SUR. L^NSTRUCTION PUBLIQUEf^^ CONVENTION NATIONALE. VJ E n eft pas des favans qu^il nous faut : ce font des hommes libres & dignes de Têtre.

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Transcription:

CONVENTION NATIONALE. OtS'e SUR L^NSTRUCTION PUBLIQUEf^^ Par Ni<s.olas HENTZ y député de la Mozelie j Imprimée par ordre de la Convention nationaw. VJ E n eft pas des favans qu^il nous faut : ce font des hommes libres & dignes de Têtre. Vculons-nous que notre gouvernement foit durable ; faifons que Pinftruâion de la moralité foient telles J que les hommes deviennent meilleurs que les lois. Qu on ne croie pas que la conquête de la liberté foit le fruit des fciences d: des arts. Ce qui prouve le contraire, c eft que ce ne font pas des favans qui l ont conquîfe. Voyez les fans - culottes, voyez les patriotes ; font-ce des favans? Voyez au contraire ces pradémiclen.s, ces hommes à grandes phrafes, ceç érudits^ je vous le demande 5 font - ce des républicains î A

1 Nous h a^ons conquis la liberté, que parce que Fanclen régime avoit fait trop de malheureux; ceuxci étoient le plus grand nombre : ils ont vaincu.. Cette conquête feroit impoffible aujourd hui, fi le fouvenir des maux qui nous affiégeoient avant 1789 n étoit pasrécent. Les cicatrices font encore fraîches. Hâtons - nous d inflruire la génération : elle fent elle même, le befoin de l inflrudion ; elle la demande. Le plus" grand ennemi de la révolution, c eft Fégoirme : mais cet ennemi n efl: pas dangereux; il ed lâche ; il n expofe ni fa vie ni fes biens; il crie beiucoiip (i) Sc agit peu ; il voudroit bien le retour de Fancieri régime, mais il ne fait rien pour l obtenir; la vue d un fans-culotte le fait trembler. Cette claffe d hommes ne fera jamais révolutionnaire ni contrerévolutionnaire. Soyons vainqueurs ils, feront des nôtres. Mais leurs enfans.=... attatitens-les à la Patrie: inflruifo ns -les. Nous fouîmes égaux par la nature Sc devant la loi ; Findrudion doit donc être égale pour tous. Je ne conçois rien au projet d indituer deux efpèces d écoles; elles ne peuvent pas être également à la portée de tous ; autant vaudroit propofer diverfes conditions. Je n en vois pas la néceflîté fi l école publique. ed fuffifante pour enfeigner aux hommes à être heureux Sç à remplir toute fondion publique : avonsnous befoin du fuperfiu? Eft- ce là ce que le peuplé nous demanda? N étouffons pas le génie : iaiffons-le s élever aux arts Sc aux fclences néceffaires ; il choifît la routê^ la plus courte <Sc la plus sûre. (i) C cft ce qui a trompé tous, l s confpirateurs. Ils ont compti fur les nonabreux égoiftes qui parlent beaucoup, mais qui R agiffent pas ; qui (ont nuis au moment d un choc', qui fè" cachent, font plutôt malveuillars que malfaiteurs.

ïî faudroit oublier ce que nous avons été, pour pouvoir devenir ce que nous devons être. La poftérité aura peine à croire que ce font des hommes' clevês fous le défpotifme, qui ont fonde 3c édifié la liberté hu des bafes aufîi fiables, L^amour ce la über-té eff dans la nature ; c eff ^ rinllina de Fbomme. Auffi i éducation fous îe dep potifme tieni-elle les enfans dans ia fervitude êc les tourmens : pour avoir des hommes efciaves ^ onf rend les enfans efciaves. Gardons-nous bien d établir aucune infhtiuîôn ty-'' rannique. Que l enfant fâche qu il efî homme ; qu ir ait le fentiment de fa dignité. L homme ne naît pas vicieux ; il n a que des pap* fions : dirigeons fes paffions vers l utilité commune il vert être heureux^ apprenons-liii à l être du bonheur d autrui. L enfant créùnt moins t enfer- que de ^ennuyer è. vêpres Ù faifons-lui defirer ce que nous voulons qu il faflb, de lî exigeons de lui que ce qui efl raifonnable. -, Attachons une grande eonfidération à la vejtn ; il aimera la vertu. Paifons qu il connoiffe que les lois établies font pour tous ; qu elles n ont aucun caprice; que fans elles il feroit en guerre ouverte contre tous ^ èc il obéira aux lois, il les aimera. Si la génération aduelle avoit été élevée pour la République, l infiruélion publique devroît fe borner à la jeuneffe : ce n eff pas notre pontion. Ori à envfr ronné notre enfance de préjugés Sc de menfonges. * Ce n eft pas affez que les hommes foient défabufés il faut les infîruire. La génération, aéf belle êft digne de la République puifqu elle la veut', & qu elle verfe ion fang pour ia conferver contre les e îïb rts de feurope 3c les perfidies des confpirateurs. ' ^ La plus belle école efl celle des mœurs; un code, A 2

4 un tnbanal de moralité m ont para une înftitutîon néceltaire. Le reflbrt d un gouvernement libre eft l opinion:' épurons-la, le reflfort fera bon." Nous ne recueillerons les bienfaits du gouvernement républicain, que quand le peuple choifîra bien fes repréfentans & fes magiftrats. L eÿèce de candidature qui préfente aux regards des allemblées primaires & éledorales le jugement porté fur un citoyen par ceux qui vivent avec lui, m a paru tendre à ce but. / L homme n eft pas heureux feul. Les jouiltances ne font que par comparaifon : affemblez le peuple ; mettez la vertu en évidence & en confîdération : elle fera en recherche. Etabliffez des fêtes publiques ; Cet appareil excite l ambition & l enthoufîafme qui conduit aux grandes c tous les hommes font tindion que celle de la vertu, entretiennent l cfprit d égalité & de fraternité. Telles font les vues que je me fuis propofées dans le plan d inftruflion publique qui fuit : (ij PROJET DE DECRET SUR l instruction PUBLIQUJI. De rinjiruclion publique en genéral Article p r e m i e r. Lb but de l inlfrudion publique, comme de la fociété 5 eft le bonheur commun. I I Elle eft égale pour tous : elle fe borne aux connoif- ( I ) La loi du i8 juin dernier fur les fecours publics, rend ce projet de loi facile relativement à Téducation de* enfans.

lances Sc aux exercices néceflaires pour remplir les devoirs de la fociété & exercer toute fondion pu-» bjique. ^ III. Il n y a plus ni univerfité ni académies des fciences «des arts. Il n efi tracé ni marche ni bornes au génie il s élève de lui-même aux arts & aux fciences par la route & les moyens qu il fc choiftt âc qui lui conviennent. IV. L inftruélion publique n eft pas exclufîve. II eft permisa toute perfonne de tenir une école particulière^ en failant fa déclaration à la municipalité de fon domicile. Les écoles particulières font fous la furveillance des municipalités, & font tenues de fe. conformer aux reglemens de police déterminés par les comités d inftrudion établis par la loi. Des hihllothcqtus & gardes -Bibliothèques» Article premier. L Y A, dans chaque chef-lieu de diftriâ, un dépôt public, où fe trouvent les livres élémentaires des. fciences <Sc des arts, les didionnaires & les grammaires des langues néceflfaires,,<5c fur-tout de celles des peuples vqilins, les indrumens de phyfîque ét de mathé«matiqüe, un jardin des plantes. I L Ce dépôt eft fous la garde d^un fonélionnaire pii- A 3

'.,, %, blic appelé bibliothécaire national, uniquement oaciîpé à procurer aux citoyens les facilités 5c la joiiifé fange; des objets confiés -à-fa garde : il donne, fans déplacement, les explications ôc rinfîriidion demandées, III. : Les bibliothécaires nationaux font élus tous le^ ans par les éledeù'rs dè'distriél : ils font falariés par la nation ; leur traitement efl égal à celui de rinftituteiir le plus rétribué.. rv; Tous les trois mois, les bibliothécaires nationaux d un' département ÿa^emblent au chef-lieu du dépar-^. tém'ent ; ils'fôrment tiiï tribunal où ils décident tonnes les difficultés furvenues relativement à rintlruélion publique, tant dans les écoles publiques que particulières du département. Ce tnbunâbenvp copie.de fes opérations au confite d in/lr^4tqn puhliq.ue.du corps lé*' giüatf.... -.. _ y ^ Chaque feffionadu tiibunal n e(l que de huit jours.. L -.,,, Chaque tribunal a un fecrétairej perm-anent ^ faj^^ par la nàtiou, furie pied, derinhit^uteur. le moim tridue. Chaque bibliothécaire natiôpal re.çoît toutp.f:ies plaintes des inftituteurs & des citôÿens ; il correfpbh J avec le corps légioatif; il Fin bruit delà formation de refprit public de foa diftrié.

. 72 Dïvifton de tmflrubïon puhli'^ue^. Article premier. L mftrudion publique comprend trois parties : l'édu cation de la jeunefie, la moralité des' citoyens, & les fêtes publiques. DE L ÉDUCATION DE LA JEUNESSE. Ecoles publiques, ' Article premie h. Il Y A une divifion de territoire, particulière pour les écoles publiques; chaque partie de la diyiiibn s appelle feâion. I L Il y a une école publique là ou la population ell telle qu'celle fournit au moins 50 élèves à Finüituteur.. I I L -! Il y a deux écoles là où elle fournit pips de xy élèves jufqu à 200.. * I V., Dans les villes confidérables, 1! y a autant d eggles publiques que Fou trouve de fois le- nombre de Toot; élèves. - V.. r* H eu fourni une felle aflez vaffé pour contenir coi - )

«modément & fainement le nombre d élèves préfumé dans la fedion. V I. Ml y a une Me ou édifice public où tous les citoyens s aftemblent; les temples Sc les églifes fervent provifoirement à cet ufage. Les miniflres des cultes font avertis, afin qu ils règlent en conféquence les heures de l office de leur culte. Ce qui eft l objet de la vénération du peuple eft relpedé. V I I. Infiitütcurs & infiitutricts publics. Articlk premier. un inftituteur & une inftitutrice. I L Y A, par fedion J IL Ils font faîariés & loges aux frais de la nation. I I L L inftituteur qui, dans l étendue de fa ledion, réunit^ I yo élèves fréquentant fon école, reçoit le même traitement que l adminiftratéur de département le plus rétribué. Celui qui n en réunit que loo, jouit des deux tiers du rnême traitement. Celui qui n en réunit que jo, jouikdü tiers du même traitement. Il eft fait une augmentation graduelle relativement aux augmentations de joàiooj&de loo à lyo élèves. I V. i- ^nfiitutrice a proportionnellement les deux tiers du ent de l infli tuteur.

9 V. L inftitiitcur public eft élu par les citoyens de fa feétion ; iis ne choifiitent que piimi les candidats qui leur font préfentés p u la fociété populaire la plus voifine. Ldnituuir-ice eft élue de la même manière, VL. Tout citoyen eft éligible. VIL Si à la diftance de dix lieues de la feftion il n y a pas de fociété populaire, le corps ekdorai du diftriâ préfente ia lifte des candidats* VIII.., - Les inftituteurs Ôc inftitutrices font fous la furveillance des municipalités : le régime, la tenue, la podce de leurs écoles, font concertés avec les officiers municipaux, de approuvés du bibliothécaire national du tüftrid. I X. Les dépenfes extraordinaires & d entretien, relatives aux écoles, font réglées & apoilillées par la murdeipaüté, vifées des adminidrateurs, 6c acquittées par le receveur du diftrid. X.. ^ ' Si dans rel]:>ace d un mois 2.^ pères de familles Sur l'iîiftruàion publique» A 5

lo de la feâiion font au greffe de a mimîcîpalité une dénonciation ou plainte contre riiftituteur^ou Tinftitutrice publique, la municipalité convoque une aftemblée de toute la fedion, pour délibérer fur la dénonciation. X I. La délibération ne s ouvre que quand il y a au moins les deux tiers des citoyens ; il efl: fait ledure des dénonciations, fans déclarer le nom des dénonciateurs, qui ne font connus que du maire & de deux officiers municipaux. On décide à la des fuffrages s'il y majorité abfoliie a lieu ou non de renouveler finftituteur ou rinditiitrice : au premier cas, on procéda fur-le-champ à l éledion d un nouvel indituteur, de la manière indiquée ci-defîus : au fécond cas, il efî continué. Fonctions & devoirs des inflituteurs & injlitutrices. Article premier. r Ils exercent l honorable fondion d inflruire publiquement les citoyens, & fur-tout la jeunefîe. Ils dirigent la marche & la tenue des fêtes & cérémonies publiques, fuivant l ordre déterminé par la municipalité. I I. L infhtuteur public n enfeigne publiquement aucun culte religieux. I I I. L inflruéhon publique de la jeuneffe comprend la leflure, récriture, l arithmétique, la géographie, la conf-

' fîmples, 1 titlîtîon républicaine, les lois principales, la morale univeifelle, un abrégé de Thiftoire générale, des élémens d àgricuituro Sc de commerce', des notions pour que chacun puiire guérir kn-même les maladies ordinaires, les bfeilures des hommes 6c des animaux. I V. ^ L inflruélion eft préfentée aux élèves comme un bienfait, elle eft variée : elle confike, autant qidd eft poiïlble, en converfations familières^ moins en maximes^ qu en adions Sc en exemples. L inhitutéur répond aux quefhons des élèves; il ne leur dit que la vcrlté. I V. L inflituteur donne la plus belle leçon, celle de la dignité dans fa conduite, Sc du bon exemple. V I. Partie de la journée eh: employée aux promenades aux exercices de la courfe des armes, desévolutioiis militaires ; le tout dans un ordre détermiiaé par rinftituteur, de concert avec la municipalité, 6c approuvé du bibliothécaire national. Pendant l été j les jeunes gens s exercent à la nata- ' lion, en prenant les précautions néceltalres pour éviter les accidens. Dans ies lieux éloignés des rivières il, fera creufé dans les riiiiteaux, des canaux propres à cet exercice. VIL Nul enfant n efc enfeigné en particulier Ȧ 6

*. k. " 12 VIII. } htiire fixée, pour la clôture >!(h cl " îh!' ^'îeur Sc î inft'tiitrice vont?vec les élèves e i U rd i.e des citoyens, où fe tronv' r;t i ivvés ;t s ce (;\ ens ô: '^ur tout les rr.èi es des élirons. teu! y lit Tnndjs'e d un chapitre de VEmile de J. J. Roiirir-u^ (r"^ '> : leur répète en outre {). ben e n:ax!n e : faites a^x autres ce que vous V^udrie:^ qu ils vous fjjant. I X. Tous les dimanches & fêtes pubîic nes> î! y a vacance d erercice pour les ei.fa: s. J ous les c'toyens de h. feèliotr fe réimiflei't à une heure fixe en la faite d aifeitîbîée piîbliq.;e. i/ino tuteur donne Itèlure de toutes lev nouvelles politiques de la femaine, fair une andsfe des travaux du corps *ég,iflatif. extraite des bulletins officiels <Sc du journa] d un écrivain patriote, qui!üi font adraté; par le bibliothécaire national qui les reçoit & les envoie à cet effet. Les frais du journal font payés par la nation. Fonctions des injlïtutrices. Article premier ^ Elles font ]^s mèrnc.c que celles des înfîîtuteiirs, par rapport à l infn uéïion éc à la police des écoles. Elles ne diffèrent que dans les exercices. I 1.^ / Elles enfeignent Séparément à leurs jeunes élèves (i) Gu d uîi autre bon traité d éducation.

les occupations domefliques. Elles les exerijcnt à la filature, à la couture, au tricot, &c. I 1 I. Elles leur expliquent les devoirs d époufe & de mère. IV. La difiribution êc l ordre des ex^cices eft réglé par l infhtutrice, de concert avec la municipalité, mais l infirudion de les promenades font communes aux enfans des deux fexes..police des écoles. Article f remis r. J L infiituteur & l infiitutrice font rerpëdés des élèves. Le plus grand filence régae dans les écoles quand Tun ou Fautre parie. I I. Il n efl pas permis à Finfiituteu-r de frapper les élèves, fous prétexte même d corredion. La peine la plus févère fera contre ceux qui troubleront l ordre, ou qui commettront toute autre faute grave, l'exclufion des léances de Finfirudion, ou de FalTiftance aux fêtes Sc cérémonies publiques, pour un temps proportionné à la gravité des circonilances. Mil L infouciance ou négligence des enfans eft dénoncée publiquement aux pères & mères.

I 14 I V. Les leçons de leâure, d arithmétique ôc de géographie fe donnent à haute voix : chaque jour un élève reçoit à fon tour rinflruélion qui doit profiter à tous; ce tour.eft réglé par le fort. V. La veille de chaque fête publique, les élèves des deux fexes s affemblent avec les citoyens, forment le tribunal moral, Sc décernent le prix civique : le tout de la manière indiquée en la fedion du tribunal moral. V L' Tout enfant de la fedion, âgé au moins de fix ans, fi c efl: un garçon, Sc de cinq ans, fi c eft une fille, efl admiffible aux écoles publiques. VII. Tout père de famille qui recevra des fecours publics, eft tenu d envoyer fes enfans aux écoles publiques. De radmijjlon aux écoles du génie ^ de?artillerie & de la marine. Article premier. Tout citoyen a droit de fe préfenter aux examens pour être admis à ces écoles comme élève. ' IL / Si un jeune citoyen qui a fulvi les écoles publiques, s y eft difbngué par fon talent, Tes difpolitions,' & fa moralité ; dans le cas où la médiocrité de fa fortune, ou de celle de fes père de mère ne lui pef- I

lî meltroit pas de faire à fesfra's, Toit le déplacementnéceitaire pour recevoir près d un inllituteur particulier les leçons élémentaires pour êlre admis aux écoles du géniej de fartillerie ou de la marine, foit la dépenfe du voyage, pour fe tranfporter au lieu defdites écoles, à l effet d y fubir l examen, & d y être admis comme élève, ces frais feront payés à l élève par la nation, fur une atteftation de fa municipalité, vifée de fon inftituteur êc du bibliothécaire national. J I I. Les fignataires de ratieftation font refponfablesde ces frais fi l élève n dt pas admis, & qu il foit jullifié qu ils ont été infruits de fon incapacité. I V. c 11 fera fait des inffitutions nouvelles 6c plus populaires, fur les écoles d artillerie, du génie éc de la marine. Il fera également établi des écoles de taélique militaire dans les principales villes de guerre de la ' République. DE LA MORALITÉ DES CITOYENS. Code Moral. Délits moraux : cenfure publique. Article premier. Le menfongé, la lâcheté, la brutalité, l ingratitude^ l égoitme, la défobiiffance ou le manque de

refpec^ pour Ton père, fa mère, fes ayeu?r, fon inftitu leur ou inftitutrice, ŸmcmÇme^ l abus de confiance, font des délits moraux. I L S il efl: conflaté qu un citoyen eu un élève eft hab U'é à commettre un ou pluficurs de ces délits, il fübii la peine de la cenfure publique. r ï I L Si quelqu un a demefurément augmente fa fortune, fans avoir rendu à i aflembiée de fa fedlon un compte général des moyens légitimes par iefquels il s eft ainfi enrichi, il fubit la peine de la cenfure morale, fans préjudice des recherches judiciaires, s il y a Heu. I V. Si dans les camps armées, un officier ou foldat a eu la lâcheté de fuir devant l ennemi, d abandonner fon pofle, de fe battre contre un foldat de la République, de frapper une perfonne fans défenfe il, en fera drelfé procès - verbal par la compagnie ou le corps où ilfert, figné du général; lequel fera adreffié à la fedion de l officier ou foldat, où il fera lu Sc inferit dans le regifire du tribunal moral. V. La peine de la cenfure publique efl la îedure faite en une affemblée des citoyens de la ipdion, du procèsverbal qui conftate qu un citoyen ou un élève eû: habitué à commettre un délit moral, & l envoi de ce procès-verbal aux aüemblées primaires Ôc éledorales

17 où il eft lu lors de la première éleâion avar^t Tou-* verture des fcrutins. D^s vertus morales & recompenfes civiques. Article premier. La loyauté, le courage, la piété filiale, la générofîté, font des vertus morales : ceux qui les exercent ont droit au prix civique. II. une découverte utile aux hommes, Celui qui a fait qui a fauvé la vie d un autre en cas d accident, qui nourrit plus de trois enfans du feul travail de fes mains ou dont tous les enfans font diftingucs par la bonne conduite & les talens, celui qui nourrit un vieillard, ont droit au prix civique. I I I. ^ Si un officier ou foldat, à l armée j a fait, dans les batailles ou dans les camps, quelque adion d éclat il, en eft drefîé procès-verbal fîgné du corps où il fert & du général. Un double de ce procès-veroal eff adreffé au corps légiflatif où il eft lu & l autre à la fedion de fon domicile. A fon retour, il reçoit le prix civique* I V. le prix civique eft la ledure faite en raffemblée de la fedion du procès-verbal qui conftate que tel citoyen s eft diftingué par telle adion ou la pratique de telle Y«tu ; l envoi de ce procès-verbal aux allemblées prî-

i 8 baltes ^eleéloraîes ou il eft lu' avant Pouverture du fcrutin ^ Sc enfin dans les cas déterminés les :ionneurs de la fête du I O Août. Tribunal moral Artïcli premier. La veille de chaque fête ou cérémonie publique, tous les citoyens & les élèves de la feâion font convoqués dans la falle de rafîemblée publique. ï L le rnaire préfide ^ de Finllituteur. au milieu dçs officiers municipaux I I I. I^féance ne s ouvre que quand les deux tiers, moins, des citoyens lônt présens. au W, ^ *i v; Il eft fait un appel nominal de tous les citoyens ; la difcuffion peut s ouvrir fur la moralité de chacun. y. Quand la maiorité a décidé qu un citoyen a mérité la peine de la cenfure morale. pu le prix civique, iï «n eft fait mention au procès-verbal VI. L exécution de la peiné de la cenfure morale eft différée iifqu au premier appel nominal. Si celui quî

Y 19 Ts encourue a commis le même ou un autre délit, elle eft exécutée s en eft abflenu, elle efl encore différée jiifqu au troifième appel nominal, époque à laqiieile il lui- en ell fait remife, s il a perlévéré à s en abftenir ; s il efl fait une éledion dans le temps intermédiaire, il en eft envoyé note à l altemblée éledcrale. IL - La veille, du lo Août, outre cet appel pominal', il efl fait un recenfement de tous ceux des c'udyens, y compris ies élèves, qui ont mçrité pendant l année le prix civique. La majorité des citoyens décide quel efl celui qui mérite les honneurs de la fête du lo'août. DES FÊTES PUBLIQUES. A R T I C.L K PREMIER. Il y a des fêtes publiques dans l année. IL On honore, dans chacune, la mémoire des époques remarquables de la révolution.. I I I, Fête de la liberté. Elle a lieu le premier mai : on y rappelle la journée dii 14 juillet, ou la liberté fut conquife. par Im Français, I

20 Fete de riniivîjibulté de la République» la ^ y ment'onde federahfrae itriganl^, & de U confulîon des Fetc de la dejlruclion de la tyrannie, PÎ * fola eonflitutios. î deftrii(flion de la tyrannie, Français qui acceptent la Fete de la République, la edebrée le 22 feptembre, en mémoire d«p lamation de la République ea France. I V. annoncée eas!f*^ la veille au bruit canon du ou delà moulqueterie. V. J u i^nnelte eft fous les armes, précédée du tambour & de ^ la mufique. V I. A Pheure fixée, ils conduifent au milieu d eux la municipalité. Les citoyens fuivent en ordre ; tous Smiqm ^ Patrie, chantant des hymnes pa*.

ai. V I I. L autel de la Patrie eft placé fous le cîel. Il eft couvert de verdure. V I I L Les filles font vêtues de blanc : les époux, les cpoufes tiennent leurs enfans par la main ou fouliennentun vieillard. Ceux qui I X. ont d'honorables bleffures, les malheur reux, ceux qui ont mérité la veille le prix civique ont une place diftinguée. X. Les officiers municipaux font fur l autel, devant la ftatue de la liberté. L inftituteur rappelle aux citoyens la mémoire de la fête ; il fait la comparaifon de l état aâuel de la liberté^ à celui du defpotifme paffé. XL A la fête du lo août, il fait l éloge de la vertu > dont un citoyen ou élève a mérité le prix : il l invite à la modcftic : enfuite il le préfente au maire, qui lui met une couronne fur la tête. XII. Chaque fête eft terminée par un banquet cîv'que le frugal, préparé, ou à la maifon d affeiaijlée publi-

21 que, ou, s il efl poflible j autour de l autel de la Patrie «aux frais * publics. Ladépenfe fe prélève par une contribution en fous additionnels, réglée au marc la livre des contributions.' XIII. Les jeunes gens danfeht autour de l autel de la Jratrie au lôn de la mulique.' DE L IMPRIMERIE NATIONALE.