Bulletin Officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes



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Transcription:

Bulletin Officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes N 1 bis du 29 janvier 2009 C2008-115 / Lettre du ministre de l économie, de l industrie et de l emploi du 5 décembre 2008, au conseil de la société Santé Partenaires, relative à une concentration dans le secteur de la gestion de cliniques. NOR : ECEC0901009S Maître, Par dépôt d un dossier déclaré complet le 6 novembre 2008, vous avez notifié la prise de contrôle exclusif des sociétés Polyclinique Les Fleurs (ci-après «Polyclinique Les Fleurs») et Little Ewe (ci-après «Little Ewe») ainsi que de l ensemble de leurs filiales, par la société Santé Partenaires (ci-après «Santé Partenaires»). Cette opération a été formalisée par deux protocoles d accord, l un en date du 14 octobre 2008, accompagné de deux avenants, l autre en date du 31 octobre 2008. 1. LES ENTREPRISES CONCERNÉES ET L OPÉRATION Les entreprises concernées par la présente opération sont les suivantes : Santé Partenaires, l acquéreur, ainsi que les sociétés Polyclinique Les Fleurs et Little Ewe, les cibles. Santé Partenaires est une société par actions simplifiée dont le capital est intégralement détenu par la société Holding Médi-Partenaires (ci-après «Médi-Partenaires»), qui est à la tête du groupe Médi-Partenaires. Médi-Partenaires est placée sous le contrôle exclusif de la société LBO France (Gestion) (ci-après «LBO») 1, société qui n est contrôlée par aucun de ses actionnaires. LBO et l ensemble de ses participations contrôlantes, seront ci-après désignées, pour les besoins de la présente décision, «groupe LBO». Le groupe LBO est présent dans différents secteurs tels que la santé (au travers de sa participation contrôlante dans Médi-Partenaires), les systèmes de sécurité, le prêt-à-porter masculin, l ingénierie, le nettoyage et les composants électroniques. En 2007, le groupe LBO a réalisé un chiffre d affaires mondial total consolidé de [ ] milliards d euros hors taxes, dont [ ] milliards d euros réalisés en France. Polyclinique Les Fleurs est une société anonyme qui exploite un établissement de soins privé à but lucratif, la Polyclinique Les Fleurs. Polyclinique Les Fleurs et l ensemble de ses participations seront ci-après désignées, pour les besoins de la présente décision, groupe les Fleurs. Ce groupe est actif dans les secteurs de l exploitation d établissements privés de santé 2, de l imagerie médicale 3 et 1 LBO détient [ ] % de Médi Partenaires. Cette participation lui permet de détenir un contrôle exclusif sur Médi Partenaires, dans la mesure où elle dispose de la possibilité de nommer quatre des huit membres du conseil de surveillance de Médi Partenaires et où le président de ce conseil, qui dispose d une voix prépondérante en cas de partage des voix, est désigné parmi ces quatre membres. Or, les décisions telles que l approbation et la modification du budget, la modification du business plan, la nomination ou la révocation du président de la société, qui sont des décisions stratégiques au sens du paragraphe 67 de la Communication juridictionnelle consolidée de la Commission européenne, doivent être autorisées par le conseil de surveillance de Médi- Partenaires. LBO peut ainsi exercer seule une influence déterminante sur les décisions stratégiques de Médi Partenaires, pouvoir qui lui confère un contrôle exclusif sur cette société. 2 La société Polyclinique les Fleurs exerce un contrôle exclusif sur les sociétés Clinique Saint Vincent, Clinique du Cap d Or (cette société exerce à son tour un contrôle exclusif sur la société d hospitalisation à domicile SAS HAD Cap Domicile dont elle possède 70% du capital), et Clinique Saint Michel, dont elle détient respectivement

des maisons de retraite privées 4 sur Toulon et ses alentours. Il exerce également un contrôle exclusif sur les sociétés civiles immobilières SCI Châteaubanne 5, SCI Vallée du Gapeau 6 et SCI Les Saules 7, qui détiennent des locaux dans lesquels est exercée une partie de l activité du groupe Les Fleurs. Enfin, le groupe Les Fleurs possède une participation minoritaire dans la société SCI Belle Gensière, qui est propriétaire des locaux dans lesquels est exercée l activité de l une des maisons de retraite du groupe (La Belle Gensière). En 2007, le chiffre d affaires mondial total consolidé de la société Polyclinique Les Fleurs s est élevé à 59,831 millions d euros hors taxes intégralement réalisés en France. Little Ewe est une société civile immobilière. Elle détient respectivement 97% et 98% du capital des sociétés civiles immobilières SCI Hupeco (ci-après «Hupeco») et SCI Phebus (ci-après «Phebus»). Hupeco loue un terrain de 550m² à usage de parking, à l une des cliniques appartenant au groupe Les Fleurs, la Clinique du Cap d Or. Phebus loue, à cette même clinique, l immeuble qu elle occupe et un terrain y attenant. Little Ewe dispose, par ailleurs, d une participation minoritaire de 21,11% dans le capital de la société civile immobilière SCI Châteaubanne. En 2007, le chiffre d affaires mondial total de Little Ewe s est élevé à 87 655 euros hors taxes intégralement réalisés en France. La présente opération consiste en la prise de contrôle exclusif des sociétés Polyclinique Les Fleurs et Little Ewe par Santé Partenaires. En effet, à l issue de l opération, Santé Partenaires détiendra 95,56% du capital de la société Polyclinique les Fleurs et 100% du capital de la société Little Ewe 8. En ce qu elle entraîne la prise de contrôle exclusif des sociétés Polyclinique Les Fleurs et Little Ewe par la société Santé Partenaires, la présente opération constitue bien une opération de concentration au sens de l article L. 430-1 du code de commerce. Compte tenu des chiffres d affaires des entreprises concernées, elle ne revêt pas une dimension communautaire et est soumise aux articles L. 430-3 et suivants du code de commerce relatifs à la concentration économique. 2. LES MARCHÉS CONCERNÉS Les entreprises concernées sont simultanément actives dans le secteur de l offre de diagnostics et de soins en établissements de santé. Le groupe LBO est également présent dans le secteur connexe de la fabrication de produits d hygiène et d entretien pour les hôpitaux et cliniques ainsi que pour les cabinets médicaux, dentaires et vétérinaires. 91,35%, 99,87% et 79,22% du capital.. Par ailleurs, elle exerce un contrôle conjoint sur la société SAS Centre de Néphrologie des Fleurs dont elle détient 50% du capital aux côtés de la société Dial Invest. 3 La société Polyclinique Les Fleurs exerce un contrôle exclusif sur les sociétés SAS IRM Les Fleurs et Scanner Les Fleurs, dont elle détient respectivement 60% et 54% du capital. 4 La société Polyclinique Les Fleurs exerce un contrôle exclusif sur les sociétés SA Belle Gensière et SARL Soleil d Or dont elle détient respectivement 95,80% et 100% du capital. 5 SCI Châteaubanne, détenue à hauteur de 51,2% par la société Polyclinique les Fleurs, est propriétaire d une partie des locaux dans lesquels est exercée l activité de la Clinique du Cap d Or. 6 SCI de la Vallée du Gapeau, détenue à hauteur de 99,5% par la société Polyclinique Les Fleurs, est propriétaire des locaux dans lesquels est exercée l activité de la maison de retraite Soleil d Or. 7 La société SCI Les Saules, détenue à hauteur de 90% par la société Polyclinique les Fleurs, est propriétaire d une maison annexée à la Polyclinique Les Fleurs. 8 Au terme du premier protocole d accord, Santé Partenaires s est engagé à acquérir 61,59% du capital de la société Polyclinique Les Fleurs [ ]et 100% du capital de la société Little Ewe [ ]. Au terme du second protocole d accord dont la réalisation conditionne la réalisation du premier accord, Santé Partenaires s est engagé à acquérir 33,97% du capital de la Polyclinique les Fleurs, 10,85% du capital de la SCI Chateaubanne et 45% du capital de la société SCI Belle Gensière [ ]. 2

2.1. Les marchés de services 2.1.1. Les marchés de l offre de diagnostics et de soins en établissements de santé La pratique décisionnelle du Ministre de l économie 9 considère qu il n y a pas lieu de segmenter l activité de production de diagnostics et de soins hospitaliers selon les statuts juridiques de l établissement. En revanche, le Ministre de l économie 10 a souligné la possibilité de définir des marchés de l offre de diagnostics et de soins hospitaliers par «groupes d activité spécialisée» au sein de chacune des grandes disciplines définies par le code de la santé publique : (i) médecine, (ii) chirurgie, (iii) obstétrique, (iv) néo-natalité, (v) psychiatrie, (vi) soins de suite ou réadaptation fonctionnelle, (vii) soins de longue durée et réanimation, (viii) cancérologie-radiothérapie et (ix) activités de diagnostic. Par ailleurs, le Ministre de l économie 11 a considéré que la chirurgie ambulatoire pouvait être distinguée de la chirurgie classique en raison du contingentement de places dites «ambulatoires». De surcroît, le Ministre de l économie 12 a considéré qu au sein de chacune des disciplines précitées, une segmentation plus fine selon la spécialisation observée chez les praticiens et dans l offre même des établissements était pertinente. Pour autant, il n est pas nécessaire au cas présent de trancher définitivement la question de la segmentation précise de toutes les spécialités concernées par l opération, dans la mesure où les conclusions de l analyse concurrentielle demeureront inchangées, quelles que soient les définitions retenues. En outre, le Ministre de l économie a également envisagé l existence d un marché de l imagerie médicale 13, sans toutefois trancher la question. Au cas d espèce, la question de l existence d un marché distinct de l imagerie médicale peut être laissée ouverte dans la mesure où quelle soit la position retenue, les conclusions de l analyse concurrentielle demeureront inchangées. 2.1.2. Le marché des produits ménagers d entretien général destinés aux institutionnels Au sein de l activité de production et de vente de détergents, la pratique décisionnelle communautaire 14 a opéré une segmentation entre, d une part, les produits destinés aux industriels et, d autre part, les produits destinés aux institutionnels (hôpitaux, écoles, restaurants etc.). Le groupe LBO n est actif que sur la production de détergents à destination d institutionnels. Au sein de cette activité, une segmentation suivant l usage des produits peut être envisagée. La pratique décisionnelle communautaire 15 a ainsi distingué trois marchés pertinents : les produits destinés à l entretien des cuisines, les produits destinés au lavage du linge et les produits ménagers d entretien général. Le Groupe LBO est uniquement présent sur le marché des produits ménagers 9 Voir notamment les lettres du Ministre de l économie n C2002-75 du 14 novembre 2002, au conseil de la société Médi-Partenaires, relative à une concentration dans le secteur des établissements de soins en France ; n C2003-241 du 4 décembre 2003, aux conseils de la société Capio Santé, relative à une concentration dans le secteur des établissements de soins ; n C2006-105 du 26 octobre 2006, aux conseils de la société Capio santé SA, relative à une concentration dans le secteur de la production de diagnostics et de soins en établissement de santé ; n C2007-80 du 24 juillet 2007, au conseil de la société Vitalia Développement 1, relative à une concentration dans le secteur des établissements de soins en France et n C2007-91 du 6 août 2007, au conseil de la société Vitalia Développement 2, relative à une concentration dans le secteur de l offre de diagnostics et des soins en établissements de santé. 10 Ibidem. 11 Décision C2007-80 précitée. 12 Voir notamment les décisions C2007-80 et C2007-91 précitées. 13 Décision C2002-75 précitée. 14 Décisions de la Commission européenne n IV/M.704 Unilever/Diversey, du 20 mars 1996 et COMP/M.2665 Johnson Professional Holdings/Diverseylever, du 4 mars 2006. 15 Décisions n IV/M.704 et COMP/M.2665 précitées. 3

d entretien général destinés aux institutionnels. Au sein de ce marché, une segmentation plus fine suivant le secteur d activité concerné peut être envisagée, dans la mesure où les caractéristiques de certains produits peuvent varier suivant l activité exercée par le client. En l espèce toutefois, la question d une segmentation du marché des produits ménagers d entretien général destinés aux institutionnels peut être laissée ouverte, dans la mesure où quelle que la position retenue, les conclusions de l analyse concurrentielle demeureront inchangées. En l espèce, l analyse concurrentielle sera uniquement menée sur le segment des produits ménagers d entretien général destinés aux professionnels de santé, seul segment sur lequel le groupe LBO est actif. 2.2. Les marchés géographiques 2.2.1. Les marchés de l offre de diagnostics et de soins en établissements de santé La pratique décisionnelle du Ministre de l économie 16 a retenu une délimitation locale, au plus régionale et au plus étroit au niveau de l agglomération, des marchés de l offre de diagnostics et de soins en établissements de santé. Il a envisagé que cette dimension locale pouvait également correspondre aux «territoires de santé» tels que délimités par les agences régionales de l hospitalisation. En l espèce, les établissements de la société Polyclinique les Fleurs sont tous situés sur le territoire de santé «Var Ouest». Au cas d espèce, la question de la définition géographique précise des marchés concernés peut être laissée ouverte, dans la mesure où quelle que soit la délimitation retenue, les conclusions de l analyse concurrentielle demeureront inchangées. 2.2.2. Le marché des produits ménagers d entretien général destinés aux institutionnels La Commission européenne 17 a considéré, tout en laissant la question ouverte, que le marché des produits ménagers d entretien général destinés aux institutionnels est de dimension au moins nationale. L instruction du présent dossier n ayant pas permis de remettre en cause la présente délimitation, le marché des produits ménagers d entretien général destinés aux institutionnels, ainsi que le segment des produits destinés aux professionnels de santé, seront considérés comme étant de dimension au moins nationale. En l espèce, l analyse concurrentielle fournira des parts de marché au niveau national, sachant que le groupe LBO indique détenir sur le segment des produits ménagers d entretien général destinés aux professionnels de santé une part de marché nationale supérieure à sa part de marché considérée à un niveau supranational.. 3. L ANALYSE CONCURRENTIELLE 3.1. Analyse des effets horizontaux Le Groupe LBO n étant pas présent sur les marchés de l offre de diagnostics et de soins en établissement de santé dans la région Provence Alpes Côte-d Azur, l opération n entraînera donc aucun chevauchement d activité, quelle que soit la délimitation géographique des marchés retenue. L opération n est donc pas de nature à porter atteinte à la concurrence par le biais d effets horizontaux sur l ensemble des marchés concernés par l opération. 16 Décisions C2002-75, C2003-241, C2006-105, C2007-80 et C2007-91 précitées. 17 Décisions n IV/M.704 et COMP/M.2665 précitées. 4

3.2. Analyse des effets congloméraux Le Groupe LBO est présent sur le segment des produits ménagers d entretien général destinés aux professionnels de santé qui est un segment connexe aux marchés de l offre de diagnostics et de soins en établissement de santé sur lesquels les parties sont simultanément actives. Il convient dès lors d étudier les potentiels effets congloméraux de l opération. Néanmoins, compte tenu de la faible part de marché du Groupe LBO sur le marché des produits ménagers d entretien général destinés aux professionnels de santé (inférieure à 5%), l opération n est pas de nature à porter atteinte à la concurrence par le biais d effets horizontaux 18. En conclusion, il ressort de l instruction du dossier que l opération notifiée n est pas de nature à porter atteinte à la concurrence. Je vous informe donc que j autorise cette opération. Je vous prie d'agréer, Maîtres, l'expression de ma considération distinguée. Pour le ministre de l économie, de l industrie et de l emploi et par délégation, Le chef de service FRANCIS AMAND NOTA : Des informations relatives au secret des affaires ont été occultées à la demande des parties notifiantes. Ces informations relèvent du «secret des affaires», en application de l article R. 430-7 fixant les conditions d application du livre IV du code de commerce relatif à la liberté des prix et de la concurrence. 18 Voir les lignes directrices de la Commission européenne sur l appréciation des concentrations nonhorizontales au regard du règlement du Conseil relatif au contrôle des concentrations entre entreprises. 5