SOMMAIRE 3. RÉSISTANCES NATURELLES AUX ANTIBIOTIQUES DES PRINCIPALES ESPÈCES BACTÉRIENNES D INTÉRÊT MÉDICAL



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1 SOMMAIE 1. GÉNÉALITÉS 1.1. Définition des catégories cliniques Page 3 1.2. Etablissement des valeurs délimitant les catégories cliniques Page 3 1.3. Procédure et critères de catégorisation des souches Page 4 1.4. Lecture interprétative de l antibiogramme Page 4 1.5. Harmonisation européenne Page 4 2. ECOMMANDATIONS TECHNIQUES 2.1. Conditions techniques générales pour les méthodes de dilution et de diffusion en milieu gélosé Page 5 2.2. Contrôle de qualité interne Page 8 2.3. Concentrations et diamètres pour les diverses classes d antibiotiques Page 9 3. ÉSISTANCES NATUELLES AUX ANTIBIOTIQUES DES PINCIPALES ESPÈCES BACTÉIENNES D INTÉÊT MÉDICAL 3.1. Bacilles à Gram négatifs non exigeants Page 15 3.2. Bacilles à Gram négatifs exigeants Page 16 3.3. Coques à Gram positif Page 17 3.4. Bacilles à Gram positif Page 17 3.5. Coques à Gram négatif Page 17 3.6. Bactéries anaérobies strictes Page 17 4. ANTIBIOTIQUES À TESTE, CONCENTATIONS, DIAMÈTES CITIQUES ET ÈGLES DE LECTUE INTEPÉTATIVE SPÉCIFIQUES 4.1. Enterobacteriaceae Page 19 4.2. Pseudomonas aeruginosa Page 24 4.3. Acinetobacter spp., Stenotrophomonas maltophilia, Burkholderia cepacia Page 27 4.4. Staphylococcus spp. Page 29 4.5. Détermination de l activité in vitro des glycopeptides sur Staphylococcus app. Page 34 4.6. Enterococcus spp. Page 35 4.7. Streptococcus pneumoniae Page 38 4.8. Streptococcus spp. Page 41 4.9. Haemophilus influenzae Page 44 4.10. Neisseria meningitidis Page 47 4.11. Neisseria gonorrhoeae Page 48 4.12. Campylobacter spp. Page 50 4.13. Helicobacter pylori Page 52 4.14. Anaérobies stricts Page 53 5. MODIFICATIONS SIGNIFICATIVES EN 2013 Page 57 ANNEXE 1 Détection des Carbapénèmases Page 59 ANNEXE 2 Argumentaires C3G et Aztréonam Page 61 COMMUNIQUE SPECIAL Page 63 Copyright 2013 Société Française de Microbiologie Tous droits de traduction, d adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit de ce document, faite sans autorisation expresse et écrite du Comité de l antibiogramme de la Société Française de Microbiologie (28, rue du Docteur oux, 75724 Paris Cedex 15) est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d une part, les reproductions strictement réservées à l usage du copiste et nondestinées à une utilisation collective, et d autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d information de l œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 1224, L. 1225 et L. 3352 du Code de la propriété intellectuelle). 1

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3 1. GENEALITES A la suite des recommandations du Comité d Experts de la Standardisation biologique de l OMS (rapports techniques n 610, 1977), la Société Française de Microbiologie a créé un Comité de l Antibiogramme (CASFM) chargé de déterminer les valeurs qui délimitent les catégories cliniques (antérieurement catégories thérapeutiques) et de proposer un guide pour la détermination de la sensibilité des bactéries aux antibiotiques. Les valeurs définies pour les concentrations et les diamètres des zones d inhibition, ainsi que les recommandations spécifiques à certaines espèces ou à certains groupes d antibiotiques sont publiées dans un communiqué annuel. classement dans la catégorie S. Cependant, in vivo, une partie de ces souches apparaît résistante au traitement ; peuvent présenter un mécanisme de résistance dont l expression n est pas suffisante pour justifier un classement dans la catégorie, mais suffisamment faible pour espérer un effet thérapeutique dans certaines conditions (fortes concentrations locales ou posologies accrues) ; La catégorie intermédiaire est aussi une zone tampon qui tient compte des incertitudes techniques et biologiques. 1. 2. Etablissement des valeurs délimitant les catégories cliniques 1. 1. Définition des catégories cliniques Trois catégories cliniques ont été retenues pour l interprétation des tests de sensibilité in vitro : Sensible (S), ésistant () et Intermédiaire (I). Les souches catégorisées S sont celles pour lesquelles la probabilité de succès thérapeutique est forte dans le cas d un traitement par voie systémique avec la posologie recommandée dans le résumé des caractéristiques du produit (CP), rédigé par l Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS). Les souches catégorisées sont celles pour lesquelles il existe une forte probabilité d échec thérapeutique quels que soient le type de traitement et la dose d antibiotique utilisée. Les souches catégorisées I sont celles pour lesquelles le succès thérapeutique est imprévisible. Ces souches forment un ensemble hétérogène pour lequel les résultats obtenus in vitro ne sont pas prédictifs d un succès thérapeutique. En effet, ces souches : peuvent présenter un mécanisme de résistance dont l expression in vitro est faible, avec pour conséquence leur Les valeurs des concentrations et des diamètres définies pour chaque antibiotique sont établies en tenant compte de plusieurs paramètres : la distribution des concentrations minimales inhibitrices (CMI) pour des populations de souches définies et appartenant à chacune des espèces bactériennes impliquées en pathologie humaine ; les concentrations humorales et tissulaires qui sont obtenues avec les posologies recommandées dans le résumé des caractéristiques du produit (CP) ; la confrontation des résultats obtenus in vitro et des résultats obtenus in vivo (essais cliniques); la variabilité statistique des méthodes utilisées pour mesurer les CMI et les diamètres des zones d inhibition. Ainsi sont définies deux concentrations : la concentration critique basse c et la concentration critique haute C auxquelles correspondent des diamètres D, et d, respectivement. 3

4 1. 3. Procédure et critères de catégorisation des souches Aux regards des concentrations et des diamètres sont considérées comme : sensibles (S), les souches pour lesquelles la CMI de l antibiotique testé est inférieure ou égale à la concentration critique basse (c), ce qui équivaut à un diamètre supérieur ou égal au diamètre critique D (Tableau I) ; résistantes (), les souches visàvis desquelles la CMI de l antibiotique testé est supérieure à la concentration critique haute C, correspondant à un diamètre inférieur au diamètre critique d (Tableau I) ; de sensibilité intermédiaire (I), les souches visàvis desquelles la CMI de l antibiotique testé et du diamètre correspondant sont compris entre les deux concentrations et les deux diamètres (Tableau I). de la souche bactérienne et une méthode d antibiogramme standardisée. L identification formelle du (ou des) mécanisme(s) de résistance impliqué(s) impose la mise en place de techniques spécifiques. Les règles de lecture interprétative sont mentionnées, pour certaines espèces ou pour certains groupes bactériens, dans les notes additionnelles des tableaux VII à XIX du supplément annuel. Le CASFM recommande de ne pas modifier la catégorisation clinique en dehors des règles de lecture interprétative listées dans des recommandations. Les remarques destinées aux cliniciens, en particulier celles concernant l activité in vivo des antibiotiques catégorisés S peuvent être jointes en commentaire. Tableau I Critères de catégorisation selon les valeurs CMI (mg/l) Diamètre ( ) (mm) S CMI c D CMI > C < d I c < CMI C d < D Les concentrations et les diamètres des antibiotiques d activité médicale figurent dans le Tableau III du supplément annuel de ce guide. 1. 4. Lecture interprétative de l antibiogramme La lecture interprétative de l antibiogramme, fondée sur la connaissance des phénotypes de résistance conduit dans certains cas à transformer un résultat initialement catégorisé S en résultat I ou en raison d un risque d échec thérapeutique. De plus, pour quelques couples bactérieantibiotique, malgré une catégorisation «sensible», le risque accru de sélection in vivo de mutants résistants justifie un commentaire particulier destiné au clinicien. Ceci requiert au préalable l identification correcte 1. 5. Harmonisation européenne (Bull. Soc. Fr. Microbiol., Octobre 2004, Vol. 19, n 3 : 191193) Le besoin d une harmonisation européenne dans la méthodologie des tests de sensibilité aux antibiotiques et leur interprétation a été ressenti il y a déjà de nombreuses années. Ceci a conduit en 2002 à la création de l EUCAST (European Committee on Antimicrobial Susceptibility Testing) qui est composé, d une part, d un General Committee qui comporte un représentant par pays européen et se réunit une fois par an et, d autre part, d un Steering Committee composé de deux représentants du General Committee et surtout d un représentant de chacun des six comités nationaux reconnus comme actifs en raison de leur ancienneté, de la fréquence de leurs réunions et de leur notoriété attestée par des publications régulières : France : CASFM (Comité de l Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie) 4

5 Allemagne : DIN (Deutsches Institut für Normung) PaysBas : CG (Commissie ichtlijnen Gevoeligheidsbepalingen) Norvège : NWGA (Norwegian Working Group on Antibiotics) Suède : SGA (Swedish eference Group for Antibiotics) oyaumeuni : BSAC (British Society for Antimicrobial Chemotherapy) Le Steering Committee se réunit cinq fois par an. Les objectifs de l EUCAST ont été définis de la façon suivante : standardiser les méthodologies ; s accorder sur l expression des concentrations : celle qui a toujours prévalu en France a été retenue, soit S x mg/l et > y mg/l ; établir des «cutoff values» séparant pour chaque couple espèceantibiotique, la population des souches sauvages de celles porteuses d un ou plusieurs mécanismes de résistance acquise ; établir des concentrations pour la catégorisation clinique, d une part, en rédigeant en accord avec l EMEA (European Agency for the Evaluation of Medicinal Products) une procédure pour les nouveaux antibiotiques et, d autre part, en tentant d harmoniser les concentrations nationales des antibiotiques existants sur de nouveaux arguments solides, notamment des points de vue pharmacocinétique et pharmacodynamique ainsi que clinique. Le CASFM peut alors soit accepter ces modifications, soit justifier son désaccord avec les propositions de l EUCAST. En effet, en fonction des recommandations françaises de l AFSSAPS et de différentes sociétés savantes et tenant compte des posologies utilisées en France, il peut exister quelques rares différences entre les concentrations du CASFM et celles de l EUCAST. Dans le Communiqué Annuel sont indiquées en gras : les concentrations proposées par l EUCAST et approuvées par le CASFM les modifications des diamètres : cellesci sont adoptées par les Comités nationaux en fonction de leur propre méthodologie. 2. ECOMMANDATIONS TECHNIQUES 2. 1. Conditions techniques générales pour les méthodes de dilution et de diffusion en milieu gélosé (Bull.Soc.Fr.Microbiol., 1993, 8, 15666 ; Clin. Microbiol. Infect. 1996, 2, Suppl. 1) 2.1.1. Enterobacteriaceae, bacilles à Gram négatif non fermentaires Staphylococcus spp., Enterococcus spp. (Tableaux VI à XV) Inoculum A partir d une culture de 1824 h sur milieu gélosé non sélectif, préparer une suspension en bouillon MuellerHinton ou en solution saline (0,9 % NaCl) équivalente au standard McFarland 0,5 (~ 10 8 UFC/ml). Cette suspension peut également être préparée à partir d une culture en bouillon MuellerHinton obtenue après incubation à 37 C au bainmarie agité pendant 3 à 5 h, dont la densité est ajustée au standard McFarland 0,5. Milieu Gélose MuellerHinton Ensemencement méthode de dilution : diluer la suspension inoculum au 1/10 et déposer 1 à 2 µl, soit ~ 10 4 UFC par spot. méthode de diffusion : ensemencer par écouvillonnage avec la suspension inoculum diluée au 1/10 (~ 10 7 UFC/mL) ou ensemencer par inondation avec la suspension inoculum diluée au 1/100 (~ 10 6 UFC/mL) en respectant les mesures de sécurité nécessaires. Lecture Après 1824 h d incubation à 3537 C. 5

6 Cas particulier : Pour Staphylococcus aureus et pour l oxacilline, diluer la suspension inoculum au 1/10 (~ 10 7 UFC/ml) et incuber à 30 C sur milieu non supplémenté en chlorure de sodium ou à 37 C sur milieu hypersalé (2 à 4 %). Prolonger éventuellement l incubation jusqu à 48 h si la croissance apparaît faible après 24 h. 2.1.2. Streptococcus pneumoniae, Streptococcus spp. (Tableaux XVI à XIX) Inoculum A partir d une culture de 1824 h sur gélose MuellerHinton additionnée de 5 % de sang de mouton, préparer une suspension en bouillon MuellerHinton ou en solution saline (0,9 % NaCl) équivalente au standard McFarland 0,5 (~10 8 UFC/ml) Milieu Gélose MuellerHinton additionnée de 5 % de sang de mouton. Pour le cotrimoxazole, utiliser une gélose MuellerHinton + 5 % de sang de cheval hémolysé. Ensemencement méthode de dilution : diluer la suspension inoculum au 1/10 et déposer 1 à 2 µl, soit ~ 10 4 UFC par spot. méthode de diffusion : ensemencer par écouvillonnage sans diluer ou par inondation en diluant la suspension inoculum au 1/10 (~ 10 7 UFC/mL) en respectant les mesures de sécurité nécessaires. Lecture Après 1824 h d incubation à 3537 C Ensemencement méthode de dilution : déposer 1 à 2 µl de la suspension inoculum, soit ~10 4 UFC par spot. méthode de diffusion : diluer au 1/10 la suspension inoculum (~10 6 UFC/ml) et ensemencer par écouvillonnage ou par inondation en respectant les mesures de sécurité nécessaires. Lecture Après 1824 h d incubation à 3537 C. 2.1.4. Neisseria meningitidis (Tableaux XXII et XXIII) Inoculum A partir d une culture de 1824 h sur gélose chocolat PolyViteX, préparer une suspension en tampon phosphate M/15 ph 7,2 équivalente au standard McFarland 0,5 (~ 10 6 UFC/ml). Milieu Gélose MuellerHinton additionnée de 5% de sang de mouton. Ensemencement méthode de dilution : déposer 10 µl de la suspension inoculum soit ~ 10 4 UFC par spot. méthode de diffusion : ensemencer la suspension inoculum par écouvillonnage ou par inondation en respectant les mesures de sécurité nécessaires. Disposer les disques à une distance de 60 mm, centre à centre, afin d éviter le chevauchement des zones d inhibition. Lecture Après 18 à 20 h d incubation à 3537 C en atmosphère contenant 5 % de CO 2. 2.1.3. Haemophilus influenzae (Tableaux XX et XXI) Inoculum A partir d une culture de 1824 h sur gélose chocolat PolyViteX, préparer une suspension en bouillon MuellerHinton ou en solution saline (0,9 % NaCl) équivalente au standard McFarland 0,5 (~ 10 7 UFC/ml). Milieu Milieu HTM (MuellerHinton + NAD 15 mg/l + hémine 15 mg/l + extrait de levure 5 g/l) ou Gélose chocolat PolyViteX. 2.1.5. Neisseria gonorrhoeae (Tableaux XXIV et XXV) Inoculum A partir d une culture de 1824 h sur gélose chocolat PolyViteX, préparer une suspension en tampon phosphate M/15 ph 7,2 équivalente au standard McFarland 1 (~10 8 UFC/ml). Milieu Gélose chocolat PolyViteX Ensemencement méthode de dilution : déposer 1 à 2 µl de la suspension inoculum soit ~ 10 5 UFC par spot. 6

7 méthode de diffusion : ensemencer la suspension inoculum diluée au 1/100 ou ajustée au standard McFarland 0,5 (~10 6 UFC/ml) par écouvillonnage ou par inondation en respectant les mesures de sécurité nécessaires. Disposer les disques à une distance de 60 mm, centre à centre, afin d éviter le chevauchement des zones d inhibition. Lecture Après 1824 h d incubation à 3537 C en atmosphère contenant 5 % de CO 2, et, si la croissance est insuffisante, après 3640 h. 2.1.6. Campylobacter spp. (Tableaux XXVI et XXVII) Inoculum A partir d une culture de 1824 h sur milieux d isolement, préparer une suspension en bouillon Brucella ou en solution saline (0,9 % NaCl) équivalente au standard McFarland 0,5 (~10 8 UFC/ml). Milieu Gélose de MuellerHinton additionnée de 5 % de sang de mouton ou de cheval. Ensemencement méthode de dilution : déposer 2 à 5 µl de la suspension inoculum (~ 10 5 UFC par spot). méthode de diffusion : diluer au 1/10 la suspension inoculum puis ensemencer par écouvillonnage ou par inondation en respectant les mesures de sécurité nécessaires. Sécher la surface des géloses pour éliminer toute trace d humidité qui favorise l envahissement. Lecture Après 1824 h d incubation à 3537 C en microaérobiose ou en anaérobiose selon l atmosphère optimale des souches. 2.1.7. Helicobacter pylori (Tableaux XXVIII et XXIV) Inoculum Préparer une suspension en bouillon MuellerHinton ou en solution saline (0,9 % NaCl) équivalente au standard McFarland 3 (~ 10 9 UFC/ml). Vérifier l absence de formes coccoïdes (< 10 %). Milieu Gélose de MuellerHinton additionnée de 10 % de sang de cheval. Ensemencement méthode de diffusion : ensemencer la suspension inoculum par écouvillonnage ou par inondation en respectant les mesures de sécurité nécessaires. Lecture Après 72 h d incubation à 3537 C en microaérobiose et après 4 jours pour détecter les doubles populations. 2.1.8. Anaérobies (Tableaux XXX et XXXI) Inoculum A partir d une culture de 24 h sur gélose Columbia + 5 % de sang, ou gélose Brucella + vitamine K1 (1 mg/l) + 5 % de sang, préparer une suspension en bouillon Brucella ou Schaedler équivalente au standard McFarland 0,5 pour la méthode de dilution (~ 10 7 UFC/ ml) ou McFarland 1 (~ 10 8 UFC/ml) pour la méthode de diffusion. Les bouillons doivent être régénérés avant emploi. Pour certaines espèces à croissance lente (> 72 heures), préparer une suspension en bouillon Brucella ou Schaedler équivalente au standard McFarland 0,5 à partir d une culture en bouillon. Milieu Gélose Wilkins Chalgren + 5 % de sang, ou gélose Brucella + vitamine K1 (1 mg/l) + 5 % de sang. Pour certaines espèces, d autres suppléments (bicarbonate de sodium 1 mg/l, hémine 5 mg/l) sont utilisés. Ensemencement méthode de dilution : déposer 2 à 3 µl de la suspension inoculum (McFarland 0,5), soit ~ 10 5 UFC par spot. méthode de diffusion : ensemencer la suspension inoculum (McFarland 1) par écouvillonnage. Lecture Après 48 h d incubation à 3537 C en atmosphère anaérobie (chambre ou jarre), si la croissance est suffisante. Pour la clindamycine, le test doit être lu impérativement après 48 h d incubation. 7

8 2. 2. CONTOLE DE QUALITE INTENE Un contrôle de qualité interne doit être organisé pour s assurer de la validité des résultats obtenus. Les souches de référence recommandées sont les suivantes : Escherichia coli CIP 7624 (ATCC 25922), Pseudomonas aeruginosa CIP 76110 (ATCC 27853), Staphylococcus aureus CIP 7625 (ATCC 25923), Providencia stuartii CIP 107808, Streptococcus pneumoniae CIP 104485 Tableau II A Limites acceptables des diamètres d inhibition (mm) obtenus par diffusion en gélose (moyennes + 1 écarttype calculés sur 400 tests) 8 Antibiotiques Pénicilline G Oxacilline Amoxicilline Amoxicilline/ac. clavulanique Ticarcilline Pipéracilline Céfalotine Céfoxitine Céfotaxime Ceftazidime Imipénème Gentamicine Tobramycine Amikacine Acide nalidixique Péfloxacine Ciprofloxacine Triméthoprime/sulfaméthoxazole (cotrimoxazole) Erythromycine Lincomycine Pristinamycine ifampicine Acide fusidique Fosfomycine Colistine Vancomycine Teicoplanine Charge du disque 6 µg (10 UI) 2 20/ 7 7 1 (10 UI) 1,25/23,7 15 UI 1 1 50 µg 50 µg Escherichia coli CIP 7624 22,0 26,5 22,0 27,0 18,0 23,0 32,5 37,5 22,0 26,5 21,5 26,0 25,5 30,5 29,0 35,5 31,0 38,0 25,5 30, 5 Pseudomonas aeruginosa CIP 76110 25,0 30,5 27,5 32,5 25,5 31,5 24,5 29,5 15,5 22,5 20,5 26,5 20,0 26,0 29,0 36,5 17,0 22,0 Staphylococcus aureus CIP 7625 31,0 38,5 27,0 34,0 28 35 24,0 28,5 25,5 29,5 28,0 32,5 26,5 31,5 24,5 29,5 26,5 32,0 34,0 39,0 28,5 34,5 24,0 35,0 17,5 20,5 17,0 20,0 Providencia stuartii CIP 107808 6,0 7,0 6,0 8,0 6,0 6,5 25,0 32,0 13,0 17,0 24,5 29,0 6,0 7,5 17,5 22,5 Tableau II B : Limites acceptables des CMI (mg/l) des bêtalactamines chez Streptococcus pneumoniae CIP 104485 (résultats de 15 observatoires régionaux) Antibiotiques Pénicilline G Amoxicilline Céfotaxime 0,125 0,500 mg/l 0,030 0,125 mg/l 0,030 0,250 mg/l

2. 3. Concentrations et diamètres pour les diverses classes d antibiotiques (Tableau III) Antibiotiques Charge du disque Concentrations (mg/l) S Diamètres (mm) S PENICILLINES Pénicilline G 6 µg (10 UI) 0,25 29 < 18 Ampicilline >8 21 < 16 Ampicilline/sulbactam 10/ /8 /8 21 < 16 Amoxicilline 2 23 < 16 Amoxicilline/ac. clavulanique 20/ /2 /2 23 < 16 Ticarcilline Ticarcilline/ac. clavulanique 7 75/ /2 6 6/2 24 24 < 22 < 22 Pipéracilline Pipéracilline/tazobactam 7 75/ 6 6 < 18 < 18 9 CABAPENEMES Imipénème Méropénème Ertapénème Doripénème 24 28 24 < 17 < 15 < 26 < 19 MONOBACTAME Aztréonam 23 < 21 9

10 Tableau III (suite) 10 Antibiotiques Charge du disque CEPHALOSPOINES (Voie parentérale) Céfazoline Céfalotine Céfamandole Céfuroxime Céfoxitine Céfotiam Céfopérazone Céfotaxime Ceftriaxone Ceftazidime Céfépime Cefpirome Latamoxef Ceftaroline Concentrations (mg/l) S Diamètres (mm) S > 32 18 < 12 > 32 < 15 25 < 22 > 32 < 15 > 32 < 15 > 32 21 < 14 > 32 > 0,5 26 26 21 21 21 23 < 23 < 23 < 19 < 19 < 19 < 17 CEPHALOSPOINES (Voie orale) Céfadroxil Céfalexine Céfradine Céfaclor Céfatrizine Loracarbef Céfuroximeaxétil Céfotiamhéxétil Céfixime Cefpodoximeproxétil > 32 > 32 > 32 18 18 18 23 26 25 24 < 12 < 12 < 12 < 16 < 15 < 15 < 20 < 19 < 22 < 21

Tableau III (suite) 11 Antibiotiques AMINOSIDES Streptomycine streptocoques, entérocoques autres bactéries Gentamicine streptocoques, entérocoques autres bactéries Nétilmicine Kanamycine streptocoques, entérocoques autres bactéries Tobramycine Amikacine Spectinomycine (Neisseria gonorrhoeae) Charge du disque 500 µg 10 UI 500 µg 1 (10 UI) 1000 µg 30 UI 100 µg Concentrations (mg/l) S 50 50 50 64 > 500 6 > 500 > 500 6 6 > 64 14 15 17 18 21 14 17 18 17 20 Diamètres (mm) S < 12 < 13 < 11 < 16 < 19 < 10 < 15 < 16 < 15 < 20 PHENICOLES Chloramphénicol 6 23 < 19 TETACYCLINES Tétracycline Oxytétracycline Doxycycline Minocycline Tigécycline 30 UI 30 UI 30 UI 30 UI 1 0,25 > 0,5 19 19 19 19 < 17 < 17 < 17 < 17 < 22 11

12 Tableau III (suite) Erythromycine Dirithromycine Azithromycine Spiramycine Antibiotiques MACOLIDES Charge du disque 15 UI 1 1 100 µg Concentrations (mg/l) S 0,12 Diamètres (mm) S 28 24 KETOLIDES Télithromycine 1 21 < 17 < 17 < 16 < 17 < 19 LINCOSAMIDES Lincomycine Clindamycine 1 2 UI 21 15 < 17 < 15 12 STEPTOGAMINES Pristinamycine 1 < 19 OXAZOLIDINONES Linézolide 28 < 24 Teicoplanine Vancomycine GLYCOPEPTIDES 17 17 Bacitracine Colistine POLYPEPTIDES 1 50 µg 15 15 < 15 < 15 SULFAMIDESTIMETHOPIME Sulfamides Triméthoprime Triméthoprime/sulfaméthoxazole 200 µg 1,25/23,7 64 /38 56 /152 17 16 16 < 12 < 12 < 10

Tableau III (suite) Antibiotiques Charge du disque Concentrations (mg/l) Diamètres (mm) S S NITOFUANES 300 µg 64 > 64 15 < 15 QUINOLONES Acide oxolinique Fluméquine Acide nalidixique Acide pipémidique Acide piromidique 20 µg 2 6 6 6 > 32 20 25 20 19 20 < 17 < 21 < 15 < 14 < 16 13 FLUOOQUINOLONES Ciprofloxacine Enoxacine Lévofloxacine Loméfloxacine Moxifloxacine Norfloxacine Ofloxacine Péfloxacine Sparfloxacine 25 20 24 25 25 20 < 22 < 19 < 17 < 19 < 21 < 22 < 22 < 16 < 16 13

14 Tableau III (suite) Antibiotiques Charge du disque Concentrations (mg/l) S Diamètres (mm) S DIVES Acide fusidique 6 < 15 Fosfomycine 50 µg + 50 µg G6P 32 > 32 14 < 14 Métronidazole Comprimé 16 µg < 21 Nitroxoline 20 µg > 32 30 < 12 14 ifampicine 6 19 < 14 Mupirocine 19

3. ESISTANCES NATUELLES AUX ANTIBIOTIQUES DES PINCIPALES ESPECES BACTEIENNES D INTEET MEDICAL La résistance naturelle est caractéristique d une espèce bactérienne. Elle délimite le spectre naturel de l antibiotique et constitue une aide à l identification. La résistance naturelle se traduit habituellement par des CMI supérieures à la valeur critique basse de concentration (c) de l antibiotique concerné. Les quelques souches apparemment sensibles aux antibiotiques auxquels l espèce est naturellement résistante devraient donc être interprétées «I». 3. 1. Bacilles à Gram négatif non exigeants Pénicilline G, oxacilline, macrolides, kétolides, lincosamides, streptogramines, acide fusidique, glycopeptides, oxazolidinones, lipopeptides. 3.1.1. Entérobactéries Tableau IV ésistance naturelle chez les entérobactéries. 15 Espèces AM AMC TIC/ PIP Klebsiella spp. E. hermanii C. koseri C. freundii E. cloacae E. aerogenes H. alvei S. marcescens P. mirabilis P. vulgaris, P. penneri M. morganii P. stuartii P. rettgeri Y. enterocolitica C1G FOX MA CXM GM TET COL FT : résistance naturelle AM : aminopénicillines ; AMC : amoxicilline + acide clavulanique ; TIC : ticarcilline ; PIP : pipéracilline C1G : céphalosporines de 1 ère génération ; FOX : céfoxitine ; MA : céfamandole ; CXM : céfuroxime ; GM : gentamicine ; TET : tétracyclines y compris la tigécycline ; COL : colistine, polymyxine B ; FT : nitrofuranes. 15

16 3.1.2. Aeromonas Aminopénicillines (sauf Aeromonas trota), céphalosporines de 1 ere et de 2 eme génération (sauf Aeromonas veronii), ertapénème. 3.1.3. Bacilles à Gram négatif non fermentaires Tableau V ésistance naturelle chez les bacilles à Gram négatif non fermentaires. Espèces TIC TCC PIP CTX CAZ IPM QUI C TMP FOS COL S. maltophilia B. cepacia A. denitrificans C. meningosepticum O. anthropi : résistance naturelle TIC : ticarcilline ; TCC : ticarcilline + ac. clavulanique ; PIP: pipéracilline ; CTX: céfotaxime ; CAZ : ceftazidime ; IPM : imipénème ; QUI : quinolones; C : chloramphénicol ; TMP: triméthoprime ; FOS : fosfomycine ; COL : colistine, polymyxine B. 16 Pseudomonas aeruginosa : aminopénicillines, céphalosporines 1 ere et 2 eme génération, céfixime, céfuroxime, céfotaxime, ceftriaxone, ertapénème, kanamycine, tétracyclines, chloramphénicol, triméthoprime, quinolones. Acinetobacter baumannii, Acinetobacter calcoaceticus : aminopénicillines, aztréonam, céphalosporines 1 ere et 2 eme génération, ertapénème, fosfomycine, triméthoprime, furanes. S. maltophilia La résistance intrinsèque aux aminosides est observée uniquement après incubation à 30 C. Interpréter I, un résultat S obtenu après incubation à 37 C. Autres bacilles à Gram négatif non fermentaires : aminopénicillines, céphalosporines 1 ere et 2 eme génération, ertapénème. Voir aussi le tableau V. 3. 2. Bacilles à Gram négatif exigeants Haemophilus : macrolides (cycle à 16 atomes : spiramycine, josamycine, midécamycine), lincosamides. Campylobacter : aztréonam, novobiocine, streptogramines, triméthoprime, glycopeptides. Campylobacter jejuni, Campylobacter coli et Campylobacter lari : céphalosporines de 1 ere génération. Campylobacter fetus et Campylobacter lari : quinolones.

3. 3. Coques à Gram positif Mécillinam, aztréonam, quinolones, colistine. Staphylococcus saprophyticus : fosfomycine, novobiocine. Staphylococcus cohnii et Staphylococcus xylosus : novobiocine, lincomycine. Micrococcus : furanes. Streptococcus (dont Streptococcus pneumoniae) : aminoglycosides (bas niveau), péfloxacine. Enterococcus : oxacilline, céphalosporines, ertapénème, aminosides (bas niveau), péfloxacine, fosfomycine (bas niveau), sulfamides. Enterococcus faecalis : lincosamides, streptogramines A. Enterococcus gallinarum Enterococcus casseliflavus / flavescens : vancomycine 1. Pediococcus Leuconostoc : glycopeptides. 1 (voir introduction page 15) 3. 4. Bacilles à Gram positif Mécillinam, aztréonam, colistine, polymyxine B, quinolones. 3. 6. Bactéries anaérobies strictes Aminosides, aztréonam (sauf Fusobacterium), triméthoprime, quinolones. Bacteroides du groupe fragilis : aminopénicillines, céphalosporines 1 ere génération, céfamandole, céfuroxime, colistine, polymyxine B, glycopeptides, fosfomycine. Prevotella : glycopeptides, fosfomycine. Porphyromonas : fosfomycine, colistine, polymyxine B. Fusobacterium : macrolides (bas niveau). Fusobacterium varium Fusobacterium mortiferum : rifampicine. Clostridium Eubacterium Peptostreptococcus : colistine, polymyxine B, fosfomycine. Clostridium difficile : céphalosporines. Clostridium innocuum : vancomycine (bas niveau). Actinomyces Propionibacterium : céphalosporines 1 ère génération, nitroimidazoles, ornidazole. Mobiluncus : nitroimidazoles. Veillonella : macrolides (bas niveau), glycopeptides. 17 Listeria monocytogenes : oxacilline, céphalosporines, lincosamides, fosfomycine, fluoroquinolones (bas niveau). Erysipelothrix rhusiopathiae : glycopeptides. Corynebacterium urealyticum Corynebacterium jeikeium : bêtalactamines, aminosides, macrolides, lincosamides, sulfamides. hodococcus equi : streptogramines, lincosamides. Bacillus cereus : pénicilline G, amino et carboxy pénicillines, céphalosporines. Nocardia asteroides Nocardia farcinica : triméthoprime, vancomycine, rifampicine, fluoroquinolones. Lactobacillus : sulfamides. Lactobacillus hétérofermentaires : glycopeptides. 3. 5. Coques à Gram négatif Neisseria : triméthoprime, glycopeptides. Neisseria meningitidis Neisseria gonorrhoeae : lincosamides, colistine, polymyxine B. Branhamella catarrhalis : lincosamides, triméthoprime. Moraxella : triméthoprime. 17

18 4. ANTIBIOTIQUES À TESTE, CONCENTATIONS, DIAMÈTES CITIQUES ET ÈGLES DE LECTUE INTEPÉTATIVE SPÉCIFIQUES Chaque molécule (ou son équivalent) est représentative d une classe d antibiotiques. Deux listes distinctes (ne préjugeant pas de la technique utilisée) sont présentées : Liste standard Cette liste comprend les antibiotiques nécessaires à l orientation thérapeutique, en fonction des indications cliniques et de la prévalence de la résistance acquise. Liste complémentaire Cette liste comprend les antibiotiques plus spécifiquement utilisés visàvis des souches multirésistantes, la surveillance épidémiologique de la résistance ou l aide à l interprétation des résultats de l antibiogramme. Il n est pas utile de tester en routine d autres molécules que celles mentionnées dans les listes standard et complémentaire par espèce ou groupe bactérien, mais le choix des antibiotiques de la liste standard peut être adapté par chaque laboratoire en fonction des schémas thérapeutiques de première intention retenus par le Comité du Médicament ou des données épidémiologiques locales. 18

4. 1. Enterobacteriaceae 4.1.1. Antibiotiques à tester (Tableau VI) 19 Liste standard Amoxicilline ou ampicilline Amoxicilline/ac. clavulanique ou ampicilline/sulbactam Pipéracilline/tazobactam Mécillinam Céfalotine Céfoxitine Ceftriaxone ou céfotaxime Céfixime Imipénème ou doripénème ou méropénème Ertapénème Gentamicine Amikacine Enterobacteriaceae Liste complémentaire Ticarcilline Ticarcilline/ac. clavulanique Pipéracilline Céfamandole Céfuroxime Latamoxef Ceftazidime Céfépime ou cefpirome Aztréonam Kanamycine Tobramycine Nétilmicine Chloramphénicol Tétracycline Minocycline Tigécycline Péfloxacine ou ofloxacine Acide nalidixique Norfloxacine Ciprofloxacine Cotrimoxazole Nitrofuranes Fosfomycine Sulfamides Triméthoprime Colistine Azithromycine 19 Enterobacteriaceae

20 Enterobacteriaceae 4.1.2. Concentrations, diamètres et règles de lecture interprétative (Tableau VII) Ampicilline Amoxicilline Antibiotiques Charge du disque 2 Concentrations (mg/l) S Diamètres (mm) S 19 < 16 21 < 16 emarques Interprétation valable pour bacampicilline, pivampicilline. Cf. règle (1) Cf. règle (1) Ampicilline/sulbactam 10/ /8 /8 19 < 16 Amoxicilline/ac. clavulanique Ticarcilline 20/ 7 /2 /2 16 21 24 < 16 < 22 Cf. règle (3). Interprétation valable pour un traitement intraveineux. Cf. règles (1) et (2). Ticarcilline/ac. clavulanique Pipéracilline 75/ 7 /2 6/2 6 24 20 < 22 < 16 Interprétation valable pour un traitement intraveineux. Cf. règles (1) et (2). 20 Pipéracilline/tazobactam Mécillinam Imipénème Méropénème Ertapénème Doripénème 75/ /4 6/4 21 18 24 28 24 < 17 < 18 < 17 < 15 < 26 < 19 Interprétation valable uniquement pour les souches isolées des urines. Voir note en annexe 1 : lettre d information (p.56) Déterminer la CMI en cas de résistance par diffusion à l ertapénème avec sensibilité à l imipénème. Aztréonam 27 < 21 Cf. règle (3). ègles de lecture interprétative (1). Interpréter I un résultat S aux carboxy et/ou aux uréidopénicillines chez Proteus mirabilis aux aminopénicillines. (2). Interpréter I un résultat S aux uréidopénicillines chez toute entérobactérie I ou aux carboxypénicillines.

21 Tableau VII (suite) Antibiotiques Charge du disque Concentrations (mg/l) S Diamètres (mm) S emarques Céfalotine > 32 18 < 12 Interprétation valable pour les céphalosporines injectables de 1 ère génération (céfapirine, céfazoline). Interprétation également valable pour les céphèmes orales de 1 ère génération (céfadroxil, céfalexine, céfradine, céfaclor, cefatrizine, loracarbef) mais uniquement pour les souches isolées des urines. Céfuroxime Céfamandole Céfoxitine Latamoxef Céfotaxime Ceftriaxone Ceftazidime Céfépime Cefpirome Ceftaroline Céfixime > 32 > 32 > 32 > 0,5 23 26 26 26 24 24 25 < 22 < 15 < 15 < 17 Non commercialisé en France < 23 Pour les céphalosporines de ce groupe cf. règle (3). < 23 < 21 < 21 < 17 < 22 ègles de lecture interprétative (suite) Interprétation valable uniquement pour les souches isolées des urines. (3). Les concentrations désormais retenues pour les céphalosporines de troisième génération permettent la catégorisation clinique des souches productrices de bêtalactamases hydrolysant ces molécules comme, par exemple, les BLSE et dispensent donc d interpréter les résultats pour des raisons thérapeutiques. Cependant, la détection des BLSE reste indispensable pour des objectifs autres que thérapeutiques (épidémiologie, mesure d hygiène et d isolement, par exemple). Voir note en annexe 2 (p.58) La présence d une BLSE peut être confirmée par des méthodes quantitatives ou qualitatives. Les méthodes quantitatives peuvent consister en : * la mesure d une augmentation de 5 mm du diamètre de la zone d inhibition d un disque de céfotaxime, ceftazidime et céfépime combiné(s) à l acide clavulanique comparativement à la zone d inhibition de ce(s) même(s) disque(s) utilisé(s) sans acide clavulanique, * diminution d au moins 3 dilutions de la CMI de ces céphalosporines mesurée en présence d acide clavulanique. => Toute synergie significative témoigne de la présence d une BLSE et permet de distinguer ces enzymes de certaines βlactamases plasmidiques (OXA1/30, SHV1 hyperproduite). La méthode qualitative peut consister en l utilisation de la méthode du «double disque» sur l antibiogramme standard : disque de céfotaxime, ceftazidime et céfépime et un disque contenant de l acide clavulanique (ex. amoxilline + ac. clavulanique : AMC) distants de 30 mm des disques de céphalosporine. La présence d une BLSE s exprime par l apparition d une synergie en «bouchon de champagne». Toutefois, si les souches productrices de BLSE ont aussi d autres mécanismes de résistance aux βlactamines comme l hyperproduction de céphalosporinase, la détection de l image de synergie peut être facilitée par le rapprochement des disques de céphalosporine, de celui du disque contenant de l acide clavulanique ou en pratiquant un antibiogramme standard sur gélose MuellerHinton additionnée de 250 mg/l de cloxacilline (inhibiteur de céphalosporinase). Chez P. vulgaris et P. penneri, la présence d une synergie significative CIIIG/AMC peut résulter de l hyperproduction de la βlactamase naturelle chromosomique et beaucoup plus rarement d une BLSE, surtout en absence de résistance acquise aux autres familles d antibiotiques. Chez certaines espèces intrinsèquement très sensibles aux βlactamines (P. mirabilis, P. vulgaris, P. penneri, P. stuartii et P. rettgeri), les BLSE s expriment à bas niveau. Leur détection est facilitée par la recherche d une synergie significative entre les C3G et AMC avec des disques placés à une distance de 4045 mm ou par mesure des CMI des céphalosporines en absence et en présence d acide clavulanique La présence d une souche catégorisée I ou à céfotaxime et/ou ceftriaxone et/ou ceftazidime et/ou aztréonam en l absence de synergie entre ces molécules et l acide clavulanique est évocatrice d une souche hyperproductrice de céphalosporinase chromosomique (entérobactérie du groupe III et E. coli) ou d une céphalosporinase plasmidique (toutes espèces d entérobactéries). La réalisation d un antibiogramme standard sur gélose MuellerHinton additionnée de 250 mg/l de cloxacilline permet de vérifier que la résistance observée est bien liée à ce type de mécanisme (restauration de la sensibilité aux molécules précitées lorsqu il n y a pas d autre mécanisme de résistance aux βlactamines) et de détecter une éventuelle βlactamase à spectre étendu (BLSE) associée qui serait masquée par l hyperproduction de céphalosporinase. 21 Enterobacteriaceae

22 Enterobacteriaceae Tableau VII (suite) Antibiotiques Charge du disque Concentrations (mg/l) Diamètres (mm) emarques S S Kanamycine 30 UI 6 17 < 15 Interprétation valable pour néomycine, framycétine, paromomycine. Tobramycine Amikacine Gentamicine Nétilmicine 1 (10 UI) 6 18 17 18 21 < 16 < 15 < 16 < 19 Cf. règles (4), (7) et (9). Cf. règles (4) et (5). Cf. règles (4), (6) et (9) Cf. règles (4), (8) et (9) ègles de lecture interprétative (suite) 22 Abréviations : gentamicine (G), tobramycine (T), nétilmicine (Nt), amikacine (A). (4). Se conformer aux diamètres de chaque molécule pour l interprétation si une diminution des diamètres d inhibition (< 20 mm) est observée pour l ensemble des aminosides ; elle évoque une perméabilité diminuée. (5). Interpréter A I un résultat G S et T I/ Nt I/ et A S/I, évoquant la production d une AAC(6 ). (6). Interpréter G I un résultat G S si une diminution du diamètre d inhibition (18 à 19 mm) de la seule gentamicine, évoquant la production d une AAC (3)I, est observée. (7). Interpréter T I un résultat T S si une diminution du diamètre d inhibition (18 à 19 mm) de la tobramycine est observée avec un résultat G I/. Ceci évoque la production d une ANT (2 ). (8). Interpréter Nt I un résultat Nt S si une diminution du diamètre d inhibition (21 à 22 mm) de la nétilmicine est observée avec un résultat G I/ T I/. Ceci évoque la production d une AAC(3)II ou d une AAC(3)IV. (9). Chez Providencia spp., après vérification de l identification, interpréter G I T I Nt I un résultat G S T S et Nt S (résistance naturelle par production d une AAC (2 )I). IMPOTANT : Les phénotypes G T S Nt A S G S T Nt A S G S T S Nt A et G S T Nt S A demeurent improbables. Vérifier l identification et l antibiogramme, ainsi que l interprétation.

Tableau VII (suite) 23 Antibiotiques Charge du disque Concentrations (mg/l) Diamètres (mm) emarques S S Chloramphénicol 23 < 23 Interprétation valable pour thiamphénicol. Tétracycline Minocycline Tigécycline 30 UI 30 UI 1 19 19 21 < 17 < 17 < 19 Interprétation valable pour les autres tétracyclines, sauf la minocycline et la tigécycline. En cas d utilisation thérapeutique, il y a lieu de déterminer la CMI pour les diamètres de 19 et 20 mm. Colistine 50 µg 15 < 15 Les diamètres ont pour but de vérifier la résistance naturelle de certaines espèces, mais ne permettent pas de détecter toutes les résistances acquises ce qui impose de déterminer la CMI en cas d utilisation thérapeutique. Interprétation valable pour polymyxine B Sulfamides Triméthoprime Triméthoprime/sulfaméthoxazole 200 µg 1,25/23,7 64 /38 56 /76 17 20 16 < 12 < 16 < 13 Interprétation valable uniquement pour les souches isolées des urines. Interprétation valable uniquement pour les souches isolées des urines. Interprétation valable pour les autres associations triméthoprimesulfamide. La charge des disques de cotrimoxazole n étant pas adaptée, les souches isolées d infections urinaires et catégorisées sensibles aux sulfamides et/ ou au triméthoprime doivent être catégorisées sensibles au cotrimoxazole. Nitrofuranes 300 µg 64 > 64 15 < 15 Interprétation valable uniquement pour les souches isolées des urines. Acide oxolinique Fluméquine Acide nalidixique Acide pipémidique Acide piromidique Ciprofloxacine Enoxacine Lévofloxacine Loméfloxacine Moxifloxacine Norfloxacine Ofloxacine Péfloxacine 20 µg 2 6 6 6 > 32 20 25 20 19 20 25 20 24 25 25 < 17 < 21 < 15 < 14 < 16 < 22 < 19 < 17 < 19 < 21 < 22 < 22 < 16 Il est justifié de fournir une réponse globale pour l ensemble du groupe des quinolones classiques (parfois appelées de première génération) en n étudiant qu un seul représentant de ce groupe. Interprétation valable uniquement pour les souches isolées des urines. La résistance aux fluoroquinolones est croisée entre les différentes molécules mais son niveau d expression peut varier pour chaque molécule. Les souches d entérobactéries sensibles à la norfloxacine (NO) sont sensibles aux autres fluoroquinolones. Pour les souches I (ou ) à NO, des différences d activité intrinsèque impliquent un test et une réponse indépendante pour les autres molécules. Les souches de Salmonella spp. résistantes à l acide nalidixique doivent être catégorisées résistantes aux fluoroquinolones. Fosfomycine 50 µg + 50 µg G6P 32 > 32 14 < 14 La résistance acquise à la fosfomycine est homogène. La présence de colonies dans la zone d inhibition ne doit pas être prise en compte. Interprétation valable pour la fosfomycinetrométamol. Azithromycine 6 Valable pour Salmonella sérotype Typhi et Shigella spp. 23 Enterobacteriaceae

24 Pseudomonas aeruginosa 4. 2. Pseudomonas aeruginosa 4.2.1. Antibiotiques à tester (Tableau VIII) Liste standard Ticarcilline Pipéracilline Ceftazidime Imipénème Méropénème Aztréonam Pseudomonas aeruginosa Liste complémentaire Ticarcilline/ac. clavulanique Pipéracilline/tazobactam Céfépime Doripénème Nétilmicine Lévofloxacine 24 Gentamicine Tobramycine Amikacine Fosfomycine ifampicine Ciprofloxacine Colistine

4.2.2. Concentrations, diamètres et règles de lecture interprétative (Tableau IX) Antibiotiques Ticarcilline Ticarcilline/ac. clavulanique Pipéracilline Pipéracilline/tazobactam Imipénème Méropénème Doripénème Charge du disque 7 75/ 7 75/ Concentrations (mg/l) S 6 6/2 6 6/4 6 6/2 6 6/4 Diamètres (mm) S < 22 < 22 18 < 18 19 < 19 24 < 17 < 15 < 19 Cf. règle (1). emarques Une résistance isolée aux carbapénèmes correspond à une imperméabilité sélective associée à une hydrolyse par la céphalosporinase hyperproduite de l espèce. Cette résistance n est pas croisée avec les autres bêtalactamines. Aztréonam 6 27 < 19 Cf. règle (2). Ceftazidime Céfépime Cefpirome 19 19 19 < 19 < 19 < 19 Cf. règles (1) et (2). 25 ègles de lecture interprétative Abréviations : TIC, ticarcilline ; TCC, ticarcilline + acide clavulanique ; PIP, pipéracilline ; PTZ, pipéracilline + tazobactam ; AZL, azlocilline ; IPM, imipénème ; ATM, aztréonam ; CFZ, céfopérazone ; CPO, cefpirome ; FEP, céfépime ; CAZ, ceftazidime. Les concentrations définies correspondent à l utilisation des doses maximales indiquées dans le CP. (1). Un résultat TIC S TCC I/ est en relation avec une céphalosporinase inductible ; il n y a pas lieu de changer la catégorisation de la ticarcilline. (2). Une synergie entre TCC et ATM et/ou CAZ et/ou FEP et/ou CPO permet la détection de certaines bêtalactamases à spectre étendu (BLSE). 25 Pseudomonas aeruginosa

26 Pseudomonas aeruginosa Tableau IX (suite) 26 Tobramycine Amikacine Gentamicine Nétilmicine Antibiotiques Charge du disque 1 (10 UI) Concentrations (mg/l) S 6 Diamètres (mm) S 16 < 16 17 < 15 16 < 16 19 < 19 emarques Colistine 50 µg En raison de l absence de corrélation CMI/diamètre, il y a lieu de déterminer la CMI de la colistine en milieu liquide en cas d utilisation thérapeutique (souche multirésistante). Interprétation valable pour polymyxine B. Ciprofloxacine 25 < 22 Lévofloxacine 20 < 17 Valable en cas d utilisation à la posologie maximale ifampicine 6 19 < 14 Fosfomycine 50 µg + 50 µg G6P 32 > 32 14 < 14 La résistance acquise à la fosfomycine est homogène. La présence de colonies dans la zone d inhibition ne doit pas être prise en compte.

4. 3. Acinetobacter spp., Stenotrophomonas maltophilia et Burkholderia cepacia 4.3.1. Antibiotiques à tester (Tableau X) Liste standard Ticarcilline Ticarcilline/ac. clavulanique Pipéracilline Pipéracilline/tazobactam Ceftazidime Imipénème Gentamicine Tobramycine Amikacine Cotrimoxazole Ciprofloxacine Autres bacilles à Gram négatif non fermentaires Liste complémentaire Céfépime Cefpirome Méropénème Nétilmicine Chloramphénicol Tétracycline Tigécycline Colistine a ifampicine 27 a. Aide à l identification (résistance naturelle Burkholderia cepacia) 27 Acinetobacter spp., Stenotrophomonas maltophilia et Burkholderia cepacia

28 Acinetobacter spp., Stenotrophomonas maltophilia et Burkholderia cepacia 4.3.2. Concentrations, diamètres et règles de lecture interprétative (Tableau XI) Antibiotiques Ticarcilline Ticarcilline/ac. clavulanique Charge du disque 7 75/ Concentrations (mg/l) S 6 6/2 > 64 > 64/2 Diamètres (mm) S < 18 < 18 emarques Pour Acinetobacter spp. Pour Acinetobacter spp. et S. maltophilia. 28 Pipéracilline Pipéracilline/tazobactam 7 75/ 6 6/4 > 64 > 64/4 18 19 < 12 < 14 Pour Acinetobacter spp. et B. cepacia. Pour Acinetobacter spp. Imipénème 24 < 17 Méropénème < 15 Doripénème 24 < 19 Ceftazidime 21 < 19 Céfépime 21 < 19 Cefpirome 21 < 19 Tobramycine 16 < 16 Pour Acinetobacter spp. Amikacine 6 17 < 15 Pour Acinetobacter spp. Gentamicine 1 (10 UI) 16 < 16 Pour Acinetobacter spp. Nétilmicine 19 < 19 Pour Acinetobacter spp. Chloramphénicol 6 23 < 19 Interprétation valable pour thiamphénicol. Tétracycline 30 UI 19 < 17 Pour S. maltophilia et B. cepacia. Colistine 50 µg 15 < 15 Les diamètres ont pour but de vérifier la résistance naturelle de certaines espèces, mais ne permettent pas de détecter toutes les résistances acquises ce qui impose de déterminer la CMI en cas d utilisation thérapeutique (souche multirésistante). Interprétation valable pour polymyxine B. Péfloxacine Ofloxacine Ciprofloxacine Lévofloxacine 20 < 16 < 22 < 22 < 17 La résistance aux fluoroquinolones est croisée entre les différentes molécules mais son niveau d expression peut varier pour chaque molécule. ifampicine 6 19 < 14 Pour Acinetobacter spp. et S. maltophilia. Triméthoprime/sulfaméthoxazole S. maltophilia Autres espèces 1,25/23,75 µg /76 /38 /76 /76 13 16 < 13 < 13 Interprétation valable uniquement pour les autres associations triméthoprimesulfamide.

4. 4. Staphylococcus spp. 4.4.1. Antibiotiques à tester (Tableau XII) Liste standard Oxacilline Céfoxitine* et Moxalactam* Gentamicine Erythromycine Lincomycine Staphylococcus spp. Liste complémentaire Pénicilline G Streptomycine Kanamycine Tobramycine Spiramycine 29 Pristinamycine Fluoroquinolones Acide fusidique Cotrimoxazole ifampicine Fosfomycine Vancomycine Teicoplanine Sulfamides Triméthoprime Chloramphénicol Tétracycline Minocycline Tigécycline Linézolide Nitrofuranes Novobiocine a 0/129 b (* ) Antibiotiques testés pour la lecture interprétative de l antibiogramme a. Aide à l identification de S. saprophyticus, S. xylosus et S. cohnii (résistance naturelle). b. Pour la différenciation entre staphylocoques () et microcoques (S). ésistance croisée entre 0/129 et triméthoprime chez les microcoques. Daptomycine Mupirocine 29 Staphylococcus spp.

30 Staphylococcus spp. 4.4.2. Concentrations, diamètres et règles de lecture interprétative (Tableau XIII) Antibiotiques Charge du disque Pénicilline G 6 µg (10 UI) Concentrations (mg/l) Diamètres (mm) emarques S S 0,12 > 0,12 29 < 29 Pénicilline G La majorité des staphylocoques produise une pénicillinase. La concentration citrique de la benzylpenicilline ne permet pas la détection des souches productrices de pénicillinase. Si la CMI est > 0,12 mg/l la souche est catégorisée résistante à la pénicilline. Si la CMI est 0,12 mg/l ou le diamètre 29 mm, la souche ne pourra être catégorisé sensible à la pénicilline que si le test chromogénique de détection de pénicillinase est négatif et si la zone d inhibition ne présente pas un bord net avec absence de «squatteurs». Photos Les souches productrices de pénicillinase sont résistantes à la pénicilline G (CMI > 0,12 mg/l ou diamètre < 29 mm), à la phénoxyméthylpénicilline et aux autres pénicillines hydrolysables (amino, carboxy et uréidopénicillines). La zone d inhibition présente une bordure nette, avec parfois des colonies «squatters» dans la zone d inhibition. a) Diamètre 29 mm avec bordure floue : sensible b) Diamètre 29 mm avec bordure nette : résistant 30

Tableau XIII (suite) Oxacilline 0,25 20 < 20 Pour les staphylocoques non aureus. L expression d une PLP additionnelle (PLP2a, PLP2c) après induction par une βlactamine ou la présence d un gène mec additionnel (meca, mecc) doit être recherchée pour les souches catégorisées intermédiaires par les CMI de l oxacilline. Des souches appartenant aux espèces S. saprophyticus et S. lugdunensis présentent des valeurs intermédiaires alors qu elles ne possèdent pas un gène mec additionnel ou n expriment pas de PLP additionnelle. Ces souches sont considérées comme sensibles aux isoxazolylpénicillines. 31 Céfoxitine Moxalactam 27 24 < 25 < 23 1. La résistance des staphylocoques aux isoxazolylpénicillines (oxacilline, cloxacilline) est recherchée à l aide d un disque de céfoxitine (30 μg) et de moxalactam (30 μg) dans les conditions standards de l antibiogramme des staphylocoques (en milieu de Mueller Hinton avec un inoculum ~ 10 6 UFC/ml et incubation 1824 h). Il ne doit pas être tenu compte d une éventuelle zone fantôme pour la lecture des diamètres d inhibition de la céfoxitine. Les souches présentant un diamètre supérieur ou égal à 27 mm (céfoxitine) et 24 mm (moxalactam) sont sensibles aux isoxazolylpénicillines. Les souches présentant un diamètre inférieur à 25 mm (céfoxitine) et 23 mm (moxalactam) sont résistantes. Dans tous les autres cas, l expression d une PLP additionnelle (PLP2a, PLP2c) après induction par une bêtalactamine ou la présence d un gène mec additionnel (meca, mecc) doit être recherchée par une technique appropriée. Pour rechercher l expression d une PLP modifiée, les techniques par immunochromatographie sont actuellement les plus performantes. Certaines souches de S. saprophyticus et S. lugdunensis présentent des valeurs intermédiaires à la borne basse pour les diamètres de la céfoxitine ou du moxalactam : dans ce cas, un gène mec additionnel ou une PLP additionnelle sont à rechercher pour ces souches. En cas de négativité, elles sont considérées comme sensibles aux isoxazolylpénicillines. 2. Les souches de staphylocoques résistantes à la céfoxitine et au moxalactam, ou à l oxacilline ou possédant un gène mec additionnel (meca, mecc) ou exprimant une PLP2 additionnelle (PLP2a, PLP2c) après induction par une bêtalactamine, doivent être interprétées résistantes à toutes les bêtalactamines (pénicillines associées ou non à un inhibiteur de bêtalactamase, céphalosporines et carbapénèmes), sauf à la ceftaroline qui possède une activité sur les staphylocoques résistants à l oxacilline mais dont l activité doit être confirmée. 3. De rares staphylocoques possédant un gène mec additionnel ne sont pas identifiés comme résistants à la méticilline par les tests phénotypiques en milieu liquide ou solide. Il est donc recommandé de vérifier l absence d un gène mec additionnel (meca, mecc), ou d une PLP additionnelle (PLP2a, PLP2c) en cas d échec thérapeutique. 4. Les souches pénicilline oxacilline S sont sensibles aux isoxazolylpénicillines, aux pénicillines associées à un inhibiteur de bêtalactamase, aux céphalosporines (sauf à la ceftazidime, cefixime et ceftibuten) et aux carbapénèmes. Ces molécules sont utilisables dans les limites de l AMM. Il est inutile de les tester en routine. 5. Les staphylocoques résistants à la méticilline sont souvent résistants à de multiples familles d antibiotiques; cependant, certaines souches ont une résistance isolée à l oxacilline, notamment les souches possédant le gène mecc 31 Staphylococcus spp.