La réquisition. Dr P.Peton - F.Doriat. Définition. Obligations et dérogations. Origines et formes de la réquisition. Circonstances de la réquisition



Documents pareils
LA REBELLION. a) il faut que l'agent ait agi dans l'exercice de ses fonctions.

REQUISITION A PERSONNE

Les articles modifiés par la loi Macron au 30 janvier 2015

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE ET DES LIBERTÉS

Code de l'éducation. Article L131-1 En savoir plus sur cet article...

Les responsabilités des professionnels de santé

Nathalie Calatayud - Responsabilité juridique de l'infirmière

DÉBARDAGE & SÉCURITÉ ROUTIÈRE MAI 2012

LOI N du 14 janvier (JO n 2966 du , p.3450) CHAPITRE PREMIER DE LA PREVENTION DES INFRACTIONS

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

Il s'agit d'un accident survenu dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice des fonctions (art de la loi n du 26 janvier 1984).

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE n 102 (1 er avril au 30 juin 2006)

(BON du ) (BON du ) Que l on sache par les présentes puisse Dieu en élever et en fortifier la teneur!

COMMISSIONS DE SECURITE ET D'ACCESSIBILITE DANS LES ETABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC

Alcool au volant : tous responsables? La question de la co-responsabilité sera enfin posée au Tribunal de Saint Nazaire

La responsabilité civile et pénale. Francis Meyer -Institut du travail Université R. Schuman

Les principales dispositions de la LOPPSI 2

LA RESPONSABILITÉ PÉNALE EN CAS D INFRACTION AU CODE DE LA ROUTE AVEC UN VÉHICULE D ENTREPRISE

ASPECTS MEDICO-LEGAUX DES TRAUMATISMES SEVERES NIMES 8 JANVIER Département de médecine légale Pôle URGENCES CHU de Montpellier

ARTICLE 90 DU DECRET DU 19 DECEMBRE 1991 MODIFIE

Code de la sécurité intérieure

Evaluation d'une I.T.T. (Incapacité Totale de Travail) en cas de coups et blessure volontaires

- La mise en cause d une personne déterminée qui, même si elle n'est pas expressément nommée, peut être clairement identifiée ;

FICHE PRATIQUE R3 TEXTES REGLEMENTAIRES

BULLETIN OFFICIEL DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE

Les responsabilités civile et pénale de l'élu local. > Observatoire SMACL des risques de la vie territoriale

de la commune organisatrice ou bénéficiaire, ci-après dénommée «société de transports en commun bénéficiaire». Par dérogation aux dispositions de

TITRE III SANTÉ DES SPORTIFS ET LUTTE CONTRE LE DOPAGE. Chapitre II. Lutte contre le dopage. Section 3. Agissements interdits et contrôles

LOI DU 3 JUILLET 1978 RELATIVE AUX CONTRATS DE TRAVAIL, LA CONVENTION D'UN SALAIRE MENSUEL GARANTI A CERTAINS EMPLOYES EN CAS

EXIGENCES MINIMALES RELATIVES À LA PROTECTION DES RENSEIGNEMENTS PERSONNELS LORS DE SONDAGES RÉALISÉS PAR UN ORGANISME PUBLIC OU SON MANDATAIRE

ASSOCIATION DES ACCIDENTÉS DE LA VIE. Quelles procédures après un accident de la route? Informations pour les victimes de dommages corporels

LES VIOLENCES AU SEIN DU COUPLE. Françoise GUYOT Vice-Procureure, Chargée de mission au Cabinet du Procureur de la République de Paris

I. - Les principales caractéristiques du Droit Pénal chinois

BELGIQUE La loi du 6 janvier 2003.

Dossier pratique n 6

LOI N DU 14 NOVEMBRE 1960 PORTANT CODE DE PROCEDURE PENALE

Le stationnement irrégulier de véhicules appartenant à la communauté des gens du voyage.

Responsabilité professionnelle des Infirmiers

Coris Groupe APRIL. Association d assurance SARL Membre de la KD Groupe. Seule la version Française est juridiquement contraignante

La responsabilité pénale dans l entreprise

Loi n 1-63 du 13 janvier 1963 portant code de procédure pénal TITRE PRELIMINAIRE : DE L'ACTION PUBLIQUE ET DE L'ACTION CIVILE

Les procédures médico-légales d hospitalisation

DU 3 JUILLET 1978 RELATIVE AUX CONTRATS DE TRAVAIL, LA CONVENTION COLLEC- MENSUEL GARANTI AUX OUVRIERS EN CAS D'INCAPACITE DE TRAVAIL

Les victimes et auteur-e (s) de violences domestiques dans la procédure pénale

COMMENT PREPARER AU MIEUX SON CONTRÔLE TVA?

TRIBUNAL DE POLICE ET SANCTIONS PENALES : PEINES PRINCIPALES, SUBSIDIAIRES & ACCESSOIRES

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS N , , , , M. Olivier Yeznikian Rapporteur

La prise illégale d intérêts

Circulaire de la DACG n CRIM 08-01/G1 du 3 janvier 2008 relative au secret de la défense nationale NOR : JUSD C

Politique sur l accès aux documents et sur la protection des renseignements personnels

LES MANDATS DE JUSTICE

La protection de vos données médicales chez l assureur

POUVOIRS & RESPONSABILITÉS

Les 5 étapes du management des. risques routiers. pour les entreprises et les collectivités

Introduction. Une infraction est un comportement interdit par la loi pénale et sanctionné d une peine prévue par celle-ci. (1)

Avons ordonné et ordonnons:


L actualité de la jurisprudence de droit public et privé

BEPECASER. Mercredi 13 mai 2015

RESPONSABILITÉ, SANCTION Introduction: Être responsable de ses actes ET ASSURANCE. Il existe deux types de responsabilité

GUIDE DE LA POLICE DE LA CIRCULATION ROUTIERE

La Justice et vous. Les acteurs de la Justice. Les institutions. S informer. Justice pratique. Vous êtes victime. Ministère de la Justice

LES VOITURES DE TOURISME AVEC CHAUFFEUR

(juillet 2007) En France en 2007 il est préférable de tuer une petite vieille que de ne pas payer ses contraventions de stationnement

Vu la loi modifiée du 14 février 1955 concernant la réglementation de la circulation sur toutes les voies publiques;

CONTRAT DE DELEGATION DE SERVICE PUBLIC DES FOURRIERES

LES RECOURS EN CAS DE NON PAIEMENT DE LA PENSION ALIMENTAIRE

LES PERQUISITIONS (EN FLAGRANCE ET EN ENQUETE PRELIMINAIRE)

ACCIDENTS DU TRAVAIL ET MALADIES PROFESSIONNELLES

cdg68@calixo.net -

Numéro du rôle : Arrêt n 131/2011 du 14 juillet 2011 A R R E T

1. POLICE ADMINISTRATIVE (sous l angle des compétences de l agent de police administrative conformément à l article 3.5 de la LFP)

La responsabilité juridique des soignants

Service pénal Fiche contrevenant

Introduction au droit La responsabilité professionnelle

Article 1 er. Code de la santé publique Texte précédent. Nouveau texte. 28/11/2012 Evelyne Pierron Consultants. Article R

Notions de responsabilité. Commission Technique Régionale Est

Rencontre des hautes juridictions de France et d Israël. Séminaire du 23 mai 2011 à la Cour de cassation. L exécution des décisions de justice

NOTICE EXPLICATIVE. relative au cerfa n 14880*01. Contrôle médical de l aptitude à la conduite des conducteurs et des candidats au permis de conduire

- JURISPRUDENCE - Assurances Contrat type d assurance R.C. auto Inapplication d une directive européenne Action récursoire

R E C R U T E M E N T S D E M A G I S T R A T S C O N C O U R S C O M P L E M E N T A I R E S

L'AUDIENCE PENALE ET LA VICTIME

La majorité, ses droits et ses devoirs. chapitre 7

RECUEIL DE LEGISLATION. A N septembre S o m m a i r e

LEQUERRE et Lucas PAEAMARA

Pour pouvoir fréquenter le restaurant scolaire, l inscription préalable est obligatoire.

dans la poursuite pénale dirigée contre

Circulaire du 13 avril 2006 relative aux ventes au déballage

28 MAI O.R.U. nº 41/78. Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes. (B.O.R.U., 1956, p. 442).

«Docteur je ne peux pas aller travailler» Règles et recommandations pour la rédaction d un certificat médical d arrêt de travail Dr S.

LE DÉCRET SOLS RÉFÉRENCES RÉGLEMENTAIRES NOTIONS IMPORTANTES SOL TERRAIN BANQUE DE DONNÉE DE L'ETAT DES SOLS (BDES)

RESPONSABILITES ET ASSURANCE DANS LE DOMAINE ASSOCIATIF

Les infractions au. Code criminel PERMIS DE CONDUIRE

LA RESPONSABILITE DU MEDECIN DU SPORT. par le Dr. Marc LEWINSKI EXPERTISES MEDICALES 5bis, rue ANTOINE CHANTIN PARIS

RÉVISION DU PLAN D OCCUPATION DES SOLS ET SA TRANSFORMATION EN PLAN LOCAL D URBANISME

TITRE 5 - PROTECTION DE LA PERSONNE ET DE LA PROPRIÉTÉ

«La prison est la seule solution pour préserver la société.»

Ce texte peut être retrouvé maquetté dans la Revue du Praticien, 20, 50, Décembre 2000,

GUIDE METHODOLOGIQUE. Guide du Travail d Intérêt Général (T.I.G.) MAI 2011

Transcription:

La réquisition Dr P.Peton - F.Doriat Définition Obligations et dérogations Origines et formes de la réquisition Circonstances de la réquisition Implications de la réquisition Secret professionnel et réquisition Le C.N.H Exemple de rapport Bibliographie I. DEFINITION La réquisition est une procédure par laquelle une autorité judiciaire ou administrative demande à un médecin d'effectuer un acte médico-légal. Les circonstances peuvent être diverses et bien qu'elles revêtent un caractère d'urgence, il existe un cadre légal précis. Ainsi, l'article 60 du code de Procédure pénale édicte : "S'il y a lieu de procéder à des consultations ou des examens techniques ou scientifiques qui ne peuvent être différés, l'officier de police judiciaire a recours à une personne qualifiée". II. OBLIGATIONS ET DEROGATIONS La réquisition est impérative et nominative. Le médecin est tenu de déférer à réquisition comme le précise l'article R. 642-1 du Code pénal ("tout médecin est tenu de déférer aux réquisitions de l'autorité publique") et l'article L. 4163-7 du Code de la Santé Publique ("est puni de 25000F d'amende le fait : pour un médecin, de ne pas déférer aux réquisitions de l'autorité publique"). Un refus est donc considéré comme un délit passible du tribunal correctionnel. Les exceptions envisageables à l'obligation de déférer à réquisition sont : le cas de force majeure justifié par une maladie ou une inaptitude physique du médecin, l'incompétence technique avérée dans le domaine concerné par la réquisition, l'incapacité transitoire du médecin liée à l'obligation qu'il a de donner des soins de manière urgente à un malade. Le médecin ne peut alléguer le fait qu'il est le médecin traitant de la personne pour se soustraire à la réquisition. La réquisition de l'autorité judiciaire pour effectuer un examen et établir un certificat ne correspond pas à la réalisation d'une expertise. L'article 105 du Code de Déontologie n'est ainsi pas opposable ("Nul ne peut être à la fois médecin expert et médecin traitant d'un même malade."). Un décret du 20 juin 1961 autorise la réquisition des internes des hôpitaux publics pour la réalisation d'un examen clinique pour coups et blessures et la détermination du taux d'alcoolémie. 1 sur 6 1/06/06 16:16

III. ORIGINES ET FORMES DE LA REQUISITION A. Origine La réquisition émane soit d'une autorité judiciaire, soit d'une autorité administrative. Réquisition judiciaire (article 16, 60 et 67 C.P.P.) i.magistrat, procureur ou substitut, juge d'instruction, président d'un tribunal; ii. Officier de police judiciaire (O.P.J.), policier ou gendarme. Réquisition administrative i. Maire, ii. Préfet, (avis motivé de deux médecins, le préfet peut prescrire l'autopsie d'un cadavre dont le décès semble résulter d'une maladie suspecte (article R. 363-20 du Code des Collectivités territoriales)). iii. O.P.J. dans ses fonctions administratives. B. Forme 1. Ecrite La réquisition est le plus souvent écrite sous forme d'injonction et elle contient les éléments suivants : l'identité et la fonction du requérant, l'article du Code de procédure pénale, permettant la réquisition, la mission énoncée en des termes précis, la nécessité de prêter serment ou non, la date, la signature du requérant. 2. Verbale L'autorité requérante décline son identité et donne les termes de la mission. Cette réquisition doit être confirmée par écrit. Il est classique que l'autorité requérante annonce la réquisition par téléphone et remette la réquisition écrite sur les lieux d'exécution de la mission. IV. CIRCONSTANCES DE LA REQUISITION A. Réquisitions judiciaires 1. Examen de victime En cas de : violences volontaires ou involontaires avec évaluation de l'incapacité totale de travail, agressions sexuelles, enfants victimes de sévices ou de privations. 2. Examen de personnes suspectes d'état alcoolique En cas de crime, de délit et en cas d'accident de la circulation, l'imprégnation alcoolique constitue une circonstance aggravante pour l'auteur des faits. La Loi a prévu des vérifications médicales, cliniques et biologiques afin de donner la preuve éventuelle de la présence d'alcool dans l'organisme. La vérification est obligatoire : en cas de décès, que ce soit par crime, délit ou accident corporel de la circulation (article L. 88, Code des Débits de Boisson), en l'absence de dommage corporel, dans tous les cas où l'auteur de l'infraction ou de l'accident semble avoir agi sous l'emprise de l'alcool, qu'il y ait ou non des signes manifestes d'ivresse, en cas de délits et contraventions routières passibles de la peine complémentaire de la suspension du permis de conduire. 2 sur 6 1/06/06 16:16

Cette vérification est facultative mais possible en dehors de toute infraction ou accident préalable, dans le cadre de contrôles préventifs (article L. 234-9, Code de la route). Plusieurs autorités sont habilitées à demander la vérification de l'état alcoolique. En cas de conduite en état alcoolique, par exemple, l'examen médical est obligatoire (article R. 128-3 du Code de la route) et ce sont les forces de police qui amène l'individu pour cet examen. Le fait de refuser cet examen et les vérifications biologiques constitue un délit. La Commission spéciale (article L. 18-2, du code de la route) peut en cas de refus de se soumettre à l'examen retenir le permis de conduire jusqu'à la production d'un certificat médical précisant que le sujet a les aptitudes physiques à conduire un véhicule. Le préfet peut également être amené à demander un examen médical quand les informations en sa possession permettent de penser que l'individu en question présente des inaptitudes physiques à la conduite d'un véhicule (article R. 128, Code de la route). La vérification médicale peut intervenir également à la suite de contrôles inopinés déclenchés par le Procureur de la République dans des limites de temps et de lieu, sur la voie publique, concernant tous les conducteurs. L'examen médico-légal ne doit être effectué par le médecin que sur réquisition. Le médecin légalement requis est obligé de remplir la fiche B prévue par le décret du 18 juin 1955 (modèles de fiches d'examen de comportement, d'examen médical et d'analyse de sang modifiés par l'arrêté du 6 février 1996). La fiche B de couleur verte lui est remise par l'autorité requérante (article L. 1 et L. 3 du Code de la route, article R. 233-5 Code de la route et article L. 88 du Code des Débits de Boisson). Les enquêteurs auront au préalable rempli la fiche A (de couleur rose) consignant les éléments du comportement de l'intéressé (questionnaire relatif à l'allure, à l'attitude, au regard, à l'odeur de l'haleine, à l'élocution, aux explications fournies et à l'état d'équilibre) et l'impression générale de l'enquêteur quant à l'état d'imprégnation. La fiche B consigne les constatations de l'examen médical et comporte l'énumération de questions concernant les ingestions d'alcool, les lésions présentées, l'aspect du visage, des conjonctives et de la langue, les troubles de l'équilibre, la démarche et la recherche du signe de Romberg. Le médecin doit procéder à un prélèvement sanguin. L'arrêté du 27 septembre 1972 a précisé que, lors de la prise de sang, la seringue et l'aiguille stérilisées à usage unique sont fournies par les autorités requérantes. Il ne doit pas être utilisé de désinfection par l'alcool, l'éther ou le formol. Le sang prélevé doit être réparti dans deux flacons contenant chacun 6 cm3 de sang environ, étiquetés au nom de l'intéressé et le tout doit être remis aux enquêteurs qui feront procéder à l'analyse du sang par un laboratoire agréé ou par un laboratoire du service public hospitalier. Les résultats de l'analyse seront consignés sur la fiche C remise par l'autorité requérante. Les agents de police peuvent assister à l'examen et au prélèvement. Ce sont eux qui effectueront les scellés et les feront signer par le médecin et le patient. Si un sujet en état d'ivresse manifeste ou non est conduit à l'hôpital par les forces de police, sans que celles-ci présentent une réquisition, le médecin doit pratiquer une alcoolémie si celle-ci est nécessaire au diagnostic, mais en aucun cas il ne doit la communiquer aux forces de police, seule la mission dévolue par une réquisition étant susceptible de lever le secret médical dans ce cas précis. 3. Examen de personnes et toxicomanie L'article L. 235-1 du Code de la route stipule que les officiers ou agents de police judiciaire font procéder sur tout conducteur d'un véhicule impliqué dans un accident mortel de la circulation à des épreuves de dépistage et lorsqu'elles se révèlent positives ou sont impossibles ou lorsque le conducteur refuse de les subir à des analyses et examens médicaux cliniques et biologiques, en vue d'établir s'il conduisait sous l'influence de substances ou plantes classées comme stupéfiants. Les O.P.J. peuvent également faire procéder sur tout conducteur d'un véhicule impliqué dans un accident corporel de la circulation à des épreuves de dépistage et lorsqu'elles se révèlent positives ou sont impossibles ou lorsque le conducteur refuse de les subir à des analyses ou examens médicaux, cliniques et biologiques, en vue d'établir s'il conduisait sous l'influence de substances ou plantes classées comme stupéfiants. Les résultats de ces analyses sont transmis au procureur de la 3 sur 6 1/06/06 16:16

république du lieu de l'accident. Le médecin peut être amené à examiner un toxicomane sur sa demande, à l'occasion d'une complication ou sur réquisition des forces de police dans le cadre d'une garde à vue. Dans le cadre de la loi du 31 décembre 1987, il est possible pour les agents des douanes de recourir à un examen médical pour rechercher la présence de stupéfiants dans l'organisme de trafiquants (body packers). Article 60 du Code des douanes : "Pour l'application des dispositions du présent code et en vue de la recherche de la fraude, les agents des douanes peuvent procéder à la visite des marchandises et des moyens de transport et à celle des personnes." Article 60 bis du Code des douanes : "Lorsque des indices sérieux laissent présumer qu'une personne transporte des produits stupéfiants dissimulés dans son organisme, les agents des douanes peuvent la soumettre à des examens médicaux de dépistage après avoir préalablement obtenu son consentement exprès. En cas de refus, les agents des douanes présentent au président du tribunal de grande instance territorialement compétent ou au juge délégué par lui une demande d'autorisation. Celle-ci est transmise au magistrat par tout moyen. Le magistrat saisi peut autoriser les agents des douanes à faire procéder aux examens médicaux. Il désigne alors le médecin chargé de les pratiquer dans les meilleurs délais. Les résultats de l'examen communiqués par le médecin, les observations de la personne concernée et le déroulement de la procédure doivent être consignés dans un procès verbal transmis au magistrat. Toute personne qui aura refusé de se soumettre aux examens médicaux prescrits par le magistrat sera punie d'une peine d'emprisonnement d'un an et d'une amende de 3750 euros." Dans la fouille au corps, cette réquisition nécessite la présence d'un médecin femme pour les examens des sujets de sexe féminin; la présence d'un témoin est souhaitable lorsqu'il s'agit de mineures. 4. Examen d'un gardé à vue La garde à vue (article 63-3 du C.P.P.) est une mesure qui permet à un O.P.J. de retenir dans les locaux de la police ou de la gendarmerie un individu aux fins de faciliter les investigations nécessaires à une enquête. Toute personne gardée à vue peut à sa demande être examinée par un médecin et être réexaminée une seconde fois 24 heures plus tard. La réquisition est alors destinée à attester que l'état de santé d'un prévenu est compatible avec la détention provisoire. Dans le cas général, la durée de la garde à vue est de 24 heures renouvelable une fois dans un même délai sur demande du procureur de la République. En cas d'infractions en matière de stupéfiants (article 706-29 du C.P.P.) un médecin expert est désigné pour pratiquer un examen médical toutes les 24 heurs et délivrer un certificat médical qui est versé au dossier. En cas d'infraction à la législation des stupéfiants, la garde à vue peut être prise pour une durée de 24 heures, prolongée de 24 heures et d'une troisième période de 48 heures avec autorisation du Procureur de la république et du président du tribunal. 5. Examen médico-psychologique ou psychiatrique d'une victime ou d'un gardé à vue 6. Autres Il peut s'agir de déterminer l'âge réel d'un sujet, de déterminer la nécessité d'un placement en milieu psychiatrique ou la possibilité d'un transfert en avion en cas d'expulsion ou de reconduite à la frontière. 7. Examen de cadavre Deux articles du code de procédure pénale sont concernés : article 60 et 74. L'article 74 stipule : "En cas de découverte d'un cadavre, qu'il s'agisse ou non d'une mort violente, mais si la cause est inconnue ou suspecte, l'officier de police judiciaire qui en est avisé informe immédiatement le procureur de la République, se transporte sans délai sur les lieux et procède aux premières constatations. 4 sur 6 1/06/06 16:16

Le procureur de la République se rend sur place s'il le juge nécessaire et se fait assister de personnes capables d'apprécier la nature des circonstances du décès. Il peut toutefois déléguer aux mêmes fins un officier de police judiciaire de son choix. ( ) Le procureur de la République peut aussi requérir information pour recherche des causes de la mort". Plusieurs situations peuvent se présenter : Si la mort est accidentelle, après établissement par l'enquête de police, le certificat de décès peut être signé, les constatations faisant l'objet d'un certificat médical annexe. La mort par suicide impose que la levée de corps soit faite avec minutie. Au moindre doute, le médecin cochera la case obstacle médico-légal et émettra ses réserves sur le certificat sollicité par la réquisition. Si la mort est d'origine criminelle, la procédure de flagrant délit (article 62 du C.P.P.) permet à l'o.p.j. de pratiquer réquisition. Le médecin cochera la case obstacle médico-légal et conclue à la possibilité de mort criminelle. L'autopsie est alors quasi-automatique. Si la mort est suspecte article 74 du C.P.P.Levée de corps +/- autopsie. B. Réquisitions administratives Il peut s'agir d'un placement d'office, d'un examen d'une victime d'accident. V. IMPLICATIONS DE LA REQUISITION Aux termes de son acte technique, le médecin requis devra rédiger un rapport attestant qu'il a personnellement accompli la mission confiée. S'il n'est pas médecin inscrit sur les listes établies près les Cours d'appel, il peut être amené à prêter serment par écrit, selon les nécessités de la procédure. Pour répondre à sa mission, le praticien devra se présenter à la personne qu'il doit examiner et lui communiquer l'objet de la mission (article 107 du Code de Déontologie). Le préambule reprendra les termes de la mission puis le rapport établira la réalisation de l'acte et les données cliniques constatées. L'examen doit être fait en respectant les règles de confidentialité et de déontologie. La conclusion devra répondre aux questions posées en respectant le principe de l'article 106 du code de Déontologie qui dicte : "lorsqu'il est investi d'une mission, le médecin doit se récuser s'il estime que les questions qui lui sont posées sont étrangères à la technique proprement médicale, à ses connaissances, à ses possibilités ou qu'elles l'exposeraient à contrevenir aux dispositions du présent code". Le rapport est remis à l'autorité requérante, accompagné d'un mémoire d'honoraires dont les tarifs sont fixés par le Code de procédure pénale (article R. 117 modifié par le décret du 19 mars 1973 et suivent les variations des actes de la nomenclature générale des actes médicaux. L'original de la réquisition doit être conservé afin de facturer les actes au procureur de la République.. VI. SECRET PROFESSIONNEL ET REQUISITION Le médecin requis est délié de l'obligation du secret professionnel vis-à-vis de l'autorité requérante dans le cadre précis de la mission qui lui est confiée. Il ne pourra dévoiler aucune information en dehors de ce cadre. VII. LE C.N.H. (CERTIFICAT DE NON-HOSPITALISATION) Au service des urgences, les réquisitions sont peu fréquentes car dans la plupart des cas, le médecin requis est appelé à se rendre dans les locaux de l'autorité requérante. L'article 122 du Code de Procédure pénale issu de la circulaire du 17 février 1961, édicte que "en règle générale et sauf instruction contraire du procureur de la république ou nécessité médicale, il est procédé à l'examen médical dans les locaux du commissariat ou de la brigade". Les autorités judiciaires présentent fréquemment une personne à examiner sans réquisition et demandent alors un C.N.H. Le C.N.H. engage la responsabilité du médecin et ne le délie aucunement du secret professionnel. VIII. EXEMPLE DE RAPPORT 5 sur 6 1/06/06 16:16

Je soussigné, fonction., requis par l'o.p.j.. Agissant en vertu de l'article 60 ou 74 du C.P.P. Afin de : reprendre les termes de la mission: certifie avoir rempli personnellement la mission qui m'a été confiée en mon honneur et conscience. L'examen a eu lieu à : date et heure. Commémoratifs Doléances Constatations médicales Conclusion Signature. Bibliographie Dr PATRICK PETON, Pr HENRY COUDANE "Certificat de décès, certificats de coups et blessures; la réquisition" Revue du praticien 1997, 47, pp 1806-1812. Dr ALAIN MIRAS, Dr LAURENT FANTON, Dr STEPHANE THILET-COARTET, Pr DANIEL MALICIER La levée de corps médico-légale. Editions ESKA 1998. ASSISTANCE PUBLIQUE- HÔPITAUX DE PARIS Urgences médico-judiciaires Editions DOIN 1995. ANNE-LAURE DUCHET Vade me cum de la prévention des problèmes médico-légaux aux urgences. 2e édition, Les études hospitalières, 1999. SITES INTERNET : www.med.univ-rennes1.fr/etud/medecine_legale/requisition.htm www. Conseil-national.medecin.fr 6 sur 6 1/06/06 16:16