>> les salariés de la production agricole Année - N 8 - décembre 2014 ORNE - données Les salariés de la production : croissance accélérée Les données de la Mutualité Sociale Agricole permettent d'estimer l'évolution et les caractéristiques de l'emploi salarié en production agricole et forestière dans l'orne. En, cet ensemble totalise 3 456 équivalents temps plein (ETP), soit 72 de plus sur un an. Cette évolution constitue une accélération des hausses observées les deux années précédentes, après le passage à vide de 2010. Deux orientations économiques arrivent nettement en tête par les effectifs salariés : le monde du cheval et les exploitations de polycultureélevage, désormais à égalité (34 % des ETP totales départementales). La polyculture-élevage a donc rattrapé le monde du cheval, dont le plafonnement était annoncé déjà depuis 3 ans. Comme en 2012, la croissance de est nettement tirée par la polyculture-élevage, qui progresse de 58 ETP sur un an. Le secteur forestier est le troisième par les effectifs salariés, mais en perte de vitesse en tendance. Il perd à nouveau des effectifs en. En, les types d'emplois évoluent selon leur tendance à moyen terme : progression des CDD, baisse des CDI à temps plein. Le métier est jeune : la moitié des salariés ont moins de 30 ans. L'âge moyen progresse lentement en tendance, même si marque une pause. On observe depuis plusieurs années un recul des tranches d'âge médian (35-55 ans), les jeunes et les plus âgés voyant leurs poids relatif augmenter. La féminisation des emplois est très liée aux emplois dans le monde du cheval, où 40 % des emplois sont occupés par des femmes. Tant que ce secteur d'activité progressait, la féminisation s'accroissait mécaniquement. Avec le plafonnement de l'emploi dans les exploitations équines, on constate pour la première fois en un léger recul du pourcentage d'emplois féminins. La géographie de l'emploi salarié reste très marquée par celle du cheval, plus dense dans le tiers médian du département. Néanmoins, les zones de polyculture-élevage et en particulier le Bocage affichent des progressions rapides ce qui tend à rééquilibrer la carte départementale du salariat agricole. En, l'emploi salarié progresse vivement L'emploi salarié n'avait pas connu une telle croissance annuelle depuis 10 ans. Les derniers "bons crus" en 2009/2008 et 2008/2007 faisaient état d'une croissance de 50 à 60 ETP en plus sur un an, tirée par les entreprises du cheval principalement. Evolution du nombre d'etp par salariés 3 314 3 361 3 384 3 456 Cette année, la progression est de +72 ETP, et elle repose surtout sur les exploitations de polyculture-élevage. 2010 2011 2012 1 ETP =1820 h/an p.1
L'emploi en polyculture-élevage confirme son dynamisme Comme les années précédentes, l'emploi agricole se répartit en autour de ses deux pôles essentiels : les entreprises du cheval, qui représentent 34 % de l'emploi (en ETP), et, désormais à égalité, les exploitations de polyculture-élevage. La polyculture-élevage fait en effet preuve d'un dynamisme marqué depuis 2 ans (+58 ETP en /2012) alors que le secteur du cheval voit sa progression s'essouffler (+9 ETP). Cette situation était déjà amorcée en 2012. Elle tranche avec celle qui prévalait avant 2010, où le secteur du cheval était le moteur principal de l'emploi salarié (en termes d'évolution). Répartition des ETP salariés par secteur d'activité, évolution 2010- Cultures spécialisées Elevages spécialisés Entraînement,dressage, haras Cultures et élevage non spécialisés Entreprises de travaux agricoles Entreprises de jardins, paysagistes Entreprises du bois et de la forêt 0 Etp 200 Etp 400 Etp 600 Etp 800 Etp 1 000 Etp 1 200 Etp 1 400 Etp 2% 3% 6% 13% 12% 35% 3 32% 3 2010 Age moyen toujours jeune : 34.8 ans Les salariés agricoles sont globalement jeunes : en moyenne 34.8 ans en. Cet âge moyen connaît une hausse modérée sur le moyen terme : malgré le léger rajeunissement en par rapport à 2012, ces deux dernières années affichent les âges moyens les plus élevés depuis 15 ans. Les tranches d'âge médian (35-55 ans) sont celles qui tendent le plus à reculer, de 39 % en 2000 à 36 % en 2010 et 32 % en. Ce creusement de la pyramide des âges "par le milieu" s'observe à nouveau en par rapport à 2012. 66 ans et plus de 61 à 65 ans de 56 à 60 ans de 51 à 55 ans de 46 à 50 ans de 41 à 45 ans de 36 à 40 ans de 31 à 35 ans de 26 à 30 ans de 21 à 25 ans 20 ans et moins Structure par âges des salariés agricoles et forestiers (en nombre d'etp), évolution de 2010 à 0% 1% 1% 2% 6% 9% 9% 13% 15% 16% 1 2010 20% 19% 0 ETP 100 ETP 200 ETP 300 ETP 400 ETP 500 ETP 600 ETP 700 ETP Salariés femmes : pourcentage en baisse sur un an, pour la première fois. La part des femmes dans les ETP salariés est passée par un maximum en 2012 à 23.3 %. La croissance de la féminisation ne s'était pas démentie depuis le début des années 2000. Elle était très liée à la progression des effectifs dans les entreprises du cheval, où la part de salariées femmes est proche de 40 % contre 15 % dans l'autre grand secteur, la polyculture-élevage. En pour la première fois le taux de féminisation moyen recule légèrement par rapport à 2012, à 23.1 %. Ce plafonnement est à rapprocher de l'essoufflement du secteur équin depuis deux ans. Ce sont davantage les polyculteurs-éleveurs qui ont créé des emplois, mais moins féminisés en moyenne. Sur 4 ans (graphique) il subsiste une progression. 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'etp selon le sexe du salarié, évolution 2010-21.5% 23.1% 0 2010 Femmes Hommes p.2
Contrats : érosion tendancielle des CDI, avec davantage de temps partiel Les contrats sont pour 45.5 % à durée indéterminée. Cette proportion tend à se réduire (-1 % en tendance depuis 15 ans). Parmi les CDI, les contrats à temps plein restent majoritaires mais ils sont en baisse tendancielle (malgré un sursaut ponctuel en 2011). Les CDI à temps partiel sont stables ou en légère augmentation à moyen terme. Les CDD sont en hausse constante en pourcentage des contrats totaux. Sur le moyen terme ils constituent le seul moteur de la progression du nombre de contrats. Nombre d'emplois en cours dans l'année selon le type de contrat en Contrats multiples 0,2% CDD Temps partiel 4, CDD Temps plein 50,1% CDI Temps plein 33, CDI Temps partiel 11,6% Moins d'emploi salarié en exploitation individuelle 23 % des salariés agricoles travaillent dans des exploitations à statut individuel. Ce pourcentage est en recul par rapport à 2012. Les effectifs absolus sous ce statut reculent de 27 ETP. Les GAEC progressent légèrement sur un an en ETP et en pourcentage, à 7.7 % de l'emploi en, tout comme les EARL (17.9 %), évolutions qui prolongent assez fidèlement celles de l'année précédente. Ces deux statuts se rattachent typiquement à la polyculture-élevage. Les SA et SARL représentent une part importante de l'emploi salarié car elles englobent une partie des entreprises du cheval. Depuis 5 ans, leur contribution à l'emploi est stable, à 30 % du total des ETP. Nombre d'etp selon le statut juridique de l'employeur en Groupement d'employeurs 3, Autres 17, SA et SARL 30,3% Nom personnel 23,2% EARL 17,9% GAEC 7, Méthodologie La Mutualité Sociale Agricole assure la protection sociale des salariés de l'ensemble de la sphère agricole (production, transformation industrielle, coopération, OPA ). Depuis 2007, ce document porte sur l'ensemble des salariés de la production, qu'elle soit agricole ou forestière (NB : le n 1 de cette publication n'incluait pas le secteur forestier). Chaque entrepreneur qui cotise à la MSA enregistre son entreprise sous un code d'activité, le code APE (Activité Principale Exercée). Concrètement, nous avons retenu les salariés des codes APE correspondant aux activités de production agricole ou forestière : "cultures spécialisées", "élevages spécialisés de gros animaux", "élevages spécialisés de petits animaux", "entrainements, dressage, haras", "cultures et élevages non spécialisés" (l'essentiel des élevages bovins relève de cette catégorie), "entreprises de travaux agricoles", "entreprises de jardins, paysagistes", "champignonnières", "viticulture" (ces 2 derniers codes étant absents dans l'orne), "sylviculture", "gemmage", "exploitations de bois", "scieries fixes". L'emploi saisonnier ou à temps partiel est fréquent dans l'agriculture. Parfois, il est préférable de travailler sur la base des actifs mesurés en "Equivalent Temps Plein" ou ETP. Pour faire cette conversion, on pose que 1820 heures de travail correspondent à un actif à temps plein employé pendant un an (35 heures x 52 semaines). La conversion se fait sur la base des heures rémunérées (y compris les congés payés) et non sur la base des heures travaillées. p.3
Tableau des emplois, des employeurs et des ETP par activité Salariés affiliés MSA Type d'activité Employeurs Emplois ETP % ETP / Emplois Production agricole 1867 4895 2828 0,6 Cultures spécialisées 51 354 138 0,4 Champignonnières 0 0 0 - Elevage spécialisé de gros animaux 32 107 54 0,5 Elevage spécialisé de petits animaux 32 107 35 0,3 Entraînement, dressage, haras 324 1 628 1 190 0,7 Cultures et élevage non spécialisés 1 347 2 305 1 178 0,5 Viticulture 0 0 0 - Entreprises de travaux agricoles 81 394 233 0,6 Autres productions 263 1007 685 0,7 Conchyliculture 0 0 0 - Marais salants 0 0 0 - Sylviculture 21 170 131 0,8 Exploitations de bois et gemmage 65 200 112 0,6 Scieries fixes 18 195 164 0,8 Gardes-chasse, gardes-pêche 5 8 3 0,4 Jardiniers, gardes forestiers 82 96 54 0,6 Organismes de remplacement, de travail temporaire 0 0 0 - Entreprises de jardins, paysagistes 72 338 221 0,7 Artisans ruraux 16 36 27 0,8 Artisans ruraux du batiment 0 0 0 - Artisans ruraux autres 16 36 27 0,8 Transformation 17+s 916 754 0,8 Stockage et conditionnement de produits agricoles sauf fleurs, fruits, légumes 3 103 82 0,8 Approvisionnement 7 449 340 0,8 Collecte, traitement, distribution de produits laitiers 4 223 206 0,9 Traitement de la viande sauf volaille s 28 18 0,6 Conserverie de produits autres que la viande 0 0 0 - Vinification 0 0 0 - Insémination artificielle 3 113 108 1,0 Sucrerie, distillation 0 0 0 - Meunerie, panification 0 0 0 - Stockage, conditionnement de fleurs, fruits, légumes 0 0 0 - Traitement des viandes de volaille 0 0 0 - Administration, services 57+s 1935 1454 0,8 Coopératives diverses 3 18 5 0,3 Unions et fédérations 0 0 0 - Mutualité agricole s 250 201 0,8 Crédit agricole s 677 537 0,8 Autres organismes professionnels 50 944 699 0,7 SICAE personnel statutaire 0 0 0 - Membres bénévoles 0 0 0 - Enseignants des établissements d'enseignement agricole 4 46 12 0,3 Totaux 2 224 8 789 5 748 0,7 Nota: Ce tableau reprend l'ensemble des catégories, y compris celles qui s'éloignent du strict domaine de la production. On a surligné en gras les catégories relevant de la "production" agricole et forestière retenues dans le reste de cette plaquette. +s : le total porte sur les valeurs connues mais certaines catégories sont en secret statistique. p.4
L'emploi salarié toujours très dense au centre du département Les effectifs de salariés agricoles, exprimés en équivalents temps plein, restent particulièrement nombreux dans le centre du département, zone d'élevage équin fortement employeuse de main d'oeuvre salariée. Les cantons du Merlerault, Exmes, Putanges restent en tête, devant Alençon et Sées. L'emploi salarié dynamique dans le Bocage ces dernières années L'évolution positive de l'emploi en se manifeste de façon assez équilibrée sur le territoire départemental. Sur 4 ans, le Bocage est la région qui connaît l'évolution la plus vive en pourcentage. A l'inverse certains cantons sont en recul : dans le Perche (Mortagne, Bellême, Rémalard), en lisière Plaines- Bocage et sur le canton d'athis. La zone centrale, riche en emplois dans le secteur équin, reste dynamique en nombre d'emplois créés mais moins en pourcentage. L'essor des emplois dans le secteur équin est globalement ralenti. Evolution en % du nombre d'etp : 2010- inf. à -15% de -15% à -9% de -9% à -3% de -3% à +3% de +3% à +9% de +9% à +15% sup. à +15% Tendances de l'emploi sur le moyen terme L'évolution tendancielle 2000-2006 puis 2007- a été établie pour chaque canton (en nombre d'etp en + ou en - par an). Pour chaque période, une évolution positive significative est notée "+", une évolution négative "-". Deux cantons d'élevage équin se distinguent : Exmes, toujours en hausse (+ +), et le Merlerault, qui a connu un retournement (+ -). 5 autres cantons concernés par le cheval (Putanges, Vimoutiers, Mortrée, Courtomer, Argentan-Est) ont connu une décélération(+ =). 7 cantons, davantage axés sur la polyculture-élevage, ont connu un décollage depuis 2007 (= +). Type d'évolution du nombre d'etp tendance 2000-2006 puis 2007- + - + + + = = + = = * NB : certaines données cantonales sont des valeurs approchées, du fait du secret statistique. Par ailleurs les cantons urbains ne sont pas figurés. p.5