(1) Programme d assistance alimentaire



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Transcription:

FICHES CADRES POUR LA PROGRAMMATION 2015 (1) Programme d assistance alimentaire OBJECTIFS Ce programme d assistance alimentaire s inscrit dans le cadre de l Objectif Stratégique # 1 du SRP 2015 pour la sécurité alimentaire qui vise à «Fournir une aide vitale adéquate aux populations en situation d'urgence en assurant l'accès à la nourriture». L objectif de ce programme est d apporter une assistance alimentaire d urgence dans les zones les plus affectées (zones en phase humanitaire) et où les déplacements continuent. Cette assistance sera fournie aux ménages en insécurité alimentaire aigüe tout au long de l année, avec une attention particulière pour les populations déplacées (surtout dans les familles d accueil) et enclavées. Lorsque les mouvements de retour ont lieu comme à Bangui, une assistance alimentaire sera fournie sous forme de transferts inconditionnels pour les plus sévèrement touché, ou conditionnels et accompagnée par des appuis au relèvement précoce. Ainsi, en fonction des capacités des marchés et des conditions sécuritaires, les distributions de coupons alimentaires seront privilégiées. Un filet de sécurité sera également mis en place afin de ne pas se voir dégrader la situation nutritionnelle des enfants et leur accès à l éducation. Enfin, ce programme visera à apporter une assistance en vivres pour couvrir une partie des besoins alimentaires des ménages ruraux en insécurité alimentaire modérée durant la période de soudure, sous forme de rations de protection des semences pour contribuer à la relance de la production vivrière. BESOINS Les évaluations de la sécurité alimentaire, des récoltes et de la disponibilité alimentaire réalisées en septembre 2014 à l échelle nationale (EFSA et CFSAM), ainsi que l analyse IPC menée en novembre 2014, révèlent des tendances encore très préoccupantes malgré l aide fournie en 2014 en matière de sécurité alimentaire : Les déplacements se prolongent et entraînent une décapitalisation : plus de la moitié des personnes déplacées internes vivent dans des familles d accueil, près de 40% dans les sites et enclaves et 10% en brousse. Les stratégies d adaptation sont de plus en plus irréversibles et dommageables : près des deux tiers des ménages ont eu recours à des stratégies de survie pour accéder à l alimentation (vente des produits de chasse ou de la cueillette, vente de charbon et de bois). Cependant, ces ajustements des sources de revenu n ont pas toujours permis d enrayer un appauvrissement de la consommation alimentaire familiale. Les stratégies de survie s épuisent, et celles utilisées sont de plus en plus dommageables (plus de 50% des ménages ont utilisé des stratégies de crise et d urgence telles que le retrait des enfants de l école ou la pratique d activités illégales ou risquée), et ne suffiront pas à assurer la sécurité alimentaire à long terme. Toutes les sources de revenus sont affectées par la crise : la crise a causé un effondrement de l économie centrafricaine, qui, combiné aux déplacements et à l insécurité affecte toutes les activités génératrices de revenus. Cette crise affecte de manière plus importante les femmes, puisqu un plus grand nombre des femmes (22%) dans les zones urbaines déclarent avoir comme source de revenu l aide, les dons et les transferts familiaux, contre 14% des hommes. En zone rurale, ces femmes dépendent surtout du petit commerce, de l agriculture et de la transformation de produits naturels. La perturbation du fonctionnement des marchés accroit la vulnérabilité économique des ménages et les difficultés d accès à la nourriture : la forte perturbation des activités commerciales a entrainé des augmentations de prix, limitant fortement l accès alimentaire d un grand nombre de ménages alors que 66% de la population dépend des marchés pour l approvisionnement en nourriture. La baisse importante des réserves alimentaires entrainera une période de soudure très précoce : selon l évaluation CFSAM, la durée de couverture des besoins alimentaires des stocks des ménages passe de plus de 6 mois en 2012 à moins de 3 mois en 2014 dans les préfectures de la Ouaka, l Ombella Mpoko ou l Ouham et de 4 à 6 mois en 2012 à moins de 2 mois en 2014 dans la Basse Kotto et la Haute-Kotto. La période de soudure pourrait donc commencer dès fin janvier 2014 dans les préfectures très affectées par les conflits et qui comptent un

nombre élevé de déplacés (Ombella Mpoko, Ouham et Ouaka) et dès février/mars dans les zones traditionnellement à fort potentiel agricole. Ainsi près de 30% de la population est en insécurité alimentaire modérée et sévère, soit approximativement 1,4 million de personnes. Les déplacés dans les familles d accueil et dans les sites sont les plus affectés par l insécurité alimentaire. A Bangui, les personnes retournées sont également durement touchées. Les ménages très pauvres ou pauvres, les déplacés, les retournés, ceux dont la principale source de leur aliment de base est le marché, les dons ou l assistance alimentaire, n ayant pas la capacité de contracter des prêts, dirigés par des femmes et/ou avec un faible niveau d éducation sont plus affectés par l insécurité alimentaire. Zones prioritaires : zones en phase humanitaire selon l IPC (phase 3 Crise et 4 Urgence) pour lesquelles les objectifs prioritaires des interventions doivent être de sauver les vies et les moyens d existence. Populations prioritaires : personnes en insécurité alimentaire sévère, déplacés vulnérables sur sites ou enclavés, réfugiés, retournés (cible SRP 2015 : +/- 1,2 million de personnes). ACTIVITES Activités proposées Distribution générale de vivres pour les déplacées sur les sites Distribution générale de vivres pour les personnes enclavées (not. PK 5, Boda, Yaloké) Distribution générale de vivres pour les ménages en insécurité alimentaire sévère Distribution générale de coupons alimentaires pour les ménages en insécurité alimentaire sévère à Bangui (phase pilote) Distribution générale de vivres pour les ménages en insécurité alimentaire modérée hors de Bangui pendant la période de soudure (en partenariat avec les acteurs du secteur agricole FAO - Ministère pour la protection des semences) Vivres contre la création de biens pour les ménages en insécurité alimentaire modérée Coupons alimentaires contre la création de biens pour les ménages en insécurité alimentaire modérée NB : pour les programmes de transferts monétaires (cash, coupons, foires), les organisations devront impérativement prévoir une analyse préalable des marchés et des risques pour confirmer la pertinence et la possibilité d effectuer des distributions de cash (respect du principe du do no harm). OUTPUTS/OUTCOMES Indicateurs proposés Nb de personnes en insécurité alimentaire sévère bénéficiant de distributions de vivres générales (désagrégé par âge et par sexe) : Nb de personnes en insécurité alimentaire sévère et modérée bénéficiant de vivres via des programmes de transferts monétaires (PTM) : Nb d enfants (garçons/filles) bénéficiant de programmes d alimentation scolaire d urgence :

(2) Programme d appui à la campagne agricole 2015 OBJECTIFS Ce programme d appui à la campagne agricole s inscrit dans le cadre de l Objectif Stratégique # 2 du SRP 2015 pour la sécurité alimentaire qui vise à «Rétablir les moyens de subsistance des ménages en situation d'urgence et de crise en assurant l'accès aux actifs productifs et aux marchés; augmenter leur résilience en renforçant les structures sociales et économiques». L objectif de ce programme est de diminuer la dépendance à l aide alimentaire des ménages agricoles vulnérables, retournés et familles hôtes, en fournissant des intrants agricoles dans les régions affectées par la crise et où les populations déplacées commencent à retourner dans leurs villages. Dans ces régions, de nombreux ménages ont perdu leurs actifs productifs suite aux déplacements et destructions, et ont cultivé difficilement la saison passée. S ils manquent à nouveau la saison à venir, leur dépendance à l aide alimentaire sera prolongée jusqu à la récolte de la campagne 2015. Cet appui permettra de rétablir leur sécurité alimentaire et leur capacité de production. Pour garantir l efficacité, la qualité et l homogénéité des programmes d appui à la campagne agricole 2015, il sera crucial que ceux-ci soient coordonnés sur le plan géographique ET programmatique, avec chaque acteur intervenant dans sa fonction et de manière conjointe et complémentaire. Cette coordination, appuyée par le cluster sécurité alimentaire, permettra d assurer une répartition efficace des rôles entre la FAO (achat centralisé des intrants, coordination technique et supervision), les ONG (distribution des intrants, encadrement technique et suivi post-distribution), et le PAM (distribution de vivres pour la protection des semences). Les ONG doivent être au centre de la fourniture de l assistance sur le terrain et avoir les moyens d exécution pour cela, tout en bénéficiant de l accompagnement et de la supervision technique de la FAO, en collaboration avec le ministère et ses structures sous tutelle (ACDA, ICRA). BESOINS Les évaluations de la sécurité alimentaire et des récoltes réalisées en septembre 2014 à l échelle nationale (Emergency Food Security Assessment et Crop and Food Supply Assessment Mission), montrent que les activités agricoles ont connu de sérieuses perturbations à cause de l insécurité et de la rareté des intrants agricoles essentiels. Les superficies cultivées pour les cultures vivrières ont diminué de 68%, principalement à cause de l insécurité, de la perte de cheptel et de la pénurie de main d œuvre agricole. Bien que la production agricole ait augmenté de 11 % par rapport à 2013, en particulier grâce à l augmentation de la production de manioc (cette culture peu exigeante et moins susceptible aux pillages est préférée par les agriculteurs en période d insécurité), la production céréalière affiche un recul de 54% en 2014 par rapport à 2013 et la production agricole générale demeure 58 % en dessous de la moyenne pré-crise (2008-2012). Le suivi des distributions d intrants pour la campagne agricole 2014, réalisé par la FAO et le Ministère en Charge du Développement Rural en sept.-oct. 2014, révèle également que les ménages qui ont reçu des semences ont emblavé une superficie moyenne de 0,25 ha au lieu de 0,5 ha pouvant être emblavées avec les quantités de semences distribuées. Cela s explique par la redistribution des semences reçues par les responsables communautaires ou par les bénéficiaires eux-mêmes à d autres ménages non bénéficiaires. A cause de cette réduction des superficies emblavées, les productions sont faibles et permettront aux ménages de satisfaire leurs besoins alimentaires sur une période maximum de 4 mois à compter de la récolte. Les ménages ne pourront en revanche pas stocker de semences pour la campagne à venir en 2015. Ce suivi post-distribution relève aussi la demande de la part des bénéficiaires que la quantité d outils par ménage soit augmentée, soulignant la nécessité de maintenir la fourniture d outils agricoles. Enfin, concernant les techniques culturales, bien que les bénéficiaires maitrisent déjà certaines techniques pouvant leur permettre d obtenir de bons rendements, le rapport souligne que celles-ci ne sont pas appliquées par tous. Aussi, les populations ont déploré l absence des agents de l ACDA (Agence Centrafricaine pour le Développement Agricole) sur le terrain et l insuffisance de leurs moyens pour leur apporter les conseils techniques nécessaires. Ces résultats soulignent ainsi la nécessité de maintenir la production agricole sous perfusion encore cette année, alors que la situation est toujours très précaire (aussi fragile voire plus qu en 2013/2014 car les moyens de subsistance s épuisent de plus en plus) et l accès aux intrants agricoles reste insuffisant. Faciliter l accès aux

intrants permettra un impact immédiat et encore absolument nécessaire en 2015. Cet appui, très positif en 2014, a permis d éviter une dégradation catastrophique de la sécurité alimentaire et doit être poursuivi en 2015. Pour cela il sera crucial d aligner les programmes sur le calendrier cultural de la saison agricole principale qui commence dès mars 2015, afin de ne pas rater cette dernière et éviter que les taux d insécurité alimentaire n explosent en 2015. Il faudra que les programmes débutent dès que possible pour disponibiliser les intrants à temps, et ensuite assurer la distribution des kits vivriers de mars à avril pour le 1 er cycle, et de juin à juillet pour le 2 nd cycle. Il sera également important que l aide alimentaire soit unifiée avec l aide agricole pour assurer la protection des semences distribuées. Zones prioritaires : zones en phase humanitaire selon l IPC (3 Crise et 4 Urgence), ainsi que les zones en phase 2 (Sous-Pression) dans lesquelles la protection des moyens d existence est préconisée comme objectif prioritaire de réponse. Populations prioritaires : ménages agricoles vulnérables, ayant perdu leurs actifs productifs, retournés et familles hôtes (cible SRP: 250 000 ménages). ACTIVITES Activités proposées 1. Fourniture de semences vivrières (pas de manioc) et d outils agricoles Modalité : distribution directe si achat centralisé ou coupons/foires si achat local NB : Pour l achat des intrants agricoles (semences, outils et équipements), compte tenu de la faible disponibilité d intrants agricoles en RCA, il est recommandé de favoriser les achats centralisés par la FAO pour apporter des intrants dans les zones où il y a des déficits. Cela permettra de réduire les coûts, d assurer la qualité et la disponibilité des intrants, d éviter la concurrence entre les acteurs et les programmes, et enfin de prépositionner les intrants dans les hubs opérationnels de la FAO (Bouar, Bossangoa, Bambari) pour faciliter la distribution par les partenaires. Les achats locaux seront toutefois favorisés là où les agri-multiplicateurs ont les capacités suffisantes, et pourront alors être effectués directement par les ONG. Kit vivrier : pour le kit vivrier, la norme est de 25 kg de semence et 2 houes par ménage ; ces intrants doivent permettre au ménage d emblaver 0,5 ha pour un rendement anticipé de 1 tonne/ha. Calendrier : il sera crucial que l achat et la mise à disposition des intrants agricoles soient alignés avec le calendrier cultural pour permettre la préparation des cultures à temps. Les outils agricoles et les semences vivrières devront être mis à disposition (par la FAO si achat centralisé) dès février 2015, et distribués par les partenaires entre février et avril 2015 au plus tard (voir recommandations du rapport de suivi-post distribution FAO). Les récoltes auront lieu entre fin juin et la mi-juillet 2015. 2. Distributions de rations de vivres pour la protection des semences (en partenariat avec le PAM) 3. Fourniture d équipements et petits matériels agricoles (bâches et pousse-pousse pour le séchage et le transport des produits, etc.) 4. Formation sur les techniques culturales et suivi régulier Afin d assurer la pérennité des acquis du projet, les ONG (nationales et internationales) doivent encourager la mise en place d un appui conseil par les services d encadrement de l Etat (ACDA) lorsqu ils sont présents et effectifs. Un encadrement technique pourra également être apporté par la FAO en fonction des capacités disponibles sur le terrain. Un suivi régulier devra être effectué sous forme de visites des champs et de rencontres avec les bénéficiaires (suivi post distribution et encadrement régulier) pour s assurer que la mise en œuvre des activités est conforme aux objectifs du projet. Une attention particulière devra être apportée à l accès à la terre. 5. Education nutritionnelle OUTPUTS/OUTCOMES Indicateurs proposés Nb de ménages bénéficiant d intrants agricoles (semences vivrières et outils) : Nb de ménages bénéficiant de rations de protection des semences : Nb de ménages bénéficiant d équipements productifs :

Nb de personnes formées aux techniques agricoles (désagrégé par sexe) : Nb de femmes, hommes, filles, garçons bénéficiant d activités d éducation nutritionnelle :

(3) Programme d appui à la production alimentaire d urgence et d assistance agricole en MILIEU URBAIN ET PERI-URBAIN OBJECTIFS Ce programme vise à fournir un appui immédiat à la production alimentaire d urgence pour pallier au déficit de réserves alimentaires et à la perte de revenus, en ligne avec l Objectif Stratégique # 2 du SRP 2015 pour la sécurité alimentaire. Cet appui permettra aux ménages vulnérables en situation d insécurité alimentaire, en particulier les ménages déplacés et retournés, (i) d améliorer leur autoconsommation grâce aux produits maraîchers et aux produits issus du petit élevage et de la pêche, mais aussi de complémenter l alimentation des ménages les plus vulnérables pendant la période de soudure (qui risque pour certains ménages de commencer déjà en début d année 2015) ; il leur permettra également (ii) d augmenter leur pouvoir d achat à travers la vente d une partie de la production obtenue. Cette aide immédiate sera apportée via la fourniture de kits de maraichage, petit élevage, pêche et pisciculture (cycles court de production de 3 à 5 mois maximum), pour assurer un complément et améliorer la diversification du régime alimentaire des ménages les plus vulnérables et ainsi diminuer le recours aux stratégies de survie d urgence. Cette aide sera accompagnée d un encadrement technique pour la production maraîchère, le suivi sanitaire et la commercialisation des produits, et d activités d éducation nutritionnelle afin d améliorer en parallèle les pratiques alimentaires. Ainsi, les quatre piliers de la sécurité alimentaire, accès, disponibilité, qualité et régularité, seront couverts à court terme, afin d atténuer les effets immédiats des crises humanitaires sur la sécurité alimentaire des communautés vulnérables. Les activités qui seront mises en œuvre dans le cadre de ce programme sont également très pertinentes pour fournir une assistance agricole adaptée aux milieux urbains et péri-urbains, et ainsi sauver les moyens de subsistance des ménages vulnérables dans ces zones. Cet objectif constituera donc le 2 ème volet de ce programme. BESOINS Les évaluations de la sécurité alimentaire, des récoltes et de la disponibilité alimentaire réalisées en septembre 2014 à l échelle nationale (Emergency Food Security Assessment - EFSA et Crop and Food Supply Assessment Mission - CFSAM), ainsi que l analyse IPC menée en novembre 2014 (Cadre Intégré de classification de la sécurité alimentaire), révèlent des tendances encore très préoccupantes malgré l aide importante fournie en 2014 en matière de sécurité alimentaire : (i) La perturbation du fonctionnement des marchés accroit la vulnérabilité économique des ménages et les difficultés d accès à la nourriture : la forte perturbation du fonctionnement des marchés et des activités commerciales a entrainé une raréfaction des produits et des augmentations de prix, limitant fortement l accès alimentaire d un grand nombre de ménages alors que 66% de la population dépend des marchés pour l approvisionnement en nourriture. Il en résulte une forte vulnérabilité économique pour les ménages, notamment les ménages agricoles et les déplacés en site, dont 70% et 80% respectivement consacrent plus de 75% de leurs dépenses à la nourriture. (ii) La baisse importante des réserves alimentaires entrainera une période de soudure très précoce : les réserves alimentaires sont estimées à 40-50% de leur niveau habituel à cause des pillages et de l insécurité, et couvriront cette année seulement 4 mois en moyenne alors qu elles pouvaient couvrir 10 mois en situation pré-crise. Ces réserves alimentaires très limitées entrainent une dépendance aux marchés accrue pour un grand nombre de ménages, dont le pouvoir d achat est fortement impacté par la baisse de leurs sources de revenu à cause du conflit. (iii) Les ménages ont recours à des stratégies de survie de plus en plus néfastes qui ne permettront pas d assurer leur sécurité alimentaire à moyen terme : les ménages qui ont perdu la plupart de leurs revenus et biens productifs sont à présent contraints de trouver d'autres moyens pour se procurer de quoi manger (cueillette, vente de bois ou de charbon). Mais les stratégies de survie s épuisent, et celles utilisées sont de plus en plus dommageables et ne suffiront pas à assurer la sécurité alimentaire à long terme. Dans les préfectures Bamingui- Bangoran, Haut-Mbomou, Mambéré-Kadéï, Ouham, Ouham- Pendé et dans la ville de Bangui, plus de 20% des ménages adoptent des stratégies de survie qualifiées par l EFSA de «détresse» (vente de terrain, mendicité, activités illégales, retrait des enfants de l école), et qui sont synonymes d urgence humanitaire (IPC phase 4). Ces chiffres sont en augmentation de 6% à 17% par rapport aux chiffres de Novembre 2013. Les résultats de l EFSA

révèlent ainsi que 28% de la population sont en insécurité alimentaire sévère ou modérée, soit une augmentation de 2% par rapport à l année 2013 (1,44 million de personnes dont 270 000 à Bangui). Selon l analyse IPC (basée sur la consommation alimentaire et les moyens d existence, et reprenant l ensemble des données disponibles dont l EFSA et la CFSAM), plus de 1,5 million de personnes se trouvent actuellement en phase humanitaire (phase 3 Crise et 4 Urgence). Ces personnes ont besoin d une assistance immédiate visant à sauver les vies et les moyens de subsistance. Zones prioritaires : zones en phase humanitaire (phase 3 Crise et 4 Urgence) ; zones urbaines et péri-urbaines. Populations prioritaires : ménages déplacés incluant les déplacés en situation prolongée (y compris en familles d accueil); réfugiés ; retournés ; ménages urbains et péri-urbains qui dépendent d activités précaires pour assurer leurs revenus, avec une attention prioritaire sur les jeunes (cible SRP 2015: +/- 70 000 ménages). ACTIVITES Activités proposées 1. Fourniture de kits maraîchers Pour le kit maraîcher la norme est de 40 g de semence + 1 houe, 1 arrosoir, 1 pelle et 1 râteau par ménage. Ces intrants doivent permettre au ménage d emblaver 0,1 ha pour un rendement anticipé de 3 tonnes / ha. La distribution des semences maraîchères pourra être effectuée dès février 2015, avec des semis de mi-février à mi-mars 2015. Les premières récoltes de production maraîchères (amarante, épinard, laitue) pourront être attendues entre fin mars et fin avril, tandis que les dernières auront lieu de fin avril à fin-juin 2015 (gombo, oignon, concombre, courgette ). Ce cycle pourra ensuite être répété à nouveau. Une attention particulière devra être apportée aux questions d accès à la terre. 2. Fourniture de kits pour le petit élevage/élevage familial (volaille) Pour le kit petit élevage, la norme est d un kit pour un groupement de 25 ménages ; le groupement reçoit 500 sujets, soit 20 sujets par ménage (poulets de chair, poulets de case - poussins ou poules), du matériel et un abri pour animaux. Pour l élevage des poulets de chair les bénéficiaires pourront réaliser 2 cycles de production en 3 mois, et au moins 1 cycle de production pour l élevage de case. 3. Fourniture de kits pour la pisciculture et la pêche 4. Fourniture d équipements pour la transformation des produits Le cluster recommande que l achat des équipements de transformation soit centralisé par la FAO pour réduire les coûts, la concurrence entre les acteurs, et garantir la disponibilité de ces équipements. 5. Encadrement technique pour la mise en place des parcelles maraîchères et pour le suivi sanitaire et technique des élevages familiaux 6. Accompagnement technique pour la commercialisation des produits (gestion & marketing) 7. Education nutritionnelle OUTPUTS/OUTCOMES Indicateurs proposés Nb de ménages bénéficiant d intrants et équipements maraîchers/petit élevage/pisciculture : Nb de personnes formées aux techniques de production (désagrégé par sexe) : Nb de personnes formées aux techniques de commercialisation des produits (désagrégé par sexe) : Nb de personnes bénéficiant de transferts conditionnels de vivres : Nb de femmes, hommes, filles, garçons bénéficiant d activités d éducation nutritionnelle : Nb d initiatives sur l accès à la terre intégrées dans les programmes de sécurité alimentaire :

(4) Programme de réhabilitation des moyens de subsistance, de relance de l emploi et d appui au retour en MILIEU RURAL OBJECTIFS Ce programme de réhabilitation des moyens d existence, de relance de l emploi et d appui au retour en milieu rural s inscrit dans le cadre de l Objectif Stratégique # 2 du SRP 2015 pour la sécurité alimentaire. L objectif de ce programme est de protéger et réhabiliter les moyens de subsistance des communautés rurales vulnérables, d augmenter leur autonomie alimentaire et de renforcer leur résilience dans un contexte économique potentiellement favorable mais atone. La réhabilitation des moyens de subsistance sera assurée via la mise en œuvre d interventions favorisant le retour à l emploi et la génération rapide de revenus. Cette assistance portera sur l appui au développement d activités génératrices de revenus agropastorales telles que le maraîchage, le petit élevage, la pisciculture, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. L objectif de cet appui est d augmenter l accès des ménages aux actifs productifs et de renforcer leurs capacités économiques et commerciales. La relance de l emploi en milieu rural sera également assurée via la mise en œuvre de programmes de transferts monétaires qui pourront prendre deux formes différentes : (i) des activités d argent contre travail pour la réhabilitation des infrastructures agricoles, qui permettront de créer de l emploi et d injecter des liquidités dans l économie tout en contribuant à la réhabilitation des infrastructures locales impactées par le conflit. (ii) La distribution de coupons aux agriculteurs pour le paiement de la main d œuvre agricole (cash transfers productifs). Cette approche permettra de réinjecter des liquidités très largement, tout en relançant des activités que les gens exercent déjà plutôt que de les détourner de leurs activités habituelles aux champs pour effectuer d autres travaux communautaires. Ces activités pourront cibler plus spécifiquement les ménages retournés pour apporter des solutions durables en faveur de leur réintégration socio-économique dans les zones de retour. BESOINS Avant la crise la sécurité alimentaire des ménages ruraux en RCA dépendait essentiellement de la production vivrière et de la vente des produits vivriers. La chasse et la cueillette constituaient des sources alimentaires d appoint, et les cultures de rente (coton, sésame, café) représentaient aussi une source de revenu importante. Enfin, les revenus tirés de la main d œuvre agricole et minière représentaient également un mécanisme d accès alimentaire important pour les ménages ruraux les plus pauvres (Profil FEWSNET, oct. 2012). Cependant, il ressort de l évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire (CFSAM) réalisée en août-septembre 2014 que ces moyens d existence ont été et sont encore largement affectés par le conflit. (i) Les moyens d existence, spécialement la production vivrière et le cheptel, sont largement affectés : les activités agricoles ont connu de sérieuses perturbations en 2013 à cause de l insécurité persistante et de la rareté des intrants agricoles essentiels. Les superficies cultivées pour les cultures vivrières ont diminué de 68%, principalement à cause de l insécurité, de la perte de cheptel et de la pénurie de main d œuvre agricole, et la production agricole générale demeure 58 % en dessous de la moyenne pré-crise (2008-2012). Concernant l élevage, la baisse de l effectif du cheptel est estimée à 77% par rapport au niveau pré-crise à cause des vols, pillages et battages massifs (67% pour le gros bétail et 77% pour les petits ruminants et les volailles). Enfin, la production piscicole est également en baisse de 40% à cause de l insécurité dans les zones de pêche et de la perte des équipements. (ii) Diminution généralisée des capacités d auto-approvisionnement des communautés et vulnérabilité économique accrue : les réserves alimentaires en zone rurale sont estimées à 40-50% de leur niveau habituel à cause des pillages et de l insécurité, et couvriront cette année seulement 4 mois en moyenne alors qu elles pouvaient couvrir 10 mois en situation pré-crise. Compte tenu de cette diminution du niveau d autoapprovisionnement des ménages, leur accès alimentaire dépendra en 2015 largement de leur capacité à générer les revenus requis pour l achat de produits sur le marché. Or, l évaluation souligne une modification des mécanismes d accès alimentaire des ménages depuis l avènement de la crise. Ainsi, si la vente de produits vivriers demeure la 1 ère source de revenu dans l ensemble des zones, on constate une modification des sources

secondaires. Notamment, l apport provenant de la vente d animaux ou des produits d élevage est actuellement tari, suite à l importante diminution de l effectif du cheptel. Si les ménages se sont adaptés en augmentant leur recours à la vente des produits de chasse ou de la cueillette, et à la vente de charbon et de bois, ces ajustements des sources de revenu n ont pas toujours permis d enrayer un appauvrissement de la consommation alimentaire familiale. De manière générale, les stratégies de survie s épuisent, et celles utilisées sont de plus en plus dommageables et ne suffiront pas à assurer la sécurité alimentaire à long terme. Selon l analyse IPC (basée sur la consommation alimentaire et les moyens d existence, et reprenant l ensemble des données disponibles dont l EFSA et la CFSAM), plus de 1,5 million de personnes se trouvent actuellement en phase humanitaire (phase 3 Crise et 4 Urgence). Zones prioritaires : zones en phase humanitaire selon l IPC (phase 3 Crise et 4 Urgence) pour lesquelles les objectifs prioritaires des interventions doivent être de sauver les vies et les moyens d existence, ainsi que les zones en phase 2 (Sous-Pression) phase dans laquelle la protection des moyens d existence est préconisée comme objectif principal de réponse. Populations prioritaires : jeunes et femmes ; ménages qui dépendent d activités précaires pour assurer leurs revenus ; ménages agricoles ayant perdu leurs actifs productifs ; ménages retournés (cible SRP 2015: +/- 50 000 ménages). ACTIVITES Activités proposées 1) Appui au développement d AGR agropastorales Modalités : transferts monétaires et/ou apport d intrants en nature + encadrement technique NB : pour les programmes de transferts monétaires, une analyse des marchés et des risques devra être effectuée au préalable pour confirmer la pertinence et la possibilité d effectuer des distributions de cash (respect du principe du do no harm). AGR Maraîchage Pour le kit maraîcher la norme est de 40 g de semence + 1 houe, 1 arrosoir, 1 pelle et 1 râteau par ménage. Ces intrants doivent permettre au ménage d emblaver 0,1 ha pour un rendement anticipé de 3 tonnes / ha. La distribution des semences maraîchères pourra être effectuée dès février 2015, avec des semis de mi-février à mi-mars 2015. Les premières récoltes de production maraîchères (amarante, épinard, laitue) pourront être attendues entre fin mars et fin avril, tandis que les dernières auront lieu de fin avril à fin-juin 2015 (gombo, oignon, concombre, courgette ). Ce cycle pourra ensuite être répété à nouveau. Une attention particulière devra être apportée aux questions d accès à la terre. AGR Petit élevage villageois (petits ruminants, volaille, cobaye, canard à cycle court, etc.) Pour le kit petit élevage, la norme est d un kit pour un groupement de 25 ménages ; le groupement reçoit 500 sujets, soit 20 sujets par ménage, du matériel et un abri pour animaux. AGR Pisciculture/pêche L appui au développement de ces AGR pourra porter sur la formation aux techniques de pêche, l achat d alevins et d aliments de qualité pour augmenter la production de poisson, etc. AGR Transformation et commercialisation des produits agricoles 2) Activités d argent contre travail intégrées à des programmes de sécurité alimentaire : CFW pour la réhabilitation d infrastructures rurales de base Aménagement d espaces de stockage (silos), de transformation, de conservation, et de commercialisation (marchés) des produits agricoles ; aménagement de bas-fonds, pistes rurales, routes de desserte agricole, etc. Cash transfert productif - Distribution de coupons aux agriculteurs pour le paiement de la main d œuvre agricole Mise en œuvre de programmes de transferts monétaires (PTM) pour relancer l emploi en milieu rural via la distribution de coupons aux agriculteurs pour payer de la main d œuvre agricole. Cette approche permettra de réinjecter des liquidités très largement, tout en relançant des activités que les gens exercent déjà plutôt que de les détourner de leurs activités habituelles aux champs pour effectuer d autres travaux communautaires. Comme

tout PTM, cette activité nécessitera la réalisation préalable d une analyse des marchés et des risques pour confirmer la pertinence et la possibilité d effectuer des distributions de cash (respect du principe du do no harm). 3) Réhabilitation des services techniques de l Etat en province (assistance technique, équipement et formation) OUTPUTS/OUTCOMES Indicateurs proposés Nb de personnes bénéficiant de programmes de transferts monétaires et/ou d intrants en nature pour le développement d une AGR (désagrégé par sexe) : Nb de personnes bénéficiant d un encadrement technique pour le développement d une AGR (désagrégé par sexe) : Nb de personnes bénéficiant d activités d argent contre travail (cash-for-work) : Nb d infrastructures rurales réhabilitées/construites : Nb d agents des services techniques étatiques appuyés (formation/matériel) :

(5) Programme d appui aux organisations paysannes via l approche des caisses de résilience OBJECTIFS Ce programme d appui aux organisations paysannes via l approche des caisses de résilience s inscrit dans le cadre de l Objectif Stratégique # 2 du SRP 2015 pour la sécurité alimentaire qui vise à «Rétablir les moyens de subsistance des ménages en situation d'urgence et de crise en assurant l'accès aux actifs productifs et aux marchés; et augmenter leur résilience en renforçant les structures sociales et économiques». L objectif de cette approche intégrée et basée sur des dynamiques locales est d assurer la protection, la restauration et la diversification des moyens d'existence des groupements paysans. Cet appui permettra aux communautés qui dépendent de l agriculture, de l élevage, de la pêche, de la foresterie et d autres ressources naturelles de ne pas dépendre de l aide extérieure en cas de crise, en renforçant leurs capacités à gérer les risques et faire face aux chocs liés à l'agriculture, et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Plus largement, cette approche permettra de relancer l économie et l emploi dans le pays. Cette approche repose sur 3 piliers visant à créer une autodynamique au sein des groupements: (i) un pilier technique pour améliorer l environnement agricole à travers la mise en place de bonnes pratiques ; (ii) un pilier financier pour renforcer le capital des groupements, l accès aux crédits et aux fonds d urgence ; et (ii) un pilier social pour créer une dynamique d inclusion et de dialogue pour la cohésion sociale avec une forte participation des femmes. Ces groupements seront encadrés par des ONG qui devront les accompagner pour la mise en place des caisses de résilience. Ce programme ciblera en priorité les groupements de femmes et de jeunes qui seront les bénéficiaires privilégiés de cette action. Les interventions mises en œuvre auront également pour objectif de faciliter la réintégration positive de la population notamment en veillant à la répartition équitable de l aide entre les différentes communautés (chrétienne et musulmane). BESOINS Les évaluations de la sécurité alimentaire et des récoltes réalisées en septembre 2014 (EFSA et CFSAM), ainsi que l analyse IPC menée en novembre 2014 (Cadre Intégré de classification de la sécurité alimentaire), révèlent des tendances encore très préoccupantes malgré l aide fournie en 2014 en matière de sécurité alimentaire : (i) Les moyens d existence, spécialement la production vivrière et le cheptel, sont largement affectés : les activités agricoles ont connu de sérieuses perturbations en 2013 à cause de l insécurité persistante et de la rareté des intrants agricoles essentiels. Les superficies cultivées pour les cultures vivrières ont diminué de 68%, principalement à cause de l insécurité, de la perte de cheptel et de la pénurie de main d œuvre agricole, et la production agricole générale demeure 58 % en dessous de la moyenne pré-crise (2008-2012). Concernant l élevage, la baisse de l effectif du cheptel est estimée à 77% par rapport au niveau pré-crise à cause des vols, pillages et battages massifs. Enfin, la production piscicole est également en baisse de 40% à cause de l insécurité dans les zones de pêche et de la perte des équipements. (ii) Diminution généralisée des capacités d auto-approvisionnement des communautés et évolution des mécanismes d adaptation : les réserves alimentaires en zone rurale sont estimées à 40-50% de leur niveau habituel à cause des pillages et de l insécurité, et couvriront cette année seulement 4 mois en moyenne alors qu elles pouvaient couvrir 10 mois en situation pré-crise. Compte tenu de cette diminution du niveau d autoapprovisionnement des ménages, leur accès alimentaire dépendra en 2015 largement de leur capacité à générer les revenus requis pour l achat de produits sur le marché. Selon l analyse IPC (basée sur la consommation alimentaire et les moyens d existence, et reprenant l ensemble des données disponibles dont l EFSA et la CFSAM), 2,8 millions de personnes se trouvent actuellement en phase 1 et en phase 2 (Sous-Pression). Dans ces zones, une action est requise pour réduire les risques de catastrophe, protéger les moyens d existence et développer la résilience, en ligne avec les recommandations du cadre d analyse de l IPC. Il est donc aujourd hui crucial d appuyer la reconstruction et la diversification des moyens d existence, afin que les producteurs (agriculteurs et éleveurs) aient les capacités à faire face aux chocs et ne dépendent pas de l aide extérieure, en renforçant leurs capacités à gérer les risques.

Pour assurer ce renforcement de capacités des producteurs, la priorité aujourd hui est d appuyer la structuration de groupements paysans en créant une autodynamique au sein de ces structures. Cette dynamique devra permettre d assurer à la fois la protection, la restauration et la diversification de leurs moyens d'existence selon l approche des «caisses de résilience» portée par la FAO. Il est important de souligner que les programmes de «résilience» devront impérativement être intégrés dès le début du cycle de production agricole (c est-à-dire dès mars 2015), et seront par conséquent entièrement dépendants de la disponibilité de semences pour produire. En effet, la motivation à produire, le choix des cultures et des surfaces de production sur la base d'une réflexion de nature économique (importante dans le cadre des caisses de résilience) doivent être faits avant les semis. Pour ces raisons, il sera crucial que l achat et la mise à disposition des semences soient alignés avec ce programme. Zones prioritaires : zones en phase 1 et phase 2 selon l IPC, phases dans lesquelles une action est requise pour réduire les risques de catastrophe, protéger des moyens d existence et développer la résilience. Populations prioritaires : jeunes et femmes organisés en groupements, groupements de producteurs (cible SRP 2015: +/- 40 000 ménages). ACTIVITES Activités proposées 1) Projets «caisses de résilience» Pilier technique : mise en place de champs écoles paysans (CEP) ; production de semences de qualité ; jardins scolaires ; systèmes de gestion post-récolte Pilier financier : Epargne-Crédit selon le modèle AVEC (associations villageoises d épargne-crédit) ; transferts monétaires conditionnés / argent contre travail (CFW) ; achat de semences aux GAM (groupements agrimultiplicateurs) Pilier social : dialogue cohésion sociale ; inclusion sociale ; appui aux Associations de Parents d Elèves (APE) ; jardins scolaires 2) Projets d appui aux filières agricoles : structuration des acteurs, organisation des filières d approvisionnement en intrants, accompagnement technique à la transformation et à la commercialisation des produits agricoles OUTPUTS/OUTCOMES Indicateurs proposés Nb de groupements appuyés selon l approche des caisses de résilience Nb de champs écoles paysans (CEP) mis en place et encadrés Nb d associations villageoises d épargne-crédit (AVEC) mises en place et encadrées Nb de groupements agri-multiplicateurs (GAM) mis en place et/ou appuyés Nb de jardins/champs scolaires mis en place et encadrés Nb d Associations de Parents d Elèves (APE) appuyées Nb de projets d appui aux filières mis en œuvre / Nombre de filières d'approvisionnement en intrants organisées

(6) Elevage & Transhumance OBJECTIFS Ce programme sur les questions d élevage et de transhumance s inscrit dans le cadre de l Objectif Stratégique # 3 du SRP 2015 pour la sécurité alimentaire qui vise à «Promouvoir l'accès et la gestion inclusive des ressources naturelles par le dialogue et les opportunités économiques conjointes afin de renforcer les échanges intercommunautaires». Les activités d appui à l'élevage y compris transhumant seront prioritaires en 2015 afin d établir des liens avec les éleveurs, et réduire ainsi les tensions qui commencent à résulter d une aide uniquement ciblée vers les agriculteurs. Ce programme aura pour objectif premier la mise en œuvre d actions en santé animale (campagnes de vaccination), et d initiatives visant à renforcer la cohésion sociale par la sensibilisation, la formation et des projets impliquant les agriculteurs et les éleveurs. Le développement, à proximité des villes, de l élevage d animaux à cycle court est également un objectif important pour minimiser les conséquences de la pénurie en viande bovine. Les projets d appui à l élevage/transhumance devront faire l objet d une coordination géographique et technique accrue. La coordination géographique (appuyée par le cluster) devra permettre la répartition des zones entre les acteurs pour garantir le suivi des troupeaux à travers les différentes régions, et assurer ainsi une couverture vaccinale de l ensemble des zones de concentration des éleveurs. La coordination/supervision technique devra porter sur la fourniture des vaccins et le transfert de ces services vétérinaires sur le terrain (notamment la mise en place d une chaine du froid). Il est recommandé que cette coordination technique soit assurée par la FAO en collaboration avec les services étatiques (ANDE, FNEC). BESOINS L'élevage centrafricain est caractérisé par un système d'élevage essentiellement extensif pour un cheptel important et diversifié, avec une faible productivité. Cependant, au cours de ces deux dernières années, le secteur de l élevage a connu de grandes pertes dues aux conflits armés et aux déplacements qui ont décapitalisé la majeure partie des exploitations. Le rapport de la 1 ère mission conjointe effectuée par la FAO, DRC et CRS à l ouest de la RCA en novembre 2014 afin d évaluer les impacts du conflit sur la transhumance, confirme que la crise a une incidence importante sur l élevage sédentaire et transhumant dans le pays, mais également au Tchad et au Cameroun. La RCA s est vidée d une bonne partie de son cheptel bovin, et les éleveurs, pour la plupart peulhs, se sont réfugiés au Cameroun et au Tchad. Les agents du secteur et les autres acteurs de la filière bétail-viande ont également été forcés de fuir leur zone d activité ou de résidence pour se réfugier dans d autres localités. Bien que la présence du bétail soit signalée dans certaines localités, les éleveurs estiment que leur sécurité est toujours très menacée et beaucoup hésitent encore à revenir de l extérieur du pays malgré la rareté de pâturages et d eau. Ce problème, associé au manque de soins vétérinaires, a entraîné des pertes importantes dans le cheptel bovin. En effet, les structures d appui à l élevage ont été disloquées ; les éleveurs et leurs bétails sont à la merci des exactions des groupes armés présents sur le territoire ; le petit bétail et les bœufs de culture attelée ont été décimés dans la plupart des localités ; les couloirs de transhumance sont désormais totalement perturbés, les mouvements du bétail ne sont ni répertoriés ni coordonnés, et sont susceptibles d entrainer une recrudescence des tensions sociales devenant ainsi un facteur déstabilisant dans ces zones de transhumance. Si les relations agriculteurs/éleveurs sédentaires sont dans la majorité des cas bonnes et les autochtones réclament le retour des éleveurs (notamment pour l écoulement des produits agricoles, augmenter la disponibilité de viande, et acquérir des bœufs de trait), les éleveurs transhumants ne sont quant à eux généralement pas les bienvenus dans la région, car considérés comme sources d insécurité. Cette situation catastrophique de l élevage est superposable aux conséquences socio-économiques de la crise en RCA. Les solutions doivent donc passer par un ensemble de mesures impliquant les politiques, les acteurs humanitaires, les autorités traditionnelles et religieuses, la société civile et les partenaires du développement, dont les priorités seraient de :

Renforcer la plateforme sur la transhumance au niveau national et régional afin de réfléchir et apporter des solutions à la question sur le court, moyen et long terme. Encourager la sédentarisation des éleveurs qui le souhaitent et intégrer la production des plantes fourragères Développer, à proximité des villes, l élevage d animaux à cycle court pour éventuellement minimiser les conséquences de la pénurie en viande bovine Soutenir les campagnes de vaccination et permettre d accéder aux services vétérinaires Soutenir au niveau communautaire les initiatives visant à renforcer la cohésion sociale par la sensibilisation, la formation et des projets impliquant les deux communautés (agriculteurs et éleveurs). Les zones de concentration des éleveurs en 2014 devront par conséquent faire l objet d une attention particulière, soit : Ouham Pendé : Paoua (Bétoko, Bémal, Béboura, Bédaka), Koui ; Nana Mambéré : Bouar (Niem, Yélewa), Baboua (Besson, Danko Bira), Garoua Boulai, Abba ; Mambéré Kadéi : Gamboula (Noufou) et Amadagaza (Manti, Ngambi) ; Ouham : Kabo (Sido) ; Nana-Gribizi : Kaga-Bandoro ; Ouaka : Bakala, Ippy, Bambari, Kouango ; Haute-Kotto : Bria ; Basse-Kotto : Alindao, Zangba ; Mbomou : Gambo, Bakouma, Bangassou, Rafaï ; Haut- Mbomou : Zémio, Mboki, Obo. ACTIVITES Activités proposées Restauration d un réseau de vaccination et de services vétérinaires en milieu rural (campagnes de vaccination) Mise en œuvre d initiatives visant à renforcer la cohésion sociale par la sensibilisation, la formation et des activités économiques intercommunautaires (agriculteurs/éleveurs) Réhabilitation des infrastructures liées au passage des animaux (aires de stationnement, point d eau, parcs de vaccination) Développement de l élevage d animaux à cycle court pour minimiser les conséquences de la pénurie en viande bovine OUTPUTS/OUTCOMES Indicateurs proposés Nb d animaux vaccinés Nb d initiatives en faveur de la cohésion sociale intégrées dans les programmes de réponse en sécurité alimentaire (réf. SRP 3.1) Nb d infrastructures liées au bétail transhumant réhabilitées Nb de projet d élevage d animaux à cycle court mis en œuvre

(7) Surveiller, analyser et communiquer l état de la sécurité alimentaire OBJECTIFS Afin d augmenter la disponibilité et la qualité d informations essentielles sur les besoins en sécurité alimentaire en vue d appuyer la prise de décision et la planification stratégique pour la réponse, il est capital de mettre en place des outils et mécanismes d information effectifs et/ou de renforcer ceux qui existent. La mise en œuvre d évaluations conjointes entre les acteurs du domaine de la sécurité alimentaire mais aussi multisectoriels est également capitale pour permettre de mutualiser les efforts et assurer une collecte des données harmonisées. Un certain nombre de mécanismes d information sont déjà en place, notamment les enquêtes périodiques de sécurité alimentaire telles que l EFSA et la CFSAM, l analyse IPC effectuée 2 fois par an, les alertes et enquêtes multisectorielles du Rapid Response Mechanism, et il est important que les acteurs contribuent à ces mécanismes d information. Un mécanisme de surveillance et d alerte précoce en sécurité alimentaire sera également mis en place début 2015, et nécessitera une forte implication aussi bien des ONG nationales et internationales que des autorités locales, pour assurer la collecte et l analyse des données. Ce mécanisme de surveillance servira de veille humanitaire et de système d alerte précoce pour l ensemble de la communauté humanitaire, en assurant un suivi et une analyse régulière de la situation des populations, afin de permettre aux acteurs aussi bien décisionnels qu opérationnels, d avoir les informations nécessaires pour définir des stratégies adéquates et des réponses d urgence opportunes. Le mécanisme d alerte précoce permettra en outre de décrire les variations dans le temps d indicateurs sur lesquels une fluctuation intervient, pour mener à une action préventive et/ou une évaluation rapide. Ainsi, ces systèmes d information sont intégrés et complémentaires, et permettront de constituer un réseau d information dynamique qui permettra d informer la prise de décision en temps de crise. BESOINS La RCA figure parmi les pays les plus pauvres avec un indice de développement humain le plaçant au 185ème rang sur 187 pays (PNUD, 2013). Les principaux moyens d existence dans le pays sont l agriculture vivrière (manioc, maïs, arachide, sorgho, mil), les cultures de rente (café, agrumes, coton), l élevage, l exploitation minière (diamant et or), la chasse, la pêche et la cueillette. En 2013, le PIB national a chuté de 37% et la reprise économique est estimée à peine à 3% en 2014, avec une contraction du secteur agricole, épine dorsale de l économie, de 46% et de celui de l élevage de 55%. Les secteurs de la pêche et de la chasse ont également reculé de 55% et 33% respectivement. Pour faire face à un contexte en évolution constante et à la forte vulnérabilité des populations face aux crises multiples qui affectent le pays, des mécanismes d'information sont nécessaires pour connaitre les besoins en situation normale et en situation de crise. Or, une des faiblesses en RCA est le manque d'information ; la collecte des données est seulement ponctuelle et non harmonisée, tant au niveau des données de référence que des données de suivi, et il manque par conséquent une base uniforme permettant de faire le profil d'une situation aigue. De plus, les données collectées ne couvrent pas la totalité du pays et il est difficile d avoir des données fiables au niveau des sous-préfectures et des municipalités. En effet, le pays ne dispose pas à l heure actuelle d un système pérenne et efficace de suivi de la situation alimentaire, agricole et pastorale. Malgré l existence de réseaux de partage tels que l'ipc et la mise en œuvre d évaluations périodiques et annuelles telles que l EFSA et la CFSAM, l'information reste irrégulière et incomplète. Ce manque d information limite l analyse et la crédibilité des informations essentielles en sécurité alimentaire, et affaiblit les capacités de coordination, mais aussi de gestion et préparation des risques des acteurs humanitaires et étatiques. On constate ainsi un décalage important entre ces faiblesses et l intensité de la crise et l investissement fait pour la réponse, soulignant le besoin urgent de renforcer les capacités de collecte et d analyse de données sur les populations vulnérables et affectées par les crises, afin de permettre une réponse plus réactive et pertinente. ACTIVITES

Activités proposées Participation au mécanisme de surveillance et d alerte précoce en sécurité alimentaire (FAO/Cluster/ACF) Organisation/participation à des missions d évaluation conjointes de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (ONG et inter-agences) Organisation d évaluations rapides et des enquêtes sur la sécurité alimentaire en situation d urgence (EFSA) Organisation d évaluations des récoltes et de la disponibilité alimentaire (CFSAM) Réalisation/participation aux analyses IPC (avril et novembre 2015) OUTPUTS/OUTCOMES Indicateurs proposés Nb d acteurs participant au mécanisme de surveillance et d alerte précoce en sécurité alimentaire Nb de missions d évaluation conjointes réalisées / Nb d acteurs participants à ces missions conjointes Nb d enquêtes, évaluations, études sur la sécurité alimentaire réalisées Nb d évaluations des récoltes et de la disponibilité alimentaire réalisées / Nb d acteurs participants à ces évaluations Nb d acteurs participant aux analyses IPC