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Réseau Trans-tech 2750, rue Einstein, bureau 316 Québec (Québec) G1P 4R1 reseautranstech.qc.ca

Le Réseau Trans-tech : 20 ans d évolution en réseau en 20 dates clés

DU MÊME AUTEUR La recherche collégiale : 40 ans de passion scientifique (avec la collaboration de Lynn Lapostolle et Monique Lasnier), Presses de l Université Laval, 2011. Histoire de l Occident, (en collaboration avec Vincent Duhaime et Emmanuelle Simony), Modulo, 2011.

SÉBASTIEN PICHÉ Le Réseau Trans-tech : 20 ans d évolution en réseau en 20 dates clés

Le ministère de l Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie contribue au financement du Réseau Trans-tech. Maquette de la couverture et des séparateurs: Julie Lemieux, Viva Design Révision linguistique : Guylaine Pelletier Copyright : Réseau Trans-tech 2012 Dépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2012 Dépôt légal : Bibliothèque et Archives Canada, 2012 Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Piché, Sébastien, 1974- Le Réseau Trans-tech : 20 ans d'évolution en réseau en 20 dates clés ISBN 978-2-9813555-0-8 1. Réseau Trans-tech - Histoire. 2. Transfert de technologie - Québec (Province) - Histoire. I. Réseau Trans-tech. II. Titre. T174.3.P52 2012 338.9'2609714 C2012-942262-2

Table des matières Table des matières 7 Introduction 11 Le Réseau Trans-Tech : 20 ans d évolution en réseau en 20 dates clés 17 Les origines du réseau des CCTT 18 Les centres spécialisés se regroupent 22 Une association officielle voit le jour 26 Les spécialistes du transfert 30 Un lobbying difficile 34 7

Le Réseau Trans-tech prend son envol 38 La courte aventure d un directeur général 42 Les CCTT dans la tourmente 46 Trans-tech menacé de fermeture 50 Une bouée de sauvetage à Montréal 54 La renaissance d un réseau 58 Au cœur de la politique scientifique québécoise 62 Retour aux racines 66 Une naissance et une arrivée 70 8

Québec et Ottawa misent sur les CCTT 74 Un réseau qui crée des réseaux 80 S agrandir de l intérieur 84 Au-delà de la technologie 88 La mobilisation de la recherche québécoise 92 Aujourd hui, le Réseau Trans-tech 96 9

Introduction 3 octobre 1992. Un groupe de directeurs de centres spécialisés et de cégeps enregistrent les lettres patentes du «Regroupement des centres spécialisés du Québec». À ce moment, les premiers centres existent depuis déjà une dizaine d années dans le réseau collégial québécois, mais cette volonté d établir officiellement une association des centres spécialisés, appelés à devenir les centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT), est le point de départ d une aventure. Vingt ans plus tard, c est l aventure du Réseau Trans-tech que nous entendons raconter. Comment le Regroupement des centres spécialisés est-il devenu le Réseau Trans-tech? Pourquoi les premières années du Réseau ontelles été si difficiles, à tel point que ses membres ont songé à l abolir seulement cinq

20 ans d évolution en réseau ans après sa création? Comment le Réseau a-til traversé cette période de crise? En quoi les politiques gouvernementales ont-elles influencé les destinées des CCTT et de leur association? Quels acteurs ont joué un rôle déterminant dans l histoire du Réseau Transtech? Comment le Réseau est-il passé d un statut d association des directions de centres à celui de point de ralliement de la synergie qui s est installée entre les CCTT? Ce sont à ces questions et à bien d autres auxquelles ce livre répond. Pour ce faire, cet ouvrage repose en grande partie sur des entretiens que plusieurs personnes ont de bon cœur accepté de nous livrer : Denys Larose, Guy Forgues, Ray-Marc Dumoulin, André Dion, Denis Beaumont, Claire Boulé et Gilles Charron. Nous avons également rassemblé les archives du Réseau Trans-tech, lesquelles étaient éparpillées en plusieurs endroits : au siège social du Réseau, évidemment, mais également dans les archives de certains centres, de collèges et de la 12

Introduction Fédération des cégeps. Nous avons également pu profiter des travaux réalisés par l Association pour la recherche au collégial sur l histoire de la recherche collégiale, qui ont mené à la publication de La recherche collégiale : 40 ans de passion scientifique (Presses de l Université Laval, 2011). Nous n avons pas tenté de raconter l histoire des CCTT en même temps que celle du Réseau Trans-tech. Bien que liées de manière intrinsèque, leurs histoires ne sont pas les mêmes. Alors que le Réseau Trans-tech fête son vingtième anniversaire, nous nous sommes consacrés exclusivement à étudier l histoire de cet organisme, malgré une brève incursion dans l année de fondation des CCTT pour mettre en contexte la naissance de leur regroupement. Nous n avons pas non plus cherché à écrire une histoire exhaustive du Réseau Trans-tech. Après vingt ans d existence, le souhait de ses administrateurs était plutôt 13

20 ans d évolution en réseau d avoir un outil retraçant les moments fondateurs du Réseau, ceux qui ont fait qu il est devenu ce qu il est. Par ailleurs, avec quelque 17 centres ayant cinq ans ou moins d existence, les administrateurs du Réseau croyaient qu un tel ouvrage permettrait plus particulièrement aux gens qui œuvrent depuis peu dans ce milieu de mieux saisir les caractéristiques d une association qu ils continuent de découvrir au quotidien. Évidemment, cette histoire intéressera également quiconque prend intérêt aux activités des CCTT, à la recherche collégiale, au système d innovation québécois ou au réseau d enseignement collégial. Sans sacrifier aucunement la rigueur de l analyse historique, nous avons tout de même fait le choix de vingt dates clés apparaissant comme autant de moments charnières durant lesquels le visage actuel du Réseau Trans-tech a pris forme. À chaque fois, plusieurs avenues étaient possibles et autant de destins se dessinaient devant le Réseau. Les circons- 14

Introduction tances expliquent parfois qu une avenue ait été privilégiée plutôt qu une autre; plus souvent encore, la volonté de femmes et d hommes a fait une différence. Aucun chemin n est tracé d avance. Le Réseau Trans-tech apparaît aujourd hui bien plus comme l aboutissement d efforts concertés que comme le résultat aléatoire d une contingence historique. *** Au moment d écrire ces lignes, le Réseau Trans-tech fête ses vingt ans. Vingt ans, c est un mariage de porcelaine, dit-on. Il nous semble tout de même que le «mariage» des CCTT est loin d être fragile et qu ils n ont jamais été aussi bien outillés pour faire face aux défis qui se dressent sur leur chemin. Il est de leur ressort de faire en sorte que leur association connaisse des noces d argent, de perle, d émeraude et, pourquoi pas, d or. En 15

20 ans d évolution en réseau effet, il y a une forme de richesse qui vaut bien de l or : c est le véritable esprit de collaboration qui anime toutes les activités du Réseau Trans-tech aujourd hui. 16

Le Réseau Trans-tech : 20 ans d évolution en réseau en 20 dates clés

20 ans d évolution en réseau 18

Les origines du réseau des CCTT 3 octobre 1983. Lors d une conférence de presse à Montréal, Camille Laurin, alors ministre de l Éducation, annonce que, dans le réseau collégial québécois, des centres de recherche seront reconnus et financés par l État. Ce projet, loin de faire de l unanimité à ce moment dans le réseau collégial, est le fruit d une vaste réflexion remontant à cinq ans plus tôt par le gouvernement du Québec. En 1978, dans Les collèges du Québec, Nouvelle étape, le gouvernement avait proposé de créer des «centres spécialisés» (précédent nom des centres collégiaux de transfert de technologie) dans le réseau collégial. Désireux que les cégeps deviennent des moteurs du développement régional et de l essor technologique du Québec, le gouvernement voyait les centres spécialisés faire de la recherche appliquée à la fois au bénéfice des entreprises et de l enseignement. L idée est défendue, un an plus tard, dans une étude du Conseil des collèges sur le potentiel de recherche 19

20 ans d évolution en réseau scientifique des cégeps, qui appelle les collèges à effectuer de la «recherche industrielle de service et d innovation technologique». Deux ans plus tard, la première politique scientifique québécoise reprend, elle aussi, ce projet. Avant que l appel de candidatures ne soit lancé, deux centres jouent déjà ce rôle et ont inspiré les études et politiques gouvernementales : le Centre spécialisé en technologie physique du Québec (CSTPQ), du Cégep de La Pocatière, et l Institut d ordinique du Québec, du Collège Lionel-Groulx. Le plus ancien, le CSTPQ, avait déjà mené plus de 200 projets de recherche avant la création des centres spécialisés. Dans plusieurs autres collèges, même si des centres n existent pas officiellement, des enseignantes et des enseignants réalisent déjà de nombreuses recherches en partenariat avec l entreprise privée. Ainsi, les premiers centres spécialisés reposent sur des traditions déjà établies. 20

Les origines du réseau des CCTT L appel de candidatures pour obtenir un centre spécialisé reconnu, lancé en 1982, suscite un grand intérêt. Pas moins de 21 cégeps et deux collèges privés déposent au ministère de l Éducation des demandes de reconnaissance. Parmi ces candidatures, six sont retenues en 1983, et trois autres le sont l année suivante. Les premières années sont difficiles pour la majorité des centres, mais la création du programme d aide à la recherche technologique (PART) en 1987, par le ministère de l Enseignement supérieur et de la Science, leur donne un sérieux coup de pouce. Tout de même, la précarité de leur situation amènera quelques centres à proposer un regroupement des centres spécialisés. 21

20 ans d évolution en réseau 22

Les centres spécialisés se regroupent 15 avril 1988. Les directrices et directeurs des centres spécialisés se réunissent à l invitation de Ronnie Ouellet, directeur du Centre de recherche industrielle du meuble et bois ouvré, de Gaétan Poirier, directeur du Centre spécialisé en robotique, et de Réjean Nadeau, directeur du Centre spécialisé de technologie minérale. L ambiance est morose. Quelques mois plus tôt, ils ont reçu une lettre du ministère de l Éducation qui remet en question le financement des centres, parce qu ils ne réussissent pas à s autofinancer. Les trois instigateurs de la rencontre présentent un document, Évolution de la mission et orientations futures, et y exposent les difficultés auxquelles font face les centres spécialisés. Selon eux, leur survie est menacée, car les collèges ne possèdent pas les ressources nécessaires pour soutenir l ensemble des activités non rentables qui font partie de leur mission. Ce point de vue est partagé par plusieurs directrices et directeurs généraux (DG) de cégeps. Denys Larose, alors DG du Cégep de Sainte-Foy, souligne : «La sub- 23

20 ans d évolution en réseau vention était de 100 000 $ pour gérer un centre, c est très peu quand on regarde la portée de leur mission. Par ailleurs, les centres spécialisés, qui agissaient en vase clos, avaient un faible rapport de force avec le gouvernement. Se regrouper devait leur permettre de mieux défendre leurs intérêts». Ronnie Ouellet, Gaétan Poirier et Réjean Nadeau proposent donc que les centres spécialisés se regroupent dans le but d intervenir pour augmenter le niveau de financement public des centres, de promouvoir la mise en place de nouvelles mesures pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) qui collaborent avec les centres spécialisés et de mettre en place une image de marque pour l ensemble des centres. Selon Denys Larose, «il existait peu de données précises sur leurs activités que nous pouvions mettre en valeur, notamment parce que les modes d organisation et de gestion des centres étaient fort variables. Pour bien faire leur 24

Les centres spécialisés se regroupent promotion, il fallait se doter d un cadre de référence commun». Les arguments des trois «pères fondateurs» du regroupement convainquent leurs collègues de se regrouper. Au terme de leur réunion, ils conviennent unanimement de mettre en place une association des centres spécialisés. Le comité qui s attèle à la tâche est formé d un nombre égal de directeurs de centres et de directeurs de cégeps. Pourquoi les DG de cégeps s y intéressaient-ils à ce point? Selon Guy Forgues, qui présidera plus tard le Réseau Trans-tech à titre de DG du Cégep de Trois-Rivières, «la formation technique, en plein essor à ce moment, avait besoin de l effet levier que donnent les centres spécialisés». Le Regroupement des centres spécialisés du Québec (RCSQ) voit le jour officiellement en juin 1989. Son premier président est le DG du Cégep de Trois-Rivières, Alain Lallier. La cotisation annuelle est fixée à 400 $ par centre. 25

20 ans d évolution en réseau 26

Une association officielle voit le jour 3 octobre 1992. Les DG de deux centres spécialisés, Gaétan Poirier et Jean-Claude Proulx, et ceux de deux cégeps, Denys Larose et Michel Brisson, enregistrent les lettres patentes du Regroupement des centres spécialisés du Québec auprès du directeur général des institutions financières. Ils agissent en tant que membres du conseil d administration du Regroupement, qui devient à ce moment une corporation autonome. Pourtant, le Regroupement existe depuis trois ans. Deux raisons peuvent expliquer le laps de temps entre l assemblée de fondation du Regroupement et son incorporation. D abord, les premiers administrateurs priorisaient les actions en vue d assurer la survie des centres spécialisés. Durant la première année d existence du Regroupement, ils ont réussi à obtenir l assurance, auprès du ministre Claude Ryan lui-même, que le financement de base demeurerait et que le programme d aide à la recherche technologique (PART) serait bonifié. Ils ont également adopté la première 27

20 ans d évolution en réseau image de marque du Regroupement et produit un cahier des expertises des centres spécialisés. Ensuite, l incorporation du Regroupement des centres spécialisés fut en quelque sorte en suspens face au manque de consensus concernant les règlements généraux. La place des DG de cégeps à l intérieur du Regroupement était l un des principaux obstacles. Selon le président du Regroupement au moment de son incorporation, Denys Larose, «les directeurs généraux des centres spécialisés ont finalement accepté que les DG des cégeps jouent un rôle important au sein du Regroupement parce qu ils espéraient que cela leur ouvrirait des portes auprès des instances gouvernementales. Ils étaient également conscients que la reconnaissance de leur compétence était souvent plus grande dans le milieu des entreprises que dans le milieu de l enseignement collégial lui-même et ils désiraient que cette situation s améliore». Le Regroupement des centres spécialisés du Québec adopte ses premiers règlements 28

Une association officielle voit le jour généraux lors de son Assemblée générale de 1992. Comme les affaires financières sont gérées au Cégep de La Pocatière depuis 1991, il est décidé d y établir le siège social du Regroupement, bien que les administrateurs aient d abord souhaité l installer dans le Parc technologique de Québec. Faute de fonds, le Regroupement suivra plutôt l établissement de son président. Ainsi, lorsque le DG du Cégep de Sainte-Foy devient président, c est à cet endroit que se déplace le siège social, jusqu à ce qu il y ait une première direction générale. 29

20 ans d évolution en réseau 30

Les spécialistes du transfert 6 avril 1993. À l Assemblée nationale du Québec, la ministre de l Enseignement supérieur et de la Science, Lucienne Robillard, commence ainsi son intervention lors du dépôt du projet de loi 82 modifiant la Loi sur les collèges d enseignement général et professionnel : «Le projet de loi autorise de façon explicite les collèges à exercer des activités concernant la recherche appliquée, l'aide technique à l'entreprise, l'innovation technologique, le développement régional, les services à la communauté et la coopération internationale et à créer, avec l'autorisation du ministre, des centres collégiaux de transfert de technologie». Pour plusieurs, l inclusion de la recherche dans la mission des collèges va de soi. Par contre, la dénomination de «centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT)», en lieu et place de «centres spécialisés», surprend. C est le Regroupement des centres spécialisés lui-même qui l a suggérée à la ministre. 31

20 ans d évolution en réseau Ce changement est loin d être anodin. Dans sa précédente version, la loi permettait au gouvernement d accorder un statut particulier à un programme d enseignement technique et de conférer au collège le pouvoir de constituer un comité chargé de le gérer. En prenant le texte de loi au pied de la lettre, un centre spécialisé ne pouvait donc pas être incorporé de façon autonome. Pourtant, non seulement plusieurs centres l étaient déjà, mais une enquête menée par le Regroupement en 1991 arrivait à la conclusion que les directrices et directeurs des centres spécialisés étaient unanimes à privilégier la mise en place de corporations autonomes, car cela permettait une gestion souple et l accès à de nombreuses sources de financement dans les programmes de subvention de nature économique. Un autre élément pousse le Regroupement à intervenir auprès du gouvernement. Dans plusieurs régions du Québec, des commissions scolaires misent sur la notoriété des centres spécialisés du réseau collégial pour 32

Les spécialistes du transfert mettre en place des centres de services axés sur la formation en entreprise, en lien avec des programmes d enseignement professionnel, qu elles appellent, à leur tour, «centres spécialisés». Le Regroupement des centres spécialisés embauche alors un consultant, Denis Lebel, pour convaincre la ministre Lucienne Robillard de réserver exclusivement une nouvelle appellation aux centres du réseau collégial, soit celle de «centre de transfert de technologie». Il lui demande également de faire en sorte que la loi puisse s adapter à la réalité des centres incorporés. Selon la correspondance entre le Regroupement et le chef de cabinet de la Ministre, c est justement «parce que les centres sont reconnus comme des spécialistes du transfert technologique [qu ils] se verront accorder une souplesse organisationnelle propice à ce qu ils puissent entreprendre un tournant important de leur croissance». 33

20 ans d évolution en réseau 34

Un lobbying difficile 14 juin 1994. Denys Larose, président du Regroupement des centres spécialisés, reçoit une lettre du sous-ministre Renaud Caron, du ministère de l Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie. La déception est profonde : l ensemble du plan de développement du Regroupement est rejeté par le Ministère. Renaud Caron écrit : «Nous craignons qu une nouvelle structure ne vienne alourdir les processus de communication et de décision entre les dirigeants des centres et leurs partenaires». Une année complète de travail pour planifier le développement du Regroupement à moyen terme et plusieurs mois de lobbying s envolent en fumée. Un peu plus d un an avant ce refus, en février 1993, le Regroupement avait embauché un consultant, Pierre Rodrigue, pour élaborer un plan triennal de développement. Ce projet prévoyait la mise en place d un plan de communication pour faire connaître les centres, l organisation d événements pour faciliter de nouveaux partenariats entre eux et, 35

20 ans d évolution en réseau dans la troisième année du plan, la création d une permanence avec une direction générale. Ray-Marc Dumoulin, alors DG du Cégep de Saint-Hyacinthe et futur DG du Groupe CTT, suit le dossier de près : «Les premières années, le Regroupement était surtout un organisme de lobbying qui nous permettait d avoir nos entrées dans les ministères. Mais la volonté des administrateurs était d aller audelà de cette seule fonction et de bâtir un réseau». Afin de démontrer que les centres appuient le plan de développement, l Assemblée générale approuve une hausse substantielle de la cotisation au Regroupement, laquelle passe de 400 $ à 4 000 $, effective à partir de l année 1993-1994. L argent sert en premier à embaucher un conseiller reconnu en communications, Bill MacMartin, qui se voit confier le mandat de mieux faire connaître les services offerts par les CCTT et d assurer une présence active et efficace du Regroupement 36

Un lobbying difficile auprès des décideurs économiques et politiques. La tâche est toutefois ardue. D une part, malgré les apparences, les DG des CCTT ne sont pas unanimes à appuyer le plan de développement du Regroupement. Trois DG de CCTT refusent de payer la cotisation de 4 000 $, ce qui entraîne une situation ambigüe qui perdure quelque temps, alors qu un autre quitte carrément le Regroupement. Ces dissensions sont d ailleurs relevées explicitement par le Ministère dans sa lettre de refus. D autre part, certains DG des cégeps émettent eux aussi des réserves. Selon Guy Forgues, «le rapport entre le Regroupement et la Fédération des cégeps était difficile. Certains centres étaient des services de cégeps; dès lors, plusieurs remettaient en question la légitimité du Regroupement à parler au nom des CCTT». Au final, ces doutes auront eu raison du premier plan de développement du Regroupement des centres spécialisés. 37

20 ans d évolution en réseau 38

Le Réseau Trans-tech prend son envol 25 août 1994. Les membres assistent à la toute dernière assemblée générale du Regroupement des centres spécialisés. Ils n entendent pas saborder leur association. C est plutôt qu avec la nouvelle dénomination de «centres collégiaux de transfert de technologie», le nom du Regroupement, qui mentionne l ancienne dénomination de «centres spécialisés», apparaît dès lors comme un anachronisme. Il est alors résolu de changer le nom de l association des CCTT pour celui de «Regroupement des centres collégiaux de transfert de technologie». Bien que le Regroupement ait échoué à obtenir du ministère de l Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie les fonds nécessaires à établir une permanence, ses administrateurs ne baissent pas les bras. Grâce à la cotisation des membres, qui est maintenue malgré les quelques dissensions, la santé financière de l organisation est bonne. Denys Larose se tourne alors vers la Fédération des cégeps qui avait déjà proposé, 39

20 ans d évolution en réseau l année précédente, de loger le Regroupement dans ses locaux et de lui fournir une agente administrative à temps partiel pour 13 500 $ à 15 000 $ par année. La Fédération des cégeps s engage, en outre, à engager, au nom du Regroupement, un professionnel responsable de ses activités, dont le salaire et les avantages sociaux seront remboursés par le Regroupement. En quelque sorte, c est une solution «clé en main» que la Fédération des cégeps offre au Regroupement. Cette offre ne fait pas l unanimité parmi les membres du Regroupement. Dans le plan de développement initial, la permanence devait être établie à Québec, afin de se rapprocher des ministères et organismes gouvernementaux qui financent en partie les CCTT. Finalement, tous se rangent derrière la proposition de Denys Larose qui enclenche le processus de sélection d un premier directeur général. En janvier 1995, le visage du Regroupement change radicalement. Le siège 40

Le Réseau Trans-tech prend son envol social déménage à Montréal, et le premier répondant du Regroupement devient Guy Desautels, directeur général. Au même moment, une nouvelle image de marque est créée. Denys Larose avait mandaté une firme de communication, à l automne 1994, pour élaborer un nouveau logo et trouver un vocable à la fois plus court et plus pratique. Le Réseau Trans-tech est né. 41

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La courte aventure d un directeur général 10 janvier 1995. Guy Desautels, antérieurement à la Société de développement de Montréal, commence son nouvel emploi de directeur général du Réseau Trans-tech. Selon Denys Larose, une telle fonction était incontournable : «Il nous fallait un répondant pour l ensemble du réseau. Son mandat devait être de représenter le Réseau Trans-tech auprès des décideurs, tant politiques qu économiques. Par ailleurs, les DG des centres estimaient qu ils assumaient déjà de lourdes responsabilités et qu il était en conséquence difficile de suivre l évolution des programmes de subvention. La présence d un directeur général devait permettre de les soutenir en fournissant une veille permanente». Le nouveau directeur général voit grand pour le Réseau Trans-tech et déborde d énergie. Deux mois seulement après son entrée en fonction, il a déjà rédigé un plan triennal de 57 pages et se propose de réaliser, dès la première année, une étude sur l impact économique des CCTT, d assurer l admis- 43

20 ans d évolution en réseau sibilité des centres à divers programmes d aide à l entreprise, d aller chercher un nouveau financement de base, d améliorer le programme de financement pour le renouvellement et l acquisition d équipements technologiques-clés dans les CCTT, d intervenir de diverses manières dans les médias et de susciter de nouveaux partenariats entre les CCTT et d autres centres de recherche. Son rapport d activités, au terme de cette première année, est impressionnant : il a rencontré des dizaines d organismes, est intervenu dans une dizaine de médias écrits et à la télévision, a rédigé un mémoire étoffé à l occasion des États généraux sur l éducation et a même amorcé une stratégie de partenariats internationaux. Malgré les interventions énergiques du directeur général, son mandat ne durera pas au-delà de 1996. Selon Ray-Marc Dumoulin, «il y avait une grande disparité entre les centres, autant par leurs secteurs d activités que par leur volume. Donner une ligne 44

La courte aventure d un directeur général directrice à cet ensemble hétéroclite était une tâche très ardue, qui pouvait difficilement se faire de façon directive». Par ailleurs, les projets du directeur général apparaissent dispendieux, avec un déficit prévu de près de 70 000 $ la première année et des prévisions de déficits presque aussi élevés pour les deux années subséquentes. Guy Forgues, qui fait alors son entrée au conseil d administration du Réseau Trans-tech, explique : «Guy Desautels était une personne compétente avec de bonnes idées. Toutefois, il avait des idées de grandeur qui ne correspondaient pas aux moyens réels que les CCTT pouvaient mettre à la disposition de Trans-tech». De plus, en 1996, le Réseau Trans-tech et les CCTT entrent dans la pire crise de leur histoire. 45

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Les CCTT dans la tourmente 25 avril 1996. Réunis en assemblée générale, les membres du Réseau Trans-tech ressassent les mauvaises nouvelles les unes après les autres. Tous comprennent bien que les années à venir seront financièrement très difficiles. Ils regardent le directeur général du Réseau Trans-tech, Guy Desautels; tous savent bien que ses jours sont comptés. L année précédente, le ministère de l Industrie, du Commerce, de la Science et de la Technologie a aboli le seul programme dédié à l achat ou au renouvellement d équipements dans les CCTT. Pire, à l automne 1995, les négociations entre les syndicats de l enseignement collégial et les représentants des collèges ont mené à l abolition du programme qui permettait de dégager de l enseignement l équivalent de deux enseignantes ou enseignants à temps plein pour chaque CCTT. Les ressources dédiées à libérer de l enseignement les chercheuses et chercheurs sont décentralisées et laissées au bon vouloir des négociations 47

20 ans d évolution en réseau locales. Dans les faits, les CCTT perdront ces ressources presque complètement. En plus, les ressources sont également coupées pour la participation à des projets de recherche financés par le PART. Denis Beaumont, directeur général de TransBIOTech, s est joint au réseau durant cette période difficile : «Avec deux ETC par centre et des subventions PART de 72 000 $ par année, c était en quelque sorte des années de vache grasse en comparaison avec les années qui allaient suivre». Certains CCTT, comme le Centre spécialisé de technologie physique à La Pocatière et le Centre de production automatisée à Jonquière, qui ont des clients de longue date dans l industrie, ont réussi à poursuivre leurs activités sans trop de problèmes. Ils font figure d exception. Pour la grande majorité, les coupures dans le financement public les placent dans une situation de crise. Selon Ray-Marc Dumoulin, «les centres qui avaient des liens étroits avec 48

Les CCTT dans la tourmente un département d enseignement, en raison de la perte des équivalents temps complet, ont perdu une grande partie de leur personnel et ont donc été les plus touchés. Dans ces conditions, contribuer au Réseau Trans-tech est devenu bien secondaire». L origine de la perte des ressources dédiées à dégager des enseignantes et des enseignants pose en elle-même tout un cassetête pour le Réseau Trans-tech. En effet, selon Guy Forgues, «le fait que ce soit le résultat d une négociation entre les syndicats et la partie patronale a grandement affaibli le Réseau Trans-tech. Comment défendre des hausses de subsides pour les centres, alors que le réseau des cégeps lui-même décide de couper les vivres?» Pour l instant, les seules solutions qu entrevoient les membres sont de revoir le fonctionnement du Réseau. La cotisation annuelle est diminuée à 1 000 $ et le poste de direction générale est aboli. 49

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Trans-tech menacé de fermeture 4 décembre 1997. Certains membres du Réseau Trans-tech reçoivent une lettre pour le moins étonnante de la part de la Fédération des cégeps. La Fédération leur annonce qu ils se feront rembourser la moitié de leur cotisation annuelle au Réseau. Quelques DG de CCTT, qui n avaient pas pu assister à la dernière assemblée générale, ont l impression que le Réseau Trans-tech est mort. À l Assemblée générale du 15 octobre, les membres du Réseau ont effectivement discuté des structures de leur association, allant même jusqu à remettre en question son existence. Denis Beaumont explique : «Il y avait beaucoup de lassitude au sein du Réseau Trans-tech à ce moment. La période financière était morose, il y avait un moratoire annoncé pour l ouverture de centres, et les mêmes centres étaient sollicités depuis longtemps pour participer au conseil d administration». La lassitude des membres qui portent le Réseau Trans-tech depuis le début découle 51