Evolution de la diversité génétique des variétés de plantes cultivées



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Evolution de la diversité génétique des variétés de plantes cultivées André Gallais 1 Différence entre l amélioration des plantes cultivées et l amélioration des animaux domestiques L amélioration des plantes Matériel à Améliorer Populations, variétés, lignées Sélection + systèmes de reproduction biotechnologies variétés Lignées, hybrides, clones (homogènes) L amélioration des animaux domestiques - pour les bovins et ovins : amélioration de populations génétiquement hétérogènes utilisées par les éleveurs - en production porcine et avicole : croisement de populations hétérogènes Cas des arbres forestiers : populations, hybrides de populations, clones 2 1

La diversité génétique chez les plantes cultivées. dans le champ de l agriculteur. à la disposition de l agriculteur (offre variétale). à la disposition des sélectionneurs = ressources génétiques (ressources propres, variétés concurrents, banques de gènes) Exotics O. Sativa O. japonica Exotics «Nearly no contribution of gene banks to modern varieties» 3 Tanksley (1997, 2011) I. Les grandes étapes de l évolution de la diversité génétique dans le champ de l agriculteur Selon Tanksley (1997) 4 2

La domestication Choix d un nombre limité d espèces : il y a 8-10000 ans 350 espèces /250 000, mais seulement 14 espèces nourrissent le monde Perte de diversité intra-espèce 30 % chez le maïs, 70 % chez le blé tendre, 80-85 % chez le blé dur Jusque vers 1870 : sélection «massale» culture de populations (populations de pays), de moins en moins de populations À partir de 1870 chez les céréales suite travaux de L de Vilmorin (1856) en France. Sélection sur descendance (autoféc). variétés lignées pures chez les plantes autogames mais «variétés» encore hétérogènes, fort autoapprovisionnement de l agriculteur jusque vers 1960-1970 A partir de 1970, renouvellement plus fréquent des variétés 5 Un champ de blé = un génotype Quelques populations françaises de maïs, utilisées avant 1950 Dubos (40) Lacaune (81) Estaut (64) Wantzenau (67) 6 3

Pour les plantes allogames : travaux de Shull (1908) chez le maïs Méthode pour reproduire un génotype d une population (autofécondationhybridation) = variétés hybrides mais hybrides doubles ou trois voies* au départ, puis hybride simple (croisement de deux lignées). En France travaux A. Cauderon Hybrides doubles 1955, Hybrides simples vers 1980 (20 ans après USA) Hybride simple = un génotype P1 F 1 P2 Conséquences : aujourd hui variétés «monogénotypiques», autogames, variétés lignées, allogames variétés hybrides simples Exception : les plantes fourragères allogames (variétés synthétiques) mais «populations» à base génétique étroite (6 à 10 fondateurs) 7 Pourquoi des variétés homogènes? - rendement maximum dans un milieu donné (rares exceptions), meilleure culture pure > meilleur mélange - adaptation au milieu, aux techniques culturales, à la mécanisation (standardisation) et à la transformation des produits - qualité Le risque avec des variétés homogènes Les solutions - risque pathologique? (contournement des résistances), mais turn-over des variétés (tous les 5-7 ans) - instabilité des rendements (mélange plus stable, mais moins productif) organisation de la variabilité spatio-temporelle les associations de variétés homogènes productives ex du blé Il faut donc avoir une vision spatio-temporelle de la diversité génétique 8 4

II. Evolution de la diversité génétique des variétés à la disposition de l agriculteur Les indicateurs de la diversité génétique : Nombre de variétés : total, commercialisées Apparentement (1 coef parenté) Diversité phénotypique Diversité biochimique (protéines) Diversité moléculaire (ADN) : distance moléculaire de Nei, nombre d allèles Espèces : surtout blé et maïs 9 Comparaison de différents indicateurs de diversité chez le blé tendre En France, Branlard, 1984 En GB, Donini et al., 2005 25 0,7 20 0,6 0,5 Distance Diversité 15 10 Diversité 0,4 0,3 0,2 5 0,1 0 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 Année 0 3 4 5 6 7 8 9 1930 Année 1990 Dist Coef Parenté Dist Phénotypique Dist Biochimique Morpho Protéines G SSR AFLP Pas de corrélation obligatoire entre les différents indicateurs Meilleure représentation de la diversité génétique par un marquage moléculaire (ADN) assez dense (pour décrire une diversité globale, au niveau du génome) Intérêt de l indice de Nei et du nombre d allèles (information différente). 10 5

II.1. Le nombre de variétés : augmentation régulière pour toutes les espèces diversification des types de développement (précocité ) diversification des usages et qualités (ex blés BPS, BPC, maïs adaptation à différents types de milieux sélection = forme de gestion de la diversité génétique «utile» (groupes) Colza de 8 variétés en 1985 à 144 en 2007 11 Cadot et Le Clerc, 2010 Maïs 1108 en 2012 Blé Diminution surface par variété (hétérogénéité spatiale) Diversité temporelle Nb national Nb moyen départemental 12 6

Graphe 18 - Parts de marché et cycle de vie de grandes variétés de blé 35,0% Capelle Soissons 30,0% Capitole 25,0% Part de marché (%) 20,0% 15,0% 10,0% Champlein Hardi Top Talent Fidel Festival Thésée Sideral Tremie Isengrain Apache Caphorn 5,0% 0,0% 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1 984 1 986 1 988 1 990 1 992 1 994 1 996 1 998 2 000 2 002 2 004 2 006 2 008 Année Durée de vie variétés de blé passe de 15 à 6 ans pour le maïs de 10 ans à 4 ans Silhol, GNIS, 2010 13 Augmentation du nombre de bonnes variétés Aujourd hui, meilleures variétés 2-12 % du marché = Augmentation de la diversité des bonnes variétés (d établissements différents) % 5 premières 70 60 50 40 30 20 10 % des 5 premières variétés Blé tendre 78 % en 1969 Maïs 60 % en 1969 Limite du nombre total de variétés Exemple maïs : 0 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 Année 1960-1965 75 % des surfaces avec INRA 258 au nord de la Loire 1970-1980, variété LG11, puis variété Déa jusqu à 25 % du marché Jusqu en 1990 85 % des hybrides précoces avec la lignée F2 (de même pour l un des parents de Déa) Diversité dans une zone donnée et variétés peu apparentées 14 7

II.2. Apparentement des variétés dû à des «goulots d étranglement» Ex : maïs précoce, paille courte chez les céréales, colza 0-érucique fort apparentement, mais ensuite diversification (population de sélectionneurs et intra établissement de sélection) Coefficient moyen de parenté entre les variétés de blé hongroises enregistrées entre 1952 et 2000 (d après Lang et Bedö, 2004)(Le Buanec, 2010) Effet de l introduction des blés à paille courte 15 II.3. Evolution de la diversité génétique des variétés étudiée avec les marqueurs moléculaires type de marqueurs : microsatellites (SSR = Single Sequence Repeats) paramètres : indice de Nei et nombre d allèles aux locus marqueurs 16 8

Evolution de la diversité génétique du blé tendre en France (Goffaux et al, 2011) 1104 variétés, 35 SSR Avec des variétés hétérogènes, l indice de Nei ne tient pas compte de la variabilité intra Passage des populations aux lignées, avec large autoapprovisionnement Lignées avec renouvellement (50 %) Nei pondéré par Surface Avec hypothèse sur la variabilité intra (60 %) et pondération par les surfaces (La réalité doit être entre les deux) 17 Diversité de Nei 0,75 0,7 0,65 Evolution de la diversité génétique chez le blé tendre en France Passage des populations aux lignées Développement de lignées pures Roussel et al, 2004, 559 variétés, 41 SSR 0,6 0,55 0,5 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Populations 1840-1930 1930-1945 1945-1960 1960-1970 1970-1980 1980-1990 1990-2000 Perte importante en passant des populations aux lignées (20-25 %) Elimination des allèles défavorables des populations, fixation des allèles favorables Pour allèles rares (p < 0,05), plus de nouveaux allèles (introgression) que de perte 18 9

Evolution de la diversité génétique chez le blé tendre en Grande-Bretagne Donini et al., 2000 0,7 0,6 Diversité 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1935 1945 1955 1965 1975 1985 1995 Morpho Protéines G SSR AFLP Chez le blé dur : Maccaferi et al, (2003) pas de diminution de 1915 à 1995 (Italie, Espagne, France, Tunisie) : nombreux nouveaux allèles dans matériel récent au Canada (Fu et al., 2006) : diminution lente de l indice de Nei, mais 87 % des loci sans changement 19 Evolution de la diversité génétique chez le blé tendre EU 107 Passage des populations aux lignées Culture de lignées avec renouvellement des semences Van de Wouw et al, 2010 30 publications sur le blé 105 I Diversité 103 101 «Révolution verte» 99 97 95 0 1 2 3 4 5 6 7 1935-1945 1945-1955 1955-1965 1965-1975 1975-1985 1985-1995 1995-2005 Bilan (blé tendre, blé dur, orge (H et P) : - diminution de la diversité en passant des populations aux lignées - effet de la «révolution verte» (gènes de nanisme, fertilisation azotée, fongicides) - après 1970 : augmentation, puis stabilité en moyenne (qq cas de diminution, mais aussi d augmentation) 20 10

En fait, système ouvert : perte d allèles et introduction de nouveaux allèles Ex : Evolution de la diversité génétique des variétés européennes d orge Malysheva-Otto et al, 2007. 504 variétés, 35 SSR 250 Nombre d allèles 200 150 100 50 Allèles perdus Allèles nouveaux Allèles départ Total allèles présents Surcompensation de la perte de diversité par les allèles nouveaux 0 1900-1929 1930-1949 1950-1979 1980-2000 Stabilité de l indice de Nei, avec tendance à diminution (moins de 10 %) En Grande Bretagne : 34 % allèles nouveaux dans les lignées «récentes» Mêmes résultats sur le blé : perte d allèles et apparition de nouveaux allèles 21 Evolution de la diversité chez le maïs (variétés hybrides) en France Etude de Le Clerc (2005, 2006) 133 hybrides, 51 SSR Indice de diversité 1,20 1,00 0,80 0,60 0,40 0,20 0,00 N allèles/locus 1950-1975 1976-1985 1986-1995 1996-2005 4,5 3,9 3,1 N allèles/locus Allèles rares spécifiques aux populations Indice diversité Exemple d intérêt des deux indices, Nei et nombre d allèles Perte d allèles rares en passant des populations aux hybrides (réserve de variabilité) Stabilité de la diversité depuis la création de variétés hybrides mais toujours les mêmes groupes hétérotiques; stabilité de la diversité phénotypique 22 11

Evolution de la diversité génétique cultivée chez le maïs en Europe 350 Reif et al 2005 Nombre d'allèles 404 allèles, 55 locus, 90 hybrides 300 250 Hybrides L Dentées 200 L Cornées 150 100 0 1 2 3 4 5 6 Populations < 1950 H 1951-1976 H 1976-1985 H 1986-1995 H 1996-2001 H 4 et 3 voies Hybrides simples Diminution régulière des populations aux hybrides simples Diversité plus grande au niveau des hybrides (avantage des hybrides) 23 Nbre allèles 5 4,5 4 3,5 3 Evolution de la diversité génétique cultivée chez le maïs aux USA 2,5 2 Populations 1,5 Hyb 4 et 3 voies 1 0,5 Hybrides simples 0 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Nombreux allèles nouveaux, 29,7 % dans les variétés récentes Ici, même conclusion pour le nombre d allèles et l indice de Nei Bernardo (2001), perte d allèles (3,2 vs 4,9) mais maintien indice Nei. I Nei 0,65 0,6 0,55 0,5 0,45 0,4 0,35 0,3 Feng et al, 2006, Matériel Pioneer, 88 lignées, 361 SSR Même tendance qu en Europe : diminution régulière 0,25 24 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 12

Evolution de la diversité chez le maïs au niveau «mondial» : comparaison populations lignées de 1 er cycle de sélection lignées récentes) (Charcosset, Dubreuil, Camus, 2006) 275 populations 153 lignées 1 er cycle 220 lignées récentes Représentation du génome pour chaque population ou lignées 1 couleur par origine Perte 1,7 allèles, même indice de Nei Structure conservée 25 Bilan pour le maïs (hybrides) Tendance à la diminution de la diversité, risque d apparentement. variétés demi-soeurs Cependant, avantage des hybrides pour maintenir la diversité, avantage de la gestion en groupes Diversité chez d autres espèces. Pois (lignées) : faible diversité, mais stable sur 60 ans (Le Clerc, 2006). Tournesol (hybrides) (Tang, 2003) : perte en passant des populations aux hybrides. Pomme de terre (clones)(programme européen Gediflux) : pas de perte d allèles sur 60 ans mais allèles nouveaux = augmentation diversité 26 13

Conclusions Perte de diversité en passant des populations aux variétés modernes à base étroite (lignées ou hybrides simples entre lignées) Mais stabilité depuis 1975-80 chez les céréales (lignées) Tendance à la diminution chez le maïs (hybrides), pas en France. Système ouvert (perte d allèles et allèles nouveaux) Diversité dans le temps : durée de vie d une variété 4-7 ans Aujourd hui : maintien diversité et progrès génétique A long terme?. Sélection = perte de variabilité génétique (système fermé). Intérêt d une certaine diversité des sélectionneurs (~ division en groupes). différence maïs / céréales à paille??. Impact possible du blocage des OGM. Préserver le COV. Pour le long terme, importance de la gestion de ressources génétiques et de l utilisation de ressources nouvelles par les sélectionneurs (possible plus efficacement 27 aujourd hui avec les outils de la biologie moléculaire) Merci pour votre attention! 28 14

Une fraction très limitée des ressources génétiques est utilisée On a aujourd hui les outils pour mieux utiliser les ressources génétiques Mais il faut maintenir utilisation comme RG des variétés élites (système européen) 29 Indice de diversité de Nei 30 15

Graphe 8 Blé tendre - Evolution du nombre de variétés vendues (marché France) et part de marché des 20 premières Part de marché (%) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 160 140 120 100 80 60 40 20 Nombre 0% 1969 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 0 Part de marché 10 premières (%) Part de marché 10 suivantes (%) Nombre de variétés vendues (plus de 100 tonnes) Graphe 14 - Maïs part de marché des 5 premières variétés % marché Fr 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 Année 31 1 variété 2 variété 3 variété 4 variété 5 variété L autoapprovisionnement pour le blé tendre et l orge Auto-approvisionnement 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Année de semis Blé tendre Orge Différence par rapport aux hybrides ou renouvellement quasi-obligatoire des semences 32 16

Caphorn Soissons Beauchamp Renan 33 17