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2 Gériatrie 1 Généralités sur la spécificité de la gériatrie La gérontologie et la gériatrie sont deux disciplines complémentaires qui ont en commun la connaissance du vieillissement humain et visent à promouvoir un vieillissement réussi. Toutes deux sont spécialisées dans l étude de la vieillesse. A Définitions La vieillesse : c est la période de vie qui succède à la maturité et qui est caractérisée par l affaiblissement des fonctions physiologies, des facultés mentales de la personne. La gérontologie : c est l étude de la vieillesse et du vieillissement, elle regroupe l ensemble des disciplines qui intéressent le vieillissement. Ainsi on retrouve la sociologie, la psychologie, l anthropologie, la biologie, la démographie, etc. La gériatrie : c est la médecine de la vieillesse, elle s intéresse plus particulièrement aux pathologies induites par l affaiblissement des fonctions vitales de l être humain. La sénescence : c est l ensemble des phénomènes physiologiques liés au vieillissement. La sénilité : c est l état pathologique et régressif caractéristique résultant de la sénescence. B Objectifs Les objectifs de la gériatrie visent plus spécifiquement la guérison des maladies, le maintien d une qualité de vie optimale pour les personnes souffrant de pathologies chroniques et/ou invalidantes. Cette démarche implique de considérer le mode de vie de la personne malade, le soutien qu elle peut avoir de son entourage, en appréciant les capacités, les disponibilités et les limites physiques, psychologiques et culturelles des aidants éventuels. Ainsi, l approche de la personne âgée est centrée sur l organisation d un réseau, où interagissent de nombreux acteurs, afin d avoir une vision globale de la personne, en tenant compte de sa situation sociale et de ses aspirations. La gérontologie : le vieillissement de la population et les perspectives de l accroissement de la longévité nous amènent à prendre en charge de nombreuses personnes âgées et donc à prévenir les aléas inhérents à la sénescence et à en limiter les conséquences par des mesures d hygiène de vie, de maintien de vie sociale, d aménagement, voire de changement d habitat en temps utile. 2 Démographie et place de la personne âgée dans la société A Situation démographique La situation démographique et la place de la personne âgée dans la société française présentent des disparités. On observe des écarts significatifs : géographiques et par tranches d âge. a. Situation en France Écarts géographiques Certaines régions vieillissent plus que d autres. La coupure géographique entre le Nord et le Sud de la France, entre les régions qui attirent les actifs et celles qui attirent les retraités, est particulièrement marquée dans ce domaine. 238

2. GÉRIATRIE Écarts en fonction du sexe À partir de 75 ans, les deux tiers de la population sont des femmes. Au- dessus de 85 ans, la proportion de femmes dépasse les trois quarts. On compte cinq fois plus de veuves que de veufs parmi les 60 ans et plus. Fig. 3.7 Évolution de la population en Europe. % de la population 35 b. Situation dans l Union européenne 15 14 Dans l ensemble des pays de l Union européenne, 11 environ une personne sur cinq est âgée de plus de 60 ans. Cela s explique par 10 5 la réduction de la natalité et l augmentation 0 de l espérance de vie, notamment du fait des 1989 2020 régimes de protection sociale en vigueur dans ces pays. En Europe, les jeunes seront de moins en moins nombreux dans les années à venir car inf. à 15 ans sup. à 65 ans la natalité est faible. En 2020, les personnes âgées seront deux fois plus nombreuses que les jeunes de moins de 15 ans, alors que la population restera pratiquement inchangée (cf. Fig. 3.7). 30 25 20 19 23 3 B Mode de vie de la personne âgée Le mode de vie de la personne âgée présente des caractéristiques particulières. a. Choix du logement L âge de la retraite est souvent propice aux changements de domicile, en ce qui concerne principalement les classes d âge de 60 à 69 ans. En France, la proportion de logements sans confort est plus élevée chez les personnes âgées. Elles habitent le plus souvent des logements anciens petits et mal agencés. Les contrastes entre régions sont importants : les logements sans confort sont plus nombreux au nord de la Loire qu au sud. b. Choix du mode de vie Vie familiale La grande majorité des personnes âgées garde des liens forts avec leur famille. Selon les statistiques, près de 50 % d entre elles rendent des services à leurs enfants et à leurs petits- enfants (que ce soit en termes d argent ou de service). Vie au domicile La majorité des personnes vivent chez elles quel que soit leur âge. En France, un quart des personnes de 60 ans vivent seules dans un logement. Avec l âge, elles sont de plus en plus nombreuses (+ 40 % au- delà de 75 ans). Vie en institution En France, la part des personnes âgées en institution varie en fonction de l importance des équipements qui leur sont destinés. C est dans la région Rhône- Alpes qu elle est la plus élevée. Ces écarts sont également liés à des traditions sociales, à la place de la personne âgée dans l organisation familiale. c. Consommation Ce sont les personnes âgées qui dépensent le plus pour l alimentation, l habitation et la santé. On note également un intérêt marqué pour les «voyages». Cette population devient une cible pour les publicitaires. Nombre de prestataires offrent des avantages pour les attirer (tarifs préférentiels sur les transports, séjours de courte durée ). 239

MODULE 3 - SOINS Sondage sur les vacances des personnes âgées Restent en France : 84 % Vont à l hôtel : 21 % Font une location : 10 % Toutefois, n oublions pas que nombreuses sont les personnes âgées qui ne peuvent partir en vacances en raison de leurs petits revenus, et que certaines ont même du mal à survivre. d. Ressources Elles sont principalement constituées par les pensions et l aide au logement. Pensions Le montant des pensions de retraite ne constitue qu une part des revenus des personnes âgées. On constate de grandes disparités dans le montant des pensions et pensions de réversion. Aide au logement Les pouvoirs publics aident par des mesures précises les personnes âgées ayant de faibles ressources. Citons ci- après les trois allocations pour le logement. L Allocation de logement social (ALS) Elle s adresse aux personnes de plus de 60 ans. Financée par l État, elle est accordée aux personnes locataires d un logement ou occupant à titre payant, ou ayant emprunté de l argent pour acheter un logement ; le montant de l ALS est calculé en fonction du loyer payé, des ressources et de la situation familiale. L Aide personnalisée au logement (APL) L APL est destinée aux personnes âgées locataires d un logement ou propriétaires d un logement occupé comme résidence principale ou locataires d un logementfoyer dont l organisme propriétaire et l organisme gestionnaire ont passé une convention avec l État ; elle n est pas cumulable avec l allocation logement. L APL tient compte du niveau des ressources et des charges du logement (emprunt, loyer). L Allocation de logement différentiel (ALD) : elle peut être attribuée en cas d augmentation de loyer à la suite d opérations réglementées de restauration et de rénovation. Services à domicile D autres aides peuvent être attribuées aux personnes âgées à faibles revenus. Citons- en deux. Fig. 3.8 Évolution des postes budgétaires avec l âge (pour une seule personne). Personne de moins de 35 ans Habitation (1) Alimentation Santé Habillement Transports 28,2 16,7 2,1 9,8 19,1 Culture, loisirs 10,3 Vacances 4,2 Divers 9,6 Total 100,0 Personne âgée de 75 ans (ou plus) 38,7 26,3 10,1 8,1 2,2 3,4 2,0 9,2 100,0 Source : Insee, enquête Budget de famille. (1) Lire ainsi : le budget habitation représente 28,2 % du budget d une personne seule de moins de 35 ans et 38,7 % du budget d'une personne seule de 75 ans et plus. Ce tableau montre que la part des postes habitation, alimentation et santé augmente avec l âge. En revanche, les personnes de plus de 75 ans consacrent moins d argent aux transports, loisirs et vacances. 240

2. GÉRIATRIE L Allocation personnalisée d autonomie (APA) Elle propose un plan heures d aide à domicile par une auxiliaire de vie sociale et d autres services, tels que le portage des repas, la télé- alarme, l achat d un fauteuil roulant, d un lève-malade, etc., le montant de l APA est évalué selon la dépendance des personnes âgées (grille AGIRR), un justificatif des dépenses est demandé régulièrement aux personnes à qui a été attribuée l Allocation. L aide ménagère Elle est devenue une prestation légale d aide sociale. La commission d admission accepte (ou rejette) la demande et fixe le nombre d heures «d aide à domicile» accordées, l aide ménagère est souvent couplée avec d autres services, tels la livraison des repas à domicile, le lavage du linge, les dépannages, etc. Rôle de l AS L AS doit signaler l existence de ces aides complémentaires aux personnes âgées dont les ressources annuelles sont inférieures à un certain taux. Il doit indiquer aux personnes que la demande doit être faite auprès des caisses de Sécurité sociale et dans les mairies, puis envoyée à la caisse qui détient le dossier de retraite et que l intérêt de ces aides est le maintien à domicile. 3 C s et pathologies du vieillissement De façon générale, le vieillissement est un processus marqué par une diminution des capacités fonctionnelles de l organisme à s adapter aux situations d agression (stress, maladie, infection, traumatisme ). Certains chercheurs pensent que nous sommes programmés pour vieillir en raison de la présence d un gène du vieillissement qui pourrait empêcher les mécanismes de réparation. Le vieillissement serait donc inscrit dans notre capital génétique. Le processus de vieillissement est très hétérogène. Au sein d une population, chaque individu ne vieillit pas au même rythme, et le vieillissement des organes et des tissus d un même individu n est pas homogène. Voyons les diverses actions du vieillissement sur l organisme. a. Action sur le métabolisme Baisse de la sécrétion de certaines hormones (hormones sexuelles). Apparition d une insulino- résistance. Carences en vitamines, oligo- éléments, protéines (surtout en cas de mauvais équilibre nutritionnel). Perte de poids par fonte musculaire (surtout si mauvais apport protéique). Perte de la sensation de soif, etc. Le diabète, dont le risque majeur est l hypoglycémie, mais également l apparition de complications insidieuses, telles que l altération de la nutrition, l apparition des complications dégénératives (neurologiques et ophtalmiques) altèrent l autonomie de la personne. La déshydratation : il s agit d une urgence car elle expose à des complications graves ; elle est souvent due à un manque d apport d eau en quantité suffisante. L hypothyroïdie/l hyperthyroïdie : elles se manifestent par des troubles fonctionnels et de l humeur. b. Action sur le système immunitaire Il s agit d une immunodéficience (ou déficit immunitaire) pouvant être accrue par des carences protéino- caloriques. 241

MODULE 3 - SOINS Ce déficit immunitaire explique la sensibilité des personnes âgées aux infections virales. c. Action sur les organes des sens Tous les organes sont touchés. L œil : modification du tissu cutané et troubles fonctionnels : perte d élasticité des paupières modifiant la protection de l œil, sécheresse oculaire, baisse de l acuité visuelle. L oreille : modifications morphologiques et troubles fonctionnels. La bouche : modifications morphologiques et troubles fonctionnels : atrophie et diminution du nombre des papilles gustatives, d où diminution de la perception des saveurs, ralentissement de la sécrétion salivaire, d où sécheresse buccale, chute des dents, trouble de la déglutition (dysphagie). Le toucher : atrophie des terminaisons nerveuses modifiant la perception de : la température, la douleur. L œil Cataracte sénile : opacification progressive du cristallin entraînant la cécité de la personne. Le traitement est chirurgical. Dégénérescence maculaire : lésions vasculaires autour de la rétine, conduisant à une baisse de l acuité visuelle pouvant aller jusqu à la cécité. Glaucome : augmentation de la pression intra- oculaire altérant le champ visuel. L oreille Presbyacousie : perception perturbée des sons aigus, la personne présente des difficultés auditives dans un lieu bruyant. La personne âgée perçoit mieux la voix chuchotée que la voix forte et a de la difficulté pour suivre une conversation dans un groupe. Acouphènes : sensations auditives anormales de types bourdonnements, sifflements. Vertiges : troubles de l équilibre et sensations d instabilité. d. Action sur le système nerveux Disparition d un certain nombre de neurones 15. Diminution de la réactivité. Réduction modérée de la mémoire par rapport aux informations nouvelles. Modification du sommeil. La dégénérescence du système nerveux entraîne des troubles neuropsychiatriques. La démence : altération progressive et définitive des fonctions supérieures entraînant une réduction des capacités intellectuelles associée à des troubles mnésiques (de mémoire). La dépression : se manifeste par une diminution de l intérêt des activités quotidiennes, des troubles de l humeur, un ralentissement psychomoteur. Elle est fréquente chez la personne âgée. Les troubles confusionnels : à dissocier de la démence, il s agit d un état pathologique, souvent transitoire, en réponse à une agression physique ou psychologique de la personne. Le traitement de la cause (métabolique, infectieuse ) permet le retour à la normale. Les états délirants : La personne âgée est préoccupée par une idée sans fondement. Généralement, elle se sent persécutée ou menacée, c est le délire de persécution. D autres états 15. Chez les personnes âgées, le poids du cerveau peut diminuer de 7 à 8 %. 242

2. GÉRIATRIE délirants sont réactionnels à l isolement responsable d hallucinations. Ces délires régressent sous traitement. Les réactions névrotiques (ou états anxieux) : les états anxieux sont dus à la peur de vieillir, d être rejeté, isolé. La personne âgée est préoccupée par la crainte de la maladie et la proximité de la mort. Elle en éprouve un sentiment profond d insécurité et d angoisse. e. Action sur le système respiratoire Modifications anatomiques de la cage thoracique (cyphose, atrophie des muscles respiratoires). Diminution de l adaptation à l effort. Modification de la circulation pulmonaire. La dyspnée : ce symptôme est un signe d alerte permettant de rechercher une pneumopathie ou une anémie. Les infections respiratoires : elles restent des urgences en gériatrie du fait de la déficience immunitaire de la personne âgée. f. Action sur le système cardio- vasculaire Hypertrophie modérée du myocarde. Rigidité myocardique par modifications tissulaires intracardiaques. Troubles fonctionnels : augmentation de la pression systolique, la pression diastolique reste inchangée, retard dans l adaptation du débit cardiaque à l effort. Modification de la structure vasculaire : athérosclérose physiologique, perte d élasticité veineuse et artérielle. Accident ischémique transitoire : il s agit d un déficit fonctionnel réversible provoqué par un défaut d irrigation d un territoire cérébral. C est un facteur de morbidité, il est donc essentiel de repérer tout trouble fonctionnel perceptible. Artériopathie oblitérante des membres inférieurs : présence d une gêne à la marche appelée claudication intermittente, provoquée par des lésions artérielles de type sténose ou occlusion. Hypertension artérielle : c est un phénomène qui intéresse 40 % de la population âgée et dont l objectif de prise en charge thérapeutique est de limiter les risques de survenue d un accident vasculaire cérébral, d un infarctus du myocarde ou d une insuffisance cardiaque. Hypotension orthostatique : c est la chute de la tension lors du passage de la position assise à la position debout, entraînant vertige, voire chute. Insuffisance cardiaque : risque de dyspnée à l effort et asthénie, ou altération de la mobilité, bradycardie et troubles du sommeil. Ulcère de jambe : c est une perte de substance des téguments avec des lésions cutanées de cicatrisation difficile. g. Action sur le système locomoteur Fonte de la masse musculaire. Diminution de la force musculaire et du tonus musculaire (perte de l amplitude gestuelle, de la souplesse). Diminution de la masse osseuse (ostéopénie) responsable d une fragilité osseuse. Rétraction articulaire. L ostéoporose : c est une déminéralisation du squelette altérant sa fonction de soutien et l exposant au risque de fractures pour un traumatisme minime. Elle est visible avec prépon- 3 243

MODULE 3 - SOINS dérance chez les femmes à partir de la ménopause (en raison de la carence en œstrogènes). Sa survenue est corrélée à l insuffisance de consommation de produits laitiers (calcium) pendant les années antérieures. L arthrose : c est une dégénérescence du cartilage articulaire qui devient plus rigide et se fragmente, créant douleur et gêne fonctionnelle importantes. Les localisations les plus fréquentes de l arthrose sont : l articulation de la hanche, soit la coxarthrose, l articulation du genou, soit la gonarthrose, l articulation intervertébrale pouvant se compliquer de tassements, de hernies discales, causes de lombalgies et de sciatiques. Les rhumatismes inflammatoires d origines diverses. Les atteintes articulaires sont très douloureuses et entraînent une gêne fonctionnelle importante. Les fractures avec plus particulièrement les fractures de l extrémité supérieure de l humérus et les fractures du col du fémur. Les troubles de la marche et les chutes : le ralentissement de la marche physiologique n est pas un trouble, cependant certaines affections ou appréhensions peuvent être responsables d une altération de la marche et de chute. La recherche de l étiologie et son traitement sont essentiels pour limiter la perte d autonomie de la personne. h. Action sur le système urinaire et sur les organes sexuels Diminution de la capacité des sphincters à se contracter. Diminution de la capacité de filtration rénale. Diminution de la sécrétion hormonale (testostérone et œstrogènes). Augmentation du volume de la prostate. Arrêt du cycle menstruel, ménopause, atrophie des organes génitaux internes, de la glande mammaire. Adénome prostatique : développement d une tumeur bénigne aux dépens de la prostate entraînant des troubles mictionnels. Infection urinaire : symptôme pouvant être révélateur d une infection du haut appareil rénal. Incontinence urinaire : liée à une altération des fonctions supérieures. Il s agit de la perte du contrôle sphinctérien. Elle peut être en lien avec des troubles moteurs de la personne âgée, qui a des difficultés à se rendre aux toilettes. i. Action sur la peau et les phanères Altération du tissu élastique : le tissu conjonctif, habituellement élastique, se modifie (les fibres collagènes deviennent plus rigides, les fibres élastiques se raréfient), les tissus perdent leur élasticité. Amincissement de l épiderme qui se fragilise provoquant une perte d élasticité du derme responsable des rides. Diminution des glandes sudoripares et sébacées : les personnes âgées transpirent peu et ont la peau sèche. Diminution de la vitesse de croissance des cheveux et des ongles et de la production des mélanocytes (blanchiment des cheveux). Apparition de certaines lésions : les «taches de vieillesse» sont des taches brunes au dos des mains, aux avant- bras, sur le front, les verrues séborrhéiques sont des éruptions sur la peau (souvent au visage), le prurit : il s agit d une démangeaison due à la diminution du sébum. Pathologie «L escarre est une pathologie fréquente, rencontrée dans les institutions et qui doit être prévenue par la mise en place de différentes actions (cf. Module 2). 244

2. GÉRIATRIE j. Action sur le système digestif Les muscles lisses du tube digestif sont hypotoniques, ce qui explique la fréquence des troubles fonctionnels. Les troubles nutritionnels sont liés aux modifications des perceptions du goût et les troubles fonctionnels sont digestifs (perte de plaisir lors du repas ) Constipation : le ralentissement du transit est principalement responsable d une raréfaction de l émission de selles mais peut avoir des conséquences plus graves : fécalome 16, occlusion intestinale. Troubles digestifs, flatulences Fig. 3.9 Les conséquences du vieillissement (récapitulatif des atteintes les plus fréquentes). Système nerveux pertes d équilibre troubles de la mémoire Vue presbytie cataracte 3 Ouïe surdité progressive Bouche perte des dents Appareil respiratoire diminution de la capacité respiratoire Appareil cardio-vasculaire hypertension athérosclérose Système immunitaire sensibilité aux affections Appareil digestif digestion difficile constipation Appareil locomoteur ostéoporose arthrose rhumatismes raideurs musculaires Appareil excréteur mictions fréquentes incontinence Peau rides peau sèche, prurit tâches de vieillissement Système endocrinien troubles de la thermorégulation 16. Matières fécales dures, accumulées dans le gros intestin et constituant un bouchon. 245

MODULE 3 - SOINS 3 Prise en charge de la personne âgée dépendante La dépendance se définit comme étant la perte de la capacité physique et/ou mentale du sujet à assurer les actes de la vie courante. Mais quelle que soit la cause de cette dépendance, la spécificité des soins apportés aux personnes âgées dépendantes consiste en la mise en œuvre d un réseau pluridisciplinaire intégrant l entourage de la personne. Sont privilégiés la qualité de vie et le maintien maximal de l autonomie, même minime, de la personne. A Axes de la prise en charge La prise en charge thérapeutique permet d améliorer l état de santé, de limiter son aggravation, de soulager la douleur physique et d assurer le bien- être physique et moral. La prise en charge des actes de la vie quotidienne a plusieurs objectifs en fonction du degré de dépendance de la personne : apporter une aide partielle et maintenir la participation de la personne aux activités de base de la vie quotidienne (soins d hygiène, repas, élimination ) en maintenant les repères chronologiques (heures régulières des repas, des soins ), apporter une aide permettant la participation de la personne aux activités de la vie courante (mettre la table, faire le lit, ouvrir le courrier ), favoriser son investissement dans les activités sociales liées à sa vie quotidienne (activités, sorties, achats ). Le soutien psychologique vise à aider la personne à surmonter ses pertes (ex. : deuil d un proche), l acceptation de sa dépendance, la valorisation de l image de soi, etc. B Mesures de la prévention La prévention du vieillissement se fait à : un échelon collectif, par la mise à disposition d aides aux personnes âgées sur le plan sanitaire et social ; un échelon individuel, car les personnes sont responsables de leur propre santé. L OMS a défini, à l échelon collectif, trois niveaux de prévention : les préventions primaire, secondaire et tertiaire. a. Prévention primaire La prévention primaire est destinée à diminuer l incidence d une maladie dans une population donnée en agissant sur les facteurs de risque dans le but de prolonger l espérance de vie et la qualité de vie. Les actions menées visent ainsi à considérer dans une globalité l ensemble des mécanismes qui pourraient avoir un impact sur la santé de la personne (problèmes somatiques ou psychologiques, stress, modifications de son environnement ) Mesures de prévention collectives Aides et clubs de loisirs Les organismes sanitaires et sociaux proposent un grand nombre de mesures et de structures qui vont permettre aux personnes âgées, de préserver leur capital de santé et de limiter l apparition de difficultés. Citons- en deux : les services d aide à domicile dans le domaine des soins, de l hygiène, de l alimentation ; les clubs de loisirs pour personnes âgées (proposant des activités physiques, culturelles, sociales ). Lutte contre les pollutions de l environnement Lutte contre la canicule. Lutte contre la pollution de l air. 246

2. GÉRIATRIE Mesures de prévention individuelles Il s agit de : maintenir une hygiène de vie saine : maintenir une alimentation équilibrée, répondant aux besoins énergétiques de la personne âgée (cf. Tableau 3.3), faire de l exercice physique régulièrement, organiser et rythmer la journée pour préserver la qualité du sommeil, faire contrôler régulièrement la pression artérielle, suivre les traitements prescrits ; Tableau 3.3 Conseils alimentaires pour la personne âgée. Choix alimentaire Favoriser les fruits et les légumes frais Favoriser le poisson, le jambon, les œufs, la viande Favoriser le lait et les produits laitiers Augmenter les boissons (eau, tisane ) Limiter l alcool Limiter (si possible) : les sucres les sauces et fritures les graisses animales les gâteaux le sel Intérêt Lutter contre la constipation Apporter des vitamines, des fibres Augmenter l apport en protéines (anti- escarre et maintien musculaire) Lutter contre l ostéoporose Éviter la déshydratation Lutter contre la constipation Favoriser la digestion et l élimination urinaire Protéger l appareil digestif et le système nerveux Éviter obésité et diabète Alléger le travail digestif Éviter l hypercholestérolémie Éviter le surpoids Éviter l hypertension 3 aménager l environnement (cf. Fig. 3.10) : adapter le mobilier selon les besoins de la personne (augmenter la hauteur du lit avec des cales, louer un lit électrique, opter pour des fauteuils avec accoudoirs, éviter les tapis au sol ), aménager les accès aux sanitaires et à la salle de bain (rampe, poignée, tapis antidérapant dans la douche ), maintenir un bon éclairage des lieux exigus (escaliers), installer des rampes dans les escaliers, disposer les meubles pour avoir des appuis possibles ; utiliser des aides techniques : cannes ou déambulateurs, lunettes adaptées à sa vue ; se protéger des dangers : procéder aux soins de base, procéder aux vaccinations obligatoires (grippe, tétanos ), opter pour les moyens de protection en cas d incontinence (éviter chute par glissade sur sol mouillé), adapter son rythme de vie à son état de santé, choisir des vêtements et chaussures adaptés ; maintenir des activités sociales : s occuper de soi et de son apparence, pratiquer des activités physiques et de relaxation, pratiquer des activités artistiques et culturelles et participer à la vie sociale et associative, faire des courses, préparer ses repas, inviter des amis, voisins, gérer ses biens, faire son courrier, etc. ; 247

MODULE 3 - SOINS conseiller la personne dans l organisation de son environnement. Les éléments environnementaux qui influent sur la vie des personnes âgées peuvent être regroupés en trois catégories (cf. Fig. 3.10). Fig. 3.10 Organisation de l environnement pour les personnes âgées. Environnement physique type d habitat (urbain, rural), lieu de vie (appartement, maison), qualité de l atmosphère (air...), envireonnement sonore, aménagements de proximité (services, transports...). Environnement psycho-affectif relations familiales, relations amicales, relations sociales. Environnement socio-culturel intégration sociale, intégration culturelle, et/ou religieuse. b. Prévention secondaire La prévention secondaire a pour objectif de diminuer la prévalence d une maladie dans une population donnée en agissant sur son évolution. Quelques orientations de mesures préventives Adapter les stratégies thérapeutiques aux risques considérés. Mettre en route des traitements. Renforcer les soins de base. Aider à la responsabilisation de la personne âgée. Soutenir l entourage. Mettre en route un système de surveillance à distance (téléalarme ). c. Prévention tertiaire La prévention tertiaire est destinée à diminuer l apparition d incapacités chroniques dans une population donnée en limitant les séquelles et invalidités consécutives à une pathologie. Quelques orientations de mesures préventives Adaptation et spécialisation des soins de base. Soutien et rééducation pour l adaptation aux séquelles de la maladie. Soutien psychologique à la personne et à son entourage proche : lutte contre le déni de la réalité ; lutte contre la régression ; lutte contre la perte de l estime de soi. 248

2. GÉRIATRIE Les interventions de prévention tertiaire ou de soins ont lieu dans des services spécialisés le plus souvent, ou à domicile lorsque c est possible. Il s agit essentiellement des services de : médecine gériatrique ; USLD 17 ; hôpitaux de jour et soins à domicile. C Risques de complications La prise en charge de la personne âgée peut se compliquer de deux grands syndromes : le syndrome d immobilisation (état grabataire) ; le syndrome de glissement. a. Syndrome d immobilisation Définition Il s agit d une altération aiguë ou progressive de l autonomie pouvant être induite par des causes somatiques et/ou psychiques (symptomatologie de nombreuses maladies, cause toxique, angoisse de l abandon, peur de chuter ), qui évolue rapidement vers un alitement prolongé (décubitus prolongé) avec perturbation des fonctions métaboliques, organiques, psychiques due à la suppression des activités courantes. Évolution Le décubitus prolongé provoque diverses complications ayant une incidence morbide sur la personne. De ce fait, des moyens de prévention sont mis en place, auxquels participe activement l AS (cf. Tableau 3.4). 3 Tableau 3.4 Complications de l état de la personne âgée dépendante (avec décubitus prolongé). Complications Complications cardio- vasculaires Phlébite Embolie pulmonaire Hypotension orthostatique Complications pulmonaires Broncho- pneumopathie par stase des liquides interstitiels pulmonaires Complications urinaires Infection urinaire par stase urinaire, défaut d apports liquidiens, incontinence anale, défaut d hygiène locorégionale, pathologie prostatique, etc. Incontinence Rétention urinaire par compression de l urètre par un fécalome 17. Unités de soins de longue durée. Rôle de l AS et orientations principales de prévention Mobiliser la personne autant que possible en fonction de son état et de l incidence de sa pathologie sur son organisme Mettre les bas de contention avant le premier lever Surélever les pieds du lit Assurer des changements de positon par palier pour éviter la chute de tension orthostatique Dépister la phlébite : surveiller l aspect cutané des mollets pour dépister les signes de l inflammation (douleur, chaleur, rougeur) rechercher une douleur du mollet à la dorsi flexion du pied et une perte de ballottement du mollet Vérifier la cohérence pouls/température sur la pancarte Installer le patient en position demi- assise dès que possible Adapter la texture des aliments aux capacités de déglutition de la personne pour éviter les fausses routes (pneumopathie d inhalation) Veiller au passage du kinésithérapeute Évaluer la fonction respiratoire (dépister les signes d encombrement, les expectorations ) Proposer le bassin, l urinal fréquemment Assurer l hygiène intime de la personne avec rigueur et autant que nécessaire Éviter de laisser des protections humides Surveiller l aspect des urines (coloration, odeur pour dépister une infection) S assurer de l absence de douleur lors de la miction Assurer l hydratation de la personne en respectant la prescription, en quantifiant les apports liquidiens Surveiller l aspect de la peau (recherche de signes de déshydratation : pli cutané, langue sèche, commissures des lèvres blanchâtres, lèvres fendillées ) 249

MODULE 3 - SOINS Complications Complications cutanées Escarre (cf. fiche de soin) Ulcération Complications ostéo- musculaires Ostéoporose Amyotrophie Rétractions tendineuses Complications digestives Constipation Fécalome Complications psychiques Syndrome dépressif Isolement Etc. Rôle de l AS et orientations principales de prévention Assurer une hygiène corporelle quotidienne Hydrater la peau Changer les vêtements régulièrement Changer la literie et le linge de corps dès que besoin Proscrire les plis des draps, les miettes dans le lit Mettre des matelas anti- escarre et coussins Assurer la prévention des escarres 3 à 4 fois par jour en pratiquant des effleurages au niveau des points d appui à risque (occiput, ceinture scapulaire, saillies osseuses du rachis, sacrum, coude, genou, malléole ) Soulager les appuis par des changements de position fréquents Solliciter la participation du patient en fonction de ses capacités et mettre à sa portée le nécessaire pour se mouvoir (perroquet, ridelles ) Utiliser le matériel pour supprimer les poids du drap et de la couverture (arceau) Évaluer l état cutané Installer le patient en respectant l axe physiologique du squelette (éviter les positions vicieuses), pied en angle droit (éviter le pied en équin) Lors des mobilisations, détendre avec douceur les membres Proposer des massages de confort, de relaxation Solliciter la participation du patient en fonction de ses capacités Veiller au passage du kinésithérapeute Assurer une hydratation suffisante et régulière Veiller à varier l alimentation et l enrichir en fibres Surveiller et noter les émissions de selles, leur aspect Prendre soin de l image de la personne (esthétique générale, harmonie des vêtements, respect des choix de la personne, coiffure adaptée ) Assurer l entretien des ongles, des cheveux (manucure, coiffeur peuvent être sollicités en fonction des ressources de la personne et de l institution) Lutter contre l isolement, favoriser les visites, les activités réalisables, etc. Entretenir l environnement de la personne en respectant l agencement souhaité par la personne Mettre les objets précieux pour la personne à sa disposition (photographies de proches, objet fétiche ) b. Syndrome de glissement Définition Il s agit d une décompensation générale de l état de santé d une personne âgée, se manifestant par un refus de nourriture et une volonté de cesser toute activité, survenant fréquemment après une pathologie aiguë en voie de guérison. Évolution Le tableau clinique met en évidence : une grande asthénie, une anorexie et des troubles fonctionnels digestifs, urinaires, cardiovasculaires ; des signes de confusion et un tableau dépressif ; un refus de soins et de communication. L évolution peut être rapide vers un état de grabatisation et le décès. 250

2. GÉRIATRIE Rôle de l AS Prise en charge d une personne âgée dépendante Les soins mis en œuvre par l AS en collaboration et sous la responsabilité de l infi rmier(ère) ont pour objectif de répondre aux règles d HSC et de respect du patient. L AS veillera à : assurer l accueil et instaurer un climat de confi ance avec la personne soignée et son entourage ; veiller au confort et à l installation de la personne ; favoriser l adaptation de la personne à son nouveau lieu de vie ; participer au recueil d informations susceptibles de concourir à la connaissance de l état de santé de la personne et de son évolution du fait de la chronicité de la pathologie ; collaborer à l appréciation des principaux paramètres vitaux ; participer à l évaluation du degré de dépendance de la personne ; participer au dépistage et à la prévention des complications éventuelles, liées à l altération de l état général de la personne, à son handicap, à la complexité du traitement, etc. ; participer à l évaluation de la douleur ; assurer les soins liés aux fonctions d entretien et de continuité de la vie visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d autonomie (hygiène, alimentation, élimination ) ; participer à l élaboration du projet de vie avec l ensemble de l équipe soignante ; intégrer la personne dans la réalisation des activités de la vie courante en fonction de ses capacités et de son rythme ; proposer à la personne de participer à des animations et activités répondant à ses capacités manuelles, intellectuelles, ses choix et pour lesquelles elle aura du plaisir ; contribuer au dépistage des modifi cations du comportement et des préoccupations de la personne gênant à l acceptation du changement de son état de santé ou à son adaptation à l institution d accueil ; établir une relation bienveillante ; favoriser les visites et permettre à l entourage de maintenir les liens familiaux, sociaux, etc. 3 251