Avec Gaël Callonnec (Ademe)



Documents pareils
ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE

Evolution du mix électrique en France - Qui paiera?

La politique monétaire. Lionel Artige HEC Université de Liège

la Contribution Climat Energie

Table des matières. Le long terme Partie II. Introduction Liste des figures... Liste des tableaux...

Banque nationale suisse

La transition énergétique en France et en Allemagne

Politiques monétaire et fiscale Cours de M2R Printemps 2006

Chapitre 3. La répartition

L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte

Comparaison des enjeux énergétiques de la France et de l Allemagne

Contribution des industries chimiques

Une stratégie Bas Carbone

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech

Faut-il encourager les ménages à épargner?

L équilibre offre-demande d électricité en France pour l été 2015

Les mécanismes de transmission de la politique monétaire

L offre d énergie: une comparaison France, Allemagne et Japon. Par Pierre Lasserre, Sciences économiques Université du Québec à Montréal

Plate-forme énergie. Filière de la biomasse forestière

Transition énergétique Les enjeux pour les entreprises

RAPPORT TECHNIQUE CCE

RAPPELS DU COURS PRÉCÉDENT

Le contenu en CO2 du kwh électrique : Avantages comparés du contenu marginal et du contenu par usages sur la base de l historique.

Position du secteur électrique français

TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : DE NOUVELLES DISPOSITIONS POUR DYNAMISER LE DÉVELOPPEMENT DU CHAUFFE-EAU SOLAIRE EN MARTINIQUE DOSSIER DE PRESSE

Principe d optimisation. Optimisation technico-économique. Coût. Isolation thermique. Isolation optimale

Note de présentation générale. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

Epargne et investissement

1. La production d électricité dans le monde : perspectives générales

L économie ouverte. Un modèle de petite économie ouverte. V2.0 Adaptépar JFB des notes de Germain Belzile. Quelques définitions

Les perspectives économiques

1. Une petite économie ouverte dans un monde de capitaux parfaitement mobiles

La Belgique survivra au pétrole

Plan d actions Bilan Carbone. Périmètres d étude Sources d émissions Nbre d actions

Prix de l énergie dans l habitat

L immobilier est il encore un placement intéressant? Wavre, le jeudi 03 avril 2014

Cours Marché du travail et politiques d emploi

Hausse de la fiscalité sur l énergie et baisse d autres formes de prélèvement : résultats macroéconomiques

Bilan électrique français ÉDITION 2014

L énergie en France et en Allemagne : comparaisons

Réduction de la commande publique : jusqu à 2 points de croissance en moins en 2009?

CHAPITRE 2 : L'INVESTISSEMENT ET SES DETERMINANTS

Séminaire AMORCE Débat national sur la Transition Energétique. Paris 26 février H 30

Gérard COLLOMB et ses équipes sont à l écoute de vos sollicitations et de vos demandes, car la Ville de demain se construit évidemment avec vous.

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé

RESEAUX DE CHALEUR FLEXIBILITE ENERGETIQUE ET DEVELOPPEMENT

Un instrument clé de pilotage de la politique énergétique

Chapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne

FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE AU MAROC

V- Conclusion: La relation Marché / Emploi / Formation Prévision à l horizon 2014

Électricité 2030 QUELS CHOIX POUR LA FRANCE. Étude réalisée par l UFE avec le concours du cabinet Estin&Co

Optimisation de l équilibre offre-demande, rôle des interconnexions et impact de l arrêt du nucléaire allemand pour EDF

Aux chapitres 14 et 15, nous avons vu

Transition énergétique Un regard complet sur les coûts, les performances, la flexibilité et les prix des énergies

À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 JUSQU À PUBLICATION. Courants contraires

Les politiques de réduction du coût salarial en Belgique

un approvisionnement sûr : un facteur décisif pour l économie suisse

DEVOIR N 1 économie générale

LA TRANSITION ENERGETIQUE Vendredi 20 juin 2014 De la part de Stéphane Le Foll

DIAGNOSTIC GAZ A EFFET DE SERRE DE TERRITOIRE DU PARC NATUREL REGIONAL DES PYRENEES ARIEGEOISES

Maximiser la performance de vos projets immobiliers de bureaux

U N I O N D E S P R O F E S S E U R S D E P H Y S I Q U E E T D E C H I M I E 719 Les voitures électriques

AQUACIAT2 HYBRID LA SOLUTION BI-ÉNERGIES COMPACTE PAC & CHAUDIÈRE GAZ. Puissances frigorifiques et calorifiques de 45 à 80 kw

La crise de Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège

L ENERGIE CORRECTION

75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES :

ENJEUX ENERGETIQUES. Le Monde et la France. L énergie dans les territoires

Monnaie, chômage et capitalisme

Discours de Philippe MARTIN Ministre de l Écologie, du Développement durable et de l Énergie

3. Agrégats, ratios et équilibres macroéconomiques

Partie 5 : La consommation et l investissement

Pour une harmonisation des méthodes et des paramètres économiques. de comparaison entre les filières de production ou d économie d énergie

Maximiser la performance de vos projets immobilier de bureaux

TOTEM, le nouveau modèle de projection et d analyse de politiques de la Banque du Canada

Épargne et investissement. L épargne...

Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL. concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2015

mais on suppose maintenant que ses préférences sont représentées par la fonction

TROIS ASPECTS DE LA COMPARAISON ALLEMAGNE-FRANCE SUR L ELECTRICITE

ANALYSE. La transition énergétique allemande à la recherche de son modèle

DS n 3 Chap 1-2h. Épreuve composée

CONSOMMATION ET PRODUCTION D ELECTRICITE EN ALLEMAGNE. Bernard Laponche 2 juin 2014 * Table des matières

ESSEC Cours Wealth management

[ les éco_fiches ] Situation en France :

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs?

Comparaison des mix énergétiques allemand et français 2

DÉFIS CLIMATIQUES NOUVEAUX ENJEUX ÉLECTRIQUES

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

NOTE A L ATTENTION DE MONSIEUR LE FORMATEUR. Aspects financiers

ECONOMIE GENERALE LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE L ETAT

Exposé 1: Les aspects théoriques des relations monétaires internationales

LES SYSTEMES ELECTRIQUES INTELLIGENTS AU SERVICE DE LA VILLE NUMERIQUE ET DURABLE

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

Les crises des changes dans l étalon or

la quête du Graal? Michel Aglietta Université Paris Ouest et Cepii

«Résoudre les problèmes de l'énergie, une clé pour la survie de l'humanité»

Monnaie, Banque et Marchés Financiers

Production électrique : la place de l énergie éolienne

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot Septembre 2010

ENSIIE. Macroéconomie - Chapitre I

Synthèse n 16, Février Financement de la croissance verte et orientation de la création monétaire

Transcription:

Séminaire Développement durable et économie de l'environnement Les conséquences des politiques énergétiques sur l activité et l emploi Avec Gaël Callonnec (Ademe) Mardi 24 janvier 2012

Présentation du modèle Three-ME Gaël CALLONNEC, Frédéric REYNÈS, Yasser YEDDIR- TAMSAMANI ADEME - French Environment and Energy Management Agency IVM - Institute for Environmental Studies OFCE - French Economic Observatory

Pourquoi un nouveau modèle? Les modèles offre-demande uni-sectoriels négligent les effets de distorsion des prix relatifs sur les arbitrages des agents les effets d un transfert d activité d une branche à l autre sur l emploi, la balance commerciale et donc la croissance. Modèles d offre multisectoriels : Postulent l existence d un équilibre optimal de plein emploi Les effets d entraînement de la politique budgétaire sont négligés a fortiori, les effets redistributifs de la lutte contre le changement climatique sont ignorés. ThreeME est un modèle offre- demande multisectoriel. 37 secteurs dont 17 secteurs énergétiques 3

Faiblesses des modèles d offre d multisectoriels La loi des débouchés de JB Say est simplificatrice Les prix ajustent instantanément la demande à l offre de biens La variation des salaires équilibre l offre et la demande de travail Les taux d intérêt équilibrent l épargne et investissement ; L investissement dépend exclusivement du stock d épargne disponible et non de l offre de crédit. Il existe un effet d éviction entre les dépenses La production est prédéterminée par la quantité de facteurs disponibles. La baisse de la consommation d énergie a automatiquement un effet récessif. 4

Principales caractéristiques ristiques de THREEME Concurrence oligopolistiques et informations imparfaites Ajustement lent des prix et des quantités (théorie du mark up) L offre de monnaie est endogène L offre de crédit dépend de la demande de capital (cf. théorie de la VAN) Les taux n équilibrent pas l épargne et l investissement. Ils sont fixés par la Banque centrale (règle de Taylor) L effet d éviction est partiel et faible Les taux influencent l investissement et la demande (le monnaie n est pas neutre) Un équilibre de sous emploi est possible La variation des salaires dépend de la productivité, de l inflation, du chômage (cf. courbe de Phillips) L offre de travail est relativement rigide (elle dépend de la croissance démographique et d un taux de flexion) IL existe une contrainte de débouchés. L offre est déterminée par la demande. La politique budgétaire est efficace à court terme et à long terme, dès lors qu elle entraîne une baisse de la propension à épargner ou à importer 5

Le producteur Le producteur maximise ses profits, compte tenu de la demande anticipée. Fonction de production : CES généralisée Il choisit la combinaison optimale des facteurs en fonction des distorsions de coûts relatifs IL détermine en conséquence le niveau : d investissement, d emplois et de consommation intermédiaires, notamment énergétiques Ainsi, l offre influence la demande

Le consommateur Il réparti son revenu entre dépenses et épargne Les dépenses sont ventilées entre : consommation, transport et logements. La demande de biens de consommation dépend des distorsions de prix relatifs. Les constructions neuves dépendent de la croissance démographique. Les ménages choisissent de réaliser des travaux avec ou sans rénovation thermique de manière à minimiser le coût d usage des logements (charge d intérêts incluses) La demande de véhicules neufs dépend de la croissance démographique, mais aussi de la distorsion entre le coût d usage du véhicule et le prix du transport ferroviaire Les ménages réalisent un arbitrage entre voitures énergivores et voitures sobres en fonction des variations de leurs coûts d usage. (charge d intérêts incluses) Les dépenses énergétiques dépendent de la structure du parc immobilier et de véhicules, mais aussi d un effet de sobriété. 7

Revenu disponible Epargne Dépenses Biens de consommation finale Transport Rénovation des logements Constructions neuves Rail et autres Voitures énergivores Voitures sobres Rénovations énergétiques Rénovations de confort Carburant Chauffage et énergies spécifiques Fioul gaz charbon Electricité 8

La taxe carbone Une taxe carbone sans redistribution des richesses a un effet négatif sur le PIB à long terme Simulation de la chronique Quinet : -0,3% de PIB à long terme Choc d offre négatif et baisse de la compétitivité Effet sur l emploi presque nul grâce à l augmentation des investissements d efficacité énergétique Une taxe carbone avec redistribution des richesses a un effet positif sur le PIB et l emploi à long terme Baisse des charges favorables à l emploi Hausse de l activité de branches peu énergivores très intensives en emploi et peu importatrices A terme, la baisse de la facture énergétique couvre le coût des investissements (VAN positive) L effet expansif de la redistribution des richesses est plus important que l effet récessif de la hausse des taxes. 9

Les effets macroéconomiques conomiques de la taxe carbone

Le mix énergétique en Mtep Le facteur 4

Les effets macroéconomiques conomiques du facteur 4

La réduction r du nucléaire Les hypothèses Selon l UFE le taux de croissance de la demande d électricité sur la période 2010-2030 sera de 17%, pour un taux de croissance du PIB annuel de +1.5% par an. le taux d utilisation des capacités de production thermique des scénarios A, B, C sont respectivement de 25%, 35%, 50%.

La réduction r du nucléaire Les hypothèses Les hypothèses concernant la prolongation de la durée de vie scénario A, durée de vie des réacteurs allongée de 20 ans, pour un coût unitaire croissant de 20% jusqu en 2030 (EDF prévoit d investir entre 500M et 680M par réacteur) puis de 35% au delà, date à laquelle on substituera massivement les réacteurs de 2 génération par des EPR. scénario B, durée de vie allongée de 10 ans, pour un coût de production unitaire en hausse de 10%. scénario C, la durée de vie n est pas allongée.

Le scénario alternatif Les taux d utilisation des capacités thermiques du scénario D et E sont équivalents à celui du scénario A. On suppose que la durée de vie des réacteurs est prolongée de 10 ans, comme dans le scénario B. Les mix des scénarios D et E sont les mêmes. On suppose dans le scénario E que la France développera des filières de fabrication d éoliennes et de panneaux photovoltaïques de manière à réduire la propension à importer de ces secteurs au niveau de la moyenne de l industrie dans les 10 ans à venir.

Les résultatsr

Les résultatsr

Les résultats r de long terme