Les fluctuaíions des salaires dans différents pays



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Transcription:

ILO LIBRARY 1 GDÇVBH2 Etudes et Documents 381501* Série D ( Saíaires g durée du travaux N 16. Les fluctuaíions des salaires dans différents pays de 1914 à 15 GENEVE 16

I REMARQUES GÉNÉRALES ET VUE D'ENSEMBLE INTRODUCTION Cette étude fait suite à deux rapports antérieurs que le Bureau international du Travail a publiés sous le titre «Fluctuations des salaires dans différents pays». Le premier 1 portait sur les années 1914 à 11 et traitait du mouvement des salaires pendant la guerre ainsi que pendant la période de hausse des prix qui suivit immédiatement la fin des hostilités ; le second 2 poursuivait la même étude jusqu'en en y englobant un nombre plus grand de pays. Nous avons encore augmenté ce nombre dans le présent rapport et nous y avons étendu la période observée jusqu'en 15 tout en maintenant comme base de comparaison les salaires payés en 1913-1914. Les années à 15, qui sont plus particulièrement étudiées.ici, sont celles où les prix sont tombés, dans la plupart des pays à monnaie saine, à un niveau nettement inférieur à celui de 11, et où les prix et les salaires se sont dans bien des cas stabilisés. L'objet essentiel de notre étude n'est pas cependant d'enregistrer les fluctuations des salaires nominaux, mais bien de rapprocher les variations des salaires nominaux de celles du niveau général des prix, de manière à évaluer les fluctuations des salaires réels des travailleurs. Dans presque tous les cas, les salaires réels ont été calculés par rapport au niveau d'avant-guerre. Les divers pays passés en revue sont traités séparément, mais les conclusions générales qui se dégagent de leur étude sont résumées dans un aperçu d'ensemble. Remarquons, toutefois, que la grande diversité des méthodes adoptées dans les différents pays pour l'élaboration des statistiques des salaires et pour la classification des différents groupes de travailleurs met obstacle aux comparaisons internationales. 1 BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL: Fluctuations des salaires dans différents pays de 1914 à 11. Etudes et documents, Série D (Salaires et durée du travail), no 2,. 2 IBID.: Fluctuations des salaires dans différents pays de 1914 à. Id., no 10,.

4 MÉTHODES STATISTIQUES ADOPTÉES ET NATURE DE LA DOCUMENTATION Mode de calcul des salaires réels. La méthode que nous avons suivie a consisté tout d'abord à recueillir des chiffres de salaires quotidiens, hebdomadaires ou mensuels pour une année d'avant-guerre (1913-1914) ainsi que pour les années 10 à, même pour 15, quand nous le pouvions. Ces données, nous les avons empruntées d'habitude aux publications officielles des bureaux de statistique gouvernementaux des divers pays. Nous avons calculé ensuite les nombres-indices des salaires réels en rapportant les chiffres de salaires nominaux recueillis aux nombres-indices du coût de la vie 1. Il est évident que la valeur de ces nombres-indices de salaires réels dépend presque exclusivement de celle des deux séries de données utilisées, à savoir les salaires nominaux et les nombres-indices du coût de la vie. Nous avons indiqué en détail, dans notre précédente étude, les difficultés qui se rattachent à ces deux séries de chiffres. Il nous suffira de signaler ici que les chiffres de salaire utilisés indiquent tantôt des taux de salaire payables pour une certaine unité de temps, tantôt des gains calculés en tenant compte du travail supplémentaire et du chômage partiel, ou sur la base des tarifs aux pièces. Les gains peuvent augmenter ou diminuer, alors que les taux sur lesquels ils sont basés demeurent constants. Les gains sont plus directement influencés que les taux par les changements de la situation économique de l'industrie, car tandis que les taux de salaire ne sont en général modifiés que par voie de négociations, les gains peuvent diminuer par suite d'une réduction de l'horaire de travail ou d'un ralentissement de la production des travailleurs aux pièces, aussitôt qu'un déclin se fait sentir dans la prospérité de l'industrie. En ce qui concerne les nombres-indices du coût de la vie, leur valeur varie considérablement d'un pays à l'autre. Nous avons indiqué dans notre étude sur les méthodes d'établissement des nombres-indices du coût de la vie 2, la portée des divers nombresindices utilisés ainsi que leur mode de calcul. Pour la grande majorité des pays envisagés, le salaire réel a été calculé en divisant le nombre-indice des salaires nominaux par le inous avons calculé d'abord les nombres-indices des salaires nominaux, puis nous les avons divisés par les nombres-indices du coût de la vie et nous avons multiplié le résultat par. 2 Etudes et documents, Série N, no 6.

5 nombre-indice du coût de la vie relatif à la même date ou à la date la plus rapprochée. Nous nous sommes cependant écartés de cette règle pour certains pays de l'europe centrale, où, pendant une partie de la période sur laquelle porte la présente étude, le coût de la vie a augmenté si rapidement qu'une hausse importante se produisait chaque fois entre le moment où le salaire était payé et celui où il était dépensé. La méthode que nous avons adoptée est exposée en détail dans notre étude sur les conditions de vie des ouvriers dans les pays à change déprécié 1, où l'on trouvera également des renseignements plus complets sur les fluctuations des salaires réels dans ces pays pendant la période 10 à. Quelques réserves. Comme nous l'avons indiqué dans nos précédentes études, nous n'avons pas tenu compte : a) des différences entre les capacités de rendement des ouvriers des divers pays, et entre les rendements d'avant et d'aprèsguerre ; b) des changements survenus dans la puissance de production de l'organisation industrielle ; c) des modifications apportées au montant des impôts directs payés par les ouvriers, sauf dans la mesure où certains pays prennent ce facteur en considération pour le calcul de leurs nombres-indices du coût de la vie ; d) de la nécessité de relever les salaires de nombreuses catégories d'ouvriers dont la rémunération était manifestement insuffisante avant la guerre. MODE DE PRÉSENTATION Dans nos études précédentes nous avions donné pour tous les cas envisagés trois séries de chiffres, à savoir : a) les salaires nominaux ; b) les nombres-indices des salaires nominaux ; c) les nombres-indices des salaires réels. 1 BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL : Les conditions de vie dans les pays à change déprécié (Allemagne, Autriche, Pologne). Etudes et documents. Série D, no 15.

6 Nous nous sommes écartés légèrement de cette méthode dans la présente étude en renonçant à donner les nombres-indices des salaires nominaux, sauf dans les cas où il ne nous était pas possible de calculer les nombres-indices des salaires réels. Comme notre étude a pour intérêt essentiel de mettre en lumière les fluctuations des salaires nominaux et des salaires réels, nous ne pensons pas que cette omission en diminuera la valeur. Les statistiques que nous avons publiées dans notre première étude se rapportaient à treize pays ; celles réunies dans la seconde englobaient seize pays ; la présente étude porte sur les vingt-neuf pays suivants : Pays européens : Allemagne. Autriche. Belgique. Bulgarie. Danemark. Espagne. Esthonie. Finlande. France. Grande-Bretagne. Grèce. Hongrie. Italie. Lettonie. Norvège. Pays-Bas. Pologne. Roumanie. Russie. Suède. Suisse. Tchécoslovaquie. Pays extra-européens : Afrique du Sud. Australie. Canada. Etats-Unis. Inde. Japon. Nouvelle-Zélande. Ainsi se trouvent donc passés en revue tous les pays ayant une importance industrielle et presque tous les pays d'europe 1. Cette extension de notre champ d'étude est due en partie au plus grand nombre de sources dont nous disposons, en partie au développement des travaux statistiques dans différents pays, enfin au fait que le Bureau international du travail a entrepris en la réunion mensuelle de données relatives aux taux de salaires et aux prix de détail dans quelques grandes villes, dont il publie tous les mois les résultats dans la Revue internationale du Travail. Les sources que nous avons utilisées sont indiquées soit dans le texte, soit dans des notes au bas des tableaux. 1 Les seuls pays d'europe qui ne figurent pas dans la présente étude sont l'albanie, l'etat libre d'irlande, la Lithuanie, le Luxembourg, le Portugal, le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes et la Turquie.

_ 7 VUE D'ENSEMBLE Nous avons fait remarquer dans nos études précédentes que pour la période 10- les différents pays peuvent être divisés en groupes assez distincts, à savoir les pays où le niveau des salaires réels est nettement plus élevé qu'avant la guerre, ceux où il est demeuré à peu près identique à celui de 1914 et ceux où il est tombé sensiblement plus bas qu'avant les hostilités. Dans le premier groupe rentrent la plupart des anciens pays neutres d'europe ; dans le second, les principaux pays de l'europe occidentale et les pays extra-européens ; dans le troisième, les puissances de l'europe centrale. Ce dernier groupe, qui comprenait l'allemagne, l'autriche et la Bulgarie 1, était caractérisé par une dépréciation continue de la monnaie et une hausse constante des prix de 10 à. Ce double phénomène, en provoquant uñ retard continuel dans l'ajustement des salaires aux prix, les premiers s'efforçant en vain de rejoindre les seconds, aboutit fatalement à une diminution des salaires réels. Au contraire, toute baisse des prix ou toute stabilisation relative succédant à une période de hausse tendait nécessairement à relever les salaires réels. Pendant les années -15, le principal facteur qui influa sur le niveau des salaires fut le mouvement des prix. Dans un grand nombre de pays les prix ont baissé quelque peu ; dans d'autres, en particulier ceux où les prix avaient accusé une hausse très rapide pendant les années 10 à ou, ils sont devenus beaucoup plus stables. Pendant toute cette période, les prix n'ont guère varié en Grande-Bretagne, en Suède, en Suisse, aux Pays-Bas, au Canada, en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis d'amérique. En outre, depuis, les quatre pays qui souffraient alors d'une inflation monétaire et où les prix étaient en hausse rapide, se sont tous efforcés de stabiliser leur monnaie et en général y ont réussi. L'Allemagne a stabilisé sa monnaie à la fin de l'année, l'autriche en automne, la Pologne au début de l'année et la Hongrie à la fin de l'année. D'ailleurs, la stabilisation de la monnaie a été suivie dans la plupart des cas de l'introduction d'une nouvelle monnaie. Ainsi l'allemagne a adopté le Rentenmark en et plus tard le Reichsmark ; la Pologne, le zloty en juin et l'autriche, le schilling en mars 15. 1 II résulte de statistiques dont nous ne disposions pas encore à cette date, que la Hongrie, la Pologne, la Lettonie, la Roumanie et la Finlande auraient pu également être comprises dans ce groupe.

8 Le tableau I, dans lequel les salaires nominaux de la période 10-15 sont exprimés en pourcentage de leur niveau d'avantguerre, montre dans quelle mesure les salaires ont été stabilisés au cours des dernières années. En Suède, en Australie et au Canada, ils sont demeurés assez stables depuis, en Grande- Bretagne depuis et en Autriche depuis. Au Danemark les taux de salaire ont encore accusé une hausse d'environ 5 pour cent de à mais sont néanmoins devenus plus stables qu'en 11-. En Allemagne les salaires nominaux se sont élevés de à après une période de perturbation monétaire. En Pologne les salaires nominaux se sont stabilisés en mars et n'ont plus guère varié jusqu'à la fin de l'année. Nous ne pouvons tirer aucune conclusion générale des chiffres que nous possédons pour les Etats-Unis ; ils nous permettent seulement de dire que les salaires nominaux ont subi une hausse de à et une baisse de à ; en 15, les fluctuations n'ont pas été très considérables. Un second tableau comprend les pays dans lesquels les salaires n'accusent pas nettement une tendance à la stabilisation (tableau II). LES FLUCTUATIONS DES SALAIRES RÉELS Après ces quelques considérations sur les salaires nominaux passons à l'examen des mouvements des salaires réels, qui présentent, eux aussi, quelques traits remarquables. En premier lieu, il est à noter que, dans tous les pays ayant souffert d'une forte dépréciation monétaire les conditions de salaire se modifièrent après la stabilisation de la monnaie. L'adaptation au niveau des prix devint beaucoup plus exacte et le niveau des salaires réels s'éleva progressivement. En Allemagne les salaires réels des travailleurs qualifiés qui étaient évalués, en juillet, à environ 50 pour cent de leur montant d'avant-guerre, s'élevèrent en janvier à 75 pour cent, et en juillet à 90 pour cent de ce montant, niveau auquel ils se maintinrent jusqu'en juillet 15 \ Pour les travailleurs non qualifiés, le niveau des salaires réels passa d'un peu plus de 60 pour cent du niveau d'avant-guerre en juillet, à 90 pour cent en avril et à pour cent en juillet 15. Pour l'autriche, il n'existe pas de moyenne générale et le mouvement des salaires diffère quelque peu d'une industrie à l'autre ; mais, dans toutes les industries, les 1 Voir plus loin, tableau I (Allemagne), p. 32.

TABLEAU I. Pays et industries NOMBRES-INDICES DES SALAIRES NOMINAUX DANS LES PAYS A SALAIRES RELATIVEMENT STABLES (1914 = ) 10 11 M4 15 Danemark Toutes les industries, gains moyens Suède Briqueteurs, taux moyens Peintres, taux moyens Mineurs (charbon), taux moyens Allemagne Ouvriers qualifiés, industrie des métaux, taux moyens Ouvriers non qualifiés, taux moyens Autriche Ouvriers qualifiés, industrie des métaux, taux moyens Ouvriers non qualifiés, taux moyens Pologne Ouvriers qualifiés, industrie des métaux, Briqueteurs Canada Ouvriers qualifiés, toutes les industries, taux moyens, taux moyens Grande-Bretagne Bâtiment : Briqueteurs, taux moyens Manoeuvres, taux moyens Imprimerie : Compositeurs, taux moyens Construction mécanique: Ajusteurs, taux moyens Moyenne des taux pour 11 professions Suisse Charpentiers, gains moyens Etats-Unis Toutes les industries (National Industrial Conference Board) Chaussure Fer et acier Toutes les industries (New-York), gains moyens Australie Toutes les industries, hommes, gains moyens Toutes les industries, femmes, gains moyens 359» 302 289 319 833 8 5OO0 5 6200» _ 1 215 2485 323» 262 5 230 s 276 5 203 222«1935 2705 229* 1635 1645 21 302 289 319 1489 1814 30O5 475005 355 44300 ' 186 191 231! 298' 262* 230* 253«193 182 5 2005 162' 205«1725 17 2511 201 180 1 3900«5700«7790005 9820005 1607005 2036005 177 183 177«200«241«187«1«172 200 5 204' 203 5 1«1665 1765 246 201 180 181 2740«3937«70005 1349000 5 777155005 75907400 178 182 176' 198» 215' 145» 177» 171 215» 198 5 233» 222«1715 182 5 2641 201 180 181 96«* «* 1457000» 1619000 5»«135»» 177 183 1815 2065 207 s Ho 8 17 207«191» 241» 217«171 5 1835 263' 201 205»*»* 1457000» 1619000» s» 135 181 «206«207«145* 181* 211«198» 240» 227' 172«183«1 Les chiffres se rapportent au quatrième trimestre. ' Juin-juillet. * Mars. ' Calculé en Reichsmarks.» Décembre. Calculé en zloty. ' Premier trimestre.

10 salaires réels ont haussé de à bien que cette hausse n'ait pas débuté partout en même temps. En Pologne, les salaires réels qui, à la fin de, n'atteignaient apparemment que 50 pour cent de leur valeur d'avant-guerre, s'élevèrent rapidement au début de et retrouvèrent à peu près leur pouvoir d'achat d'avantguerre ; en ils baissèrent à nouveau légèrement mais se relevèrent en 15 \ En Hongrie, les chiffres de salaires disponibles sont trop insuffisants pour qu'on puisse en tirer une conclusion précise ; TABLEAU II. NOMBRES-INDICES DES SALAIRES NOMINAUX DANS LES PAYS A SALAIRES INSTABLES (1914 - ) Pays et industries 10 11 15 Norvège (Oslo) Mécaniciens qualifiés, taux Mécaniciens non qualifiés, taux Grèce (Athènes) Tisseurs (1914-1916 = ) Travailleurs de l'alimentation (1914-1916= ) Finlande Toutes les industries, gains moyens Roumanie (Bucarest) Briqueteurs, gains, gains Belgique Mineurs (charbon), gains Hongrie Mécaniciens qualifiés France Mineurs (charbon) Compositeurs (Paris) Japon Briqueteurs 4351 4» 410* 240* - 430 2423 360 291«429 2 488» 650 969 435 50' 349 383» 269«304' 335 3 850 560 4 390 242400» 322 316* 2983 3353 0 800 5 145 2267 5 491 3000«368 5 3 336' 3813 0 900 28185 33875 574 6 4245 4616 431 l - - 500' 438 10 - Avril-mai. Septembre. Novembre. ' 1918-10. Quatrième trimestre. Octobre. 'Mars. ' Premier semestre. 'Février. '"Deuxième trimestre. toutefois, il apparaît que dans l'industrie des constructions mécaniques les salaires réels, qui avaient subi une baisse considérable du dernier trimestre de au premier trimestre de, en raison de la hausse rapide du coût de la vie, revinrent en automne à environ 75 pour cent de leur niveau d'avant-guerre. 1 Voir l'étude déjà citée plus haut sur les conditions de vie des ouvriers en Allemagne, Autriche et Pologne, de 10 à.

11 On voit donc que les pays où les salaires étaient en sensiblement inférieurs au niveau d'avant-guerre, tendent aujourd'hui à se classer parmi ceux où les salaires réels sont au même niveau qu'avant la guerre ou à peu près. Les pays qui n'ont pas encore opéré ce.passage sont la Hongrie, la Lettonie et peut-être la Roumanie. Parallèlement à ce premier changement, il s'en est produit un autre également remarquable : un grand nombre de pays qui se classaient en parmi ceux où les salaires étaient au niveau d'avant-guerre ou à peu près, ont passé dans le groupe de ceux qui jouissent de salaires réels plus élevés qu'en 1913-1914. Aux Etats-Unis et au Canada, les salaires réels étaient en et 15 plus élevés qu'en, alors qu'ils étaient à cette dernière date au même niveau à peu près qu'en 1914. En Australie, dans les Pays Scandinaves (Danemark, Suède, Norvège) et aux Pays-Bas, les salaires réels étaient en et 15, de même qu'en, supérieurs à ceux d'avant-guerre. Les données pour la France ne sont pas très complètes ; elles se réfèrent seulement à deux dates des années 11 et ; en outre, pour ce pays, les chiffres relatifs aux salaires réels ne sont pas basés sur un indice complet du coût de la vie. La hausse apparente des salaires réels de 11 à ne doit donc y être enregistrée que sous toutes réserves. En Espagne, en Italie et en Suisse (pays qui n'étaient pas compris dans nos études précédentes) les salaires payés en apparaissent nettement supérieurs à ceux d'avant-guerre, et en Belgique, en Tchécoslovaquie, en Nouvelle-Zélande et en Finlande, ils sont à peu près au même niveau qu'en 1913-1914. En ce qui concerne la Grande-Bretagne, la situation semble en général à peu près la même qu'en ; les salaires réels y sont, dans l'ensemble, un peu plus bas qu'avant la guerre, mais ils présentent de grandes différences selon les industries. Dans certaines industries, telles que les mines de charbon, les constructions navales et les constructions mécaniques, dont la prospérité dépend, dans une certaine mesure, des exportations, les salaires sont bas, tandis que dans les industries telles que le bâtiment et l'imprimerie qui sont indépendantes du commerce extérieur, les salaires sont sensiblement supérieurs à ceux d'avant-guerre. Pour les autres pays (Japon, Grèce et Afrique du Sud) les renseignements que nous possédons sont trop incomplets pour que nous puissions en tirer une conclusion.

12 Comparaison des salaires des travailleurs qualifiés et non qualifiés. Dans nos études précédentes sur les fluctuations des salaires, nous avons indiqué que, pendant les périodes de hausse rapide des prix, les salaires nominaux des travailleurs non qualifiés ont subi, dans un grand nombre de pays, une hausse plus forte que ceux des travailleurs qualifiés, et aussi que les salaires nominaux des employés subalternes se sont plus élevés que ceux des employés des catégories supérieures. Ceci s'explique en partie par le fait que, dans certains cas, des augmentations d'un montant uniforme ont été accordées à toutes les catégories de travailleurs d'une industrie donnée, ce qui entraînait naturellement une augmentation proportionnelle plus forte pour les travailleurs les moins payés. Cette politique a été évidemment inspirée par la considération que les salaires des travailleurs non qualifiés sont beaucoup plus près du minimum d'existence que ceux des travailleurs qualifiés, et que par conséquent les augmentations de salaires destinées à compenser la hausse du coût de la vie, sont beaucoup plus nécessaires aux travailleurs non qualifiés qu'aux travailleurs qualifiés. Lorsque les prix commencèrent à baisser ou devinrent relativement stables, une tendance en sens inverse se manifesta. Cette tendance est mise en évidence par le tableau ci-après, dans lequel les salaires nominaux des travailleurs non qualifiés sont exprimés en pourcentage des salaires des travailleurs qualifiés correspondants. Il résulte du tableau III que dans presque tous les pays les salaires des travailleurs non qualifiés se sont rapprochés des salaires des travailleurs qualifiés pendant la période de hausse des prix et s'en sont éloignés de nouveau au moment de la baisse. En 1914, les salaires des travailleurs non qualifiés atteignaient environ 50 à 70 pour cent de ceux des travailleurs qualifiés ; en 10 le rapport était de 80 à 90 pour cent. Le changement subi par ce rapport était le moins sensible dans les pays où les salaires et les prix avaient subi la hausse la moins forte, et le plus sensible dans ceux où la hausse avait été la plus forte depuis 1914. Ainsi, aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande, de même qu'en Grande-Bretagne, la proportion avait moins varié qu'en Autriche, en Allemagne et en Pologne. En Autriche, les salaires des travailleurs non qualifiés atteignirent en 10 environ pour cent de ceux des travailleurs qualifiés et en Allemagne environ 90 pour cent. Dans la plupart des

13 TABLEAU III. TAUX DE SALAIRES DES TRAVAILLEURS NON QUALIFIÉS EXPRIMÉS EN POURCENTAGES DE CEUX DES TRAVAILLEURS QUALIFIÉS (Salaires des travailleurs qualifiés = ) Pays et industries 1914 10 Danemark Toutes les industries Suède (Stockholm) Bâtiment : Maçons et manœuvres Norvège Bâtiment : Maçons et manœuvres Industrie des métaux Grande-Bretagne Bâtiment : Maçons et manœuvres Construction mécanique : Ajusteurs et manœuvres Construction de navires : Suisse Industrie des métaux Allemagne Toutes les industries Autriche Industrie des métaux Bâtiment Pologne Industrie des métaux Hongrie Industrie des métaux France Bâtiment : Maçons et manœuvres Etats-Unis Industries du fer et de l'acier Toutes les industries Australie (Sydney) Industrie des métaux': Tourneurs et manœuvres Bâtiment : Maçons et manœuvres Nouvelle-Zélande Bâtiment : Maçons et manœuvres 741 75* 83 73 66 58 53 76 69 75 74 51 52 68 7 58 «76* 69 78 77 81«2 3 83' 872 79» 77" 82 89» «96«81 «66«71«67 2 812 76 81' 91«2 862 76 «774 68«78 912 ' 812 742 605 72» 752 762 87' 79 86 912 2 84«76» 719 76» 73 75 86 81 72 i 535 69 6 64 2 752 75«902 77 81» 912 902 832 75«71' 69«75«832 812 622 715 75 5 782 842 77 1 Quatrième trimestre. ' Novembre-décembre. ' Mai. * Juin-juillet. ' Septembre. Octobre. '1911. 'Février.»Mars. ' Industrie des métaux seulement. pays depuis 10, en Allemagne depuis et en Autriche depuis, les salaires des travailleurs non qualifiés s'écartèrent de nouveau de ceux des travailleurs qualifiés bien que dans la plupart des pays la distance demeurât moins grande qu'avant la guerre. Il y a lieu de remarquer que la France et la Hongrie semblent se trouver dans une situation exceptionnelle, le rapport entre les salaires des travailleurs non qualifiés et ceux des travailleurs qualifiés y étant à peu près le même en qu'en 1914. Il semble qu'en France ce

14 rapport n'ait pas varié depuis 1914. Mais, malgré ces deux exceptions, il semble bien qu'on puisse dire qu'une des caractéristiques des conditions de salaires d'après-guerre soit la diminution de l'écart entre les salaires des ouvriers non qualifiés et ceux des travailleurs qualifiés. Comparaison des salaires des hommes et des femmes. Nous avons déjà attiré l'attention dans nos études antérieures sur le fait que les femmes ont bénéficié en général d'augmentations de salaires relativement plus fortes que les hommes. Les causes de ce phénomène sont probablement les mêmes que celles relevées ci- TABLEAU IV. NOMBRES-INDICES DES SALAIRES RÉELS DES HOMMES ET DES FEMMES (1914 = ) Pays et industries 10 15 Danemark Industrie du textile j f e^ s Industrie de la chaussure Í? i""i e 0 s ( femmes Toutes les l ouvriers qualifiés industries \ ouvrières qualifiées 150' 156' 147' 150' 133' 149' 142' 143' 134' 130' ' 136» 134' 133' ' ' ' * 133' 135' 1 ' ' ' 131' 131' 128' ' ' 128' Suède (Stockholm),.,.,.,.,. I hommes Industrie de la chaussure j femmes Industrie du textile j Norvège Industrie des métaux j Allemagne f * f"^^" Industrie du textile ( ^ «g Autriche.... 1 ouvriers qualifiés industrie ) o u v r e r s non qualifiés des métaux j Hongrie Fileurs Fileuses Australie ouvrier es Toutes les industries j Etats-Unis Industrie du coton {^j^8 (Tjsseurs es Toutes les j ouvriers non qualifiés industries \ ouvrières «' 5 ' 85 3 963 69* 86* 85* * * 141 132 123* * 2 ' 2 ' 157 183 573 653 83* * 88* * * * * ' * «' 166 913 983 * * * 66* 72* * 123* z * 131* ' ' ' ' 153 * * * * * 71* 86* * * 144 141 ' 131' ' * 103' ' 835 5 5 5 965 5 5 1283 128' 1 Chiffres pour le quatrième trimestre de l'année.» Septembre. ' Juillet. «Décembre. Mars. Statistiques du «National Industrial Conference Board». ' Premier trimestre.

15 dessus à propos des ouvriers qualifiés et non qualifiés. Il faut y ajouter peut-être la raréfaction de la main-d'œuvre masculine pendant et depuis la guerre qui entraîna l'admission des femmes à un grand nombre d'emplois. Cette tendance a persisté pendant les années -15. Dans le tableau IV nous comparons les salaires réels des travailleurs masculins avec ceux des travailleurs féminins de la même industrie pour un certain nombre de pays. Sauf pour les tisseurs de coton des Etats-Unis et les travailleurs sur métaux d'autriche, les nombres-indices des salaires réels des travailleurs féminins sont plus élevés que ceux des travailleurs masculins. En outre, les nombres-indices des salaires réels des femmes n'accusent aucune tendance à se rapprocher de ceux des hommes pendant les périodes de stabilisation relative. Les salaires réels dans différentes industries. Les tableaux ci-après permettent de comparer les fluctuations des salaires réels de différentes industries pour un certain nombre de pays. Les industries choisies sont les mines de charbon, l'industrie des métaux et des constructions mécaniques, l'industrie du textile, l'imprimerie, le bâtiment et l'industrie chimique. Les chiffres sont dans tous les cas les mêmes que ceux que nous donnons dans les chapitres suivants consacrés aux différents pays, mais ils sont groupés par industries en vue de la comparaison. On ne peut comparer que grosso modo les salaires réels relevés pour chaque industrie, car certaines données sont incomplètes et peu sûres et les méthodes adoptées pour mesurer les salaires ne sont pas uniformes. Le tableau V contient des nombres-indices des salaires réels payés dans les mines de charbon. On constatera qu'en général les salaires réels n'y sont pas très élevés et que dans certains des principaux pays producteurs de charbon, tels que la Grande-Bretagne, l'allemagne et la Belgique, ils sont inférieurs en -15 à leur niveau d'avant-guerre. Dans tous les cas où il est possible de faire cette distinction, on constate que les nombres-indices des salaires réels des travailleurs de la surface sont plus élevés que ceux des haveurs ou des travailleurs du fond. Le tableau VI donne des nombres-indices des salaires réels payés dans l'industrie des métaux et des constructions métalliques. Au Danemark, en Norvège, en Hongrie, en Grande-Bretagne, en Lettonie et, dans une faible mesure, aux Etats-Unis et en Nouvelle- Zélande, les salaires réels ont en général subi une baisse depuis

16 TABLEAU V. MINES: NOMBRES-INDICES DES SALAIRES RÉELS DANS DIFFÉRENTS PAYS (Avant-guerre, 1913 ou 1914 = ) Pays 10 15 Grande-Bretagne Toutes les catégories, gains moyens Allemagne Haveurs, taux moyens Ouvriers de la surface, taux moyens France Ouvriers du fond, gains Ouvriers de la surface, gains Toutes les catégories, gains Belgique Haveurs, gains moyens Ouvriers de la surface, gains moyens Toutes les catégories, gains moyens Pays-Bas Haveurs, gains moyens Ouvriers de la surface, gains moyens Toutes les catégories, gains moyens Suède Ouvriers qualifiés, taux moyens Hongrie Haveurs, taux moyens Etats-Unis Canada Ouvriers qualifiés, taux moyens Australie Toutes les catégories, taux moyens Nouvelle-Zélande Haveurs, taux moyens ' 93 1301 1341 1 ' 98 ' 70* 791 73' 96' 98 * ««96 96 II51 1331 1 «. 135 ' * 881 50' 64» «II32 * 103 1 1311 1 «88' - 133 ' * 891 90' ' * * * ' 5 «1 1 1 103«78' 132 ' «89* * * 98»»» 85* 89* 85* «- - * 1 Quatrième trimestre de l'année. ' Premier trimestre. * Juillet. * Mars. Octobre. * Septembre. ' Décembre. Premier trimestre. * Deuxième trimestre.. Dans l'ensemble, cette industrie a traversé, en Europe, au cours des dernières années, une période de dépression et les salaires réels sont, dans beaucoup de cas, au-dessous de leur niveau d'avantguerre ; ils ne lui sont sensiblement supérieurs qu'au Danemark, en Norvège et en Autriche. Dans les pays extra-européens (Etats- Unis, Australie, Nouvelle-Zélande), les salaires réels sont au-dessus du niveau d'avant-guerre. Le tableau VII comprend les nombres-indices des salaires réels pour l'industrie du textile. Dans la plupart des pays, les salaires réels payés par cette industrie ont augmenté depuis ou. Au Danemark, en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ils sont sensiblement au-dessus du niveau d'avant-guerre ; en Suède,

17 TABLEAU VI. MÉTALLURGIE ET MÉCANIQUE NOMBRES-INDICES DES SALAIRES RÉELS DANS DIFFÉRENTS PAYS (Avant-guerre, 1913-1914 = ) Pays 10 15 Danemark Forgerons, gains moyens, gains moyens Suède Mécaniciens, gains moyens Norvège, taux moyens Allemagne Ouvriers qualifiés, taux moyens Ouvriers non qualifiés, taux moyens Autriche Ouvriers qualifiés, taux moyens Ouvriers non qualifiés, taux moyens, taux moyens Pologne Ouvriers qualifiés, taux moyens, taux moyens Tchécoslovaquie Ajusteurs, taux moyens, taux moyens Hongrie Tourneurs, taux moyens, taux moyens Finlande Métaux, gains moyens Construction mécanique, gains moyens France Tourneurs, taux moyens Grande-Bretagne Ajusteurs, taux moyens, taux moyens Suisse Ajusteurs, gains moyens Lettonie Ajusteurs, gains moyens Etats-Unis Mécaniciens, taux de salaires syndicaux moyens Toutes les catégories (New-York), gains moyens Canada Toutes les catégories, taux moyens Australie Toutes les catégories, taux moyens Nouvelle-Zélande Ajusteurs, taux moyens Í46 1 147 1» 693 86 3 853 75 70s 77 89 e 873 3 e 96«3 765 140' 134 1 1573 79 4 81 4 83 3 KM 3. 88 3 613 893 88 84 «133* 132 «96 3 = 128< 1 3 59 4 67 4 IO53-3 3 453 323 853 75» 47 68 88 835 IO2 5 IO45 8 128 3 935 > * 3 88 4 4 3 3 3 69 83 86' 86» 56 85 1 813 985 7 1038 3 905 129» 86 5 91 5 5 5 96 5 875 81" 84 4 4 905 5 5 ' Quatrième trimestre. Mai. ' Novembre-décembre. * Juillet. Mars. 11. ' Octobre. ' Mai. Premier trimestre. 2

18 en Allemagne, en Autriche et en Nouvelle-Zélande, les différences en plus ou en moins sont assez faibles ; enfin, pour la Finlande, la Hongrie et la Pologne, on constate une baisse importante par rapport à 1913-1914. TABLEAU VIL INDUSTRIES DU TEXTILE : NOMBRES-INDICES DES SALAIRES RÉELS DANS DIFFÉRENTS PAYS (Avant-guerre, 1913-1914 ) Pays 10 15 Danemark Ouvriers, gains moyens Ouvrières, gains moyens Suède Ouvriers, taux moyens Ouvrières, taux moyens Allemagne Fileurs, taux moyens Ouvriers non qualifiés, taux moyens Autriche Qarnisseurs, taux moyens Pologne (Lodz) Tisseurs, taux moyens Hongrie Fileurs, taux moyens Fileuses, taux moyens Finlande Ouvriers de la laine, gains moyens France Tisseurs, taux moyens Pays-Bas Tisseurs de laine, gains moyens Grande-Bretagne Ouvriers du coton, gains moyens Ouvriers de la laine, gains moyens Etats-Unis Industrie de la laine (New-York), gains moyens Industrie du coton (New-York), gains moyens Nouvelle-Zélande Fileurs, taux moyens 150* 1561 405 55«75««' 83«93«8 135» 82«1421 1431 ««85' 93' «38«89 «128«138 3 123«* 1311 1301 ««57» 62' «58«66«62 84 ' ««137«132«* 1331 1351 «= 91' 89' «65«71«86 131«««145«131«* 131«131«103««83* 81* 98* 66* * * 146* 123* 1 Quatrième trimestre de l'année. 'Septembre. 'Juillet.»Mars. 'Décembre. '11. Premier semestre. * Premier trimestre, Le tableau VIII groupe les nombres-indices des salaires réels payés dans l'industrie du bâtiment. Le fait saillant qui ressort de ce tableau est le niveau élevé que les salaires réels ont atteint dans cette industrie, particulièrement ceux des travailleurs non qualifiés. Les seuls pays où ils soient nettement plus bas qu'avant la guerre

19 TABLEAU VIII. INDUSTRIE DU BATIMENT NOMBRES-INDICES DES SALAIRES -RÉELS DANS DIFFÉRENTS PAYS (Avant-guerre, 1913-1914 = ) Pays 10 15 Danemark Charpentiers, gains moyens, gains moyens Suède Charpentiers, taux moyens, taux moyens Norvège Charpentiers, gains moyens, gains moyens Pays-Bas (Base: 10= ) Charpentiers, gains moyens, gains moyens Allemagne Charpentiers, taux moyens - _., taux moyens Autriche Charpentiers, taux moyens, taux moyens Pologne (Varsovie) Maçons, taux moyens, taux moyens Hongrie Charpentiers, taux moyens Tchécoslovaquie (Prague) Charpentiers, taux moyens, taux moyens France Maçons, taux moyens, taux moyens Grande-Bretagne Briqueteurs, taux moyens, taux moyens Suisse Maçons, gains moyens, gains moyens Lettonie Menuisiers, taux moyens Etats-Unis Maçons, taux moyens;, taux moyens Canada Ouvriers qualifiés, taux moyens Australie Toutes les catégories, taux moyens Nouvelle-Zélande Charpentiers, taux moyens, taux moyens 149» 157' s 137«* * _ 86' ' ' 96«8 ' '» 8 78< * 91 2 75 75 129' 148 1 3 128 3 2 s 1415 138' 735 89«2 ' 78' 965 10 123 89* 4 HO' «98 6 ' I371 123 3 138 3»» 1285 = 445 535 ä» 44' 56» 68 78 6 6 157«86«4» «93«123' 142' 3 1403 '» Hos 5 845 905 1362 150* 88» 142' 70' 79 84 123»»»» 133««4» 93«90«' 143' ' 139' 5 5 ««150«164«89«144«86«87«IO55 II9 5 «* «IO. 1 Premier trimestre. * Novembre-décembre. ' Septembre. * Mai. ' Décembre. 11. Octobre. 5 Juin-juillet. Mars.

20 sont la Hongrie et la Tchécoslovaquie. Au Danemark, en Suède, aux Pays-Bas, en Autriche, en France, en Lettonie, au Canada et en Australie, au contraire, ils sont beaucoup plus élevés. Le bâtiment est une industrie qui n'est pas sous l'influence de la concurrence TABLEAU IX. IMPRIMERIE : NOMBRES-INDICES DES SALAIRES RÉELS DANS DIFFÉRENTS PAYS (Avant-guerre, 1913-1914 = ) Pays 10 15 Danemark Compositeurs, gains moyens Ouvriers non qualifiés, gains moyens Suède Toutes les catégories, gains moyens Pays-Bas Compositeurs, taux moyens Allemagne Compositeurs, taux moyens Aides, taux moyens Autriche Ouvriers qualifiés, taux moyens Pologne Compositeurs, taux moyens Hongrie Ouvriers qualifiés, taux moyens Tchécoslovaquie Compositeurs, taux moyens Finlande Toutes catégories, gains moyens Belgique (Bruxelles) Relieurs (Base : = ) France Compositeurs (Paris), taux de salaires Compositeurs (autres villes), taux de salaires Lettonie Compositeurs, taux moyens Grande-Bretagne Compositeurs, taux moyens Relieurs, taux moyens Canada Ouvriers qualifiés, taux moyens Australie Toutes les catégories (hommes), taux moyens Etats-Unis Ouvriers de l'imprimerie (New-York), gains moyens» 1» 28 78 _ «87«- 5! ' 87» 1 *» 65* 76* 69 5 123' 130! 139! 131 ' * Uli Ilo» 132 135* 36* 45* 815 * 655 985 130 4 * 129* 5 5 IO71 1 130 88* * 985 1785 5 985 5 ' ' 146* Hos s 131 5 5 86* 91* 103 181* * * 138* ' ' * ' 1 Quatrième trimestre. «Juillet. 'Juillet 11. «Mars. 'Décembre. 'Février 11. ' Octobre. ' Premier trimestre,