Un secteur en plein essor!



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Transcription:

www.cotedivoire-economie.com Mensuel - Mai 2014 - N 34 Rencontre J. C. Tindjou, DG de CCEI Bank Petit pays situé entre le Cameroun et le Gabon, la Guinée équatoriale n était jusqu alors guère connue pour son secteur bancaire. C était sans compter sur les ambitions de la CCEI Bank GE, filiale du groupe Afriland First Bank qui opère une percée remarquée en Afrique de l Ouest. Entretien avec Joseph Célestin Tindjou, son directeur général. Lire p. 21 L essentiel Investissement Les secrets de la valeur liquidative Investir dans un organisme de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) nécessite de se pencher sur différents critères, dont sa valeur liquidative, évaluée notamment selon sa composition, son évolution face au marché, sa valorisation Rendez-vous dans nos pages pour tout savoir sur ce thème. Lire p. 4 Piratage informatique Microsoft lance l alerte La cybercriminalité produit des ravages à tous les niveaux du corpus social. Sur le plan commercial, elle représente aussi un manque à gagner considérable dès lors que le piratage cible les logiciels, fleurons des entreprises de développement. Lire p. 9 Banques : dossier Un secteur en plein essor! Politique du logement Un programme pour les souscripteurs rejetés Le succès du programme de logements sociaux et économiques ne permettra pas à tous les souscripteurs d y accéder. Face à ce constat, le gouvernement a initié un autre dispositif de lotissements à équipement modéré dédié aux catégories sociales plus défavorisées. Lire p. 10 Expertise Management des opérations Pour une entreprise, l atteinte des objectifs de productivité et de développement de ses capacités de production ne peut relever de l improvisation. De la définition des postes aux principes méthodologiques permettant d optimiser les fonctionnements, notre expert détaille les points d achoppement et les solutions permettant de les résoudre. Lire p. 22 exemplaire gratuit Dans un environnement de plus en plus concurrentiel, l ensemble du secteur bancaire ivoirien peut être satisfait des résultats de l exercice 2013. Véritable indicateur d une économie qui confirme son redressement, l activité est aussi portée par les réformes consenties dans l attractivité des affaires et les investissements qui en découlent. Lire p. 12 AU FIL DU MOIS Promotion de l artisanat Miva 2014 Le Marché ivoirien de l artisanat suscitait bien des attentes chez tous ceux qui croient au potentiel de ce secteur d activité. Consacrée à la promotion des produits de l artisanat africain, cette première édition, animée par 500 exposants et 25 000 participants, a tenu toutes ses promesses. Lire p. 11

EDITO Certaines images de marque ont la vie dure. Il en va ainsi du secteur bancaire, parfois accusé de tous les maux et victime expiatoire d un amalgame qui renvoie inopportunément à la folie spéculative des Goldman Sachs et autres Lehmann Brothers, au premier rang des accusés dans la crise économique de 2008. Mais, n en déplaise aux redresseurs de tort, l activité bancaire est indissociable du modèle économique dans lequel nous vivons. Et sa vocation première reste bien de faire fructifier les dépôts dont elle a la charge, de proposer des services financiers, d encourager l épargne et de proposer l accès au crédit. Or, sur ce dernier point, la Côte d Ivoire souffre d un mal qui dépasse largement le cadre de ses frontières et qui confine d ailleurs au paradoxe : celui du soutien aux petites et moyennes entreprises dans leur accompagnement à moyen et long terme. Or, de la santé de ces sociétés dépend une économie tout entière. Une réalité qui doit conduire toutes les parties prenantes à mettre à mal une autre idée trop souvent véhiculée, celle de la pérennité et de la rigueur comptable des entreprises africaines. La grande majorité des entrepreneurs ne demande qu à être soutenue et à respecter la dimension contractuelle du crédit, car c est leur propre devenir que leur activité engage. Du côté des banques, la concurrence qui fait rage sur le territoire ivoirien devrait favoriser cette ouverture envers les PME/PMI. Mais en l état, la situation fait un peu penser à une course de demi-fond où les concurrents s observent pour savoir qui va lancer l échappée Nul doute que l essor des fonds de garantie, à l instar de l African Guarantee Fund (AGF), dont le directeur général s exprime dans nos pages, est de bon augure pour tempérer cette frilosité qui perdure. Rappelons-le comme une évidence, les banques et les entreprises sont liées par des intérêts réciproques. De quoi encourager les initiatives, et rompre avec les idées reçues. La rédaction AIRF_1404215 PRESSE MAG SPP Visuel : Prix Mini France SPP 125 x 165 mm Q Remise le : 24 avr. CTR BAT Sommaire 04 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 3 11 12 21 Laser Les secrets de la valeur liquidative Règlement des loyers : les recettes de Sanogo Mamadou BRVM: les prises de bénéfice freinent la progression des indices Le groupe Colina devient Saham Assurance Piratage informatique : Microsoft lance l alerte Jean Kacou Diagou : «La pression fiscale est très forte en Côte d Ivoire» Un programme de logement pour les souscripteurs rejetés Au fil du mois Miva 2014 : 500 professionnels au rendez-vous Dossier: Secteur bancaire Une embellie qui se confirme La concurrence fera-t-elle bouger les lignes? Entretien avec Félix Bikpo, DG de l AGF Quand les banques africaines emboîtent le pas des investisseurs La microfinance, l autre levier de mobilisation des ressources Quid de la privatisation des banques publiques ivoiriennes? Ces banques qui ont choisi la discrétion 09 P. 4 P. 4 P. 5 P. 5 P. 9 P. 10 P. 10 P. 11 P. 12 P. 13 P. 14 P. 16 P. 17 P. 18 P. 20 Rencontre Entretien avec Joseph Célestin Tindjou, DG de CCEI Bank Management Le management des opérations et l amélioration de la productivité P. 21 P. 22 Au départ d Abidjan. PARIS DONNE DES AILES 10 VOLS PAR SEMAINE WWW.AIRFRANCE.CI Rédaction Rédacteur en chef : Ibrahim Ouattara Secrétaire général de rédaction : Badieto Gimenez Secrétaire général adjoint de rédaction : Jean-Claude Mikala Secrétaire de rédaction : Jean-Claude Acké Ont participé à ce numéro : Jean-Claude Acké, Stéphane D Avignon, Vincent Kouassi, Ebissié Gnamkey, Germain Tanoh, Ano Léonce Pour nous contacter : info@cotedivoire-economie.com Tel: +225 21 75 16 10 Cel: +225 57 37 23 06 / +225 03 62 48 03 Gestion et administration Directeur de publication et d exploitation : Ibrahim Ouattara Resp. Admin. et marketing : Armelle Kouakou armelle.kouakou@cotedivoire-economie.com Responsable commerciale : Prisca Kouassi Contact commercial: prisca.kouassi@cotedivoire-economie.com Responsable distribution: Oumar Grambouté oumar.gramboute@cotedivoire-economie.com INFORMATIONS LEGALES: Côte d Ivoire Economie, S.A. au capital de 60 000 000 FCF Siège social: Cocody cité des Arts - Abidjan. Site Internet: www.cotedivoire-economie.com - RCCM n CI-ABJ-2010-B-1358 du 25 février 2010 - Récépisé du procureur de la République 12D du 22/03/2010 - Dépôt légal éditeur n 9162 du 25/03/2010. Agrément CSP n ER-291/CSP Impression : HOODA GRAPHICS : Cocody Danga - face cité BAD, 11 BP 1140 Abidjan 11, Côte d Ivoire. Tirage 10 000 exemplaires AIRF_1404215_CotedIvoire_PRIX_MINI_Freq_125x165_PM.indd 1 28/04/14 11:22

4 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 Laser Gagner de l argent avec les OPCVM Les secrets de la valeur liquidative Parce que la structure de votre OPCVM déterminera la rentabilité de votre investissement, il vous faut faire le bon choix parmi plusieurs options. Vous devez prendre en compte les différents types de fonds : monétaire, obligataire, diversifié, action et autres structures avant de vous lancer Politique du logement Règlement des loyers : les recettes de Sanogo Mamadou La surenchère pratiquée dans le secteur de l immobilier a été au cœur de l intervention du ministre de la Construction, Mamadou Sanogo, lors du Rendez-vous du gouvernement, le jeudi 27 mars 2014. Chaque catégorie de fonds vous offrira une composition de portefeuille spécifique. Par exemple un fonds diversifié pourra être composé à 10% de monétaire, 60% d obligataire et à 30% d action. C est cette composition communément appelée «allocation du portefeuille» qui déterminera la valeur liquidative du fonds et la rentabilité de votre investissement. Nous allons vous dévoiler les secrets de cette valeur liquidative afin que vous ayez désormais la compréhension qui permet de faire le choix de fonds correspondant le mieux à vos attentes. Pourquoi l allocation du portefeuille est-elle déterminante de sa rentabilité? Cette «déterminante» est bien plus simple à expliquer que l on veut bien le faire croire. En effet, chaque type d actif (action, obligation etc.) détient des caractéristiques qui sont liées à leur nature. Il s agit principalement de caractéristiques de rentabilité. Une obligation a une rentabilité qui peut aller de 5 à 8% tandis que celle d un titre monétaire pourra varier en 2 et 6%. Par ailleurs, dépendant du type d action, la rentabilité peut aller jusqu à dépasser les 100%. De cette façon nous comprenons très aisément qu un fonds composé uniquement d obligations ne pourra jamais atteindre la même performance qu un autre composé totalement d actions. C est naturel, et cela n aura aucun lien avec la qualité du gérant. Comment choisir la catégorie de fonds qui vous correspond le mieux? Nous avons déjà pu voir dans de précédents articles quels sont les différents types d OPCVM qui vous sont offerts et sur quels critères votre choix doit s appuyer. Force est de rappeler l horizon de placement, les attentes de rentabilité, les objectifs financiers, et le profil risque sont les paramètres les plus important de la décision d investissement. Comment choisir votre fonds une fois votre catégorie désignée? jeter votre dévolu sur un investissement, prenez le temps de comprendre sa rentabilité, et donc sa valeur liquidative. Concrètement, de quoi s agit-il? Il est bon de savoir que la valeur liquidative, parce qu elle fluctue à la baisse comme à la hausse, influence votre profit potentiel. Connaître et comprendre l allocation d un portefeuille offre par la même occasion de connaître et de comprendre votre futur profit. - La valeur liquidative La valeur de l actif de l OPCVM varie constamment en fonction des variations des cours des valeurs mobilières. La somme totale des actifs détenus, valorisés au cours du jour, divisée par le nombre de parts en circulation, constitue ce qu on appelle la valeur liquidative de l OPCVM. La valeur liquidative est calculée selon une périodicité définie par la Note d information du fonds. Il s agit donc de la valeur de l OPCVM qui sert ensuite de base de calcul pour le prix de souscription (entrée) ou de rachat (sortie) de l OPCVM. - L entrée et la sortie du fonds Il devient donc essentiel, de savoir à quel moment entrer dans un fonds et quand en sortir. Quel est le potentiel de hausse de la valeur liquidative? C est la bonne question à se poser à l entrée comme à la sortie d un fonds. En effet, tout fonds fluctue. Répondre correctement à cette question vous permettra de rentabiliser votre placement ; mais c est surtout en respectant la durée recommandée du fonds (dans une logique de moyen à long terme) que vous pourrez de tirer un profit maximum de votre investissement. - La valorisation La valeur liquidative d un OPCVM représente la valeur de tous les actifs (actions, obligations, produits monétaires, etc.) détenus dans le portefeuille de l OPCVM. Chaque type d actif représente un compartiment du portefeuille. Ainsi, pour un fonds diversifié comme dans le cas de l exemple précité, nous aurons un compartiment monétaire (avec un poids de 10%), un autre obligataire (avec un poids de 60%), et enfin, un dernier action (avec un poids de 30%). Chaque compartiment aura une rentabilité moyenne obtenue par le profit de chacun des titres qui le composent. La rentabilité des compartiments sera pondérée par leur poids respectif pour obtenir le montant que vaut chaque part, ou la valeur liquidative. «I l y a une poussée démographique et la demande en logements est très forte, mais il ne faudrait pas qu il y ait des abus. Que les gens ne donnent pas dans la surenchère. Il est inadmissible qu on loue un studio à 100 000, voire 150 000 FCFA», a dénoncé Mamadou Sanogo, qui planchait sur le thème «aménagement urbain et logements sociaux, stratégies et perspectives pour une Côte d Ivoire émergente». Selon le ministre, l Etat ne restera plus passif face à l anarchie qui prévaut au niveau du coût et des cautions de loyers. Des dispositions sont prises pour mieux réglementer le secteur. Ainsi, les autorités ambitionnent de plafonner les cautions à deux mois et de donner une fourchette de prix des maisons en fonction des quartiers. Mais cette solution ne deviendra réalité qu avec le code du foncier urbain, encore en phase d adoption. En attendant, les Ivoiriens se tournent vers le programme de logements sociaux et économiques. Cette initiative présidentielle, lancée le 28 mars 2013, connaît un engouement, a affirmé le ministre, avant de préciser : «Cette opération compte plus de 60 000 demandeurs recensés, 39 promoteurs retenus pour 3 000 logements chacun, 71 chantiers ayant démarré sur tout le territoire national : 36 à Abidjan, 3 à Yamoussoukro, 2 à Bouaké, et 30 dans d autres chefs-lieux de régions.» En outre, les promoteurs ont à charge la réalisation des travaux de voirie et réseaux divers (VRD) secondaires, quand l Etat assure les VRD primaires. Des réformes plurielles Si le projet avance c est bien parce que les établissements bancaires y adhèrent. En effet, les banques ont apporté leurs concours à bon nombre de promoteurs immobiliers qui ont déjà finalisé leurs financements. Le montant de leurs comptes séquestres est évalué à 13,7 milliards FCFA, selon Sanogo Mamadou. Ce soutien, les demandeurs de logement qui rempliront certaines conditions pourront bientôt en bénéficier. Le gouvernement s est accordé avec les établissements bancaires pour plafonner à 5,5% les taux d accès aux crédits, qui étaient à 9,5% voire 12%. Des négociations sont également en cours pour amener à vingt-cinq ans les délais de remboursement, a rassuré le ministre. Beaucoup de réformes ont été entreprises pour accompagner cette politique de logement. Des logements dits à équipements modérés seront attribués aux demandeurs non retenus par les banques. Dans deux mois, ils feront l objet de lancement. L Etat a également redynamisé des instruments financiers, notamment la mise en place du Fonds de soutien de l habitat (FSH), le Compte de mobilisation pour l habitat (CDMH) et la création d un fonds de cautionnement mutuel pour tous les demandeurs. En sus, il a été procédé à la réduction du délai d établissement du permis de construire à 87 jours contre 200 ; l informatisation de la chaîne de traitement des actes ; l obtention en trois mois de l Arrêté de concession définitive (ACD) sont désormais des acquis. Aujourd hui, en Côte d Ivoire, le déficit de logement est estimé à 400 000. Ebissié G. Au sein d une même catégorie de fonds, c est tout naturellement que le critère de rentabilité devient de facto l élément primordial d aide à la décision. Avant de Côte d Ivoire Economie, en partenariat avec BOA Asset Management.

Laser CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 5 Bourse BRVM: les prises de bénéfice freinent la progression des indices Après une forte progression en janvier et en février, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a marqué le pas sous l effet des prises de bénéfices. Ainsi, à la fin mars, l indice BRVM10 a cédé 0,78% en passant de 254,80 à 252,82 points. Pour sa part, l indice BRVM Composite s est affiché à 240,39 contre 240,51 points précédemment, soit un repli de 0,05%. Les volumes ont continué de progresser, ce qui dénote un potentiel haussier important. Ainsi, la valeur totale des transactions enregistrées au mois de mars 2014 s est établie à 13,57 milliards FCFA pour 11.738.135 titres échangés, tandis qu au mois de février 2014, la valeur des transactions était de 7,91 milliards de FCFA pour 11.768.988 titres. La capitalisation boursière du marché des actions s est affichée à 5 836,67 milliards de FCFA, contre 5 839,53 milliards FCFA en février 2014. La capitalisation obligataire s est quant à elle affichée à 1 169,86 milliards FCFA, contre 1 183,93 milliards FCFA précédemment. Le marché a été marqué par la progression du cours de l action Sodeci avec une hausse de 27,68%, tandis que le titre Unilever CI connaissait un repli de 24%. Le titre le plus actif sur l ensemble du mois a été, en volume, Ecobank Transnational Incorporated TG, avec 10.731.685 titres transigés, et, en valeur, Sonatel SN, qui a totalisé 4,73 milliards de FCFA de capitaux échangés. Source: site BRVM Assurances Le groupe Colina devient Saham Assurance Colina Participation, Colina Côte d Ivoire et Colina Vie, filiales de Saham Finance, affichent désormais une marque unique : Saham Assurance. La nouvelle identité a été révélée au cours de la conférence de presse tenue le lundi 31 mars à Abidjan par la direction du groupe. Le leader africain de l assurance arbore ainsi de nouvelles couleurs pour s inscrire dans la nouvelle architecture de marques du groupe Saham. Cette dénomination commune du pôle assurance réunit, outre le groupe Colina (Afrique subsaharienne), CNIA Saada (Maroc) et Mercantile Insurance (Kenya). Selon Saad Bendidi, directeur général délégué du groupe, «réunir toutes les filiales sous la marque ombrelle Saham Group donne un sens commun à toutes les activités, mais également une identité commune au-delà des frontières». Aujourd hui, la réorganisation confère à Saham Assurance une stature internationale avec un réseau de distribution étendu en Afrique. De quoi modifier la carte de visite de ses collaborateurs, répartis entre les 650 agences. Depuis quelques jours, le groupe Saham déploie, dans les vingt pays où il est implanté, une vaste campagne de communication pour informer et rassurer ses clients et ses partenaires. La stratégie adoptée? «Une communication transnationale combinant le print et l audiovisuel, adaptée à chaque région», dévoile Ghita Kittane, la directrice de communication interne. Saham Group, fort de ses 46 filiales, offre des services dans les métiers de l assurance, l assistance, les centres de relation clients, la santé et l immobilier. La holding, qui a réalisé en 2013 un chiffre d affaire de 1 milliard USD, ambitionne de doubler ce montant d ici à 2016 avec l appui de ses partenaires stratégiques et capitalistiques. Toute chose qui passe assurément par la conquête de nouveaux marchés en Afrique et au Moyen-Orient. Ebissié GNAMKEY Brèves D ICI Bilan des quatre premières émissions de titres publics Depuis le début de l année 2014, le Trésor public a réalisé quatre émissions de titres publics sur le marché financier de l Uemoa (deux émissions de bons et deux émissions d obligations du Trésor) pour rechercher 360 milliards de FCFA. Sur ce montant, 339,5 milliards, soit 94%, ont déjà été mobilisés. Ce qui dénote la qualité de la signature de l État de Côte d Ivoire. Cependant, il reste à rechercher environ 470,5 milliards de FCFA sur l objectif annuel de 810 milliards FCFA. Le marché sera encore sollicité pour nous permettre de réunir cette somme. Cotation en bourse : le Trésor public Ivoirien lance sa 1e cotation en bourse La direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP), en collaboration avec la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), a procédé le jeudi 24 avril dernier, à sa première cotation en bourse au titre de l année 2014. Cette cotation concerne le titre TPCI.015 de l emprunt obligataire TPCI 6,30% 2013-2018 lancé du 13 au 28 décembre 2013 sur le marché financier de l Uemoa par l Etat de Côte d Ivoire à travers le Trésor public, en vue de mobiliser des ressources pour le financement des investissements prévus au budget 2013. Pour un montant indicatif de 91 milliards de francs CFA recherché, cette opération avait permis de mobiliser un peu plus de 97 milliards de FCFA, se rappelle t-on. La cotation de cet emprunt obligataire en bourse «assure la liquidité des titres TPCI.015 et donne la possibilité aux investisseurs qui le désirent de céder leurs titres dans les meilleures conditions ou d en acquérir de nouveaux», explique t-on. Le nouveau rapport d Oxfam publié Dans son nouveau rapport «Au service de la majorité» publié le 3 avril 2014, Oxfam (organisation internationale de développement et de lutte contre la pauvreté) affirme que les États peuvent réduire les inégalités en injectant un «stimulus économique» directement dans les poches de celles et ceux qui en ont le plus besoin. Pour cela, ils doivent investir davantage dans des services publics tels que la santé et l éducation, qui occupent une place centrale dans la lutte contre les inégalités. Dans les pays pauvres comme dans les pays riches, les budgets consacrés à ces services peuvent contribuer à faire reculer les inégalités de 10 à 20%. Selon cette organisation, c est pourquoi les coupes opérées dans ces services à travers le monde sont si problématiques. Projet train urbain d Abidjan, un accord-cadre signé Un accord-cadre pour le démarrage des travaux du projet de train urbain dans la capitale économique ivoirienne a été signé le vendredi 11 avril dernier à Abidjan par l Etat ivoirien et le consortium franco-coréen retenu après un appel d offres international. Les groupes français, Bouygues, et sud-coréen, DongSan, ont formé un consortium pour réaliser le projet. Le projet traduit «la volonté du gouvernement de résoudre le problème des embouteillages à Abidjan, qui engendrent des pertes importantes pour l économie ivoirienne», a indiqué le ministre des Transports, Gaoussou Touré. Le projet, d un coût de 500 millions d euros, doit relier dans sa première phase le sud et le nord d Abidjan (environ 25 km, de Vridi à Anyama). Il devrait permettre de résoudre les problèmes de mobilité à Abidjan d ici 2017 avec une capacité de transport de 300 000 personnes par jour.

6 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 Laser

Brèves Laser D AILLEURS CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 7 Sénégal : Amadou Kane nouveau PCA de la BNDE L ancien ministre sénégalais des Finances, Amadou Kane, vient d être nommé président du conseil d administration (PCA) de la Banque nationale pour le développement économique (BNDE) en remplacement de Téophile Turpin. La BNDE est une banque constituée récemment avec un actionnariat public et privé (dont les fonds Fongip et Fonsis). Ancien patron de BNP Paribas Afrique, de Bicis Sénégal et ancien PCA de la Bourse régionale des valeurs mobilières d Abidjan, Amadou Kane va pouvoir occuper ce poste stratégique qui sied avec son profil technocratique et apolitique. Mauritanie : 60 millions de dollars pour la centrale thermique de Nouakchott Le ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Sidi Ould Tah, et le président de la Banque islamique de développement (BID), Mohamed Ali, viennent de signer une convention de financement d un montant de 60 millions de dollars US destinée à l extension de la centrale thermique hybride (fonctionnant au gaz et au fuel) de Nouakchott. Ainsi, la capacité de cet ouvrage va passer de 120 à 180 mégawatts, permettant à la Mauritanie d exporter de l énergie électrique vers le Sénégal. Algérie : montage de la 1re voiture «made in Algérie» Selon M. Tazerouti, le personnel de Renault Production Algérie (RPA) a commencé à monter les premières voitures-ateliers destinées à sa formation, avant d entamer l opération de montage des voitures destinées à la commercialisation sur le marché algérien. A cet effet, M. Tazerouti a assuré que «les travaux de réalisation de l usine Renault Production Algérie avancent conformément au calendrier prévu et l usine va être livrée dans les délais fixés. La première voiture de type Nouvelle Symbol, montée en Algérie, sortira des ateliers le 20 novembre 2014, comme prévu par le partenaire français», a-t-il précisé dans un communiqué. Coopération Sud-Sud : lancement des travaux du chemin de fer Benin-Niger Les présidents Boni Yayi, du Bénin, et Issoufou Mahamadou, du Niger, ont procédé le mardi 8 avril dernier, à Cotonou, au lancement des travaux de réhabilitation, de construction et d exploitation du chemin de fer reliant Cotonou à Niamey, d une longueur de 1050 km. Ces travaux font partie du projet de boucle ferroviaire reliant les capitales de cinq pays de l Afrique de l Ouest, un vaste programme d intégration économique sous-régionale qui consiste à réhabiliter le réseau ferroviaire de l Organisation commune Bénin-Niger des chemins de fer (OCBN) et à relier par la voie ferrée les villes de Cotonou et de Lomé d une part, et de Cotonou, de Niamey, de Ouagadougou et d Abidjan, d autre part. NIGER : le Gouvernement et Areva vont relanceront leurs accords Le gouvernement du Niger s apprête à renouveler ses accords avec Areva sur l exploitation de ses mines d uranium. L annonce si elle n est pas déjà faite, le sera dans les prochains jours, a déclaré le ministre des Mines Omar Hamidou Tchiana. Le Niger, quatrième producteur mondial d uranium et l un des pays les plus pauvres du monde, souhaite augmenter les revenus qu il tire de l exploitation de ses ressources par Areva, mais le groupe français juge qu une remise en cause des conditions financières rendrait cette exploitation déficitaire. «Nous sommes très près d un accord. Il ne reste qu à le finaliser. Nous signerons dans les semaines, voire les jours qui viennent», a déclaré le ministre des Mines Omar Hamidou Tchiana, dans un entretien télévisé courant avril 2014.

8 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 Publi-communiqué Laser Habitat sur mesure La BHCI, l instrument approprié pour réduire le déficit en logement. Elle innove avec un mécanisme d acquisition foncière et immobilière simplifié. La problématique du logement est une question cruciale qui figure dans le plan de la politique générale du gouvernement. Face au déficit en logement qui pose avec acuité, le gouvernement a lancé de grands chantiers depuis quelques années. Au nombre de ces actions, le vaste programme de construction de 60.000 logements sociaux. La Banque de l Habitat de Côte d Ivoire n est pas en reste de cette politique nationale. Pour preuve, depuis février 2014, elle a ouvert un bureau et une caisse au Centre de Facilitation des Formalités d Accès au Logement (CEFFAL) pour accompagner l Etat dans cette politique. Soucieuse de toutes les difficultés vécues au quotidien par les ivoiriens, la BHCI a décidé de mettre son expertise en matière de financement de l immobilier et du foncier au service de la population et de l Etat. Pour rester dans la droite ligne de son cœur de métier la BHCI a financé la construction de plus de 2000 logements, à ce jour, faisant des propriétaires immobiliers partout en Côte d Ivoire. Dans cette bataille du logement pour tous et à moindre coût, elle ne lésine pas sur les moyens alloués au financement de l immobilier, dans sa politique d octroi de crédits promoteurs et acquéreurs. C est une quarantaine de promoteurs immobiliers qui ont déjà bénéficié de l accompagnement de la BHCI pour la réalisation de projets immobiliers. Elle a par ailleurs innové avec un mécanisme séquentiel d acquisition foncière et immobilière. Il s agit d un système de produits fonciers d épargne sans frais, rémunérés qui est constitué dans un premier temps à travers une planification pour servir à acquérir des terrains équipés constructibles immédiatement et d apport personnel si le demandeur n en dispose pas pour une acquisition immobilière. Ce sont donc des produits sur mesure, adaptés à tous, qu offre à la population la BHCI pour avoir un toit décent à moindre coût. A ce jour, plusieurs projets immobiliers ont été réalisés et continuent de l être aussi bien à l intérieur du pays que dans la localité d Abidjan. Ce sont des centaines de maisons déjà disponibles, qui attendent que leurs futurs propriétaires viennent en disposer. Il s agit entre autres, des projets de Daloa avec 45 logements de 03 pièces de type évolutif sortis de terre dans un programme de 201 logements financés. Ensuite, à Yopougon, dans le district d Abidjan, ce sont 48 villas de 03 et 04 pièces déjà achevées sur un site entièrement viabilisé dans le cadre d un programme immobilier de 488 logements économiques D autres financements sont en cours pour répondre à la demande croissante de logements. Ainsi grâce à ce nouveau mécanisme innovant, il est possible d être propriétaire d une villa individuelle financée par la BHCI à partir de 7 500 000 FCFA. Eric & Gisèle ont souscrit à un programme immobilier financé par la BHCI. Aujourd hui, ils sont propriétaires de leur villa Vous aussi, vous pouvez être propriétaire d une villa individuelle financée par la BHCI Inscrivez-vous dès aujourd hui dans toutes les agences de la BHCI et bénéficiez d un prêt immobilier ou foncier pour accéder à votre propriété de rêve. «Le prochain, c est vous!»

Laser CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 9 AU COEUR DU MARCHÉ BRVM : clôture de l emprunt obligataire de la BIDC Le consortium CGF-Bourse-SGI Togo, arrangeur et chef de file du placement de l emprunt obligataire «BIDC-EBID 6,5% 2014-2021» vient de communiquer les résultats de l opération clôturée par anticipation le 14 mars 2014. L emprunt a été souscrit à 145%, la demande s est élevée à 58 milliards de FCFA. L émetteur a retenu 40 milliards de FCFA, soit le montant initial de l opération. La qualité de la signature de l émetteur, à savoir la Banque de développement et d investissement de la Cedeao (BIDC), jumelée au savoir-faire du syndicat de placement et, last but not least, à la forte demande des institutionnels ouest-africains pour du papier frais et bien noté y est pour beaucoup dans ce succès. La BAD soutient l énergie électrique au Nigeria Avec un montant de 200 millions de dollars apporté en garantie, le volume de prêts destinés aux projets éligibles passe de 180 à 380 millions de dollars, a expliqué Bocar Touré, économiste en charge des questions énergétiques à la Banque africaine de développement (BAD). Cette amélioration de la qualité du risque de contrepartie va booster le marché nigérian d électricité, qui a concrètement vu le jour suite à la privatisation de quinze centrales électriques en novembre dernier. Ce processus fait suite à la création de la Nigerian Bulk Electricity Trading PLC en 2010, chargée de jouer le rôle de chambre de compensation entre les producteurs et les distributeurs d électricité, garantissant l achat de la production totale dans la phase de transition, censée durer cinq à dix ans. Bourse de Casablanca : résultats de l OPR sur les actions Cosumar Conformément aux dispositions de l article 39 de la loi 26-03 relative aux offres publiques sur le marché boursier telle que modifiée et complétée, la Bourse de Casablanca a communiqué au CDVM les résultats de l offre publique d achat visant les actions Cosumar et initiée par Wilmar Sugar Holdings, Axa Assurance Maroc, CMR, CNIA Saada Assurances, Mamda, RCAR, RMA Asset Management et Wafa Assurance. L OPR visait 154 082 titres, soit 36,89% du capital. Quelque 34 788 actions (2,25%) ont été présentées à la vente. En clair, les détenteurs d actions Cosumar estiment que les nouveaux entrants conduits par Wilmar créeront de la valeur à l avenir. La Banque mondiale annonce ses prévisions de croissance pour 2014 Paru le 7 avril 2014, le dernier rapport de la Banque mondiale reflète une transition dans la dynamique de croissance du continent africain. Selon le document, ce ne sont plus les matières premières qui constituent le moteur principal de cette croissance mais (et c est là la nouveauté), la consommation des ménages et le flux des investissements. Autre bonne nouvelle, l accélération de la croissance africaine, qui s élèverait à 5,2% en 2014 selon les prévisions. Pour rappel, le rapport «Africa s Pulse» de la Banque mondiale est une publication semestrielle qui analyse les perspectives économiques de l Afrique. Cybercriminalité Piratage informatique : Microsoft lance l alerte Microsoft a souhaité partager ses préoccupations autour des conséquences du piratage informatique via une campagne de sensibilisation menée dans trois pays africains et visant à solliciter plus particulièrement l attention des médias. Le développement continu des Nouvelles technologies de l information et de la communication (NTIC), et surtout l augmentation du nombre d utilisateursd Internet en Afrique, et précisément en Côte d Ivoire, exposent de plus en plus le pays aux actes de cybercriminalité. Ce fléau, qui a déjà occasionné des pertes estimées à environ 26 milliards FCFA au cours des trois dernières années (source DITT), ne cesse de s étendre, causant des dommages énormes, tant du côté de l utilisateur lambda que des entreprises, mais aussi au niveau de l Etat. Dans ce contexte, Microsoft a tenu à relancer le débat en impliquant cette fois les hommes de médias à travers des rencontres simultanées en Côte d Ivoire, au Cameroun et au Sénégal sur le thème «Piratage de logiciels, l autre nom de la cybercriminalité». M. Babou Diallo, responsable PME-PMI à Microsoft Afrique de l Ouest et du centre, explique : «Les dégâts peuvent être minimes chez les particuliers, mais l ampleur est de bien plus grande envergure pour les entreprises et les organisations sensibles telles que les structures étatiques de sécurité.» En effet, les entreprises sont principalement touchées par le phénomène. Le rapport récent de l IDC International Data Corporation, une organisation américaine d analyse et de recherche, spécialisée dans les nouvelles technologies démontre que 30% des cas de piratage en entreprise proviennent de logiciels installés par les employés eux-mêmes. «C est un chiffre énorme», s inquiète M. Babou Diallo, avant de recommander aux entreprises plus de vigilance et un contrôle régulier de leurs systèmes informatiques. Avec une mauvaise place obtenue au classement général Doing Dusiness de la Banque mondiale, la Côte d Ivoire a vu ses adresses IP mises sur liste noire. La numérisation du commerce aidant, les entreprises subissent beaucoup de pertes en étant privées de transactions en ligne ; une situation qui se répercute sur l activité, mais cause aussi des problèmes de commodités : impossibilité de réserver des hôtels ou d acheter des billets d avions en ligne, etc. Des pratiques répandues de par le monde Un «ethical hacker» (professionnel spécialisé dans le piratage informatique pour le compte des entreprises, ndlr), N Cho Yao, a démontré l aisance avec laquelle les pirates réussissent à soutirer des informations importantes à leurs victimes. «Ils n ont pas besoin de grand-chose ; quelquefois juste d un nom, d une adresse mail, d un mot de passe. Ils recréent votre identité et s en servent pour arnaquer des personnes que vous connaissez, lorsque ce n est pas vousmême la principale cible», expliquait-il lors de sa présentation. Les techniques de piratage sont nombreuses et variées, mais il existe des moyens de prévenir les conséquences que l on connaît. M. Diallo a insisté sur les précautions à prendre pour éviter de subir ces risques liés au piratage informatique, et plus particulièrement aux logiciels piratés. Selon lui, il faut d abord poser des questions et enquêter sur l emballage. Ensuite, surveiller les prix «trop beaux pour être vrais». Et enfin et surtout, exiger des logiciels authentiques pour vous assurer d obtenir ce que vous payez. Il est bon de préciser que cette étude mondiale a sondé plus de 1700 consommateurs, employés et directeurs de services informatiques (DSI), et représentants de gouvernement dans quatorze pays à savoir, au Brésil, en Chine, en France, en Allemagne, en Inde, en Indonésie, au Japon, au Mexique, en Pologne, en Russie, à Singapour, en Ukraine, au Royaume- Uni et aux Etats-Unis. Elle a analysé 203 ordinateurs acquis au Brésil, en Chine, en Inde, en Indonésie, au Mexique, en Russie, en Corée du Sud, en Thaïlande, en Turquie, en Ukraine, et aux Etats-Unis. Les recherches de cette année sont une extension de l étude de 2013 de l IDC intitulé : «Le monde dangereux de la contrefaçon et des logiciels piratés». Elles se démarquent par l attitude des représentants gouvernementaux ainsi que par l analyse de nouveaux marchés, révélant les liens économiques tissés par la cybercriminalité. Jean-Claude ACKE

10 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 Fiscalité Jean Kacou Diagou : «La pression fiscale est très forte en Côte d Ivoire» Invité du rendez-vous du Club de la presse le 25 mars dernier, Jean Kacou Diagou, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d Ivoire (CGECI) a dénoncé la forte imposition à laquellsoumises les entreprises en Côte d Ivoire. Intervenant sur la place du secteur privé ivoirien dans la réalisation des grands projets d infrastructures du PND (Plan national de développement 2012-2015), Jean Kacou Diagou a touché du doigt le problème majeur du secteur privé depuis l entrée en vigueur de la loi fiscale 2014 qui stipule une augmentation des taxes sur certains services et produits, notamment sur les télécommunications et sur l alcool. «La pression fiscale est très forte en Côte d Ivoire», a-t-il affirmé sans détour. Cette forte taxation, loin de constituer une garantie financière, selon le chef du patronat ivoirien, freine les investisseurs étrangers qui se détournent du pays au profit de ceux limitrophes, notamment le Ghana où les charges fiscales sont moindres. Toute chose qui ne constitue pas «une bonne politique», car, dira le premier patron, «le gouvernement, qui aspire à faire de la Côte d Ivoire un pays émergent, attractif, n alourdit pas les impôts des entreprises. En le faisant, il chasse les investisseurs potentiels». Au contraire, pour le président de la CGECI, une baisse des charges fiscales favorisera indubitablement l entrepreneuriat. Ainsi, plus il y a d entreprise, plus il y a d emplois, et plus il y a d impôt pour l Etat. Il est donc nécessaire, voire urgent, d améliorer la fiscalité ivoirienne. Pour ce faire, Jean Kakou Diagou a exhorté les autorités à «revenir à la bonne attitude qui consiste à permettre au secteur privé de discuter chaque année avec les impôts», avant de conclure : «La CGECI travaille sur une fiscalité de développement qui sera remise au gouvernement dès la fin de l étude. Nous souhaitons que cela serve. Il faut une fiscalité qui puisse conduire le pays à l émergence en 2020.» Notons que la CGECI, créée en 2006, regroupe plus de 1 000 entreprises avec un chiffre d affaire de 10 000 milliards FCFA. Elle constitue la principale organisation patronale de Côte d Ivoire et contribue à plus de 600 milliards de francs CFA aux recettes fiscales (soit 90%). Elle emploie plus de 140.000 personnes. Ebissié GNAMKEY Habitat social Laser Un programme de logement pour les souscripteurs rejetés Tous les Ivoiriens n auront pas droit aux logements sociaux. Mais une solution palliative a été trouvée à l attention de ceux qui ne remplissaient pas les conditions pour accéder au programme initialement conçu. suscitée chez certains souscripteurs envers le programme de logements sociaux et L euphorie économiques initié par le gouvernement n aura duré que le temps d un feu de paille. Estimés à 60 000 inscrits, tous ne pourront malheureusement pas être élus. Le système bancaire ivoirien ainsi que les promoteurs immobiliers n ont retenu que ceux qui ont répondu à leurs conditionnalités financières et commerciales. Selon le ministre de la Construction, du Logement, de l Assainissement et de l Urbanisme, Mamadou Sanogo, nombreux sont les Ivoiriens qui, en raison de leur âge avancé pour certains, à cause de leurs niveaux de revenus très bas pour d autres, ont vu leur dossier rejeté. Un programme spécifique pour les plus défavorisés Face à cette situation, un plan B est sorti des laboratoires du gouvernement. «Le président de la République et le Premier ministre m ont instruit pour trouver des solutions opérationnelles pour tout le monde, et particulièrement pour ceux à revenus modestes, rejetés par le système financier», indique le ministre. C est ainsi qu a été créé, par arrêté en août 2013, le Centre de facilitation des formalités d accès au logement (Cefal), qui a donné à son tour naissance au programme LEM (lotissement à équipement modéré). Le ministre Sanogo indique que ce programme permettra aux bénéficiaires d avoir accès à un espace viabilisé et sécurisé de 80 à 100 m 2 en moyenne à Abidjan. Et 120 m 2 pour ceux de l intérieur du pays, dans une zone à urbanisation planifiée bénéficiant de toutes les commodités de base (eau, électricité et assainissement). Autre particularité du LEM : il sera remis des plans types de logements de deux à trois pièces avec un kit technique comprenant les déboursés des matériaux et de la main-d œuvre, à en croire le membre du gouvernement. «Ce programme constitue une des solutions innovantes pour donner espoir aux catégories sociales à revenus modestes. Il représente une solution durable pour mettre définitivement fin à la prolifération des quartiers précaires, car leurs habitants actuels en sont les premiers destinataires s ils remplissent les conditions définies», souligne le ministre, précisant toutefois que ce programme LEM n est pas un projet de seconde phase. Vers une promotion de l auto-construction Une des caractéristiques de ce projet réside également dans sa phase de mise en œuvre. L auto-construction sera encouragée en régie, encadrée et contrôlée par le Cefal. «Vous pourrez ainsi bâtir ou faire bâtir votre future habitation en toute quiétude, selon les offres techniques et les phases de construction qui correspondent à vos capacités financières, sur six, douze, dix-huit, vingt-quatre mois maximum», explique le ministre. Concernant les logements sociaux et économiques, Mamadou Sanogo a confié que les souscriptions, déposées sur un compte séquestre, avaient atteint 13 milliards FCFA en mars 2014. Vincent Kouassi

Au fil du mois CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 11 Promotion de l artisanat Miva 2014 : 500 professionnels au rendez-vous Nous vous annoncions dans notre dernier numéro la tenue de ce grand rendez-vous de la promotion de l artisanat africain qu est le Miva. Zoom sur cet événement qui a bien tenu ses promesses. Le palais des Sports de Treichville a abrité du 7 au 13 avril 2014, le premier Marché ivoirien de l artisanat (Miva) en présence de M. Hamed Bakayoko, ministre d Etat, ministre de l Intérieur et de la Sécurité représentant le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, président de la cérémonie, l ambassadeur de Suède en Côte d Ivoire, Per Carlson, et Jean-Louis Billon, ministre du Commerce, de l Artisanat et de la Promotion des PME. L occasion était belle pour les 500 exposants et les 25 000 participants d échanger et de partager leurs expériences. La première édition du Miva, qui avait pour thème «Promotion de l innovation et de l excellence des produits de l artisanat africain» se voulait un cadre de promotion, d innovation et de rencontres entre les créateurs africains, les acheteurs et les professionnels du secteur de l artisanat. Sept jours durant, les artisans de Côte d Ivoire et ceux venus de l étranger ont exposé leurs produits et reçu des enseignements lors des huit panels animés par des professionnels et des promoteurs du secteur de l artisanat pour faire l inventaire et proposer des solutions pour, enfin, participer au réveil de l artisanat ivoirien et africain. Rencontres, échanges et promotion sociale «La Côte d Ivoire ambitionne d être émergente d ici à 2020. Cette émergence ne se fera pas sans l artisanat, qui contribue à hauteur de 12% au produit intérieur brut. C est pour cela que l année 2014 est décrétée année de l artisanat en Côte d Ivoire», souligne Jean-Louis Billon, ministre du Commerce, de l Artisanat et de la Promotion des PME. Il renchérira pour souligner que «le Miva se veut un espace de rencontres, d échanges et de cohésion sociale entre les créateurs ivoiriens, africains et du monde entier. C est aussi un outil de promotion de l excellence et du travail bien fait». En plus du volet exposition, qui s est tenu sur une superficie de 1600 mètres carrés, l on a enregistré également des panels de haut niveau (autour de huit thèmes), des séances de formation des artisans, des rencontres B to B entre exposants et acheteurs professionnels américains et européens, ainsi qu une cérémonie de distinction de lauréats. Le Marché ivoirien de la promotion de l artisanat ivoirien a permis aux artisans de sortir de l informel pour être des acteurs clés du développement. Le secteur de l artisanat regroupe 8 branches et 245 corps d activité. Plusieurs expositions-ventes ont eu lieu au Palais des sports de Treichville. Rappelons que les participants de cette première édition du Miva sont venus de plusieurs pays africains et européens. Ebissié GNAMKEY De gros lots à gagner en 2014! Tirage au sort Ecobank Gagnez votre place pour Rio! Participez à la fête du football cet été Gagnez un séjour à Rio en juin. Déposez simplement de l argent sur votre compte courant ou épargne. Faites-le plus souvent pour augmenter vos chances de gagner de superbes prix tout au long de l année. En outre, vous participerez automatiquement à notre Grand Tirage au sort qui aura lieu en janvier 2015! Appelez Ecobank dès aujourd hui au (225) 22 400 200/ 800 800 88 ou rendez-vous en agence. Participation automatique au Grand Tirage au sort! Offre soumise à conditions ecobank.com 3264_GRP-CIV_Pressad_DMC_Fan_CAR_165x250mm_L_FR.indd 1 28/04/2014 16:54

12 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 Dossier Laser dossier Secteur bancaire Une embellie qui se confirme Le paysage bancaire en 2013 a été marqué par une série de bons résultats. La croissance enregistrée dans le secteur est aussi la conséquence d un environnement économique sousrégional et national favorable. Les nombreuses réformes opérées par le gouvernement, l engagement de la banque centrale et la présence renforcée de nouvelles banques sur le marché financier national ont largement contribué à dynamiser l activité bancaire. Le paysage bancaire ivoirien connaît un dynamisme certain au sortir de la crise postélectorale grâce à la diversification des offres, mais surtout au regain d intérêt de plusieurs banques africaines pour la Côte d Ivoire, qui a décliné ses priorités et relancé son économie. Mais la vision du gouvernement ivoirien n est pas isolée, elle s inscrit dans le cadre des bonnes performances macroéconomiques enregistrées par l Union monétaire ouestafricaine (Uemoa). La zone a bénéficié des mesures mises en œuvre des différents pays qui la composent, de même que les efforts déployés à l échelle de la communauté pour soutenir l activité économique. La croissance de plus de 9% de la Côte d Ivoire, l évolution positive dans les travaux d infrastructures au Bénin, au Togo, au Niger et au Burkina Faso, l indice du chiffre d affaires du commerce de détail, en hausse de 6,5%, les évolutions agricoles, dont la variabilité est de -7 à +3%, la régression du taux annuel de l inflation, qui est passée de 2,4% en 2012 à 1,6% en 2013 ont été autant de facteurs importants qui ont dopé la croissance de l Union, située autour de 6,5%. Une amélioration du climat des affaires providentielle Autant de facteurs qui ont fortement contribué à créer un cadre propice aux investissements. Ceci, bien entendu, appuyé par l environnement réglementaire établi par la banque centrale : la baisse du ratio de transformation à 50% contre 75% précédemment, la suppression du ratio de structure de portefeuille de 60%, la création d une agence-titre Uemoa pour une meilleure gestion des émissions obligataires et des bons du Trésor de l Union, la création d un fonds de garantie de la compensation en vue de renforcer la liquidité du marché interbancaire, la mise sur pieds des spécialistes des valeurs du Trésor (SVT) pour raffermir la dynamique du marché de titres et accroître la profondeur du marché, la baisse du taux d intérêt du taux minimum de soumission aux opérations d appels d injection de liquidité de 3% à 2,75%, le taux d intérêt du guichet au prêt marginal de 4% à 3,75% et le taux de bancarisation, en progression de 8%, ont largement conforté les investisseurs sur la nécessité d investir dans l Union, et particulièrement en Côte d Ivoire qui en est le pays phare. D autant qu au plan national l économie a été consolidée à partir de réformes entreprises au niveau de l environnement des affaires. Des efforts qui se traduisent par la mise en service du Tribunal de commerce, l ouverture du guichet unique de création d entreprises (Cepici), la réduction des procédures et des coûts d accès à la propriété foncière. Ceci a été très bénéfique pour la Côte d Ivoire, qui compte désormais parmi les dix pays les plus réformateurs, selon le rapport Doing Business 2014 élaboré par la Banque mondiale. Le pays continue d engranger de bons résultats du fait de l assainissement de l environnement des affaires. Baisse des droits d enregistrement, qui passent de 10% à 07%, progression de la production du gaz naturel (+19,8%) Le secteur secondaire connaît un indice de production industrielle, hors extraction, en hausse de 6%. Quant aux ventes locales du bitume, elles sont également en hausse de 50%,8 à fin octobre 2013, en lien avec les travaux d infrastructures. En ce qui concerne l extraction de l or, on note une progression de 18,6%, portée par la hausse de la production des mines de Tongon et d Ity. Au niveau du secteur tertiaire, l indice du chiffre d affaires du commerce de détail est évolutif. Il est de + 11,5% en terme réel par rapport à décembre 2012. Dans ce

Laser CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 13 Dossier contexte, l inflation est passée à 2,6% avec un taux de croissance de 8,7%. Bonne moisson pour les banquiers Le paysage bancaire a ainsi suivi les indices d amélioration de l économie ivoirienne. En glissement annuel, les emplois globaux progressent de 14% pour s établir à 3785 milliards FCFA, ajoutant ainsi un peu plus de 471 milliards FCFA à son niveau de décembre 2012. Cette progression est principalement portée par les emplois clientèle qui se sont accrus de 23%, passant de 2354 milliards à plus de 2904 milliards FCFA sur la période. Les crédits accordés par les banques ont augmenté de 23% avec une hausse de 550 milliards FCFA. Les prêts ont constitué l année dernière plus de 99% des emplois clientèle octroyés et les crédits à court terme en ont été les plus importants (47%). Quant aux crédits à long terme, ils ont progressé de plus de 40%, gagnant, de fait, près de 43 milliards FCFA supplémentaires. Ceci est en partie dû à l assouplissement des règles prudentielles élaborées par la Banque centrale (ratio de transformation notamment), qui a permis aux institutions bancaires de revoir à la hausse leurs concours en crédit à moyen et long terme de 236 milliards FCFA. A fin décembre 2013, les ressources globales ont connu une évolution de 17% pour s établir à 4736 milliards FCFA, ajoutant plus de 699 milliards FCFA à leur niveau de décembre 2012. Les banques ont collecté 429 milliards FCFA de dépôt clientèle supplémentaire en 2013. Une progression portée à la fois par les produits d épargnes (+84 milliards FCFA) et les dépôts à vue (+291 milliards FCFA). Selon les statistiques produites par l Association des professionnelles des banques et établissements financiers de Côte d Ivoire (APBEF-CI), ces instituions ont collecté 35% de leurs dépôts auprès des particuliers, progressant ainsi de 153 milliards FCFA. Toutefois, le marché reste dépendant des dépôts des institutionnels et des entreprises, avec 236 milliards FCFA de ressources additionnelles collectées. De nouveaux venus qui dynamisent le marché Les différents chiffres, de manière générale, expriment une forte progression des activités bancaires au cours de l exercice 2013. Un résultat lié également à l arrivée de groupes bancaires d Afrique subsaharienne et d Afrique du Nord. De 2008 à 2012, cinq nouvelles banques ont obtenu leurs agréments pour exercer en Côte d Ivoire. La plupart des établissements menant une politique de proximité, le réseau d agence a plus que doublé (144%), passant de 281 agences en 2008 à plus de 620 en 2012, avec une augmentation du nombre de comptes de 130% cette annéelà. Le taux de bancarisation s est nettement amélioré pour se situer aujourd hui autour de 14%. Ce dynamisme a continué à être dopé par l élaboration d une convention interprofessionnelle bancaire, le code de déontologie de la profession, la formation à l élaboration des risques fiscaux, le partenariat avec l Etat pour le financement de la commande publique, impulsé par l APBEF-CI. Toutes ces actions devraient continuer à créer une attractivité du marché financier ivoirien. Pour preuve, un retour en arrière indique que l on dénombrait 18 banques en 2004, pour passer à 24 en 2012. La présence diversifiée de ces entités bancaires sur le marché national signifie par ailleurs un plus large éventail de financements pour l économie ivoirienne, et, in fine, pour les ressources de l Etat. Dans un modèle libéral tel que celui de la Côte d Ivoire, le gouvernement ne pouvait pas espérer mieux, lui qui a liquidé ou privatisé plusieurs banques publiques nationales afin de jouer un rôle de régulateur, et non d acteur direct du marché. Une compétition sur fond de stratégies bien pensées Accès des PME au crédit bancaire La problématique du financement des petites et moyennes entreprises (PME) par les institutions bancaires, de manière générale en Afrique, mais particulièrement en Côte d Ivoire, se pose toujours avec autant d acuité. Les banques montrent des réticences à financer les PME, même si certaines d entre elles, par des calculs de risques mesurés, leur octroient des financements à très court terme. Pourtant, ces entités sont de véritables créatrices de richesses de par leur diversité et le volume de leurs activités au quotidien. Sur le continent, selon les estimations de la Banque africaine de développement (BAD), on dénombre environ 65 millions de PME. Mais seulement 20% d entre elles Il appartient désormais à toutes les banques d entrer dans une saine compétition afin de conquérir le marché bancaire national en développant, par exemple, une politique de proximité auprès de la clientèle via des canaux alternatifs. Actuellement, des établissements tels que la Société générale de banque de Côte d Ivoire et la panafricaine Ecobank tirent leur épingle du jeu. La première, présente dans le pays depuis 1962, a à son actif 20,7% des crédits bancaires et 17,7% des dépôts bancaires en Côte d Ivoire. La seconde, beaucoup plus jeune et installée dans le pays seulement en 2012, totalise 165.423 clients et a réalisé un profit brut de plus de 13 milliards FCFA, mettant l accent sur sa taille, son total bilan, son total dépôt et son total crédit. Mais la configuration actuelle du paysage bancaire, loin d être figée, ne pourra être modelée que si les banques qu elles soient nationales ou privées réussissent à baisser leurs taux d intérêt, encore élevés, et favorisent l accès des PME/PMI à un crédit moins cher, tout en diversifiant leurs instruments financiers. Germain Tanoh La concurrence fera-t-elle bouger les lignes? Les PME constituent l épine dorsale du tissu industriel dans les pays africains. En Côte d Ivoire, leur proportion est de 80%. Mais pourtant, les petites et moyennes entreprises rencontrent toujours des difficultés pour accéder au financement bancaire à moyen et long terme. parviennent à obtenir une ligne de crédit d une institution financière, et à peine 9% de leurs investissements sont financés par les banques. Une réalité déplorée par les analystes qui considèrent que l environnement concurrentiel, s il impose quelque prudence légitime, devrait favoriser le soutien aux PME, qui représentent 90% du secteur privé et près des trois quarts des emplois en Afrique. De l importance du soutien financier à long terme La Côte d Ivoire ne fait pas exception à

14 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 Dossier Laser cette frilosité de la part des banques, même si son tissu industriel est dominé à 80% par les petites et moyennes entreprises qui, certes, ne contribuent que pour 18% au PIB, mais tout de même pour 23% à l emploi. On estime que plus de 70% des PME accèdent difficilement au financement sur le moyen et long terme, et près de 60% des prêts accordés le sont pour moins d un an. Pourtant, le financement des PME sur une période suffisamment longue est essentiel, non seulement pour leur propre croissance mais également pour celle de la Côte d Ivoire. De surcroît, la structure financière des entreprises reste largement Attijarifawa Bank, a décidé de s engager, mais par le biais d un Fonds de garantie, l Africain Guarantee Fund (AGF), mis en place par la BAD en 2012. L AGF vient de signer avec elle une première tranche de 25 millions de dollars pour accompagner les PME, qui sera probablement portée à 50 millions de dollars si les résultats sont bons. D autres grandes banques et agences de développement tentent d étendre ce système à marche forcée. La Société financière internationale (SFI) assume une partie du risque sur un portefeuille de prêts aux PME accordés par des banques locales, telles que BNP Paribas, à travers sa plus immédiate et donnerait une bouffée d oxygène aux PME viendrait peut-être du capital-investissement, qui consiste à apporter des fonds propres aux entreprises Le ministère du Commerce, de l Artisanat et de la Promotion des PME a mis en place un ambitieux programme qui vise à accroître le nombre des petites et moyennes entreprises afin de leur permettre non seulement d avoir accès au financement mais également de financer pleinement le développement économique de la Côte d Ivoire. Malgré la difficulté actuelle d accès au crédit bancaire par ces entités, Jean-Louis Billon, qui en l architecte, veut y croire durablement. Son ministère a donc pris les mesures nécessaires pour lever les barrières financières en permettant aux PME de disposer de fonds leur permettant de se développer et de jouer leur rôle citoyen. A travers le programme Phoenix, qui s inscrit dans la dynamique à fort potentiel (via une participation), ainsi qu une méthode de gestion et une stratégie de développement. Germain Tanoh Le programme Phoenix, levier de croissance des PME de l émergence du pays à l horizon 2020, la Côte d Ivoire devrait doubler le nombre de ses PME, de 100 000 actuellement, à 200 000. A cet effet, entre 150 milliards et 200 milliards FCFA seront injectés pour renforcer le tissu industriel ivoirien, constitué à 80% des entreprises de taille moyenne. Le programme Phoenix en lui-même repose sur quatre piliers qui sont l amélioration de l accès au financement et aux marchés, le renforcement des capacités techniques et managériales, l amélioration du climat des affaires des PME, et le développement de la culture entrepreneuriale et de l innovation. L objectif, à terme, est de permettre aux PME de participer à hauteur de 35% au PIB, contre environ 20% actuellement. dépendante du secteur bancaire (sur ces deux dernières années, sur une enveloppe globale de plus de 3 416 milliards FCFA, ce sont un peu plus de 1 876 milliards FCFA, soit 54,9% de cette enveloppe, qui ont été consacrés au financement des entreprises). Les banquiers l ont bien compris, même s ils tardent à accompagner activement les PME, contrairement aux entreprises de grande taille. Et pourtant, ils n ont d autre choix que de s y engager vu la montée de la concurrence. Le thème de la deuxième édition des Journées du banquier «Le financement des PME : levier de croissance économique», qui s est tenue du 16 au 17 décembre 2013 à Abidjan, montre d ailleurs que les professionnels du secteur réfléchissent sur les mécanismes de facilitation des PME au crédit à court, mais surtout à moyen et long terme. Des programmes de soutien indirect Pour l heure, chaque banque essaie, à sa manière, de renforcer son soutien aux petites et moyennes entreprises. La Société ivoirienne de banque (SIB), du Groupe filiale ivoirienne, la Bicici. L Agence française de développement (AFD) pratique la même politique. L Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a pour sa part annoncé qu elle allait consacrer 10,4 millions d euros au sujet, à travers notamment la mise en place d une base de données industrielles et d un observatoire d entreprises pour le renforcement des capacités des PME. L Etat ivoirien, qui compte sur les PME dans la dynamique de développement économique, a fait adopter par l Assemblée nationale les projets de loi portant sur la réglementation des bureaux d information sur le crédit (BIC). Les opérateurs économiques qui n ont pas accès aux crédits bancaires sont pris en compte. Il s agit de réduire le risque de défaut de paiement. De telles initiatives sont louables, mais comme l indiquait à un confrère l analyste financier Stanislas Zézé, P-DG de Bloomfield Investment Corporation, une agence de notation basée à Abidjan qui propose la gestion du risque-crédit aux PME : «Le b.a.-ba serait que l Etat apure sa dette intérieure et paie ce qu il doit aux PME.» Si cette solution a tout son sens, il n en demeure pas moins vrai que la limite des ressources des Etats la rend difficilement opérante. Par contre, celle qui paraît Entretien avec Félix Bikpo, DG de l AGF. «Nous voulons soutenir les efforts de conquête du marché des PME» L African Guarantee Fund (AGF) a été créé en 2012 pour accompagner les institutions bancaires en vue de financer les PME. Lors d une signature de convention de l AGF avec la SIB, nous avons tendu notre micro à l Ivoirien Félix Bikpo, qui en est le directeur général.

Laser Dossier CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 15 Qu est-ce que l African Guarantee Fund? C est un fonds de garantie qui a été mis en place par un certain nombre de gouvernements internationaux espagnol, anglais, japonais, et d autres gouvernements asiatiques en collaboration avec la Banque africaine de développement, pour apporter le soutien nécessaire aux banques et institutions financières afin qu elles aient les fonds nécessaires pour financer davantage les PME. Pourrions-nous avoir une idée de l enveloppe globale que cette institution a accordée depuis son existence? Nous avons octroyé 120 millions de dollars de garantie qui ont permis le financement de près de 500 millions de dollars auprès des PME, essentiellement en Afrique de l Est pour près de 20%, en Afrique australe pour un peu plus de 18%, et en Afrique de l Ouest pour près de 30% en raison de la place occupée par ce gros pays qu est le Nigeria, et le reste en Afrique centrale. L Afrique du Nord est actuellement moins concernée à cause des troubles que connaît aujourd hui la région. Mais nous espérons qu avec la convention que nous venons de signer avec le groupe Attijariwafabank, nous pourrons au moins commencer à permettre aux banques marocaines d avoir un meilleur accès au financement bancaire. En Côte d Ivoire, le Fonds a-t-il l intention de garantir le financement bancaire des PME? Je suis ivoirien et c est la première garantie que je signe ici. Je ne pourrais pas venir dans mon pays sans avoir ces intentions. Lorsque la Société ivoirienne de banque, du Groupe Attijariwafabank, m a appelé pour me dire que la convention serait signée en Côte d Ivoire, j ai sauté dans le premier avion pour venir. Oui, nous souhaiterions que cela soit un exemple pour les banques ivoiriennes, pour les groupes ivoiriens et ceux de la sous-région, afin de leur dire que nous sommes disposés à les accompagner dans leurs efforts de conquête du marché des PME, en leur apportant le réconfort nécessaire dans ce secteur qui n est pas facile. Nous pourrons signer d autres conventions, qui sont à l étude, avec d autres institutions bancaires que je ne voudrais pas nommer ici. Vous nous verrez bientôt sur le marché ivoirien. Cela signifie que vous n avez pas de représentation au niveau national? Nous fonctionnons à partir du Kenya et, très bientôt, en fonction d un certain nombre de paramètres, nous allons avoir des représentations. Après l Afrique australe, nous en aurons une autre en Afrique centrale, et en Côte d Ivoire nous espérons atteindre nos objectifs de couverture de la sous-région, car ce pays le pays moteur de l Uemoa. Je pense que d ici la fin de l année 2014 vous nous verrez en Côte d Ivoire. Pourquoi vous intéressez-vous aux PME, là ou les institutions financières bancaires n y voient pas toujours l intérêt? Les institutions financières bancaires voient un intérêt dans les PME, mais l analyse du risque PME est difficile. Elles s y intéressent lorsqu elles peuvent s associer à d autres institutions financières afin de mieux cerner le risque PME, c est alors avec plaisir qu elles le font. C est le cas aujourd hui de la SIB, du Groupe Attijariwafabank. Lorsque les institutions bancaires africaines ne peuvent pas soutenir les PME, c est parce qu elles n ont pas le choix, même s il s agit de leur cible naturelle. Demain, nous voulons être à l image des pays d Asie de l Est. Vous savez, jusqu à aujourd hui, dans les pays dits développés, les PME représentent 90% du tissu industriel et recèlent deux tiers des emplois. Chez nous, quand vous sortez, vous n avez pas d efforts à faire, vous avez des PME partout Pourquoi, alors, ne pas favoriser un développement qui soit consacré à ce secteur de croissance incarné par les PME? C est pour cette raison qu il faut mettre en place des politiques, de vrais instruments comme les nôtres, pour qu en collaboration nous puissions atteindre ce que les autres ont réalisé il y a quelques années. Quel est le montant de l enveloppe de cette signature de convention avec le Groupe Attijariwafabank? Nous avons signé pour une enveloppe de 25 millions de dollars avec le Groupe. L expérience sera faite avec sa filiale ivoirienne. Ce n est qu un début, nous pourrons monter jusqu à 50 millions de dollars lorsque nous aurons des éléments de satisfaction de notre partenariat. Propos recueillis par Germain Tanoh

16 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 Dossier Laser Financement de la reconstruction Quand les banques africaines emboîtent le pas des investisseurs La relance économique se poursuit et personne ne manque à l appel du gouvernement. Banques et opérateurs économiques conjuguent leurs efforts pour impulser le développement, ce qui contribue à booster l activité sur le territoire national. d Ivoire is back, la confiance est revenue. Le pays est en chantier, mieux, il est au travail. Les «Côte investisseurs sont de retour, et en grand nombre», ne cessent de s enorgueillir les dirigeants, eux qui entendent tirer la relance économique au gré des investissements nationaux et étrangers. Eh bien le constat est net. Nombreux sont ceux qui choisissent la destination Côte d Ivoire. Les investisseurs africains, européens, asiatiques, américains, tous répondent présents. Le forum Investir en Côte d Ivoire, organisé du 29 janvier au 1 er février 2014 est un exemple éloquent : 443 milliards FCFA d intentions d investissements, dont 280 milliards FCFA pour les projets privés et 163 autres milliards pour les partenariats public-privé (PPP). Mais aussi 3 733 participants, dont 1 280 venus de l extérieur à l occasion de ce forum. Le président de la chambre de commerce et d industrie française, Jean-Louis Legras, confie que plus d une vingtaine d entreprises se sont installées en Côte d Ivoire en 2013, pour au moins un millier d emplois créés. Au Centre de promotion des investissements en Côte d Ivoire (Cepici), les chiffres sont évocateurs : 506 milliards FCFA d intentions d investissement, dont 374 provenant d investissements directs étrangers (IDE) pour l année 2013, soit 41,1% du Plan national de développement (PND). Des réformes payantes Les investisseurs nationaux et internationaux évoquent surtout les avantages que leur offre le nouveau Code des investissements de 2012. Ce sont notamment l assistance de l Etat aux entreprises sinistrées, l accès aux zones industrielles aménagées, l exonération totale de la TVA pendant la phase d investissement, l exonération de tous les droits d enregistrement sur tous les actes soumis à l enregistrement. Ces garanties concernent également l octroi aux PME d un tarif préférentiel pour l achat d eau, d électricité et de prestations de nouvelles technologies, l allongement de la durée des avantages dans les zones franches, et l exonération partielle de la part patronale de l impôt sur les traitements et salaires. Par ailleurs, les coûts ont été fortement réduits : 15 000 FCFA pour la publication de l avis de constitution de société. Les frais de la procédure notariale sont à 120 000 FCFA HT pour les sociétés à responsabilité limitée (SARL) dont le capital n excède pas 1 million de francs CFA. Le droit de timbre est supprimé pour l enregistrement des actes pour les SARL au capital de 1 million de francs CFA. Sans oublier la création du Tribunal de commerce d Abidjan pour plus de performance dans la prise des décisions de justice en matière de règlements des litiges commerciaux, la création de l Autorité nationale de régulation des marchés publics pour assainir les modes de gestion et d attribution des marchés publics, la création de l unité de lutte Des réformes payantes

Laser Dossier CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 17 contre le racket et la corruption, la création du guichet unique du commerce extérieur, la mise en place de la commission de la concurrence, etc. Ce sont autant de réformes opérées pour améliorer le climat des affaires en Côte d Ivoire, et qui paient. Des efforts reconnus par le Doing Business 2014 qui positionne la Côte d Ivoire parmi les dix meilleurs pays réformateurs (Top 10 reformers), occupant le troisième rang dans cette catégorie. En clair tout est réuni pour mobiliser les investisseurs. Un paysage bancaire en plein renouvellement Avec ces investisseurs, ce sont aussi des banques qui s installent, et particulièrement les banques africaines. Ainsi, la banque camerounaise Afriland First Bank a été autorisée à acquérir Access Bank en Côte d Ivoire. La Banque de développement du Mali (BDM) affiche également sa future expansion dans le pays. BGFIBank Côte d Ivoire a officiellement démarré ses activités en janvier 2012. Diamond Bank a obtenu son agrément en 2010. Guaranty Trust Bank CI s est aussi installée, tout comme Coris bank. Quand à Orabank, basée à Lomé, elle vient de racheter la BRS, etc. De nouveaux établissements bancaires qui s ajoutent aux anciennes banques installées en Côte d Ivoire pour booster l économie. Car c est un fait, le secteur bancaire ivoirien entend bien jouer sa partition dans la réalisation de l ambition du gouvernement de faire de la Côte d Ivoire un pays émergent à l horizon 2020. Le président de l Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d Ivoire (APBEF-CI), Souleymane Diarrassouba, indique que les financements accordés par les établissements de crédit aux entreprises privées en 2013 ont connu une forte évolution, avec 446 milliards de plus que l année précédente, représentant 78% des concours octroyés par les banques à leurs clients. Composé de 25 établissements, dont 24 banques et un établissement financier, le secteur bancaire ivoirien présente une vitalité certaine. Les ressources globales ont progressé de 17% pour s établir à 4 736 milliards FCFA soit 699 milliards FCFA de plus que l année précédente. Vincent Kouassi Elargissement du paysage bancaire La microfinance, l autre levier de mobilisation des ressources Le taux de bancarisation est en hausse, mais il demeure assez faible en Côte d Ivoire. Aux côtés des établissements bancaires classiques, les institutions de microfinance ont donc un rôle important à jouer, notamment auprès des populations vivant dans les zones rurales. «La promotion de la bancarisation reste un important levier pour la mobilisation de ressources, en vue de permettre à la Côte d Ivoire de se donner les moyens d être une nation émergente à l horizon 2020.» Ces propos sont de Souleymane Diarrassouba, président de l Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d Ivoire (APBEF-CI). Le banquier souhaite un renforcement de la culture financière des populations, soulignant que le taux de bancarisation est encore faible en Côte d Ivoire, autour de 14%. Souleymane Diarrassouba souligne que la bancarisation présente de nombreux avantages, considérant l accès des populations démunies aux services financiers comme un moyen de réduction de la pauvreté. Dans ce domaine, les observateurs sont unanimes sur le potentiel de la microfinance, outil important de mobilisation de l épargne et de financement des agents économiques jusque-là exclus du secteur bancaire classique. «Les frais d ouverture de compte et autres prélèvements sont bien plus supportables par les clients qu avec les banques classiques. Par ailleurs, les institutions de microfinance sont présentes dans les coins les plus reculés du pays, en zones urbaines comme rurales. C est un secteur où l accès au crédit est facilité. Les institutions de microfinance sont une solution au désengagement des banques classiques envers des secteurs économiquement viables, mais d accès difficile informel, monde rural, etc.», souligne un responsable d une structure de microfinance. Il indique que la connaissance et l accompagnement du client sont aussi deux aspects spécifiques aux structures de microfinance. «Nous faisons des visites de suivi régulières pour voir si le client utilise son crédit à bon escient, s il rencontre des difficultés, ou vérifier sa capacité à honorer ces échéances et le préparer à contracter ensuite un nouveau crédit. Cette politique de proximité et de suivi du client n est pas forcément le cas dans les banques classiques. Et quand l activité du client prospère il peut épargner davantage et investir efficacement dans l économie», relève le spécialiste. Encore des défis dans les zones rurales Selon l Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés de Côte d Ivoire (APSFD-CI), on observe une inégale répartition des institutions de microfinance au plan national, avec 53% dans la région du Sud, tandis que le Centre et l Est regroupent respectivement 20,6% et 8,3% du nombre total de structures. Dans les régions du Nord, qui concentrent l essentiel des activités agricoles, notamment le coton, la production de mangue, de sorgho et de mil, seules 7,8% des institutions de microfinance y sont présentes. L on note par ailleurs que cette inégale répartition des institutions de microfinance se constate aussi entre les zones rurales et les zones urbaines, ces dernières concentrant plus de 70% des institutions de microfinance (IMF). Une preuve que le défi, en termes de mobilisation de l épargne en zone rurale, reste encore important malgré les efforts consentis par les IMF. Au 31 décembre 2012, le secteur enregistrait 72 systèmes financiers décentralisés (SFD) totalisant 231 caisses et points de services officiellement reconnus, 936 000 bénéficiaires, un encours d épargne de 94.5 milliards de FCFA et un encours de crédit de 44 milliards de FCFA. La microfinance en Côte d Ivoire est structurée autour de deux types d institutions, à savoir les institutions mutualistes ou coopératives d épargne et de crédit, et les institutions non mutualistes (ONG et sociétés anonymes). Les structures mutualistes ou coopératives d épargne et de crédit regroupent la quasitotalité des institutions de microfinance Une loi pour redynamiser le secteur Une loi définissant l activité des SFD a été adoptée par le Conseil des ministres de l Uemoa en 2007, puis en 2011 par la Côte d Ivoire. Elle devra aider à la poursuite de la diversification du paysage financier de l Union pour permettre l accès du plus grand nombre d agents économiques à des services financiers fournis par des institutions en mesure d offrir des garanties de sécurité des transactions à leur clientèle. Cette loi vise également le renforcement de la stabilité du secteur par une meilleure protection de la clientèle des SFD, la mise en conformité des institutions avec les normes internationales en vigueur dans le domaine financier. Il est aussi question du resserrement des conditions d entrée dans le secteur et du renforcement de la surveillance par les instances de régulation et de supervision. Tout comme l amélioration de l efficience des SFD. En matière d innovations, l on note que la nouvelle réglementation applicable aux SFD porte, entre autres, sur l instauration d un régime unique d autorisation d exercice (agrément), la participation de la BCEAO à l instruction des dossiers d autorisation d exercice. Sans oublier l intervention de la banque centrale et de la Commission bancaire dans la surveillance des institutions qui ont atteint un certain niveau d activité, le renforcement du dispositif prudentiel et des sanctions applicables, ainsi que la certification obligatoire des comptes pour les SFD d une certaine taille financière. Vincent Kouassi

18 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 Dossier Laser Réforme des banques publiques Quid de la privatisation des banques publiques ivoiriennes En janvier 2012, l Etat ivoirien indiquait son intention de céder les parts dont il disposait dans certaines banques privées, et de privatiser cinq banques à capitaux qu il détenait à 100%. Où en sommes-nous, deux ans après? Annoncé en grande pompe par le président ivoirien Alassane Ouattara devant le Mouvement des entreprises de France (Medef), à Paris, le processus de privatisation des banques publiques ivoiriennes et la cession des participations publiques demeure encore dans le flou. Selon l Agence de presse Apa, «la Banque internationale pour l Afrique occidentale (BIAO-CI), la Société ivoirienne de banque (SIB), la Banque pour le financement de l agriculture (BFA) et Versus Bank sont concernées». Concernant les deux premières, l Etat de Côte d Ivoire entend céder une bonne partie de ses parts via la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). En revanche, pour la BFA et Versus Bank, rien a été finalisé pour l instant. Il est à noter que la Banque pour le financement de l agriculture, dont le capital est détenu à 100% par l Etat, a vu ses comptes audités quatre fois, respectivement par le cabinet KPMG et par les auditeurs de la Commission bancaire de l Union économique et monétaire de ouest-africaine (Uemoa). Par ailleurs, dans le cadre de son redressement, son conseil d administration a été renouvelé et placé sous la coupe de M. Assahoré Konan Jacques (DGA du Trésor public), alors que la direction générale est désormais pilotée par M. Koua Lyne. Les schémas de cession sont donc toujours à l étude au moment où certaines informations des plus crédibles laissent croire que la vague de privatisation ne viserait plus des banques comme la BNI et la CNCE, qui devraient fusionner en une entité qui garderait son statut de banque publique. Tout comme la BHCI, qui jouerait un rôle capital dans la mise en œuvre du programme de logements sociaux initié par le gouvernement au profit des populations à revenus faibles et intermédiaires. Le capital social de ces entreprises à privatiser s élève à 94 milliards de FCFA. La part détenue par l Etat s élève à 34,2 milliards de FCFA. Le tout pour un ensemble de quinze entreprises publiques à privatiser. FCP Ecobank UEMOA Diversifié En 2014, donnez de la vitalité à votre épargne. Rendement* revue du programme économique et financier triennal 2011-2014, a demandé au gouvernement ivoirien «d adopter en Conseil des ministres un plan d actions pour la restructuration des banques publiques. Ce avant fin avril 11% Épargne 15% 2014, pour la présentation du dossier de la Côte d Ivoire au conseil d administration du FMI à Washington».? Le FMI plaide pour une restructuration urgente Si l intention de l Etat est bien de renflouer ses caisses, des inquiétudes demeurent. Car l impact économique et social de ces privatisations sur les employés des banques concernées n est pas à sousestimer. «Le souci du privé étant la rentabilité et le résultat, les effectifs des banques seront à coup sûr réduits, car il est de notoriété publique que le public est très souvent composé de personnel dont on peut se passer. Alors, les nouveaux dirigeants vont certainement réduire les charges de l entreprise», confie un analyste financier. D autres observateurs craignent que les multinationales ne dament le pion aux investisseurs nationaux. Ce qui serait en contradiction avec cet autre objectif de la privatisation, qui est la promotion de l actionnariat national. Tout se jouera à ce niveau. Face à la lenteur constatée dans le traitement du dossier, la dernière mission du FMI, qui a séjourné en Côte d Ivoire du mardi 11 au mercredi 26 mars 2014 dans le cadre de la cinquième 2012 2013 2014 FCP Ecobank UEMOA Diversifié est un fonds commun de placement de capitalisation de type diversifié, agréé par le CREPMF. En 2012, FCP Ecobank UEMOA Diversifié a réalisé un rendement de 11,13%. En 2013, il a bondi à 15,89%. En 2014, nous avons beaucoup d ambitions pour votre épargne. EAM (EDC Asset Management) Tel : (225) 20 22 26 68 Fax : (225) 20 22 26 70 Email : eam@ecobank.com Année

Laser Dossier CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 19 La gabegie de certaines banques publiques Les observateurs sont unanimes pour considérer que le développement économique impulsé par le président de la République exige de la Côte d Ivoire des entreprises fortes et compétitives qui puissent s inscrire efficacement dans cette dynamique. Malheureusement, le constat est que les banques nationales, qui doivent principalement accompagner le financement de l activité économique, sont devenues elles-mêmes bien trop assistées. Pour la plupart, elles sont constamment en proie à d énormes difficultés, obligeant l Etat à injecter des fonds pour les redresser. Pour regarder un peu plus loin en arrière, nous pouvons prendre l exemple édifiant de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), qui a été liquidée en 1991 après avoir failli à son objectif et constitué un gouffre financier pour l Etat ivoirien. En effet, cette banque, qui était censée financer les acteurs du monde agricole en leur octroyant des prêts, aurait plutôt profité à des fonctionnaires qui n avaient rien à voir avec le secteur agricole. Des crédits faramineux ont été octroyés à ces pseudo- agriculteurs qui, au final, ont laissé, selon des sources concordantes, une ardoise de près de 15 milliards de francs CFA. Et ces dernières années encore, l Etat a dû voler au secours de certaines banques dont la trésorerie était mal en point. Autant de raisons Bonne fête MAMAN la polo sedan reine de la fête. d assainir leur situation. Vincent Kouassi Pour seulement 10 950 000 FCFA TTC Photo non contractuelle Dans la limite des stocks disponibles faites plaisir et bénéficiez des frais d immatriculations offerts. Polo Sedan La berline suréquipée, double airbag, freinage ABS, 4 vitres électriques, accoudoir central, prise IPOD et USB, volume de coffre 454 litres. Restez connectés et voyagez dans le confort en toute sécurité. Comafrique Pub Polo Fe te des Me res 165x250mm.indd 1 Europ Auto : Un département de ATC Comafrique Boulevard VGE - 01 BP 3727 Abidjan 01 Tél: 21 28 50 60 - Fax: 21 28 50 64 - www.atc-comafrique.net 24/04/14 10:00

20 CÔTE D IVOIRE économie - N 34 - MAI 2014 Dossier Laser Secteur financier Ces banques qui ont choisi la discrétion En Côte d Ivoire, quand certaines banques choisissent de s ouvrir à une clientèle la plus large possible, d autres privilégient des approches plus ciblées. Une tendance qui gagne du terrain. Le secteur bancaire ivoirien affiche un dynamisme remarquable. Avec ses 25 banques, dont un établissement financier, le secteur s est résolument engagé dans la dynamique de relance économique. Mais au sein de toutes ces banques qui contribuent au développement du pays, certaines ont décidé d évoluer dans un cercle plus restreint. «Ces banques ont choisi leur positionnement, à savoir se consacrer à une niche de clientèle bien pensée et disposer d une clientèle select qu elles peuvent satisfaire et fidéliser au mieux. Elles ne dispersent pas leurs forces, si bien qu elles peuvent se donner davantage d atouts pour retenir leurs clients. Elles proposent un partenariat durable à leurs clients en les accompagnant efficacement dans leurs projets personnels ou professionnels. Des offres adaptées et sur mesure sont également offertes pour répondre à l ensemble des besoins de la clientèle. Par ailleurs, certains usagers n aiment pas aller là où il y a du monde, où il faut parfois attendre des heures. Ils préfèrent conduire leurs opérations dans la discrétion et avec célérité. D ailleurs, les autres banques commencent à nous imiter car elles disposent désormais de plus en plus de guichets de privilège», explique un banquier en service dans une de ces banques dites «discrètes», indiquant que la demande doit dans ce cas être suffisante pour maintenir la rentabilité de la banque. et a pris la dénomination de BIAO Investment, qui elle-même a été privatisée et rachetée par le Groupe Cofipa. Elle a acquis sa dénomination actuelle depuis mai 2000. La banque a son siège social au Plateau, où elle dispose également d une agence, ainsi qu une autre à Adjamé. BGFIBank Côte d Ivoire, sise Bâtissons le futur avec sérénité! également au Plateau, et bien d autres figurent également au nombre de ces banques «discrètes». Vincent Kouassi Des exemples de réussite Née de l initiative d un groupe privé (Teyliom International) et d un institutionnel (BOAD), Bridge Bank Group Côte d Ivoire (BBG-CI) fait partie de cette catégorie de banques plus sélectives. Elle a débuté ses activités en juin 2006. Les deux actionnaires de départ ont été rejoints par un nouvel institutionnel africain, Cauris-Croissance. Son agence, intégrée dans son siège administratif et social, situé au cœur du quartier des affaires d Abidjan-Plateau, est actuellement complétée par trois unités d exploitation réparties dans les zones nord et sud de l agglomération. Bridge Bank vient d acheter au Sénégal la Banque nationale de développement économique (BNDE). De son côté, enregistrée en Côte d Ivoire depuis décembre 2009, Guaranty Trust Bank Côte d Ivoire SA. filiale de Guaranty Trust Bank PLC, l une des premières banques au Nigeria, a officiellement ouvert ses portes à la clientèle en avril 2012, au Plateau. Quant à Cofipa Investment Bank CI, elle est le fruit de plusieurs évolutions. D abord créée sous le nom de Banque Real de Côte d Ivoire en juin 1976, elle a été rachetée en juillet 1994 par la BIAO