Protection des lacs et cours d eau : l importance de choisir une installation septique performante Présenté par Roger Lacasse, ing., M.Sc.A. Marc a Poulin St-Hyacinthe, le 10 avril 2008 CRE Montérégie
INTRODUCTION Au Québec, plus de 1.4 millions d habitants assujettis au Q.2.r,8 Ceci équivaux à +100 milliards de litres d eaux usées/année 50% sont incorrectement traitées ou pas traitées du tout Cela représente le cumul des villes de :
Boucherville 39,780 Brossard 72,707 Chambly 23,123 Drummondville 68,841 Gatineau 247,526 Granby 60,617 Magog 24,322 Rimouski 43,097 Rivière Du Loup 18,995 Saguenay 146,641
Ste-Julie 29,710 Ste-Thérèse 25,781 St-Eustache 42,944 Ste-Hyacinthe 52,713 St-Jérôme 65,048 Shawinigan 52,865 Sherbrooke 150,751 Sorel-tracy 34,728 Terrebonne 96,795 Trois-Rivières 128,941 Victoriaville 41,316
INTRODUCTION Au cours des dernières années, les problèmes vécus au Québec au niveau de la qualité de l eau des lacs et rivières sont sans cesse grandissants Présence d algues bleu-vert (cyanobactéries) en grande croissance depuis 2004
INTRODUCTION Lacs et cours d eau du Québec touchés par les cyanobactéries 300 Nombre de cas observés 250 200 150 100 50 Lacs et rivières 0 2004 2005 2006 2007
INTRODUCTION Ces problèmes ont entraîné une prise de conscience brutale pour les riverains de l importance de protéger ce fragile écosystème (lacs et cours d eau) La protection de l environnement est dans ce contexte associée à un investissement permettant de protéger la valeur des propriétés comparativement à une dépense imposée que l on essaie de reporter ou d éviter Protection de l environnement = maintien de la valeur des propriétés
INTRODUCTION Le problème de contamination des lacs et cours d eau par les cyanobactéries est causé par des apports excessifs en phosphore provenant de différentes sources reliées aux activités humaines: Engrais épandus sur les sols ou les pelouses Installations septiques défectueuses Rejets d eaux usées municipales ou industrielles non conformes Dénaturalisation des bandes riveraines favorisant le ruissellement Pollution diffuse (ex: agriculture, golf ) Contamination par les cyanobactéries reliée aux activités humaines
INTRODUCTION Bien que l apport en nutriments (phosphore et azote) dans les lacs, associé aux installations septiques localisées en périphérie, ne représente qu une partie du problème, l intervention à ce niveau est prioritaire pour deux raisons: plus grande simplicité et efficacité d intervention (contrairement aux pollutions diffuses agricoles par exemple) impact significatif de ces déversements sur la qualité de l eau à proximité des rives. Importance d une installation septique conforme et performante
INSTALLATION SEPTIQUE Comment choisir une installation septique performante qui va contribuer à la protection du lac ou du cours d eau à proximité et au maintien de la valeur des propriétés? Quels sont les facteurs les plus importants?
INSTALLATION SEPTIQUE Regardons de plus près en quoi consiste une installation septique / les types de système Fosse septique Champ d épuration Utilisation du sol pour le traitement Accumulation des résidus dans le sol = colmatage progressif Système temporaire (10 à 15 ans)
INSTALLATION SEPTIQUE Système aéré à culture fixée ou non Fosse septique Traitement biologique Polissage par le sol Réduction des charges appliquées sur le sol Variation des performances (Q intermittents, surcharges) Durée limitée du polissage par le sol
INSTALLATION SEPTIQUE Biofiltration BIOFILTRE Fosse septique Traitement biologique Filtre Polissage par le sol Faibles charges appliquées sur le sol Filtre = stabilité des performances (Q intermittents, surcharges) Longue durée du polissage par le sol
INSTALLATION SEPTIQUE Dans quelles conditions une installation septique pourra-t-elle protéger le mieux le lac ou le cours d eau localisé à proximité? C est en utilisant le sol dans les meilleures conditions possibles Comment?
INSTALLATION SEPTIQUE En évitant son colmatage pour une utilisation à long terme = présence d un filtre BIOFILTRE Fosse septique Traitement biologique Filtre Polissage dans le sol Pourquoi?
IMPORTANCE DU SOL Il est reconnu dans la littérature que le sol naturel peut contribuer de façon positive à la rétention du phosphore Une étude réalisée à l Université Laval (Pellerin et al., 2006) a démontré que les sols du Québec peuvent être catégorisés en 3 classes - faible capacité: 1,46 gp/kg de sol - moyenne capacité: 3,04 gp/kg de sol - haute capacité: 5,66 gp/kg de sol Le sol permet la rétention du phosphore
INSTALLATION SEPTIQUE Étude réalisée par Premier Tech à 25 sites d installations septiques dans les régions de la Beauce, de Québec et du Bas-St-Laurent confirment les mêmes résultats - 0,94 à 5,74 gp/kg de sol / moyenne de 2,90 gp/kg de sol Facteurs d influence - profondeur de l échantillon - sols déjà fertilisés avec du phosphore (gazon) - aucune relation avec la perméabilité du sol
INSTALLATION SEPTIQUE Le phosphore est retenu dans le sol parce qu il réagit avec le Fer et l Aluminium naturellement présents Pour s assurer de l efficacité du sol à long terme, il faut - éviter son colmatage (l eau doit pénétrer facilement) - assurer son aération - éviter qu il soit saturé d eau Le sol est efficace à long terme s il est bien protégé
ÉTUDE RÉALISÉE Une première étude a été réalisée de 2003 à 2007 pour démontrer l efficacité du sol naturel avec une installation septique de type «Biofiltre» L étude a été réalisée en Virginie et dirigée par le Dr Rubin de l Université de la Caroline du Nord
DESCRIPTION DE L ÉTUDE Suivi des performances à 20 sites résidentiels différents (une mesure à chaque mois durant 18 mois consécutifs) Étude réalisée dans des sols comparables à ceux du Québec Type de sol Virginie Perméabilité (min/cm) Québec (Q-2,r.8) Type de sol Perméabilité (min/cm) I 6 Très perméable 4 II III > 6 et 18 > 18 et 35 Perméable 4 et < 25 IV > 35 et 47 Peu perméable 25 et < 45
DESCRIPTION DE L ÉTUDE Installation à chaque site comprenant une fosse septique suivi d un biofiltre et d une zone d infiltration Biofiltre Fosse septique Prélèvement des Zone d infiltration échantillons d eau à 30 cm dans le sol Échantillonnage à 30 cm sous le biofiltre
RÉSULTATS OBTENUS Débit d alimentation Débit moyen pour les 20 résidences égal à 590 L/d (équivalent à la famille moyenne au Québec, soit 2,3 personnes x 270 L/pers-d) Débit supérieur à la capacité du système dans certains cas (jusqu à 3000 L/d vs capacité du système de 1440 L/d) Débits d eaux usées produits par les 20 résidences en Virginie comparables à ceux du Québec Quelques sites abusés
RÉSULTATS OBTENUS Après 40 mois de suivi en conditions réelles Paramètres Effluent FS Qualité de l eau à 30 cm dans le sol Rendement Normes Phosphore (mg/l) 7 ± 1 0,12 ± 0,04 98% 1,0 Azote (mg/l) 45 ± 32 8 ± 7 84% 10 Coliformes fécaux. (UFC/100 ml) 34 262 2 > 99% (4,2 log) 200 Aucune influence du type de sol
DISCUSSION Résultats globaux Excellente efficacité de la combinaison d un Biofiltre et d une couche de 30 cm de sol naturel Met en évidence l importance de réserver le sol naturel pour le polissage d un effluent ayant subi un niveau élevé et stable de traitement (Tchobanouglos, 2003)
DISCUSSION Plusieurs éléments sont impliqués La stabilité des performances d un Biofiltre en toutes conditions (protection du sol pour son usage à long terme): - Résidences secondaires (occupation 2-3 jours par semaine) - Résidences saisonnières (absences prolongées) - Fortes charges (fortes occupations typiques des chalets et résidences secondaires) Système individuel = débits intermittents et fortes charges
DISCUSSION Plusieurs éléments sont impliqués (suite) L efficacité de systèmes de traitement individuels dans ces conditions de débits intermittents et de surcharges a été évaluée: - Étude réalisée par Veolia Eau en France depuis le début de 2006-8 technologies sont comparées: certaines sont basées sur des Biofiltres et d autres non
ÉVALUATION DE TECHNOLOGIES Veolia Eau a élaboré un protocole d essais qui tient compte des variations observées dans les résidences individuelles: - plus grande occupation la fin de semaine - absence de 3 semaines - grande occupation durant les vacances (3 sem.) - faible occupation durant 2 semaines (50%) - 3 pannes électriques d une journée
ÉVALUATION DE TECHNOLOGIES Technologies Biofiltre à base de tourbe Filtre à sable Filtre à base de textile Filtre à zeolithe Filtre à sable avec septo diffuseur Cultures fixées aérées Système aéré MES (mg/l) 7 ± 3 7 ± 6 13 ± 11 14 ± 9 15 ± 10 16 ± 12 40 ± 30 DBO 5 (mg/l) 5 ± 3 6 ± 4 8 ± 3 11 ± 5 13 ± 9 19 ± 9 45 ± 33
ÉVALUATION DE TECHNOLOGIES MES (mg/l) 12 semaines Cultures fixées aérées (sans filtre) MES = 15 mg/l Biofiltre MES = 15 mg/l
ÉVALUATION DE TECHNOLOGIES Les résultats présentés permettent de constater que la présence d un Biofiltre assure la protection du sol récepteur en contrôlant l émission de particules dans le sol (MES) à des valeurs très faibles Avec un Biofiltre, on peut donc utiliser le sol à long terme pour retenir le phosphore
DISCUSSION Pour un Biofiltre à base de tourbe d autres facteurs interviennent Comme l humus d un sol naturel, la tourbe utilisée comme milieu filtrant libère graduellement des composés qui facilitent la réaction du Phosphore avec le Fer et l Aluminium déjà présents dans le sol
DISCUSSION Pour un Biofiltre à base de tourbe d autres facteurs interviennent (suite) Libération d acides humiques et fulviques MF Gravier Sol Effet bénéfique sur le sol en augmentant la disponibilité du Fe et de l Al pour réagir avec le P
DISCUSSION Pour un Biofiltre à base de tourbe d autres facteurs interviennent (suite) La tourbe qui est un sol contient naturellement du Fer et de l Aluminium qui est libéré dans l effluent du filtre lors du passage des eaux à traiter, ce qui vient accroître la quantité de Fer et d Al dans le sol pour réagir avec le phosphore (dopage du sol)
DISCUSSION Pour un Biofiltre à base de tourbe d autres facteurs interviennent (suite) Faible ph au démarrage MF Ajout de Fer dans le sol (dopage) Augmente son efficacité à retenir le Phosphore Gravier Sol
DISCUSSION Pour un Biofiltre à base de tourbe d autres facteurs interviennent (suite) Régularisation du débit La tourbe a une forte capacité de rétention de l eau (agit comme une éponge) qui permet de contrôler le débit d eau qui s infiltre dans le sol (éviter la saturation du sol et assurer son aération)
DISCUSSION Pour un Biofiltre à base de tourbe d autres facteurs interviennent (suite) Aération intégrée O 2 O 2 O 2 O 2 O 2 Alimentation pulsée mouillage / drainage aération du sol
LONGÉVITÉ Quelle est la durée de vie de l approche? Comment peut-on l évaluer? 1- Quantité de Phosphore contenue dans les eaux usées d une résidence: - nombre d occupants: selon Statistiques Canada 91% des familles comptent 5 personnes ou moins - le type d occupation: résidence principale / secondaire / saisonnière - quantité de phosphore produit: selon l EPA une personne produit en moyenne 1,5 g de Phosphore par jour (en tenant compte des savons sans phosphate)
LONGÉVITÉ Qu elle est la durée de vie de l approche? Comment peut-on l évaluer? 2- Capacité du sol à retenir le Phosphore: - quantité de sol sollicitée (surface d application x épaisseur de sol) -classes de sol: 1,5 à 5,7 g Phosphore/kg de sol Les simulations réalisées sur la base des critères précédents indiquent une durée de vie de plus de 20 ans dans la majorité des situations
CONCLUSION Les études réalisées en Virginie et en France démontrent un potentiel intéressant du système constitué d un «Biofiltre suivi de 30 cm de sol» pour assurer l enlèvement à long terme du Phosphore, de l azote et des coliformes fécaux L étude réalisée en France démontre l importance d un BIOFILTRE pour protéger le sol naturel et assurer son utilisation à long terme Les travaux se poursuivent pour une optimisation de l approche afin de maximiser sa longévité
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