2 em partie. Echelles mondiales et emboitements d échelles
A. La question centrale des emboîtements d échelles
Trois outils méthodologiques 1. Les ordres de grandeurs des ensembles spatiaux : pour raisonner en géogr aphie ou en géopolitique, il faut classer un territoire en déclinant les différents niveaux d analyse spatiale auxquels il appartient. Un même espace (Etat, zone de peuplement, portion de territoire ) peut se rattacher simultanément à un dispositif continental (1er ordre de grandeur de milliers de km), à un dispositif subcontinental ou étatique (pour les grands Etats), à un dispositif régional ou provincial (3m et 4em ordre de grandeur) ou local (5em ordre de grandeur). 2. Ces ensembles spatiaux sont de multiple qualité mais participent de son identité et de sa fonctionnalité. Ce peut être des espaces naturels (zone bioclimatique, maritime, reliefs, couvert végétal, répartition d un peuplement), des espaces culturels (linguistiques, historiques, religieux), des espaces politiques ou administratifs (Etat, région, province ) ou économiques (zone monétaire, de libre échange ). Ce peut être aussi des entités beaucoup plus abstraites (pays dev ou PVD, monde occidental, monde arabo-musulman, Commonwealth, Francophonie, monde slave ou ibérique ). 3. Un territoire se rattache donc à différents ensembles spatiaux de tailles différentes et ceux-ci ne coïncident pas ou rarement : d où la source de tension ou de conflits potentiels, latents ou avérés. Il peut se trouver aussi sur des lignes de contact, des frontières froides ou chaudes. Cf définition de l Union européenne, du rapport entre monde arabe et musulman, de la Belgique appartenant à deux espaces linguistiques et religieux
Deux grands systèmes de représentation : pavages et réseaux deux systèmes d analyse pour un même territoire
B. Mondialisation, métropolisation et Archipel Mégalopolitain Mondial (AMM)
Les ravages de l AMM : apesanteur et dé-térritorialisation l expression de ville mondiale ou world city est utilisé dès 1924 par l urbaniste britannique P. Geddes puis remobilisé en 1966 par Peter Hall. A l inverse, le concept de ville mondiale utilisé et développé par la sociologue Saskia Sassen en 1991 dans son ouvrage The global city. New York, London, Tokyo va connaître un très grand succès médiatique (Sassen, 1991). De même, en 1996, le géographe Olivier Dollfus va lancer le concept, le sigle et l expression d Archipel M égalopolitain M ondial qui est censé caractériser l ensemble des villes qui contribue à la direction du monde. Dans son article sur l AMM publié dans le dictionnaire dirigé par J. Levy, Denis Retaillé (Retaillé, 2006) cite Olivier Dollfus («Les mégalopoles dont d excellentes liaisons avec les autres «îles» de l archipel mégalopolitain mondial» ; «ces îles de l AM M» sont pour l instant une demi-douzaine») puis présente une analyse du concept. Il écrit : «les mégalopoles ne sont plus des éléments isolés mais deviennent des îles, à la fois fortement reliées entre elles et dé-territorialisées du point de vue de l espace qui les entoure. Les interactions à très longs rayons d action entre les mégalopoles sont plus importantes que les effets d entrainement sur les territoires proches». Dans la même école de pensée géographique, R. Dagorn va même jusqu à écrire dans l ouvrage intitulé Les très grandes villes paru chez Atalante (2001, p. 28) à propos des travaux de Saskia Sassen sur la «ville globale» : «au sommet de la hiérarchie, trois de ces villes (New York, Londres, Tokyo) ont des fonctionnements tellement nouveaux qu elles changent de nature. Le niveau de deterritorialisation est tel que ces villes fonctionnent en quasi-apesanteur».
Pour une critique de l AMM : revenir aux territoires réels et aux emboîtements d échelles La dérive intellectuelle mécaniquement induite par la recherche systématique d un langage métaphorique de type archipélagique pour qualifier les réalités géographiques. En plein débat sur la mondialisation, présenter les grandes métropoles mondiales comme «déterritorialisées» et tournant le dos à leurs espaces d insertion au profit de logiques et dynamiques réticulaires mondiales nous semble être un total contresens scientifique. Cette démarche survalorise très nettement une échelle mondiale totalement abstraite, elle fait fi à la fois du poids des dynamiques géohistoriques multiséculaires de construction économique, sociale et politique de ces mégalopoles ou mégapoles et des dialectiques d insertion de celles-ci à toutes les échelles : agglomération, régions urbaines, nationales et continentale. Dans ce cadre, le concept de city-regions proposé dans cet ouvrage par Guy Baudelle nous semble une réponse bienvenue aux objections présentées en réacticulant espace métropolitain et territoires régionaux, nationaux et continentaux. Rappeler que la géographie est l études des interactions spatiales qui permet d étudier et d expliquer la construction et les dynamiques des villes, régions, réseaux et territoires (Pumain, 2001). Que seraient en effet New York sans le drainage et l organisation du marché des EtatsUnis et de la côte Est, Londres sans le Grand bassin londonien et le Royaume Uni, Paris sans le Bassin parisien et l espace hexagonal. Toute la géographie régionale de la France contemporaine serait-elle à jeter aux orties? De même, une fine et opératoire analyse des dynamiques territoriales et sociales de ces grandes métropoles ne peut déconnecter en les «autonomisant» les fonctions et les échelles mondiales ou internationales des échelles nationales, régionales ou locales au risque de ne plus comprendre les problèmes d emplois, de logements, de prix fonciers, de difficultés de circulation ou de ségrégation socio-spatiales.
Les pouvoirs de commandement économiques à l échelle européenne
L exemple new yorkais : la nécessaire prise en compte de toutes les échelles territoriales
La façade atlantique : la nécessaire prise en compte des échelles continentales
La Mégalopolis : une structure polycentrique
La ville de New York, cœur décisionnel régional, sub-continental, national et mondial
New York, ville mondiale : le centre décisionnel de l agglomération
Le siège du NYSE, une des premières bourses mondiales
L Ile de France : des pouvoirs de commandement régionaux, nationaux et mondiaux
C. La fracture numérique : un enjeu majeur d insertion dans la mondialisation à toutes les échelles
D. Réseaux, pôles/hubs pavages et aires d attraction : les exemples du transport aérien et du transport maritime
Les détroits : le retour de la vieille géographie physique
Singapour : du comptoir colonial à la ville-etat et à la place portuaire continentale de redistribution en Asie du Sud Est
Le Havre Port 2000 : un enjeu vital de développement
Le Havre Port 2000 : un avant port pour les containers
Le canal de Panama : un enjeu géostratégique majeur
E. Les flux migratoires : Une mobilité contrainte pour quelles articulations d échelles?
La vente de main d œuvre sur le marché mondiale : un type d insertion dans la mondialisation
Le territoire des Etats-Unis : les trois grands dispositifs géohistoriques
Le modèle français d intégration : droit du sol et accès à la nationalité
La ségrégation sociospatiale : un enjeu géopolitique interne considérable
F. Division internationale du travail, délocalisations et mondialisation
Les IDE (investissements directs à l étranger) et les stratégies de localisation des firmes transnationales
La géographie des IDE en France recoupe les grandes structures nationales
Les IDE allemands en France : Grand Nord Est et hiérarchie urbaine
Les IDE allemands en région : une forte spécialisation géographique
Bas salaires et taylorisme : des crises sectorielles, sociales et territoriales limitées mais sévères les exemples du textile et de l électronique
Les délocalisations des sous-traitants de l électronique, le mythe d un monde sans usines
Des dynamiques territoriales contrastées à toutes les échelles spatiales dans les pays développés et en développement
L insertion de la France dans l UE et la mondialisation : des dynamiques territoriales contrastées : quelles solidarités maintenir?
Moulinex : l effondrement d un système taylorien peu qualifié face à la concurrence asiatique
Ile Maurice : agriculture, tourisme et zones franches textiles
Le rôle central des politiques publiques : les zones spéciales indiennes
La géographie des IDE au Viet-Nam : le retour d une césure millénaire entre le nord et le sud, entre Hainoi et Ho Chi Min Ville
Le Mexique des Maquiladoras : la profonde césure nord/sud
G. L insertion du Brésil dans la mondialisation : l exemple de l agriculture
Insertion dans la mondialisation, développement prédateur et équilibres mondiaux et nationaux : la déforestation en Amazonie brésilienne
Dubaï, un mode d insertion dans la mondialisation : comment survivre à l après-pétrole?
Les EAUnis : 4,6 millions hab 83 600 km2 55 hab.km2 25 % moins 15 ans 19 600 $/hab 78 % pop urbanisées Pétrole : 10 em rang mondial Gaz : 14 em rang mondial Abu Dhabi : 90% des ressources EAU Gestion portefeuille de 500 MRD $ Dubaï Port World 5 % EAU surface 29 % pop, 26 % PIB
Dubaï, une ville mondiale?
La recherche d investisseurs mondiaux
L explosion urbaine d un vieux comptoir littoral : bras de mer de 15 km quartier, ville et Emirat construction conurbation de 50 km 3/4 pop étrangère, principalement Inde 40 % PNB non pétrolier grâce diversification éco. Rôle du port de Jebel Ali dans les containers zones d ind lourdes zone franche Djebel Ali dans assemblage/ conditionnement zone franche aéroportuaire et gd hub aéroportuaire : 20 millions passagers, 50 % transit dev tourisme international