p OGRAZdI i DIPA Revue sectorielle de la pêche artisanale maritime du Congo Dl PA- PROC ]LJII POUR LE DÉVELOPPEMENT INTÉGRÉ DES FAO LIBRARY AN: 358769



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FAO LIBRARY AN: 358769 Dl PA- PROC ]LJII POUR LE DÉVELOPPEMENT INTÉGRÉ DES ) DAF PÊCF ITISANALES EN AFRIQUE DE L'OUEST p OGRAZdI i DIPA Rapport Technique N7O mai 1995 Revue sectorielle de la pêche artisanale maritime du Congo o Mauntanie Sénégal Cap-Vert Cambie Guinée Bissau Guinée Sierra Léone Libéria Côte d'ivoire Ghana Togo Rénin Nigéria Cameroun lt l lo 11 la. Guinée Equatoriale Gabon São Tomé et Principe Congo Zaire Angola DANIDA DEPARTEMENT DE COOPERATION ET DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL DU DANEMARK ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

Rapport Technique N7O mai 1995 Revue sectorielle de la pêche artisanale m.ritime du Congo par Moustapha Kéhé Economiste Jean Calvin Njock Biostatisticien & Jean Gallène Technologiste des pêches DIPA ORGANISATION DES NATIONS IJNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE Cotonou, mai 1995

Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent, nimpliquent de la part de lorganisation des Nations Unies pour lalimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La référence hih1iorahiu decdocjim.en1 est Kéhé, M., J-C. Njock, et J. Gallène, Revue sectorielle de la pêche artisanale maritime du 1995 Congo. Cotonou, Projet DIPA, 37p., DIPA/WP/70. Projet DIPA FAO B.P. 1369 Cotonou, République du Bénin Télex: 5291 FOODAGRI Fax: (229) 33.05.19 Tél: (229) 33.09.25

ACRONYMES APA Agence de prmotion agricole BCEAC Banque centrale des Etats d'afrique Centrale CFCO Chemin de fer du Congo CFD Caisse française de développement COBEVIRHA: Communauté économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques COPACE : Comité des pêches pour l'atlantique centre-est COPEMAR Congolaise de pêche COREP : Comité régional des pêches du golfe de Guinée CPCA : Comité des pêches continentales pour l'afrique CRC Crédit rural congolais DANIDA Agence danoise pour le développement international DGP Direction générale des pêches DIPA Programme de développement intégré des pêches artisanales en Afrique de l'ouest DRPK Direction régionale des pêches de Kioulou EU Etats Unis d'amérique FAC Fonds d'aide et de coopération FAH : Fonds d'aménagement halieutique FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture FIDA Fonds international pour le développement international agricole FMI Fonds monétaire international GPM Grande pirogue motorisée IDR Institut de développement rural N/O : Navire océanographique ONAPEC Office national des pêches ORSTOM Institut français de recherche en coopération PARESO Programme de relance économique et sociale PAS Programme d'ajustement structurel PIB Produit intérieur brut PMM Pirogue monoxyle motorisée PMR Pirogue monoxyle à rame PRAUSAG Programme d'actions d'urgence du secteur agricole p.u.e. prise par unité d'effort UDEAC Union douanière des Etats de l'afrique Centrale UICN : Union mondiale pour la nature ZEE Zone économique exclusive Rapport Technique DIPA N 70

AVANT-PROPOS La présente étude rentre dans le cadre des activités du programme pour le développement intégré des pêches artisanales en Afrique de l'ouest (DIPA), notamment le volet relatif à la mise en place d'une méthodologie appropriée pour le suivi socio-économique dc la pêche artisanale maritime. Auparavant, la Guinée Bissau. le Cameroun et Sao Tomé et Principe avaient bénéficié de l'assistance du DIPA dans ce domaine (DIPA/WP46, DIPA/WP/48 et DIPA/WP/55). L'étude a été réalisée par une équipe composée d'un économiste (chef d'équipe), d'un bio-statisticien et d'un technologiste des pêches. La mission a séjourné au Congo du 15 mars au 02 avril 1995. L'objectif du travail est l'analyse sectorielle de la pêche artisanale maritime congolaise (importance du sous-secteur dans l'économie nationale) en vue d'identifier quelques indicateurs quantitatifs et qualitatifs permettant à l'avenir de mesurer l'évolution du sous-secteur. L'équipe tient à remercier le personnel de la Direction Régionale des Pêches de Kouilou à Pointe Noire et toutes les personnes rencontrées (annexe 1) pour l'aide, le soutien et les précieux renseignements fournis. Un remerciement particulier est adressé à Messieurs Lucien MALOURKI, chercheur à l'orstom, André NINON, Directeur régional des pêches de Kouilou, François-Joseph RODRIGUEZ, Administrateur, chef du projet UICN conservationdéveloppement de la réserve de faune de Conkouati et André BITOUMBA, fonctionnaire de liaison du DIPA pour leur assistance continue durant la mission ainsi que pour le grand intérêt porté à ce travail. Après une description du contexte général, le document présente les principales caractéristiques du secteur des pêches (ressource, embarcations, techniques de pêche, opérateurs économiques et captures), ainsi que les méthodes de valorisation des produits débarqués (traitement, conservation et commercialisation). L'examen de la politique de développement national a permis de passer en revue les principaux programmes et projets de développement, les structures administratives impliquées. Enfin, l'analyse des contraintes et opportunités pour le développement du sous-secteur débouche sur l'identification des principaux indicateurs socio-économiques retenus pour le suivi par l'administration des pêches. Toutefois, ce travail n'est pas une fin en soi. Il se veut plutôt un premier élément dans l'élaboration d'un réel outil de suivi permanent du sous-secteur de la pêche artisanale au Congo. C'est dans cette optique que le programme DIPA espère qu'il sera utilisé. ii Rapport Technique N 70

Table des matières Page CONTEXTE GENERAL i 1. 1. Milieu physique i 12. Milieu humain 2 1.3. Situation économique 2 PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU SECTEUR 5 2.1. Les ressources halieutiques S 2.2. La pêche artisanale maritime 5 2.2.1. Les embarcations 5 2.2.2. Les engins et techniques de pêche 9 2.2.3. Les communautés des pêcheurs 10 2.2.4. La production débarquée 11 2,3. La pêche continentale et la pisciculture 13 2.4. La pêche industrielle 13 DEVENIR DES CAPTURES 14 3.1. Traitement 15 3.2. Conservation 15 3.3. Commercialisation 16 3,4. Consommation 17 POLITIQUE ET PLAN DE DEVELOPPEMENT 18 4.1. Programme de relance économique et sociale 18 4.2. Principaux objectifs du plan de développement sectoriel 19 4.3. Projet de développement de la pêche 19 STRUCTURES ADMINISTRATIVES ET INSTITUTIONS DE RECHERCHE 20 5 1 L'Administration des pêches 20 5.2. Le Fonds d'aménagement halieutique 21 5.3. Institutions de crédit 21 5.4. Institutions de recherche et de formation 21 5.4.1. Formation 21 5.4.2. Recherche 22 5.5. Institutions régionales 22 5.5.1. COREP 22 5.5.2. COPACE 22 5.5.3. Conférence ministérielle 23 5.5.4. COBEVIRHA 23 5.5.5. DIPA 23 5.5.6. CPCA 23 OPPORTUNITES ET CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR 24 6.1. Contraintes 24 6.1.1. Facteurs écologiques 24 6.1.2. Facteurs socio-culturels 25 6.1.3. Disponibilité des facteurs de production 25 6.1.4. Infrastructures et services d'appui 26 Rapport Technique DIPA N 70 iii

6.2. Opportunités 27 SUIVI SOCIO-ECONOMIQUE DE LA PECHE ARTISANALE 29 7.1 Enquêtes-cadres 29 7.2. Evaluation des quantités débarquées 29 7.3. Etude socio-économique 30 7.4. Synthèse des données à collecter 30 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 32 ANNEXE 1: LISTE DES PERSONNES RENCONTREES 34 ANNEXE 2: LISTE DES PRINCIPALES ESPECES COMMERCIALES 35 ANNEXE 3: PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES ENGINS DE PECHE UTILISES AU CONGO 37 LISTE DES CARTES ET FIGURES Carte 1: Situation géographique du Congo i Carte 2 : Grandes zones maritimes du littoral congolais 7 Figure 1: PIB congolais en francs courants (1977-1993) 3 Figure 2 : Balance commerciale du Congo (1980-1993) 4 Figure 3 : Répartition du parc piroguier sur le littoral congolais en 1994 6 Figure 4 : Evolution du parc piroguier (1987-1994) 8 Figure 5 : Production de la pêche artisanale maritimc (1980-1994) 12 Figure 6 : Captures de la flotte industrielle évoluant au Congo (1978-1994) 14 Figure 7 : Importation de poisson au Congo (1978-1993) 16 Figure 8 : Consommation apparente de poisson au Congo (1982-1993) 17 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Données physiques du Congo i Tableau 2 : Evolution des prix des moteurs hors-bord Yamaha au Congo 8 Tableau 3 : Rendements moyens des pirogues évoluant au Congo en 1993 12 Tableau 4 : Récapitulatif du suivi socio-économique de la pêche artisanale 31 IV Rapport Technique N 70

Carte 1.- Situation géographique du Congo C ENTRAFRIQUE C AM ER OUN S ounk o 'I. Hbop'. p Pkound t RU AT EU R KU GA GUN Z A R E co Dvn ARI j J....cJ_ '' osendjo \/ i poo Sin1 SQ 200 krn ROUTE (tt[hth DE FER RiVI4E Oc i' AI1niqu poihit R E OkAZ L AV t U. L UhtI E ADHI N ST RAT VE

Contexte générai Milieu physique Indépendant depuis 1960, le Congo est un pays côtier situé au niveau de l'equateur (carte 1), couvrant une superficie globale de 342000 km2, Le Congo dispose dune façade maritime importante. En effet, le littoral a une longueur d'environ I 70 km avec deux baies abritées la baie de Loango et la baie de Pointe Npire Le plateau continental est large de 60 km en moyenne et couvre une surface de II 300 km dont le tiers est occupé par des affleurements rocheux. Il se prolonge par un talus de 120 km de long et 3 100 km2 de superficie, dans une zone comprise entre 200 et 1 000 m de profondeur. La ZEE est estimée à environ 60 000 km (tableau 1). La zone côtière comprise entre O et 20 m se caractérise par une alternance de fonds meubles et de fonds durs exploités simultanément par la pêche artisanale e la pêche industrielle. Tableau 1. Données physiques du Congo Au cours de ces dernières années, on a assisté à un développement de l'industrie pétrolière caractérisée par une large distribution des plates-formes de forages. Cette partie du plateau continental, réservée aux activités d'extraption pétrolière, et par conséquent interdite à la pêche, est assez importante, environ 1.400 km. Dès lors, la partie exploitable du plateau continental congolais couvre une superficie inférieure à 10.000 km2. Le Congo dispose d'un réseau hydrologique dense et à température pratiquement constante, favqrable à la pêche continentale. La cuvette congolaise couvre une superficie estimée à 145000 km et comprend six cours d'eau principaux; la Sangha (500 km) avec son principal affluent la Likoula-aux-Herbes (350 km), la Likoula-Mokassa (475 km) et ses deux principaux affluents, le Mambili et le Kouyou l'oubangui qui borde la cuvette sur près de 500 km; l'alima (500 km) Superficie territoire (km2) 342 000 Longueur côtes (km) 170 Plateau continental (km2) il 300 Talus (km2) 3 100 ZEE (km2) 60 000 Eaux continentales (km2) 145 000 le fleuve Congo qui draine sur sa rive droite les eaux de toutes les rivières citées ci-dessus Avec l'oubangui, il forme la frontière avec le Zaire sur 1.000 km environ Il borde la cuvette sur 350 km, avec une largeur moyenne de 6 à 9 km Rapport Technique DIPA N 70 1

Le milieu marin congolais se caracterise par l'alternance de quatre saisons d'importance et d'intensité variables La grande saison chaude, de janvier à avril, marquée par la présence des eaux guinéennes chaudes (t >24 C jusqu'à 15 m). La grande saison froide, de mai à septembre (t <20 C à 15 m), est complétée par une petite saison chaude entre octobre et novembre. Le reste de l'année (décembre) est occupé par la petite saison froide (t <23 C à 15 m) 1.2 Milieu humain La population congolaise est estimée en 1993 à 2,5 millions d'habitants. Selon le dernier recensement de 1984, e taux de croissance est de 3,47 par an La densité moyenne est faible (7,33 habitants au km ) alors que le taux d'urbanisation est trés élevé 55 % de la population vivent dans les deux principales villes (Brazzaville, la capitale et Pointe Noire) L'arrière pays n'est occupé que par 35 % de la population nationale, ce qui dénote l'impor-tance de l'exode rural et la faiblesse du secteur agricole. Bien que l'unite nationale se renforce depuis l'indépendance, les groupes ethniques gardent encore une grande importance surtout dans la vie rurale traditionnelle et dans les relations de solidarité En dehors des pygmées d'origine plus ancienne et que l'on trouvent surtout en forêt (diai/ilu, sang/ia, ikouala), la population congolaise fait partie de l'ensemble hanlou. Le Congo est caractérisé par une diversification ethnique. Huit principaux groupes ethniques subdivisés en de nombreux sous-groupes (plus de 80) se partagent le pays. La population impliquée dans la pêche appartient au groupe kongo au sud du pays Il s'agit essentiellement des iii! implantés le long du littoral. La situation sociale est caractérisée par un délabrement des structures de santé et «éducation, ce qui explique la faiblesse de l'espérance de vie à la naissance, 52 ans en moyenne, et du taux de scolarité, en moyenne 2,1 années de scolarité en 1990 avec un taux d'analphabétisme des adultes de 43 0/ 1.3 Situation économique Grâce à ses ressources pétrolières, le Congo a connu dans le passé récent une relative prospérité. Entre 1977 et 1985, le PIB est passé de 18 1,7 milliards à 970,8 milliards de FCFA, Soit une hausse de 434 % Depuis 1989, la situation économique est devenue désastreuse. On assiste à de profonds déséquilibres structurels de l'économie En 1991, le secteur productif hors pétrole, a reculé de plus de 6 % car écrasé par l'improductivité des entreprises publiques et asphyxié par l'insolvabilité de l'etat et de ces mêmes entreprises. La dégradation s'est poursuivie et en 1993, le PIE n'a été que de 675,7 milliards de FCFA (figure 1). Pour l'année 1992, avec un PIB par tête d'habitant de 1.030 $ EU, le Congo arrive en seconde position dans la région de l'afrique Centrale, largement derrière le Gabon (4.450 $ EU). L'économie congolaise est dominée par les secteurs secondaires et tertiaires. L'agriculture ne représente que 14 0/ du PIB contre 35 % pour l'industrie et 51 % pour les services. La contribution de la pêche au PIB n'a fait l'objet d'aucune estimation. Rapport Technique N 70

Figure 1.- PIB congoiais en francs courants (1977-1993) 1000 900 800 700 600 500-400 300 200 100 - O 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 Source BCEAC Le Congo dispose d'énormes potentialités de terres moyennement fertiles, couvrant près de 30 % de la superficie du pays, soit 10 millions d'hectares cultivables. Les caractéristiques climatiques de type équatorial autorisent la culture d'une large gamme de produits agro-industriels (café, cacao, hévéa, palmier à huile, coton), vivriers (manioc, arachide, maís, riz, soja) ou fruitiers (agrumes, mangues, hitchis, mangoustans). Mais le secteur agricole, longtemps considéré comme prioritaire dans les plans quinquennaux de développement économique et social, n'a jamais pu répondre aux besoins de consommation nationale. Le degré d'autosuffisance du Congo paraît correct seulement pour les cultures vivrières (92,5 o,/ pour le manioc, 107 % pour le plantain et 110 % pour les autres tubercules), les fruits (97 o/e) et légumes (64,5 % pour le haricot sec) En revanche, la consommation dépasse de loin la production pour le riz (2,5 o,/) et l'arachide (6 o/e) Par ailleurs, le taux de couverture est très faible pour la viande rouge (26,9 %) et blanche (29,9 o/e) Le Congo reste dépendant de l'extérieur pour la satisfaction des besoins des populations en protéines animales. Pour l'année 1992, les importations ont été de 28.000 tonnes de viandes, de volailles abattues et d'oeufs, de 23 000 t de poissons et de 5.400 t de conserves (viande et poisson). La situation financière du Congo est dramatique. Le déficit budgétaire en pourcentage du P113 est passé de 4,7 % en 1990 à 13 0/ en 1992 en dépit d'une baisse du PIB en termes constants de 3 % par an sur la même période. Rapporté aux recettes budgétaires, ce déficit hors arriérés et service de la dette est passé de 73 % 141 % C'est ainsi que le "gap", besoin de financement de l'etat plus les emprunts aura été de 447 milliards de FCFA soit 2,25 fois les recettes budgétaires. Rapport Technique DIPA N 70 3

Ce solde negatif est bien sor alourdi par les obligations extérieures au titre de la dette En effet, en 1983, le Congo a contracté des emprunts pour le financement d'importants programmes d'investissements Ainsi le service de la dette extérieure par tête d'habitant est lun des plus élevés au monde Selon la Banque Mondiale, la dette extérieure congolaise s'élevait en 1992 à 5,12 milliards S EU, soit plus de 200 % de la richesse nationale. La dette intérieure cumulée s'élève à 550 milliards de FCFA Le Congo est en cessation de paiement interne et externe depuis 1989 Cependant, grâce a l'evploitation des importantes ressources pétrolières, le solde de la balance commerciale est resté positif sauf pour l'année 1988 (figure 2) Figure 2- Balance commerciale du Congo (1980-1993) 600 500 400 300 200 100 0 1E xpo ru o ns Im po ru o n s S o d e.100-200 -. 300.400 Source BCEAC Actuellement, la croissance économique est freinée par le financement de la fonction publique jugée pléthorique (1 fonctionnaire pour 3 8.000 habitants), la faillite du secteùr étatique et parapublic bancaire, la faiblesse du secteur privé, les sorties de capitaux et l'absence de cadre institutionnel adapté pour favoriser les investissements étrangers. La situation économique entretient un sous-emploi croissant et un chômage effectif important qui n'est pas pris en compte de façon exhaustive par les services spécialisés. Il se traduit par une pression à la baisse des revenus des ménages qui subviennent aux besoins des sansemplois et une déqualification des éventuels travailleurs Les estimations font apparaître plus de 160000 demandeurs d'emplois sans postes disponibles en 1995 et le cap des 200.000 sera franchi en l'an 2000. La situation sera aggravée par la réduction prochaine des salaires et du personnel de la fonction publique. 4 Rapport Technique N3 70

2. Principafes caractéristiques du secteur 2.1 Les ressources halieutiques Les estimations du potentiel halieutique sont basées sur les campagnes du navire océanographique (N/O) norvégien Dr Fridtjof Nansen entreprises depuis 1985 sur le plateau continental du Congo et du Gabon. Ces missions et d'autres travaux antérieurs (Fontana, 198 1) font état dune faune ichtyologique diversifiée comprenant environ 1 50 espèces. D'après les résultats de la campagne de mars 1994 (Anonyme, l994a), la biomasse serait de 43.000 tonnes pour les espèces pélagiques dont 22000 tonnes de sardinelles et 21 000 tonnes de carangidés, scombridés, sphyraenidés et trichiuridés La campagne d'août 1994 a estimé une biomasse totale de 68.690 tonnes dont 49.990 tonnes de pélagiques (52 % de sardinelles) et 18 700 tonnes d'espèces démersales (Anonyme, l994b). Les valeurs élevées d'août sont dues aux sardinelles dont les périodes de fortes concentrations sur les côtes congolaises correspondent à la grande saison froide (mai-septembre) et à la petite saison froide (décembre-janvier). A la lumière de ces chiffies, le potentiel halieutique exploitable oscillerait autour de 70.000 t/an toutes espèces confondues. Du fait des migrations saisonnières des poissons dans les eaux des pays voisins (Angola et Gabon), cette biomasse est variable C'est ce qui explique probablement la disparité des chiffies sur le potentiel halieutique congolais publiés dans différentes études L'annexe 2 donne la liste des principales espèces commerciales exploitées dans les eaux sous juridiction congolaise. 2.2 La pêche artisanale maritime 2.2.1 Les embarcations Les embarcations utilisées pour la pêche artisanale sur le littoral congolais peuvent être classées en trois catégories z la pirogue monoxyle congolaise à rame, à fond plat. Elle est creusée dans un tronc d 'okoumé (ocoumea klaineana, staudtia gabonensis, vilex grandi/olio), bois lourd mais très résistant, lui assurant une durée de vie d'au moins S ans selon le degré de maintenance. Les dimensions moyennes sont z longueur 6 m, largeur 80 cm et profondeur 50 cm. Ces pirogues vili sont proches de celles utilisées dans les rivières et lacs de l'intérieur la pirogue congolaise motorisée qui diffère de la précédente par une adaptation réalisée sur le tableau arrière où une échancrure permet d'installer un moteur horsbord. D'une longueur moyenne de 7 m, cette pirogue peut atteindre 90 cm de largeur. L'épaisseur de la coque est en général supérieure à celle de la pirogue à rame, ce qui rapproche sa durée de vie à io ans. La puissance des moteurs utilisés varie entre 6,5 et 25 CV avec une forte proportion des 15 CV; Rapport Technique DIPA N 7()

(iii) la pirogue de type ghanéen, monoxyle simple ou rehaussee par des planches Appelée localement pirogue popo, elle est achetée neuve ou d'occasion au Ghana puis acheminée par mer à Pointe Noire via Cotonou au Bénin Pour une longueur variant entre 10 et 12 m, ces pirogues ont une largeur moyenne de 1,5 m Elles sont creusées dans un tronc de wawci (tuip/ochilon scierroxylon), bois tendre, relativement spongieux que l'on recouvre de goudron au moins une fois par an La durée de vie moyenne est 8 ans Ces embarcations sont toutes équipées de moteurs puissants (25 a 40 CV) L'entretien est assuré par le pêcheur qui procède au colmatage des fentes apparaissant au fond, au moyen de feuilles d'aluminium goudronnées, à la peinture et à la réfection des bordées Les coûts d'acquisition ont presque doublé entre 1985 et 1995. Le prix moyen de la pirogue monoxyle à rame est passé de loo 000 FCFA à 195000 FCFA pendant cette période Le littoral congolais compte 33 centres de débarquement répartis dans 4 grandes régions maritimes (carte 2) Kouilou et Littoral nord (14 centres), Baie de Loanga (7), Pointe Noire (3) et Sud Pointe Noire (9) En 1994. I'ORSTOM a recensé 546 pirogues contre 497 en 1993. soit une hausse de Q % Ces pirogues sont concentrées essentiellement à Pointe Noire (figure 3) du fait de l'importance du marché ponténégrin Ce sont les pirogues à rame qui dominent (6 1 Le taux de motorisation pour les pirogues de type congolais est très faible (16 o/e) On compte actuellement 152 grandes pirogues popo toutes motorisées. Figure 3.- Répartition du parc piroguier sur le littoral congolais en 1994 Kioulou et LiCo rai N o rd (14%) Sud Pointe Noire (6%) Baie de Loango (21%) Pointe Noire (60%) Source ORSTOM Pointe Noire f) Rapport Technique N 7(1

Carte 2- Grandes régions maritimes du Littoral congolais (source r Centre ORSTOM Pointe Noire) Rapport Technique DIPA N 70 7

Jusque dans les années 80, les moteurs hors-bord Evinrude et Johnson avaient la préférence des pêcheurs. Actuellement, avec la disparition de la plupart des concessionnaires, le choix est porté sur la marque Yamaha. La vente des moteurs et des pièces de rechange se fait toutes taxes comprises. La dévaluation du FCFA a été à l'origine de l'augmentation des coûts d'acquisition des moteurs hors-bord entre 91 et 112 % selon la puissance (tableau 2). Tableau 2. Evolution des prix des moteurs hors bord Yamaha au Congo Puissance Prix avant dévaluation (FCFA) Prix après dévaluation (FCFA) L'évolution du parc piroguier est caractérisée par une légère croissance entre 1987 et 1994. Le nombre de pirogues monoxyles à rame (PMR) est resté presque constant de même que celui des grandes pirogues motorisées (GPM). En revanche, l'effectif des pirogues monoxyles motorisées (PM1M) accuse une hausse de 5 1 % (figure 4). L'analyse de la distribution spatiale fait apparaître des disparités entre les régions maritimes. Dans la région sud de Pointe Noire et la zone de Pointe Noire, on note une diminution significative des pirogues à rame, une augmentation considérable des pirogues monoxyles motorisées et, dans une moindre mesure des pirogues du type popo. Pour la baie de Loango, les pirogues à rame sont en augmentation (8,6 %) alors que les pirogues motorisées sont en nette régression (53,8 %). Dans la zone Kouilou et Littoral nord, il n'y a aucune pirogue motorisée, on note une croissance de l'effectif des pirogues à rame (13,8 %). L'isolement de ces zones à cause d'un réseau routier pratiquement inexistant entraîne sans doute des difficultés d'écoulement des produits de la pêche et donc un nombre réduit d'embarcations. Figure 4.- Evolution du parc piroguier (1987-1994) Variation (%) 08CV 632 800 1 344 200 112.42 15 CV 767 200 1 592 320 107.55 25CV 1 081 000 2063450 91.06 40CV 1318000 2631000 99.59 400 350 300 250 200 - LU - 100 50 o 1987 1988 1989 1990 1991 1994 P MS 0PMM 0G PM Source ORS TOM Pointe Noire 8 Rapport Technique N 70

2.2.2 Les engins et techniques de pêche Les engins de pêche utilisés le long du littoral congolais regroupent des filets, des lignes et des trémails. Sept types de filets, de conception, de taille et de. maillage différents peuvent être distingués (annexe 3). Le filet dormant de fond (sinzi) est fabriqué à partir d'une nappe de filet en multifilament câblé en fil de 210d/9 à 210d/12 en général, parfois même en fil de 210d/25-36 selon la disponibilité du matériel. Le maillage varie de 90 à 170 mm (mailles étirées). Le filet de surface à sardinelles (naimbou makouala) est utilisé en majorité par les pêcheurs béninois popo. Ces filets en multifilament câblé en fil de 2 lod/6 à 2 lod/9 ont des mailles étirées de 50 mm. La longueur d'un filet est de loo m et la profondeur varie selon la saison de pêche. En saison chaude (hivernage), au moment où les sardinelles suivent la thermocline en descendant plus profondément dans la colonne d'eau, les pêcheurs utilisent des filets de 400 mailles de profondeur. Ceux de 200 mailles sont utilisés en saison froide, de mai à fin septembre. Le nombre moyen de filets par unité de pêche est de 8, avec un maximum de 12 soit une longueur variant entre 800 et 1.200 mètres. Les pêcheurs vili utilisent également des filets à ethmaloses (maillage 5 8-60 mm) pendant la saison chaude, avec 3 à 4 filets de 100 mètres sur 200 mailles de profondeur par pirogue. La senne de plage à poche centrale ou filet à poche s'utilise en de nombreux endroits du littoral. Elle est destinée à la pêche des espèces multiples vivant près des rives. Mais, elle capture en premier lieu des juvéniles de sardinelles destinés au séchage pour la consommation locale. Les sennes observées, notamment à Pointe Indienne (12 engins), sont constituées d'un maillage uniforme de 25 mm étiré en fil de 210d/36. Chaque aile avait 150 mètres de long sur4 mètres de hauteur, et une poche centrale de 4,50 mètres de profondeur. Le prix d'une senne de plage semblable varier entre 1,5 et 2 millions de FCFA selon la longueur de l'engin. Le filet est mis à l'eau à l'aide d'une pirogue monoxyle du type vili à fond plat. Douze personnes sont nécessaires au halage de l'engin sur la plage. Le filet plateau est constitué d'un cadre rectangulaire de bambous (5 m de long et 2 m de large) sur lequel est montée une nappe de filet en mailles de io mm étirées, armé à environ 90-95 %. L'engin est utilisé près du bord à l'aide d'une embarcation monoxyle à rame. Deux hommes font plonger l'engin en oblique sous le banc de poisson. Puis, grâce aux bambous du cadre, l'engin se redresse rapidement vers l'horizontale, soulevant ainsi vers la surface de l'eau le banc de juvéniles de sardinelles appelés localement sardines. Ces poissons restent ainsi prisonniers au dessus du filet. Il faut noter que cet engin de pêche, utilisé seulement à Pointe Noire et à Pointe Indienne, n'est pas du tout sélectif et contribue à la destruction du stock de sardinelles. Le filet dormant de fond en multimonofilament (mailles étirées de 120 à 150 mm), en provenance occasionnelle du Cabinda, est apparu récemment sur le littoral congolais. Il est destiné à la capture des espèces démersales (dorades, mérous, etc...). Sa distribution spatiale est toutefois limitée il est observé uniquement sur les plages des environs de Pointe Noire. Les pêcheurs semblent satisfaits des performances de cet engin, mais font remarquer que sa durée de vie est relativement courte (6 à 8 mois en moyenne) du fait de la non disponibilité au Congo du fil nécessaire aux réparations. Rapport Technique DIPA N 70 9

Les pêcheurs procèdent eux-mêmes au montage des filets à partir des nappes achetées auprès des rares commerçants béninois du marché centra! de Pointe Noire. Certains pêcheurs fabriquent les nappes de filets dormants à partir des bobines de fi! achetées auprès de ces mêmes commerçants. L'entretien est assuré par le pêcheur durant la journée (la pêche au filet est pratiquée la nuit)) ou par un ramendeur professionnel (souvent pêcheur par ailleurs). En 1992, le programme DIPA a introduit 5 trémails dans le village de pêcheurs de Matombi. Les résultats obtenus à l'issue de deux années d'expérimentation sont décevants. Seulement 12 sorties ont été effectuées pendant la période considérée pour la pêche au trémail en association avec les filets doiiiiants de fond pour une meilleure comparaison des performances. Ceci est lié d'une part aux pannes fréquentes du moteur hors-bord de la pirogue en fibre de verre du projet de Matombi, et d'autre part à l'esprit d'entreprise limité des pêcheurs concernés. Néanmoins, l'expérience se poursuit sous la supervision de 1'ORSTOM de Pointe Noire. Un autre trémail en monofilament (type trémail à soles des pêcheurs de la Manche et du littoral atlantique français) a été observé dans le village de Kotchi-Fouta, à 18 km au sud de Pointe Noire. Le pêcheur qui l'utilise déclare être satisfait des prises bien que ne pouvant donner aucune indication précise sur les rendements obtenus. L'utilisation et la maintenance semblent aléatoires. De plus, les nappes de filet monofilament nécessaires à la réparation ne sont pas disponibles au Congo. Une seule senne tournante et coulissante du type awasha existe au sein de la communauté popo de Pointe Noire. Actuellement ce filet est inutilisé, les pêcheurs lui préférant le filet maillant makouala pour diverses raisons. En effet, son utilisation suppose un équipage permanent qualifié d'au moins 9 pêcheurs. Or, la mobilité constitue la grande caractéristique des pêcheurs congolais embarqués à bord des pirogues béninoises. Par ailleurs, la prix d'un awasha (6,5 millions de FCFA pour 450 m de long et 40 m de chute) peuilet d'acheter près de 22 filets makoula (100 m de long et 400 mailles de profondeur). Trois types de lignes à main (palangrottes) sont utilisés par les pêcheurs vili les lignes de fond à pageots (rnpiassa) ; les lignes de fond pour mérous et autres espèces à haute valeur commerciale (0ko) ; les lignes de surface (nanali) pour les barracudas. 2.2.3 Les communautés de pêcheurs Historiquement les vili occupent la façade maritime du Congo depuis le 16ème siècle (région de Kouilou). La pêche a été pendant longtemps concurrencée par les activité généréçs par le commerce actif de l'ivoire et des autres denrées coloniales ainsi que la pêche en eau douce et la chasse pour l'approvisionnement en protéines. Elle est demeurée une activité limitée dont le produit est destiné à l'autoconsommation et à un commerce très restreint. A partir de 1950, la communauté vili allait perdre le monopole de l'approvisionnement en poisson avec l'arrivée des pêcheurs du Ghana, du Togo et du Burkina Faso (ex Haute Volta) qui maîtrisent des techniques de pêche plus sophistiquées (Chaboud, 1982). Désignée par le terme générique de pêcheurs popo, cette communauté est aujourd'hui composée de Béninois appartenant essentiellement aux ethnies xwaia et xweda (Jul-Larsen, 1994). Les vili et les popo constituent les deux principales communautés des pêcheurs qui cohabitent depuis plus d'une quarantaine d'années le long du littoral congolais avec des logiques 10 Rapport Technique N 70