SOCI~~TJ~ HISTORIQuUE



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Transcription:

ET SOCI~~TJ~ HISTORIQuUE SCIENTIFIQLJE DE SOISSONS Garnisons Brainoises Les Volontaires de la Haute-Vienne Le 1 Octobre 1791 arrive I Braine un bataillon de volontaires (de la Haute-Vienne, tandis qu au,même moment le 2 Bataillon cantonne à La Ferté-rMilon. Les deux quartiers d hiver vont durer sept mois jusqu au 7 Mai 1792. Sous l ancien régime, Braine n entretenait aucune garnison. Depuis 1790, la petite ville s est donné un corps de garde nationale, mais il s agit de soldats citoyens, moins férus de discipline militaire (que de liberté politique. La brusque apparition de ces jeunes hommes cause quellque kmoi parmi la QOpuIation du chef-lieu de canton tout récemment créé. Tres vite, celle-ci s habitue A ses nouveaux hôtes et bientôt on fraternise. Cette sympathie passe m$me les limites permises : des unions légitimes ou non se nouent et les sangs limousins et soissonnais fusionnent. Le bataillon ne paraît guère faire montre d un parfait esprit [militaire. Les incartades, les menus délits abondent, nous y reviendrons plus loin. Le dernier seigneur de Braine, Monseigneur le Comte d Egmont, y possede Ideux résindences : le Chbteau de la Folie, vaste édifice féodal (du XW siècle, entre Braine et Cerseuil, et le château d en bas, au mur de la cité, entre la ville et la rivière de Vesle, proche l église abbatiale de Saint-Yvad. Riche, apparenté à des familles espagnoles et allemandes, Monsieur d Egmont émigre très tôt, qu il voit les événements prendre mauvaise tournure pour sa classe sociale. Bien #d &migré, son ravissant château devient, Ide ce fait: bien national et se trouve acquis par la commune. C est là qu on va loger les volontaires. On laisse (à penser quel saccage fut la suite de cet intempestff casernement. Monsieur d Egmont avait un pa,rc, a à la française >>, lentourd de mum, des parterres, une cascade. Dans sa,propriété tr&s giboyeuse il entretenait une canardière, une faisanderie et une hkronni8re. LA aussi, les vollontaires tuent l~es faisans, depècent dhs ch+ vreuils, malgré toutes objurgations (des gafides du ci-devant seigneur.

- 114 - Nous avons Jqualques < lumfières >> sur l uniforme des volontaires et 6me :sur leur armement. L un d eux, Antoine Riffaut, meurt le 12 Mai 1792. Son décès est enregistré au registre paroissial de Braine. C est meme l un des derniers actes consignés sur ce registre puisque bientôt 1 8tatXivil passera à l autorité civile. Ca mort du volontaire provaque l intervention du Juge de Paix : Morize. Malade chez l habitant, il devait rejoinldre son corps après gucrison. Le Juge appose les scellés et inventorie son maigre < barda >>, y compris l argent,de poche trouvé dans ses vêtements. (Riffaut est vêtu d un uniforme en < gros drap bleu à revers blancs, << colles et paremens rouges doubllés de serge bleue >> ; la veste et la culotte sont aussi d uniforme en grosse ratine blanche. 11 est chaussé << d une paire de bas de laine, dont un troué, id une paire de gu$tres d étolffle noire et,d une paire (de souilliers cuirs presque neufs, ornés d une paire de boucles en cuivre à chape et ardillon en fer >>. Son linge se compose,x d une chemise de toille et d une cravatte en grosse mousseline >>. Le chapeau est de cuir. lle juge met sous scellés une <((bourse de filets de soye >>: contenant 4 écus d or, de chacun 6 livres et 4 sols moins un liard en monnaye, un portefeuille, de tapis rouge et carton, contenant un petit pigne >>. On est caquet quand on a l honneur de servir dans l armée française - deux billets de confiance de 2 sols de la Commune de Neuilly-St-Front. ile surplus des effets du volontaire a eté emportc avec le Bataillon le 7 Mai 1792, il comptait rejoindre son unit6 le 12. Dans le portefeuille on découvre une permission et un congé signés : Lassau Sous-Lieutenant. Lors de leurs déprédations au parc et au gibier du Comte d Egmont, les soldats se servent du u fusil de munition )> et officiers et sous-oflficiers sont arm& du sabre recourbé. Presque tous ces volontaires ont 22 ou 23 ans, leurs gradés un peu plus âgés. Ils appartiennent à des professions diverses, la majorité sont cultivateurs, beaucoup maçons. Ce sont des hmousinants - certains charrons, boulan.gers, perruquiers. Plusieurs sont ncs au Dorat, c est le cas pour Antoine Ribaud, pour Jean-Baptiste Herlevin, Piterre Brusset est natif de Rochechouart. iun atutre halbite Ssoint7Junien. Qwdquew-uns Ide ces militaires gardent le contact avec Braine très au-delà de leur période de cantonnement. Pierre Brusset se marie le 23 Octobre 1792 à Marie-Louise Elisabeth Béguin aprps avoir obtenu son < cong6 absolu B. Jean-IBaptiste Herlevin fait de mcme le 4 Février 1793, avec Mari.e Jeanne Godlbillon, et reconnaît leur fille née de leur << conjonction charnelle B et << copulation illicite >, dit le registre. Le 7 Avril 1793, Jean Grillier, autre volontaire limousin, épouse Marie-Françoise Gerin. Catherine

- 115 - Corqueret met au monde un enfant mort-né le 21 Ventose An II, c est l épouse d un sous-lieutenant des volontaires : JeandBaptiste Dompierre, à la 3 compagnie du 1 bataillon, alors en opérations. L unité qui comprend six compagnies est comimanldée par le LieutenantXolonel Mathieu Joseph Harbonneau. Cet officier paraît bien mériter le titre de a père du régiment >>. Il entretient avec les autorités brainoises, civiles et religieuses, les meilleures relations, Quand une peccadille de ses homimes le requiert, il s efforce d arranger les choses ; nous le verrons. il1 minimise les esclandres. Il est parrain de Joseph Hyacinthe, fils de son talmbourmajor, Louis %verin Goullard et de Maoguerite Rosalie Obry. Il a pour commère : demoiselle Mairie, MicheIlle, Hyacinthe, Rosalie de Vmdevoy, épouse de ilouis Barbe Petit de Champlain, l ancien et futlir maire de Braine, ex-contrbleur des guerres. Le sacrement est administré par JeandBaptiste Maugras, curé constitutionnel de Braine. Un gros événement manque la présence du bataillon en la petite ville. En 1791, la crise religieuse n a pas encore atteint l acuité que l on sait. Le IColonel IHanbonneau décide de faire bénir le idrapeau du bataillon. La cérémonie a lieu le 27 décembre 1791, à Saint-{Ived, en,présence des troupes, de la garde nationale sous les armes, des autorités. C est encore!e curé Maugras qui préside a la cérémonie. Celle-ci doit combler d aise le Maire Ide Braine, Jean Nicolas Heduin, un prém ontré, très acquis aux idées nouvelles, mêlant volontiers en ses propos, comme en ses écrits, la philosophie de Rousseau et de Voltaire, avec les prkceptes ibmmuables de sa religieuse vocation. Le ldésceuvrement demeure, comme de tout temps, l ennemi mortel des troupes en campagne et plus encore quand elles sont en quartier d hiver. Le Colonel Harbonneau s inquiète à juste titre de combler les loiskrs de ses volontaires turbulents : II leur donne du travail. Beaucoup ld entr eux, issus de souche paysanne, sont capabmles de labourer, peut-être avec quelquesuns des chevaux du regiment. On prête des hommes aux cultivateurs \du pays brainois. Las récoltes de 1789 et 1790 furent trps mauvaises, les temps nouveaux ont bouleversé l assiette du terroir. On a cru naïvement ià la naissance d un âge d or, une certaine paresse s est emparée des esprits, des murs, et des... bras. La Nation, plus que ja mais, a besoin de bled, d avoine, (de fourrages. Un volontaire, Michel Nesmond, de la compagnie no 4, travaille à Mont-Notre-Dalme, chez (Charles Marlier, cultivateur, en mars 1792, puis chez André Harmand, laboureur à Dhuizel ; il a capté leur confiance, Ipuisqu il représentera l un et l autre, en justice, et defendra fort (bien leurs intérêts. Si la présence de ces volontaires stimule le commerce local, elle provoque aussi quelques mécomptes. Au mois d Avril 1792

- 116 - un sergent Jean François Beaulmcurd, consomme chez Thérèse Ravaud, aubergiste à Braine, en compagnie de trois camarades ; leur dette se monte Q 19 livres et ils n ont pas (d argent pour,payer leur éco4, le sergent donne en gage l hôtesse une apaire de boucles de souillier en argent, avec chape et ardil- lon en fer >>. Quelque temps après, voulant reprendre set objet de valeur, il offre de régler sa dette, l aubergiste refuse et le sergent l actionne en justice. Les boucles sont estimées il 50 livres. Le juge fait droit au militaire et condamne la femme Ravaud a rendre les boucles à leur légitime propriétaire. Très souvent la a maison d arrêt B Ide Braine accueille des volontaires pour y subir quelques jours ide prison. Ce << Zarcero duro, s avère assez,peu terciblle. lbe (registre d ecrou nous restitue date et durée de ces incarcerations, il nous donne les noms des punis, mais se montre très sybillin sur les a motifs B. Le plus souvent, il mentionne : E( cause discipline militaire >>. Il s agit, en somme, de jours de sable dte police, la peine la moins sévère de tous les temps et de toutes les armées : un jour, un jour et une nuit, deux jours au plus.!détail assez piquant, ce sont les moins (disciplinés de ces soldats dont les noms passeront ainsi (à la postérité : une centaine au moins. Le premier écrou, du 30 Octobre 1791, est relatif à Louis Bonnet, caporal. Le dernier, du 7 Mai, concerne le grenadier Eliant, sur ordre du sergent imontazaud de la compagnie no 2. Des officiers n échapperont pas à la geôle. Le 10,Mars 1792, Monsieur Loup Id Ancie fait mettre en prison l aide chirurgienmajor Navierw, pour peu ide temps, il est vrai. Il sera liibére le 11 sur mandat ide M. Huin, chirurgien-major. Toutes les armées traînent derriere elles des ribaudes. Les gendarmes dme Braine incarcèrent [Elisabeth Joncque, << fille libertine. allant faim ses couches à P aris,. L Pquipee de... LA FBRTB-MILON 11 advient à deux volontaires une aventure qui eût fait les délices,de Courteline. Le 17 Janvier 1792, des militaires sont attablés chez Hosse, airbergiste et perrutquier. iprès d une chambre occupée par des officiers et sous-officiers de la 2 $Colmipagnie, se restaurent deux volontaires : le caporal Duteil et le grenadier Bardonneau. Tout oe monde mange bien, boit mieux encore. Braine,,à 4%- poque produit un petit vin gris assez agréa(b1e certaines années et fort prisé sur les marchés régionaux. A la fin du repas, tant du côté officiers que Idu ci3té < bonshommes, on a perdu quelque Ipu l esprit. Bref, ici comme lh, on ressent une furieuse envie de dormir. Le plus incomlmod6 paraît Ctre François Lester@, le sergent-maior,de la Compagnie no 2. Il va se reposer après ce dîner trop copieux. A son t-eveil, $quelques ]heures plus tard, une pénible surprise

117 - l attend : pendant son lourd sommeil, on lui a ipris 120 livres, toute la caisse de sa compagnie. Il interroge la dame Hosse, la bonne hôtesse, qui lui fait lpart <de ses soapçons. A l appel du soir, manquent deux valmtaires, les deux voisins au repas plantureux : Jean iduteil et François Bardonneau. Certainement ce sont eux les auteurs du larçin. Après avoir soustrait la somme, ils se sont crus riches et ont décide de se rendre à La Ferté-Milon oh Bardonneau à un frère, volontaire au 2 Bataillon de la Haute-Vienne, Ce Bardonneau, âgé de 22 ans, perruquier de son état, doit être (beau parleur, cette qualitk n est-elle pas un peu professionnelle, il est devenu l ami, très intime, d une jeune ibrainoise : Marguerite Hachin. #C est elle qui découvre le pot-aux-roses, elle espérait, peut-être, bénéficier des libéralités des deux compères, déçue, ep1e les d&nonce ; Cherchez la femme : demeure le critère de toute enquete policière. Bardonneau, G pris Ide vin x, ne u pouvant se soutenir B, c est une raison majeure pour que les deux conscrits u louent une voiture >>. De son côté, Duteil a a montré ses assignats à plusieurs de ses camarades et (même au factionnaire du corps de garde )>. Après avoir bu le coup de l étrier, au cabaret du u Petit Laboureur >>, les deux grenadiers en rupture de ban montent en carrosse et... fouette cocher, prennent la route de Villers- Cotterêts, qui se trouve à une lieue de La Ferté-1Milon. Ils arrivent à Villers vers minuit et, toujours en goguette vont loger dans l un des meilleurs hôtels de la ville, à u La Licorne x, a sur la place, à main droite, chez Dupont, aubergiste >. Des 120 livres, il ne reste plus que 87 L. 9 sols ; ils ont déjà dépensé la diffkrence soit 32 livres 11 sols, plus le prêt de l escouade de iduteil : 15 livres 14 sols, que celui-ci s est approprie sans plus de façon. Pendant ce temps, le lieutenant Dufour et le sergent-major Lesterpt ne sont pas restés inactifs, ils partent u en voiture attelée >> à la recherche des deux lascars. Au petit matin du 18, ils les cueillent au lit,,à Villers-Cotterêts, un peu honteux peut-être. Ils récupèrent ce qui peut encore l être de la samme << emportée >> et ramènent les deux compères à Braine, sous bonne garde, entre deux Igendarmes. L épilogue est banal, c est celui de toutes les bordees >>. On met les t< déliaquants B au u chose >>, l humble prison brainoise qui, tout de même, comporte un a caohot noir >> ; ce sera pendant plusieurs semaines la demeure du caporal Duteil. Son capitaine le fait ferrer, par les soins de (Ruffin (Rasselet, compagnon serrurier chez Jean->Baptiste Mzroteau. Ses galons de laine et sa qualité de chef de cet Ptrange détachement lui valent sans doute cette rigueur. Bardonneau kchappe A cetbe gêne et à cet opprobre pour une raison majeure, il n y a plus

- 118 - de fer à la forge. Le sergent-majur se voit infliger un jour de Salle de Police. La justice, mcme militaire, a toujours été distrilbutive. Le comfmissaire des guerres de la 1.Division, Poitevin- Delamotte, est informé de l affaire. II ordonne une enquête et le colonel Harbonneau se trouve obligé (de faire rapport sur cette incartade ; il entend la cabaretière femme de Nicolas Hosse, Clément L Hermitk, le geôlier de la prison, la fille Hachin, des officiers et sous-officiers, des camarades des deux <( drôles >>. L affaire s achève par un jugement *rendu par le Juge de Paix de Braine, sibgeant correctionnellement, ce qui peut paraître assez étrange, les faits relevant entièrement de l autorité militaire. Mails nous sommas en pleine application du droit dit intermédiaire et le code de Justice militaire n a point encore vu le jour. Bon enfant, le Juge de Paix Morize montre qu il est certainement enclin là l indulgence, 15 jours de prison pour la faute grave du caporal ; ]quant au grenadier (Bardonneau, il l klargit sans peine ni )dépens, le considérant comlme excusé. Tous deux se tirent fort bien de cette aventure. Mais les événements politiiques se prkcipitent. Le 20 Avril 1792, 1 Assemblk-e Législative fait déclarer au roi chancelant, la guerre à l Empereur d Autriche et roi de Hongrie. Le bataillon quitte Braine le 7 Mai. Il emporte avec lui les regrets de toute la population et laisse quellques larmes sur les jolis visages de plusieurs brainoises. L BTAT4AJOIR DU BATAILILON Mathieu Joseph Harbonmau : (lieutenant-colonel Leuillier : capitaine 4 Compagnie Jean-Baptiste L-éonard Tharaud : capitaine 3 Compagnie \Dufour dit Faucher : lieutenant Lassau : sous-lieutenant Jean-Baptiste Dompierre Loup d Ancie : sous-lieutenant : lieutenant Huin : chirurgien-major Navierre : aide chirurgien-,major D espl a i n e : sous-lieutenant NCgrier : capitaine 1 Compagnie,Land r au : lieutenant de Chazotte : capitaine 2 Compagnie Laraque : sous-lieutenant Leymarie : lieutenant de MaisonaRouge : capitaine Louis Séverin Goullard : tambour-major.

- 119 - LES VOLONT'AIRES {DU 12" BATAIILLOIN A la fin de 1793, un très bref cantonnement amène à Braine des volontaires parisiens. 'Leur &jour fut, en effet, trb court, guisque, seules, quelques lignes du registre d'étrou de la prison brainoise mentionnent ce quartier d'hiver. Aucun incident, aucune intrigue ne singularisent ce passage La date de cette (( mise A l'ombre B offre un curieux compromis entre le nouveau et l'ancien a styl )>. Le 25 Frimaire 1793 (15 décembre), on incarcke sept soldats du 12" Bataillon de Paris : deux fusiliers : Hainsault et d'arigand ; un tambour : Crobrio ; le caporal Fabre et trois ((volontaires : Quinton, Poteau et Maisonneuve. Tous sont.emprisonnés sur ordre de leur capitaine. Celui-ci signe : <( le citoyen Lecomte dit Blrutus, adjudant-major et instructeur )>. Ce fier mais lourd surnom cachte, sans doute, l'opprobre d'un nom sentant par trop le e ci-devant >>. Nous ignorons le motif de cette mesure disciplinaire. Deux jours plus tard e ont été remis en liberté les dénommés cicontre [a leur batailloil, la vei'lle de leur départ >>. Cet exeat *est daté, de manière plus orthodoxe, < du 27 Frimaire an II de la République française, une et indivisible )>. Il est signé du même capitaine et de son pseudonyme romain et régicide. Roger HAUTION. SOURCES Manuscrits : Registre d'kcrou de la Maison de Sûreté de Braine (Mairie). etat-civil de Braine 6Mairie). Archives dse la Justice de ipaix de Braine (Mairie). Gelques de la -* mots sur la biographie famille Mennechet Notre Collegue, Monsieur le Chanoine Gabriel Méra, vous a fait connaître du sacerdoce de Monseigneur Mennechet, il me sembbe que rien n'a été dit sur l'es antécédents die cette famille thiérachienne. Plusieurs prélats ont été membres de notre sociéte, nous nous souvenons, en particulier, de Monseigneur Péchenalrt et