Ecrit professionnel ESPE 2015 L utilisation de la photographie en géographie en classe de 1ère Emmanuel Lemée 08/04/2015
Sommaire Cadre et présentation générale... 3 I- Présentation de l établissement... 3 II- Présentation de la classe... 3 III- Présentation du sujet... 3 Présentation du projet... 4 IV- Participation au concours Géophotographes 2014/2015... 4 1- Organisation de la participation au concours... 4 2- Utilisation pédagogique et remédiation... 5 3- Résultats et bilan... 6 V- Travail en photographies autour du thème «Dynamiques des espaces productifs au sein de la mondialisation»... 8 1- Travail préparatoire et remédiation... 8 2- Etude de cas et retour sur le travail photographique... 9 3- Mise en perspective à l aide des photographies des élèves... 9 4- Elaboration d un croquis de synthèse utilisant la photographie... 10 5- Bilan et propositions d amélioration... 10 VI- Conclusion générale... 11 Annexes... 12 I- Productions des élèves pour le concours Géophotographes... 12 1- Le trafic sur une grande avenue de Paris... 12 2- Mobilités... 13 3- L autre face du Trapèze... 13 4- Les mobilités sur la Seine... 14 2
Cadre et présentation générale I- Présentation de l établissement Mon stage en responsabilité se déroule au Lycée Général et Technologique Jacques Prévert, situé à Boulogne Billancourt dans le département des Hauts de Seine. Il compte un millier d élèves répartis sur 30 classes, ainsi que plusieurs classes de BTS (BCPST, audiovisuel). Il s agit d un lycée où le niveau général est moyen, et les classes plutôt mixtes, voire assez hétérogènes. Mon service est de 8h30 hebdomadaires, réparties sur deux classes. En classe de 2 nde 3, j assure 4h professeur d Histoire-géographie en comptant une heure dédoublée, soit 3h élève, et 1h d ECJS par semaine. En classe de 1 ère S7 j assure 2h30 d Histoire-géographie et 1h d ECJS par semaine. II- Présentation de la classe J ai choisi pour cet écrit professionnel de travailler avec ma classe de 1 ère S. En effet, mon sujet d écrit, l utilisation pédagogique de la photographie en géographie, m a été inspiré par ma participation au concours Géophotographes de l académie de Versailles, qui concerne les classes de 1 ère. Il s agit d une classe d un bon niveau, où l ambiance est bonne et qui s est montrée tout au long de l année extrêmement motivée pour participer à toutes les expériences pédagogiques que j ai pu tenter de mettre en place. III- Présentation du sujet J ai choisi pour sujet de cet écrit professionnel l utilisation de la photographie en cours de géographie, et ce pour plusieurs raisons. Tout d abord parce que l occasion m a été donnée de participer cette année, au sein de l équipe d Histoire-géographie du lycée Jacques Prévert, à plusieurs projets pédagogiques autour des programmes de géographie. Le premier auquel j ai participé, et celui qui m a le plus inspiré dans ma manière de faire de la géographie cette année, est le concours Géophotographes 1. Une seconde raison m a poussé à choisir cette expérience pour sujet : j ai rapidement rencontré avec ma classe de 1 ère S des difficultés à aborder le programme de géographie, parfois assez aride. La photographie, et surtout son investissement personnel par les élèves, s est révélé tout au long de l année une manière ludique de travailler en géographie, qui les a beaucoup intéressés. De cette seconde raison en découle une troisième, plus générale : après mon expérience sur le concours Géophotographes, la photographie m est rapidement apparue comme un outil extrêmement efficace pour impliquer les élèves dans la conception du cours, d autant plus qu il s agit d un support qu ils manipulent de manière intuitive et naturelle. 1 Voir partie IV pour une rapide présentation du concours. 3
Présentation du projet IV- Participation au concours Géophotographes 2014/2015 La participation au concours Géophotographes a constitué la première partie de mon projet. Ce concours est organisé depuis quelques années dans l académie de Versailles et propose aux enseignants de 1 ère de toute l académie de faire participer leurs classes. Il s agit pour chaque classe participante de proposer une photographie originale accompagnée d une légende d une centaine de mots, sur un thème fixé à l avance. Le thème cette année était «Mobilités». Les productions sont ensuite étudiées par un jury académique. L objectif principal de cette participation était pour moi de trouver un moyen de rendre vivant le thème de géographie «Comprendre les territoires du quotidien», et donc d intéresser les élèves à une réflexion sur l aménagement qui ne me paraissait pas simple pour des élèves de 1 ère. Le second objectif était de pousser les élèves à s approprier le cours et ses notions en proposant eux-mêmes le matériau final et, dans une certaine mesure, l évaluation. 1- Organisation de la participation au concours J ai décidé de participer au concours sur proposition de ma tutrice et de plusieurs de mes collègues d Histoire-géographie du lycée Jacques Prévert qui ont contribué à mettre ce concours en place. En raison de la nature du thème et de la période de l année à laquelle les productions devaient être rendues, j ai décidé d associer ce concours au premier thème de géographie de 1 ère S, «Comprendre les territoires du quotidien». J ai décidé pour cela de me consacrer à l étude d un site proche du lycée et ayant fait l objet d un aménagement très important ces dernières années, le site des anciennes usines Renault de Boulogne-Billancourt. Ce site, aujourd hui réparti en trois ensembles (Pont de Sèvres, quartier du Trapèze, Ile Seguin), offrait en effet l avantage, en plus d être au cœur des problématiques du thème étudié, d avoir été abondamment photographié depuis le début du XXème siècle. Cette masse de documents photographiques m a permis de mettre en place une étude utilisant essentiellement la photographie, faisant le lien avec le concours et permettant l intégration de la production des élèves au sein du cours 2. J ai organisé la participation au concours, sur les conseils de mes collègues, de la manière la moins directive possible, afin de favoriser l imagination et l initiative des élèves. A l issue du cours consacré à «Comprendre les territoires du quotidien», j ai annoncé aux élèves l existence du concours et leur participation. Concrètement, leur participation a pris la forme d un DM, à réaliser pendant les vacances de la Toussaint, et servant de validation des acquis pour le thème de géographie étudié. Les élèves devaient, de préférence dans le cadre de l espace étudié en cours, prendre une photographie et l accompagner d une légende la reliant au contenu du cours. Je leur avais demandé d y intégrer des notions et des idées du cours, notamment sur l utilisation des mobilités pour l aménagement, ou sur la modification des mobilités suite à l aménagement. En-dehors de ces consignes, je me suis contenté de leur 2 Voir IV, 2. 4
livrer l intitulé du thème, «Mobilités», en leur expliquant que l on entendait par là en géographie tout déplacement de personne, soit dans un espace physique soit dans un espace symbolique. J ai ensuite récupéré ces travaux à la rentrée des vacances, avec très peu de problèmes à signaler (un soupçon de plagiat, plus tard écarté, et une photo sans légende). 2- Utilisation pédagogique et remédiation Cette participation au concours a fait l objet d une utilisation pédagogique à plusieurs moments du cours. Tout d abord, lors de l étude du thème «Comprendre les territoires de proximité» et en prévision de la participation au concours, j ai réalisé l étude de l aménagement de l ancien site Renault de Boulogne-Billancourt principalement par le biais de photographies. J ai réalisé notamment des comparaisons entre photographies d archive et photographies de l espace actuel. La participation au concours a ensuite servi de validation des acquis pour le thème, ce qui m a permis de l intégrer au déroulement du cours. La question de la notation s est révélée assez complexe. Sur le conseil de mes collègues d Histoire-géographie participant également au concours et l utilisant aussi comme moyen de validation des acquis, je suis parti d une base de 10 pour les élèves ayant respecté les consignes. J ai ensuite valorisé les travaux selon plusieurs qualités, notamment l originalité, la qualité de la photographie, la pertinence du titre et de la légende par rapport au thème, la qualité de la légende, l implication personnelle (présence d une réflexion subjective sur le thème ou l espace). Enfin, la séance de remédiation a été l occasion d un nouveau travail pédagogique sur la photographie. Lors de cette séance, en demi-groupe, j ai réparti les élèves en quatre groupes de trois à quatre personnes. J ai ensuite confié à chaque groupe une des photos réalisées par les élèves, après avoir personnellement choisi parmi leurs productions les quatre photos les plus en adéquation, à mon avis, avec l esprit du concours 3. Chaque groupe s est vu confier la tâche de proposer, sur cette photographie, une légende personnelle, conçue comme si la photo avait été la leur. L objectif était de pousser les élèves à se réapproprier les photographies de leurs camarades et, en exprimant ce que ces photographies leur inspiraient, à réfléchir sur l aspect artistique et esthétique de la photographie, à sa capacité à exprimer pour chaque spectateur quelque chose de différent. Les résultats ont été très intéressants, et parfois assez personnels. Certains groupes ont véritablement joué le jeu et réinvesti des photographies parfois conçues de manière strictement descriptives en les soumettant à leur propre regard. Ainsi, la photographie 3 de l annexe I 4 avait pour légende originale : L'autre face du Trapèze Cette photographie a été prise dans le parc de Billancourt, situé dans le quartier du Trapèze à Boulogne-Billancourt (92100). Nous pouvons voir une grande étendue d'herbe et de végétation, faisant parties des 7 hectares du parc. Nous remarquons également le manque d'activités. Cette photographie symbolise l'absence de mobilité. En effet, ce quartier considéré comme dynamique et vivant, se montre ici sous un autre jour: calme et en absence de mouvements. 3 Ces quatre photos, représentatives des productions des élèves, sont disponibles en annexe. 4 Voir annexes. 5
La proposition de légende faite par l un des deux groupes ayant travaillé sur cette photographie était très différente et beaucoup plus évocatrice, au moins dans le choix du titre : L Apocalypse à l île Seguin Malgré le fait que cette photographie soit proche de Paris, elle n est pas aussi dynamique que la ville de Paris. Cette photographie symbolise bien le Trapèze car il y a une absence de mobilité. Alors que le Trapèze est déjà à peu près construit, il y a au loin des constructions qui se rapprochent de plus en plus de Paris car on peut apercevoir La Défense. Le manque d activité du parc de Billancourt nous montre que le Trapèze a deux faces, une face dynamique et vivante, et une autre face calme et paisible. Cette photographie nous rappelle l apocalypse car le Trapèze est complètement désert. A l issue de cette séance, j ai fait procéder à un vote par les élèves de la photographie à envoyer au concours. La même photographie a été choisie dans les deux demi-groupes. J ai remis au photographe les deux propositions de légende faites en classe, en lui laissant la liberté de rédiger la légende finale en les utilisant ou non. Il a finalement choisi de conserver sa légende d origine, mais en modifiant le titre, pour lequel il s est inspiré des idées de la classe. 3- Résultats et bilan Ce projet s est révélé très intéressant à réaliser avec les élèves, et les deux objectifs principaux que je m étais fixés ont été globalement atteints. Les élèves se sont investis dans toutes les étapes du projet, même si la plupart des photographies produites pour le concours sont restées d un intérêt assez limité. si certains ont livré des photos originales, la plupart se sont contentés d une approche extrêmement scolaire, choisissant des photos purement illustratives d un moyen de locomotion pour plaquer en légende des extraits de leur cours plus ou moins bien appropriés. L essentiel des photos se compose ainsi de stations de vélibs, de bus, voitures et métros, parfois plusieurs sur la même photographie présentée comme une composition prise «sur le vif», et en réalité prétexte à la réalisation d un exercice de type cours. S agissant de faire sortir le thème de géographie sur l aménagement hors de la salle de classe, le dispositif ne s est pas révélé totalement satisfaisant. Quatre ou cinq élèves ont cependant véritablement joué le jeu et produit une photographie reflétant un regard et une implication personnels. L une de ces photographies, celle qui avait été choisie par les élèves pour être soumise au jury, fait par ailleurs partie des lauréates du concours. En cela le projet a donc également été un succès, et les élèves étaient particulièrement ravis de savoir que leur classe avait été ainsi récompensée. Ce succès m a amené à revenir sur le bilan que j avais tiré de cette expérience après l envoi de la photographie au concours en décembre. A cette époque de l année j étais en effet un peu déçu des productions globales des élèves, et j attribuais cette déception à ma manière de préparer la participation au concours. Je pensais que, si j étais amené à participer à nouveau au concours Géophotographes, il me faudrait cette fois réaliser un travail préparatoire plus important avec ma classe, afin de mieux orienter le traitement du thème. L objectif serait d éviter que trop d élèves se contentent de photographies illustratives de leurs modes de déplacement et de choix un peu paresseux (le bus qu ils prennent pour venir au lycée, une station de vélib en bas de chez eux, la voiture de leurs parents, une station 6
de métro, ). En fin de compte, le succès de la photographie choisie par mes élèves auprès du jury du concours m a fait changer d avis : mon cadrage très large du thème a sans doute poussé de nombreux élèves à se réfugier dans des photographies illustratives, mais il a aussi permis à quatre ou cinq photographes de laisser s exprimer leur imagination sans aucune contrainte. Ma classe n aurait probablement pas été lauréate du concours si j avais été plus précis dans mes consignes, car cela aurait très probablement orienté les élèves vers des productions certes plus problématisées, mais moins originales et personnelles. A l heure où j écris ce mémoire, il me semble donc que ce choix d un cadrage plus ou moins large du thème dépend complètement du projet pédagogique que l on place derrière cette participation au concours. Si la participation au concours est un prétexte, une forme de bonus, pour opérer une validation des compétences des élèves, il vaut mieux se livrer à un cadrage assez poussé du thème, afin d aiguiller les élèves vers des productions plus analytiques de l espace. Mais si la participation au concours vise à véritablement dissocier le travail géographique d une approche scolaire, un cadrage minimum est sans doute le meilleur choix. Cela permet en effet aux élèves de s affranchir au maximum des filtres d analyse apportés par le cours, ces filtres devant tout de même leur permettre de se poser des questions sur l espace qu ils n auraient pas pensé à poser au préalable. Le travail scolaire ne vient donc pas filtrer la vision de l élève, vision qui est justement ce que ce travail de photographie chercher à capturer et mettre en valeur. Alors que j attribuais le côté assez scolaire de la plupart des productions de mes élèves à mon manque de cadrage du thème, il me semble aujourd hui avoir pris le problème dans le mauvais sens. Ce côté scolaire me semble aujourd hui en effet plutôt lié au fait qu il s agisse d une bonne classe, très sérieuse, peut-être un peu trop dans le cadre d un exercice de ce genre. Beaucoup d élèves ont abordé cette photographie comme un DM, un exercice relevant encore du domaine du cours, et non comme un exercice d imagination, cherchant à mettre en avant une vision personnelle de l espace. Cette participation au concours me paraît ainsi a posteriori un projet à la fois agréable et utile pédagogiquement, et ce quel que soit le niveau de la classe concerné. Une classe un peu plus faible, et un peu moins scolaire, en profiterait peut-être même encore davantage, car cet exercice permet de mettre en valeur des qualités que l environnement scolaire étouffe généralement. Enfin, concernant l aspect technique du travail sur la photographie, cet exercice s est révélé assez limité. Trop peu d élèves ont cherché à utiliser les moyens esthétiques permis par la photographie pour exprimer leur point de vue : presque toujours c est le sujet de la photographie qui prime à leurs yeux, et non son traitement. Sur ce point, mon travail préparatoire au long du cours est en partie responsable : j ai moi-même trop souvent utilisé les photographies en cours dans un but illustratif, et non pour montrer que la photographie était un mode d expression particulier. A refaire, je ne modifierai pas ma mise en place de la participation au concours mais, si je devais à nouveau intégrer ce travail à un thème étudié en géographie, je modifierai mon traitement du chapitre. Il s agirait ainsi d utiliser davantage la photographie pour ce qu elle est, et de chercher à montrer les possibilités offertes par ce support afin de donner des idées aux élèves pour leur propre production. 7
V- Travail en photographies autour du thème «Dynamiques des espaces productifs au sein de la mondialisation» En tirant les enseignements de ce premier travail, j ai décidé de mettre en place un second projet pédagogique utilisant la photographie comme outil pour faire de la géographie. J ai cette fois décidé, pour éviter l écueil d une utilisation prétexte, d axer tout le chapitre autour de la photographie, en insistant sur l intérêt d utiliser cet outil particulier pour représenter l espace, et notamment pour rendre visibles des éléments qui ne le sont pas nécessairement à l œil nu. 1- Travail préparatoire et remédiation Avant les vacances de février, selon les mêmes modalités que pour le concours Géophotographes, j ai demandé à mes élèves de préparer une photographie pour la rentrée. Cette fois-ci, je les ai autorisés à la prendre sur internet, à condition de citer la source et d expliquer leur choix, car il me semblait extrêmement improbable d obtenir à la suite de ces vacances des photographies de toute la France. La consigne était de choisir une photographie d un espace productif français, assortie d une légende décrivant les forces et les faiblesses de cet espace dans la mondialisation et réfléchissant sur la forme qu elles prennent et la manière dont elles transforment le paysage. Au préalable, j ai donné à mes élèves une définition rapide d un territoire productif, en insistant sur la variété des productions possibles, qu il s agisse d objet issus de l industrie, de céréales, de services, d énergie, Mon objectif était de les pousser à avoir l ouverture d esprit la plus grande possible, afin d éviter les photographies très scolaires de mon premier projet. A l aide des photographies qui m ont été envoyées pendant les vacances (à peu près la moitié, les autres élèves n ayant pas bien suivi mes consignes et m ayant rendu leurs photographies en version papier à la rentrée), j ai réalisé un panorama général du chapitre «Dynamiques des espaces productifs au sein de la mondialisation». J ai sélectionné un ensemble assez varié d espaces et demandé lors de la séance introductive aux élèves ayant soumis la photographie d expliquer leur choix à la classe. J ai ensuite demandé aux élèves de classer ces photographies en fonction des activités représentées. Petit à petit s est dessinée une classification en secteurs (primaire, secondaire et tertiaire), aujourd hui un peu dépassée mais qui semblait parler naturellement aux élèves. A l aide de ces photographies et de leurs propres représentations de l espace français, je les ai ensuite amenés à s interroger sur le type d activités présent majoritairement dans les grandes régions du territoire français. Les résultats ont été assez ont été très intéressants : mes élèves avaient une vision de la France reflétant les espaces productifs des années 1970-1980, avec une dichotomie très prononcée entre un Nord-est industriel et un Sud-ouest dédié à l agriculture et aux vacances. 8
2- Etude de cas et retour sur le travail photographique A l issue de cette séance introductive, j ai averti les élèves que leurs photographies feraient l objet d une évaluation après avoir été retravaillées à la maison sur le modèle de l étude de cas du cours. Pour cette étude j ai choisi le plateau de Saclay, pour lequel les documents de mon manuel (Hatier Géographie 1 ère ) étaient intéressants. L étude a tourné essentiellement autour de la photographie aérienne du plateau de Saclay, en mettant l accent sur l étude du paysage. J ai fait étudier aux élèves, autour de ce document principal, plusieurs autres types d images, plus ou moins proches de la photographie : photographies au sol, images numériques destinées à faire la promotion du projet de Saclay, plans d occupation du sol et des bâtiments, plan des lignes de transport, cartes à plusieurs échelles. J ai cherché à les faire réfléchir à l utilisation de ces différents types d images, à ce que chacune essaie de montrer ou de démontrer au public. Puis, partant de là, j ai cherché à les faire réfléchir aux limites et au biais de la photographie. Une fois cette étude de cas terminée, j ai élaboré avec les élèves une courte conclusion sur la photographie aérienne du plateau de Saclay. Je leur ai ensuite présenté ce travail comme le modèle à suivre pour leur propre travail à faire à la maison, qui consiste donc à reprendre leur photographie d un espace productif français en l interrogeant et en l utilisant pour lire, au sein de l image, les dynamiques de cet espace 5. Ce travail de légende d une photographie sera évalué et comptera pour validation des acquis du chapitre «Dynamiques des espaces productifs au sein de la mondialisation». 3- Mise en perspective à l aide des photographies des élèves Une fois encore, j ai cherché à placer les photographies des élèves au cœur du dispositif pédagogique de la mise en perspective. J ai cherché à faire réfléchir de nouveau les élèves aux catégories selon lesquelles il était possible de répartir leurs photographies, et trois grandes catégories ont émergé de leur réflexion, recoupant celles que j espérais obtenir. La première typologie, et celle à laquelle ils sont parvenus le plus aisément, d autant plus qu ils l avaient déjà décelée lors de la séance introductive, est la typologie selon les secteurs d activité. Cette typologie a été l occasion, lors de la mise en perspective, de dresser un panorama des principaux secteurs productifs français et de leur localisation au sein du territoire national. La seconde typologie n a pas non plus été très difficile à déceler pour les élèves, même s ils ont eu plus de difficultés à la formaliser. Il s agit d une typologie en fonction du dynamisme de l espace photographié. Les élèves ont ainsi réparti les photographies selon que l espace paraissait dynamique, stagnant ou en crise, ce qui a donné lieu à une réflexion critique sur certaines photographies où le dynamisme n était pas évident à déceler. Les élèves ont ensuite relié cette réflexion à la première typologie pour parvenir à une idée générale du dynamisme des secteurs d activité en France. La réflexion a été conclue sur ce point en faisant 5 Je ne peux pas encore me prononcer sur les résultats de ce travail. En raison de la date de rendu de cet écrit professionnel, je n ai en effet pas encore récupéré ces nouveaux travaux. 9
dégager à la classe les principaux espaces dynamiques ou en crise sur le territoire français, en fonction de ces secteurs d activité. La troisième typologie a été un peu plus difficile à élaborer avec les élèves, mais l intervention de certains élèves particulièrement moteurs a permis d en dégager l essentiel sans qu il me soit nécessaire de trop intervenir. Il s agissait d une typologie des espaces productifs français selon leur échelle de rayonnement, et au-delà selon leur intégration à la mondialisation. A l issue de cette triple typologie, certains espaces productifs sont clairement sortis du lot : certains cumulaient en effet une position avantageuse dans les trois typologies (la région parisienne), tandis que d autres accumulaient les désavantages (Nord et Nord-est industriel). 4- Elaboration d un croquis de synthèse utilisant la photographie La dernière étape du travail sur ce chapitre a été la réalisation d un croquis de synthèse utilisant les photographies des élèves, dans l objectif de servir de conclusion. A l occasion d une séance en demi-groupes, j ai réparti le travail à accomplir en deux temps. Le premier groupe s est vu confier la tâche d établir la légende et de préparer un fond de carte comportant les informations générales impossibles à transmettre par la photographie. Lors de la première partie du cours, les élèves répartis en groupes de trois ou quatre ont sélectionné des figurés. Puis, en commun avec le reste de la classe, ils ont retenu un nombre très réduit de figurés essentiels, afin de créer un fond de carte très lisible et qui laisse un maximum de place aux photographies. Ils ont ainsi élaboré une légende en trois parties. La première comporte les grandes régions dynamiques ou en crise à l échelle nationale, ainsi que les métropoles majeures. La seconde comporte les grands axes de communications, les liens avec l Union européenne et le monde, ainsi que les principales régions réceptrices d Investissements Directs à l Etranger. La troisième partie comporte les photographies, entourées d un liseré coloré selon le secteur d activité auquel elles correspondent (primaire, secondaire ou tertiaire). Le second groupe, sur la base du travail réalisé par le premier, a été séparé en deux groupes. Le premier a repris la légende du groupe précédent et l a mise au propre, en cherchant à donner aux titres de parties et aux figurés une dimension problématisée grâce aux éléments du cours. Il s est également chargé de trouver un titre au croquis. Le second groupe a utilisé l ordinateur de la salle afin d intégrer au fond de carte, que j avais préalablement numérisé, les photographies. Il s est occupé de sélectionner, localiser et redimensionner les photographies afin de les intégrer à la carte. Il s est ensuite chargé de créer le liseré de couleur autour de chaque photographie selon son secteur d activité. Le croquis final a été remis en version numérique aux délégués, à charge pour eux de le transmettre au reste de la classe. Une version en noir et blanc a été imprimée afin d être collée dans les cahiers et de servir de conclusion au chapitre de géographie. 5- Bilan et propositions d amélioration Ce projet pédagogique a globalement été un succès, même s il a rencontré plusieurs limites. 10
La première a été le matériau disponible. En effet, les élèves n ont pas fourni des photographies de tous les espaces productifs français : pour obtenir une vision un peu plus exhaustive, j ai été forcé d en rajouter une poignée moi-même. Par ailleurs, certaines photographies proposées par les élèves étaient difficile à utiliser dans une optique autre qu illustrative. Il a également fallu compter avec de nombreux doublons de photographies de stations de sports d hiver, ce qui était sans doute inévitable pour un travail fait pendant les vacances de février. La seconde limite a été la quantité d information qu il était possible de tirer des photographies lors de la mise en perspective. J ai ainsi été forcé, à de nombreuses reprises, à reprendre la main pour préciser des éléments et apporter des connaissances qu il n était pas possible d extraire des photographies. Cet écueil aurait pu être évité en proposant aux élèves d autres documents, comme des textes ou des schémas, mais à part une ou deux occasions j ai préféré éviter d utiliser d autres documents afin d éviter la surenchère et de tenir les délais impartis pour le chapitre. Cet écueil me semble pour le moment inévitable, à moins d avoir des photographies extrêmement explicites ou des élèves extrêmement vifs. Globalement, cette organisation a bien fonctionné avec ma classe de 1 ère S, mais contrairement à mon premier projet autour du concours Géophotographes, je ne suis pas certain qu il soit possible de le reproduire avec n importe quelle classe. En effet, la mise en œuvre a été beaucoup plus complexe que je ne le pensais, et a surtout demandé une grande capacité d abstraction et d adaptabilité de la part des élèves, ce dont toutes les classes ne sont pas capables. Ce projet aurait par exemple été totalement impossible à réaliser avec ma classe de 2 nde, qui aurait très probablement abandonné en route ce projet à l issue difficile à concevoir. Il s agit malgré tout d un projet que j aurais plaisir à recommencer avec une classe capable d une certaine initiative. VI- Conclusion générale Ces deux projets successifs autour de l utilisation de la photographie ont été pour moi extrêmement instructifs. Les objectifs principaux que j avais fixés ont globalement été atteints, puisque ces projets ont servi à motiver mes élèves pour l étude de deux chapitres de géographie du programme de 1 ère S que je craignais d aborder de manière plus classique, le risque de les ennuyer et de les perdre me paraissant important. Ils m ont par ailleurs permis de construire le cours avec les élèves, et sur ce point le deuxième projet s est révélé particulièrement intéressant, même si la quantité de travail nécessaire pour faire fonctionner le cours de ma part s est révélée extrêmement importante. Enfin, ces deux projets m ont permis d initier mes élèves à un regard critique sur l image et son utilisation, à la fois pour des raisons de communication et des raisons scientifiques. Travailler avec la photographie, et à travers la photographie, un outil que les élèves connaissent par cœur sans toujours penser à l interroger s est donc révélé passionnant et efficace. 11
Annexes I- Productions des élèves pour le concours Géophotographes 1- Le trafic sur une grande avenue de Paris Paris, dans une ville où on atteint près de 2,5 millions d habitants pour une surface de 105 km², se déplacer devient très rapidement nécessaire voire indispensable La Mobilité, les déplacements sont le propre de l Homme et une vie sans changement d environnement serait pour le moins lassante et sans intérêt. C est donc pour ça qu au cours de son évolution l Homme à créer des moyens de transport pour faciliter ses déplacements, le transport le plus marquant de notre époque étant l automobile. En cette journée ensoleillée, je me suis rendu au cœur de Paris, sur une grande avenue très célèbre (Avenue des Champs Elysées), et j ai réussi à prendre au même instant plusieurs moyens modernes de déplacements à savoir : des voitures, des taxis, une moto et un autobus. Ce qui illustre bien la diversité des possibilités d une personne à évoluer dans son milieu. On trouve toujours une alternative. On a là un exemple parfait des moyens que les Hommes ont trouvé pour se déplacer, c est pour cela que j ai choisi ce lieu, où on est certain de trouver une multitude de véhicules. Cette photo montre aussi une file d automobile qui n en finit pas, une boucle infinie de véhicules qui avancent, chacun ayant une destination différente, chacun empruntant la même route. 12
2- Mobilités 3- L autre face du Trapèze Cette photographie a été prise dans le parc de Billancourt, situé dans le quartier du Trapèze à Boulogne-Billancourt (92100). Nous pouvons voir une 13
grande étendue d'herbe et de végétation, faisant parties des 7 hectares du parc. Nous remarquons également le manque d'activités. Cette photographie symbolise l'absence de mobilité. En effet, ce quartier considéré comme dynamique et vivant, se montre ici sous un autre jour: calme et en absence de mouvements. 4- Les mobilités sur la Seine 14