Programme régional d évolution de l offre de formation professionnelle dans le secteur du bâtiment et des travaux publics en Languedoc-Roussillon



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formation professionnelle Programme régional d évolution de l offre de formation professionnelle dans le secteur du bâtiment et des travaux publics en Languedoc-Roussillon

édito Christian BOURQUIN Président de la Région Languedoc-Roussillon Le Bâtiment et les Travaux Publics représentent en Languedoc- Roussillon plus de 22 000 entreprises et plus de 60 000 salariés pour un chiffre d affaires de 5,8 millions d euros. Ce secteur majeur de l économie régionale doit aujourd hui répondre à deux défis, d ordres démographique et énergétique. A l initiative de la Région et pour la première fois en Languedoc-Roussillon, une réflexion a été menée avec l Etat et les partenaires sociaux pour identifier les pistes d évolution de l ensemble des dispositifs qui concernent chaque année, dans ce secteur, près de 20 000 personnes en formation (lycéens, apprentis, demandeurs d emploi et salariés). Ce schéma sectoriel, adopté par le Conseil Régional le 29 novembre 2010, donne aujourd hui un premier cadrage sur les évolutions à apporter à l offre de formation pour répondre aux exigences d aujourd hui et de demain et s orienter vers les 15 métiers du BTP porteurs d emplois en Languedoc-Roussillon. Les objectifs sont ambitieux car il s agit de dynamiser le développement des entreprises du BTP en favorisant la performance énergétique, offrir des parcours de formation attractifs et innovants et professionnaliser les organismes de formation aux enjeux du développement durable. Avec ses partenaires, la Région prépare l avenir. 3

sommaire 1 ère Partie Le BTP : un potentiel de croissance... p. 6 2 ème Partie De nouvelles compétences en lien avec les enjeux du développement durable... p. 12 3 ème Partie Une offre de formation en développement... p. 16 4 ème Partie Évolution de l appareil de formation vers une adaptation des contenus de formation... p. 24 Programme d actions Fiche - action N 1 - Ajuster l offre de formation du BTP... p. 27 Fiche - action N 2 - Développer la formation de formateurs au développement durable... p. 28 Fiche - action N 3 - Renforcer l attractivité de certains métiers du BTP... p. 29 Fiche - action N 4 - Développer un module générique «Performance du bâti»... p. 30 Fiche - action N 5 - Sensibiliser les publics formés dans le secteur du BTP à la prévention sécurité... p. 31 Fiches emploi/formation Synthèse des fiches emploi/formation... p. 38 Charpentier(e) et constructeur(trice) bois... p. 38 Maçon(ne) - gros œuvre... p. 40 Chauffagiste... p. 42 Installateur(trice) sanitaire... p. 44 Electricien(ne)... p. 46 Menuisier(e)... p. 48 Metallier(e)... p. 50 Peintre et façadier(e)... p. 52 Carreleur(euse)... p. 54 Platrier(e) - plaquiste et monteur(euse) en isolation intérieure... p. 56 Encadrement de chantier... p. 58 Technicien(ne) bureau d études / chargé d affaires... p. 60 Technico-commercial(e)... p. 62 Canalisateur(trice)... p. 64 Conducteur(trice) d engins... p. 66 Ressources documentaires p. 68 Participants aux réunions de concertation p. 69 4 Sommaire

introduction La Région, avec l appui des représentants de la profession organisés en Commission Paritaire Emploi Formation, souhaite accompagner le développement des entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics par une réponse adaptée des dispositifs de formation : c est l objet de ce programme régional inscrit dans le programme opérationnel du Plan Régional de Développement des Formations Professionnelles, voté par l exécutif régional en 2007. Fruit d une large concertation avec la Commission Paritaire Emploi Formation BTP, les services de l Etat, Pôle Emploi et avec l appui du cabinet SISIFE, de l Observatoire de la Cellule Economique Régionale du BTP, de l Observatoire Régional Emploi Formation et du Centre d Animation, de Recherche et d Information sur la Formation, ce document initie en Languedoc-Roussillon une nouvelle méthode de travail en décloisonnant les dispositifs de formation afin de répondre au mieux aux enjeux de développement des entreprises du secteur ainsi qu aux projets professionnels des publics en formation (lycéens, apprentis, demandeurs d emploi ou salariés). Former plutôt que licencier, former pour anticiper la reprise, former pour construire de nouveaux projets, tels sont les enjeux de ce programme. La formation, levier économique et social du développement régional, est une ressource décisive pour réussir la mutation du secteur et répondre aux paris du Schéma régional d Aménagement et de Développement Durable du Territoire adopté le 25 septembre 2009. Le dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics s appuie donc sur un diagnostic économique (1 ère partie) faisant ressortir les besoins en compétences (2 ème partie) et sur un état des lieux de l offre de formation existante (3 ème partie) permettant de dégager les principales préconisations sur les 5 ans à venir (4 ème partie). Ces préconisations sont inscrites dans un programme opérationnel composé de 5 fiches-actions et de 15 fiches emploi/formation détaillées portant sur les métiers identifiés par les professionnels comme porteurs d emploi en région et précisant, pour chacun d eux, l évolution de chaque dispositif (formation initiale, formation des demandeurs d emploi et formation des salariés) pour les 5 prochaines années. La déclinaison annuelle de ce document sera l occasion de mobiliser l ensemble des acteurs concernés afin de donner de la cohérence et de la lisibilité aux actions conduites. Introduction 5

1 Partie ère Le BTP un potentiel de croissance Ce diagnostic s appuie sur les travaux de la Cellule économique du BTP qui a notamment produit, en novembre 2007, une «Etude des potentialités de développement du dispositif de formation professionnelle dans le secteur de la construction en Languedoc-Roussillon». Il prend également en compte la politique de développement économique de la Région, le chantier de rénovation énergétique ainsi que les hypothèses stratégiques du Schéma Régional d Aménagement Durable et de Développement du Territoire (SRADDT) adopté par la Région le 25 septembre 2009. Il s inscrit toutefois dans un contexte de crise générant une baisse d activité même si les effets ont été différés en région. 6 F o r m at i o n p r o f e s s i o n n e l l e 1ère partie Le BTP : un potentiel de croissance

La croissance démographique régionale En moyenne, la population régionale augmente de + 1,4 % par an depuis 1999, soit le double de ce qui est observé en France métropolitaine. Depuis 2007, cette progression démographique qui représente environ 30 000 personnes supplémentaires par an se poursuit, confirmant l attractivité du territoire : 2 565 000 habitants en 2007, 2 589 704 en 2008, 2 616 000 en 2009, 2 804 775 en 2015 selon les prévisions de l INSEE et entre 500 000 et 800 000 personnes supplémentaires dans les vingt prochaines années selon les projections démographiques inscrites au Schéma Régional d Aménagement et de Développement Durable du Territoire. Le BTP : moteur de l économie régionale La construction représente plus de 22 000 entreprises (13 % des entreprises régionales) et un chiffre d affaires de 5,8 milliards d euros (3,6 % du chiffre d affaires national). Elle contribue à hauteur de 4 % au PIB national de la branche. Jusqu en 2007, son taux de croissance annuel moyen était de 4,1 % contre 2,9 % pour l ensemble des secteurs de l économie régionale. Cet essor remarquable est étroitement lié aux besoins induits par la croissance démographique régionale (construction de logements neufs, réhabilitation, entretien, rénovation, équipements collectifs) ainsi qu à une commande publique soutenue portant sur les travaux publics (infrastructures de transports ferroviaires, urbains, réseaux routiers, alimentation en eau). Le bâtiment et les travaux publics représentent respectivement 75 % et 25 % de l activité globale du secteur qui a créé 23 270 emplois salariés de 1996 jusqu en fin 2007 soit une progression de 62,5 % largement supérieure à 40,8 % pour toutes les activités confondues. Dans le même temps, le nombre d établissements s est accru de près de 3 800 unités. Avec 60 100 salariés au 31 décembre 2008, le BTP représente 7,6 % de l emploi salarié régional contre 6 % au plan national. Depuis plus d une décennie, il a fortement renforcé ses effectifs : 60 000 actifs en décembre 2002 pour 75 709 (salariés et non salariés) au 31 décembre 2008. La Cellule Economique Régionale du BTP observe cependant qu alors que la construction de logements connaît depuis 1999 une hausse quasi continue, la production de logements locatifs sociaux marque un essoufflement avec deux années consécutives de baisse. En 2007, 34 000 logements ont été autorisés à la construction avec une baisse sensible sur les logements individuels et une forte hausse pour les logements collectifs (+ 9,6 % par rapport à 2006). 3 704 logements locatifs sociaux ont été financés pour un objectif de production du Plan de cohésion sociale conduit par l Etat de 5 240 initialement et de 5 770 après majoration des objectifs par la loi DALO. Pour ce qui concerne les travaux publics, les donneurs d ordre sont principalement les collectivités locales dans les domaines de la voirie et de l assainissement, à laquelle s ajoute la commande de grands chantiers : ligne TGV, lignes de tramway, Aquadomicia, doublement de l A9 F o r m at i o n p r o f e s s i o n n e l l e 1ère partie Le BTP : un potentiel de croissance 7

Le BTP : secteur-clé de l artisanat à l allongement de la durée de vie et à une évolution de cette demande davantage tournée vers les logements collectifs au détriment de la construction individuelle, n réglementaires avec la loi SRU et la création de logements sociaux, la mise en accessibilité des établissements recevant du public, la réforme du diagnostic technique immobilier (amiante, termite ), la prise en compte du risque sismique, une sécurité renforcée, n environnementales avec les enjeux de maîtrise de l énergie. La dimension artisanale du secteur reste très forte en Languedoc-Roussillon, représentant près de 90 % du nombre total d entreprises. Avec 25 676 unités, les entreprises artisanales inscrites au 31 décembre 2008 constituent le contingent le plus élevé depuis plus de 30 ans d observation. Elles représentent un peu plus de 50 % de l emploi salarié du secteur et leurs principales activités sont la maçonnerie (34 %), l aménagement et les finitions (20 %), les corps d état techniques (12 %), la menuiserie/serrurerie (11 %) et le terrassement et travaux divers (10 %). Leur structure juridique se modifie et l on constate une évolution plus rapide des structures de type SARL ou EURL que celles sous statut de personnes physiques. Toutefois des indicateurs tels que le vieillissement de la population des artisans (seulement 8,37 % d entre eux sont âgés de moins de 30 ans), un turn-over important dont témoigne le nombre de radiations (près de 3 000 : record historique) et la diminution de la durée de vie des entreprises (un quart ont plus de 10 ans d existence, pour un tiers il y a une trentaine d années) méritent attention. Les perspectives Les perspectives nationales de l Observatoire du BTP pour 2015 ont mis en évidence 2 scénarii d évolution pour le secteur du bâtiment : le premier dit «tendanciel cyclique» prolongeant simplement le lien avec le cycle économique observé par le passé, le second dit «d accélération» tient compte du dynamisme actuel. Quel que soit le scénario retenu, l activité du bâtiment devrait se maintenir à un niveau élevé. Les raisons en sont multiples : n sociologiques avec à la fois une augmentation de la demande en logement des ménages liée notamment à la proportion du nombre de divorces, Malgré un contexte économique difficile qui a eu un impact réel, à partir du 2 ème semestre 2008, sur l économie régionale, les prévisions à court terme de la Banque de France tablent aujourd hui sur une stabilisation d activité et l INSEE perçoit des signes d amélioration : la vente de logements neufs concentrée sur l aire urbaine de Montpellier et la plaine littorale a progressé en 2009 et le Languedoc-Roussillon se situe désormais au 6 ème rang des régions métropolitaines selon le critère du nombre annuel de logements commencés. Pour leur part, les branches professionnelles du secteur en région s accordent à penser que les tendances à moyen et long termes ne sont pas remises en cause d autant que, durant l année 2009, les professionnels (concepteurs, producteurs de matériaux et entreprises de pose) ont enregistré une forte explosion de la demande des primoaccédants à la propriété sous les effets conjugués du Pass foncier et du doublement du prêt à taux zéro. Par ailleurs dans les travaux publics, les grandes tendances observées soutenues par la croissance démographique (développement des infrastructures ferroviaires, développement des transports urbains, aménagements périurbains, réseaux d assainissement et réseaux secs) demeurent. Les mesures en faveur de l accès à la propriété et plus généralement pour le logement avec le maintien des différentes aides au titre de la loi Scellier, le renouvellement urbain et l amélioration de l habitat dans le cadre de la politique de la ville ainsi que les aides spécifiques pour les primo-accédants sont également favorables à cette évolution. Pour ce qui concerne les travaux publics, des efforts importants sont à produire pour l entretien ou le renouvellement des réseaux (approvisionnement en énergie, ferroviaire, alimentation en eau et assainissement). L emploi resterait donc à la hausse pour la plupart des familles professionnelles qualifiées et se maintiendrait sur les emplois d ouvriers non qualifiés. L emploi indépendant se maintiendrait sous une forme renouvelée, les nombreux départs à la retraite pouvant conduire à l intégration des 8 1 ère partie Le BTP : un potentiel de croissance

structures productives dans des structures plus grandes ou à la constitution de réseaux. Les petites entreprises polyvalentes, notamment dans les travaux de rénovation, devraient se développer. Par ailleurs, les premières mesures du Grenelle de l Environnement (38 % d économie d énergie à réaliser pour 2020 dans la rénovation des bâtiments existants, 20 % d énergies renouvelables dans la production d énergie pour 2020, mise aux normes de l assainissement non collectif) ne peuvent qu accélérer ce processus d évolution. Le comité de filière «Métiers du bâtiment» (janvier 2010), créé dans le cadre du plan national de mobilisation des territoires et des filières sur le développement des métiers de la croissance verte, rappelle que le bâtiment est le plus gros consommateur d énergie (42, 5 % de la consommation d énergie finale de la France et près de 28 % des émissions de gaz à effet de serre). En terme d évolution de marché, le Grenelle de l Environnement et les objectifs européens vont entraîner : n pour le bâtiment, une obligation de performance énergétique, le développement des énergies renouvelables et de la demande en éco-matériaux (nouveaux isolants, mode constructif bois), l augmentation de mise en chantier haute qualité environnementale et bâtiment basse consommation, n our les travaux publics, la réduction des gaz à effet p de serre, le réemploi des matériaux géologiques et la réduction des consommations d eau. L évaluation par le comité de filière de l effet sur la création d emplois reste prudente : les emplois concernés seront surtout des emplois maintenus qui vont permettre de contrecarrer les effets de la crise et non des emplois supplémentaires. En Languedoc-Roussillon, la cellule économique prévoyait, en 2007, la construction de 28 100 logements supplémentaires de 2010 à 2015 ce que confirment aujourd hui les branches professionnelles qui évaluent le nombre annuel d autorisations de construire entre 25 000 et 29 000 et un potentiel de 16 000 logements concernés chaque année par la rénovation énergétique. S agissant du logement social, le Rapport de la Commission Constantin remis au Président de Région en juin 2009 fait état d un retard régional (10,5 % de logements sociaux soit 115 000 logements contre 17 % en moyenne régionale) qui doit être compensé par un effort conséquent des collectivités territoriales et des bailleurs. Chaque année, 12 400 demandes sont satisfaites pour 46 000 exprimées. Ce rapport estime à 340 000 le nombre de logements à construire à l horizon 2030, tous parcs confondus. F o r m at i o n p r o f e s s i o n n e l l e 1ère partie Le BTP : un potentiel de croissance 9

Les actions engagées D ores et déjà, la Région se mobilise notamment au travers de l Etablissement Public Foncier par l acquisition de terrains pour 4 000 à 5 000 logements sociaux par an (financement jusqu à 50 % de la surcharge foncière de certains programmes favorisant la mixité sociale représentant 10 millions d euros par an). Concernant les travaux de rénovation, les objectifs pour 2013 sont de 25 000 logements sociaux et de 100 000 logements ou maisons individuelles. Les projets de renouvellement urbain 2005-2013 associant Etat, Région, Communautés d agglomération, Communauté de communes prévoient déjà l intervention sur 10 sites notamment Montpellier, Alès, Béziers, Narbonne et l accompagnement de 7 243 logements (3 201 constructions et 4 042 réhabilitations). Par ailleurs, de nombreuses mesures favorisant la protection de l environnement ont été engagées en Languedoc-Roussillon : n ides régionales aux projets photovoltaïques, au a solaire thermique ou aux chaufferies bois n r énovation énergétique de 25 000 logements classés de E à I (consommation d énergie supérieure à 230 kwh/m2/an) n l ancement en 2008 d un appel à projet «nouvelles formes urbaines durables en Languedoc-Roussillon pour le logement social» n ide régionale à l équipement des logements sociaux a en énergies renouvelables en appui des programmes européens n obilisation de 10,8 millions d euros au titre du m FEDER pour la réhabilitation énergétique n s ensibilisation des professionnels grâce à plusieurs dispositifs : Formation aux Economies d Energies des entreprises et artisans du Bâtiment - FEEBAT, centre de ressources ECOBATP LR, plates-formes dédiées au solaire et au photovoltaïque (5), platesformes technologiques départementales (5) n c ontribution du Pôle de compétitivité Développement des Energies Renouvelables dans le Bâtiment et l industrie (DERBI) à la structuration de la filière «énergies renouvelables» n btention par 400 artisans du label éco-artisan dans o le cadre de la convention nationale CAPEB/Ministère de l Ecologie, de l Energie, du Développement Durable et de l Aménagement du Territoire n doption des démarches agendas 21 par de a nombreuses collectivités (Région, départements, villes ou communautés d agglomération) et plans de déplacement urbain n éveloppement d opérations d information (cf : d salons, points info énergie, forum, campagne de communication). Dans ce contexte, les comportements des clients évoluent : la prise de conscience écologique les incite désormais à rechercher eux-mêmes des informations sur les modes constructifs via internet et à attendre un interlocuteur unique pour la réalisation et la coordination des travaux. Des projets vont également se développer à moyen terme : n ise en œuvre des plans «climat» avec m développement des transports en commun (parkings relais, plates-formes intermodales) et des déplacements doux (pistes cyclables) n r énovation énergétique du bâti existant qui, selon la cellule économique du BTP concerne potentiellement 1,5 millions de logements dont 1,2 millions construits avant 1989 et 34 millions de m2 de locaux tertiaires pour un chiffre d affaires en rythme annuel estimé à 750 millions d euros d ici à 2050. La création de postes est estimée à 10 000 (8 000 salariés). Cette forte mobilisation pourrait permettre à la région de devenir la première région de France pour les énergies renouvelables. 10 F o r m at i o n p r o f e s s i o n n e l l e 1ère partie Le BTP : un potentiel de croissance

En conclusion, la volonté de faire face à un développement programmé peut paraître contradictoire avec la conjoncture actuelle où le niveau de commande est en baisse. Cependant, cela ne remet pas en cause les grandes tendances structurantes du secteur, observées ces dix dernières années. La convergence des mesures nationales et régionales dans le domaine de la rénovation des bâtiments existants et du développement des énergies renouvelables devrait créer des conditions favorables de solvabilité de la clientèle. Par ailleurs, l engagement «formation accompagnement» des professionnels du secteur sur le chantier de la rénovation énergétique devrait accompagner l accroissement prévisible de la demande de travaux. Les entreprises du BTP sont des partenaires privilégiés pour apporter des réponses aux 3 controverses du Schéma Régional d Aménagement Durable et de Développement du Territoire identifiées à l horizon 2030 : n omment concilier attractivité du territoire et C préservation de la biodiversité? Par une économie de l espace dans laquelle le renouvelable prend une place prépondérante : à ce titre, la Région se fixe comme impératif de réduire de 30 % la consommation d espace par logement neuf n omment concilier croissance économique et C développement social? Par le développement de formations qualifiantes visant à apporter les ressources nécessaires à la création de nouveaux produits et l usage de nouvelles techniques : les parcours de formation se doivent donc d être attractifs et innovants n omment concilier cohésion des C compétitivité de la région? Par des différents réseaux notamment autoroutier pour la construction d une métropolitaine. territoires et l amélioration ferroviaire et stratégie inter Des facteurs d incertitudes sont toutefois à prendre en compte notamment : n e niveau d engagement des maîtres d ouvrage L (contraintes financières des collectivités locales, coût du foncier, volonté des élus de favoriser la mixité sociale), n a capacité des entreprises à absorber L l accroissement de la demande en développement durable et à répondre aux nouvelles demandes du marché : conseil technique et financier, interlocuteur unique, rénovation énergétique et éco-construction. F o r m at i o n p r o f e s s i o n n e l l e 1ère partie Le BTP : un potentiel de croissance 11

2 ème Partie De nouvelles compétences en lien avec les enjeux du développement durable Rajeunissement de la pyramide des âges De 2002 à 2007, le rajeunissement des effectifs s effectue selon un rythme annuel moyen de 13, 7 %. Évolution des salariés < 25 ans, de 2002 à 2007 Les jeunes de 16 à 29 ans représentent 28 % des salariés du BTP (19,95 % en France, tous secteurs confondus) alors que les 50 ans et plus représentent 18, 48 % (25,5 % en France, tous secteurs confondus). Une très large majorité (82 %) d entre eux intègre les métiers de la production, 8,2 % les métiers administratifs et commerciaux et 4,8 % les métiers de technicien et d encadrement. Ces écarts s accentuent lorsqu il s agit des premiers entrants pour lesquels la fonction de production joue un rôle très fort d accueil et d intégration et dont le recrutement s accentue dans les métiers des travaux publics. Les moins de 25 ans représentent 31 % des entrants et 40 % des 1ers entrants. 50 % des premiers entrants sont issus de la formation initiale (apprentissage et sous statut scolaire) mais les entreprises attirent également des candidats venant d autres horizons professionnels. Dans le même temps, on constate que la part des salariés ayant 10 à 24 ans d ancienneté a sensiblement diminué sans pour autant que la tranche de + de 25 ans d ancienneté augmente. Comparaison de l ancienneté, salariés BTP-LR, 1997 / 2002 / 2007 12 2 ème partie De nouvelles compétences en lien avec les enjeux du développement durable

Il faut souligner que les entreprises du BTP se sont engagées dans une démarche de fidélisation des salariés s appuyant sur une politique salariale forte (52 % d augmentation de salaires en 10 ans) et sur l amélioration des conditions de travail et de sécurité appuyée par des actions de prévention. Cependant, les derniers chiffres publiés par la cellule économique à partir des données de l Union des Caisses de France signalent un coup d arrêt dans la progression régulière des salaires enregistrée depuis 2002. Peu de mixité dans les métiers de production Le taux d emplois occupés par des femmes égal à 9,39 % en Languedoc-Roussillon est encore inférieur à la moyenne nationale (10,25 %) malgré une progression régulière depuis 2002, dans toutes les fonctions. Alors que de nombreuses actions sont menées en région pour favoriser la mixité des métiers tant par les professionnels que par le service public de l emploi, le bilan reste encore limité dans les fonctions de production. Les fonctions tertiaires sont toujours largement prépondérantes comme l indique le tableau ci-après. Répartition de l emploi féminin selon les fonctions en 2007 FONCTIONS Effectifs Taux de féminisation Production 440 1,13 % Techniques (études et encadrement 259 3,97 % de chantier) Tertiaire 4 301 54 % TOTAL (soit 321 personnes supplémentaires par rapport à 2006) 5 000 Niveau de qualification inférieur à la moyenne nationale Globalement, le niveau de qualification des salariés est inférieur à celui constaté au niveau national : 44,2 % de salariés peu qualifiés en région - 36 % au plan national et les entreprises déclarent toujours rencontrer des difficultés de recrutement pour les emplois qualifiés. Les métiers qui comprennent plus de 50 % de salariés non qualifiés sont les suivants : menuisier, couvreur, terrassier, carreleur, administratif et commercial. Ce constat qui renseigne sur les pratiques de recrutement des entreprises du secteur milite en faveur du développement de la formation des nouveaux entrants. L augmentation la plus forte des salariés peu qualifiés porte sur les deux métiers qui recrutent le plus de jeunes à savoir terrassier et canalisateur. Pour les emplois qualifiés, expérience et diplôme sont souvent nécessaires, seuls les postes de techniciens étant ouverts aux jeunes débutants. De manière générale, on constate aujourd hui que la pose des différents matériaux répondant aux enjeux du développement durable (isolation intérieure ou extérieure, capteurs solaires thermiques, panneaux solaires photovoltaïques, canalisations) est réalisée par du personnel peu qualifié. 2 ème partie De nouvelles compétences en lien avec les enjeux du développement durable 13

Métiers toujours en tension Fin 2009, 22 900 demandeurs d emploi soit 12 % des inscrits à Pôle emploi recherchent un emploi dans le secteur. 24 % ont moins de 25 ans contre 18 % en moyenne générale. Ce sont principalement des hommes (97 %) qui recherchent en priorité un emploi de préparateur du gros œuvre et des travaux publics, maçon, peintre en bâtiment, électricien en bâtiment, installateur d équipements sanitaires et thermiques, conducteur d engins de terrassement et de carrière. Sur la même période, parmi les 143 400 offres d emploi collectées par Pôle emploi, 11 800 soit 8 % concernent le secteur et plus particulièrement la maçonnerie, la préparation du gros œuvre et travaux publics, l électricité en bâtiment, l installation d équipements sanitaires et thermiques, la peinture en bâtiment. Les contrats proposés sont principalement des contrats à durée déterminée (38 % des offres) et des contrats d intérim (38 % des offres). Nouveaux besoins en compétences D après les travaux du comité de filière au niveau national, les mutations en lien avec la rénovation énergétique devraient concerner toutes les catégories de personnel : les ouvriers dans le secteur production, les techniciens et ingénieurs dans le secteur de la maintenance ou du diagnostic ainsi que les gestionnaires de réseaux. Ces mutations devraient également développer de nouvelles compétences autour de la mesure de la performance énergétique et de l offre globale. Pour leur part, les professionnels du Languedoc-Roussillon considèrent que, pour ce qui concerne les métiers du gros œuvre et du second œuvre, l intégration de la rénovation énergétique et de l installation des énergies renouvelables ne créera pas de nouveaux métiers mais aura pour conséquence de développer la poly-compétence des salariés et leur technicité ainsi que le regroupement en réseau de plusieurs métiers pour parvenir à une offre globale. Les 3 principales évolutions de l activité du BTP sont décrites de la façon suivante : n une chaîne de production de type industriel avec des incidences sur la normalisation des prescriptions, la standardisation des matériaux, la préfabrication des enveloppes, la technicité des équipements et le développement de la maintenance, n une production/prestation pour les travaux de construction et de rénovation nécessitant une approche commerciale de la clientèle, l intégration dans une offre globale, le suivi coordonné des travaux, un niveau d expertise technique pour les interventions, une offre de maintenance et de service après-vente, n la limitation des impacts sur l environnement pour les travaux publics se traduisant par une protection renforcée de l environnement du chantier, la réduction des émissions de CO 2 liées aux transports, la rapidité des interventions et l optimisation des consommations d énergie liées au parc d engins. Ces évolutions vont modifier les fonctions au sein des entreprises : n une fonction «organisation de la production» plus structurée et plus rigoureuse : application des normes, précision de l exécution, renforcement de la sécurité, soin de la finition, gestion des interfaces entre les différents corps d état, n une fonction «technique et commerciale» plus proactive : approche marketing, conseil client, diagnostic technique, qualité et conformité de la prestation, n une fonction «installation» plus technique et plus spécialisée : spécialisation des interventions (modes constructifs, équipements, réseaux), développement de la maintenance et de la polyvalence. 14 2 ème partie De nouvelles compétences en lien avec les enjeux du développement durable

Xavier Dubosq et ProboisForissier Les nouveaux besoins en compétences du bâtiment se trouvent donc liés à : n la diversification des techniques et des modes de construction (ossature bois, filière sèche et construction métallique, pierre, monomur, béton banché, aggloméré de béton). En Languedoc- Roussillon, la surface boisée qui couvre 37 % du territoire et s accroît de 1 % par an offre des perspectives intéressantes pour la construction bois, n la formulation d une offre globale de services au client impliquant plusieurs corps d état, portée par un interlocuteur unique et garantissant une rapidité de réponse à la commande et d exécution, l intervention en site occupé et la maîtrise des coûts, n la généralisation de démarches commerciales garantissant la performance, n une évolution croissante des techniques et des matériaux mis en œuvre (installation des ENR, installation des systèmes thermodynamiques, robotisation, mise en œuvre des éco matériaux ). Dans les métiers des travaux publics : n la qualité globale et durable des ouvrages aura des impacts sur l ensemble des métiers, n l apparition de nouveaux métiers est également considérée comme négligeable par rapport à l évolution des métiers existants liée à l augmentation des exigences de préservation de l environnement : recyclage des déchets, traitement des eaux, diminution des nuisances, réduction des coupures de réseau. Ainsi pour les métiers de la route, il s agit de mettre en œuvre le retraitement et la réutilisation de matériaux afin de limiter la dépense énergétique et les rejets de CO 2 liés au transport des déblais/remblais. La Commission Paritaire Régionale Emploi Formation BTP précise par ailleurs que les salariés vont devoir développer sur les chantiers de nouvelles compétences en terme de gestion des relations avec les autres corps de métier, d écoute et de conseil dans les relations avec les clients, les autres entreprises et les fournisseurs, de propreté de chantier et de respect des consignes de prévention/ sécurité sur chantier et hors chantier (risques routiers). Les entreprises, de leur côté, doivent poursuivre l amélioration des conditions de travail, développer encore davantage la prévention/sécurité et proposer des parcours qualifiants accompagnant des progressions de carrière. Les acteurs locaux réunis en séminaire estiment pour leur part que les chantiers de rénovation comportent des exigences nouvelles : du personnel disposant de maturité, d une vision globale et de compétences transversales. En conclusion, le défi pour la profession est donc celui d une adaptation rapide de ses ressources aux principales évolutions repérées en terme d organisation de la production, de commercialisation, d installation et de maintenance des installations. L enjeu du développement durable peut être un levier contribuant à développer l attractivité de certains métiers pour les jeunes du territoire. 2 ème partie De nouvelles compétences en lien avec les enjeux du développement durable 15

3 ème Partie Une offre de formation en développement Le Centre d Animation, de Recherche et d Information sur la Formation dispose d une base de données de l offre de formation professionnelle existante, principalement alimentée par la Région (apprentissage, formation des demandeurs d emploi inscrits dans les programmes régionaux), l Etat (Rectorat, DRAF, DRASS, DRJS) et l AFPA. Cette base de données a fait l objet d une analyse quantitative et qualitative de l Observatoire Régional Emploi Formation, portant sur la formation initiale dans le secteur du BTP et validée par les différents financeurs réunis au sein d un groupe statistiques. Cette analyse prend également en compte les vœux d orientation, les taux de remplissage des formations, les taux d abandon, les taux de rupture des contrats d apprentissage, la localisation des publics de la formation. Pour ce qui concerne la formation continue, les éléments d analyse ont été fournis par les financeurs. Pour permettre le rapprochement des effectifs réels de la formation initiale et de la formation continue, l année de référence pour toutes les données chiffrées est l année 2008 correspondant à l année scolaire 2007/2008 et totalisant les effectifs en première, deuxième et troisième année. On comptabilise ainsi, en Languedoc-Roussillon, 18 867 personnes formées réparties comme suit selon les dispositifs. Tableau général des effectifs en formation professionnelle et technologique dans le BTP - Année 2008 FORMATION INITIALE FORMATION CONTINUE TOTAL Voie scolaire* Apprentissage Salariés** Demandeurs d emploi *** 5 608 4 550 6 187 2 522 18 867 30 % 24 % 33 % 13 % 100 % * Intègre les effectifs en bac techno ** Regroupe les données de l AREF-BTP, du FAFSAB et de l AFPA *** Regroupe les Programmes Régionaux : (Programme Régional Qualifiant, Actions Préparatoires à l Insertion), Pôle Emploi et AFPA. 16 3 ème partie Une offre de formation en développement

Répartition des formations professionnelles et technologiques dans le secteur du BTP - Année 2008 3 ème partie Une offre de formation en développement 17

1 - FORMATION INITIALE Avec 10 158 élèves et apprentis (toutes années confondues), la formation dans les métiers du BTP se place au 2 ème rang de la formation professionnelle et technologique initiale en Languedoc-Roussillon, derrière les métiers de la gestion et de la comptabilité. Elle représente 15 % des effectifs régionaux. Si la voie scolaire concentre plus de la moitié des effectifs, l offre de formation est également fortement portée par l apprentissage. Entre 2003 et 2007, la formation initiale dans le BTP a beaucoup plus augmenté (+ 80 %) que l offre globale tous secteurs confondus (+ 15 %). Cette forte croissance résulte d un développement volontariste d une offre de formation déficitaire et va au-delà de la croissance des effectifs salariés du BTP (+ 25 % sur la période). Les filles restent très peu présentes dans les deux dispositifs : 5 % dans la voie scolaire et 2 % en apprentissage. La répartition des effectifs par groupe de spécialité est la suivante : n Gros œuvre : 12,6 % n Second œuvre : 71,5 % (poids des formations électriques et électroniques) n Travaux publics : 5,7 % n Autres (techniques de l architecture, ingénieur Bâtiment et TP, géomètre, topographe) : 10,2 % Comme le montrent les tableaux ci-après, le poids du niveau V très important encore en 2008 (64 % sous statut scolaire et 81 % en apprentissage) se trouve considérablement modifié du fait de la généralisation du BAC PRO en 3 ans, représentant pour l année scolaire 2009/2010, 25 % sous statut scolaire et 74 % en apprentissage. Répartition, par niveau, des formations professionnelles initiales dans le secteur du BTP - Année 2008 18 3 ème partie Une offre de formation en développement

Répartition, par niveau, des formations professionnelles initiales dans le secteur du BTP - Année 2010 3 ème partie Une offre de formation en développement 19

FFB - Dominique Coulier 1 - A : Formation initiale sous statut scolaire Le socle principal de l offre de formation initiale sous statut scolaire est donc désormais le niveau IV, conformément au projet académique 2008-2012 qui prévoit par ailleurs d élargir l accès des bacheliers professionnels au BTS et de conduire davantage de bacheliers technologiques vers des poursuites d études en DUT, BTS et licences professionnelles. Les effets de cette évolution sur l obtention des diplômes ne peuvent encore être mesurés. Toutefois, l enquête interne réalisée au sein de l Education Nationale auprès de 1 000 élèves tous secteurs confondus indique une meilleure réussite scolaire, un faible taux d abandon en cours de formation et une motivation accrue des élèves. Un dispositif d accompagnement individualisé est par ailleurs mis en place pour les élèves en difficulté. Par le biais du contrôle continu, une certification intermédiaire permet de valider un CAP ou un BEP. La demande sociale est toujours forte pour des entrées en formation de niveau V notamment en CAP gros œuvre mais l objectif de l Education Nationale est de limiter l accès aux CAP à un niveau de l ordre de 23 % des entrées en formation. A l inverse, la filière bois (menuiserie, agencement d intérieur et à un degré moindre, charpente) s avère moins attractive et rencontre des difficultés de recrutement. Globalement, les premiers vœux d affectation pour un CAP dans le BTP sont passés de 7,5 % à 10 % entre 2003 et 2007. La formation initiale sous statut scolaire s appuie fortement sur les pôles de compétences que constituent les 5 lycées des métiers intervenant sur ce secteur ainsi que sur les 5 plates-formes technologiques départementales, partenaires des entreprises régionales. La Région accompagne cette stratégie d élévation du niveau de qualification en mettant à disposition des établissements scolaires un environnement pédagogique performant, innovant et adapté aux besoins professionnels dans le cadre de son programme de renouvellement et de modernisation des équipements. Le Rectorat ne constate pas de difficultés particulières d insertion pour les jeunes diplômés sous statut scolaire hormis dans le domaine de la peinture où l analyse des pratiques montre toutefois l importance de l activité non déclarée. 1 - B : Apprentissage S agissant de l apprentissage, la Région s est engagée dans une politique volontariste inscrite dans le schéma régional visant à développer ce dispositif, tant au niveau quantitatif (objectif de 16 500 apprentis en 2009 porté à 20 000 à la rentrée de septembre 2014) qu au niveau qualitatif (logique de filière du CAP au diplôme d ingénieur, modernisation des établissements, aide renforcée aux apprentis). Avec des formations préparant du CAP au diplôme d ingénieur, le BTP illustre parfaitement cette évolution. Depuis 2004, les apprentis du secteur ont augmenté de 65 %. Le développement des Baccalauréats Professionnels en 3 ans, évoqué précédemment, pose la question du positionnement des Brevets Professionnels, qui doivent faire prochainement l objet d une remise à jour en terme de contenus de formation. Il convient de rappeler que les Brevets Professionnels sont des diplômes de promotion sociale préparés par apprentissage ou en travaillant, après obtention d un diplôme de niveau V dans la spécialité. La diminution des CAP va donc réduire leur vivier. La Commission Paritaire Emploi Formation considère que le Baccalauréat Professionnel serait plus adapté aux entreprises intervenant dans des domaines techniques tels que l électricité ou le génie climatique alors que les entreprises de gros œuvre ou de taille modeste privilégieraient le Brevet Professionnel qui permet à court terme de devenir chef d équipe. La réflexion sur le sujet se poursuit. A souligner que le secteur BTP est moins exposé aux ruptures de contrats dont le taux estimé à 17, 2 % en 2006 est de 5 points inférieur à celui de l ensemble des secteurs d activité. Par ailleurs, l insertion des apprentis est très positive : la dernière enquête, réalisée par le CNASEA pour le compte de la Région, montre que 75 % des apprentis du BTP sortis de formation en 2007 ont trouvé un emploi (56 % en CDI, 10 % en intérim et 7 % en CDD de 6 mois et plus). Dans 80 % des cas, il s agit d un emploi d ouvrier. 20 3 ème partie Une offre de formation en développement