Gros plan sur l artisanat. entreprendre. PHILIPPE LAVIALLE, PRÉSIDENT DE LA CCI ESSONNE www.agglo-evry.fr ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE CENTRE ESSONNE



Documents pareils
DOSSIER DE PRESSE. Vendredi 24 juillet Le Grand Narbonne présente les 6 premiers mois d activités d IN ESS

POUR LE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE D EST ENSEMBLE

DÉVELOPPEUR D ENSEIGNE alternance ADMISSION Bac +2/3

La Porte Sud du Grand Paris

Le Val d Orge au Stand D02 - Hall Passy Construisons la plus grande réserve foncière d Ile-de-France Contact presse : Charlotte Limare

entreprendre et réussir en seine-et-marne

Rentrée 2014 Changer de vie, de région, de métier : le dispositif Soho Solo GERS sur le salon «Parcours France»

L IDEX DE TOULOUSE EN BREF

#donnezdusensàvotre. taxed apprentissage2015 ALL DIGITAL!

Les principaux dispositifs de soutien aux PME/TPE des métiers de la création, de la mode et du design

START UP. Challenge DOSSIER PARTENAIRE

Les bons critères pour choisir son lieu d implantation. Animé par :

CONFERENCE DE PRESSE VENDREDI 25 OCTOBRE h 45 à Agneaux (CCI, rue de l Oratoire)

Dossier de presse «Fais-nous rêver-fondation GDF SUEZ»,

ENSEIGNEMENTS ET SÉMINAIRES

DOSSIER DE PRESSE. FESTIBAT Octobre h00 à minuit Cité des Sciences & l Industrie à La Villette

AG ECONOMIE, EMPLOI, INDUSTRIE Section Paris 2 ème 28/02/2013

Investir l excellence et la solidarité

CAHIER DES CHARGES DE L APPEL A PROJETS REGIONAL «INNOVATION» SESSION PLENIERE DES 19 ET 20 JUIN 2014

Les écoles de la CCI Réunion récompensent leurs lauréats

Dossier de Presse La communauté de communes de Mimizan participe au Salon PROVEMPLOI, à Paris, le 15 octobre 2013.

Compte rendu de la journée technique du mardi 23 septembre organisée par ODIT France à la Maison du Tourisme Paris

du 11 mars au 17 avril EURATECHNOLOGIES HAUTE BORNE PLAINE IMAGES EURASANTÉ MAISONS DE L EMPLOI PÔLE EMPLOI ENTREPRISES ET CITES

>> Dossier de presse. Octobre 2014

La meilleure main-d œuvre d Europe pour les métiers de la production en salles blanches (pharma, chimie, agro-alimentaire )

Plan d actions 2011/2014

Proximité Ethique Responsabilité

LETTRE AUX ADHÉRENTS Décembre 2013

Lundi 10 décembre Casino de Paris

Conférence de Presse jeudi 19 mars 2015 Salon Mondial du Tourisme

Dynamisez vos ventes Négociez vos achats Améliorez votre management. Jeudi 28 mai Palais des Congrès Antibes Juan Les Pins

Conception graphique : Nicolas Piroux - Photos : Campus communication - Camille Boulycault ; UPS mission Campus ; Florent Delaigue ; Gwenaël Le Garff

Comité stratégique de la démarche Alsace 2030 : des ambitions fortes, une vision partagée

Guide du Partenaire OFFICE DE TOURISME de LANGEAIS & CASTELVALÉRIE

F.A.Q. Ce taux est supérieur d environ 50% à la moyenne nationale des entreprises créées. Démarrer en pépinière permet de prendre le bon départ!

10 ENGAGEMENTS, 30 PROPOSITIONS DE LA MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE «Avec vous, une Saône et Loire innovante et attractive»

pour une métropole solidaire et attractive

«Donnons envie aux entreprises de faire de la Formation continue à l Université!» (Stand D07) La formation continue à l Université Fiche expérience

Vous croyez à votre initiative. Participez et gagnez!

SÉMINAIRE PRODUCTIF 18, 19 AVRIL 2013

Rhône Développement Initiative Au service de l entrepreneuriat 20 ans et de l économie de proximité.

DOSSIER DE PRESSE Un portail énergie / climat parisien

Centre national de la danse Mesures en faveur de la formation, de l insertion, des conditions de vie et de la diversité des jeunes créateurs

EOVI MANAGER À CHACUN SA PARTITION À CHACUN SES SOLUTIONS

72% des Français prêts à payer plus cher un produit fabriqué en France. Mais pas à n importe quel prix!

Plate-forme RSE. Commissariat Général à la stratégie et la prospective

MASTER EUROPEEN EN MANAGEMENT ET STRATEGIE D ENTREPRISE SPECIALISATION MANAGEMENT DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Pretik est un site dédié au prêt d'objets entre particuliers

création oseo.fr Pour financer et accompagner les PME

de l office de tourisme 1/12

SPORTS MANAGEMENT SCHOOL. Le meilleur chemin vers le business du sport

Les mesures en faveur de

Portage salarial, couveuse, incubateur : entreprendre différemment

LE SYNDICAT DE L INNOVATION BIG BIG DATA, UNE RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE OU CULTURELLE? DATA DAY

VEGEPOLYS pôle de compétitivité à vocation mondiale

Travaux d isolation et de finitions (peinture, revêtements, plâtrerie, ) Parc

Guide Leader + 16 pages 12/07/05 11:20 Page 1. En Pays Portes de Gascogne l Europe est partenaire de vos projets LEADER +

Prestation proposée : Au cours d une séance individuelle de 2h00 :

Notre stratégie de développement porte ses fruits

Etude de diagnostic territorial et accompagnement de projets en vue de la revitalisation du site de la base aérienne de Brétigny

Métiers d études, recherche & développement dans l industrie

MASTERCLASS PI. CNCPI Vendredi 28 mars 2014

Place à. l innovation. sociale

Technopole de Bourges : Construction d un Centre d Affaires Vendredi 4 février H00

L incubateur des métiers de création PROGRAMME DES FORMATIONS

DOSSIER DE PRESSE. Contact Presse de Mutuelle Bleue

Créer des valeurs, les vivre et les faire vivre. Études des solutions de financement online. Dossier de presse

La Banque Populaire des Alpes : une Banque utile & innovante toujours plus engagée pour ses territoires! Résultats 2014 & perspectives

L accueil comme priorité. Fréquentation des principaux sites touristiques en millions de visiteurs

LEADER... LE PROJET DU PAYS DE SAINT-MALO : UN OBJECTIF FORT : LEADER ACCOMPAGNE : LES 4 THÉMATIQUES : POUR VOUS ACCOMPAGNER

L INITIATIVE «FRENCH TECH»

POLES DE COMPETITIVITE. et CENTRES D INNOVATION TECHNOLOGIQUES : OBJECTIF INNOVATION

Compte rendu. Jeudi 21 mai 2015 Séance de 11 heures 15. Mission d information commune sur la banque publique d investissement, Bpifrance

CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE. Le partage de solutions

DIRECTION DES ACHATS RESPONSABILITÉ SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE. Ensemble, agissons pour des achats responsables

Améliorer l organisation et la communication interne à l office de tourisme

Groupements d employeurs, compétences en temps partagé, portage salarial : Une forme d emploi novatrice? Club RH 1 octobre 2009

LE ROLE DES ECOLES D INGENIEURS DANS LE DEVELOPPEMENT DES PME PMI. L EXEMPLE DE L UTC

Bureau D Accueil des Artistes et Professionnels Etrangers (BAAPE)

PLAN DE COMMUNICATION REGIONAL POUR LA PROMOTION DES FONDS EUROPEENS FEDER, FSE et FEADER EN ILE-DE-FRANCE

DOSSIER DE PRESSE 2014

TAXE D APPRENTISSAGE 2014

SE FORMER À L UNIVERSITÉ

bretagne Les rencontres emploi du maritime - Mardi 10 mai Palais des congrès de Lorient (56) Dossier de presse

Bien plus qu un financement

AFTEC Générateur d avenirs ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR PRIVÉ CAEN LAVAL RENNES VANNES VITRÉ TITRES CERTIFIÉS PAR L ETAT

Intervention de Marisol Touraine. Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes

UN PROJET SCIENTIFIQUE ET CULTUREL POUR LA SOCIÉTÉ DE LA CONNAISSANCE

La politique marseillaise en faveur des Seniors

Création d activité : chacun a-t-il sa chance? Tours 8 juillet 2009

C est quoi C est quoi une entreprise

Rapport d évaluation du master

APPEL A PROJETS «ITINERAIRES DE DECOUVERTE DANS LE VIGNOBLE ALSACIEN»

LA PROFESSIONNALISATION DU COACHING EN ENTREPRISE :

Portfolio Boutique en ligne - Site internet

Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services

Parcours de formation. Coach. Et si vous pouviez accompagner vos clients ou vos collaborateurs par le coaching?

«L entraîneur médiocre parle, le bon explique, le super démontre et le meilleur inspire» John Kessel

Associations Dossiers pratiques

Transcription:

ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE CENTRE ESSONNE entreprendre N 05 JUILLET / AOÛT / SEPT. 2012 LE DOSSIER Gros plan sur l artisanat L INTERVIEW PHILIPPE LAVIALLE, PRÉSIDENT DE LA CCI ESSONNE www.agglo-evry.fr

ÉDITORIAL LE RUGBY A DE L AVENIR EN CENTRE ESSONNE DÉVELOPPER NOTRE ATTRACTIVITÉ POUR UNE ÉCONOMIE DIVERSIFIÉE partagés, au service des entreprises, des populations et de l emploi. Avec Philippe Lavialle, nous allons poursuivre ces politiques de développement économique, qui s appuient sur la variété et la richesse du monde économique de notre territoire. C est pourquoi ce cinquième numéro vous propose d aller à la rencontre de notre diversité entrepreneuriale, qui va de l artisanat à l économie sociale et solidaire en passant par les sociétés implantées sur les parcs d activités, les commerces, les PME, les grands groupes ou les start-up. MANUEL VALLS FRANCIS CHOUAT Président Président la communauté de la communauté d agglomération d agglomération Évry Centre Évry Essonne, Centre maire Essonne, d Évry maire d Évry L Il m est donné pour la première fois l occasion d ouvrir le magazine d information économique, avec autant de joie que d émotion, à l heure où notre territoire s ouvre à des perspectives enthousiasmantes d attractivité. En effet, l exercice des responsabilités gouvernementales de Manuel Valls - auquel je succède à la Présidence de l agglomération - le conduit à respecter l engagement du non cumul des mandats pris par le Président de la République, pour se consacrer pleinement à sa fonction. Fort de la confiance unanime que les élus de l agglomération m ont accordée le 9 juillet dernier, et qui m honore autant qu elle m oblige, soyez assurés de mon engagement à poursuivre le travail conduit depuis 2008 en faveur du développement de notre territoire et de son rayonnement métropolitain : de l agrandissement du Magellan à notre présence renforcée aux salons d immobiliers d entreprises, en passant par un développement de la coopération avec le Genopole, et à notre partenariat avec les chambres consulaires, autant d actions et d axes majeurs qui s inscriront dans la continuité. Et d un nouveau Président à l autre, de la communauté d agglomération Évry Centre Essonne à la CCI, notre richesse territoriale repose autant sur la volonté des hommes que sur celle des organisations publiques et privées qui la font vivre et qui portent des objectifs «C est cette ambition collective de voir la grande couronne du Sud francilien présente dans l espace métropolitain qui nous conduit à développer des capacités d aménagement pour des projets innovants, grâce au soutien de tous les acteurs locaux.» C est cette ambition collective de voir la grande couronne du Sud francilien présente dans l espace métropolitain qui nous conduit à développer des capacités d aménagement pour des projets innovants, grâce au soutien de tous les acteurs locaux. Le projet de la Fédération Française de Rugby a rencontré celui de notre territoire, pour le meilleur du développement économique en Centre Essonne et au-delà, en permettant de renforcer son attractivité. La mobilisation de tous a permis de proposer à la FFR le lieu adéquat et surtout ce qui le fera vivre ; bien plus qu un espace géographique d implantation, les responsables sportifs ont partagé avec les élus, les socio-professionnels et les populations des valeurs humaines et une vision de développement durable tant pour le sport que pour notre bassin de vie et d emploi. Ensemble, nous continuerons d agir pour conforter ce succès. 2 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 3

ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE CENTRE ESSONNE N 05 entreprendre JUILLET / AOÛT / SEPT. 2012 P6 LE DOSSIER Gros plan sur l artisanat FOCUS L INTERVIEW PHILIPPE LAVIALLE, PRÉSIDENT DE LA CCI ESSONNE www.agglo-evry.fr n 05 - Juillet/ Août/ Sept. 2012 Communauté d agglomération Évry Centre Essonne 500, place des Champs-Élysées 91080 Évry-Courcouronnes 01 69 91 58 58 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Francis Chouat DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Laurent Riéra RESPONSABLE DES PUBLICATIONS Céline Radici RÉDACTRICE EN CHEF Morgann Houriez morgann.houriez@agglo-evry.fr 01 69 91 58 51 SECRETARIAT DE RÉDACTION Catherine Lengellé JOURNALISTES Michel Bazan Morgann Houriez Catherine Lengellé Céline Radici Laurent Riéra Pierre Talbot ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Grégory Alvérola Damien Le Mée SITE INTERNET Stéphanie Gauthier CONCEPTION Beaurepaire RÉALISATION Scoop communication PHOTOS DOSSIER GROS PLAN SUR L ARTISANAT Grand Stade de Rugby L accord entre la FFR et les collectivités est signé! P8 ACTUS P34 PAROLES D EXPERT Discriminations : un certain Le réseau Sud Île de France poids pour les entreprises renforce ses liens Global Bioénergie : premiers essais en pilote de laboratoire Télecom école de management leader pour la formation des ingénieurs P36 P16 MANAGEMENT ET INITIATIVES Les patrons salariés L INTERVIEW Philippe Lavialle, président de la Chambre de Commerce et d Industrie de l Essonne P20 BAROMÈTRE L artisanat en chiffres P38 P40 ENSEIGNEMENT ET FORMATION Jeu vidéo : une formation PORTRAITS D ENTREPRISES Aelred et les plantes du futur Reflex Ces, du sur mesure Pétrarque éveille les cinq sens SGS Multilab environnement, de haut niveau à Évry analyste environnemental Dam et Orelya s offrent un nouveau toit Tracor Europe, la vidéosurveillance sur IP P44 P26 DOSSIER L artisanat, première entreprise de France Les principales problématiques des artisans Les atouts de l apprentissage P42 RECHERCHE ET INNOVATION Cinq labex pour l UEVE LOGEMENTS Au fil de l eau P46 VILLE MODE D EMPLOI Nouvelle saison culturelle : c est parti! Lionel Antoni Christian Lauté Gitka Olivier Architecture Groupe-6. Luc Boegly IMPRIMÉ À 8 000 EXEMPLAIRES ISSN : 1636-0214 DÉPÔT LÉGAL À PARUTION SOMMAIRE 4 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 5

ACTUS / GRAND STADE DE RUGBY UN ESSAI RÉUSSI ENTRE «VOISINS» LES ENTREPRISES ONT FÊTÉ LE RUGBY L ÉQUIPE DE RUGBY DE L UNION SPORTIVE DE RIS-ORANGIS A DONNÉ DU FIL À RETORDRE AUX ÉQUIPES CONCURRENTES, CONSTITUÉES DES EMPLOYÉS DES ENTREPRISES ET DES COLLECTIVITÉS PARTICIPANT À L ÉVÉNEMENT. Le 31 mai dernier, le monde économique de l Essonne a fortement marqué son soutien à la candidature du site de Ris-Orangis au Grand Stade de rugby de la FFR. Plus de 1 000 entreprises ont participé à la traditionnelle journée «Entreprises, à la rencontre de vos voisins», organisée sur tout le département par la chambre de commerce et d industrie, en collaboration avec 15 intercommunalités de l Essonne. ÉLUS DE L AGGLOMÉRATION ET REPRÉSENTANTS DE LA CCIE, RÉUNIS AU SEIN DU COMITÉ OVAL ÉCO, CÔTE À CÔTE POUR APPORTER LEUR SOUTIEN AU GRAND STADE. LE GRAND STADE À RIS-ORANGIS! La plupart d entre vous le savez déjà : vendredi 29 juin, la Fédération Française de rugby a retenu la candidature portée par l agglomération Évry Centre Essonne, le conseil général et la ville de Ris-Orangis pour l accueil du Grand Stade de la Fédération française de rugby, à l horizon 2017. Après plus d un an d une intense compétition territoriale, menée dans un bel esprit sportif par plusieurs sites franciliens, la nouvelle a été annoncée par Pierre Camou, président de la FFR, à l issue du comité directeur de la Fédération, réuni à La Baule. Pour l agglomération, cette décision est à marquer d une pierre blanche, tant les enjeux qu elle porte sont nombreux : notoriété, image, développement économique, emploi, transports en commun, etc. C est avec une grande fierté que les trois porteurs de projet ont accueilli ce choix qui doit beaucoup au soutien de tous nos partenaires et à la mobilisation de la population de l Essonne. Un département qui s affirme plus que jamais comme une terre de rugby, comme en témoigne la montée en Pro D2 du Rugby Club Massy Essonne. Nous reviendrons dès la rentrée plus en détail sur ce formidable projet, dans l ensemble de nos publications. À tous, un grand merci pour votre mobilisation! HAKA GÉANT «FAUT DONNER, RIEN LÂCHER, ON VAINCRA» Vendredi 8 juin, ils étaient plus d une centaine à se réunir place des Droits de l Homme à Évry pour exprimer leur soutien à la candidature du Grand Stade de la FFR en entonnant un haka, à l initiative de la CCI Essonne et de l association Oval éco. PORTES OUVERTES UN FLASH MOB* POUR LE GRAND STADE EN ESSONNE À quelques jours de la décision de la FFR, les initiatives se multiplient pour marquer la mobilisation populaire autour de la candidature essonnienne. À l occasion des Journées Portes Ouvertes du 2 juin dernier, les apprentis de la Faculté des Métiers ont organisé un flash mob. Fiers de leur parcours au sein de leur faculté, les jeunes apprentis ont voulu valoriser leur centre de formation en offrant une animation musicale de fin d année. * flashmob, de l expression anglaise similaire, signifie mobilisation éclair. L ACCORD CADRE ENTRE LA FFR ET LES COLLECTIVITÉS ESSONNIENNES EST SIGNÉ Le 11 juillet dernier, Pierre Camou, président de la Fédération Française de Rugby, Jérôme Guedj, président du conseil général de l Essonne, Francis Chouat, président de la communauté d agglomération Évry Centre Essonne et Thierry Mandon, maire de Ris-Orangis se sont réunis à l hippodrome de Ris- Orangis pour signer l accord cadre liant les parties prenantes dans le projet de ce «Colisée du XXI e siècle». Signe fort de la constitution d un maul conquérant : la FFR et les territoires d implantation unissent désormais leurs forces, leurs compétences et leurs ambitions autour d un seul et même objectif : inaugurer ensemble le Grand Stade de la Fédération Française de Rugby à Ris-Orangis! 6 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 7

ACTUS LE RÉSEAU ENTREPRENDRE SUD ÎLE-DE-FRANCE RENFORCE SES LIENS Le Réseau Entreprendre Sud Île-de-France accompagne les créateurs d entreprises à fort potentiel de création d emplois. Son territoire couvre la Seine-et-Marne et l Essonne, dont il s est rapproché il y a trois ans en installant son siège à Lieusaint (77), en limite de notre département, où il dispose de bureaux. Le réseau renforce aussi ses liens avec la communauté d agglomération Évry Centre Essonne, où il a tenu son assemblée générale 2012, dans les locaux de l hôtel d agglomération. Par ailleurs, c est au Génocentre, à Évry, que s est déroulée, le 18 juin dernier, sa grande Fête des lauréats 2012. L ORIGINE DU RÉSEAU ENTREPRENDRE À la suite du dépôt de bilan de Phildar, en 1986, André Mulliez, ancien pdg de l entreprise de Roubaix, a décidé de créer un dispositif permettant de remplacer les 600 emplois supprimés. Il a fondé le Réseau Entreprendre et imaginé un dispositif permettant d accompagner des créateurs d entreprise. Celui-ci s est déployé à travers 63 structures locales, en métropole et dans les Dom-Tom. Le siège de la fédération nationale est à Roubaix. Le Réseau Entreprendre Sud Île-de-France est né quant à lui en 1999, en Seine-et-Marne, à l initiative de Paul Dubrule, cofondateur d Accor. Il y a dix ans son territoire a été étendu à l Essonne. Le siège, d abord situé à Avon (77), s est déplacé il y a trois ans à Lieusaint (Carré Sénart). L association reçoit aussi ses interlocuteurs sur rendez-vous dans les bureaux que la chambre de commerce et d industrie de l Essonne met à sa disposition dans ses locaux à Évry. Réseau Entreprendre Sud Île-de-France Chambre de Commerce et d Industrie de l Essonne 2, cours Monseigneur Romero 91000 Évry Tél. 01 60 74 83 75 sud-idf@reseau-entreprendre.org www.reseau-entreprendre-sud-ile-de-france.fr 3 QUESTIONS À Marc Montagnon DIRECTEUR DU RÉSEAU ENTREPRENDRE SUD ÎLE-DE-FRANCE QUELLE EST LA NATURE DE VOTRE ACCOMPAGNEMENT? Les lauréats du Réseau entreprendre Sud Île-de-France bénéficient d un prêt d honneur de 15 000 à 50 000 euros, sur cinq ans, sans prise de garantie ni intérêt, avec différé d amortissement possible de dix-huit mois. Un dirigeant d entreprise animé par la volonté de transmettre son expérience leur apporte un accompagnement individuel. Chaque binôme est constitué pour deux ans et se réunit au minimum une fois par mois pour faire le point, mettre en avant les réussites, les problèmes, les enjeux à venir, la meilleure façon d aborder et résoudre les situations, les bonnes personnes à contacter Les porteurs de projets de chaque promotion sont réunis une fois par mois. Une opportunité d échanger sur leurs expériences réciproques, sortir de leur isolement et mutualiser leurs efforts, et aussi de participer à une rencontre sur une thématique en lien avec l entreprise : lecture d un bilan, commercial, gestion RH, développement personnel du dirigeant Le Réseau organise en outre diverses rencontres axées notamment sur la découverte d organisations et de réseaux professionnels, des soirées conviviales thématiques (de la loi de Finances aux méthodes de concentration des sportifs de haut niveau) COMMENT LES LAURÉATS SONT-ILS SÉLECTIONNÉS? Le processus de sélection des lauréats est opéré après un premier avis sur dossier suivi de rencontres individuelles (jusqu à 7 ou 8) avec les permanents de l association et des chefs d entreprise. La décision finale est prise par un comité d engagement. Notre premier critère est le potentiel des entreprises en matière de création d emploi. Tous les secteurs sont concernés, à l exception de certaines professions soumises à réglementation. VOUS MANIFESTEZ UN INTÉRÊT PARTICULIER POUR LES PROJETS DE REPRISE Les projets de reprises de PME-PMI qui ont des salariés bénéficient d un accompagnement spécifique. Grâce à un partenariat avec la région Île-de-France nous pouvons majorer de 20 000 euros le prêt d honneur qui leur est octroyé. En outre nous sélectionnons toujours pour être à leurs côtés un chef d entreprise qui a lui-même une expérience de repreneur. L enjeu est d autant plus important qu il s agit du maintien de l emploi. PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE LENGELLÉ LE RÉSEAU ENTREPRENDRE SUD ÎLE-DE-FRANCE EN CHIFFRES Il a accompagné depuis sa création, en 1999, 166 créateurs d entreprise, à l origine de quelque 2 000 emplois, soit une douzaine en moyenne par société. Il a engagé 3 millions d euros sous forme de prêts d honneur. Il compte environ 80 adhérents chefs d entreprise accompagnateurs, dont la moitié en Essonne et huit sur le territoire de la communauté d agglomération Évry Centre Essonne. Chaque promotion annuelle compte environ une dizaine de porteurs de projet. L année 2011 a marqué une forte progression, avec 26 lauréats, représentant la création d environ 500 emplois. TÉMOIGNAGES VANESSA NEIL dirigeante d AIM Azimuth, à Évry, accompagnée par Jean-Yves Martin (Eurofeedback) «AIM Azimuth conseille les entreprises de tous secteurs dans leurs projets de croissance à l international. J ai créé cette société en 2010, à Évry. Auparavant, j étais directrice générale de la filiale française d un groupe britannique. J étais alors peu active sur les réseaux professionnels. Être lauréate du Réseau Entreprendre Sud Île-de-France m a permis d entrer en contact avec d autres chefs d entreprise. J ai aussi apprécié le fait d être accompagnée par un dirigeant et de pouvoir échanger avec lui. J ai reçu de sa part des conseils avisés et bienveillants. Cela m a aidé à accélérer le développement de mon entreprise en adéquation avec ma stratégie pour atteindre une dimension significative sur notre secteur d activité à court terme. Le CA d AIM-Azimuth est en forte croissance (+ 100 % entre 2010 et 2011). J ai recruté une consultante à plein temps en octobre dernier et j espère créer un autre poste dans les douze mois à venir.» JEAN-YVES MARTIN dirigeant d Eurofeedback, à Lisses, «parrain» de Vanessa Neil (AIM Azimuth) «J ai accompagné deux sociétés en qualité de membre du Réseau Entreprendre Île-de-France mais plusieurs autres en dehors de ce dispositif. Le créateur d une société est seul, il découvre tout des méandres de l administration Il est important qu il soit aidé par un chef d entreprise qui les connaît déjà. Même si l expérience des aînés a du mal à être retransmise, on est là Cela ne représente pas une grosse contrainte. On est surtout à l écoute, pour donner des conseils au bon moment. Il ne s agit pas de diriger à la place du créateur, mais juste de l alerter sur les points à ne pas oublier, lui montrer les écueils dans lesquels ne pas tomber. J ai moi-même pu démarrer ma société il y a vingt-deux ans grâce à l aide d un chef d entreprise qui m a hébergé dans ses locaux.» 8 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 9

ACTUS UN NOUVEAU PRÉSIDENT POUR L AGGLOMÉRATION Lundi 9 juillet, Francis Chouat, maire d Évry depuis le 3 juin dernier, a été élu à l unanimité Président de la communauté d agglomération Évry Centre Essonne lors d une séance exceptionnelle du Conseil de communauté. Cette élection intervient après la démission de Manuel Valls, président depuis 2008 de la communauté d agglomération, conformément à la règle édictée par le Président de la République, du non cumul des fonctions de ministre et de président d un exécutif local. UN ATLAS INTERACTIF POUR LES PARCS D ACTIVITÉS Quels secteurs d activités sont représentés au sein des 27 parcs d éactivités de l agglomération? Quels services ontils à offrir aux x salariés et quels sont leurs effectifs? En un clic sur l atlas en ligne des parcs d activités, vous saurez tout! www.agglo-evry.fr/atlas-des-parcs RÉSEAUX DCF S IMPLANTE EN ESSONNE Dirigeants Commerciaux de France a ouvert une antenne en Essonne. Créé en 1930 à Paris, ce réseau international a pour objectif la promotion et le développement de la fonction commerciale auprès des institutions, des décideurs économiques et des jeunes en formation, ainsi que l amélioration des performances professionnelles de ses adhérents. Il s est développé dans 21 régions, à travers plus de 80 associations, et regroupe 2 500 responsables de la fonction commerciale, chefs d entreprise, consultants et enseignants. Le président de DCF Essonne est Patrick Vital, dirigeant du cabinet de conseil Levito. Dirigeants commerciaux de France Essonne 10, avenue Émile Aillaud 91350 Grigny Tél. : 01 70 58 39 39 www.reseau-dcf.fr Par ce vote, acquis avec 56 voix sur 56 votants, les élus communautaires ont clairement marqué leur volonté d inscrire la gouvernance intercommunale dans une continuité institutionnelle. La ville centre se porte ainsi garante de la solidité du pacte intercommunal, au service des habitants et des entreprises de l agglomération. NOMINATION UN NOUVEAU DIRECTEUR À LA MAISON DE L EMPLOI Jean-Yves Sigiscar a succédé, en mars dernier, à Marie- Josée Galas à la tête de la Maison de l emploi d Évry-Corbeil. Cet Essonnien de 37 ans connaît particulièrement bien cet organisme où il a été pendant trois ans responsable de plusieurs chantiers, concernant principalement l observation du territoire et la levée des freins à l emploi au sein des entreprises. Il est diplômé de 3 e cycle en ingénierie des ressources humaines à Paris V. Avant d intégrer la Maison de l emploi d Évry-Corbeil il a travaillé au sein du service public de l emploi pendant sept ans, puis dans un cabinet spécialisé en ressources humaines. Maison de l emploi Évry-Corbeil 14, rue du Bois Sauvage 91000 Évry Tél. : 01 69 89 82 50 CONVENTION DE PARTENARIAT UNE UNITÉ DE VALORISATION DES DÉCHETS INDUSTRIELS À ÉTAMPES Le Siredom (Syndicat intercommunal pour la revalorisation et l Elimination des déchets et ordures ménagères) et Triadis Services ont signé en mai dernier une convention de partenariat. Triadis Services, plate-forme de regroupement, de transit, de tri et de prétraitement de déchets dangereux diffus, et filiale du Groupe Séché Environnement, s est engagée à créer une unité de valorisation des emballages industriels respectueuse de l environnement. Cette activité sera développée dans le bâtiment de 2 000 m 2 que le Siredom occupait à Étampes avant le transfert de son activité sur l Écosite de Vert-le-Grand. À la clé, la création d une dizaine d emplois à terme. ZONE FRANCHE URBAINE NOUVELLES RÈGLES D EXONÉRATION EN ZFU : DES PRÉCISIONS La Direction générale des finances publiques a précisé dans une instruction du 27 avril dernier (publiée le 4 mai 2012 au Bulletin officiel des impôts) les règles d exonération applicables dans les zones franches urbaines par suite de la prolongation de trois ans des avantages fiscaux en zone franche urbaine (loi de Finances du 28 décembre 2011). À noter que les exonérations fiscales et sociales ne s appliquent désormais que si la moitié (au lieu de un sur trois précédemment) des salariés recrutés par l entreprise résident en ZFU ou ZUS (zone urbaine sensible) et bénéficient d un CDI ou d un CDD d au moins douze mois. L exonération d impôts locaux, applicable sauf décision contraire des collectivités locales, n est pas soumise à de nouvelles conditions. communauté d agglomération Évry Centre Essonne : Hassan Millal chargé de mission ZFU Tél. : 01 69 91 59 09. 10 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 11

ACTUS GLOBAL BIOÉNERGIE : PREMIERS ESSAIS EN PILOTE DE LABORATOIRE La start-up de biotechnologies implantée à Genopole a débuté en juillet des essais en pilote de laboratoire en vue de la production d isobutène biologique. C est la première étape de son calendrier d industrialisation, qui se poursuivra en 2013-2014 par des essais en pilote industriel, avant la production, à partir de 2017, de milliers de tonnes d isobutène biologique. Le pilote de laboratoire a été installé au sein des locaux de Global Bioenergies à Genopole. LE MAGELLAN CERTIFICATION AFNOR RECONDUITE Première pépinière d entreprise à avoir été certifiée par l Afnor (NF Services «activités des pépinières d entreprises»), en octobre 2000, Le Magellan, à Évry, vient de voir sa certification renouvelée. Ce label garantit le sérieux, la fiabilité et la qualité des prestations fournies. À la fois pépinière et hôtel d entreprise, Le Magellan, située en zone franche urbaine, propose 700 m de locaux d activités (ateliers), 2 403 m de bureaux et 462 m de locaux communs et administratifs. www.lemagellan.com INNOVATION SOCIALE FEMMES D AVENIR VOISIN MALIN LAURÉAT DU CONCOURS CRÉARÎF ENTREPRENDRE AUTREMENT LANCEMENT DU 2 e CONCOURS CRÉATRICES D AVENIR Les entrepreneures qui ont créé ou repris une entreprise en Île-de- France depuis le 1 er janvier 2010 ainsi que les porteuses de projets en cours ont jusqu au 20 septembre prochain pour déposer leur dossier de candidature au prochain concours Créatrices d avenir. Ce challenge qui «récompense les initiatives les plus prometteuses» est organisé par Île-de-France active (IDFA), un des acteurs du financement solidaire en Île-de-France. À la clé : 5 prix représentant une dotation totale de 24 000. www.iledefranceactive.fr FACULTÉ DES MÉTIERS NOUVELLE FORMATION À L INTERNATIONAL La Faculté des métiers d Évry lance à la rentrée une formation de responsable en commerce international, sanctionnée par un titre national de niveau bac + 3/4. Sa durée moyenne est de douze à quatorze mois, dans le cadre de l alternance (contrat d apprentissage). Ce métier consiste principalement à piloter et mettre en œuvre l action commerciale de l entreprise sur certaines zones, assurer la gestion économique, administrative et financière de l activité à l international, prospecter, vendre, développer les ventes en volume et en valeur, être responsable d un réseau. Faculté des métiers d Évry Tél. 01 60 79 75 51 tertiaire@fdme91.fr www.essonne.fac-metiers.fr PARTENARIAT OPTIC 2000 PARTENAIRE DE L AFM L achat de lunettes dans un magasin Optic 2000 devient un geste solidaire envers l Association française de lutte contre les myopathies. L opticien proposera désormais dans toute la France et toute l année, lors de l achat d un équipement complet monture et verres correcteurs, une «2 e paire» solidaire à 1. Gain attendu : environ 820 000 par an qui bénéficieront à l AFM. En outre, Optic 2000 reversera à l association 1 par monture de sa nouvelle collection «Mode in France», lancée en avril dernier. Au total, les deux actions représenteront un soutien d un million d euros par an destinés notamment à la thérapie génique oculaire. Anne Charpy, fondatrice de VoisinMalin, a reçu en mai le prix de l Innovation sociale du concours CréaRîf entreprendre autrement, organisé par l Atelier, centre de ressources de l économie sociale et solidaire de la région Île-de-France, en partenariat avec le magazine Youphil. Cette association, dont le siège est à Yerres, intervient dans les quartiers à Courcouronnes et Ris-Orangis. Elle emploie et forme des «habitants-ressources» pour faciliter le lien des services locaux avec leurs usagers (démarches administratives, traductions, porte-à-porte pédagogique). 12 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 13

ACTUS ENSEIGNEMENT TÉLÉCOM ÉCOLE DE MANAGEMENT LEADER POUR LA FORMATION DES INGÉNIEURS Télécom École de Management a été accrédité pour cinq ans par l Association to Advance Collegiate Schools of Business (AACSB), qui distingue les meilleures universités et écoles de commerce du monde. Ce label, qui s ajoute à une première accréditation, AMBA, obtenue en 2011, place la grande école évryenne au niveau des 650 meilleurs Business Schools dans le monde. Son objectif à terme : se hisser parmi les 30 meilleures d Europe. Parallèlement, elle vient de créer un 6 e double diplôme d ingénieur manager, avec l Ensiie (École nationale supérieur d informatique pour l industrie et l entreprise), confirmant sa place de leader pour la formation d ingénieurs managers, avec une centaine d élèves par an issus de ses rangs d ici à 2015. VISITE DE FRANÇOIS HOLLANDE, CHEF DE L ETAT SUPRATEC : UN «CONTRAT DE GÉNÉRATION» AVANT L HEURE Supratec, groupe de distribution de produits industriels et de services à l industrie situé à Bondoufle, a accueilli le 1 er juin une table ronde, à laquelle participait le président de la République, François Hollande, sur les modalités du futur contrat de génération. Le choix de Supratec était tout indiqué car le groupe conduit depuis déjà plus de dix ans une démarche en faveur de l emploi des salariés âgés, dans le cadre de sa politique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Au sein de ce groupe de 250 salariés, l âge n est pas un critère pour le recrutement ou la formation et des fonctions de tutorat à temps partiel sont proposées aux futurs retraités, dans le cadre d une retraite progressive. Une formule précurseure du contrat de génération, dont la mise en œuvre est prévue pour 2013 : celuici permettrait à une entreprise embauchant un jeune placé sous le tutorat d un salarié âgé de bénéficier pendant plusieurs années d exonérations de charges sur les deux salaires. VENDREDI 1 ER JUIN, LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇOIS HOLLANDE EST VENU À LA RENCONTRE DES SALARIÉS DE L ENTREPRISE SUPRATEC À BONDOUFLE. 14 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 15

L INTERVIEW PHILIPPE LAVIALLE, PRÉSIDENT DE LA CCI ESSONNE EN SEPTEMBRE, C EST LA RENTRÉE DES ENTREPRISES! «UN GRAND POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE» Philippe Lavialle est le nouveau président de la Chambre de Commerce et d Industrie de l Essonne depuis le 2 juillet dernier. Il présente les grands axes de son projet pour le développement des entreprises. L ÉCONOMIE ESSONNIENNE EN CHIFFRES 38 192 établissements en décembre 2011 33 % dans le commerce 20 % dans l industrie 47 % dans les services 4 464 créations d établissements en 2011 30 % dans le commerce 22 % dans l industrie 48 % dans les services 307 727 salariés dans le secteur privé (fin décembre 2010) QUELLES SONT LES PRINCIPALES MISSIONS DE LA CCI DE L ESSONNE? Il faut d abord rappeler qu elle fait partie du réseau national des Chambres de Commerce et d Industrie. On dit souvent que la CCI est «la maison des entreprises». Ce qui veut dire qu elles peuvent y trouver un accompagnement pour leur développement. Nous concevons et nous proposons donc des produits et des services adaptés à la population des entreprises du département. Nous sommes par exemple très fiers d avoir développé l intelligence économique pour les aider à améliorer leur information. Mais nous avons aussi, entre autres, des services pour les accompagner dans leur développement à l international, dans l amélioration de la gestion de leurs ressources humaines, l optimisation de la qualité ou la prise en compte de l environnement Les principaux temps forts : lundi 17 septembre 2012 : Rentrée économique de la CCI Essonne jeudi 11 octobre 2012 : Forum des réseaux Essonne Connect jeudi 18 octobre 2012 : Forum environnement et développement durable lundi 22 octobre 2012 : cérémonie de remise des prix des Papilles d or lundi 19 novembre 2012 : 16 es Trophées des espoirs de l économie QUELLES SONT LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DU PAYSAGE DES ENTREPRISES DANS LE DÉPARTEMENT? L Essonne est d abord très proche de Paris : elle bénéficie du dynamisme économique de la région mais, en même temps, elle souffre aussi un peu de la concentration parisienne. Nous avons la chance d être implantés dans un département formidable, qui dispose d un foncier important et de grandes potentialités. Du coup, de nombreuses entreprises sont venues s installer ici avec la volonté de développer quelque chose de nouveau. On peut bien sûr citer Genopole, premier bioparc français pour les entreprises de biotechnologies. Plusieurs pôles de compétitivité sont également présents sur notre territoire, comme System@tic ou AsTech, mais aussi le cluster Optics Valley et de nombreuses entreprises de haute technologie. Les éco-activités connaissent aussi un fort développement en Essonne. QUELLES SONT LES PRIORITÉS DE VOTRE MANDAT DE PRÉSIDENT DE LA CCI ESSONNE? J ai d abord la chance de succéder à des prédécesseurs qui ont remarquablement travaillé. Gérard Huot a réalisé un important travail sur la RGPP (Réforme générale des politiques publiques) qui a impacté les chambres de commerce. Celui-ci vise à mieux travailler ensemble au niveau régional. La réforme est sur les rails, il nous reste seulement à ajuster les modes opératoires. Lors de son intérim d un an, Thomas Chaudron a ensuite pu traiter le projet Faculté des métiers et le remettre dans une phase de redéveloppement. Après une période un peu difficile, la Faculté des métiers envisage désormais l avenir avec dynamisme et souhaite accroître le nombre d élèves et d entreprises partenaires. Il s agit d un dossier essentiel car la base de l activité économique on le voit bien dans les pays émergents, c est l enseignement et la formation. C est à partir des compétences et de la matière grise que l on peut construire des laboratoires et créer des entreprises. Pouvoir disposer, avec la Faculté des métiers, d un grand centre de formation pour de nombreux métiers de l artisanat, des services et de l industrie est un atout formidable. Aujourd hui, dans notre département, nous avons deux grands dossiers importants, sur lesquels la CCI ne peut pas >> PHILIPPE LAVIALLE, LE PARFUM DE L ENTREPRISE «Je suis devenu chef d entreprise par la volonté de mon père, explique Philippe Lavialle. Et un jour j ai repris les deux entreprises paternelles, l une dans l électronique et l autre dans les pompes à membrane. J ai vendu la première en 2005 et ensuite je me suis passionné par la diversification de l activité de la seconde dans le marketing olfactif, sous le nom de Natarom. Nous concevons et nous réalisons des matériels qui servent à odoriser des espaces publics, qu il s agisse de salles de sport, de maisons de retraite, d hôtels ou de centres commerciaux. Nous sommes capables de créer dans ces espaces des atmosphères olfactives.» Depuis quelques années, Natarom a mis en place près de 25 distributeurs à l étranger. Elle réalise par exemple l atmosphère olfactive des magasins Bonpoint à Paris, à Londres, à New York ou à Tokyo. L entreprise de Philippe Lavialle continue parallèlement son activité dans le secteur des pompes à membrane, qui trouvent des applications dans des domaines divers comme l aspiration de l air sur le périphérique pour mesurer la pollution, la prise de la tension d un patient, ou encore le transfert de parfums ou de produits spécifiques par aspiration. Philippe Lavialle a également été vice-président du Centre des jeunes dirigeants (CJD) et président de la CGPME de l Essonne, qui a notamment lancé les Universités d été des entreprises essonniennes. 16 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ JUILLET/ SEPT. AOÛT 2012 / 17

L INTERVIEW PHILIPPE LAVIALLE, NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA CCI ESSONNE LA CCI DE L ESSONNE EN CHIFFRES EN 2011 168 collaborateurs à l hôtel consulaire d Évry 74 collaborateurs mis à la disposition de la Faculté des métiers 25 010 visites à l hôtel consulaire 8 873 participants aux conférences et aux forums 1 155 493 mails d information adressés aux entreprises 160 porteurs de projets et de PME formés à la veille et à la visibilité sur Internet 436 personnes informées sur les réglementations ou les programmes de financement européens >> agir directement, mais sur lesquels elle peut engager toutes ses capacités et son expérience pour dynamiser le développement économique autour des projets concernés. Le premier, poussé par le gouvernement, c est l Opération d intérêt national (OIN) Paris-Saclay, qui doit se traduire par l arrivée, sur le plateau de Saclay, de 50 000 étudiants et 30 000 chercheurs. Dans ce contexte, la CCI va s employer à développer l entrepreneuriat, en incitant ces étudiants et ces chercheurs à créer une entreprise et des richesses sur notre territoire. Le deuxième projet, qui nous tient beaucoup à cœur, c est celui du Grand Stade de la Fédération Française de Rugby à Ris- Orangis, sur lequel nous avons travaillé main dans la main avec la communauté d agglomération Évry Centre Essonne. Il s agit d un projet qui présente de grandes potentialités de développement économique, comme l a montré la création d autres grands stades en Allemagne ou en Angleterre. De nombreuses activités peuvent être créées autour du sport, du spectacle, de la santé ou du bien-être, et il ne faut pas oublier le renforcement de l attractivité touristique du département qui découlerait de la création de cet équipement. QUELS SONT LES OBJECTIFS EN MATIÈRE D ORGANISATION? Sur le plan des services proposés aux entreprises, la CCI de l Essonne est engagée dans un processus d amélioration continue. Sur celui des modes opératoires, l objectif principal est de gagner énormément en proximité. Nous voulons être le plus près possible des chefs d entreprise partout sur le territoire essonnien. Je dirige moi-même une TPE et je sais bien à quel point la difficulté d un chef d entreprise s apparente à celle d un jongleur qui essaie de lancer toutes les boules et de les récupérer toutes ensemble pour réaliser une performance artistique. Notre job, c est d aider les dirigeants à travers les Plus de 1 000 participants au salon Techinnov 7 projets labellisés et accompagnés par Innovapôle 741 entreprises participantes aux conférences sur le développement durable 318 entreprises accompagnées pour des missions collectives ou des salons à l étranger 7 392 porteurs de projet informés, dont 644 rendezvous individuels 522 entreprises accompagnées dans le domaine des RH Plus de 1 000 personnes présentes à l opération «Entreprises, à la rencontre de vos voisins» différentes facettes de leur métier (commercial, gestion, ressources humaines, etc.), en fonction de leurs priorités. En tant que partenaire privilégié, nous voulons qu ils aient le réflexe CCI. Et pour cela, il faut être très proche d eux pour pouvoir proposer le service adapté au moment concerné de la vie de leur entreprise. QUELS SONT LES PRINCIPAUX PARTENARIATS DÉVELOPPÉS AVEC LA COMMUNAUTÉ D AGGLOMÉRATION ÉVRY CENTRE ESSONNE? Dans cet objectif de proximité, nous souhaitons renforcer encore notre partenariat avec la communauté d agglomération Évry Centre Essonne, à l image de ce que nous avons réalisé pour soutenir la candidature du territoire à l accueil du Grand Stade de rugby. Nous avons montré à cette occasion que nous étions capables de travailler tous ensemble au développement économique de notre territoire. Nous avons aussi organisé en partenariat l opération «Entreprises, à la rencontre de vos voisins», pour inciter les entreprises à faire connaissance entre elles. Nous savons que nous avons beaucoup à gagner à connaître nos voisins dirigeants, que ce soit pour partager des problématiques communes ou pour faire du développement en commun. Nous sommes également partenaires et complices pour la croissance de Genopole, qui doit maintenant être capable de trouver un second souffle et de franchir une nouvelle étape avec un vrai positionnement mondial. C est aussi pour cela que le projet de Grand Stade de rugby est intéressant, car il peut servir d emblème, même pour des activités très techniques. L ensemble peut vraiment apporter une image fantastique à notre département. Notre monde est d une telle complexité que l on n arrive jamais à faire quelque chose tout seul. C est aussi le cas de la CCI, et c est pour cela que la grande force de notre territoire résidera dans notre capacité à agir dans la cohérence avec nos partenaires pour proposer les meilleurs services aux entreprises. QUELLE A ÉTÉ L IMPLICATION DES ENTREPRISES DE L ESSONNE ET DE LA CCI DANS LE DOSSIER DE CANDIDATURE AU FUTUR GRAND STADE DE LA FFR? Oval Éco est une association qui s est fixée comme objectif de rassembler le monde économique pour soutenir ce projet de Grand Stade. Il était très important pour la Fédération française de rugby d avoir le soutien des responsables politiques du territoire et on a vu dans ce domaine la cohérence et l harmonie qui animaient le conseil général de l Essonne, la communauté d agglomération Évry Centre Essonne et la commune de Ris- Orangis. Il était aussi important que le monde économique s implique activement derrière ce projet, qui doit être vu comme un véritable cœur, capable d irriguer l économie de l ensemble du territoire. Les entreprises ont montré qu elles seraient là pour créer de l activité. PROPOS RECUEILLIS PAR MICHEL BAZAN L INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE, POUR GAGNER EN COMPÉTITIVITÉ Comment trouver des clients aux États-Unis dans un secteur de niche? Qui sont les concurrents sur ce marché? Ce partenaire potentiel chinois est-il solvable? Voici quelques questions que peuvent se poser les chefs d entreprise. Pour y répondre, la CCI de l Essonne, en collaboration avec l Adit (Agence de diffusion d information technologique), a mis en place une cellule de veille et de renseignement économique. La CCI propose un service personnalisé, sur mesure, qui permet d obtenir de l information sensible, difficile d accès, et une réponse concrète et rapide à une problématique. La CCI aide également les entreprises à consolider leur business. À travers des accompagnements, des ateliers et des rendez-vous, elle les sensibilise aux enjeux de la sécurité économique Et les informe sur les solutions à mettre en place afin de protéger leur patrimoine immatériel : savoir-faire, brevets, stratégies, ressources humaines, technologies, contrats, réseaux commerciaux 18 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 19

PORTRAITS D ENTREPRISES AELRED ET LES PLANTES DU FUTUR REFLEX CES DU SUR MESURE Aelred, société de biotechnologie végétale, travaille à l amélioration des plantes. Objets principaux de ses recherches : le miscanthus et une plante médicinale. La société de service Reflex CES, à Lisses, conçoit des technologies électroniques embarquées sur mesure pour l automobile, la défense, le médical ou encore l événementiel Dans une dizaine d année les biocarburants de 2e génération devraient provenir notamment du miscanthus, une graminée annuelle nécessitant peu de pesticides et d engrais. Son profil génétique a toutefois besoin d être amélioré et c est Aelred, implantée à Genopole, qui s y emploie. «Il y a une seule variété sur le marché. Elle est stérile et bouturée par division de son rhizome (tige souterraine), ce qui revient cher et n est pas acceptable en matière de biodiversité, explique Pierre Malvoisin, dirigeant de la start-up. Nous travaillons à créer de nouvelles variétés qui seront productives pendant une dizaine d années tout en restant stériles pour éviter une dispersion par les graines. Ainsi que des variétés adaptées à la fabrication de biocarburants, d agro-matériaux et de plastiques végétaux.» Ces recherches sont conduites actuellement en pépinière, en partenariat avec des exploitations agricoles en Essonne, Seine-et-Marne et Loir-et-cher, et avec l Inra, l École des mines de Paris, le Cirad (Centre international de recherche agronomique pour le développement) ainsi qu une université néerlandaise. L objectif est la mise sur le marché, d ici à cinq ou six ans, de plusieurs variétés, en divisant par six ou sept le coût à l hectare pour l exploitant. Cet ingénieur agronome, docteur en génétique et amélioration des plantes, a fondé Aelred en 2009. «J ai toujours eu comme fil directeur la liaison entre la R&D et les marchés, explique-t-il. Par les hasards de la vie, j ai débuté ma carrière au cœur de la révolution verte des années 1980. D abord à Mexico, au centre de recherche et d amélioration du maïs et du blé, avec des chercheurs du monde entier. Puis chez Roussel Uclaf, où j ai mis en place le développement des biotechnologies végétales.» Par la suite, Pierre Malvoisin a notamment dirigé Genoplante Valor, consortium public privé chargé de valoriser les travaux issus de la recherche française en génomique végétale. «J ai créé Aelred pour mettre en œuvre une technologie non OGM d amélioration des plantes développée par l Inra d Évry.» Outre le miscanthus, la start-up s est aussi penchée sur une plante médicinale dont elle vise à supprimer certains composés soupçonnés d avoir des effets indésirables, en relation avec le laboratoire de pharmacognosie de l université Paris V. Les premiers résultats sont attendus en fin d année En outre, dans le cadre de contrats de service, Aelred travaille en sous-traitance, pour des semenciers désireux d améliorer leurs plantes. «Nous avons un rôle de pont entre les avancées de la recherche fondamentale et les applications concrètes», souligne Pierre Malvoisin. En recherche de financements pour ses recherches sur le miscanthus, Aelred vient d ouvrir son capital à la coopérative Agralys, qui rayonne en Essonne, dans les Yvelines et le centre de la France. Elle prévoit également une levée de fonds de plusieurs centaines de milliers d euros d ici à fin 2012. C.L. AELRED Pépinière Genopole Entreprises Campus 1 4, rue Pierre Fontaine à Évry Tél : 01 60 87 89 00 EN CHIFFRES 70 m 2 de laboratoire Une équipe de 4 personnes Le sac à dos des soldats d aujourd hui ne contient pas que la fameuse ration de survie. C est aussi un équipement connecté capable, comme un GPS, de capter les multiples informations provenant d un champ de bataille. Reflex CES, à Lisses, est spécialiste de la conception de ce type de systèmes embarqués (équipements électroniques intégrés dans un autre équipement). «Nous réalisons 80 % de notre chiffre d affaires auprès des industriels français de la défense, explique Sylvain Neveu, directeur général de la PME, créée à Lisses en 2000. Notre spécialité est la conception de systèmes électroniques très complexes utilisant les dernières technologies disponibles sur le marché. Nous développons uniquement des produits sur mesure à partir des cahiers des charges de nos clients.» Les autres domaines d activité de cette entreprise de 40 personnes, filiale à 100 % du groupe PLDA, sont les applications industrielles. Par exemple en matière de transport (cartes de contrôle dans les dispositifs d accès aux TGV) ou d applications médicales (cartes électroniques dans les équipements d imagerie cardiovasculaire). «Nous travaillons avec des industriels dans le monde entier. Reflex CES connaît d ailleurs un gros développement à l international depuis un an, en Europe principalement (Angleterre, Espagne) mais aussi en Chine. Nous apportons notre savoir-faire technologique aux Chinois sur des systèmes qu ils ne maîtrisent pas encore, précise le dirigeant. Nous développons par exemple, les cartes électroniques qui transportent le flux vidéo très haute définition (full HD) sur d immenses murs d image de quelque 100 m 2, lors d événements culturels ou sportifs.» La société de service a aussi une activité de production qui alimente son CA à parts égales avec la conception. Un avantage face à ses concurrents, qui n ont pas cette double compétence. «Les systèmes que nous concevons sont très coûteux et ils ne sont réalisés qu en très petites séries (200 unités au plus par an), souligne Sylvain Neveu. Nous gérons leur fabrication pour nos clients. En France principalement, pour des questions de sécurité et aussi parce qu ils font appel à des technologies très pointues. Or il y a encore dans notre pays un savoir-faire technologique haut de gamme.» CATHERINE LENGELLÉ EN CHIFFRES Reflex CES 80 % du CA dans le secteur de la défense 90 % du CA en France 37 salariés (40 fin 2012), dont ¾ d ingénieurs et 1 responsable qualité 1 000 m 2 de locaux à Lisses CA 2011 : 6,8 Me CA prévisionnel 2012 : 8 Mew Certifié Iso 9001 renouvelé cette année Groupe PLDA Siège à Aix-en-Provence 100 salariés CA prévisionnel 2012 : 13 à 14 Me 20 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 21

PORTRAITS D ENTREPRISES PETRARQUE ÉVEILLE LES CINQ SENS SGS MULTILAB ENVIRONNEMENT, UN ANALYSTE ENVIRONNEMENTAL La société Pétrarque, à Ris-Orangis, diffuse des équipements destinés à améliorer le bien-être des personnes et les facultés de communication, en particulier des personnes âgées et handicapées. Cette entreprise spécialiste du contrôle environnemental dans l eau, l air, le sol, étend son activité au conseil et au diagnostic énergétique des bâtiments. PÉTRARQUE MET GRACIEUSEMENT SON SHOW-ROOM DE RIS-ORANGIS À LA DISPOSITION DES ÉTABLISSEMENTS MÉDICOSOCIAUX. EN CHIFFRES CA 2011 : 1,3 Me CA 2012 projeté : 1,5 Me 7 salariés permanents et un réseau de revendeurs, formateurs, journalistes 250 m 2 de locaux 50 ouvrages professionnels publiés dans le domaine médicosocial 80 modules de formation dispensés Un magazine : Animagine, destiné aux chargés d animation des Ehpad UNE VERSION MINI La société Pétrarque a décliné le concept de salle Snœzelen en créant en 2008 une Wizz Box. Cette borne innovante, unique en France, a une dimension à la fois musicale, tactile et olfactive. Elle s adresse aux Ehpad et plus largement au milieu du handicap. Composée d un poste informatique avec un large écran tactile relié en wifi à Internet (base de données gérée par Pétrarque) et de différents accessoires (cassettes d odeurs, jukebox), elle vise à entretenir la mémoire à travers des activités ludiques. La version 2 est sortie en novembre dernier. Un lit à eau vibratoire et musical, des lampes, des colonnes à bulles, des fibres optiques, des boules à facette L étonnant show-room de la société Pétrarque, à Ris-Orangis, est une salle multisensorielle Snœzelen. Son aménagement s inspire d un concept développé par deux Hollandais dans les années 1965. «En flamand, «snuffelen» signifie renifler et «doezelen» sommeiller, explique Patrice d Arfeuille, dirigeant des Éditions Pétrarque, qu il a fondées en 1995. Ce dispositif s adresse aux personnes souffrant d autisme, de la maladie d Alzheimer, de polyhandicap, d handicap mental, mais aussi aux enfants, aux personnes déficientes L objectif est de les relaxer, afin de les inciter à lâcher prise, et, dans un deuxième temps, d établir avec elles une communication sensorielle.» «C EST PLUS UNE PHILOSOPHIE QU UNE MARQUE DÉPOSÉE.» Pétrarque détient une licence exclusive, dans une quarantaine de départements en France, pour l installation de salles multisensorielles et la diffusion des équipements optionnels qui les composent (il y en a plus de 1 000), fabriqués par l entreprise néerlandaise Barry Emons. «C est plus une philosophie qu une marque déposée. Mais le matériel adéquat est fabriqué principalement par une société hollandaise spécialisée», précise le dirigeant. La clientèle visée : des établissements médicosociaux, des établissements d hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Un équipement coûteux (de 8 000 à 20 000 euros selon la taille) disponible aussi en version nomade (un chariot Snoezelen mobile). «Une formation (modules de 35 heures + 21 heures) des équipes est essentielle pour utiliser ces équipements mais surtout pour apprendre à s en servir comme des outils de médiation», souligne Patrice d Arfeuille. L entreprise la dispense dans ses locaux de Ris-Orangis, avec plus de 80 autres modules dans le domaine médicosocial. Un avantage : la proximité du RER, que les stagiaires peuvent rejoindre très facilement à pied. CATHERINE LENGELLÉ PETRARQUE 71, Route de Grigny 91130 Ris-Orangis www.petrarque.fr Différents types de polluants sont présents dans l eau, des pesticides aux dérivés d hydrocarbures, mais aussi dans l air, dans les sols. SGS Multilab Environnement est l un des grands spécialistes de leur analyse. Au nombre de ses clients : des industriels, des collectivités ainsi que l administration. «Nous effectuons notamment le contrôle sanitaire des eaux de consommation dans quatre départements franciliens pour le compte de l Agence régionale de santé», précise Guillaume Cadiergues, responsable production du laboratoire de SGS Multilab Environnement implanté à Courcouronnes depuis quinze ans. Filiale du groupe international SGS, spécialiste de l inspection, du contrôle, de l analyse et de la certification dans de nombreux domaines, depuis les minerais jusqu aux produits finis dans la grande distribution, SGS Multilab Environnement développe son activité dans la France entière. Les analyses sont effectuées par deux laboratoires, situés à Rouen et Évry, à partir de prélèvements effectués par le département Mesures. «90 % des analyses sont traitées à Évry. Nous recevons chaque jour, via des navettes ou des transporteurs, en moyenne 350 échantillons à analyser», explique Guillaume Cadiergues. Face à ses concurrents, français et européens, SGS Multilab Environnement met en avant sa maîtrise de l ensemble du processus de contrôle : prélèvement, analyse, conseil. «Sur ce marché très concurrentiel, notre objectif est de nous différencier en proposant un service sur mesure accompagné de conseils», poursuit le responsable du laboratoire. Depuis cette année, l entreprise a étendu ses activités au green building. «SGS Multilab Environnement apporte conseil et diagnostic pour déterminer l impact écologique des bâtiments. Cette offre concerne les nouvelles constructions mais aussi les bâtiments existants dans la perspective d améliorer leur performance énergétique», précise Guillaume Cadiergues. Une activité que le groupe SGS a déjà développée dans le reste du monde et qu il implante pour la première fois en France à Évry. CATHERINE LENGELLÉ EN CHIFFRES SGF Multilab 95 salariés en France, dont 75 techniciens 80 salariés au sein du laboratoire, dont 72 à Courcouronnes 5 500 m 2 de locaux à Courcouronnes 4 personnes au département Qualité à Évry Laboratoire accrédité Cofaq 9001 et 17025 SGF France (siège à Arcueil) 2 500 salariés CA environnement : 17 M Groupe SGF 70 000 salariés dans le monde Siège social monde : Genève 22 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 23

PORTRAITS D ENTREPRISES / PARCOURS DAM ET ORELYA S OFFRENT UN NOUVEAU TOIT Implantées à Lisses depuis 2006, les sociétés Dam et Orelya distribuent respectivement du matériel vidéo et du petit électroménager. En mai, elles ont emménagé dans de nouveaux locaux sur le parc d activités Léonard-de-Vinci à Lisses. Un investissement à la hauteur de leur réussite. TRACOR EUROPE LA VIDÉOSURVEILLANCE SUR IP Ex-filiale d un groupe américain, cette entreprise aujourd hui familiale est devenue 100 % française en 2000. La valeur n attend pas le nombre des années. Didier Briaud, créateur de la société Dam en 1974, ne s est pas tout à fait retiré des affaires en tant que dirigeant car ses deux fils veillent aujourd hui, avec succès, au développement de cette entreprise très familiale. «Lorsque j ai succédé à mon père, en 2000, la société avait une activité de distribution de labels musicaux et de télécommandes universelles, raconte Igor Briaud (30 ans), qui dirige Dam. Grâce à notre savoir-faire de distributeur, un des leaders européens du marché des supports de téléviseurs, le Hollandais Vogel s, nous a accordé l exclusivité pour la France.» Dès lors, Dam a grossi très vite et, dans la foulée de cette réussite, une seconde société, Orelya, a été créée en 2009. Placée sous TÉMOIGNAGE IGOR BRIAUD dirigeant de Dam la direction d un deuxième fils, Stanislas, celle-ci distribue des appareils de petit électroménager de la marque Princess (Pays-Bas), en exclusivité sur la France. DEUX SOCIÉTÉS EN UNE Forte de cette dynamique, les deux sociétés ont décidé d investir et de construire leurs propres locaux. En mai dernier, elles ont quitté le parc d activités du Bois-Chaland (Lisses), où elles étaient installées depuis 2006, pour emménager au parc d activités Léonard de Vinci, à Lisses. «Nous avons plus de place et nous profitons d un cadre arboré magnifique, commente Igor Briaud, fier de cette construction dont la forme ovoïde rappelle le logo de l entreprise. Nous avons choisi de rester dans l agglomération Évry Centre Essonne car elle est idéalement EN CHIFFRES 14 000 m 2 de terrain 800 m 2 de bureaux 3 200 m 2 d espaces de stockage De 24 heures à 48 heures : le délai de livraison située sur le plan de la logistique.» Chaque semaine, trois à quatre semiremorques arrivent et repartent chargés de matériel. Avec un CA de 14 millions d euros (dont 70 % réalisés par Dam) et 25 salariés, le groupe maintient son cap, notamment grâce à la progression des ventes sur Internet mais aussi la distribution de nouveautés, comme les supports pour écrans full HD wifi. «Il faut sans cesse évoluer», conclut le jeune dirigeant. PIERRE TALBOT Dam - Orelya 8, rue Léonard de Vinci à Lisses 25 salariés et 12 agents commerciaux 34 ans : la moyenne d âge 10 millions d euros : le CA de Dam 4 millions d euros : le CA d Orelya Tracor Europe mise, en 2000, sur une technologie nouvelle de vidéosurveillance sur IP (lire encadré) qui fait son apparition à cette époque. «Dès 1996, grâce à un partenariat avec le fabricant Axis Communications, nous avons vendu les premières caméras sur IP», explique Yves Dalle, le président de la société. Cette bonne anticipation de l évolution du marché de la vidéosurveillance vers le numérique lui permet de battre de ses propres ailes alors que sa maison mère abandonne le marché européen. En 2009, nouvelle émancipation : le dirigeant rachète les parts de son associé (50 % du capital) et forme une nouvelle équipe, plus familiale, en prenant comme directrice générale son épouse, chargée de la gestion. La formule est gagnante et l entreprise progresse : son chiffre d affaires est passé de 5,6 millions d euros en 2009 à 7,5 millions d euros en 2011 et les prévisions pour 2012 le situent à 8,4 millions d euros (dont 10 % à l export, notamment dans les Dom-Tom) avec 12 salariés. UNE DYNAMIQUE DE VALEUR AJOUTÉE Installé depuis 1979 sur le parc Silic (Courcouronnes), la société se sent aujourd hui à l étroit en raison de l augmentation de son activité, notamment de formation. Car, loin de se contenter de distribuer son matériel, Tracor Europe a construit sa dynamique de développement sur une stratégie de valeur ajoutée avec une activité de formation, de conseil et d assistance pour ses revendeurs.le dirigeantt s affirme très attaché à son ancrage local, qu il juge idéal pour son infrastructure routière il peut ainsi livrer sur la France entière dans un délai de 24 heures. Mais aussi parce que 90 % de ses salariés habitent à moins de 30 min d Évry. P.T. TRACOR EUROPE 1, allée Chartreuse à Courcouronnes 01 60 77 51 39 - www.tracor-europe.fr INNOVER TOUJOURS «Depuis quelques années, globalement le marché des téléviseurs (et donc celui de leurs supports, notre produit phare) s est tassé avec - 26 % en volume, en raison du très fort taux d équipement atteint par ce secteur. C est pourquoi innover en distribuant de nouveaux produits est pour nous une nécessité.» TÉMOIGNAGE YVES DALLE président de Tracor Europe C EST QUOI L IP? «En opposition à la vidéosurveillance analogique, la technologie sur IP s appuie sur une infrastructure réseau (local ou ADSL) et des logiciels installés sur des ordinateurs. Outre la vidéoprotection, ces logiciels permettent maintenant un champ d application plus large avec l arrivée de l analyse vidéo intelligente. Pour ce secteur auparavant aux mains d installateurs électriciens, cela représente une véritable mutation. Celle-ci implique de leur part un effort de formation que nous pouvons accompagner.» 24 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 25

dossier GROS PLAN SUR L ARTISANAT Acteur majeur de l économie locale, l artisanat a le vent en poupe. Sur le territoire d Evry Centre Essonne, ils sont près de 2000 à exercer une activité artisanale, répartis sur un panel de plus de 400 métiers. La diversité des professions représentées, les défis inhérents aux secteurs d activités imposent un savoir faire et des capacités d adaptation en perpétuelle évolution. Rencontre avec les acteurs incontournables de l économie locale... ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 27

DOSSIER L ARTISANAT, PREMIÈRE ENTREPRISE DE FRANCE Riche de nombreuses petites entreprises exerçant des métiers très divers, l artisanat est un acteur majeur de l économie nationale et locale. L ARTISANAT EN CHIFFRES En Île-de-France, on compte 153 543 entreprises artisanales, réalisant au total 43 milliards d euros de chiffre d affaires et représentant 470 000 actifs et 80 000 apprentis. Environ 8 % exercent leur activité dans le secteur de l alimentation, 42 % dans le bâtiment, 14 % dans la fabrication et 36 % dans les services. Dans le département de l Essonne, on dénombre 20 582 artisans, dont 1 838 installés dans l agglomération Évry Centre Essonne : 766 à Évry, 563 à Ris-Orangis, 153 à Courcouronnes, 146 à Bondoufle, 132 à Lisses et 78 à Villabé. Notre agglomération se distingue par la jeunesse de ses entreprises artisanales : plus de 61 % ont moins de cinq ans d existence, contre seulement 45 % sur l ensemble de l Essonne ; et inversement seulement 6 % ont plus de 20 ans, contre près de 18 % sur l ensemble du département. Environ 71 % sont en société et 29 % en entreprise individuelle. 84 % sont issues d une création d entreprise, 16 % d un transfert d activité ou d un achat. On compte 81 % d hommes et 19 % de femmes. 11 % des chefs d entreprise ont moins de 30 ans, 27 % ont entre 30 et 40 ans, 31 % ont entre 40 et 50 ans, 21 % ont entre 50 et 60 ans et 9 % ont 60 ans et plus. En 2010, 348 créations et 210 radiations ont été enregistrées sur le territoire, un solde positif que l on retrouve chaque année depuis 2005. 48 % des entreprises de l agglomération travaillent dans le bâtiment 6 % dans les autres fabrications 1 % dans le textile, l habillement et le cuir 1 % dans d autres activités 1 % dans le bois et l ameublement 3 % dans le travail des métaux 31 % dans le transport 9 % dans l alimentation Source CMAE Lire aussi en page 36, rubrique Baromètre «LA CHAMBRE DE MÉTIERS ACCOMPAGNE LES ARTISANS» ENTRETIEN AVEC LAURENT MUNEROT, PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L ARTISANAT DE L ESSONNE «L artisanat, première entreprise de France.» Tout le monde a en tête ce slogan percutant, devenu depuis quelques années une véritable «signature de marque» pour ce secteur majeur de l économie française. Le titre n est pas usurpé. Avec 960 000 entreprises environ un tiers des entreprises françaises l artisanat réalise en effet quelque 300 milliards d euros de chiffre d affaires. Dans notre pays, 80 % de la TVA (qui représente elle-même 45 % du PIB) est collectée par les entreprises artisanales. Cellesci emploient au total 3,1 millions de personnes soit 10 % de la population active et ont créé 430 000 emplois non délocalisables au cours des sept dernières années. En France, un chef d entreprise sur deux est un artisan... Et un artisan sur deux est issu de l apprentissage. Voilà un secteur où la formation et l ascenseur social fonctionnent. SAVOIR-FAIRE ET TRADITIONS Ce poids économique global résulte d une multitude de «très petites entreprises», dont près de la moitié n ont aucun salarié et dont seulement 5 % emploient plus de dix personnes. Elles exercent 250 métiers et plus de 500 activités différentes. Les nombreuses professions artisanales sont réparties en quatre grands secteurs : l alimentation (boulangerie, boucherie, charcuterie, etc.), la fabrication (métaux, textile, bois, imprimerie, etc.), le bâtiment (gros œuvre, second œuvre, etc.), les services (réparation, transport, services aux entreprises et à la personne, etc.). Les artisans sont dépositaires de nombreux savoir-faire, de traditions anciennes, de techniques éprouvées, transmis essentiellement par le biais de l apprentissage. Présentes sur l ensemble du territoire, les entreprises artisanales forment un tissu dense d activités au service de la population, des entreprises et de l économie locale. MICHEL BAZAN QUEL EST LE RÔLE DE LA CHAMBRE DE MÉTIERS ET DE L ARTISANAT? Notre rôle est de représenter et de défendre les artisans, qui exercent 250 métiers différents, inscrits sur la liste des métiers de l artisanat du plombier au boulanger, en passant par l esthéticienne ou le prothésiste dentaire auxquels s ajoutent également 217 métiers d art. Nous avons une fonction régalienne, réglementaire, qui consiste à gérer en direct l inscription des artisans au Répertoire des métiers. Mais nous ne sommes pas uniquement une chambre d enregistrement, nous sommes là aussi pour apporter des services aux entreprises artisanales, notamment en matière de formation continue. Nous animons différents stages, comme le stage de préparation à l installation (SPI), obligatoire pour obtenir son immatriculation au Répertoire des métiers, mais aussi divers stages de gestion-comptabilité, d informatique, etc. Nous avons pour cela des partenariats avec des avocats, des notaires, des experts comptables, des banques et des assureurs. QUELS SONT LES PRINCIPAUX SERVICES APPORTÉS AUX ARTISANS? Nous développons aussi des actions pour aider au développement économique, avec une approche de proximité, par communauté d agglomération ou de communes. Nous organisons des réunions d information et des stages de formation sur différents thèmes et les agents du service économique de la chambre accompagnent individuellement les artisans dans leurs démarches. Nous proposons par exemple un diagnostic de conformité à la réglementation de l hygiène des entreprises du secteur alimentaire. Nous avons le même type d actions sur le développement durable et l accessibilité des personnes à mobilité réduite. Dans chacun de ces domaines, nous conseillons les artisans et les orientons au besoin vers des prestataires qui peuvent répondre à leurs besoins. Nous avons également une action pour aider certaines entreprises, en particulier dans les métiers d art, à se développer à l international, en relayant sur le terrain le dispositif régional de l Arcaf (Appui régional à la commercialisation artisanale francilienne). Avec la chambre régionale de métiers, nous serons ainsi présents à deux salons internationaux, à Dubaï et à New York. Chambre de métiers et de l artisanat de l Essonne 322, square des Champs-Élysées BP 225-91007 Évry Cedex Tél. : 01 69 47 54 20 - www.cm-essonne.fr 28 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE ENTREPRENDRE JUILLET/ JUILLET/ AOÛT/ AOÛT SEPT. 2012 / 29

DOSSIER LES PRINCIPALES PROBLÉMATIQUES DES ARTISANS Trésorerie et relations avec les banques, recrutement, locaux, statut du conjoint, nouvelles réglementations, transmission/reprise Les entreprises artisanales doivent relever de nombreux défis. «Les relations avec les banques et les problèmes de trésorerie représentent aujourd hui la première préoccupation des artisans», explique Laurent Munerot, président de la Chambre de métiers et de l artisanat de l Essonne. Nous essayons de les aider en les conseillant et en leur apportant des services, grâce à nos partenariats avec les banques, en particulier avec la Banque populaire et la Socama (Société de caution mutuelle artisanale), qui garantit les prêts pour l acquisition de matériel, ce qui est vraiment nécessaire en cette période de crise.» La transmission/ reprise des entreprises artisanales est aussi un dossier majeur, d autant que de nombreux artisans vont arriver prochainement à la retraite. La cession d une entreprise et la recherche d un repreneur ne s improvisent pas au dernier moment. «C est pour cela que la chambre de métiers et de l artisanat organise des réunions publiques sur ce thème et des stages de formation à la transmission et à la reprise d entreprise, précise Laurent Munerot. Nos services sont également là pour accompagner individuellement les artisans dans leur démarche. Nous gérons aussi une bourse des cessions d entreprises que nous sommes en train de développer. Nous sommes en outre partenaires de la Semaine de la création/ reprise avec le réseau Cree. Ce problème de transmission se pose néanmoins avec moins d acuité dans l agglomération que dans le sud de l Essonne par exemple.» Pour soutenir les entreprises en difficulté et travailler en amont avant l arrivée des problèmes, la chambre de métiers et de l artisanat participe à SOS Entreprises. Pour le recrutement, la priorité est donnée à l apprentissage, en relation avec la Faculté des métiers de l Essonne et le CFA (centres de formation d apprentis) du bâtiment de Brétignysur-Orge. En matière d immobilier, il s agit de développer, en relation avec les communautés d agglomération, des locaux adaptés aux besoins des artisans. M.B. QUEL STATUT POUR LE CONJOINT COLLABORATEUR? Le statut du conjoint collaborateur reste plus que jamais d actualité. Historiquement, l artisan a toujours travaillé avec son conjoint, qui se charge souvent de l accueil, de la comptabilité ou de la vente. Aujourd hui, le conjoint qui travaille dans l entreprise artisanale doit obligatoirement être inscrit au registre des conjoints-collaborateurs, ce qui lui assure une garantie en matière de protection sociale et de retraite. PORTRAITS UN CHAUDRONNIER QUI INNOVE À 71 ans, Alain Chantelat dirige toujours son entreprise de chaudronnerie créée en 1971 à Ris-Orangis sous le nom d Études et Diffusion et basée depuis 1978 sur la commune de Bondoufle. Mieux, il vient de déposer un brevet prometteur portant sur un procédé original de destruction des déchets organiques par pyrolyse, à l aide de masses métalliques. «Une innovation qui permet de produire de l énergie et fait déjà l objet de la réalisation d un prototype et d une importante commande d une entreprise du Sud de la France pour le traitement de boues d épuration», précise Alain Chantelat. Spécialisée dans les aciers inoxydables, cette entreprise artisanale employant aujourd hui sept personnes fabrique des pièces aussi bien pour la chimie et la pétrochimie que pour l agroalimentaire, et se distingue également dans le domaine de l art et de la décoration. Elle a ainsi signé la fabrication, en collaboration avec le célèbre designer Philippe Starck, des neuf vasques olympiques d Albertville en 1992, dont la grande vasque de six mètres de diamètre et de huit mètres de haut utilisée pour la cérémonie d ouverture. Études et Diffusion a également réalisé le carrosse et les chevaux de l artiste Xavier UNE JURISTE DANS LE BÂTIMENT De nombreux chemins mènent à l artisanat. Le parcours de Béatrice Crozon en est une illustration. Cette juriste de formation a d abord connu le monde de la construction en travaillant dans l assurance, puis elle s y est immergée en suivant son ex-mari dans ses aventures entrepreneuriales. Depuis 2007, elle est à la tête de Cabetanch, une entreprise artisanale de Ris-Orangis spécialisée dans la couverture et l étanchéité, employant quatre salariés. Son activité : la réalisation de toitures-terrasses pour tout Veilhan, exposés en 2009 au Château de Versailles. Un attelage violet de trois tonnes d acier et quinze mètres de long, composé d un millier de facettes pliées et soudées. Plus récemment, l entreprise a réalisé une structure en acier inoxydable pour le musée de Bâle en Suisse. Mais aujourd hui, la grande affaire de l entreprise, c est de faire la démonstration de l efficacité de son process breveté pour traiter les déchets organiques. Une stratégie d innovation qui a valu à Alain Chantelat de recevoir le prix départemental «Stars et métiers 2010», décerné par la Banque populaire et la chambre de métiers et de l artisanat. ÉTUDES ET DIFFUSION 3, rue Gustave Eiffel 91070 Bondoufle Tél. : 01 60 86 63 28 type de clientèle. «Historiquement, nous avons une forte activité sur les marchés publics, avec des municipalités de l Essonne, de la Seine-et-Marne et du Val-de-Marne, précise Béatrice Crozon. Mais compte tenu de la conjoncture actuelle, nous nous sommes également diversifiés en travaillant pour d importants bailleurs sociaux et des syndics de propriété. Nous sommes en particulier spécialisés dans les démarches HQE (haute qualité environnementale) et BBC (bâtiment basse consommation).» Béatrice Crozon est aussi très impliquée dans la vie économique artisanale. Membre du groupe femme et vice-présidente de la section couvertureétanchéité de la FFB (Fédération française du bâtiment), elle est également élue et membre du bureau de la chambre de métiers et de l artisanat de l Essonne, «référent» pour l agglomération Évry Centre Essonne. CABETANCH 20, avenue Paul Langevin 91130 Ris-Orangis Tél. : 01 69 46 93 96 30 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 31

DOSSIER LES ATOUTS DE L APPRENTISSAGE Vecteur d emploi privilégié pour les jeunes et mode de transmission indispensable pour les métiers et les entreprises, l apprentissage est une formule qui marche. est le créateur de l apprentissage. La transmission du savoir-faire par les maîtres L artisanat compagnons aux apprentis remonte en effet à l Ancien Régime, même si depuis de nombreuses lois sont venues encadrer le contrat d apprentissage. Tous métiers confondus, l apprentissage est donc inscrit dans l ADN de l artisanat. Mais c est avant tout d avenir dont il est question : l avenir des jeunes qui intègrent, par cette voie, le milieu professionnel dès le début de leurs cursus de formation, avec l assurance de trouver un emploi aussitôt leur diplôme en poche Mais aussi «l avenir des métiers qui trouvent dans la formation le moyen de perdurer et d intégrer les avancées technologiques et les changements socio-économiques», souligne Laurent Munerot, président de la chambre de métiers et de l artisanat de l Essonne «et l avenir des entreprises qui forment aussi leur propre main-d œuvre, les entrepreneurs de demain et les repreneurs dont elles ont besoin.» Aujourd hui, un artisan sur deux est issu de l apprentissage. En France les entreprises artisanales emploient quelque 420 000 apprentis. Toutes entreprises confondues, on compte environ 80 000 apprentis pour la seule région Île-de-France et ses 176 centres de formation d apprentis (CFA). Dans la région, 71 % des apprentis trouvent un emploi à l issue de leur formation, dont 70 % en CDI. Un jeune sur deux est même recruté chez l employeur qui l a formé dans le cadre d un contrat d apprentissage. À LA RECHERCHE DE LOCAUX ADAPTÉS LA FACULTÉ DES MÉTIERS En Essonne, depuis 2006, les CFA de la chambre de métiers et de l artisanat (CMA) et ceux de la chambre de commerce et d industrie (CCI) ont été regroupés au sein de la Faculté des métiers de l Essonne, à Évry. Celle-ci est cogérée par la CCI et la CMA. «La Faculté des métiers est sans doute le plus grand CFA d Île-de-France, souligne Laurent Munerot. Elle accueille 2 800 apprenants, dont environ 2 400 apprentis (la moitié pour l artisanat) et 400 personnes en formation continue, et emploie 300 salariés. C est un organisme de formation de haut niveau, qui atteint des taux de réussite aux examens supérieurs à 80 %». La Faculté des métiers dispense près de 60 formations (artisanat, tertiaire, industrie), de la CPA (classe préparatoire à l apprentissage) à la licence pro (bac+3) sur trois sites (Évry, Bondoufle, Massy). Elle s appuie sur un partenariat avec 2 500 entreprises. Boulangerie-pâtisserie, cuisinerestauration, mécanique-carrosserie, coiffure, électrotechnique, chaudronnerie, vente La plupart des métiers de l alimentation, de la fabrication et des services y sont enseignés. Les apprentis du secteur du bâtiment sont, quant à eux, formés au CFA de Brétigny-sur-Orge, géré par les organisations professionnelles du bâtiment. En 2011, six apprentis de la Faculté des métiers d Évry ont été lauréats du concours «Un des meilleurs apprentis de France» : un pour le métier de la boulangerie et cinq pour celui de peintre en carrosserie auto. M.B. Un local fonctionnel, modulable et sécurisé, de 50 à 250 m², avec une hauteur sous plafond de 2,40 m à 4 m, comportant une partie bureau et des sanitaires ; un accès livraison ou la possibilité de rentrer un véhicule ; une bonne desserte, proche des grands axes ; un coût de location inférieur ou égal à 100r/m² HCHT Ainsi se résument les besoins immobiliers des artisans. Aujourd hui dans la Zone franche urbaine (ZFU) d Évry, trois sites leur sont destinés. La zone Autoplex accueille de nombreuses entreprises de l automobile : entretien, carrosserie, contrôle technique, etc. La zone Acti 3 propose des bureaux et des locaux d activités artisanales à des prix attractifs : plusieurs artisans (isolation, peinture, chaudronnerie, etc.) y sont installés mais des locaux y sont disponibles à des prix attractifs. Enfin, la Zone artisanale Soljenitsyne, créée dans les années 1980 puis revendue par la chambre de métiers, a connu un regain d intérêt en 2004 avec la ZFU. Elle accueille notamment des artisans du bâtiment. PORTRAIT UNE START-UP TOURNÉE VERS L INTERNATIONAL Installée à Ris-Orangis, SophiaDog est une entreprise artisanale aux allures de start-up. Créée en mars 2010 par Roland et Raymond de La Celle, SophiaDog développe et commercialise un appareil orthopédique révolutionnaire destiné aux chiens handicapés de l arrière-train ou en phase de récupération post-opératoire. Une invention brevetée et peaufinée grâce aux recherches menées en partenariat avec les Écoles vétérinaires de Maison Alfort, de Lyon et de Londres, qui a reçu en 2010 la médaille d or du 38 e salon international des inventions de Genève. Ce système semi-automatique permet de mobiliser l arrière-train du chien et notamment d éviter les problèmes de fatigue cardiaque des chiens immobilisés (vieux ou handicapés) mais aussi d améliorer les chances, grâce à une rééducation intensive, qu un chien remarche après une opération, par exemple de hernie discale, classique chez certaines races. CAP SUR LES US «SophiaDog se positionne comme une entreprise innovante dans le domaine de la mécatronique pour la santé animale, confirme Raymond de la Celle, son dirigeant. Nous sommes en train de réaliser une levée de fonds auprès de business angels. L extension de notre brevet à l Europe, aux États-Unis et à la Chine est également en cours. Dix prototypes avaient été réalisés avant la création de la société et à ce jour, 60 appareils ont été fabriqués, dont 30 ont déjà été loués ou vendus. Notre premier sous-traitant est une entreprise de l Essonne, Supadis, qui réalise une partie des pièces usinées et l assemblage de l appareil. Nous avons développé un partenariat avec Santevet, n 1 de l assurance vétérinaire en France, ainsi qu avec l Association des vétérinaires physiothérapeutes de France. Et nous comptons nouer le même type de partenariats aux États-Unis, lors de notre présence au salon spécialisé de San Diego en août prochain... Sachant que le marché américain est le plus important du monde pour un produit comme le nôtre». L entreprise devrait embaucher très prochainement ses quatre premiers salariés. Et travaille déjà, avec l École vétérinaire de Lyon, au développement d un nouveau système ne faisant travailler qu une patte pour la rééducation des fractures et des ruptures des ligaments croisés SOPHIADOG 35, rue du Clos 91130 Ris Orangis www.sophiadog.com 32 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 33

PAROLES D EXPERT DISCRIMINATIONS : UN CERTAIN POIDS POUR LES ENTREPRISES Trop vieux, trop jeune, trop typé, trop grosse ou ne résidant pas dans le bon quartier... De nombreux motifs sont invoqués pour écarter de l emploi une partie de la population. Un procédé illégal et malheureux car on se prive de compétences et du levier de croissance que représente la diversité dans une entreprise. L ÂGE, L ORIGINE, L APPARENCE EN TÊTE DES MOTIFS DE REJET ENTRETIEN avec Jean-François Amadieu PROFESSEUR EN GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ET RELATIONS SOCIALES À L UNIVERSITÉ PARIS I PANTHÉON SORBONNE, DIRECTEUR DE L OBSERVATOIRE DES DISCRIMINATIONS DE CETTE UNIVERSITÉ. QUEL EST L INTÉRÊT POUR UNE ENTREPRISE DE LUTTER CONTRE LES DISCRIMINATIONS? Il s agit d abord de limiter le risque pénal et financier voire médiatique. En outre, dans les entreprises conduisant une politique moins discriminante sur le plan de l évolution processionnelle et des salaires, les salariés sont plus motivés et plus impliqués. Enfin, le fait d écarter les variables discriminantes lors d un recrutement permet de rester sur des critères de compétences, ce qui augmente la capacité à trouver les meilleures personnes par rapport à un poste. QUELLES SONT PRINCIPALES DISCRIMINATIONS DONT SOUFFRENT LES CANDIDATS À UN EMPLOI? La loi (NDLR : Cf. article L. 122-45 du Code pénal) identifie 20 motifs de discrimination. Certains ont un impact plus important au regard du nombre de personnes touchées. Le principal est l âge. Les seniors déclenchent trois fois moins de réponses que des candidats plus jeunes. Le second facteur est l origine géographique ou ethnique. Les candidats issus de l immigration ou qui ont une couleur de peau plus teintée ont aussi un taux de réponse faible, équivalent à celui des seniors. L apparence physique arrive en troisième. Les sondages au niveau européen comme ceux du Défenseur des droits montrent que les femmes sont les premières victimes. Celles qui ont une forte corpulence ont trois fois moins de chances d être recrutées pour un emploi en contact avec la clientèle. En quatrième position se trouve le handicap, avec des nuances selon les secteurs et le type d emploi. Les chances des personnes handicapées d être recrutées dans des agences immobilières ou des commerces sont beaucoup plus faibles que dans le cas des autres discriminations. Mais, à l inverse, certaines entreprises leur ouvrent facilement leurs portes. La discrimination envers les femmes arrive à la cinquième place et elle varie selon la situation matrimoniale et l âge. Le recrutement d une jeune fille en qualité d ingénieur ou de commerciale ne pose aucun problème. L adresse est aussi un motif important. Il ne figure pas dans la loi mais il peut se rattacher à la discrimination en raison de l origine sociale, répertoriée par la convention de l Organisation internationale du travail dont la France est signataire. D autres discriminations ne sont pas en lumière en dépit de leur poids élevé. C est le cas du nom et du prénom, car ils peuvent dénoter l origine géographique, ethnique mais aussi sociale de la personne ; des opinions syndicales et politiques, toujours signalées à des niveaux importants ; de l état de santé, dont on sait qu il a aussi un fort impact au cours de la carrière. PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE LENGELLÉ www.observatoiredesdiscriminations.fr DISCRIMINATION POUR CAUSE D HOMOSEXUALITÉ L Université d Évry Val d Essonne a organisé le colloque international «Discrimination au travail et orientation sexuelle», du 20 au 22 juin à Paris. «C est la première rencontre sur ce thème en France et elle a pour objectif de dégager de nouvelles pistes de recherche en mettant en place des coopérations entre chercheurs, explique Thierry Laurent, membre du Centre d étude des politiques économiques de l Université d Évry Val d Essonne, à l initiative du colloque. Dans notre pays, on a peu d informations sur ce sujet, car la loi ne permet pas de les recueillir. Nous avons réussi à travailler à partir de fichiers sur l emploi de l Insee (NDLR : anonymes), auxquelles nous avons appliqué des filtres pour faire ressortir les cohabitants masculins de même sexe âgés de plus de 30 ans, ayant terminé leurs études depuis au moins cinq ans, non étrangers En comparant les revenus de ces salariés avec ceux d hétérosexuels dans la même situation professionnelle, nous avons constaté un écart de salaire de 6 % dans le privé et 5 % dans le public au détriment des homosexuels. Pour les homosexuelles, l écart est inexistant dans le public et il atteint 2 % dans le privé. Cela s explique en partie par une homophobie plus prononcée envers les homosexuels hommes, supposés moins productifs que les hétérosexuels (plus enclins à la maladie, moins investis dans leur carrière car n ayant pas de famille à nourrir ). Les lesbiennes seraient à l inverse plus investies dans leur carrière car sans enfant» PROPOS RECUEILLIS PAR C. L. www.thierry-laurent.net et https ://sites.google.com/ site/parisworkshop2012/ LA DIVERSITÉ BOOSTE LA CROISSANCE En écartant des compétences en raison de préjugés, les entreprises nuisent à leur bonne santé. La diversité des ressources humaines, bien managée, augmenterait la rentabilité d une entreprise de 5 à 15 % selon le type d activité, indique une étude de 2010. Ce travail a abouti à des conclusions sans appel. Notamment le fait que : les seniors ne sont pas moins productifs que les juniors et ne coûtent pas plus cher, la performance des travailleurs handicapés n est pas inférieure à celle des autres salariés et, hors période de maternité, les femmes ne sont pas plus absentes que les hommes. Autre résultat en faveur de la diversité des origines : celle-ci se traduit par une baisse de l absentéisme et du turnover. Source : étude «Diversité du capital humain et performance économique», réalisée pour IMS-Entreprendre pour la Cité (Cabinet Goodwill Management, novembre 2010). TÉMOIGNAGE «AUCUNE DISCRIMINATION LORS DES RECRUTEMENTS» BÉNÉDICTE MAINE, directrice des ressources humaines du Groupe Semardel (Vert-le-Grand). Le Groupe Semardel est une société d économie mixte qui assure notamment la collecte et le traitement des déchets des habitants de l agglomération Évry Centre Essonne. Il emploie plus de 500 collaborateurs dans nos six filliales. «Dans le cadre de sa politique RH, le Groupe Semardel s est engagé à ne pratiquer aucune discrimination lors des recrutements en tenant compte de la diversité de notre population ; ce sont des valeurs qui découlent naturellement de notre projet d entreprise. Notre engagement : des recrutements basés sur les seules compétences, aptitudes et expériences professionnelles des candidats. Pour veiller à la mixité de nos recrutements dans nos métiers traditionnellement masculins à plus de 80 %, nous sélectionnons systématiquement les candidatures de chaque sexe dans des proportions identiques à celles des candidatures reçues. Nous procédons de la même façon pour les candidatures de personnes juniors ou seniors, de personnes en situation de handicap ou toute autre population susceptible de rencontrer des freins au recrutement. Pour accompagner notre démarche, nous conduisons des actions de sensibilisation sur nos engagements de non-discrimination auprès de tous nos managers et de nos partenaires en recrutement. En 2012, nous constatons déjà une évolution des nos recrutements vers une plus grande diversité. PROPOS RECUEILLIS PAR C. L. LES MOTIFS DE DISCRIMINATION VISÉS PAR LA LOI* L origine ; le sexe ; les mœurs ; l orientation sexuelle, l âge, la situation de famille, l appartenance ou la non-appartenance, ( vraie ou supposée ), à une ethnie, une nation ou une race ; les opinions politiques ; les activités syndicales ou mutualistes ; les convictions religieuses ; l apparence physique ; le patronyme ; l état de santé ou le handicap (sauf inaptitude constatée par le médecin du travail) * Article L. 122-45 du code du travail 34 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 35

BAROMÈTRE 110 105 100 95 L artisanat en chiffres LES TENDANCES RÉGIONALES ET DÉPARTEMENTALES 2009 2010 2011 ÉVOLUTION DES CRÉATIONS D ENTREPRISES ARTISANALES EN ESSONE ( INDICE 100 : 2009 ) Source : INSEE, juin 2012 Essone Île de france ZOOM SUR L ARTISANAT DU BÂTIMENT Premier secteur d activités de l artisanat, le bâtiment génère, en France, plus de 990 000 emplois salariés et non-salariés pour 380 000 entreprises. Au niveau de la région Île-de-France, les entreprises artisanales du bâtiment de moins de 20 salariés concentrent 128 046 emplois pour un chiffre d affaires annuel de 19,6 milliards d euros. (sources : Chiffres clés 2011, Confédération de l Artisanat et des Entreprises du Bâtiment Capeb, RSA et UNEDIC) ÉVOLUTION DES RÉSULTATS DE L ENQUÊTE TRIMESTRIELLE DE L ARTISANANT DU BÂTMENT Source : INSEE, juin 2012 0-10 -20-30 avr.10 Activité pasée oct.10 Activité prévue avr.11 Tendance prévue des effectifs oct.11 INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES : - + 7 % de créations d entreprises en 2010 en Île-de-France, + 2 % en Essonne pour la même période ; - Impact de l auto-entreprise avec un pic de créations en 2010 ; 52 % des 83 000 entreprises artisanales créées entre 2009 et 2011 en Île-de-France. Un pic de créations est constaté en 2010. - La proportion de création d auto-entreprises «artisanales» est de 55 % en Essonne sur la même période ; - La baisse des créations d entreprises constatée en 2011 indique une contraction du dispositif de l auto-entrepreneur. - Le secteur de la construction concentre plus de 45 % des créations d entreprises artisanales en Ile-de-France et en Essonne en 2011. Il représente, en Île-de-France, près de 67 000 entreprises, dont plus de 7 000 dans le département de l Essonne. Le département de la conjoncture de l INSEE effectue une enquête trimestrielle auprès des artisans du bâtiment. Le champ de l artisanat du bâtiment retenu concerne les entreprises de moins de 11 salariés (hors activité de travaux publics). L échantillon utilisé pour cette enquête est constitué d environ 1500 entreprises. Les résultats sont présentés sous forme de soldes d opinion, différences entre le pourcentage de réponses «en hausse» (+) et le pourcentage de réponses «en baisse» (-). - Site de l INSEE, rubrique «conjoncture» : http://www.insee.fr/fr/themes/ - Site de la Banque de France : http://www.banque-france.fr/fr/statistiques/economie/economie-conjoncture/economie-conjoncture.htm - Site de la Chambre de Commerce et d Industrie de l Essonne :http://www.essonne.cci.fr/economie-et-territoires/economie - Site de la Capeb : http://www.capeb.fr/ avr.12 Situation de trésorerie - Un climat conjoncturel plutôt pessimiste. Tous les soldes d opinion sont sous le seuil de leur moyenne de long terme, symbolisé par l axe 0. - Les retours sur les situations de trésorerie témoignent d un climat dégradé. - Compte tenu de la conjoncture économique, les effectifs de l artisanat du bâtiment continuent de baisser et les perspectives de recrutement restent limitées. - À noter que 37 % des chefs d entreprise interrogés indiquent des difficultés de recrutement et 44 % témoignent de la présence d apprentis en formation dans leurs effectifs. TENDANCE DE CRÉATIONS ET DÉFAILLANCES D ENTREPRISES SUR LE TERRITOIRE 350 300 250 200 150 100 50 0 2005 Radiations - Si le solde entre les immatriculations et les radiations d entreprises artisanales reste positif entre 2005 et 2010, il tend à se contracter ces deux dernières années : de 81 en 2008, il passe à 38 en 2010. La tendance est plutôt due à la baisse des immatriculations enregistrées par la Chambre des Métiers. L ARTISANAT LOCAL *source Chambre des Métiers et de l Artisanat de l Essonne, juin 2012 Immatriculations - 1 859 entreprises sur le territoire, soit 9 % des 20 800 entreprises artisanales de l Essonne. - 161 entreprises artisanales pour 10 000 habitants sur le territoire d Evry Centre Essonne contre 172 entreprises pour 10 000 habitants dans le département. - La concentration d artisans est inégale sur le territoire : l indice pour 10 000 habitants passe de 203 à Ris-Orangis, à 107 dans la commune de Courcouronnes. - 29 % des entreprises artisanales du territoire sont des entreprises individuelles (artisans et artisans-commerçants). 2006 2007 2008 2009 ÉVOLUTION DES IMMATRICULATIONS ET DES RADIATIONS DES ENTREPRISES ARTISANALES À ÉVRY CENTRE ESSONE Source : CMAE 91, juin 2012 - Les communes d Evry et de Ris-Orangis sont celles qui concentrent le plus de créations d activités artisanales. Travail des métaux Transport, réparation, autres services Textile, habillement, cuir Bois et Ameublement Bâtiment Autres fabrications Alimentation JEUNESSE DES ARTISANS ET DES ENTREPRISES ARTISANALES - 61 % des entreprises artisanales d Évry Centre Essonne ont moins de 5 ans. En comparaison, ce taux est de 45 % au niveau Essonnien. - Le territoire possède peu d entreprises artisanales ayant plus de 15 ans d existence, seulement 10 %. Ce taux est de 24 % dans le département. - Près de 40 % des artisans ont moins de 40 ans sur le territoire contre 30 % pour l Essonne. - Le territoire est pourtant aussi confronté au vieillissement de ses artisans ; ce qui génère des problèmes de transmission des savoir-faire et de pérennité des entreprises. 25 % 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 TYPOLOGIE DU TISSU LOCAL DES ENTREPRISES ARTISANALES Source : CMAE, juin 2012 16 % 21 % 8 % 9 % 11 % 31 % 30 % 28 % ÂGE DES DIRIGEANTS Source : CMAE, juin 2012 21 % Essone Évry Centre Essone de 20 à 30 ans de 30 à 40 ans de 40 à 50 ans de 50 à 60 ans 60 ans et + 36 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 37

MANAGEMENT ET INITIATIVES LES PATRONS SALARIÉS On peut être à la fois employé d une entreprise et actionnaire de celle-ci. Certains salariés s associent pour reprendre la société où ils travaillent, d autres créent une entreprise à statut coopératif ou une Scop (société coopérative de production). Tous ont en commun leur très grande motivation. L ANCIEN APPRENTI DEVENU GÉRANT À la tête de C4E, à Évry, deux de ses salariés, qui se sont associés pour reprendre la PME en février 2012. Timothée Arlettaz est entré en 2002 chez C4E (Évry), comme stagiaire puis apprenti pour préparer sa licence, puis sa maîtrise en management des PME-PMI. En février dernier, il reprenait cette entreprise de 6 salariés spécialisée dans la gestion technique centralisée (gestion à distance d équipements de type chaudières d entreprises). Il n était pas seul à tenter l aventure de l entrepreneuriat : à ses côtés un collègue, informaticien, recruté la même année, et un troisième associé qui rejoindra prochainement C4E. «L ancienne dirigeante avait depuis longtemps l idée de revendre sa société à ses salariés. Elle a préparé dès 2005 sa transmission en leur faisant cette proposition», raconte Timothée Arlettaz. Avec 25 % de parts, celui-ci est devenu le gérant de la SARL. Son collègue, Alireza Barari, actionnaire majoritaire, a pris le poste de directeur technique. «Le troisième associé est un technico-commercial. Nous sommes donc complémentaires, souligne Timothée Arlettaz. Nos quatre autres collègues sont très contents du dynamisme que nous apportons à l entreprise. Nous avons acheté de nouveaux véhicules, changé le réseau informatique...» Les «salariés-patrons» ont beaucoup de projets. «Notre priorité : recruter du personnel technique pour les chantiers et doubler notre effectif dans les trois prochaines années car il y a beaucoup de demandes de la part de la clientèle. C est d ailleurs ce qui nous a incités à sauter le pas.» RÉALISER D ICI À TROIS ANS UN CA DE 2 M, CONTRE 1 M EN 2011 Les salariés actionnaires ont vu leur vie transformée. «Notre travail est resté le même mais nous sommes beaucoup plus motivés qu avant, poursuit le dirigeant. Mais quand on est son propre patron on ne regarde plus sa montre... Il y a beaucoup plus de responsabilités et de pression sur nos épaules, car nous avons des charges fixes à honorer tous les mois et cela nécessite une vigilance constante.» Les avantages, affirme-t-il, ne sont pas encore perceptibles. «Nous ne nous sommes pas augmentés et nous ne percevrons pas de dividendes avant cinq ans. En revanche, il est agréable d avoir une plus grande liberté pour gérer son planning et de ne pas avoir à demander d autorisation avant de prendre une décision.» Gagner de l argent n est pas la seule motivation de Timothée Arlettaz : «Lorsque nous aurons développé nos chantiers, nous formerons des jeunes en alternance. Cela fait partie des objectifs d un chef d entreprise.» CATHERINE LENGELLÉ BKE : UN COLLECTIF DE DIRIGEANTS Les trois dirigeants de BKE ont adopté le statut de Scop (Société coopérative de production). Avant de fonder BKE, une PME d Évry axée sur la réalisation et la production de films documentaires pour le grand public et de films institutionnels, Élie Séonnet, Nicolas Jalu et Yvan Couvidat avaient participé à la création d une association de professionnels de l audiovisuel et du web. «Le statut associatif nous fermait certaines portes, et nous avons donc décidé d adopter un profil à dominante économique en créant une entreprise sous forme de SARL. Mais nous voulions préserver l aspect collectif de notre fonctionnement et c est pourquoi nous avons opté pour une Scop. Ainsi, chacun de nous est codirigeant de BKE à égalité et peut faire jouer son droit de veto», explique Élie Séonnet. Pour les intermittents du spectacle recrutés ponctuellement, ce statut présente aussi des avantages. Ils bénéficient aujourd hui de la participation aux bénéfices de l entreprise lorsqu ils ont effectué au moins dix jours de travail. À l avenir, ils pourront également devenir actionnaires de BKE. Pour l heure, la jeune société se fait une place sur le marché de l audiovisuel. Elle est notamment partenaire de Télessonne et des chaînes nationales, qui financent une partie de ses projets, au côté de collectivités publiques, fondations et mécènes privés. Sa dernière réalisation la porte sur le devant de la scène avec l un des plus célèbres rappeurs dont elle a réalisé le dernier clip, l Évryen Disiz La Peste. C. L. TÉMOIGNAGE JEAN-LUC GAULTHIER cofondateur Assistance Event, coopérative qui loue des équipements écologiques pour les foires et salons. «UNE ENTREPRISE DOIT APPARTENIR AUSSI À CEUX QUI LA COMPOSENT» «Le statut de coopérative correspond à la philosophie de ses trois fondateurs. Nous considérons qu une entreprise doit appartenir à ceux qui la composent et pas uniquement à un employeur. Dans une coopérative le pouvoir des actionnaires n est pas proportionnel à leur apport financier comme c est le cas dans une SARL. Que vous ayez investi 50 000 euros ou un euro, votre poids est identique. Le gérant est élu comme dans une SARL, mais uniquement en fonction des compétences qu il apporte à la société. L autre différence essentielle, c est l absence de menace sur l emploi des salariés en cas de décès du dirigeant. En effet, il n y aucun enjeu financier dans le cadre de la succession. Chez Assistance Event, les employés deviennent automatiquement associés au bout de deux ans de présence. C est une position qui les engage vis-à-vis de l entreprise. S ils ne sont pas d accord, ils ne peuvent d ailleurs pas rester.» 38 / ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 ÉVRYAGGLO ENTREPRENDRE JUILLET/ AOÛT/ SEPT. 2012 / 39