Rencontre avec Xavier Laloux, XL Group. «Quelqu un qui sait saisir sa chance et surmonter sa malchance peut devenir entrepreneur»



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Transcription:

septembre 2009 > Mensuel > n 116 > 5 euros It i n é r a i r e Ol Fosse d Outh est un domaine ardennais parmi d autres Sauf que ce complexe est le plus grand de Wallonie et que rien n y est vraiment comme ailleurs! Dossier L adéquation entre enseignement et entreprises est-elle un leurre? Editeur responsable : Bernadette Thény, Grand Rue, 1-6800 Libramont «Quelqu un qui sait saisir sa chance et surmonter sa malchance peut devenir entrepreneur» Rencontre avec Xavier Laloux, XL Group Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-1

EDITORIAL Revoir son cap, et continuer... Les entreprises dont vous êtes le savent bien, entreprendre n est assurément jamais emprunter un chemin facile. On traverse parfois des périodes de calme et de quiétude, on vit aussi des moments de frénésie et de succès, mais le quotidien est souvent ponctué de choix lourds, de décisions difficiles et de sacrifices multiples. Pourtant on se bat, on lutte, on renverse le cours des choses et l on gagne! C est ça la vie d une entreprise. Une succession de beaux et de moins beaux jours. Parlez-en autour de vous et vous verrez comme notre analyse est exacte. En cette période difficile, les entreprises qui connaissent des jours moins faciles sont nombreuses, nous le savons mieux que quiconque. Pas de Sonaca ou d Opel chez nous, mais des petites et moyennes entreprises qui peinent elles aussi à boucler leur budget pour survivre. Tout comme n importe quelle entreprise de la province, la Chambre de commerce raisonne elle aussi en termes de logique économique et financière. Vous le savez, nous nous employons à être au quotidien aux côtés des entreprises pour les aider, mais cet investissement a un coût qui devient au fil des ans de plus en plus lourd à supporter. Cette situation s explique par différentes choses, comme par exemple la raréfaction des moyens publics dédicacés à cela et un différentiel toujours plus grand entre nos besoins pour vous aider et le soutien des projets mis en œuvre à cette fin. S ensuit une situation de plus en «...on se bat, on lutte, on renverse le cours des choses et l on gagne. C est ça la vie d une entreprise...» recherchant la rentabilité maximale de l ensemble des services. Dans un premier temps, une dynamique va être mise en place afin de maintenir nos exigences qualitatives tout en visant à davantage d autonomie. Tout en renforçant sa proximité avec les entreprises, la Chambre devra aussi aller plus encore qu hier à la rencontre des entreprises sur le terrain et veiller à maintenir, voire à booster, son image. Hélas, trois fois hélas, il restera toujours une série de prestations qui coûteront de l argent car on ne peut aider les entreprises dans leurs besoins les plus fondamentaux sans un minimum de services non facturables. C est la raison pour laquelle la Chambre de commerce ne pourra jamais se passer d aller défendre des projets utiles aux entreprises auprès de la Province, de la Région, de l Etat ou de l Europe. Certains de nos projets sont justement rémunérés, d autres pas. Certains pouvoirs publics nous aident plus que d autres, pensons à la Province de Luxembourg ou à certains ministères qui reconnaissent nos compétences Il nous faudra demain privilégier les projets économiquement supportables et ne plus nous inscrire dans d autres programmations, certes utiles, mais qui grèvent au final nos finances. Qu on se le dise, pour nous c est cela raisonner stratégiquement et intelligemment Ainsi, nous, le Conseil d administration et la directrice générale, pensons que ce changement profond qui s amorce doit être abordé en toute sérénité et sans mesures abruptes, mais bien sûr en toute connaissance de cause quant à nos réalités financières. Dany Kroëll, le Président, avait lui d autres idées, il a donc décidé de démissionner début septembre. Nous tenons en ces lignes à le remercier pour les trois années qu il a consacrées à la Chambre de commerce, des années d engagement, de passion et de labeur. En consèquence de cela, le Vice-président a accepté d assumer son rôle et a répondu présent pour pallier cette défection pour le moins inattendue. La Chambre de commerce a décidé de revoir son cap, et continuer plus délicate que nous arrivons à gérer au mieux, mais qui rend toujours plus fragile la santé financière de cette chambre de commerce qui est le rassembleur des entreprises depuis bientôt cent cinquante ans. Il y a peu, le 27 août dernier pour être exact, le Conseil d administration de la Chambre de commerce s est réuni pour évoquer cette situation inquiétante et décider de la stratégie à adopter pour l avenir. Au terme d une réunion fructueuse et passionnée, des pistes ont été proposées pour ce que l on a appelé un plan stratégique à trois ans. Sans dévoiler la totalité de cette réflexion, on peut dire que les pistes en question visaient essentiellement à renforcer l indépendance de l Institution en Bernadette THENY Directrice générale Vincent MAGNUS Président Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-3

SOMMAIRE P6 > 27 ESPACE ENTREPRISES Entreprendre aujourd hui www.ccilb.be Entreprendre aujourd hui rejoint plus de 6.000 lecteurs chaque mois. Publié par la Chambre de commerce et d industrie du Luxembourg belge Grand rue, 1 6800 Libramont tél. 32-61 29 30 40 fax 32-61 29 30 69 info@ccilb.be Président : Vincent Magnus Directeur général : Bernadette Thény Ré d a c t i o n Rédacteur en chef : Christophe Hay Ont collaboré à ce numéro : Anne-Michèle Barbette, Mathieu Barthélemy, Lorraine Bodeux, Joël Cornet, Benoît Lescrenier, Timea Nagy, Valentin Tinclère, Guy Van den Noortgate, Marc Vandenmeir, Stéphanie Wanlin Photos/Illustrations : Christophe Hay, Arnaud Quaranta Publicité : Bernadette Thény Pr o d u c t i o n Conception graphique & Mise en page : Logotype SA Impression : Impribeau SCRL Diffusion & Promotion : Bernadette Thény Distribution : Impribeau SCRL Pour s abonner 9 numéros par an Distribution : Bernadette Thény Tarif : 45 euros Abonnement par internet : www.ccilb.be De 8h30 à 17h00 tél. 061 29 30 40 Publicité : Bernadette Thény (bernadette.theny@ccilb.be) Rédaction : Christophe Hay (christophe.hay@ccilb.be) Administration, abonnements & changements d adresse : Mireille Claude (mireille.claude@ccilb.be) Entreprendre aujourd hui est le magazine de la Chambre de commerce et d industrie du Luxembourg belge. La Région wallonne et la Province de Luxembourg sont les partenaires de notre développement. P6-8 «Quelqu un qui sait saisir sa chance et surmonter sa malchance peut devenir entrepreneur» Rencontre avec Xavier Laloux, XL Group P10-20 Les échos P21 L info du CSEF P22-23 Les actus de la construction P24-27 Itinéraire Ol Fosse d Outh est un domaine ardennais parmi d autres Sauf que ce complexe est le plus grand de Wallonie! P28 > 29 D ICI & D AILLEURS P30 > 39 A LA CHAMBRE P30-31 Focus Assurance maladie : Le salarié peut désormais poursuivre individuellement une police négociée par son employeur P32 Accompagnement Un petit coup de pouce pour aider à entreprendre Zoom sur deux produits spécifiques du Fonds de participation P34 Formation Ne subissez pas la crise, Agissez!Et surtout, dites-vous que le moment est venu de rebondir P35 Energie La PEB, vous connaissez? Il s agit de la performance énergétique des bâtiments! P36-37 Affaires européennes et internationales P38 > 40 Division Economie de la Province de Luxembourg P41 > 43 BON A SAVOIR P44 > 45 UTILE & AGREABLE Juillet 69 : petit pas pour l homme, grand pas pour l humanité Et si l homme n avait PAS marché sur la lune! w w w. c c i l b. b e Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-5

ESPACE ENTREPRISES > RENCONTRE «Quelqu un qui sait saisir sa chance et surmonter sa malchance peut devenir entrepreneur» Rencontre avec Xavier Laloux, XL Group, un patron qui affiche un véritable instinct de conservation! Lors de notre dernière assemblée générale, rappelez-vous, nous avions choisi de donner la parole à un patron d envergure en l invitant à nous entretenir de sa vision de l entreprise et de l entrepreneuriat. Son discours vrai - à la fois captivant, original et teinté d émotion - avait alors tellement séduit que nous avons voulu aller plus loin en sa compagnie Nous sommes donc retournés à la rencontre de Xavier Laloux, chef d entreprises hors du commun, fondateur d une série impressionnante d entreprises regroupées sous la bannière «XL Group Service Companies». Etonnant de lucidité et de bon sens, ce patron nous a fait découvrir qu au-delà des dividendes il y avait également des valeurs immatérielles qu il cherchait à acquérir dans sa quête de «La» réussite. Pour lui, être patron répond à une ambition forcenée d indépendance, de conquête et de pouvoir, mais pas forcément pour amasser, collecter et thésauriser. Se référant à ce mode de fonctionnement peu conventionnel, Xavier Laloux parle «d instinct de conservation» le poussant à partager pour pérenniser. Arrivé au but qu il s était fixé très jeune, l homme a tout misé sur deux valeurs: confiance et générosité. Et pour ce faire, il a non seulement donné le pouvoir aux collaborateurs mis à la tête des entreprises, mais les a également entraînés gratuitement dans l aventure capitalistique. Entrepreneur au sens propre du terme, le patron que nous avons eu la chance de croiser ne fait pas de mystère quant à la réussite sociale exceptionnelle qui est sienne. Ses vingt cinq entreprises occupent aujourd hui plus de trois mille collaborateurs dans les trois régions du pays, dont plus de 250 en province de Luxembourg. Il explique simplement ce parcours en mettant en exergue tous ceux qui ont fait que le groupe existe, et ajoute que cette réussite repose aussi sur le charisme, la chance, le travail, la prise de risques modérée et le très grand conservatisme dans l utilisation et le prélèvement des résultats. Entreprendre : N est-ce pas là un raccourci bien abrupt pour caractériser un parcours aussi réussi? Xavier Laloux : Certainement car il me faut tout le temps garder à l esprit le dévouement, le travail et le sens des responsabilités de tous ceux qui ont été à mes côtés pour réaliser le groupe XL. C est à leur honnêteté, leur professionnalisme et leur inlassable volonté que je dois ma réussite. En ce qui me concerne, j ai eu beaucoup de chance. Et parfois aussi, plus fort que la chance, j ai eu de la malchance! Mon «défaut de fabrication» m a toujours entraîné à me battre sur le plan physique et moral pour y arriver, cela forge un caractère et marque un tempérament. Je n ai pas fait exception à la règle. Celui qui sait à la fois saisir sa chance et surmonter sa malchance peut devenir entrepreneur. L histoire de mes trente cinq ans de travail en est la preuve. Entreprendre : D où votre ténacité et ce sentiment que l on peut arriver à tout si l on s investit Xavier Laloux : Exactement Cela dit, je ne tiens pas à m apitoyer sur mon sort. Au contraire! Issu d un milieu aisé, je n ai jamais eu à batailler comme certains, simplement pour survivre. Par contre, en famille, mes prédécesseurs - ingénieurs et juristes hauts placés dans la banque et l industrie - stimulaient mon ambition personnelle et motivaient mon désir de monter mes propres affaires. Entreprendre : Était-ce un rêve, ou une obligation liée à votre envie de vous dépasser? Xavier Laloux : Sûrement les deux à la fois. Je me souviens qu à la fin de mes humanités, mon père m a dit que mon tempérament me permettait d envisager deux choix. «Ou tu fais des études, ou tu fais fortune», m a-t-il confié un jour. Je ferai les deux, lui ai-je répondu. 6 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009

ESPACE ENTREPRISES > RENCONTRE Entreprendre : Après vos études universitaires, vous avez donc fait fortune Xavier Laloux : Oui, mais pas dans la foulée. J ai pris le temps avant de me mettre à mon compte. Il m a d abord fallu entrer dans le monde du travail, comprendre le fonctionnement d une entreprise dans tous ses aspects en travaillant sans compter pendant dix ans au service de trois entreprises différentes, dans différents secteurs d activité et à des postes différents. Ce n est qu en réussissant chez les autres que l on arrive à se persuader que l on pourrait le faire pour soi-même, du moins si on en a la vocation. Par la suite, il faut aussi être au bon endroit au bon moment, c est-à-dire être capable de saisir les opportunités qui s offrent à vous. Entreprendre : Ce parcours vous a petit à petit conduit à vous lancer dans divers métiers, en divers endroits et avec divers associés? Xavier Laloux : Oui, je vous parlais tout à l heure de mon caractère, je pense que l une des forces de l entrepreneur est de susciter la confiance des autres pour les entraîner dans son sillage. C est peut-être l un de mes atouts principaux, cela m a notamment permis d avoir autour de moi des partenaires, en internes et en externes, bien plus qualifiés que moi. En fait ce sont eux qui ont «fait» XL Group à travers moi. Entreprendre : Et la fortune dans tout cela? Xavier Laloux : À mon très grand étonnement, j ai eu vis-à-vis de la fortune la même réaction physique que vis-à-vis des chocolats. Je les adore, mais suis incapable de les consommer avec excès. Faire fortune, sur le plan personnel, m a très vite semblé une ambition dangereuse et stérile. Cela coûte très cher de devenir riche, et ce à tous niveaux de votre vie. Vous perdez vos amis, vous avez plus de mal à éduquer vos enfants, vous vous préoccupez de choses superflues et sans importance, vous déséquilibrez parfois votre «L économie, c est la vie, le système économique éduque les gens...» ménage... Bien sûr, il faut de l argent pour vivre mais, à mes yeux, la richesse en soi n a de sens que si elle induit le développement d activités économiques avec ce que cela procure en termes d emploi, de valeur ajoutée et d innovation. Entreprendre : Une sorte de mécénat, à l instar de ce que font les grandes fortunes de ce monde? Xavier Laloux : Pas du tout. Comme je viens de le souligner, je crois que l association du pouvoir et de la fortune fait perdre le sens des réalités, et met en péril celui qui trône sur son piédestal et à qui l on n ose plus rien dire. Il s agit donc avant tout d un instinct de conservation pour ne pas tomber dans ce travers et ruiner tout ce que j ai entrepris. Entreprendre : C est donc la lucidité que vous privilégiez Xavier Laloux : On peut le voir ainsi aussi, mais je préfère ma formule car elle implique la continuité qui me tient particulièrement à coeur. Au-delà de l entreprise elle-même qui n est jamais qu une coquille, il y a pour moi les collaborateurs et associés qui s impliquent, les projets qui enthousiasment et les défis qui passionnent. Entreprendre : Vos entreprises sont indépendantes les unes des autres, mais elles sont regroupées au sein d une confédération Xavier Laloux : Une société holding, plus exactement, dont les parts ont déjà été cédées à mes trois enfants. Tout découle en fait de mes compétences propres en tant que entrepreneur. Je suis avant tout un homme de PME, un leader qui booste le moral de ses troupes au quotidien dans de petites et moyennes entités, toutes aux mains de «Patrons» locaux qui sont devenus avec le temps mes associés et avec lesquels je discute sur pied d égalité. Je ne suis pas le chef d une grande entreprise organisée au travers d un large organigramme. En toute modestie, je pense ne pas avoir l étoffe d un grand patron et n en veux pour preuve que mon incapacité à maîtriser convenablement une langue étrangère. Entreprendre : La confiance est une vertu que vous cultivez? Xavier Laloux : Bien sûr, c est la base même de toute relation. Sans confiance, on ne peut rien construire. Mais cette confiance doit être réciproque pour que la relation soit équilibrée. Je dois être pleinement convaincu des qualités de mes collaborateurs, mais eux doivent aussi savoir que je serai toujours à leurs côtés. Chez XL Group, il ne sera jamais question de vendre une entreprise, à moins qu il ne s agisse de l intérêt vital de ceux qui y travaillent. Entreprendre : Sinon le rapport est défaillant Xavier Laloux : Oui, et la relation se rompt naturellement. Personnellement, je ne m embarrasse pas des contingences sociales pour me lier d amitié, de respect et de confiance. En général, je sens assez vite le potentiel des gens qui nous rejoignent et je n hésite donc pas longtemps avant de leur confier des responsabilités en rapport avec les capacités que j ai pressenties en eux. >>> Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-7

ESPACE ENTREPRISES > RENCONTRE >>> Entreprendre : Vous prétendez que l économie c est la vie, qu est-ce que vous voulez dire par là? Xavier Laloux : Tout simplement que, de nos jours, le monde du travail et des affaires est le seul qui a encore le pouvoir de contraindre et d éduquer les générations qui nous succèdent. Le monde dans lequel nous vivons a perdu ses repères. Il n y a plus de service militaire, plus de sens de la patrie, plus de Belgique pour certains, plus de convictions religieuses, plus de contingences sociales. Seule l économie et, plus particulièrement, les entreprises au sens large ont encore de réelles exigences en matière d éducation, de formation et d éthique. Pour être admis dans le monde du travail, on doit se lever tous les jours, se laver, s habiller, se conformer à une discipline et des horaires, accepter les réprimandes, acquérir le sens des autres, prendre ses responsabilités, avec de réelles sanctions à la clef pour ceux qui ne veulent pas entrer dans la réalité de la vie. Entreprendre : Vous pensez donc que le monde des affaires a un rôle important à jouer dans la société? Xavier Laloux : Plus que jamais! Les temps de paix et de prospérité ont fait prendre cinq à dix ans de retard en termes de maturité à la génération actuelle en âge de participer à la vie économique. D où l utilité du passage en entreprise avant de se lancer. Il ne faut pas pousser les jeunes à entreprendre au sortir de leurs études. Le jeune n est pas encore capable de répondre à toutes les problématiques qui touchent le patron en affaires. Il est trop jeune, mal formé et manque de maturité. Des statistiques indiquent que 95 % des entreprises qui ont été créées par des jeunes de moins de 25 ans volent en faillite après moins de dix ans d existence. Entreprendre : Comment voyez-vous la dynamisation de notre terreau d entrepreneurs? Xavier Laloux : Pour faire le lien avec mon propre rôle au sein des multiples entreprises que j ai créées avec mes partenaires, je dirais simplement que je m efforce d apporter en permanence mon analyse de manager et mes conseils d associé à tous les collaborateurs qui travaillent avec moi au sein de nos entreprises. Cela étant, j estime que la réussite en entreprise ne répond pas à une recette miracle qui serait infaillible. Entreprendre : Quels conseils donner aux jeunes qui veulent entreprendre Xavier Laloux : J en vois quatre! D abord, et avant tout, connaître une langue étrangère car le monde économique se déplace en dehors de la Wallonie, de la Belgique, de l Europe. Deuxièmement, il faut être en connexion avec le monde et savoir manœuvrer à bon escient l outil informatique et Internet. Troisièmement, le jeune n a aucune raison de se jeter trop tôt dans le monde du travail. Il a tout intérêt à faire des études pour acquérir le minimum de savoir nécessaire pour pouvoir postuler à un poste à responsabilités qui le préparera à sa vocation future. Trois ou quatre ans d études supérieures suffisent, mais il faut y passer. Quatrièmement, et j insiste, le candidat doit se donner corps et âme pour un patron. Accepter de se «faire botter le train» pour comprendre que rien ne se gagne sans un maximum d investissement personnel. Entreprendre : C est un peu votre parcours, en quelque sorte Xavier Laloux : Oui, mais remis au goût du jour. Et avec ce rapport constant et nécessaire avec le monde qui nous entoure et le terrain dont on ne doit jamais s éloigner. Je crois que pour réussir il faut avoir confiance en soi. Et en ayant réussi chez les autres ou pour les autres, on est forcément capable le moment venu de se mesurer à sa propre histoire. Entreprendre : Vous avez réussi dans le nettoyage industriel, la maintenance et, plus récemment, dans les titres-services, mais votre modèle entrepreneurial est tellement transposable que vous auriez tout aussi bien pu vous épanouir dans toute autre chose Xavier Laloux : Mon père voulait que je sois avocat, d autre pensaient me voir réussir en politique, moi je voulais être chef d entreprise. Je suis entré en affaires comme on entre en religion, avec l ambition de réussir et la volonté de tout faire pour que cela arrive. Aujourd hui, le problème se pose autrement: il s agit de mettre tout en œuvre pour assurer la pérennité des entreprises et l avenir de ceux qui y travaillent. C est un défi formidable à relever qui me forcera, moi aussi, à travailler au moins 22 heures/semaine sans penser à la prépension avant l âge de 58 ans Entreprendre : Le combat est votre vie Xavier Laloux : Je dois l admettre. Dans ma vie professionnelle, il m aura apporté la satisfaction et le sentiment d avoir peut-être été utile! Propos recueillis par Christophe Hay 8 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009

ESPACE ENTREPRISES > ECHOS Lib r a m o n t La Foire agricole de Libramont est un grand village BNP Parisbas Fortis et la Chambre de commerce ont reçu les entreprises Come chaque année, la Chambre de commerce a profité de l événement de l été pour rassembler les entrepreneurs en visite à la Foire agricole. Cette fois, en collaboration avec BNP Parisbas Fortis et la Foire agricole de Libramont, votre Chambre a rassemblé plus de deux cent cinquante personnes pour un cocktail dînatoire où patrons et décideurs ont pu nouer des contacts, se rencontrer et passer un bon moment en toute décontraction. n Ba s t o g n e Un Ba s to g n a r d e n pa s s e d e fa i r e d e l o m b r e aux horlogers suisses? Ice-Watch se taille en tout cas un joli succès dans le domaine des montres jeunes En deux ans, la marque belge - ardennaise de surcroît! - a en effet réussi à se tailler une réputation enviable dans le secteur, difficile et concurrentiel, de la montre. Avec, en plus, tout un concept réfléchi pour que le produit puisse se développer et durer! Créée et lancée depuis Bastogne, par Jean-Pierre Lutgen, Ice-Watch serait même aujourd hui en passe de faire de l ombre aux fameuses montres suisses, c est tout dire... De l objet publicitaire à l objet lui-même! Avant de lancer Ice-Watch, Jean-Pierre Lutgen était déjà bien connu à Bastogne. Tonton lulu, c est lui! L homme s était donc, et depuis longtemps, fait un (sur) nom dans le monde de la publicité et des objets publicitaires et/ou promotionnels. Jusqu au jour où il s est par hasard laissé séduire par les montres publicitaires. Et puis, chemin faisant, ce sont les montres elles-mêmes qui ont intéressé notre entrepreneur luxembourgeois qui a voulu aller plus loin et a vu dans ce marché un vrai potentiel à exploiter. «J espérais depuis longtemps créer une montre pour le marché des boutiques, explique-t-il comme pour justifier son défi. Il est vrai que je pouvais me baser sur mon expérience, ajoute-t-il toutefois prudent». Car si dessiner et fabriquer une montre peut paraître facile lorsque l on s appelle Jean- Pierre Lutgen et que l on a les contacts qu il a, il faut avouer que la mettre sur le marché et rencontrer le succès était un challenge osé. Si vous aimez les success-stories, il ne fait pas de doute que la courte histoire d Ice-Watch devrait vous plaire. Il faut dire qu en matière de succès, voilà une aventure qui laisse rêveur. Une belle histoire Tout commence à Hong-Kong, il y a deux ans à peine, lorsque notre entrepreneur ardennais découvre une montre en plastique. L idée originale, ou saugrenue c est selon, lui vient alors de décomposer l objet en dix parties qu il propose à ses clients publicitaires de remonter à leur gré. «Nous arrivions à de chouettes résultats, explique Jean-Pierre Lutgen. Nous avons alors décidé de nous lancer...». Les critères de qualité étant mis au top, restait à trouver un nom qui pourrait porter notre concept. Une marque est donc créée, ce sera Ice-Watch, une référence qui se veut internationale, interculturelle et intergénérationnelle. Une collection est même présentée dans la foulée au printemps 2008. Tout va alors très vite. Les choses s enchaînent et le succès est rapidement au rendez-vous. Un an plus tard, Ice-Watch a couvert pas mal de chemin, s imposant çà et là aux quatre coins du monde et disposant aujourd hui de plus de cinq cents points de vente dans une trentaine de pays. Bientôt une petite sœur helvétique Pour Jean-Pierre Lutgen, l idée du concept va plus loin que la commercialisation d une «simple» montre. Pour lui, les possibilités de son produit sont quasi inépuisables. Son entreprise sort d ailleurs deux collections par an. Entre autres à partir des couleurs qui seront celles de la mode de l année. Et oui, car le concept est bien celui-là: suivre la mode, anticiper la mode, être à la mode! Et l aventure prend même cette fois un envol plus surprenant encore puisque la petite entreprise luxembourgeoise lorgne désormais vers le pays de l horlogerie. «Nous venons de 10 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009

ESPACE ENTREPRISES > ECHOS déposer une nouvelle marque, Ice-Swiss - la référence à la Suisse nous obligeant à assurer au moins 50 % de la fabrication dans ce pays - qui sera davantage dirigée vers le haut de gamme. Les montres que nous voulons distribuer sous cette seconde marque seront fabriquées à partir d un matériau innovant et distribuées uniquement dans le secteur de la bijouterie : un autre produit pour un marché différent en quelque sorte». Trois fondamentaux pour un succès! N allez cependant pas penser que cette diversification va sonner le glas du concept Ice-Watch dans sa forme la plus basique. Jean-Pierre Lutgen est de toute façon trop attaché à son «bébé» pour oublier le potentiel qu il peut encore en tirer. «Aujourd hui, tous les produits qui fonctionnent suivent des idées, expliquet-il. Or, la plus ancrée est sans doute celle du changement. Nous avons créé une montre pour le changement. Trois fondamentaux expliquent pour nous le succès de ce produit du changement D abord, il y a le prix. La gamme démarre à 59 euros. Ensuite, nous offrons une palette variée de couleurs, même très acidulées en été. Enfin, nos collections suivent les activités de la journée du jeune cadre dynamique, à savoir travail, sport, soirées. Et puis, avouons que nous comptons aussi sur le petit plus. Ainsi, parce que les gens changent de montre, on espère qu ils vont bientôt les collectionner!». Collection Et qui dit collection pense rangement. Du coup, chaque montre est fournie dans une boîte spéciale qui peut être empilée sur une autre. Ces boîtes suivent les collections et sont de la sorte aussi l identité de la montre. Une identité qui prévaut également dans la commercialisation des produits puisque la mise en magasin se fait dans des vitrines identiques qui sont quelque part l image de la marque. Ces comptoirs suivent une même ligne et jouent la carte de la mise en valeur de l objet. «Nous avons étudié le concept dans sa globalité, jusqu au petit sac très original dans lequel est glissée la boîte contenant notre montre», conclut Jean-Pierre Lutgen. Un concept 100 % belge pour des montres chinoises! Il faut cependant le dire: si le concept est bien de chez nous, les montres elles sont fabriquées en Chine. Jean-Pierre Lutgen n en fait d ailleurs aucun mystère. L homme précise toutefois que ses produits répondent à des cahiers de charge très stricts et que les usines de fabrication ont été choisies pour la très haute qualité de leur main-d œuvre. Notez, par exemple, que les entreprises qui fabriquent pour Ice-Watch le font aussi pour certaines marques prestigieuses dont nous tairons le nom. En fait, les usines chinoises - dont on connaît aussi les coûts de main-d œuvre - n assurent que le montage des multiples composants venus de divers endroits du monde. «Mais tout est imaginé et dessiné en Belgique, précise le patron d Ice-Watch. En toute modestie, je dirais que c est comme ce que propose le catalogue Ikea, ou encore comme les I-Pod et tant d autres choses. Design, catalogue, service, points de vente, site Internet sont assurés ici. Toute la plusvalue est donc belge». Et est même depuis peu encore renforcée! Aujourd hui, pour la petite histoire plus locale, Jean- Pierre Lutgen a décidé de faire réaliser ses présentoirs originaux par une autre entreprise dynamique de la province. Aux quatre coins du monde, Ice-Watch présente donc ses modèles dans du mobilier réalisé par l entreprise Trabelbo de Marbehan. La bonne santé de l entreprise bastognarde rejaillit donc immédiatement dans le sud de la province, c est ça la grande famille des entreprises luxembourgeoises. n Ice-Watch Avenue Mathieu, 37R à Bastogne 061 21 71 00 ou www.ice-watch.com Lib r a m o n t Près de cent septante mille visiteurs à la FAL La situation tendue lors de la Foire agricole de Libramont n a pas refroidi l enthousiasme des visiteurs Malgré une situation explosive qui a longtemps fait craindre le pire pour l événement luxembourgeois de l été, la Foire 2009 aura finalement tenu toutes ses promesses à Libramont du 24 au 29 juillet dernier. Cette année, près de cent septante mille personnes (169.728 visiteurs sur le champ de foire et 30.547 aux démonstrations forestières) auront donc participé à la fête du monde rural et agricole de l été, mettant (partiellement) en veilleuse les revendications normales d un secteur mal en point. Ponctué de nouveautés, le rendez-vous 2009 aura une fois encore été le rassembleur des forces vives du tout-luxembourg. Nous vous livrons ci-dessous quelques photos des rendez-vous BtoB organisés en collaboration avec la Chambre de commerce... n Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-11

Province de Luxembourg ESPACE ENTREPRISES > ECHOS Lib r a m o n t L annuaire de la construction 2009 est sorti Il fait le tour des entreprises et artisans compétents de la province Annuaire des entreprises de la construction CHAMBRE PATRONALE DE LA CONSTRUCTION DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG Ar l o n L Eu r o p e a n Jo b d ay, LE r e n d e z-v o u s à n e pa s m a n q u e r! Profitez des Jobdays lors de la semaine de l emploi e t r e n c o n t r e z d e s dizaines d e c a n d i d at s e n u n s e u l j o u r! En octobre 2008, rappelez-vous, les jobdays d Arlon et de Marche-en- Famenne s étaient soldés sur un bilan largement positif. Pour les organisateurs, ce premier (double) opus luxembourgeois avait bien sûr mis en lumière ce que l on supposait quant à la nécessité de tels rendez-vous. Quant aux principaux concernés, tant les demandeurs d emploi que les entreprises, ils avaient pu mesurer de concert tout l intérêt d une formule mettant en relation directe l offre et la demande. 2009 Vous envisagez de faire des travaux, vous cherchez une ou plusieurs entreprises (voiriste, maçon, couvreur, carreleur, chauffagiste, peintre ), faites donc votre choix parmi les 650 membres de la Chambre patronale de la construction. Pour connaître leurs coordonnées : rien de plus simple, demandez gratuitement l Annuaire Luxembourgeois de la Construction 2009, il reprend classés par métiers les coordonnées des artisans et entrepreneurs membres. Avant de confier des travaux à un entrepreneur ou un artisan, vérifiez qu il figure dans l annuaire 2009 de la Construction : c est un gage de sérieux et une garantie de compétence. n Plus d infos Chambre patronale de la construction Rue Fleurie 2 à Libramont 061 23 07 70 L employeur va à la rencontre des demandeurs d emploi Il y a un an donc, alors que l on commençait petit à petit à envisager les effets de la crise qui pointait, une septantaine d entreprises s étaient tout de même mobilisées pour rencontrer plusieurs milliers d éventuels candidats à des postes à pourvoir (les organisateurs parlent de trois mille demandeurs d emploi inscrits!). Ces premières rencontres ont donné lieu à d autres rendez-vous, lesquels ont parfois débouché sur un emploi. Au final, on estime que l événement aura tout de même permis de finaliser une septantaine de contrats fermes. Du coup, et sachant que les attentes des parties restent fortes, les organisateurs n ont pas hésité à relancer une seconde édition de cet événement original. Comme l an dernier, le Forem, la Chambre de commerce et la Province ont réuni leurs forces et leurs compétences pour faire aussi bien, sinon mieux, que l an dernier. Cette année, pas moins de 35 stands pourront accueillir gratuitement les entreprises qui recrutent. Elles disposeront notamment d un espace sur le site internet du Forem pour se présenter Rendez-vous au Hall polyvalent d Arlon, le 12 octobre prochain Le rendez-vous est donc fixé, à Arlon, le lundi 12 octobre, entre 9 et 17h00. On l a dit, le but est à nouveau de faciliter la rencontre rapide et directe des entreprises qui recrutent avec les demandeurs d emploi de la région. Les entreprises en mal de salariés sont donc invitées à se faire connaître puisqu à l occasion de ce rendez-vous exceptionnel elles auront la possibilité de rencontrer des dizaines de demandeurs d emploi et de collecter autant de CV potentiellement intéressants. Pour les demandeurs d emploi, l opportunité est bien sûr intéressante puisqu il leur sera permis, en très peu de temps, de rencontrer des entreprises qui engagent, d assister à des conférences ou des démonstrations de métiers, de passer des tests de langue et de se renseigner sur les diverses formations qualifiantes. Rappelons que le focus est mis cette année sur les nombreuses formations offertes par le Forem, autant de pistes qui s adressent tant aux demandeurs d emploi voulant se qualifier qu aux entreprises qui souhaitent améliorer les compétences de leurs salariés. n Plus d infos : Muriel Rousseaux 063 67 03 49 ou www.leforem.be rubrique Semaine de l Emploi. 12 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009

ESPACE ENTREPRISES > ECHOS Lib r a m o n t Ne vous privez pas de la moitié de vos ressources Coupez la route aux stéréotypes de genre et engagez des femmes! Derrière ce slogan sans détour se cache une campagne européenne qui vise à aider les PME «à déployer tout le potentiel de leurs collaborateurs afin de dynamiser leur productivité et leur compétitivité en dépassant les stéréotypes de genre». Lib r a m o n t Responsabilité sociétale des entreprises Nouvelle session à la Chambre de commerce La RSE, concept encore vague il y a quelques mois, et que l on croyait de prime abord exclusivement réservé aux grandes entreprises, a bel et bien convaincu des PME de la province de Luxembourg. Contre toute attente, diront les plus négatifs! Peut-être En tout cas, le résultat est là. L année dernière, treize entreprises se sont en effet engagées dans un parcours de sept mois pour construire un projet en lien avec le développement durable. Cette année, ce sont dix nouvelles entreprises qui se sont déjà retrouvées autour du thème de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Première session d un parcours de six demi-journées Pensez à engager des femmes La campagne se base sur plusieurs constats : - les entrepreneurs considèrent la pénurie de compétences comme un obstacle majeur au développement de leur entreprise (European Business Survey 2007). - 59 % des nouveaux diplômés universitaires et quelque 80 % des étudiants en administration commerciale en Europe sont des femmes. - L Europe peut s attendre à une pénurie de main-d œuvre s élevant à 24 millions de travailleurs d ici 2040! Un nouveau groupe d une dizaine d entrepreneurs luxembourgeois Entourés des consultants de CAP Conseil qui nous accompagnent dans le cadre du projet RSE, nos dix entrepreneurs ont récemment pu découvrir ce qu englobe ce thème et les implications concrètes qui en découlent pour les entreprises. Le moment était également venu pour ces chefs d entreprises motivés de comprendre comment le développement durable et la RSE sont liés. Le développement durable, que l on définit généralement comme «un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs» (rapport Bruntland, 1987), constitue un objectif global à atteindre par tous. Qui peut en effet affirmer aujourd hui qu il est contre ce concept dans un monde où 33 % de la population mondiale vit dans des conditions inacceptables? Surtout qu il semble y avoir un consensus scientifique autour du réchauffement climatique et que l on sait que l'union européenne (UE des 27) consomme plus de deux fois sa propre biocapacité. On ne peut pas nier la responsabilité de chacun, de chaque organisation et de chaque entreprise. Investissement responsable La RSE constitue un moyen pour les entreprises ou les organisations de prendre leurs responsabilités, d agir à leur niveau dans le sens du développement durable. Outre ces aspects plus globaux, la première session a mis en avant les avantages retirés d une implication forte des entreprises dans ce domaine : l amélioration de son image et, de ce fait, des relations avec ses parties prenantes; une meilleure connaissance de son fonctionnement et une remise en question nécessaire à l heure actuelle; une meilleure implication du personnel dans les actions de l entreprise Une analyse intéressante et peu commune de la crise actuelle au regard de la RSE a également été proposée aux participants. Cette analyse rapproche les deux phénomènes qui, bien que distincts dans les aspects très concrets, ont tous deux amené les entreprises et organisations diverses à repenser leurs choix stratégiques, la conception de leurs produits et services, à revoir leurs relations avec leurs clients, fournisseurs et autres parties prenantes afin d établir des partenariats basés sur la confiance. C est bien le modèle économique actuel qui est remis en question, aujourd hui plus que jamais. Toujours les trois piliers : économique, social et environnemental Mais le projet mené cette année ne vise pas tant à réaliser des analyses «méta» que de permettre à chaque participant de s approprier la thématique et de mettre en place un projet concret, en relation avec son activité de base, ancré dans les réalités vécues par son entreprise et tenant compte du contexte actuel. Le réseau apprenant a donc démarré et les échanges ont déjà été nombreux et fructueux. C est au terme de six séances de groupe, mais également via un accompagnement individuel, que les entreprises pourront analyser leurs activités sous le prisme des trois piliers du développement durable et définir un plan d actions leur permettant de s améliorer côté économique, social ou environnemental. 14 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009

ESPACE ENTREPRISES > ECHOS Pr o v i n c e d e Lu x e m b o u r g Bientôt du neuf pour plusieurs professions libérales On sait que l exercice des professions économiques libérales par une personne morale offre une meilleure sécurité au titulaire et lui permet, en fin de carrière, de transférer sa clientèle avec une responsabilité personnelle limitée ne représentant aucun poids pour les héritiers. Côté clientèle, un tel statut constitue - qui sait? - un gage supplémentaire quant aux professionnels qui ont pignon sur rue, notamment peut-être en matière de constance, de durée, de moyens et de transparence. Voilà pourquoi, il y a quelques semaines, le Conseil des ministres a approuvé un projet de loi qui donne la possibilité aux professions économiques libérales et réglementées d exercer désormais leur activité en société (en tant que personne morale) et donc de limiter leur responsabilité. Pour qui? Le projet en question concerne les géomètres-experts et les agents immobiliers qui, jusqu à présent, ne pouvaient exercer leur activité sous forme de société qu à certaines conditions. La même mesure concerne les professions intellectuelles et réglementées du chiffre (comptables et comptables-fiscalistes agréés, expertscomptables, conseils fiscaux et réviseurs d'entreprises) qui pourront elles aussi être exercées en société, limitant la responsabilité des professionnels. La situation va changer Pour rappel, la plupart des professions intellectuelles prestataires de service pouvaient certes déjà exercer leur activité en société, mais de manière limitée. En effet, les personnes physiques qui constituaient une personne morale (société) pouvaient bien sûr exercer leur profession en tant qu administrateur délégué ou gérant, mais la responsabilité personnelle liée à leur activité professionnelle restait toutefois complètement à leur charge. Ce ne sera bientôt plus vrai Conditions Cela étant, pour pouvoir exercer sous cette forme, les sociétés ainsi constituées devront remplir des critères précis. Leur objet et leur activité devront rester limités à la prestation de services en question. En cas de création d une société anonyme, les actions devront toutes être nominatives. La personne morale ne pourra détenir de participations dans d'autres sociétés et/ou personnes morales que lorsque l'objet social et les activités de ces sociétés ne sont pas incompatibles avec l exercice de la profession réglementée. Le nombre des parts ou actions, ainsi que des droits de vote qui doivent être détenus, directement ou indirectement, par des personnes physiques autorisées à exercer la profession réglementée, devra être d au moins 60 %. Et encore Enfin, si en raison d un décès d une personne physique, la personne morale ne répond plus aux conditions requises pour exercer la profession réglementée, celle-ci disposera d un délai de 6 mois pour se remettre en conformité avec ces conditions. Durant ce laps de temps, la personne morale pourra continuer à exercer la profession réglementée. n Le Fonds européen de Développement Régional et la Région wallonne investissent dans notre avenir. - Les femmes sont à la base de plus de 70 % des décisions d achat. - Les programmes pour l égalité des sexes ont un impact positif sur la motivation, la créativité et la productivité des travailleurs (Nutek 1999). - Les entreprises qui affichent les meilleurs indicateurs de promotion des femmes à des positions élevées font un bénéfice entre 18 % et 69 % supérieur à l entreprise moyenne. Notre société est-elle aussi égalitaire qu elle le dit? Savez-vous qu en dépit de leurs résultats scolaires impressionnants, la moitié des femmes européennes occupent encore des emplois peu qualifiés ou peu valorisés? Parallèlement, les hommes sont eux encore sous-représentés dans l éducation, la santé ou la prévoyance sociale. Dans le secteur privé, les travailleurs sont souvent amenés à composer avec de longs horaires, le stress, la difficulté de concilier travail et famille. Pour les entreprises, le coût peut être énorme: perte de capital humain, relations professionnelles difficiles, niveaux élevés de stress et d absentéisme La campagne européenne à laquelle nous faisons référence vise donc à montrer combien les actions en faveur de l égalité des sexes peuvent améliorer les performances et le succès des entreprises. Elle propose différents outils et informations. Notez qu un atelier à ce sujet fera justement «escale» en province de Luxembourg, le 7 octobre prochain. Différents experts, mais aussi des témoignages d entreprises, viendront étayer données statistiques et études menées à ce sujet, de même qu un point sera fait sur la réglementation. Une entreprise luxembourgeoise témoignera également de la politique mise en place à ce sujet. n Pour tout renseignement sur la campagne européenne sur les stéréotypes de genre : www.businessandgender.eu. Pour les détails sur le séminaire qui prendra place à Libramont le 7 octobre, consultez l agenda du site www.ccilb.be. n Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-15

ESPACE ENTREPRISES > ECHOS Le Fonds européen de Développement Régional et la Région wallonne investissent dans notre avenir. Pr o v i n c e d e Lu x e m b o u r g Les entreprises non commerciales dans la BCE Depuis le 30 juin dernier, toutes les données des entreprises non commerciales sont reprises à la Banque- Carrefour des Entreprises (BCE). Dans les faits, cela signifie que les entreprises en question peuvent désormais bénéficier des avantages que la BCE offre, c est-à-dire une banque centrale qui reprend toutes les données officielles des acteurs économiques en Belgique, un numéro d identification unique, une accessibilité des données par le biais du site www.kbo-bce.be et un seul interlocuteur au sein de l administration. Extension Créée en 2003, la BCE tenait jusqu ici en fait le registre des personnes morales (sociétés, asbl, unions professionnelles), des entreprises commerciales et artisanales et des entreprises non commerciales assujetties à la TVA (architectes, agriculteurs, professionnels du chiffre), celles qui sont reconnues employeurs et les notaires. Depuis le 30 juin, les entreprises non commerciales qui ne sont pas assujetties à la TVA et celles qui ne sont pas employeurs sont donc également inscrites dans la BCE. Il s agit en l espèce des avocats, des huissiers et de quasi toutes les professions médicales (médecins, kinésithérapeutes, infirmières indépendantes ). Une exception a toutefois été prévue pour les ASBL. Modus operandi Pour les entreprises non-commerciales existantes, l inscription a été effectuée automatiquement le 30 juin sur base des données existantes (INASTI, Ordres et Instituts professionnels...). Les entreprises non commerciales qui débutent doivent quant à elles s adresser au guichet d entreprises agréé de leur choix pour se faire enregistrer gratuitement avant le démarrage de leur activité. Il est à noter qu il ne s agit pas d une démarche supplémentaire puisque les indépendants qui débutent doivent de toute façon s affilier à une caisse d assurances sociales et que celles-ci sont toutes, directement ou indirectement, liées à un guichet d entreprises. Notez qu en ce qui concerne les Lib r a m o n t Prévention au travail Elle pa s s e pa r le pat r o n d e l e n t r e p r i s e e t la l i g n e h i é r a r c h i qu e o u n e pa s s e pa s! Evidente pour les uns, provocante pour les autres, une telle affirmation traduit à n en point douter une réalité aussi implacable que définitive. Sur le terrain, elle révèle aussi que rien ne pourra être entrepris ou changé si le haut de la pyramide n est pas convaincu de l intérêt de toute prévention. Ainsi donc, le dirigeant d entreprise, celui-là même qui en a déjà tant sur les épaules, tant à faire et à penser, serait donc encore celui qui a la «charge» de la sécurité! On lui a pourtant adjoint, en tout cas dans les entreprises de plus de 20 personnes, l aide d un conseiller en prévention dont c est le rôle. Alors, à l exception des TPE et autres PME n atteignant pas le seuil critique, le patron ne peut-il donc pas se reposer sur un tel spécialiste? Ne peut-il décemment pas se concentrer sur d autres priorités en considérant que la sécurité de l entreprise est en de bonnes mains et que l Inspection du travail ne peut, le cas échéant, qu être satisfaite? La sécurité est l affaire de tous! Si de telles questions paraissent de prime abord ne souffrir aucune contestation, il semble tout de même que la réponse mérite nuance et explications. Vous en doutez? Pourtant, contrairement à d autres compétences qui sont plus généralement ciblées, la sécurité, elle, est l affaire de tous. Ou plus précisément, l affaire de chacun! Dès lors, on comprend mieux l évidence de défendre pour tous les travailleurs une réelle attention quant à leur propre sécurité comme à celle de leurs collègues. Mais dans ce cas, nous direz-vous, pourquoi diable insister sur le rôle du dirigeant et de ses représentants? Limpide à nos yeux, la réponse à cette question n est peut-être pas aussi claire. En l espèce, nous pensons, nous, que c est la direction qui insuffle toute politique dans l entreprise et «colore» sa culture. C est elle qui donne les moyens, ou les bloque. C est elle aussi qui détermine les priorités, de façon directe et indirecte, et qui motive les différents échelons. Et surtout, c est elle qui montre l exemple, parce que c est la référence... Implication La question de l implication et de la motivation de la ligne hiérarchique était récemment encore au cœur du débat en nos murs lors d une réunion du Club des conseillers en prévention coordonné par la Chambre dans le cadre du projet Enterprise Europe Network (EEN). Ce séminaire animé par Dominique Jacques (AXA) et Alain Lagarmitte (ExxonMobil) a permis aux 25 participants présents de mieux appréhender ce sujet au cours d un exposé sans détour. Le préventionniste d Axa a d abord opté pour une démarche de questionnement presque mécanique. Il s est donc penché sur l analyse qui permet d'identifier dans quel type d entreprise on se trouve, à quel mode d organisation on appartient (structure «féodale», bureaucratique ou coopérative). Ensuite, conseil judicieux selon lui, il s est interrogé sur l étape de prévention dans laquelle on se trouve. La première étant bien sûr de régler les questions techniques ou matérielles, condition sine qua non avant d aller plus loin. La seconde visant précisément la mise en place d un système de gestion dynamique des risques, basé sur l organisation et donc l implication de la direction et la ligne hiérarchique. Le troisième et ultime niveau, consistant en une véritable culture sécurité, où l on fait presque «de la prévention sans s en rendre compte», où chacun se comporte toujours en faveur de la sécurité. Volontarisme et exemplarité Seulement voilà, il est commun dans les entreprises de passer de la première à la troisième étape! Ce faisant, on passe aussi de la solution des problèmes tech- 16 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009

niques au comportement ou à la formation du travailleur, sans avoir intégré la ligne hiérarchique dans la démarche. La tendance est même aujourd hui encore courante de reléguer la prévention au conseiller du même nom, partant du principe que c est «son affaire» La réglementation sur le sujet est pourtant claire: c est le dirigeant de l entreprise qui porte la responsabilité de la prévention. Et qui peut être poursuivi au civil et au pénal! Le conseiller en prévention n est que conseiller. Et ce dernier, si bon et si avisé soit-il dans sa compréhension des problèmes de l entreprise et de la réglementation, s avèrera parfaitement inutile si on ne lui donne pas le temps et les moyens nécessaires pour assumer sa fonction, ou encore l appui indispensable pour faire appliquer les mesures les plus adéquates. L exemple Rares bien sûr sont les patrons qui jugent la sécurité inutile. Mais rares sont aussi ceux qui mesurent l importance de l exemplarité de leur propre comportement ou de la nécessaire cohérence de leurs décisions, avec ou sans politique de prévention digne de ce nom. N estil pas courant, par exemple, de voir des membres de la ligne hiérarchique éluder la question des EPI - Equipements de Protection Individuelle - lorsqu ils font une visite de leur entreprise avec des extérieurs alors que les travailleurs ont eux la consigne d en porter? Combien d entreprises pensent à intégrer la question de la sécurité lors de la commande ou de la mise en service d un nouvel équipement? Qui ne met pas de côté certaines procédures de prévention une fois qu un pic d activité se présente et qu il faut produire avant tout? Et oui, tout cela ressemble si fort à des situations vécues. Mais quelle est dans ce cas la validité d une démarche de prévention, le crédit du conseiller qui a aidé à mettre en place les outils et procédures, ou tout simplement, la motivation des travailleurs à être attentifs à la sécurité? Les arguments chiffrés sont parlants Cohérence, donc. Et conviction de chacun, surtout Car Dominique Jacques l a rappelé, les accidents ont un coût direct et/ou indirect énorme pour les entreprises, sans compter les conséquences humaines, organisationnelles... La rentabilité d une politique de prévention est elle, évidemment, plus difficile à démontrer. Mais notre orateur insiste: ce sont sur ces arguments chiffrés - et souvent ahurissants! - que le déclic se fait parfois pour ceux qui ont un cadre budgétaire strict à respecter. Donc, qu elles soient financières, organisationnelles, légales ou tout simplement humaines, les raisons qui poussent à faire de la prévention doivent être expliquées et discutées. De même, chacun doit être convaincu de l intérêt de la démarche. Or chacun sait-il qu il a un rôle à jouer dans ce cadre? Dominique Jacques estime lui que le bien-être dans l entreprise s inscrit comme s il s agissait d une chaîne constituée de maillons où chacun est un acteur (direction, ligne hiérarchique, CPPT, travailleurs ). Si un acteur ne joue pas son rôle, la chaîne se brise, la politique n a aucune chance de fonctionner à cet égard, le rôle de la ligne hiérarchique est donc encore déterminant. Chez ExxonMobil, on montre le bon exemple Quand on montre l exemple, quand on dit et qu on agit dans le même sens, quand on donne des moyens à la mesure des objectifs, on met en place toutes les conditions pour une politique de prévention qui fonctionne. Et l on peut alors instaurer une démarche structurée, avec une politique claire (que la direction a elle-même élaborée) et une évaluation de la mise en œuvre basée sur des outils probants que sont le plan global et le plan annuel. Chez ExxonMobil où il exerce, tout cela semble couler de source pour Alain Lagarmitte. Le Security & SHE Manager d ExxonMobil estime que pour tendre vers le «zéro accident», il faut 100 % de personnes engagées. «Chez nous, la sécurité n est pas une priorité mais bien un vecteur de progrès, un élément fondamental pour toute chose qui est entreprise!». Le Directeur du site est bien le «Risk Manager», celui qui guide l'application de la politique de gestion dynamique des risques sur le site. La ligne hiérarchique est clairement reconnue responsable de la sécurité; chose qui n est pas négociable dans cette entreprise. Chaque individu accepte une implication personnelle. Et parmi ces principes professions réglementées, les ordres et instituts concernés, inscriront dans la BCE l autorisation d exercer la profession (après vérification des conditions d accès, de stage, mesures disciplinaires ). Qu est-ce que ça change? L inscription des entreprises non-commerciales dans la BCE présente selon nous le double avantage d améliorer considérablement la qualité des données qui s y trouvent, au bénéfice des utilisateurs, et d aller encore un peu plus vers la mise en œuvre du Guichet unique pour les entreprises, comme seul interlocuteur dans leurs démarches administratives. n écrits noir sur blanc, on trouve encore que toutes les blessures et les accidents peuvent être évités. Au-delà des écrits, il y a les faits. Le staff passe un temps considérable à la prévention au travail, et chacun de ses membres est effectivement «sponsor» de divers éléments dans le système de management des risques Santé Sécurité Environnement de l usine. Toutes les réunions, même avec des extérieurs, commencent par un point sécurité Bref, chez ExxonMobil, on considère la ligne hiérarchique comme la véritable courroie de transmission qui relie la direction et les travailleurs dans tous les efforts de prévention. à méditer... n Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-17

ESPACE ENTREPRISES > ECHOS Lib r a m o n t L étude à l exportation a déjà livré ses verdicts Le s e n t r e p r i s e s lu x e m b o u r g e o i s e s n o n t pa s à r o u g i r de leurs performances à l exportation! Développer son business sur les marchés étrangers est une solution qui s offre aux entreprises soucieuses d expansion. Viser les marchés à l exportation est donc a priori une excellente manière de faire évoluer son entreprise. La Province de Luxembourg en a fait depuis longtemps son cheval de bataille, elle s appuie pour convaincre les milieux d entreprises sur la compétence de l Agence wallonne à l exportation, l approche de terrain du Service international de la Chambre et le réseau d entreprises du Club des exportateurs de la province de Luxembourg. Cela se traduit bon mal an par des événements, des salons, des visites et autres rencontres dignes d intérêt et surtout instructives pour les entrepreneurs prêts à faire le grand saut. Cette année, la Province a encore voulu aller plus loin en mandatant la Chambre d une étude approfondie sur l exportation. Doper l exportation Pour mieux sortir de la crise 29 septembre 2009 amont ogne > t 69 GARE Les entreprises luxembourgeoises doivent aussi penser export Vous souhaitez travailler à l international? Vous exportez déjà? Alors, la soirée du 29 septembre est faite pour vous C est la soirée exportation des entreprises de la province, celle où il faut être pour mieux comprendre l exportation et, peutêtre, mieux l appréhender Venez donc vous joindre à nous et mieux comprendre les mécanismes à ne plus ignorer pour être plus fort demain. Notre étude nous a permis d en savoir plus sur le spectre de nos exportations, notamment les pays dans lesquels nos entreprises sont actives ou les freins rencontrés dans leurs différents projets. Cette introspection nous a aussi donné l occasion d identifier les projets de quelques entreprises luxembourgeoises, grandes ou petites, qui pourraient faire émules. Étude empirique Parlant de l étude proprement dite, nous dirons qu elle a été pensée pour stimuler la réactivité quant aux besoins des entreprises en la matière. C est de ce genre d enquêtes auprès des entreprises elles-mêmes que les opérateurs de terrain ont besoin pour mieux orienter leurs actions. Réalisée durant le premier semestre auprès d un échantillon suffisamment représentatif d environ quatre cents entreprises éparpillées aux quatre coins de la province, cette approche empirique n avait certainement pas pour vocation de tirer des conclusions définitives quant à une stratégie, mais plutôt de capitaliser sur l expérience des uns aux fins d aider les autres. Les entreprises interrogées ont ainsi pu présenter leurs réalités en termes de marchés actuels et à venir, mais aussi leurs difficultés, leurs craintes et, bien sûr, leurs souhaits. On l a dit, un tel travail réalisé rappelons-le avec un expert en analyse de marché - devrait permettre aux opérateurs rassemblés dans la plateforme exportation provinciale de mieux connaître les besoins des entreprises et de proposer pour l avenir des actions encore mieux ciblées. Etude et cas concrets Le 29 septembre prochain donc, les différents détails de l étude seront officiellement présentés. Au-delà, ce sont surtout les conclusions de l étude qu il sera intéressant d entendre. Sans lever le voile, nous pouvons déjà affirmer que les entreprises luxembourgeoises n ont pas à rougir de leurs résultats en dehors de nos frontières En outre, cette soirée sera aussi l occasion d entendre le témoignage de deux PME luxembourgeoises actives à l international qui viendront partager avec nous leur expérience des marchés étrangers. De leur côté, des représentants de l AWEX rappelleront également les points d attention nécessaires et les outils ou aides disponibles dans toute démarche à l export. Enfin, le Service international de la Chambre de commerce présentera les différentes actions prévues durant le dernier trimestre au bénéfice des entreprises. Séminaires d approfondissement, manifestations B2B, il y en aura pour tous les goûts Vous l aurez compris: que vous soyez exportateur novice ou confirmé. Cette soirée vous est destinée. Elle se clôturera par un cocktail convivial qui vous permettra d échanger avec les intervenants et les autres participants. n L inscription est gratuite mais obligatoire auprès de stephanie.wanlin@ccilb, tél. 061 29 30 43 18 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009

ESPACE ENTREPRISES > ECHOS Ma r c h e-en-fa m e n n e Le WEX change de mains Pas de métier ni de philosophie! L imposant complexe WEX (Wallonie Expo), à Marche-en-Famenne, a donc récemment été repris. L info - surprenante pour beaucoup! - est tombée le 7 août dernier, nous apprenant que la famille Petit cédait officiellement ses parts à la société GC Partner, dirigée par Gabriel Catania. En province de Luxembourg, le WEX est le symbole même de l esprit d entreprendre. Si l étape la plus visible a été l ouverture, en 2001, du complexe actuel de salles d exposition, cette réussite a été forgée dès 1966 par la volonté d Albert Petit qui organise alors une minuscule foire commerciale à Marche-en-Famenne. Avec un succès pour le moins limité: moins de dix exposants! Mais l homme est un coriace et continue en lançant le premier salon Horecatel, sous chapiteau. Aventure exceptionnelle Là, très vite, les exposants affluent vers ce seul lieu qui leur est réservé. En 1986, Marc Petit, le fils du fondateur, et son épouse, Marie-Christine, reprennent le flambeau et font du salon Horecatel une réelle référence belge et internationale. Très vite, ils sont à l étroit et se lancent dans un véritable parcours du combattant avec leur projet de complexe d exposition. Dès l ouverture, en 2001, la réussite est au rendez-vous, avec des salons et autres événements de plus en plus nombreux. Quelques temps plus tard, le WEX se lance même dans un autre créneau organisant, plusieurs soirées par an, des concerts mémorables. Hélas, l infrastructure est inadaptée à ce type de rendez-vous puisque rien n a été prévu au départ pour ce genre d utilisation. D où l important investissement (700.000 euros!) en cours pour faire de cette partie du WEX l une des salles de concert les plus modernes de Belgique, capable d accueillir jusqu à 6.500 spectateurs. Catania. «Nous travaillions d ailleurs déjà depuis trois ans avec les Petit, qui avaient fait appel à notre société de consultance pour le développement du WEX et la gestion courante de la société. La reprise s est ainsi faite de manière progressive et en parfaite connaissance de cause de part et d autre». GC Partner, qui compte aujourd hui une quinzaine de collaborateurs, notamment au Grand- Duché de Luxembourg, a en fait été créée par Gabriel Catania en 2004. L objectif à ce moment-là était surtout d être performant dans les activités liées à la stratégie et à la gestion de performance en entreprise et la logistique, secteur où Gabriel Catania s est forgé une réputation solide. «C est d ailleurs dans le cadre du salon Logistilux qu ont eu lieu les premiers contacts entre le WEX et GC Partner. Avec cette reprise, nous sommes dans notre rôle classique de consultant en gestion et organisation, y compris de salons, qui implique une logistique importante», indique Gabriel Catania. «Il ne s agit donc pas du tout d une acquisition financière!». La référence wallonne Bien sûr, les projets du nouveau patron ne manquent pas. On pense notamment aux fameux concerts puisque l infrastructure rénovée et adaptée devrait permettre d accueillir à Marche les concerts et autres événements culturels qui manquaient jusque-là. Ajoutez à cela les traditionnels congrès et salons et vous verrez que Gabriel Catania a des idées plein la tête pour faire du WEX la référence wallonne, voire peut-être nationale, en matière d événements à grande échelle. «Nous voulons développer de nouveaux produits - car le potentiel de saturation est loin d être atteint et, surtout, de nouvelles façons de faire, avec des retombées économiques directes et indirectes importantes». La stratégie de Gabriel Catania est donc parfaitement définie, elle vise bien sûr les concerts, d autant que le WEX est idéalement situé pour attirer du monde, mais aussi les événements particuliers d entreprises et de nouveaux salons. «Sachez cependant qu un salon ne s impose pas du premier coup, il faut en général trois ans pour que la dynamique prenne». Gabriel Catania est en tout cas plein d enthousiasme quant au potentiel du WEX, ajoutant que le savoirfaire maison peut donner des ambitions ailleurs, en se liant par exemple à la forte croissance de GC Partner. Pour lui, il est clair que l idée est d aller chercher des opportunités du même type et des synergies au niveau international. Comme il le dit : «planifier des projets, c est notre métier». n WEX SA Rue des deux provinces, 1 à Marche-en-Famenne 084 34 08 00 ou www.wex.be Un repreneur déjà bien connu dans la province La question qui brûle les lèvres de tous les patrons qui connaissent Marc et Marie-Christine Petit est de savoir pourquoi cette reprise par GC Partner? Nous avons interrogé le repreneur qui n a fait aucun mystère quant à cette reprise d un lieu charnière entre Luxembourg, Liège et Namur. «Je veux d abord souligner que cette reprise est le type même de transmission d entreprise qui s est passée dans des conditions idéales», indique Gabriel Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-19

ESPACE ENTREPRISES > ECHOS Pr o v i n c e d e Lu x e m b o u r g La grippe va-t-elle paralyser les entreprises? Mis en place par la Direction générale centre de crise - planification d urgence, attachée au SPF Affaires intérieures, et par le Commissariat interministériel influenza, du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement, un business continuity planning a été pensé en Belgique pour faire face à l éventuelle émergence d une pandémie de grippe. Ne souriez pas, ceci est un plan qui pourrait être utile même si, dans l absolu, nombre d entre vous s accordent à penser que la grippe A/H1N1 ne devrait pas faire plus de vagues que la grippe qui touche traditionnellement nos pays occidentaux à l hiver. De l épidémie à la pandémie Même si l on ne sait pas encore aujourd hui si la grippe A/H1N1 fera, ou non, des ravages. Les spécialistes ont fait leurs comptes et estiment qu une pandémie aurait des effets énormes et toucherait de très nombreuses régions du monde. Au niveau international, une telle situation aurait des retombées désastreuses sachant que l assistance externe serait alors de faible envergure. Les plans catastrophes les plus pessimistes avancent des chiffres renversants, et surtout des situations inextricables, puisque l ensemble des entreprises et organisations feraient dans le pire des cas face à un taux d absentéisme très important. Outre la maladie avérée, les projections prennent aussi en compte les absences pointées pour les soins à apporter aux enfants ou autres membres des familles des travailleurs, par peur de la contamination Parlant de pandémie, on estime que 15 à 35 % de la population active pourrait tomber malade à un moment (plusieurs vagues possibles, de 8 à 12 semaines chacunes). Qu est ce donc qu un business continuity planning En fait, le but de ce document est de fournir un ensemble de points essentiels à prendre en considération afin de préparer les différents secteurs de la vie socioéconomique à faire face à l émergence d une pandémie de grippe. La planification de la continuité des affaires permettra notamment d identifier les ressources humaines et matérielles nécessaires pour faire face à cette fameuse pandémie, de limiter les conséquences socio-économiques sur le lieu de travail et au sein du personnel, de maintenir l activité au niveau le plus élevé possible tout en protégeant le personnel exposé, et enfin de permettre aux opérations et fonctions essentielles d être maintenues (notamment grâce à une gestion planifiée des ressources humaines et matérielles). Pour être tout à fait clair, il semble que l élaboration d un business continuity planning (BCP) mette en avant la pro-activité de l organisation et permette de rassurer le personnel et les partenaires quant à la prise en considération des problèmes que pourrait entraîner la pandémie de grippe. La mise en place d un tel plan devrait également aider l organisation qui le développe à faire l état des lieux des ressources et renseignements nécessaires pour faire face. Parallèlement à cela, certaines réalisations à entreprendre pour l établissement d un BCP pourront être ré-utilisées dans la gestion d une autre crise éventuelle. Avant toute chose, il faut souligner l importance centrale du rôle que joue le service «Ressources humaines/personnel et organisation» au sein de chaque entreprise dans l élaboration de ce plan, sachant que le sujet central d un plan de continuité des affaires concerne toujours le personnel. Planification de la continuité des affaires Les retombées socio-économiques d une pandémie pourraient être lourdes pour notre économie qui se remet petit à petit de la crise qui a suivi l épisode des «subprimes» de l automne 2008. Cette fois, il semble que les conséquences d une éventuelle pandémie toucheraient essentiellement les ressources humaines, mais touchant quand même de nombreux pans de la vie socioéconomique. Pensons, par exemple, à la dégradation de services essentiels (services d information et télécommunications, approvisionnement en énergie, eau, nourriture et transport, perturbation du système bancaire ), à la difficulté d obtenir l approvisionnement nécessaire à la poursuite des activités (problèmes liés à l importation, la livraison et les services sous-traités ), à l affection de l offre et la demande dans certains secteurs. Les services liés à la santé (hôpitaux, médecins), la sécurité (police) ou à la communication (Internet, téléphonie) seront fortement sollicités, alors que la demande de services liés aux activités de loisirs (secteur du tourisme, de la culture, certains secteurs de l horeca) risque de chuter. Continuité En tout état de cause, et tant au niveau public qu au plan privé, il faut donc planifier la continuité des affaires. Notons ici que les instances publiques (au niveau fédéral, provincial et local) seules ne seront pas en mesure de répondre à l ensemble des problèmes que pourra rencontrer la population belge en général, et qu une coordination et une collaboration entre le niveau public et privé est donc indispensable, ainsi qu une politique efficace de l information pour limiter les conséquences de la pandémie évoquée. Chaque organisation doit donc être capable de se préparer elle-même à assurer son fonctionnement propre et la continuité de la vie socioéconomique permettant le maintien de l appareil de l Etat dans l ensemble de ses domaines de compétence. En province de Luxembourg, le Gouverneur Caprasse l a rappelé début septembre. Si l on est prêt à faire face à une éventuelle pandémie, il ne faut pas, pour l heure, succomber à une quelconque panique! n Plus d infos www.influenza.be 20 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009

L info du CSEF Le Co m i t é s u b r é g i o n a l d e l e m p l o i e t d e la fo r m at i o n a u n r ô l e à j o u e r s u r l é c h i q u i e r p r ov i n c i a l Notamment parce que c est l endroit où se réunissent - et parlent! - les partenaires sociaux Organe incontournable en matière d emploi et de formation au sens large par son positionnement à la croisée des chemins entre les entreprises, les syndicats et les administrations, le Comité subrégional de l emploi et de la formation (CSEF) réunit en fait l ensemble des partenaires sociaux sur un éventail de matières pour lesquelles son avis est régulièrement demandé. En province de Luxembourg, ledit comité s appuie sur une équipe pluridisciplinaire dynamique et sur le soutien des forces vives provinciales pour mener à bien les missions qui lui sont dévolues. Nous avons rencontré Roger Hennericy, son président, qui a accepté de nous parler du rôle du CSEF et de ses missions Entreprendre : Est-il possible de présenter le comité que vous présidez en quelques mots? Roger Hennericy : Oui Le CSEF est un organe consultatif paritaire composé de représentants des travailleurs, des employeurs, du Forem et de l Intercommunale de développement. Pour être clair, je rappellerai simplement que le décret du 13 mars 2003 a instauré onze comités à l identique du nôtre en Région wallonne, un par direction régionale du Forem. Chez nous, il couvre tout le territoire de la province de Luxembourg. Entreprendre : Qu en est-il maintenant des missions d un tel organe? Roger Hennericy : Globalement, convenons que le CSEF a pour mission de remettre des avis, des recommandations et/ ou des propositions sur toutes les matières concernant l'emploi et la formation. Différents domaines y sont par exemple approchés, comme l analyse des besoins du marché de l'emploi. Des propositions et avis y sont aussi élaborés en termes de régulation de l'offre de formation, pensons au plan annuel d'actions du Forem ou à l accompagnement et l évaluation du Dispositif Intégré d'insertion (DIISP 1 ) et de l'offre d'insertion. L ensemble de 1. DIISP : Dispositif intégré d insertion socioprofessionnelle. Ce dispositif, instauré par décret, vise la mise à l emploi des demandeurs par une organisation entre opérateurs d actions de formation et d insertion, intégrées, coordonnées et centrées sur les bénéficiaires afin de leur permettre l accès à un emploi durable et de qualité. ces travaux permettent une coordination plus large des politiques et actions en faveur de l emploi, l offre de formation et le DIISP. Dans le cadre du Dispositif intégré, notons que le CSEF a créé en son sein une commission consultative dénommée «Commission sous-régionale du dispositif intégré d'insertion (CCSR)» qui, composée des membres du CSEF ainsi que des membres représentant les opérateurs du DIISP, est chargée de différentes missions relatives à ce Dispositif. Pour réaliser tous ces objectifs, le Comité s appuie sur une équipe permanente située à Arlon. Entreprendre : Et concrètement, quelles sont les actions que le CSEF réalise? Roger Hennericy : Le CSEF rassemble les forces économiques et sociales de la province de Luxembourg en permettant leur dialogue. Il évalue constamment diverses politiques et actions dans le domaine de la formation et de l'emploi. Le CSEF remet par exemple des avis dans le cadre de l'octroi d'aides publiques à l'emploi et à la formation (Crédit adaptation, agrément des EFT-OISP, formations en alternance, Centres de technologie avancée...). Enfin, le CSEF encadre le développement économique et social de la sous-région et monte différents projets en ce sens. Il est présent pour les entreprises. Il remet des avis dans le cadre des formations au sein de ces dernières, peut mener des études sur certains secteurs ou thèmes spécifiques et facilite, par ses projets de terrain le rapprochement entre l offre et la demande d emploi. Dans ce cadre, et en collaboration avec le Forem, il peut rassembler différents acteurs d une sous-région pour monter des projets de formation répondant aux besoins des entreprises locales. Entreprendre : Pouvez-vous nous détailler certains des projets actuels du Comité? Roger Hennericy : Dans le cadre du Dispositif intégré d insertion socioprofessionnelle, la CCSR a mis en place des plates-formes locales réunissant les acteurs de l insertion afin de soutenir et de monter ensemble des projets dynamiques d insertion et de formation. Nous éditons aussi un journal «Echos des plates-formes» qui reprend toute les actions réalisées dans chaque coin de la province. Nous avons également réalisé différents outils pratiques à disposition des professionnels de l insertion, des entreprises et des demandeurs d emploi : site internet et «Routard de l emploi», répertoire des initiatives en faveur de l'insertion socioprofessionnelle en province de Luxembourg ou répertoire des services d aide et d accompagnement accessibles à la personne handicapée par exemple. Nous participons au REAL (Réseau d étude et d analyse de la province de Luxembourg), qui publie différents documents tels «Chiffres et réalités», «Tableau de bord socio-économique de la province de Luxembourg» ou des cahiers thématiques. Un cahier relatif au tourisme est d ailleurs actuellement en phase de finalisation. Notre équipe réalise encore des analyses spécifiques en réponse aux demandes des partenaires sociaux ou des opérateurs de terrain. Cette année, le Comité se penche par exemple sur l emploi des plus de 45 ans et a participé à une étude globale pour la Région wallonne relative aux personnes dites éloignées de l emploi. Le CSEF a monté, avec différents partenaires de la province, dont la Chambre de commerce, un projet FSE appelé «la Marguerite» qui vise à augmenter l employabilité en province de Luxembourg par la professionnalisation et la mise en réseau des acteurs du monde économique et de l insertion socioprofessionnelle. Une première journée de rencontre est d ailleurs prévue le 6 octobre prochain. Les détails de ces actions et bien d autres sont disponibles sur notre site internet : www.csef-lux.be CSEF Luxembourg belge "Le Tivoli" Rue des déportés 79 BteA3-6700 Arlon Tél: 063 24 25 35 Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-21

Actus de la construction La Co n f é d é r at i o n Co n s t r u ct i o n Chambre Patronale de la Construction Luxembourg Le partenaire professionnel des entreprises de construction Fortes de leurs 15.000 entreprises affiliées dont presque 700 en province du Luxembourg, la Confédération Construction et la Chambre patronale, porte-parole du secteur de la construction, ont développé des services adaptés aux besoins concrets et préoccupations des entreprises de toute taille du secteur de la construction. La Chambre patronale vous offre : des conseils gratuits et personnalisés; un partenariat pour tout ce qui concerne la vie de votre entreprise; une source précieuse d informations pour les entrepreneurs; un réseau de relations entre confrères et partenaires de la construction; la promotion de votre entreprise. Vous faites partie de la Commission paritaire 218? Il est l heure de vous réveiller! La Convention Collective de Travail de juillet 2009 prévoit une augmentation du pouvoir d achat des employés de la CP 218 ( 150 en 2009, 250 en 2010), sous la forme d éco-chèques ou d un avantage équivalent. Optimalisez la nouvelle CCT avec l assurance de groupe de Fédérale Assurance. N attendez pas pour agir! En tant qu employeur, vous avez jusqu au 30 octobre 2009 pour choisir l alternative la plus rentable : l assurance de groupe. Chez Fédérale Assurance, vous bénéficiez d un tarif compétitif et d un rendement performant ; le tout assorti d une fiscalité avantageuse, tant pour l entreprise que pour les employés. Réveillez-vous à temps! Assurez dès maintenant le pouvoir d achat futur des employés. L a s s u r e u r q u i p a r t a g e t o u t a v e c v o u s, m ê m e s e s b é n é f i c e s CHAMBRE PATRONALE DE LA CONSTRUCTION DE LA PROVINCE DU LUXEMBOURG Rue Fleurie 2-6800 LIBRAMONT Tél : 061 23 07 70 - Fax : 061 22 34 35 ch.luxembourg@confederationconstruction.be 105 x 148,5.indd 1 14/08/09 12:55 La plupart de ces services peuvent être activés sur simple demande auprès de la Chambre patronale, qui est l interface entre l entrepreneur et son organisation professionnelle. L affiliation En s affiliant, l entrepreneur devient automatiquement membre, non seulement de la Chambre patronale à Libramont, mais aussi de la Confédération Construction Nationale et de sa fédération de métier, et peut alors obtenir des réponses précises et conseils sur les plans : administratifs (accès à la profession, enregistrement, marchés publics ); sociaux (salaire garanti, gestion du personnel, aides à l emploi et à la formation ); économiques et financiers (sous-traitants, fiscalité, cautionnement collectif ); juridiques (réglementations sectorielles, litiges, créances, urbanisme ); techniques et gestion de la qualité (normes et certifications, label CoQual, cahiers de charges types ); de la formation (entrepreneurs et leur personnel, managers et repreneurs d entreprise ). Besoin des entreprises Les besoins des entreprises de construction sont très spécifiques et les réglementations évoluent rapidement. C est pourquoi la Chambre patronale dispose aujourd hui de cellules spécialisées et accessibles à tout entrepreneur affilié : la cellule énergie prépare l entrepreneur à l évolution de la législation et l aide à obtenir de nouveaux marchés; la cellule environnement aide l entrepreneur à la gestion environnementale de l entreprise (déchets, stockage, règlementation); la cellule emploi-formation est à l écoute des entreprises pour organiser une offre de formation adaptée en rapport avec le secteur et en suscite de nouvelles. Ecolage et conseil L affiliation donne aussi l accès à l Ecole des Managers des Entreprises de la Construction (EMEC), le réseau Perle (femmes dans la construction), le Club des conseillers en prévention (CPW), le Conseil de l artisanat et des TPE, la jeune CCW (entrepreneurs de moins de 40 ans) Contacts et échanges La Confédération de la Construction favorise également les contacts et échanges d information entre professionnels et assure leur promotion. Dans ce but, elle organise par exemple : de nombreuses réunions d information. C est l occasion pour les entrepreneurs de se rencontrer soit par secteur d activité, soit tous ensemble; la Journée Chantiers Ouverts, une campagne annuelle de communication mettant en valeur le travail des entreprises de construction affiliées; la promotion de ses membres et de leurs activités de construction par le biais de ses sites internet : www.produbatiment.be, www.confederationconstruction.be, www.confederationconstruction.be/luxembourg, www.ccw.be. L entrepreneur affilé dispose aussi de nombreuses sources d informations hebdomadaires ou mensuelles en rapport avec le secteur et les métiers (publications professionnelles hebdomadaires et mensuelles, site Internet ), ainsi qu à une banque de données très fournie via le site de la confédération. n 22 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009

Actus de la construction Journée Chantiers ouverts 2009 60.000 visiteurs sur les chantiers La troisième édition de la Journée Chantiers Ouverts, qui s'est tenue le 10 mai dernier dans tout le pays, a connu un franc succès : près de 60.000 personnes sont venues visiter les 136 chantiers ouverts exceptionnellement au grand public à cette occasion, dont 6 se trouvaient en province du Luxembourg. L'objectif de cette journée organisée par la Confédération est d'améliorer l'image du secteur de la construction et de montrer toutes les perspectives d'avenir que la construction offre en tant qu un des plus grands employeurs du pays. Pour cette raison, la Chambre patronale du Luxembourg remercie spécialement les 9 entreprises de la province qui ont participé à cette journée en montrant leur métier et leur savoir faire, tant sur des chantiers dans notre province qu au-delà. La prochaine journée chantiers ouverts aura lieu le dimanche 30 mai 2010. Les entreprises intéressées sont dés à présent invitées à rechercher un chantier intéressant et à contacter la chambre patronale. n 1 Entreprise Arnould et Forget S.P.R.L. Construction d'une maison unifamiliale à Anloy (Libin) 2 Picard Construct S.A. Construction d'une surface commerciale à Neufchâteau 3 M. Cop Jean-Marc Maison clé sur porte à Juseret 4 Etablissements Charles Maquet et Fils S.P.R.L. Construction d'une maison basse énergie en ossature bois à Libin 5 Perard Collard José S.P.R.L. Construction bois massif à Braine-L'Alleud 6 Immofer S.P.R.L. Complexe résidentiel basse énergie à Libramont 7 Entralux SA Maison base énergie à Flawinne (Namur) 8 AM Golinvaux Robert Entreprises S.P.R.L.- sa SINTRA Restauration église Saint-Martin à Tourinnes-la-Grosse (Brabant wallon) 9 Alter Energies Installation de panneaux photovoltaïque à Ste-Marie-sur-Semois No s salles s o n t parfaitement équipées Elles sont à votre disposition La Chambre patronale dispose de trois superbes salles pour vos réunions et séminaires, entièrement climatisées, bénéficiant d un éclairage naturel et organisées selon vos besoins : style théâtre, tables en U Elles peuvent être réservées individuellement, par deux ou par trois. Nos salles sont équipées du matériel didactique et de communication de haut niveau (écran, projecteur, enceintes acoustiques, micros, tableau papier et marqueurs, tableau blanc effaçable, lutrin, télévision, magnétoscope, DVD et également une ligne ADSL pour vos connexions internet et vidéoconférences). n Ava n ta g e s a u x m e m b r e s Réduction pour les vêtements de travail La Confédération Construction réserve à ses membres des avantages et réductions exclusifs. Ils peuvent en bénéficier grâce à leur code personnel (qui figure sur leur carte de membre). Pour en savoir plus sur tous ces avantages, contactez directement la Chambre patronale au 061/23 07 70 ou connectez-vous au site web www.confederationconstruction.be. L entrepreneur membre peut, en effet, rentabiliser rapidement sa cotisation en profitant de ces avantages exclusifs. C est dans cet état d esprit que la Chambre patronale de Libramont négocie une nouvelle collaboration avec un fournisseur d équipement de protection individuelle. Lors de la parution de la revue Entreprendre de septembre, les négociations seront clôturées et le choix du nouveau fournisseur de vêtements de travail et de sécurité sera arrêté. Notre sélection se tournera vers une société spécialisée dans la vente pour les professionnels du bâtiment. Sachez que nous avons analysé le meilleur ratio qualité à prix compétitif. Tous les membres pourront bénéficier d une réduction de 15 % sur leurs tarifs habituellement pratiqués aux entrepreneurs. N hésitez pas à profiter de cet important avantage négocié avec notre nouveau partenaire. Contactez-nous vite pour connaître les coordonnées de notre nouveau partenaire... n Salle 1 en forme de U Salle 1 & 2 style théâtre Salle 2 Salle 3 avec bar Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009-23

ESPACE ENTREPRISES > ITINERAIRE Ol Fosse d Outh est un domaine ardennais parmi d autres Sauf que ce complexe est le plus grand de Wallonie et que rien n y est vraiment comme ailleurs! On a beau savoir qu Ol Fosse d Outh est le plus grand complexe de vacances de Wallonie, le coup d œil est toujours aussi saisissant lorsqu au sortir de la petite rue venant du centre d Houffalize (au nord de la province), on découvre une immense construction toute en courbe plantée là au milieu d une jolie vallée encaissée. Disons-le d emblée, le bâtiment impressionne autant par sa taille que par son style. Trois cents chambres, une vingtaine de salles de réunions, un vaste amphithéâtre suréquipé et capable d accueillir jusqu à deux cent cinquante personnes assises, une jolie piscine subaquatique récemment rénovée, l endroit est incontestablement doté de prestations dignes des grands hôtels classiques. L été, lorsque le soleil illumine la façade aux terrasses orangées, on se croirait presque sur la riviera turque ou sur l une des côtes étouffantes de la péninsule ibérique. L hiver, par contre, les conditions climatiques chères à la région rappellent à la clientèle que l un des points culminants du pays (la Baraque Fraiture, ndlr) n est qu à quelques kilomètres à peine. Cela étant, la jolie région houffaloise n affiche pas (hélas!) le même attrait touristique que les destinations ensoleillées de la Méditerranée. Et si tout ici est fait pour attirer, satisfaire et fidéliser touristes, familles, hommes d affaires en congrès et entreprises en séminaires, le bel écrin souffre souvent de ce qui fait son caractère unique. Certes, nul ne conteste l évidence quant à la beauté de l endroit ou la qualité du service, mais il n en reste pas moins que le magnifique complexe a, comme n importe quel autre, des seuils d occupation minima et des objectifs de rentabilité en-deçà desquels toute viabilité est impensable. De toute évidence trop grand pour la province de Luxembourg où il est implanté, le domaine Ol Fosse d Outh n en est pas moins aujourd hui l un des portes drapeaux de l activité touristique provinciale. Bien sûr, tout ici est bien différent du fameux caractère traditionnel de l hôtellerie ardennaise, voire luxembourgeoise, mais l endroit se bat à l instar des autres établissements de la province pour attirer chez nous la clientèle nécessaire à sa bonne santé, comme à celle du tourisme en général. Nous avons profité de la saison estivale pour nous évader quelques heures dans cet écrin de verdure de Haute-Ardenne et découvrir, en compagnie de Didier Robert et d Ariane Jeangout, directrice depuis 1994, un endroit vraiment étonnant répertorié comme le plus grand centre de vacances de Wallonie. 24 - Entreprendre Aujourd hui N 116 - septembre 2009