BULLETIN ELECTRONIQUE DU CCC



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Transcription:

BULLETIN ELECTRONIQUE DU CCC Octobre 2014 LE BULLETIN ELECTRONIQUE DU CCC Dans ce bulletin: Nouveau logo du CCC Formations: Formations à Gand Belgique en mars/avril et octobre 2015 Article: Autisme : vivre dans un environnement d inombrables stimulations (partie 1) Livres Nouvelle publication! Plus d infos dans ce bulletin. Nouveau! http://www.sclera.be/index.php?taal=fr http://www.sclera.be/pupil/scleratv/info.pdf http://www.participate-autisme.be/fr/index.cfm Le bulletin électronique du CCC vous permet d avoir régulièrement par mail des informations variées sur l autisme dans les domaines de la recherche, des prises en charges éducatives Pour s abonner au bulletin électronique, adressez vos coordonnées : noms, adresses mails à l adresse suivante: ccc@autismecentraal.com Vous pouvez également nous faire part de vos remarques et suggestions à cette même adresse: ccc@autismecentraal.com. Durant l année 2014, le bulletin paraîtra 2 fois. Durant l année 2015, le bulletin paraîtra 2 fois Visitez notre site web Vous y trouverez d avantages d'informations sur notre centre, sur les formations, cours et supervisions que nous réalisons, ainsi qu'une liste de nos publications et un formulaire de commande. Prenez le temps de venir nous rendre visite au www.autisme.be et d explorer le site, vous en mesurerez tout l intérêt! N hésitez pas à transmettre ce courrier aux personnes susceptibles d être intéressées! 1

NOUVEAU LOGO DU CCC Vous l avez certainement déjà remarqué sur la première page, le Centre de Communication Concrète a un nouveau logo. Ce logo reflète notre vision de l autisme de différentes façons. A première vue, vous ne voyez peut-être qu un labyrinthe. Mais si vous vous concentrez un peu, vous pourrez aussi y retrouver le mot autisme. Nous sommes capables de comprendre l autisme et plus spécifiquement la pensée autistique de la même façon. Toutefois, pour ceux qui ont du mal à comprendre l implicite, nous rendons les choses plus explicites en nommant le nom du centre de façon concrète. La communication concrète et explicite est également importante pour les personnes atteintes d autisme. Le labyrinthe a deux entrées. Une première entrée représente les adaptations que nous pouvons faire dans l environnement, surtout dans le domaine de la communication. L autre entrée représente les possibilités des personnes atteintes d autisme d apprendre de nouvelles choses. Nous pouvons emprunter plusieurs chemins pour retrouver la sortie. Tout comme il est primordial de suivre le chemin propre à chaque personne atteinte d autisme, en tenant compte de ses points forts et de ses points faibles, dans le soutien que nous pouvons lui apporter. Notre but est de parcourir le chemin ensemble. 2

FORMATIONS Le CCC organise Deux semaines de formation à Gent Belgique Vous pouvez télécharger la brochure sur notre site www.autisme.be Programme : o Formation de base : autisme et pensée autistique o Le 30 mars 2015: 10h00 à 16h30 o Le 12 octobre 2015 : 10h00 à 16h30 o Mise en place des aides visuelles et communication concrète chez des personnes atteintes d autisme et de déficience intellectuelle. o Le 16 octobre 2015 : 10h00 à 16h30 o Autisme dans les groupes de vie o Le 30 mars 2015: 10h00 à 16h30 o S immerger dans une expérience autistique o Le 31 mars 2015 : 10h00 à 16h30 o Le 13 octobre 2015 : 10h00 à 16h30 o Les problèmes d alimentation chez des personnes atteintes d autisme o Le 31 mars 2015 : 10h00 à 16h30 o Les gratifications o Le 1 avril 2015: 10h00 à 16h30 o Autisme et particularités sensorielles o Le 1 et 2 avril 2015: 10h00 à 16h30 (2 journées) o Comment traduire des objectifs d apprentissage en activités concrètes? o Le 2 avril 2015 : 10h00 à 16h30 o La depression chez des personnes atteintes d'autisme et ayant une intelligence normale o Le 12 octobre 2015 : 10h00 à 16h30 o Je suis spécial o Le 13 octobre 2015 : 10h00 à 16h30 o Troubles de comportement associés à l autisme. o Le 13 et 14 octobre 2015 :10h00 à 16h30 (2 journées) o Autisme et une déficience intellectuelle profonde/polyhandicap o Le 14 et 15 octobre 2015 : 10h00 à 16h30 (2 journées) 3

o Autisme et émotions o Le 14 octobre 2015 : 10h00 à 16h30 o Les habilités sociales o Le 15 octobre 2015 : 10h00 à 16h30 o Autisme et sport o Le 15 octobre 2015 : 10h00 à 16h30 Lieu : Groot Begijnhof 85 9040 Gent Belgique Prix par jour de formation (déjeuner compris) - 111,00 HT par personne / par jour - 99,00 HT par personne / par jour (profession libérale, parents ou étudiants) Des suggestions d hébergements et la possibilité d inscription par le site internet sont disponibles. Plus d info? «Communiquez nous votre adresse postale par courrier électronique à l adresse suivante: ccc@autismecentraal.com, et nous vous enverrons notre prospectus FORMATION AUTISME CCC 2015 Gand Belgique» Pour les contenus concrets, les lieux et les modalités d inscriptions : www.autisme.be 4

ARTICLE: Autisme : vivre dans un environnement d inombrables stimulations (partie 1) L information sensorielle est constituée de l information véhiculée par chacun de nos sens provenant aussi bien de l environnement que de notre propre corps. Les personnes atteintes d autisme ne traitent pas cette information de la même manière que les personnes sans autisme. Les «neurotypiques» sont capables de filtrer un multitude de stimulations et cela sans même en être conscient. Cette capacité à filtrer les stimulations est absente ou altérée chez les personnes atteintes d autisme (Bogdashina, 2013). Par conséquent, ces dernières sont beaucoup plus rapidement inondées de stimulations. De plus, la différence de traitement des informations sensorielles chez les personnes avec autisme entraîne des difficultés de compréhension des stimulations provenant de l environnement et du corps. Selon les personnes atteintes d autisme, ce traitement de l information atypique les gênerait 24h sur 24. Elles se sentent distraites et se comparent à une éponge qui absorberait chaque stimuli de l environnement (Bogdashina, 2013). «Des perceptions arrivent et entrent comme des gouttes dans une éponge. Certaines gouttes trouvent leur chemin à l intérieur de l éponge, d autres tombent sur la surface et y restent. Une éponge est constituée de petits et de grands trous. Ce qui entre varie alors en taille, mais aussi en intensité.» (Lampen, 2013). Autisme et traitement de l information sensorielle De plus en plus de publications s intéressent à la différence du traitement de l information sensorielle chez les personnes avec autisme. Les auteurs sont aussi bien des personnes atteintes d autisme et donc experte de leur vécu que des professionnels du domaine de l autisme. Le DSM-V, récemment publié, inclut les particularités sensorielles dans les critères diagnostiques de l autisme. Trois spécificités y sont décrites : l hyper ou l hyporéactivité aux stimulations sensorielles et l intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de l environnement (Van der Sijde, 2013). «Etre hypersensible aux stimulations et avoir des difficultés dans le traitement des informations sensorielles, ce qui est typique pour des personnes atteintes d autisme, a pour conséquence de passer la majorité de la journée dans un excès de stimulations sensorielles. Se trouver dans la circulation en pleine heure de pointe est la seule expérience comparable dans le quotidien d une personne sans autisme.» (de: Marsmannetje op school, Sainsburry, 2004,p. 129-130). L arrivée d une quantité trop importante d informations au niveau des sens est une caractéristique importante du fonctionnement perceptif de beaucoup de personnes atteintes d autisme. L information qui arrive n est pas sélectionnée ou filtrée. Tous les stimuli sont perçus en même temps. Du fait du défaut de filtre sensoriel, il devient de plus en plus compliqué de distinguer, par exemple, les sons de première importance de ceux moins importants devant passer au second plan. L environnement est perçu, 5

non pas comme une multitude d objets fonctionnels, mais comme des configurations de stimulations sensorielles (de : Autisme en de grenzen van de bekende wereld, Bogdashina, 2013, p.49). Les personnes avec autisme présentent donc souvent un mode de traitement des informations sensorielles caractérisé par une hyperréactivité aux stimulations (comparativement aux personnes sans autisme) et peuvent avoir tendance à éviter un certain type de stimulations sensorielles du fait d une surcharge sensorielle. Mettre les mains sur ses oreilles ou fermer les rideaux en pleine journée constituent des exemples concrets d évitement d un certain type de stimulations sensorielles. De même, certaines stimulations sensorielles provenant de l intérieur du corps peuvent chercher à être évitées du fait d une surcharge sensorielle. La pression profonde et la régulation du niveau d attention Le rôle de la pression profonde (proprioception) mérite une attention particulière. La pression profonde est très utile pour calmer l activité du système nerveux ou le rendre plus réactif (Voss, 2011). Un fonctionnement attentionnel optimal favorise l apprentissage et le développement. Un niveau de vigilance élevé peut être source de stress et entraîner des difficultés à traiter les stimulations de manière adaptée. Lorsque nous voulons influencer le niveau d attention, nous pouvons avoir recours à la stimulation de l ensemble des sens. La pression profonde est une bonne manière de se calmer pour se réorganiser. Quinze minutes de pression profonde peuvent avoir un effet sur l attention pendant une à deux heures. Différents types de mouvements peuvent nous offrir des stimulations de pression profonde. A titre illustratif, des mouvements sollicitant la force tels que sauter, courir, ramper ou manipuler de la terre glaise peuvent fournir une grande quantité de stimulations de pression profonde. La pression profonde peut également être offerte par une pression exercée sur le corps (par exemple, serrer quelqu un avec force, applaudir ou faire un «high-five», porter des vêtements très serrés ou porter des objets lourds). Adapter l environnement aux particularités du profil sensoriel Des adaptations de l environnement sont nécessaires pour réduire les conséquences négatives du fonctionnement sensoriel atypique. Grâce aux adaptations, les personnes avec autisme se sentent mieux ce qui favorise l apprentissage et le développement de nouvelles compétences. Différents facteurs influencent le degré avec lequel nous pouvons adapter l environnement. Les adapations sont essentielles si nous voulons que l environnement puisse correspondrent aux besoins des personnes avec autisme, c est-à-dire qu il puisse fournir des possibilités de stimulations, mais aussi compenser les difficultés sensorielles. Il s agit d un environnement sensoriellement adapté. Il propose des activités qui favorisent les apprentissages et le développement. Il répond au besoin de stimulation en offrant des stimulations souhaitées et même recherchées tout en atténuant ou en éliminant les stimulations non souhaitées. Ainsi, la personne reçoit 6

suffisamment d opportunités en termes d expériences sensorielles agréables (de Hoog, Stultiens-Houben & van der Heijden, 2013). Nous pouvons distinguer six étapes dans la mise en place d un environnement sensoriellement adapté dans un contexte de groupe. Nous pouvons parler de groupe lorsque deux personnes ou plus vivent dans un même environnement. Il peut donc aussi bien s agir d une classe, d une salle d attente ou d une famille. Il est nécessaire de bien se souvenir que la quantité de stimulations au sein d un groupe est toujours importante et qu il y a moins de possibilité d influencer les stimulations sensorielles en fonction de besoins individualisés. Les six étapes ci-dessous sont décrites dans un ordre arbitraire. Etape 1 : Définir les besoins sensoriels Le comportement inhabituel d une personne atteinte d autisme est souvent lié à l atypicité du traitement de l information sensorielle. Partant de là, il est essentiel de bien analyser la cause du comportement. Un comportement inhabituel peut avoir plusieurs causes qui peuvent être mises en évidence de différentes manières. L observation directe ou au travers de vidéos ainsi que l entretien (avec la personne atteinte d autisme ou son entourage) sont deux outils nous permettant de postuler des hypothèses quant aux causes d un comportement inadapté ou inhabituel. Les entretiens peuvent même être guidés par l utilisation de questionnaires sur le traitement sensoriel ou dédiés à la recherche des fonctions des comportements. Il est possible que l intervention d un thérapeute spécialisé dans le traitement sensoriel soit nécessaire pour avoir un bon aperçu du profil sensoriel individualisé. L accompagnateur d Ömer, un élève atteint d autisme remarque qu Ömer n est pas capable de suivre son schéma journalier. Il a besoin de plus d accompagnement au moment des transitions d une activité à une autre. Le schéma journalier est constitué de photos accrochées les unes en-dessous des autres sur une bande de Velcro. Du fait de difficultés de motricité, Ömer n est pas capable d enlever les photos de la bande de Velcro. Le Velcro est donc remplacé par des aimants. Ömer est maintenant en capacité de décrocher les photos. Malgré cela, il continue d avoir besoin d aide lors des moments de transition. Les observations du comportement d Ömer permettent de faire émerger une hypothèse. Ce n est peut être ni la façon de clarifier ni le manque d aptitudes motrices qui entraîne de la dépendance, mais plutôt la quantité de stimulations provenant de l environnement. Tout au long de la journée, des stimulations auditives et visuelles perturbent Ömer au point que cela altère sa capacité à agir. L hyperréactivité joue un rôle important et crée un sentiment d insécurité chez Ömer. Suite à ces observations, l autonomie dans l utilisation de son schéma journalier ne constitue plus un axe d accompagnement central. L accent est plutôt mis sur l équilibrage de son programme journalier (uit Prikkels in de groep!). 7

Etape 2 : Offrir un environnemnent clair et prévisible La prévisibilité est également une notion importante qui influence la capacité des personnes avec autisme à traiter les informations sensorielles. Le déroulement prévisible d une activité aidera une personne avec autisme à suivre ce qui se passe et à anticiper les stimuli qui peuvent la distraire et la perturber. Lorsque nous sommes capables de suivre une activité, de reconnaître et d anticiper les stimulations, nous pouvons également davantage influencer la situation (Heijkoop, 2003; de Hoog, Stultiens-Houben & van der Heijden, 2013). Pensez à rendre certaines stimulations concrètes plus prévisibles, par exemple en annonçant le bruit de l aspirateur ou la musique, en prévenant qu une tarte aux pommes est entrain de cuire dans le four avant de rentrer dans la cuisine ou en accrochant une photo du côté extérieur de la porte du couloir pour annoncer qu il a été décoré. Les quatre autres étapes seront décrites dans le prochain bulletin. (2015) 8

LIVRES & PUBLICATIONS Nouvelle publication... Autisme et déficience intellectuelle au sein du groupe de vie Que puis-je faire Steven Degrieck Peut-il manger seul? Pouvons-nous les emmener en excursion ou en vacances? Comment puis-je les occuper? Pourquoi se blesse-t-il lui-même? Pourquoi dois-je toujours le guider? Autisme et déficience intellectuelle au sein du groupe de vie part de questions pratiques que se posent fréquemment les professionnels de terrain. Ces questions concernent souvent des situations de la vie quotidienne telles que les repas, les temps de loisirs, la rigidité de fonctionnement de certains résidents, les troubles du comportement, les interactions avec les autres résidents Ce livre répond à 33 questions et mène le lecteur à une meilleure compréhension de comportements parfois bizarres et difficiles observés chez les résidents atteint d autisme. De plus, de nombreux conseils pratiques répondant à la question-clé : «Que puis-je faire?» sont proposés. 9

Ce livre s adresse aux professionnels travaillant dans des lieux d hébergement où vivent des personnes atteintes d autisme et de déficience intellectuelle : éducateurs, psychologues, orthophonistes, ergothérapeutes Steven Degrieck travaille pour le Centre de Communication Concrète en Belgique. C est un formateur de renommée internationale qui accompagne, depuis plus de 20 ans, des équipes professionnelles travaillant dans le domaine de l autisme. Il est auteur de plusieurs livres sur l autisme. Pour se désinscrire : envoyez un mail à info@autismecentraal.com N hésitez pas à transmettre ce courrier aux personnes susceptibles d être intéressées! 1