La formation des formateurs des enseignants des lycées et collèges d enseignement général à l Ecole Normale Supérieure de Libreville.

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Ma rie -Rose Ova Allogo La formation des formateurs des enseignants des lycées et collèges d enseignement général à l Ecole Normale Supérieure de Libreville. «L une des missions essentielles de la formation des enseignants tant initiale que continue est de développer en eux les qualités d ordre éthique, intellectuel et affectif qu attend d eux la société afin qu ils puissent ensuite cultiver chez leurs élèves le même éventail de qualités» Jacques Delors, 1996. Il est bien connu aujourd hui qu il ne suffit pas d être universitaire pour être formateur d enseignants du secondaire et du primaire. Former des formateurs nécessite de la part de l intervenant un certain nombre de qualités professionnelles dont l acquisition ou la maîtrise va au-delà des connaissances universitaires. Pour cela, le formateur des formateurs doit être qualifié : avoir une bonne expérience professionnelle en vue, d accroître l efficacité des enseignants en formation. C est dans cette perspective que s inscrit cette communication dont l objectif est de mettre en évidence, l importance de la formation professionnelle des formateurs de formateurs. Notre travail porte sur l analyse de la formation des formateurs d enseignants de l École Normale Supérieure de Libreville à l heure où l on parle de plus en plus de dispenser une formation professionnalisante dans cette structure. S intéresser à la formation professionnelle des formateurs, c est poser le problème de l efficacité de l enseignement. L efficacité d un système éducatif réside a bien des égards dans la qualité de ses enseignants. La compétence des formateurs constitue en effet, la clé de voûte de la réussite d un système d enseignement. Partant de l idée selon laquelle l enseignant joue le rôle de vecteur principal de l institution scolaire, les former c est leur donner des outils nécessaires qui leur permettront de s acquitter valablement de leur tâche. Pour cela, le formateur de formateurs est appelé quelle que soit sa discipline à développer chez le formé des connaissances théoriques et des habiletés indispensables à l acte pédagogique. Dans ce monde en perpétuelle évolution (technologique, scientifique et social), enseigner devient de plus en plus complexe, par conséquent exigeant. C est ce qui explique dans une certaine mesure que

l enseignement soit considéré non plus comme étant un métier mais plutôt comme étant une profession. Le formateur de formateurs devra s adapter désormais aux nouvelles exigences en matière de compétences à faire acquérir et aux méthodes d enseignement pratiquées actuellement. Être professionnel de l enseignement c est selon Renald Legendre (1993) «d abord être capable d abord d évaluer (qu il s agisse des difficultés prévisibles, des difficultés rencontrées, du niveau d atteinte des objectifs, de la qualité de la maîtrise, qu il s agisse du potentiel intellectuel, de rythmes et de styles d apprentissage, de la qualité de l effort), c est aussi être capable de rendre la matière assimilable par les démonstrations». C est également être un organisateur, un stratège, un animateur, un facilitateur des apprentissages, celui qui s adapte a toutes les situations, qui aide l élève en se préoccupant de son rapport au savoir, gère des phénomènes relationnels. La formation professionnelle est un ensemble de connaissances théoriques (concepts et principes), des savoir-faire et des attitudes qui rendent un individu apte à exercer une occupation, un métier ou une profession. Ceci nous amène donc à présenter l expérience de l Ecole Normale Supérieure de Libreville en matière de formation de formateurs. CONTEXTE DE L ETUDE Au Gabon, la formation des enseignants des collèges et lycées d enseignement général est placée sous la responsabilité de l École Normale Supérieure de Libreville. Créé en 1971, cet établissement a d abord été intégré à l université Omar Bongo de Libreville, mais depuis la rentrée universitaire 1993-1994 elle jouit d une autonomie de gestion. L admission se fait par voie de concours, les candidats doivent être titulaires d un DEUG, d une licence (pour la formation des professeurs de collèges) ou d une maîtrise (pour les professeurs de lycées). la durée de formation est de deux ans. L école est composée de cinq unités de formation et de recherche (U.F.R) et de treize départements. Dans ces différents départements les enseignements sont dispensés par deux catégories d enseignants. Ceux qui relèvent de l Enseignement Supérieur, ce sont des enseignants qui, à l issue de leur études doctorales ont été recrutés pour dispenser des cours à l ENS ; l autre catégorie relevant de l Éducation Nationale est constituée des inspecteurs pédagogiques et des enseignants du secondaire ayant une certaine expérience professionnelle. Ces enseignants sont donc amenés dépendamment de leur spécialité à dispenser des matières disciplinaires, des didactiques de ces disciplines et des cours de sciences de l éducation. Cependant le constat qui est fait à l École Normale Supérieure de Libreville est que la majorité des enseignants recrutés par l enseignement supérieur bien que possédant des titres universitaires correspondant au profil de 2

l enseignant du supérieur n ont pas reçu de formation professionnelle pour exercer ce métier. Plusieurs sont devenus par la force des choses des didacticiens dans leur matière, mettant ainsi lors de leurs enseignements plus d accent sur les généralités que sur les approches pédagogiques propres à leur discipline. Ils enseignent par mimétisme, par tâtonnement, en fait, ils enseignent de la manière dont ils l ont été, et posent des actes pédagogiques sans trop savoir quelle est leur portée sur le plan de l acquisition des connaissances chez l apprenant. Ces enseignants qui viennent d horizon divers ont tous pour mission de former des enseignants du secondaire.ils considèrent pour la plupart l aptitude pédagogique comme relevant du domaine de l inné ou découlant automatiquement des connaissances académiques. La formation des enseignants comporte à l ENS deux volets dont les cours de spécialités (quoi enseigner) et ceux des sciences de l éducation (comment enseigner). L IMPLICATION DU CENTRE DE PEDAGOGIE UNIVERSTAIRE DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE DES ENSEIGNANTS DE L ENS. A l École Normale Supérieure les encadreurs ont constaté une inadéquation entre la formation (dite initiale) et l emploi ultérieur pour lequel les élèvesprofesseurs sont sensés être préparés. Cette situation semble être expliquée par le fait que certains apprentissages à l ENS sont peu orientés vers des aspects concrets de la formation professionnelle attendue. On observe donc le caractère très théorique des principaux enseignements dispensés par le fait que, comme nous le disions déjà plus haut, plusieurs enseignants de l ENS n ont pas subi de formation professionnelle, ils éprouvent pour cela quelques difficultés vis-à vis des nouvelles techniques et approches pédagogiques. C est ainsi que l ENS s est dotée d un centre de pédagogie universitaire et a mis à l étude l identification des actions concrètes en vue d améliorer la qualité de l enseignement essentiellement sur les principaux problèmes pédagogiques vécus dans cette école. Ceci s inscrivait bien entendu dans l optique d aider les nouveaux enseignants à élever leur niveau de compétence pédagogique. Le centre a orienté son action entre autre vers la formation des enseignants de l ENS, leur encadrement tout en les incitant à la recherche appliquée. Elle assurait aux enseignants une aide personnalisée en fonction de la demande et organisait des communications /ateliers, des tables de concertation, des séminaires, des conférences /débats et des tables rondes, l implication de tous les enseignants de l ENS aux séances de formation au micro-enseignement. Ainsi, le CPU a organisé depuis son implantation à l ENS 3

ACTIVITES NOMBRE Conférences/Débats 24 Séminaires 22 Panels 12 Ateliers 12 L objectif principal était d apporter l aide nécessaire aux enseignants pour l accomplissement de leurs tâches d enseignement. L expérience bien que bénéfique pour les enseignants sur plusieurs points de vue, n a pu se poursuivre pourtant, le centre a permis le décloisonnement progressif des différents départements, leur constellation autour des tâches et projets à réaliser. Les enseignants ont été davantage sensibles à la nécessité d asseoir des équipes pédagogiques et d expérimenter de nouvelles approches pédagogiques (comme l enseignement modulaire, les méthodes actives, la pédagogie de la compétence) ; ils ont été informés en matière de planification de l enseignement, des méthodes pédagogiques et d évaluation. En somme, le CPU s est occupé fondamentalement de six tâches professionnelles à savoir : l enseignement, l encadrement, la formation, l animation et la recherche. Il a par ce fait joué un rôle essentiel au sein de l ENS, ce qui a eu pour conséquence, l amélioration de la qualité de la formation des enseignants du secondaire. Mais, depuis trois ans environ le centre ne fonctionne plus réellement et les besoins sont de plus en plus croissants. Les nouveaux enseignants n ont pas pu être encadrer par le centre comme l on été certains de leurs collègues. Nous avons mené des entretiens auprès de certains d entre eux, plusieurs reconnaissent la difficulté de former des formateurs sans avoir été soi-même initié au métier. Ils émettent donc le souhait de voir les activités du centre reprendre. Si la formation des enseignants exige une formation universitaire dans une discipline donnée de la part de celui qui l accomplit, elle exige également une formation pédagogique. Dès lors, se pose le problème du passage des savoirs en savoir-faire et savoir-être. De même que l on ne peut s improviser médecin, on ne peut le faire pour l enseignement ; enseigner s apprend. C est donc dire avec Crahay, (1986) que «la formation professionnelle des enseignants apparaît de plus en plus comme incontournable, ainsi c est devenue une banalité d insister sur l importance de la formation des enseignants» 4

On définit traditionnellement l enseignant et son enseignement à partir d un contenu, c est-à-dire, une matière ou une discipline. Se destiner à l enseignement c est d abord acquérir des compétences dans un contenu à enseigner, c est aussi savoir communiquer ces connaissances aux élèves. Pour cela, nous pensons que le CPU a sa raison d être à l ENS par conséquent, il faudrait œuvrer dans le sens du maintien de ces activités en lui allouant des moyens humains, matériels et financiers nécessaires, en vue d augmenter et de diversifier sa capacité à offrir du service à sa clientèle, à abriter, diriger et gérer des projets (formation et recherche). Enseigner est une tâche difficile et en même temps importante, il faut être préparer à l affronter. Ce centre devra être animé non plus par le seul conseiller en pédagogie universitaire, mais par des personnes ressources que l on recruteraient parmi les enseignants chevronnés susceptibles d amener l enseignant à s interroger, analyser et évaluer ses pratiques pédagogiques, à partir d outils conceptuels de références théoriques, afin qu il ait des points d appui pour une action ultérieure, car l enseignement est une profession de recherche. Il faudra peut-être penser former des conseillers pédagogiques du supérieur qui s occuperont de l encadrement pédagogique des nouveaux et du perfectionnement des anciens enseignants. Le centre devra également se préoccuper des problèmes d évaluation car aujourd hui les recherches ont révélé que les forts taux d échecs observés dans le milieu éducatif gabonais sont attribués pour une grande part au fait que plusieurs enseignants n évaluent pas selon les normes. Autrement dit, il ne savent pas quoi évaluer, comment évaluer et à quel moment le faire. Ce qui suppose que cet aspect n est presque pas abordé pendant leur formation. Enfin, nous pensons qu il serait souhaitable que l on impose comme condition sine qua non, à tout enseignant de l ENS, une formation en pédagogie. Elle devra se faire de manière continue en cours de service afin d assurer une pratique pédagogique efficace et efficiente. Conclusion Nous avons montrer la nécessité pour un formateur de formateurs de se former en pédagogie pour un meilleur encadrement des apprenants. Car en plus de maîtriser sa discipline et le contenu de son enseignement, il devrait développer à travers la formation professionnelle des capacités qui lui permettent de transmettre efficacement les connaissances et faire de ses élèves des enseignants de qualité, en fait, c est cela le véritable objectif du formateur des formateurs. 5