R16 = L OBESITE R16 = L OBESITE A l heure d aujourd hui, l obésité est considérée comme une épidémie mondiale. Définition : Selon l OMS, l obésité se caractérise par «une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé». L excès de graisse résulte d un déséquilibre entre apport alimentaire et les dépenses énergétiques. Un individu est considéré comme obèse lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30. L IMC se calcule ainsi : IMC = poids (kg) / taille² (m²) < 16.5 : Dénutrition 16.5 à 18.4 : Maigreur 18.5 à 24.9 : Corpulence normale 25 à 29.9 : Surpoids 30 à 34.9 : Obésité modérée 35 à 39.9 : Obésité sévère > 40 : Obésité massive ou morbide Deux formes d obésité, selon le type de répartition de la masse adipeuse : - Obésité androïde : Masse grasse dans le haut du corps Plus dangereuse Problème d hypertension, trouble cardio-vasculaire - Obésité gynoïde : Masse grasse dans le bas du corps Moins retentissent sur la santé Plus «facile» à traiter Problèmes articulaires, insuffisances veineuses Pour des raisons hormonales, l obésité androïde touche surtout les hommes et l obésité gynoïde touche essentiellement les femmes. Il existe un grand nombre d établissements spécialisés dans l'obésité de l'enfant et de l'adolescent mais également pour les adultes en France.
CRMO : Ce centre de soins et de recherche est dédié à la prévention et au traitement de l Obésité et de ses complications. Chiffres clés : À l échelle mondiale, le nombre de cas d obésité a doublé depuis 1980. Le surpoids concerne 1,4 milliard de personnes de 20 ans et plus, parmi lesquelles plus de 200 millions d hommes et près 300 millions de femmes sont obèses (estimations de 2008). Le surpoids concerne près de 43 millions d enfants de moins de cinq ans (estimations de 2010). Plus de 40 millions d enfants de moins de cinq ans étaient en surpoids en 2008. À l échelle mondiale, 44% du diabète, 23% des cardiopathies ischémiques et 7 à 41% de certains cancers peuvent être imputés au surpoids et à l obésité. Chaque année, 2,8 millions de personnes au moins meurent des conséquences du surpoids ou de l obésité. Certaines circonstances favorisent la prise de poids : arrêt du tabac, alitement prolongé, dépression, prise de certains médicaments antidépresseurs ou corticoïdes, grossesse, ménopause précoce, chirurgie gynécologique, changements d'habitudes de vie, régimes restrictifs favorisant l'effet «yo-yo» I. Les facteurs de risques : Maladies multifactorielle : Les causes sont multiples et ne sont pas uniquement fonction du comportement de l individu. Les facteurs biologiques : Origine génétique : Forte probabilité qu un enfant ayant un parent obèse le devienne également Problèmes endocrinologiques comme des dérèglements hormonaux ou glandulaires Age : Baisse de la masse musculaire quand l âge avance donc les besoins énergétiques sont moindres d où le risque d obésité
Les facteurs comportementaux : Une alimentation déséquilibrée trop riche et le grignotage favorisent le stockage du surplus sous formes de graisses Hygiène de vie : Sédentarité, manque d activité physique dû au développement des jeux vidéo, de la télévision et du transport Les facteurs environnementaux : Environnement familial : De moins en moins de repas pris en famille, plus de plats préparés, modèle alimentaire parental déstructuré, séparations, enfant unique... Stratégies des industries agroalimentaires : Publicité, distributeur d en-cas ou boissons, promotions Le rythme de vie pousse à consommer des plats préparés contenant des graisses et des sucres cachés. Les facteurs sociaux : L augmentation de l obésité va de pair avec l augmentation des inégalités sociales selon la HAS (Haute autorité de santé) Coût élevé de l alimentation «saine» comme les fruits et légumes Manque d éducation sur la santé Manque d accès aux soins II. Les risques encourus : Le risque de mortalité est augmenté, d'autant plus que l'obésité est sévère et précoce. Les risques de maladie associés dépendent de l'âge et des pathologies déjà présentes. Ce sont : Le diabète non-insulino dépendant Les maladies cardiovasculaires y compris l'hypertension artérielle Les problèmes respiratoires et notamment l'apnée pendant le sommeil Les problèmes rhumatologiques au niveau des hanches, des genoux et de la colonne vertébrale Les problèmes de métabolisme, notamment des lipides sanguins
Les anomalies hormonales Les calculs de la vésicule biliaire les problèmes veineux et de peau Les risques plus importants en cas d'opération chirurgicale Des répercussions sociales et psychologiques Sur le plan psychologique et social l'obésité représente une gêne fonctionnelle dans la vie de tous les jours. Elle crée des difficultés à l'embauche et de fréquentes mises en invalidité pour raisons médicales. Elle est source de discrimination sociale chez l'adulte comme chez l'enfant et entraîne souvent une dépression. III. Les traitements de l obésité : Modifier son habitude alimentaire : Un des principaux objectifs est la perte de poids. La nutrition est évidemment une partie centrale de la prise en charge du patient. Les conseils nutritionnels agissent sur le rythme alimentaire, sur la répartition des nutriments et la densité calorique de l alimentation. L objectif est d instituer de nouvelles habitudes alimentaires en limitant les interdits, en diversifiant les apports et en réduisant la densité énergétique des aliments, tout en prenant en compte les traditions, les goûts et les possibilités économiques du patient. Un nutritionniste ou un diététicien peut aider le patient à adopter de nouvelles habitudes Pratiquer une activité physique : L activité physique est très bénéfique. Plus que l intensité de l effort, c est surtout la régularité qui compte et il est recommandé de réaliser au moins 30 minutes d exercice physique tous les jours : Marche à pied, activités sportives (vélo, course à pied, etc.), tâches domestiques, etc. Il est important de se fixer des objectifs réalistes et d augmenter progressivement la durée quotidienne d exercice physique jusqu aux 30 minutes. Traitements médicaux :
Des médicaments empêchent le stockage des graisses, mais certains provoquent des effets secondaires importants. Les coupe-faim ont été retirés du marché pour leur dangerosité. Exemple du Médiator retiré du marché en novembre 2009 car le nombre de cas de valvulopathies cardiaques était anormalement élevé. Interventions chirurgicales : En France, environ 13 000 actes de chirurgie de l obésité, aussi appelée chirurgie bariatrique, sont pratiqués annuellement. La chirurgie s adresse à un adulte majeur, ayant un IMC supérieur à 40 ou un IMC supérieur à 35 avec des pathologies associées comme le diabète de type 2, l hypertension artérielle, le syndrome des apnées du sommeil ou des troubles fonctionnels articulaires. La personne souhaitant une chirurgie doit avoir eu en première intention un parcours de soins nutritionnel, diététique et psychothérapeutique pendant une période pouvant aller de 6 à 12 mois minimum. Si la chirurgie permet de perdre du poids durablement, la réussite repose essentiellement sur l adhésion active du patient qui devra changer son comportement alimentaire et améliorer son hygiène de vie. L intervention chirurgicale peut entraîner des complications et des difficultés au quotidien, même longtemps après l intervention Exemple d intervention : Anneau gastrique : Consiste à diminuer le volume de l estomac et ralentir le passage des aliments Gastrectomie : Consiste à retirer environ les 2/3 de l estomac et principalement la partie contenant les cellules sécrétant la ghréline (hormone stimulant l appétit) Bypass gastrique : Permet de diminuer à la fois la quantité d aliments ingérés puisque la taille de l estomac est réduite, et l assimilation de ces aliments par l organisme, grâce à un «court-circuit» d une partie de l estomac et de l intestin. Les aliments vont directement dans la partie de l intestin grêle et sont donc assimilés en moindres quantités
Chirurgie esthétique : Vise à réduire les amas de tissus adipeux IV. La prévention : Adopter un régime associé à une activité physique Réduire les occasions de consommer en retirant les distributeurs de produits alimentaires des établissements scolaires Construction de pistes cyclables dans de nombreuses villes Modifier les comportements alimentaires par une éducation dès le plus jeune âge («la semaine du goût», atelier cuisine ) Obliger les fabricants à afficher clairement les apports nutritionnels sur les emballages et à diminuer les taux de glucoses, de lipides et de sel Courbe de poids permettant de repérer les enfants qui ont un risque élevé d obésité INPES (Institut national de prévention et d éducation sur la santé) Le site http://www.mangerbouger.fr Guide de nutrition des enfants et ados à destination des professionnels Dépliants pour enfant et ados qui synthétise les recommandations du PNNS Encouragement de l allaitement Au niveau local : Le programme EPODE rebaptisé VIF en 2011 «vivions en forme» est un outil de prévention pour les villes pour les aider à atteindre les objectifs fixés dans le cadre du PNNS, du plan obésité et du plan national alimentation. Il a pour objectif d aider les familles à modifier en profondeur et durablement leur mode de vie. V. Actualités : - Mai 2009 : Mise sur le marché sans Ordonnance de la pilule Alli. Alimentant la controverse sur son utilisation sans les surveillances adéquates.
Ex : Violente diarrhées si le consommateur ne réduit pas sa consommation en graisse. Atteintes hépatiques. - Juin et juillet 2012 : 2 nouveaux médicaments contre l obésité autorisés aux USA (Qsymia et Belviq ) - Septembre 2012 : Nouveaux gènes aui augmente le risque de développer une obésité dans l enfance : au niveau des intestins et de la flore microbienne - Octobre 2012 : Nouvelle découverte, il y aurait un lien entre le taux de bisphénol A (perturbateur endocrinien) dans les urines et l obésité - Plan obésité 2010-2013, 4 objectifs : - Améliorer l offre de soins et promouvoir le dépistage chez l enfant et chez l adulte - Mobiliser les partenaires de la prévention, agir sur l environnement et promouvoir l activité physique - Prendre en compte les vulnérabilités et lutter contre les discriminations - Investissement dans la recherche Programme national nutrition santé (PNNS) 2011-2015 : - Action sur l information et l éducation nutritionnelle - La promotion de l allaitement maternel - Dépistage des troubles nutritionnels Recommandations du PNNS : - Prendre des repas fixes - Varier les menus - Eviter le grignotage - Modérer largement la consommation des fritures - Consommer un produit laitier à chaque repas - Se dépenser régulièrement (30 min par jour)