de mettre en valeur la filière de soins dédiée au cancer du sein.

2È JOURNÉE NATIONALE DE FORMATION DES PHARMACIENS CANCER ET ACCOMPAGNEMENT DU PHARMACIEN : UN PREMIER PAS VERS LA RÉSILIENCE.

Le dépistage des cancers

FORD C-MAX + FORD GRAND C-MAX CMAX_Main_Cover_2013_V3.indd /08/ :12

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

LA CONSOMMATION ENGAGÉE. Dominique Roux, Université Paris Sud Membre du RITM

RAPPORT D ACTIVITE AIDEA Sommaire

Développement durable et PME. Introduction à la démarche

Résultats d enquête. L épuisement professionnel (Burn Out Syndrom) Qu en pensez-vous? Vous sentez-vous concerné? En partenariat avec

CAPITAINE D EQUIPE : Quel est votre rôle à jouer? Félicitations!

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

Agir Mobiliser Echanger

Qu est-ce qu un sarcome?

Le Don de Moelle Ça fait pas d mal!

Programme DPC des infirmiers

Page1 LE DROIT AU RESPECT DE LA DIGNITE

Le dispositif d annonce. Information destinée aux patients atteints de cancer. édition actualisée Octobre 2009

Ville de Vailly-sur-Aisne

FORMATION AUX PREMIERS SECOURS

Ateliers Santé Ville de Marseille

L accompagnement de la mobilité, quels outils pour faire évoluer les comportements?

DIRECTION DE L ÉDUCATION PERMANENTE

Critères de qualité de l annonce du diagnostic : point de vue des malades et de la Ligue nationale contre le cancer

Dépistage par mammographie : feuille d information

Dépistage du cancer de la prostate : vers un outil d aide à la décision pour le citoyen et le médecin

Diagnostic «santé des femmes»

BIOPSIE PAR ASPIRATION Sous stéréotaxie

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

rapport d activité 2010

guide du stagiaire Comment démarcher les entreprises, se présenter, décrocher un stage.

L utilisation de l approche systémique dans la prévention et le traitement du jeu compulsif

CONCILIER SANTÉ PUBLIQUE ET CITOYENNETÉ

Avecvous. Au 1er avril : vos remboursements en un clic. Décomptes santé par Internet. Quels sont les avantages de ce service?

le guide DON D ORGANES : DONNEUR OU PAS, je sais pour mes proches, ils savent pour moi L Agence de la biomédecine

Comment bien soigner votre budget santé? 14 astuces pour soigner vos dépenses santé

Découvrez L INSTITUT UNIVERSITAIRE DU CANCER DE TOULOUSE

GHUPC Projet de transformation du site Hôtel Dieu. Pr S CHAUSSADE, Dr I. FERRAND

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest

Cancer du sein in situ

Le Marketing Direct : une communication qui fait vendre

Qu est-ce que le Fastt?

CONVENTION TRIENNALE D OBJECTIFS POUR LES QUARTIERS POPULAIRES 2013 / entre LA MINISTRE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA SANTÉ,

Les difficultés rencontrées dans les projets de construction «verts» et comment les surmonter? Réunion #3 du 14 mai 2004

Ligue Algérienne pour la Défense des droits de l Homme الرابطة الجزائرية للدفاع عن حقوق السنسان. Le calvaire sans fin des malades du cancer

CONTRAT LOCAL DE SANTE DE MONTFERMEIL

Tableau des garanties Contrats collectifs

Un autre signe est de blâmer «une colère ouverte qui débute par le mot TU».

LES INSUFFISANCES EN MATIERE D EQUIPEMENTS D IMAGERIE MEDICALE EN FRANCE : ETUDE SUR LES DELAIS D ATTENTE POUR UN RENDEZ-VOUS IRM EN 2013

26 et 27 mai Discours de clôture de la Présidente du Conseil Général

Suivi ADOM. Claude Boiron Oncologie Médicale

Les domaines et les thèmes du SIG Grand Sud

PROJET DE DELIBERATION EXPOSE DES MOTIFS

Maître d ouvrage : La société Stocamine. Le contexte

Les plateformes de génétique

MIEUX COMPRENDRE LE SYSTÈME DE SANTÉ POUR SE SOIGNER

DOSSIER DE PRÉSENTATION

Programme «maladie» - Partie II «Objectifs / Résultats» Objectif n 2 : développer la prévention

Mission France Réseau Social Dentaire Val de Marne 2015

Inégalités sociales de santé et accès aux soins. Inégalités sociales de santé et protection sociale Psychomot 1 UPMC/VHF

SBA Smart Buildings Alliance for Smart Cities

MIEUX COMPRENDRE LE SYSTÈME DE SANTÉ POUR SE SOIGNER

Evaluation de critères res de substitution de la survie globale dans les cancers bronchiques localement avancés

POURQUOI RESSENTONS-NOUS DES ÉMOTIONS?

Le prélèvement d organes anticipé/prémédité. Ethique et Greffe Journée du 9 octobre 2012 Dr Laurent Martin-Lefèvre Réanimation La Roche-sur-Yon

LE MARKETING SOCIAL ET

UNE MUTUELLE POUR TOUS

Compte-rendu de la Réunion CMRR Du 21 Octobre 2004 Les présentations des intervenants sont disponibles sur le site :

Prise en compte de la population sourde dans le système de soins

LES CONSTATS. Les difficultés généralement pointées par les usagers et les partenaires sont :

galités s sociales de cancer chez les travailleurs

UNE INTERVENTION CHIRURGICALE AU NIVEAU DU SEIN

REGLEMENT D APPLICATION DE LA TAXE DE SEJOUR SUR LA COMMUNAUTE DE COMMUNES DE LA SOLOGNE DES ETANGS

J ai droit, tu as droit, il/elle a droit

SOINS INFIRMIERS EN ONCOLOGIE GENEVE : SOGE STATUTS

2 La chaîne de survie canadienne : espoir des patients cardiaques

MODULE D EXERCICE PROFESSIONNEL NOTION MÉDICO-ÉCONOMIQUE DES DE RADIOLOGIE ET IMAGERIE MÉDICALE. Dr F Lefèvre (1-2), Pr M Claudon (2)

Simple, facile à archiver, il est disponible dès le premier jour du mois * et n utilise ni papier ni enveloppe. Le e-relevé / Mode d emploi

La communication engageante dans la campagne de vaccination contre la grippe

DE LA STRATEGIE LEADER. Appel d offres Novembre 2014

L ESPRIT DE CORPS. Les adhérents sont en droit de se poser la question. En effet, depuis. Nous approchons maintenant de la fin d année et des EDITO >

ACTIONS DES PRÉVENTEURS DE L ASSURANCE MALADIE RISQUES PROFESSIONNELS. Point d étape et perspectives

«Changer de point de vue sur l informatique de santé» nationale à destination des professionnels de santé

Réunion plénière du CNLE

DISTRIBUTION DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR VOIE ORALE PAR L INFIRMIERE : RISQUE DE NON PRISE DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR LE PATIENT

LA LETTRE E D I T O DE MIIGRATIIONS SANTÉ. B onjour à tous, SOMMAIRE. Editorial. Les pôles de. Migrations Santé. Actions de terrain

Sommaire de la rubrique «Faire un don du sang» Site Internet des villes région Pays de la Loire FAIRE UN DON

L hôpital dans la société. L expérience du CHU de Paris, l AP HP. Pierre Lombrail, Jean-Yves Fagon

Très Haut débit et Aménagement du territoire

Le rendez vous des partenaires de la vie associative. Mardi 01 juillet 2014

Programme. Programme Activ. Dossier de presse Juin Dossier de presse Programme Activ 1

Qualité de vie des résidents en EMS: Perspectives croisées

Prise en charge de la précarité chez des personnes atteintes de cancer

bonnes raisons pour ne pas se syndiquer

OBSERVATOIRE DES OBJETS CONNECTÉS. Synthèse novembre 2014

Document d information sur les offres de La Poste et leurs accès aux personnes handicapées intellectuelles

P.A.R.A.D.S. PÔLES D ACCUEIL EN RÉSEAU POUR L ACCÈS AUX DROITS SOCIAUX

Entretiens Pharmaceutiques en Oncologie : Où en sommes nous en 2014, au CHPC

Info Sein BULLETIN. Bulletin numéro 8 Avril Contenu. Les 15 ans du PQDCS :

Transcription:

Les INEGALITES Sociales et Territoriales Les Problématiques liées au Dépistage Organisé des Cancers 4 ème Journée régionale de Cancérologie de Picardie Mardi 25 Janvier 2011 Dr Chantal de SEZE, Association pour le Dépistage des Cancers dans l Oise, ADCASO

ACCES aux Dépistages 1er Plan cancer, INCA, 2003 2007: Programme national, volonté d égalité d accés aux dépistages Cahier des charges National des Dépistages Organisés (D.O.), Généralisation des dépistages 2004 SEIN et 2007 COLO RECTAL Les Structures de Gestion en Picardie: Aisne Preventis, ADEMA, ADCASO

Missions de la Structure de 1 INVITATION: Gestion Fichier population des 50-74 ans, assurés sociaux, résidant dans l Oise, 200 000 personnes, tous les 2 ans Invitation, Relance I, Envoi du Test 2 INFORMATION et COMMUNICATION : Population, Associations, Institutions, Professionnels de santé. 3 SUIVI des DOSSIERS SUSPECTS, POSITIFS par téléphone et par courrier 4 COORDINATION,

6% de cancers diagnostiqués en Lecture 2 sur mammo dites normales en première lecture

Dépistage. individuel, D.Organisé: même examen

Disparités territoriales, les Inégalités se creusent 2éme Plan Cancer 2009 2013: Taux de participation nationale au DO du sein 52% ( 2, 3 millions de femmes en 2009) Exemple: Participation différente dans l Oise entre le Nord et le Sud «la Population«rurale» participe plus au DO»

Déterminants environnementaux Offre de soins? Territorialisation des sous dépistages et des facteurs d inégalités Isolement géographique: 45% dépistage trop loin du domicile Manque d accés à l information concernant les dispositifs de soins, Transport: Prise en charge possible par le CPES, ou Collectivité territoriale, Centre d imagerie: Pas de MACRO-biopsie en secteur hospitalier dans l Oise

Déterminants environnementaux (suite) Démographie médicale? Densité de MG secteur1: France=80, Somme=89, Aisne=72, OISE= 65 ROLE FORT du Médecin: ROLE FORT du Médecin: 85% tests réalisés si remise par Médecin, 15% si voie postale Gynécologue: RDV à 6 mois, Sur 2008-2009: délais de 94 joursentre dépistage positif du sein et mise en traitement dans l Oise En 2010, dossiers coordonnés par la SG :35 jours, Gastroentérologues: coloscopie 2mois de délai Colo de «dépistage individuel» 1/10 positive Colo après test positif ½ est positive

Dépistage

Les Français face au dépistage des cancers: Enquête INCA/BVA 2009 97% utilité individuelle du dépistage pour favoriser guérison, 96% bonne habitude pour capital santé 64% facilité de la réalisation du dépistage 91%femmes de 50 à 74 ans déclare au moins 1 mammo 72% femmes savent fréquence tous les 2 ans La pratique déclarée des dépistages augmentent avec la CSP 83% des frottis chez gynécologues/ 16% MG 47% des 50-74 ans disent avoir réalisé un Dépistage du Cancer colorectal: 24% par colo et 23% par test.

FREINS INDIVIDUELS Freins culturels, sociaux, religieux, économiques - pop. précaires et vulnérables: Ignorance de la gratuité ( 29% c est cher) Enquête FADO: Les conduites de dépistage sont liés à l accés aux soins ( 33% aller loin de chez soi) Plus de DO, si on a renoncé à des soins de base pour pb. financier, moins suivie par gynéco, et moins de frottis dans les 3 ans Démarche perçue comme angoissante (69%) - Peur du dépistage,de la douleur(6/10), peur du Cancer: - Sentiment de fatalité, d impuissance à le soigner *3 millions de héros ordinaires, *traité précocement 9/10 cancers du sein guérissent

FREINS INDIVIDUELS (suite) Différence de perception, ne se sentent pas concernés, fausses croyances 57%je n ai pas de symptôme, je suis en bonne santé» 42% personnes sans diplôme disent «utile uniquement si symptômes» et 39% que «si on fait un dépistage c est que l on a de fortes chances d avoir un cancer» 44% déclarent que «le cancer est une maladie dont on ne guérit pas» Problème linguistique, traduction, compréhension des messages 38% DO impersonnel et fait trop vite, préfère colloque singulier avec leur «médecin»

2010 pour l Oise 95% de dépistages sont négatifs 5%de mammo suspectes, sur 28200mammographies en 2010, 220 cancers sein dépistés 3,5%tests positifs, ½ Coloscopies positives dont 5% de cancers Dans l Oise, nous faisons de la discrimination positive par des Actions de prévention et de dépistage de proximité ciblées

Exemple le CREILLOIS En 2007, 31% DO sein, pour une moyenne à 46% Depuis 2008, actions de sensibilisation des associations d insertion, de mobilisation des professionnels de santé, en particulier des radiologues et gynécologues, en lien avec la CPAM, la Ligue contre le cancer, et les services de la mairie de Creil En 2009, 46%de taux de participation pour 51% dans l Oise

Conclusion La situation sociale des malades atteints de cancer pèse de plus en plus sur leurs chances de guérison: 2 fois plus de décés par cancer entre 30 et 65 ans chez les ouvriers que chez les cadres.( JP. Moatti) Habiter > 50 km d un centre de référence en Oncologie, divise par 2 la probabilité d y être admis et traité, ce qui au final diminue les chances de survie ( Pr Guy Launoy) Cependant les principales inégalités sociales en matière de cancer se situent en amont des soins, dés le dépistage, continuons ensemble